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Marche de Marxxx

  • pierresauge
  • 13 juil.
  • 50 min de lecture

Dernière mise à jour : 6 oct.

Marche de Marxxx accompagné par Bastien

 

Vendredi 11 juillet

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien :  Première journée de marche pour notre binôme francilien.

Les 15km du jour ont été rapidement avalés. Et avec plaisir ! (partagés j’ai l’impression).

Les premières rencontres nous ont montré deux stratégies assez différentes de gestion des hébergements : il y avait ce couple qui a déjà réservé jusqu'à la fin de leur session de marche de 10 jours et ce trio qui n'avait pas de réservation et qui comptait bien trouver une fois arrivé sur place, sans savoir précisément où finira leur journée. (Et je n’ai pas vu de tente à leur sac !).

Nous sommes donc entre les deux, avec nos 4 jours d’avance.

Parmi ces rencontres, pour l’instant la plus exotique est peut-être ce jeune lycéen de Guyane marchant avec sa grand-mère normande. Mais ce n’est que le début !

 

Samedi 12 juillet

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Une bonne quinzaine de kilomètres bien parcourus, sans difficultés majeures mais avec une première descente un peu glissante. Une étape terminée par une baignade dans l’Allier pour redescendre en température. Le soir, un petit hébergement et un dîner partagé avec 7 autres personnes. Nous rencontrons nos premiers étrangers. Deux Suissesses francophones, et un Brésilien. M était le plus jeune, et l’engagement d’aller jusqu'à Saint Jacques a encore impressionné toute la tablée (à juste titre).

D’ailleurs moi j’ai aussi été impressionné par l’engagement du propriétaire du gîte : il a ouvert il y a 8 ans, à un âge où l’on profite en général de sa retraite. Après avoir réalisé que la maison qu’il avait retapée était sur le Chemin. Mais surtout : depuis 8 ans, il a cuisiné tous les soirs des pâtes à la bolognaise (sauce maison) pour ses hôtes. Et il y a encore plus fort : il a laissé son lit à un marcheur qui n’avait pas de réservation, pour dormir sur son canapé ce soir. Ça lui arrive plusieurs fois chaque année... mais on va tout de même continuer à faire nos réservations !


Dimanche 13 juillet

 

Bastien :  Une journée de marche assez calme aujourd'hui, avec une bonne montée qui passait devant des "orgues basaltiques". On a atterri dans un hébergement qui fait aussi colonie de vacances. Repas dans l’ambiance cantine avec une cloison qui nous séparait de la colo. Il y avait aussi un groupe de retraités qui restaient ici une semaine. "Une colo pour vieux" comme a dit M.

L’aventure de la journée n'était pas là où on l’attendait : on a dormi dans des lits avec une petite sangle qui dépassait. Évidemment on a tiré dessus.On s’est retrouvé avec un sommier à moitié redressé. Et pas moyen de le remettre à plat jusqu’à ce que le gérant revienne bricoler ça. Il a expliqué que c’était une chambre qui appartenait à des religieux il fut un temps et ils ont gardé des lits avec le mécanisme pour redresser le dossier tout simplement !

 

Lundi 14 juillet

 

Bastien : Encore une marche sereine de 15km, sur un plateau perché autour des 1 000 m.

Une terre d'élevage, on croise plus de vaches que d’humains en dehors des villages. D’ailleurs notre hôte du jour est un hyperactif qui est aussi éleveur de vaches à viande.

Sinon, côté humain, on a bien réalisé qu’on recroise régulièrement les mêmes personnes chaque jour, celles qui sont sur nôtre rythme de marche. Du coup dans le hameau inconnu où nous avons dormi, nous croisons plus de têtes connues en se baladant que si j’avais fait cette même balade dans ma ville où j’habite depuis 3 ans !


Mardi 15 juillet

 

Bastien : Une étape de 18km agréable et simple. Pour notre premier soir dans l’Aubrac (dans la partie située en Lozère) : aligot-saucisse. On a eu un petit aperçu des coulisses du “chemin".

Ce soir, notre hôte va jeter l’éponge de son activité de gîte-restaurant après quelque 3 ans d’activité. Il explique qu’il est sur le pont 8 mois sur 12, du matin au soir. Plus un mois de préparatifs. Et pourtant il a une longue carrière dans la restauration derrière lui... Et on a entendu qu’une autre personne allait arrêter dans ce même village. Pourtant la fréquentation du chemin est en hausse (et globalement le nombre de gîtes aussi). Ça serait plus une question de rythme de travail que de manque de travail/revenu.

Je crois que je comprends mieux ceux qui font un seul plat tous les soirs sur l’ensemble de leur saison... (Voire plusieurs saisons !).  Et il paraît que des annulations de réservations de dernière minute sont de plus en plus fréquentes, ça ne les aide pas.

Enfin bon, une bonne nouvelle pour nous, c’est que, passé le week-end du 14 juillet, on est dans un moment petit "creux" à l’échelle de la saison, (jusqu’en août). Et la tranquillité / fréquentation actuelle nous conviennent très bien

 

Mercredi 16 juillet

 

Bastien : Nous sommes toujours dans l’Aubrac, mais 15km plus à l’Ouest. On commence à "perdre" une bonne partie des randonneurs qu’on avait pris l’habitude de croiser depuis plusieurs jours : ils rentrent chez eux après 4, 5 ou 6 jours de marche.

Il faut avouer qu’on a pris un rythme de voiture balais : on commence à marcher vers 9h, voire un peu plus tard. Et on a tendance à rattraper ces quelques mêmes personnes qui marchent un peu moins vite / font plus de pauses, mais qui partent un petit plus tôt que nous. On cause un peu en marchant à côté (plus moi que M.) ... Ou pas.

Parmi eux, il y a ce grand-père qui a marché avec son petit-fils. Ils n’ont qu’un grand sac à dos, mais monté sur deux roues, comme s’ils allaient au marché avec un caddie.  Et j’imagine que le sac finit sur son dos quand le chemin est trop pentu. C’est assez fort, quand on sait qu’il pourrait recourir au service de transport des bagages d’étape en étape...

Comme le fait cette mère, qui sinon, marcherait en portant deux sacs à dos : le sien et celui de son fils d’une petite dizaine d'années.

A l'inverse, il y a cet homme qui se charge un petit peu plus car il bivouaque tous les soirs... mais qui s’est délesté de son téléphone, pour un mois !

En tout cas, on a déjà vu en moins d’une semaine que faire de l'itinérance sur ce chemin est accessible depuis le plus bas âge (porté en sac à dos) jusqu'à l’âge de ce grand-père, que j’estimerais entre 70 et 80 ans. C’est intergénérationnel.


Jeudi 17 juillet : Nasbinals

 

M : Ce matin, réveil aux aurores à 6h. C’est un peu compliqué, mais vaut mieux se lever tôt pour commencer dans la fraîcheur. Nous avons 27 km à parcourir. Jusque-là, les étapes étaient faciles, ça va vite. On arrive dans les villages vers 13 h et on “glande” tout le reste de la journée. Ce sont des petits villages, malgré qu’ils soient mignons. Il n’y a rien à faire, donc j'étais d'attaque pour marcher un peu plus. On a commencé à traverser le plateau de l’Aubrac. Des paysages dignes du far west, toutes les herbes sont sèches ; c’est le désert de la France. J’ai aimé ; ça change de la ville. Tu peux voir à des kilomètres. Ça semble infini. On est arrivés vers 15h à Nasbinals, c'est encore un petit village mais on sent que c’est une destination pour un public aisé qui cherche le calme.

 

Bastien : 27 km plus loin sur l’Aubrac. On a sûrement vu les paysages les plus "sauvages" depuis le début. Merci les vaches qui maintiennent le plateau dégagé en broutant. Et je pense qu’on peut voir à quel point cette étape était très belle grâce au fait que, pour une fois, on croisait aussi pas mal de randonneurs à la journée dans l’autre sens.

 

Vendredi 18 juillet

 

M :  On a commencé la marche tardivement vers 9h30. J’ai trouvé au début que la température était lourde. J’ai eu des petites sueurs froides, mais en avant, pas le temps de faire de chichi si je ne veux pas en ch…. pour de vrai après quand la température sera à son apogée. J’ai bien fait, un peu plus loin dans les champs qui montaient, il y avait de l’air. C’est bon, tout va bien.

Plus loin, sur le chemin, on remarque qu’on a le temps, on a un bon rythme. Il y avait un ruisseau. Je me suis un peu aventuré et tout d’un coup, j’ai senti une vibration qui bouge tout mon corps, mon dos a touché un fil électrique, ça m’a un peu sonné. C’est dangereux, le paysan qui a foutu ça là n'a pas réfléchi à la possibilité que des marcheurs en quête de fraîcheur auraient trempé leurs pieds. Bref. N’ayant pas de panneau, mais bon c’est rien. On continue sur une longue descente. J’aime bien ça, tu dois contrôler ton corps et être concentré pour ne pas trébucher ou se faire une cheville. Vers 14h, on mange un sandwich et on va au gîte. Je sens une légère tension à l’arrière de mon genou que je suis actuellement en train de soigner. J’écris avec un pain de glace attaché à mon genou. Il est 20h24.

Je n’ai pas écrit avant car j’ai un peu mis cette étape de l'aventure, de côté, mais ça aide pour ne pas s’ennuyer, tout comme lire.

 

Bastien :  De mon côté : 18 juillet : suite (et fin) de la traversée de l’Aubrac. M. l’a très bien décrit, du coup je me permets de rembobiner sur une rencontre qui a eu lieu le 17 au soir. Après un bon aligot, une ancienne comparse de gîte nous interpelle : "il y a un autre binôme de Seuil, et l’accompagnante est... juste à côté de toi."   C’est ainsi que nous avons rencontré Maria et S. On a eu une bonne discussion, entre binômes, tous les 4, dehors. C’était une rencontre très riche. Autant celle de Maria que de S.

Et aujourd'hui, on a lu leur carnet de marche. Et bien ça nous a laissé admiratif.

