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Marche de Emmxxx

Dernière mise à jour : 3 janv. 2023

Marche de Emmxxx accompagnée par Angéline


Dimanche 9 octobre : Saint Germain sur Ille

E : Je m’appelle E et je vais vous raconter mes moments drôles, sympas, amusants, émouvants et chiants.

Donc, j’ai 17 ans, je viens de Caen en Normandie. Si je fais la marche de Saint Jacques de Compostelle, c’est pour pouvoir être mieux dans ma tête. Je suis assez sportive, très peu sociable, fan des chiens. J’adore la musique et après, vous le découvrirez

Mon accompagnante, elle est super sympa, a de l’humour et est motivante.

Let’s go pour trois mois de marche.


Angeline