Il y a moins de challenge de notre côté !

Mais tout peut basculer rapidement. D’ailleurs on le voit bien avec la fin de journée que M. raconte aujourd'hui.

En ce moment, nous sommes encore presque qu’avec des randonneurs partis du Puy... et on voit chez pas mal d’entre eux des bobos de rando. Nous avons été plutôt épargnés jusqu'à présent, mais ce soir, et dans l’avenir, on va mieux s’étirer et s’occuper de nos genoux. (C’est aussi potentiellement un point faible de mon côté !). Qui veut aller loin ménage sa monture... et on veut tous les deux aller loin !

 

Samedi 19 juillet :

 

Pas de blog

 

Dimanche 20 juillet : Espalion

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien :  journée de repos à Espalion. Et 1er dîner de gîte où le repas était parfait à mes yeux : végé et nutritionnellement équilibré et généreux... et très bon. En plus, avec des “giteuses” accueillantes et sympathisantes du projet Seuil, on s’y est très bien sentis.

 

Lundi 21 juillet : Estaing

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien :  Bonus exceptionnel (pour nous comme pour nos genoux) nous avons choisi de faire l'étape en canoë. Descendre le Lot entre Espalion et Estaing (comme Giscard).

Très très cool. Un petit peu challenge puisqu’il y avait peu de profondeur, il fallait souvent mettre le pied à l’eau. Plus de toboggans pour passer les seuils ;-) . Et assez sauvage : beaucoup d’oiseaux, peu d’humains. M a beaucoup apprécié. Moi aussi.

Vivement l’étape bonus en parapente !

Ce soir : 1er gîte communal du périple... on verra bien ce que le “d’Estaing” nous réserve…

 

Mardi 22 juillet

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien :  Au loto des nationalités, en une dizaine de jours de marche nous avons causé, (plus ou moins classé par ordre décroissant) à des : allemands, belges, suisses, anglais, brésiliens (x2), québécois et italiens. On a aussi croisé des états-uniens et même un couple d’australiens. Parmi les étrangers non francophones de naissance, une part importante avait un niveau en français permettant une conversation. Mais on a quand même pu pratiquer l’anglais. Plus moi que M. Mais M suit et comprend assez bien l’anglais, sûrement mieux que moi à son âge. Reste à plus le parler, mais ça viendra.

Il y a une langue qu’on a pas du tout entendue... et je parie qu’on l’entendra peu côté français : l’espagnol !

Même si environ 80% des marcheurs sont français, c’est assez inhabituel de rencontrer cette diversité de nationalités dans des villages de moins de 1 000 habitants du massif central. Loin des sites touristiques français connus classiquement. Et c’est une chance de pouvoir autant parler avec eux. Je n’ai pas de souvenir d’avoir vraiment parlé à des touristes étrangers dans Paris, par exemple.


Mercredi 23 juillet : Conques

 

Bastien : Arrivée à Conques après plus de 20 km, dont 2h sous une bonne pluie, et en finissant par une petite descente un peu accidentée, sous les arbres.

M. A bien apprécié ce petit challenge de fin d’étape.

C’est le moment de souligner qu’on a été chanceux du côté météo, jusqu'à présent.

Et par ailleurs, il y a une autre "météo" quotidienne. On s’est fait le constat que globalement, on dormait plutôt bien. (Les boules quies sont régulièrement utiles). Mais avec 16 personnes dans un même dortoir ce soir-là... (record !)

On passe en alerte rouge pour risque d’orage : sortez les boules quies!


Jeudi 24 juillet : Decazeville

 

Bastien : Encore une petite vingtaine de kilomètres qui nous ont conduit jusqu’à Decazeville. On avait prévu de se cuisiner notre dîner (tenus par le budget) et nous avons été très gentiment et très directement invités à dîner par notre hôte. Ce qui est fou, c’est que c’était peut-être le meilleur repas de gîte. Mais la plus grande valeur de ce cadeau c’est de créer plus d’occasions d’échanger avec les randonneurs : Ça aurait été moins le cas si nous avions cuisiné ce soir-là. C’est le genre de geste qui donne confiance dans la bonté humaine.


Vendredi 25 juillet : Figeac

 

M  Ce matin, réveil à 6h15 dans la ville de Decazeville. Notre responsable de marche est venu la veille au soir pour dîner avec nous et il a dormi dans notre gîte. Nous devons marcher 30 km jusqu’à la ville de Figeac. Toujours motivés, nous sommes partis sur les coups de 8h30 (ce qui a semblé trop tard pour notre accompagnant, mais bon, c’est notre problème). Le temps était assez mauvais, une légère pluie tombait par moments mais ça fait du bien. La température est agréable. Des nuages stagnent à notre hauteur. L’ambiance me fait penser à d'autres paysages, ça me donne envie de partir à l’aventure.

Les 20 premiers kilomètres sont passés tout seul. J'étais choqué qu’il restait si peu de chemin. Beaucoup de goudron malgré de jolis paysages, mais ça ne me dérange pas plus que ça, c’est surtout Bastien qui a un problème avec ses chaussures et qui me dit “j’ai l’impression de marcher à même le sol comme si je n’avais pas de chaussure”.

Arrivés à Figeac,on passe à notre gîte, correct mais sans plus, c’est pas grave, on ressort assez vite pour visiter la ville. On passe à la pharmacie pour acheter des semelles en gel, (bizarre), pour Bastien. Verdict demain.

La ville n’est pas mal. Ce soir, il y a plusieurs groupes de musique qui jouent dehors. On va manger au resto avec d’autres pèlerins qui pour une partie vont jusqu’à Saint Jacques. Petite averse de 15 mn mais rien de bien méchant, puis nous nous baladons dans la ville. 22 h on rentre au gîte. Un peu fatigués mais ça va ; demain encore 30 km. Je m’habitue à bien marcher. J’aime plutôt ça.

 

Bastien : Aujourd'hui, 30 km pour passer de l’Aveyron au Lot. Il faudrait rajouter quelques kilomètres pour parcourir le centre-ville médiéval de Figeac mais sans sac. Physiquement, on tient encore bien la route.

Aujourd'hui, nous avons rencontré deux personnes qui vont indépendamment jusqu’à Saint Jacques. Naturellement, ça procure un bon sentiment de camaraderie. Elles devraient avancer un petit peu plus vite que nous, donc je ne suis pas sûr qu’on se suive plus longtemps qu’avec les autres randonneurs. On verra bien !

 

Samedi 26 juillet

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : 30 km parcourus à travers les causses du Lot. On croise de moins en moins de randonneurs : beaucoup ont suivi le chemin qui remonte à Rocamadour.

M. garde un bon rythme, même sur ces étapes plus longues. Je suis un peu derrière (mais pas trop !). Pourtant, depuis le début, je m’attarde moins qu’à mon habitude sur les panneaux explicatifs, les paysages, les curiosités naturelles, les oiseaux... et encore moins sur le téléphone.

Bref, heureusement qu’il y a des ronciers avec des bonnes mûres pour ralentir M. ... car il s’y arrête volontiers. Et comme il a le bras plus long que moi, et sûrement plus de motivation, pour cueillir des mûres... je repars en premier et prends un peu d’avance !

 

Dimanche 27 juillet

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : 25 km au travers les Causses du Lot. Et une anecdote : hier, je ramasse une petite serviette au milieu du chemin, en espérant rattraper son propriétaire. Ce qui n’arrive pas.  Plus tard, au camping où nous étions (dans des tentes en location), je vais voir pour y laisser la serviette... La personne qui prenait son café à côté s’est pile avérée être la propriétaire. C’est un couple, dont le mari fait le chemin tout seul tandis que la femme le fait en voiture (soucis de santé).

PS : le lendemain... on repart (les derniers !) d’un gîte. Les gérants nous interpellent " quelqu'un a oublié sa serviette !"... On est à nouveau partis avec une serviette, et le même objectif. On ne sait pas si elle a retrouvé son propriétaire... On l’a transmise à un autre randonneur du gîte, que nous avons rattrapé (qui avait plus de chance que nous de revoir les autres).

Bref, il paraît que les gérants de gîte pourraient tenir un magasin de vêtements de randonnée d’occasion à chaque fin de saison !

 

Lundi 28 juillet : Cahors

 

M : Aujourd’hui, réveil à 7h. On a 33 km à parcourir, mais on prend toujours un bon moment pour se préparer, surtout moi qui ai un peu plus de mal le matin. Du coup, je fais patienter Bastien, mais promis, je m’y ferai. Après être passés à l’épicerie pour nous approvisionner pour la journée, on attaque la marche vers 9h30 ou peut-être un peu moins je ne sais pas.

Les paysages sont assez monotones, mais j’aime bien, c’est désertique. Il n’y a pas un chat, que quelques chevaux en quête d’herbe fraîche à manger car ils ont déjà tout mangé dans leur enclos.

Vers 17h, on arrive dans une descente qui donne sur la ville de Cahors, la plus grande ville depuis le Puy-en-Velay. On arrive dans notre gîte dans lequel on prendra une pause de 24 h à partir de demain, le 29 juillet.

La marche s’est déroulée pour le mieux, je suis toujours déterminé pour aller voir l’océan.

Je passe le salut à ma famille qui me suit dans cette aventure qui est un cadeau imposé.

 

Bastien : n’a pas écrit

 

Mardi 29 juillet : Cahors - jour de repos

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Journée de repos à Cahors.

Mais pour ne pas perdre la main, on s’est servis de nos pieds : exploration de la ville.

M. et moi partageons le goût de la marche en ville. Dans un simple but d’explorer, sans chercher à tout voir, et sans suivre de parcours balisé. On a bien flâné, notamment autour de l’incontournable pont fortifié. Puis on a fait un ciné, nos pieds ont tout de même eu leurs heures de tranquillité.


 Dimanche 31 juillet

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien Encore une bonne vingtaine de kilomètres sans encombre dans les Causses du Lot. Deux anecdotes du jour :

1er anecdote : On marche et on rattrape Tom, qui était dans notre gîte la veille. Je l’aborde, on cause, et il raconte qu’il a planté sa tente à tel endroit… alors que je savais que Tom avait réservé une chambre pourtant dans notre gîte, les prénoms étaient même inscrits...

M, qui était juste devant nous, se retourne et me dit "je crois que c’est pas lui!". Je me suis directement dit qu’il avait raison. Ils se ressemblaient, pour moi... enfin...ils avaient le même âge à peu prêt ... Quiproquo !

Mais lui, je l’avais appelé Tom et il n’avait pas protesté, ça m’avait suffi comme confirmation !

Eh bien, ce campeur que nous voyons donc pour la première fois, que j’avais pris pour Tom... s’appelait aussi Tom !

Bref, mais surtout, faut savoir que M a un sacré sens de l’observation. Et notamment envers les autres personnes que nous croisons. (Comportement, habits, réactions, capte les accents, les origines, mais aussi quand on les avait croisés la fois d’avant...) Et il me semble bien physionomiste. Moi, sur ce dernier point…….

2ème anecdote : :

Le gérant de ce gîte écrivait ici les prénoms des randonneurs sur les chambres qui leur étaient attitrées. Dans ce gite, sur la pancarte d’une chambre on pouvait lire "Joseph + Marie". C'était pas des pseudo : ils ne se connaissaient pas et c’est un hasard qu’ils tombent dans la même chambre !

Bon... faut que je précise que c’était un dortoir de 5. Joseph avait réservé pour 4 personnes mais seul son nom était inscrit. Sinon les gérants séparent les hommes des femmes, pour les voyageurs solo. (Sauf manque de dispo, puisqu’il y a plus de femmes que d’hommes mais bref, ils s’arrangent toujours pour que chacun soit à l’aise dans chaque situation, quitte à rediriger quelqu'un vers un autre gîte d'étape).

 

Lundi 1er août :

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Une petite trentaine de kilomètres, en partie à travers les vergers du Tarn-et-Garonne. C’est la saison des prunes, et c’est justement le premier département producteur de prunes !

On a dormi à Moissac, après avoir vu le son et lumière projeté sur l’abbaye. D’ailleurs, globalement on bénéficie bien de la dynamique d’été, avec des animations organisées par les municipalités. Depuis une dizaine de jours, on est le plus souvent dans des villes et villages relativement touristiques. (C'est-à-dire, où les randonneurs ne sont même qu’une minorité des touristes).

 

Mardi 2 août

 

M : n’a pas écrit

Bastien : Une vingtaine de kilomètres parcourus, sur l’étape la plus plate du trajet : nous avons longé un bout du canal latéral à la Garonne, à l’ombre des platanes. Nous avons dû partager le terrain avec de nombreux cyclotouristes. (terrain malheureusement bitumé, donc). Puis le chemin traverse la Garonne et plonge plein sud, non loin de la centrale nucléaire de Golfech.


Dimanche 3 août

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien  : Nous sommes dans le Gers depuis 1,5 jours. Paysage de champs et de vallons arrondis. C’est moins impressionnant, mais on ressent un changement de paysage qui reste sympa. Ce qui est moins sympa, c’est de marcher sur un terrain assez plat, et soit sur du bitume soit sur un chemin en terre tellement sec qu’il est devenu dur comme du bitume ! Ça manque un peu d’ombre. Le soleil se fait sentir mais la durée des étapes fait qu’on arrive au gîte en milieu d'après-midi, ou en début d’après-midi, donc on s’en sort facilement.

Le soir,, premier logement isolé sur une colline au milieu des champs, dans un "donativo" (prix libre). Ambiance très décontractée, on y a croisé Marcus, un suisse allemand parti pour un voyage à pied de 4 ou 5 années en Europe du Sud, avec un budget de 5 € par jour. Il était bénévole dans ce gîte et en pause pour une dizaine de jours. Il voyage avec une carriole qu’il tracte et qui lui permet de transporter 20 à 30 kg.

 

Lundi 4 août

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Petite étape de 15 km aujourd'hui.

Et dans la série "le monde est petit" :

“Quelle est la probabilité pour que M tombe sur une marcheuse qui a vécu quelques années à 100 m de chez lui ? Et que cette marcheuse marche avec une autre, qui, elle, a vécu quelques années dans un appartement situé juste en face de l’école où j’ai fait une partie de mes études ?”

Bon, il faut avouer que la région parisienne est la première région d’origine sur le Chemin. M se retrouve souvent à parler de géographie/de la vie parisienne avec eux. D’ailleurs, on croise surtout des citadins/banlieusards/périurbains, de tous les coins de France. J’ai l’impression de ne pas avoir croisé de ruraux, ni d’habitants de petites villes. Hormis les locaux du chemin


Mardi 5 août

 

M :  n’a pas écrit

 

Bastien :  Première fois qu’on part en premier (ex aequo) d’un logement, entre 7h et 7h30, pour une 20aine de kilomètres à travers les plaines agricoles du Gers.

Anecdote : je demande à un jeune vendeur en boulangerie ce qu’il lui reste pour un végétarien ? Il me demande "si je considère le jambon comme une viande ?" !

En général, dans les snacks ou les boulangeries, je suis plus rapide que M à me décider tellement j'ai peu de choix. Mais bon j'ai tout de même mangé de la viande à plusieurs reprises durant ce voyage.

 

Mercredi 6 août

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Journée de pause bienvenue.  La veille, nous avons dormi dans un ancien couvent géré par une association (Terre et Humanisme). Ils en ont fait, en plus d’un gîte d’étape (géré par des bénévoles), un lieu d’habitation HLM pour une douzaine de personnes âgées autonomes, ainsi qu’une "pension de famille" pour quelques personnes seules et un peu cabossées de la vie. Chaque type de personne est plutôt resté de son côté, mais lors de la prise du repas en commun (nous avions pris la demi-pension, le grand luxe !), il y avait deux des résidents "permanents" qui se sont joints aux randonneurs, dont un qui a animé la fin du repas en lançant sur la table le sujet suivant : "le dahu des montagnes et le dahu des plaines". (tel qu’il s’en souvenait l’avoir lu dans le journal de Spirou d’il y a plusieurs décennies). Une scène absurde, mais mémorable.

Mais un tel lieu avec une sorte de mixité sociale et générationnelle est rare. (Sur le Chemin, je précise qu’on côtoie bien majoritairement des CSP+ / professions intellectuelles/ à capital culturel.)

 

Jeudi 7 août

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Première journée annoncée à 35°. J’avais mis le réveil à 5h. Il n’a pas sonné suite à une fausse manip : on ne part qu’à 7h pour plus de 30 km. J’ai pas mal ralenti le rythme, les deux dernières heures, entre 13 et 15h. Mais heureusement, comme nous étions sur une portion bien plus ombragée que la moyenne de ces derniers jours, on s’en est bien sortis. M résiste très bien aux épreuves supplémentaires sur le chemin. Il était loin devant moi pour cette fin d’étape. (globalement, passé 30°, on a moins envie de causer de toute façon !).

Nous avons traversé des hectares de vignes pour la première fois. Celles qui donnent de l’armagnac et/ou des côtes de Gascogne.


Vendredi 8 août

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : ça fait un mois que nous avons quitté nos domiciles respectifs. Nous avons une perception particulière du temps. Ce mois est passé rapidement. Les jours se mélangent, on commence à ne plus savoir où nous étions dans tel ou tel lieu, dans quel ordre c'était. Maintenant, 10 jours de marche pour atteindre l'Espagne, ça nous semble "court". On a franchi le panneau indiquant qu'il ne restait plus que 1000 km pour Santiago. Nous avons déjà fait plus de 500 km ! Nous prenons les journées comme elles viennent, vivant beaucoup dans le temps présent.

Et si jamais ce n'était pas évident à travers la lecture du carnet : le bilan du mois est très positif à tout point de vue.

 

Samedi 9 août

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Nous avons commencé la marche avant 7h. Journée de 25 km pour quitter le Gers pour une brève incursion dans les Landes. Une traversée d’un océan de maïs. Mais avec un chemin qui serpente. Fait inhabituel : cette marche s’est passée majoritairement en deux binômes : M. marchait avec un jeune rennais de son âge, tandis que je marchais avec son père, journaliste. Le binôme le plus jeune a eu la décence d’attendre le plus âgé à intervalles réguliers.

Et une soirée doublement exceptionnelle : nous avions un gîte avec une petite piscine, avec des trentenaires avec qui on s'entendait bien. ("On" inclus bien M., de ce que j’observe!).

Et en plus, on est ressortis prendre un verre pour saluer les deux compagnons de route rennais, qui arrêtaient là leur session de marche.

 

Dimanche 10 août

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Aujourd'hui, 25 km dans le sud-est des Landes. On commence à s’habituer aux courtes nuits. Se lever tôt pour la chaleur, et s’endormir relativement tard, quand il fait assez frais. On se rattrape l’après midi, qui passe au ralenti, dans les gîtes ou extérieurs plus ou moins frais, et parfois avec une sieste.

Aujourd'hui, c’est le retour des prairies et des vaches...et donc des haies qui ombragent le chemin !  Soirée fort sympathique dans un gîte communal ou nous n’étions que 5, nous avons partagé le repas, le courant est bien passé.

 

Lundi 11 août

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Une petite étape sous une grande chaleur, mais la différence est que lorsque le soleil atteignait son zénith, nous étions dans un gîte avec piscine cette fois-ci ! C’était parfait. Nous étions -entre autres- avec les 3 autres même personnes de la veille, et la soirée a donc été autant, voire encore plus sympa, que la veille.


Mardi 12 août

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Encore une journée chaude avec une courte nuit, à travers les collines du Béarn, dans les Pyrénées-Atlantiques. Mais on a fait une bonne pause dans le gave de Pau. C’est le nom de la rivière, bien que Pau soit à plus de 50 km en amont.

Reste qu'on était plus fatigués que d’habitude le soir ! Mais pas au point de ne pas se faire le tour du village à la fraîche. Et on voit de plus en plus les Pyrénées, ça motive.


Mercredi 13 août : pas de blog

 

Jeudi 14 août

 

M : Aujourd’hui, réveillé à 4h du matin, on va parcourir 44 km. La préparation se fait rapidement ; À 4h35 on est partis après avoir avalé 3 kiwis pour la forme. On part à la frontale, c’est différent, j’ai bien aimé. Sur une montée de forêts, Bastien donne l’idée d’éteindre les frontales qu’on avait quand même. J’aime l’ambiance malgré les nombreuses toiles d’araignée que j’ai prises dans la gueule. Le lever du soleil se fait avec une brume épaisse. C’est agréable de marcher dans ces conditions. On ne croise personne sur ces premières 20 bornes. On arrive dans le Pays Basque, ça change radicalement de décor. Les maisons sont similaires. Je n’ai pas l’impression d’être en France. Les paysages sont montagneux. Sous la brume épaisse de cette fin de matinée, on distingue les Pyrénées. C’est grand !

A 12h on s’arrête dans le village de La Ribanne, tout petit, toujours ces jolies maisons traditionnelles. Après une pause, on reprend. L’arrivée n’est plus très loin. Une bonne dizaine de kilomètres pour arriver à notre destination Ostabat. Ça commence à monter pas mal. Sous la chaleur on gravit assez rapidement une grosse montée assez raide pour arriver à une chapelle. A l’arrivée, nous découvrons un magnifique point de vue, cette fois je ne les distingue plus à travers la brume, ils sont imposants et beaux. On distingue certains de ses sommets. Les Pyrénées me donnent de plus en plus envie.

Arrivés à Ostabat, on retrouve un brésilien rencontré le 3ème jour du périple à Monistrol sur Allier. Cela faisait un mois qu’on ne l’avait jamais revu. Je me sens bien, quelques traces sur les pieds, mais c’est normal après cette longue étape comme celle-ci. Demain c’est Saint Jean Pied de Port, la frontière !

 

Bastien : n’a pas écrit

 

Vendredi 15 et samedi 16 août

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Nous avons atteint tranquillement Saint-Jean pied de port, dernier village-étape français.

C’est une chance d’y arriver le week-end du 15 août, et d’y rester 24h pour nous poser : C’est le week-end des fêtes patronales. (3 jours!). Contexte parfait pour une immersion dans la culture basque...Mais aussi pour un petit bain de foule touristique.

Pêle mêle, nous avons :

- vu un concert de musique traditionnelle en basque, avec des explications sur l’importance de la langue basque pour ses artistes.

- loupé la démonstration de pelote basque, sauf l’annonce finale au micro : "le propriétaire de la voiture Xxx est prié de se manifester... parce qu’une pelote perdue a malencontreusement brisé le pare-brise".

- vu un dj avec de l’électro bien énervé, la nuit, faisant danser une trentaine de personnes dans la rue où se situe presque tous les gîtes qui font dormir les randonneurs... (Sauf le nôtre qui était le plus loin)

- fait un manège de forains qui m’a laissé lessivé.

- vu le peña d’où sortait une grande quantité d’alcool et les foulards jaunes portés noués autour du cou, qui différentiaient bien les vrais locaux des touristes.

- traîné nos pieds dans les rivières...parce que ce n’est qu’à peine à 200m de haut ! On était encore sous un soleil de plomb.

- pris un verre avec une petite dizaine de camarades, dont deux pour qui c’était le pot de départ.

Et oui, par ailleurs c’est encore une zone de départ et d’arrivée... sauf que les français qui partent sont remplacés par des européens. Par exemple, dans la soirée nous avons sympathisé avec un polonais, et c’était le premier que nous rencontrions.

 

Dimanche 17 août

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : La traversée des Pyrénées. En une bonne journée de 22 km et 1200 m de dénivelé de montée et 500 de descente. Petit bémol : il y avait un flot surprenant de voitures... alors qu’il n’y avait rien d'autre que la frontière espagnole, plus haut.

On a compris le pourquoi quand on a vu le rassemblement d’une petite centaine de personnes en extérieur sur un replat. Ils étaient assis sur des chaises de camping, face à ... un prêtre ! C’était une messe en plein air à 1 200 m d'altitude, en langue basque !

A part ça, on a atteint le point culminant du chemin, à 1400 m environ, et ça suffisait pour profiter d’un bon petit point de vue. M. a adoré la montagne. Il en parlera peut-être...

Y ahora, somos en España !

Et ce premier soir, nous avons pris des verres en terrasse pour le départ de presque toutes les personnes avec qui nous avons cheminé ces derniers jours : il ne reste qu’une autre personne qui continue jusqu’à Santiago. Et déjà, en Espagne nous baignons dans une nouvelle ambiance très internationale et multiculturelle, bien plus que ce que nous avions croisé en France.

 

Lundi 18 août

 

M : n’a pas écrit

 

 Bastien : Une petite journée de 20km sous les nuages... Ça repose !

Nous sommes en Navarre, sur un plateau de 500 m de haut.

J'ai constaté que M n’a pas peur des langues étrangères, anglais comme espagnol. Il tend l’oreille. Il parle peu mais il s’y intéresse clairement. Bon, je ne suis pas un génie des langues, mais au moins il comprend facilement mes propos. Alors que nos voisines de dortoir, des australiennes, sont certes sympathiques... mais elles n’ont pas l’accent le plus simple à comprendre. En tout cas je ne comprends pas tout ! De même qu’en espagnol, dans les micro discussions que j'ai eues : ça passe... mais je ne comprends pas tout ! Mais je ne doute pas que ça va rapidement s’améliorer pour nous deux.


Mardi 19 août

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Petite journée de 20km sous des nuages très agréables. M est porté par la perspective d’arriver dans ce que je crois être la plus grande ville du séjour : 350 000 habitants dans l’agglomération de Pampelune, capitale de la Navarre. M a réussi à me mettre quasiment 1h d’avance tellement il marchait bien ! Bon, j’ai un peu causé en route mais sans traîner.

Dans les rues étroites et fréquentées du centre historique de cette ville, les randonneurs à bâtons ne sont pas plus à l’aise que les jeunes taureaux qui y sont lâchés chaque année pendant les fêtes...

Mais une fois délestés de nos sacs, nous avons exploré les différents recoins de Pampelune... ce qui pourrait rajouter 10 bornes au kilométrage du jour.

Cette ville nous a fait bonne impression. Belles rues piétonnes de la partie historique, larges boulevards arborés, beaux remparts et grande citadelle, des parcs. Nous avons croisé des signes de mobilisation de soutien envers Gaza, il y avait un rassemblement devant la mairie quand nous y sommes passés. Et je crois que les couleurs du drapeau basques sont les mêmes que celles du drapeau palestinien... Ce sont les deux drapeaux qu’on a le plus vus ces jours-ci ! Par contre, nous n’entendons plus parler basque dans la rue. Même si officiellement la Navarre est une province mixte entre le basque et castillan, j’ai l’impression que le basque est très minoritaire.


Mercredi 20 août

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Une vingtaine de kilomètres au travers des champs de céréales moissonnés. Du haut d’une colline, à 700 m, nous avions au nord une vue sur Pampelune, et au sud sur la partie sud de la Navarre. Je crois ne jamais avoir vu autant d'éoliennes d’un seul point de vue. Il y en avait des très proches, sur "notre" colline, et d’autres sur des crêtes bien plus lointaines. Mais pas en plaine. Le contraste est saisissant : sur l’ensemble du tracé français, on a dû à peine voir une dizaine d’éoliennes. Et je m’attends à ce que nous en voyons encore un peu partout en Espagne.

Et pendant qu’en Navarre le vent faisait de l’électricité, le même vent, quelques centaines de kilomètres plus à l’ouest, il avivait et répandait les feux de forêt. Déjà le bilan le plus terrible depuis 2006 pour l’Espagne. On aurait du mal à le croire, vu de Navarre, une terre relativement verte, surtout en étant sous les nuages et à 22°C. Mais il me semble probable que tôt ou tard nous apercevions le triste résultat de nos propres yeux.


Jeudi 21 août

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Une vingtaine de kilomètres plus au sud de la Navarre, en traversant de petits villages aux rues étroites.

Parmi les différences entre la partie française et la partie espagnole, il y a en Espagne la possibilité de loger dans des auberges très bon marché, entre 8€ et 15€ par personne. Et nous y allons, pour garder notre budget et pour aller au restaurant.

Dormir à 6 ou 8 dans un dortoir, c’était pas mal pour la partie française. Dans ces auberges bon marché, c’est peu. Les chambres ont facilement 10 lits, et les établissements accueillent facilement une cinquantaine de pèlerins, même dans des villages, et jusqu’à plus de 100 pour les plus grands, comme à Roncevaux ou Pampelune. Et parfois avec peu de mètres carrés par personne. Pour autant, tant qu’il ne fait pas 35 ou 40° dans la journée, on dort bien. On s’est habitués aux bruits des voisins. Mais s’il devait de nouveau faire cette température... on changerait sûrement la manière dont on gère notre budget.

Cependant, août n’est pas la haute saison pour le Chemin en Espagne, donc on s’en sort. Mais en septembre, ça sera le cas !

 

Vendredi 22 août

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : J’en ai marre de gaspiller chaque soir un drap housse et une taie d’oreiller, à usage unique, en plastique. Systématique en Espagne, (mais déjà trop souvent en France, dans les établissements bon marché). J’ai donc embarqué un jeu et vais tenter de les réutiliser jusqu’à ce qu’il craque. Voilà, autant pour ce que j’aurais pu écrire sur la vingtaine de kilomètres durant laquelle nous avons commencé à voir des oliveraies et des vignes.

 

Samedi 23 août

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Arrivée à Logroño, capitale de la Rioja, une ville de plus de 100 000 habitants. Et pas hyper touristique. Mais je suis impressionné par la densité de bars, snacks et restaurants. Et comme c’est samedi soir, nous avons pu constater que les espagnols sortaient : les terrasses étaient encore pleines à 23h. Et de tous types de personnes : pas que de fêtards. Malgré cette heure tardive, j’ai compté une trentaine de personnes faisant la queue devant ce que je suppose être le bon glacier de la ville. Bon, de notre côté on est allés se coucher à cette heure-ci. Donc tardivement pour des randonneurs, mais tôt pour des espagnols du samedi soir.


Dimanche 24 août

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Traversée sur un peu moins de 30 km de la Rioja : des vignes autour de nous, et au loin des petites montagnes calcaires plus ou moins boisées. Des sols plutôt rouges. Et on dépasse à nouveau les 30°C. Aujourd'hui, ça m’a vraiment rappelé la Provence.

Notre étape est dans une petite ville d’un peu moins de 10 000 habitants et peu touristique (hors Santiago). Le constat reste que les espagnols ont vraiment des villes vivantes. Ce dimanche soir aussi, les bars, cafés, restos, sont ouverts et plus ou moins remplis, c’est intergénérationnel. D’ailleurs en allant dîner vers 20h, on était les premiers sur la terrasse du restaurant qui a pourtant fini par être pleine.


Lundi 25 août

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Un peu moins de 30 km. Nous quittons déjà les vignes pour revenir sur des cultures de céréales et quelques tournesols. Je trouve une forte différence dans l’urbanisme sur l’ensemble parcouru en Espagne : une quasi absence de pavillons individuels. Et une forte présence d’immeubles, même dans des bourgs/petites villes et des immeubles de plutôt grande taille. Mais comme on trouve beaucoup de grands parcs partout, au final ça ne donne pas une impression de trop forte densité humaine.

A l’inverse, les campagnes entre deux villages/villes sont vraiment vides. Pas de petit hameau ni de ferme isolée. Aucun bâtiment, que des champs. Des parcelles de très grande taille. Peu d’arbres, peu de haies. Assez peu de cours d’eau. (Assez peu de biodiversité.).


Mardi 26 août

 

M : Aujourd’hui, réveil à 7h, pas très tôt mais comme les étapes sont plus courtes en ce moment et que la météo nous est favorable, on s’est permis de se lever plus tard durant les premiers jours en Espagne. Donc le réveil est assez dur. On a 29 km à faire.

Il fait quand même un peu plus chaud que ces derniers jours, en plus le chemin n’est pas ombragé. J’emploie souvent ce terme mais il est encore valable “c’est désertique”. En plus, il y a des vautours qui tournent au-dessus de nous. J’aime bien l’ambiance malgré que le soleil tape.

Dans un gros village à 6 km de l’arrivée, on fait une pause et on fait la rencontre d’un marcheur. Ça se voit à sa gueule que c’est pas le style à faire le chemin en cinq ans et à réserver toutes les auberges en amont du voyage, bref on sent qu’il a fait de la route. C’est un canadien, on parle avec lui sur des escaliers, l'intuition était bonne. Il nous raconte son périple. Il a commencé en Arzenbaïdjan le 4 mars de cette année et il a traversé la plupart des pays de l’Est jusqu’à atterrir sur le chemin. Drôle de rencontre. J’ai kiffé, ça m’inspire pour de prochaines aventures. On repart pour les derniers kilomètres. Je les fais vite et ce soir on dort dans un donativo, le premier depuis notre arrivée en Espagne.

 

Bastien : : Sûrement l’étape qui m’a permis de voir et d’entendre le plus de camions. Globalement on a longé une autoroute (en construction) et/ou une route nationale assez fréquentée, sur une vingtaine de kilomètres.

M a tracé devant, et il a bien fait.

J’ai l’impression qu’ils n’ont pas modifié le tracé historique du chemin malgré le siècle de développement des voitures. On avait déjà côtoyé cette situation dans les journées passées mais sur des plus courtes distances... Tant pis !


Mercredi 27 août

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Nous arrivons dans la ville de Burgos après presque 40 km. Dans la province de Castilla y Léon, la plus étendue des provinces espagnoles. Nous sommes à environ 900m d’altitude. Sur le plateau central (alias meseta centrale). Et j’ai l’impression que nous resterons autour de cette altitude pendant toute la traversée de cette province.

Ce jour, comme la veille et l’avant-veille, nous avons eu l’occasion de discuter avec K, sud-coréen trentenaire. (En même temps que le canadien dont a parlé M). Il a repris des études en design dans la mode. C’est la 2eme fois qu’il fait le chemin. Il marche environ 35 km à 40 km par jour, mais rapidement. Il a beau être très sportif (escalade, musculation...), il n’aime pas particulièrement la randonnée. Et c’est justement pour cela qu'il cherchait à faire ce chemin : il cherche à éprouver/renforcer son caractère en vivant cela comme une épreuve "mentale". Bon, de ce qu’on a discuté, il vit bien son séjour. Il ne cherche pas absolument la meilleure performance sportive. Il fume et boit un petit peu trop pour cela. Mais il est fun. Et il reste un cas assez atypique croisé sur le chemin.


Jeudi 28 août

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Nous faisons une journée de pause à Burgos. C’est une agglomération d’environ 150 000 habitants. C’est peut-être la ville avec la plus forte activité industrielle que nous ayons traversée. Comme les autres villes, l’habitat est dense. Il n’y a pas vraiment de "commune banlieue". A tel point que depuis la hauteur de la colline située au-dessus du quartier historique, on voit beaucoup de champs et même des bouts de pales d’éoliennes.

Sinon, pour se remémorer une routine des journées de repos françaises : direction le cinéma pour voir un film français sous-titré espagnol. (Misericordia).

 

Vendredi 29 et samedi 30 août

 

M

 

Bastien : Deux journées d’environ 30km à 35km au travers de la meseta. Champs de céréales et éoliennes à perte de vue. Il y a souvent une petite pente ou même une colline qui coupe la vue, pour accéder à des petits vallons dans lesquels se trouvent les villages et les cours d’eau. Mais les dénivelés sont très faibles. Je trouve les points de vue très beaux, j’imaginerais des paysages similaires dans les grandes plaines aux Etats Unis. Peu d’arbres, pas de bâtiment isolé, des routes droites.

Les villages sont petits, et font souvent moins de 1 000 habitants. Le chemin est la seule attraction touristique. On a dormi dans un village qui ne comptait que 15 habitants en hiver, et pourtant 4 auberges-restaurants l’été. On voit ici pas mal de maisons de village à l’abandon, ou peu entretenues, ou en vente. La région s’est dépeuplée, et il semble que cela continue. Le contraste avec La Navarre ou La Rioja est marquant.

On croise relativement peu de marcheurs, une vingtaine ou trentaine. Mais plus de cyclistes que de marcheurs qui font le Chemin : c’est une première !

Au bout du 2ème jour, nous longeons sur quelques kilomètres le canal de Castille, construit pour exporter les céréales vers les ports de la côte nord. Aujourd'hui, il sert à apporter de l’irrigation aux parcelles proches, ce qui crée un bandeau de verdure parmi le paysage doré. Et un peu d’ombre. La météo assez fraîche pour la saison fait que nous traversons assez facilement ce territoire.

 

Dimanche 31 août

M

 

Bastien :  37 km à travers la meseta. Nous finissons par un tronçon de 17 km sans un seul bâtiment ni village, ni fontaine, ce qui est apparemment le maximum sur le "camino frances".  Nous n’avons croisé qu’un seul cycliste sur ce tronçon. Il faut dire que nous sommes arrivés plus tard que le rythme habituel, vers 19h. (On a pris notre temps !)

Ce qui m’impressionne depuis cette meseta, c’est le vent : toujours de face, souvent assez fort. Quand on part le matin, il nous glace les mains, le reste du temps il nous rafraîchit. Dire qu’on pensait que l’Espagne serait l’épreuve de la chaleur. Pendant cette première moitié du chemin français, nous avons eu une météo parfaite.

Et par ailleurs, d’après les commerçants, ces derniers jours il y a moins de monde que d’habitude pour la saison. Les incendies ont pu inciter à ne pas partir, ou bien à prendre le chemin de la côte nord. Il faut dire qu’avec 400 000 ha depuis le début de l'année, c’est le pire bilan jamais enregistré en Espagne. C’est malheureux... mais ça nous convient bien cette faible fréquentation, le dortoir au 3/4 vide, pas de queue pour les douches, peu de ronfleurs, le calme.

 

Lundi 1er septembre

 

M : Aujourd’hui, je me suis réveillé à 7h30. On a dormi dans un petit village perdu dans la meseta. Il ne s'est rien passé de spécial aujourd’hui. On a toujours marché d’un bon pas. La meseta défile, on fait de bonnes étapes car ce n’est pas vallonné. Après 17 km on est arrivés dans la commune de Sahagun où l’on a mangé notre première paella depuis notre arrivée en Espagne. Après avoir bien traîné là-bas car l’étape d’aujourd’hui est petite. On repart et on arrive sur les coups de 18h à Calzada del Coto. On est trois dans le plus grand dortoir depuis le début du voyage (40 places) qui d’après l’hospitalier, le dortoir n’a jamais été rempli.


Mardi 2 septembre

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : 35 km parcourus. Et, une première, exceptionnelle : sans voir le moindre pèlerin : ni à pied, ni à vélo, parce que nous étions sur une variante beaucoup moins fréquentée, simplement parce qu’il y a 23 km sans traverser un village, ni commerce. Mais un parcours pourtant simple, plat et pas plus long que l’autre voie "avec village". Quoique le chemin était souvent en galets ici donc je comprends que les cyclistes aient tous pris l’autre option !

Cette journée, c’est le retour des champs de maïs, nos premiers en Espagne et des canaux d’irrigation en béton.

La petite aventure du jour : on a réussi à se tromper de route en arrivant au village. Fait rarissime : nous avions un carrefour sans marquage pour nous orienter. Et le GPS du téléphone n’arrivait pas à me situer à 10 km près sur la carte ! (Ça arrive rarement, on captait pourtant).

Et bref, nous avons donc découvert par hasard ce qu’est une "urbanizacion". Un quartier isolé à 2 km de la commune que nous visons. Et un quartier avec surtout des pavillons individuels, et de plutôt grande taille pour certains, mais en même temps assez hétérogène. On se serait cru aux États-Unis, comme disait M. Et j’étais d’accord. C’est le premier quartier plutôt huppé que nous traversons en Espagne. Ce n’était pas ostentatoire non plus, mais disons que les voitures de marques allemandes étaient plus nombreuses que celles des marques françaises, contrairement à l’habitude en Espagne.

J’ai noté une différence par rapport à un équivalent en France : nous n’avons aperçu dans ce quartier qu’une piscine, et c’était un équipement municipal, pour une centaine de maisons. Et globalement on voit très très peu de piscines individuelles depuis le début de l'Espagne.

Certes, on ne traverse que des zones peu touristiques, mais on trouve bien les piscines municipales dans la majorité des villages traversés où la météo est souvent propice. (D’ailleurs, on n’en profite même pas... on attend qu’il fasse au moins 35° !)

Enfin bref, même si les riverains nous ont regardés bizarrement, c’était un détour finalement assez intéressant.


Mercredi 3 septembre

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien :  Arrivée sur Léon en début d’après-midi. Encore une ville de plus de 100 000 habitants. La dernière avant Santiago ! Nous allons "déjà" faire une pause ici parce que je dois faire recoller mes semelles de chaussures. J’avais peur de finir sur les jantes depuis déjà quelques jours...

On a noté une petite particularité de cette région. Certains léonnais revendiquent l’obtention d’une région indépendante de la Castille. Si bien que sur les panneaux de la région "Castilla y Leon" on voit (très) souvent barré "Castilla". Ainsi que des tags allant dans ce sens. Et maintenant, je comprends rétrospectivement pourquoi j’avais vu certains panneaux du côté "Castille" sur lesquels était barré "Léon"...

Les Espagnols sont vraiment des champions des revendications régionales !

 

Jeudi 4 septembre

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Journée de repos à Léon, c'est-à-dire que d'après mon téléphone nous aurions fait environ 15 km de balade urbaine. La ville ressemble aux autres de même taille traversée avant. (Des immeubles en briques assez hauts, assez hétérogènes en style et couleurs, de la 2eme moitié du XXème siècle). Mais il y a aussi un bon quartier historique aux ruelles étroites.

Pour la culture : visite d'un musée dans une ancienne collégiale romane, dans lesquelles ont été enterrés une partie des rois et reines du royaume de Léon.

Sans transition, une petite observation, pas propre à Léon, plus sûrement dû à l'effet "rentrée" de septembre. Mais les rues nous ont donné l'impression d'être dans un pays de retraités. Et pourtant, on est loin d'être sur une sorte de Côte d'Azur. Enfin, c'est une observation durant la journée. Ce n'est bien sûr plus le cas le soir dans les quartiers des bars/restaurants. A l’inverse il y a aussi pas mal de groupes d’ados dehors jusqu’à assez tard.

Finalement, on a vérifié que la rentrée scolaire n’avait lieu que la semaine prochaine en Espagne. Donc peut être que c’est une observation propre à Léon finalement !

 

Vendredi 5 septembre

 

M : n’a pas écrit


Bastien : Environ 35km au travers de champs de céréales puis de maïs irrigués. Un bon nombre de personnes commencent le Chemin à Léon, pour être à Santiago en moins de 2 semaines. Donc ça faisait longtemps que nous n’avions plus dépassé autant de personnes dans une journée. Essentiellement des personnes retraitées, pas de mérite particulier. Mais nous avons vu quelques jeunes aussi. Des étudiants qui font leur rentrée qu’en octobre ?

Moment fun du jour : marcher sur le chemin au-devant d’un troupeau de 200 ou 300 moutons pendant un bon km. Et leur berger derrière bien sûr. Mais ça doit être un cas isolé parce que je n'ai aperçu quasiment aucun élevage aujourd'hui. (Comme depuis le début de l'Espagne, à vrai dire ! Encore un gros contraste avec la partie française !).

 

Samedi 6 septembre


M : Aujourd’hui, réveil à 7h. Nous avons dormi dans une petite ville qui s’appelle Astorga. Au réveil nous avons vu une punaise de lit, la première depuis le début. Une vérification des affaires s’ensuit. On a     fait 35 km jusqu’à  El Acebo où nous passerons la nuit dans une auberge avec une très belle vue sur la montagne.


Bastien : Une petite journée mais qui nous prouve qu’avec le niveau d’endurance qu’on a, on peut marcher 25km sans faire la moindre pause assise (moi du moins, M étant plus rapide il a plus de pauses). Ce n’était pas une volonté calculée de notre part, mais ça s’est fait naturellement. Et on s’est reposé l’après-midi à l’auberge municipale.

Le thème était 'Italia'. On s’est arrêtés dans une auberge municipale avec au moins 6 italiens de 4 groupes différents. (+ un suisse de parents italiens !). Que des gars, majoritairement jeunes, et forts sympathiques. (Dont un qui a cuisiné... un tiramisu !). Et un, plus âgé... qui fait le chemin pieds nus depuis des semaines ! (Mais je l’ai vu en croqs... peut-être pas en ville mais que dans les parties naturelles ?). Et je n’ai aucune idée de pourquoi il fait ça d’ailleurs


Dimanche 7 septembre

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Aujourd'hui 37 km avec un peu de dénivelé... Ça faisait longtemps ! On est montés jusqu’à 1500 m, le point le plus haut de notre parcours, dépassant de peu la partie des Pyrénées. Et dès le matin sur la montée, nous avons vu les premières parcelles de forêts ayant brûlé : des petits ilots brun ou noir, mais on pouvait distinguer encore quel type d’arbres c’était. Puis plus tard, nous avons vu un flanc entier de montagne brûlé, de l’autre côté de la vallée. Plus un arbre. Et jusqu’à l’hôtel depuis lequel on voit encore un petit terrain brûlé, à 1 km à peine.

Mais le plus impressionnant, c’était un hameau d’une douzaine de maisons en contre- bas, collées à la frontière entre le "noir" et le "vert". On imagine que les pompiers ont bataillé dur ici.

Aujourd'hui, on ne sentait aucune odeur, et aucun pompier à l’horizon. Ces incendies restent présents dans l’actualité : il y aurait eu ce week-end 2 000 manifestants à Léon pour demander plus de moyens pour les pompiers...et la démission du dirigeant de la région dans la foulée. (Idem en Galice voisine).



Lundi 8 septembre : Ponferrada

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Une descente sur un sentier de montagne nous a mené à la ville de Ponferrada (plus de 50 000 habitants). Il y avait ce jour-là une procession religieuse typiquement espagnole. Donc avec une statue portée par une vingtaine d'hommes (de 10h à 14h). Ils ont fait un tour de la ville pendant ce temps-là suivis de religieux, d’une fanfare et de grands drapeaux sur des hampes de 5 ou 6 mètres, dont le drapeau des templiers, porté par des gens en uniforme médiéval templier.  Cette procession marquait la fin de plusieurs journées de fêtes médiévales. La ville abritant un château ayant appartenu à l’Ordre. 

Puis, en reprenant notre marche dans un parc vers la sortie de la même ville, il y avait une foire à la malbouffe. Une dizaine de food trucks proposant uniquement des burgers ou des hot dogs, ou des gaufres, et des tables en bois de 8 places pour déguster le tout. Et ça aussi me semblerait représentatif de ce qu’on trouverait communément en Espagne. C'était le lundi et le jour de la rentrée scolaire d’ailleurs. Je trouve que les espagnols sont aficionados à la fois de la religion et des hamburgers, de façon bien plus marquée que les français, du moins.

 

Mardi 9 septembre

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Une nouvelle journée avec des dénivelés. Les paysages changent assez vite ces derniers jours. Les débuts de "los montes del Léon" me faisaient penser à la Provence : du calcaire, des montagnes, des forêts de pins d’Alep (qui brûlent), des paysages de vignes. Puis 20km après, on serait plutôt côté Cévennes, Ardèche, voire Corse (des châtaigneraies, quelques pâtures de vaches rustiques, des villages en pierre sèche à flanc de collines.) Puis on a fini, dans une zone plus verdoyante, toujours montagneuse, une forêt de feuillus, des hêtres notamment, plein de mousses, des fougères. Et sous la pluie en plus. On aurait du mal à croire aux incendies estivales ici traversés. Avec des villages de maisons soit en pierre, soit du granit, soit des pierres sombres. Toit en ardoises.

Comme un air de Pyrénées ?

Sinon, c’est à peu près la 1ère pluie depuis plus d’un mois, ça se fête !

Autre nouveauté du jour : on a croisé les premiers mots écrits en Galicien "Na nossa lingua" sur des panneaux écrits en espagnol (castillan). Et on est encore officiellement dans la région Castille et Léon !


Mercredi 10 septembre

 

M : Aujourd’hui réveil à 8h pour un départ à 8h30. Ce matin, il a plu, comme par hasard à notre arrivée en Galice, on m’a dit que c'est une région qui ressemble à la Bretagne et bah on l’a bien vu. Après ça, les paysages sont montagneux et très venteux. Ça m’a fait penser à la partie du Massif Central qu’on a traversée. A 14h, le ciel se dégage, ça fait du bien. On a fait une pause dans un bar puis on est repartis pour 5 km pour arriver à Triacastela. Les villages sont petits dans ce début de Galice, mais on a trouvé de quoi vivre.

 

Bastien : n’a pas écrit


Jeudi 11 septembre

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Nous sommes en Galice !

On y arrive sous la pluie. Il avait un peu plu la veille. Il pleuvra (un peu) le lendemain.

On est de retour dans un pays dominé par l'élevage de bovins (laitier surtout). Un paysage de prairies et de champs de maïs. Un bocage : des parcelles plutôt de taille "normale", donc petites par rapport au reste de ce qu’on a vu en Espagne !  Et des collines plus ou moins pentues au fur et à mesure qu'on redescend des monts.

Fougères et mousses foisonnent. On a du mal à croire aux incendies !

Il y a des petits villages, voire des hameaux très régulièrement.

Les maisons en granit ou en pierre sombre type schiste dominent.

L'agriculture reste un gros employeur des zones traversées. On croise pas mal de tracteurs. On voit beaucoup de petites fermes. Des vaches dans des bâtiments en pierre, qui n'en contient qu'une dizaine, voire moins (c’est trop sombre pour compter !). Et dans le cœur des hameaux que l'on traverse. Tandis qu’on aperçoit peu de grands bâtiments capables de contenir 100 vaches ou plus.

J'ai vu ce fameux combo traditionnel qui me semble avoir disparu partout en France : une maison en pierre dont le bas est une étable occupée par des vaches, l'étage du haut étant la maison. On voit aussi beaucoup de petits hangars avec des vieux tracteurs de petites tailles qui sortent encore, ou d'autres outils agricoles et du bazar.

Parfois, on a l’impression que la moitié des bâtiments d'un village sont encore utilisés pour un usage agricole. (L’autre pour le Camino !)

En espagnol il existe le terme "minifundio" pour désigner les campagnes de petits propriétaires, qui s’opposent au fameux "latifundio". Dans toutes les autres provinces on ne voyait quasiment que du "latifundio".

La Galice serait peut-être un bon exemple de territoire "paysan" qui ne respire ni la pauvreté, ni la grande prospérité, pour la campagne vue du Camino.

Mais la déprime agricole reste très forte, déjà bien visible par le grand nombre de bâtiments hors d'usage et en ruines, ou d’affiche "se vende".


Vendredi 12 septembre : Palas de Rei

 

M

 

Bastien :  La Galice est une région très verte et très forestière. Les chemins sont d’ailleurs ombragés, dans notre cas cela sert plus de parapluie !

A partir de ce jour, nous sommes assez bas, et nous verrons de plus en plus de forêts de feuillus, y compris des monocultures d’eucalyptus. Ça produit une impression de paysage tropical, ces arbres à l'écorce rougeâtre, dans le brouillard et la bruine de la Galice.

Sur cette portion, à moins de 100 km de Santiago, nous avons vu régulièrement des banderoles qui s’opposent à un projet d’ouverture d’une grande usine d’un groupe papetier. L’auberge où nous restons à Palas de Rei à même mis comme code wifi le slogan contre ce projet.

 Il y a une controverse derrière ce projet, parce que déjà personne ne veut une papeterie à côté de chez lui. Sûrement encore plus dans une région dont le tourisme tourne autour des randonnées vers Santiago. (Il y a des chemins partout en Galice !). Mais aussi parce que l’eucalyptus en tant que tel est controversé, alors qu’il est très utilisé par les papetiers dans la péninsule ibérique. Cet arbre est considéré comme espèce envahissante dans les forêts qui ne sont pas des monocultures, car il y pousse spontanément (il parait, moi je ne l’ai vu qu’en monoculture). Or, ces arbres aggraveraient l’ampleur des incendies, car ils ont des écorces qui s’effritent naturellement, inflammables, et qui s'envolent et accélèrent la propagation des incendies.

Mais d’un autre côté, ce ne sont pas les monocultures d’eucalyptus qui ont brûlé. Ce sont des forêts peu entretenues et peu exploitées. Et il y a aussi eu beaucoup d’incendies dans des zones en altitude (sans eucalyptus, c’est une plante qui ne résiste pas bien au gel).

 

Samedi 13 septembre

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : En Galice, jour après jour, nous croisons de plus en plus de marcheurs. Au fur et à mesure que les bornes km spécifiques à la région donnent le nombre de km restant jusqu’à Santiago. (Plus que 2 chiffres ce jour là !). Mais il n’est plus nécessaire de chercher sa direction puisqu’il n’y a souvent qu’à suivre les marcheurs de devant.

C’est une autre ambiance. On se sent plus comme des touristes au sein d’activités touristiques. Il y a des restaurants ou des cafés dans chaque hameau, peut-être tous les 2 ou 3km. Il y a des boutiques de souvenirs... Ça ne change pas radicalement les journées mais paradoxalement ça n’augmente pas le nombre de rencontres ou de discussions que nous avons avec les marcheurs. (Du moins des échanges de plus d’une minute). Cela dit le rythme de marche est plus soutenu de notre côté également, en allant au-delà de 35km régulièrement. Et nous dépassons chaque jour une centaine de personnes... enfin, je suis incapable de compter en réalité ! M ne se fait jamais dépasser en marchant d’ailleurs, (mais en m’attendant, oui !). Et pile ce jour-ci, la veille de l’arrivée à Santiago, nous faisons une très longue étape : 57km. Sur un terrain assez favorable et avec une météo très favorable. C’est notre record, et il s’est bien passé. Surtout que plus l'après-midi avançait et plus nous étions seuls sur le chemin, ça faisait du bien.

 

Dimanche 14 septembre : Santiago

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Arrivée à Santiago en milieu de matinée, sous une bruine. Contrairement aux autres villes de 100 000 habitants traversées, même en ville, les pèlerins restent majoritaires, devant tous les autres piétons, tant qu’on est sur le tracé exact. On traverse la vieille ville, qui est semblable à une ville bétonnée : des maisons de ville en granit, entre 1 à 3 étages, parfois recouvertes de peinture blanche, entièrement ou partiellement selon les maisons. Il reste cependant des rues étroites et des trottoirs couverts sous des arches autour des places comme il se doit en Espagne. C’est une ville très touristique, qui a été fondée pour veiller sur ce qui était réputé être le tombeau de Saint Jacques, lors de sa découverte au moyen âge. Il y a un patrimoine religieux impressionnant dans cette ville... logique puisque c’est le 3eme plus grand site de pèlerinage chrétien. C’est la cathédrale qui se détache particulièrement. Extérieurement originale, pas forcément plus sophistiquée ni beaucoup plus grande que d’autres. Mais l’intérieur m’a marqué : je n’avais jamais vu une cathédrale aussi fréquentée. Tous les bancs étaient utilisés, alors même que ce n’était pas une heure de messe. Et pareil pour des chapelles latérales. Sur la grand-place devant la cathédrale, où nous sommes restés un moment, on trouve aussi beaucoup de monde , sans que ça ne soit étouffant. C’est la plus belle place que j'ai vue de ce voyage.

La grande question, pour M. et moi-même : qu’est-ce que ça représente d’être arrivé à Santiago ?

Une satisfaction, un accomplissement : c’est certain. Une vraie joie, on était d'humeur festive. Mais nous n’avons pas été bouleversés : il faut dire que ce n’est pas la fin de la marche ! C’est notre 5ème (et dernière) grande ville d’Espagne... et nous allons en profiter plus que les autres puisque nous y restons presque 48h : la pause s’impose.


Lundi 15 septembre : pas de blog

 

 

Mardi 16 septembre

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien :  C’est reparti vers l’ouest ! Vers l’océan. On a beau s’en rapprocher, cette journée a été très rurale (des vaches !), avec des collines et des forêts d’eucalyptus. Mais impossible d’apercevoir la mer, il y a des collines jusqu’au bout !

Ça fait du bien de retrouver un chemin calme, et moins fréquenté, avec une moindre fréquence de service. Apparemment il y aurait 10% de l’ensemble des marcheurs qui continuent sur ce chemin, ça fait tout de même pas mal.


Mercredi 17 - Jeudi 18 - Vendredi 19 septembre

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Petit Best of de nos trois jours près de l’océan. Enfin. Ça nous donne un goût de vacances...de récompense même. Nous sommes sur une côte assez découpée, avec des collines couvertes de forêts qui se jettent dans la mer.

Nous avons été jusqu’à la presqu’île de Fisterra, et jusqu’à son phare, à son extrémité. C’est l’attraction phare de la commune ! Avec un grand parking et des bus : nous ne sommes pas uniquement entre marcheurs... Mais dès que nous avons grimpé le "monte Facho", (Une colline) nous avons pu profiter d’une vue à 360° tranquillement.

Nous avons été dans une crique isolée, côté "est" et sur une plage face à l’océan, au soleil couchant. Les paysages sont simplement magnifiques.

Moment fun : une discussion avec deux pêcheurs passionnés, galiciens, qui, avec 4 cannes, comptaient ramener de quoi faire des bonnes grillades pour leur week-end. Ils avaient déjà 2 prises de 2 ou 3kg et ils nous ont dit que tant que ça mord, ils y resteraient, jusqu’à ce que la marée redescende... à 3h du matin ! Ce qui leur ferait 6h de pêche non-stop.


Samedi 20 septembre

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : On est retournés la veille au soir en bus à Santiago depuis Fisterra. Il fallait avoir l’estomac bien accroché... parce qu’on est arrivés plus tôt que l’horaire prévu.

A Santiago, nous avons retrouvé une camarade de chemin, avec qui nous avons côtoyé régulièrement pendant une quinzaine de jours déjà en France mais aussi en Espagne, et qui était arrivée 2 jours après nous à Santiago.

C’était aussi une journée "anti-punaise de lit". Globalement nous n’en avons vu qu’en Galice dans deux auberges. Mais aussi dans quelques commentaires Google, que nous lisons systématiquement avant de choisir un logement. Bref, on a été piqués, ça nous démange pas tant que ça... mais on a passé du temps à la laverie.

Puis nous sommes repartis, en direction du sud à contre-sens des marcheurs qui arrivaient du Chemin Portugais. Et il y en avait ! On réalise rapidement que ce chemin est le deuxième plus fréquenté après le français. D’ailleurs, on en a fait les frais puisque nous n’avions jamais eu autant de mal à trouver une place ou dormir que ce soir-là... (le risque qu’on courait étant de n’avoir de la place que dans des hôtels trop chers !)


Samedi 21 septembre

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Journée fleuve : nous avons longé un fleuve jusqu’à retrouver l’océan.

Nous sommes les seuls à marcher dans notre sens. (Parmi les marcheurs à sac à dos du moins, vu qu’on a croisé beaucoup de promeneurs du dimanche).

Le moment "wtf" du jour : croiser une fanfare en uniforme, un dimanche matin, qui jouait, dans une rue d’un petit village. Avec aucune fête identifiable, ni cortège autour d’eux. Les riverains les regardaient par leurs fenêtres. Arrivés à notre hauteur, d’un coup la dernière personne de la fanfare sort de son sac une fusée de feux d’artifice, l’allume et elle part exploser 20 mètres au-dessus de nous, avec un bruit plus fort qu’un coup de fusil de chasse. D’ailleurs elle en tirait régulièrement puisque ça faisait 20 minutes de marche qu’on entendait des détonations régulières sans arriver à en expliquer le comment, puisque ça ne sonnait pas "chasseur du dimanche".

 

Dimanche 22 septembre

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Arrivée, nuitée et départ à Vigo (pas de journée de pause). Une agglomération de près de 500 000 habitants, en bord de mer et adossée aux collines. La ville est encore plus dense que les précédentes. Énormément d’immeubles de 8 à 10 étages, sur des kilomètres de boulevard. Mais pas en briques cette fois-ci. Il y a peu de quartiers historiques. C’est une grande ville portuaire, dont le plus grand port de pêche d’Espagne. Avec donc des bateaux de pêche industrielle et des industries de conserves.

On est passés devant un espace du port qui semblait un immense parking plein de voitures : elles sortent de l’usine Stellantis de Vigo, et attendent d’être embarquées. C’était d’ailleurs la plus grande usine du groupe il y a quelques années. Bon, toutes ne prennent pas le bateau puisque partout en Espagne on voit énormément de Peugeot, et de Renault. On se croirait en France si on ne regarde que les marques des voitures.

Bref, Vigo, ça n’est pas vraiment une ville touristique. Mais ça doit être agréable d’y vivre. Surtout quand on habite dans les quartiers en hauteur dans un pavillon. Ou encore mieux, à quelques km à l’ouest de la ville, on est tombés sur des enclaves très chics, isolées du boulevard du littoral : grands pavillons modernes avec soit vue sur mer et accès proche de la plage. Paradoxalement, on n'a jamais vu autant de piscines privées que ces jours-là, au bord de l’océan. L’autre must, bien plus rare, est le terrain privé de Padel.


Du mardi 23 et mercredi 24 septembre

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Arrivée, nuitée et départ à Vigo (pas de journée de pause). Une agglomération de près de 500 000 habitants, en bord de mer et adossée aux collines. La ville est encore plus dense que les précédentes. Énormément d’immeubles de 8 à 10 étages, sur des kilomètres de boulevard. Mais pas en briques cette fois-ci. Il y a peu de quartiers historiques. C’est une grande ville portuaire, dont le plus grand port de pêche d’Espagne. Avec donc des bateaux de pêche industrielle et des industries de conserves.

On est passé devant un espace du port qui semblait un immense parking plein de voitures : elles sortent de l’usine Stellantis de Vigo, et attendent d’être embarquées. C’était d’ailleurs la plus grande usine du groupe il y a quelques années. Bon, toutes ne prennent pas le bateau puisque partout en Espagne on voit énormément de Peugeot, et de Renault. On se croirait en France si on ne regarde que les marques des voitures.

Bref, Vigo, ça n’est pas vraiment une ville touristique. Mais ça doit être agréable d’y vivre. Surtout quand on habite dans les quartiers en hauteur dans un pavillon. Ou encore mieux, à quelques km à l’ouest de la ville, on est tombé sur des enclaves très chics, isolées du boulevard du littoral : grand pavillon moderne avec soit vue sur mer et accès proche de la plage. Paradoxalement, on n'a jamais vu autant de piscines privées que ces jours-là, au bord de l’océan. L’autre must, bien plus rare, c’est le terrain privé de Padel.

 

Du jeudi 25 au dimanche 29 septembre

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Ce sont des très bonnes journées ensoleillées, à longer la côte, plein sud. Au Portugal, sur 150 km (seulement), jusqu’à atteindre Porto. Et on en a bien profité. Plutôt que de décrire encore ce qu’on a vu et fait, bien que ce nouveau pays soit très intéressant, c’est plutôt l’heure des bilans.

Je ne l’ai pas suffisamment écrit : le voyage s’est très bien passé. Pour nous deux, individuellement et pour le binôme. Pas beaucoup de bobos. Des beaux paysages et des rencontres humaines inspirantes.

Notre binôme s’est bien entendu. On a parlé de tout et de rien. Du léger comme du sérieux. On a littéralement usé nos chaussures ensemble. Et il n’y a même pas eu d’engueulades, assez peu de tensions, en tout cas pas forcément plus que dans tout autre rando/ voyage itinérant, même avec des personnes connues. Même la météo a été clémente. Bref, on a bien profité de l’expérience.

Les voyages forment la jeunesse.

Ça me paraît évident, puisque ça marche toujours à 34 ans. Bon, ça ne remplace pas l’école ou toute autre formation un peu plus formelle et professionnalisante... mais ça fait grandir d’une manière tellement différente, je crois complémentaire. La liste des découvertes propres au voyage au long cours est longue.

Après, je n’oublie pas que cela fonctionne bien car on a le profil de M. : explorateur, curieux, sportif, attentif. Une crème.

Et si toutes les bonnes choses ont une fin, on a hâte de visiter Porto, de faire 24h de bus pour revenir au départ : Le Puy en Velay. Et enfin de revenir à la maison

 

Mardi 30 et mercredi 1er octobre

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : Visite de Porto la plus grande métropole du voyage. Il va de soi que ça s’est très bien passé. Et en compagnie de l’éducatrice spécialisée de M. (Qui a coordonné en amont la possibilité que M. aille chez Seuil)

 

Jeudi 2 octobre

 

M : n’a pas écrit

 

Bastien : 24h dans le même bus pour faire à peu près le même nombre de kilomètres que nous avons marché en 3 mois. On a reconnu des paysages. Et petite parenthèse écolo : on a émis par personne 44kg de Co2 en autocar pour ces 1500km. (Environ 17 L de diesel, peut-être un peu plus parce que le trajet n’est pas direct, mais le bus était complet sur une bonne partie du trajet.)

Contre 225 kg de Co2 par personne de Co2 en avion entre Porto et Lyon. Donc on a émis 5 fois moins, mais on a pris 5 fois plus de temps !

Je l’écris parce que le trajet en bus a beau être plus pénible et plus fatiguant. Il me semble que l’enjeu écologique est significatif.

C’est bien dommage que ça ne soit pas suffisamment récompensé financièrement.

Mais un peu tout de même sinon le bus aurait été vide ! Car d’après nos jugements à l’emporte-pièce, le profil des personnes dans le car avec nous sur une longue distance n’était pas le profil type des écolos. Mais simplement des personnes modestes. Pas mal de retraités qui ont de la famille en France. Pas mal de personnes qui ont beaucoup de bagages, ou un animal, et qui auraient payé trop cher en avion.

Mais on a vu un couple de quadra revenant de Saint Jacques et peut être 2 personnes 20/30 ans, pour qui l’enjeu écologique était peut-être important dans le fait qu’ils aient pris le bus.

Voilà, ce n'était pas les 24h les plus funs, mais aucun regret. Merci à M. d’avoir accepté de suivre cette décision écologique. On n’est pas nombreux parmi les nombreux touristes de Porto à faire ce choix. Mais parmi les randonneurs, on a croisé d’autres Français, en Espagne qui ont aussi choisi de faire ce choix citoyen. (i.e ils avaient les moyens de prendre l’avion mais ne l’ont pas fait).


Lundi 6 octobre

 

M : Aujourd’hui, c’est le départ, ça va faire bizarre, mais j’ai hâte de rentrer à Paris. J’ai apprécié cette expérience, c’était la première fois pour moi et Bastien de marcher trois mois consécutivement pour aller du Puy en Velay jusqu’à Pinta qui est une très belle ville. Le retour se fait en bus pour conviction écologique de Bastien que je soutiens donc on a fait 25h de bus ; c’était beau de voir les paysages d’y il a un mois, deux mois défiler si vite. On est au Puy en Velay depuis trois jours, on s’occupe comme on peut.

Merci d’avoir lu les blogs, c’était soutenant. Bref. Bonne journée


 





                    L'Etat finance cette marche à hauteur de 80 %.

                              Le reste est financé par vos dons


                                                (Ces dons ne constituent pas de l'argent de poche supplémentaire pour le binôme

                                                                mais permettent réellement de financer leur marche)


 

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19 commentaires


gsivilotto
03 oct.

Très émouvant votre récit du trajet-retour, comme (pour ceux qui ont connu le Super 8) un rembobinage de film en accéléré. Que de pays traversés, de rencontres, d'observations quotidiennes peut on faire, dégagé (ou presque) de tout impératif de vitesse, simplement en marchant ! Un grand bravo à vous deux avec toute notre reconnaissance à Bastien, et à toutes les personnes qui ont permis ce splendide voyage !!! Bravo et et mille mercis à vous tous

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ph.dabat
17 sept.

Félicitations à tous les deux! Quelle équipe: vous êtes un véritable tandem rapide complémentaire et solidaire. Vous nous avez enchantés par ces descriptions si justes et directes. Nous sommes admiratifs et très fiers de vous avoir suivis!

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Christian SIVILOTTO
Christian SIVILOTTO
15 sept.

La Galice…. Forcément, à l’heure de mon message, vous êtes arrivés! C’est une véritable aventure. Bravo à vous deux, M et Bastien pour cette magnifique longue, très longuemarche. Hâte de lire vos commentaires sur votre arrivée à Saint Jacques de Compostelle.

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Raphaël Dabat
Raphaël Dabat
07 sept.

Ce récit est vraiment passionnant !! :) Merci de si bien nous faire vivre vos aventures, et bravo pour tout ces kms sur le chemin !!

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Christian SIVILOTTO
Christian SIVILOTTO
03 sept.

C’est fascinant cette longue marche au prix de millions de pas et à travers tant de régions si différentes. Une longue marche quasi initiatique. De magnifiques descriptions… à chaque lecture ça fait rêver. Courage et bonne continuation à vous deux.

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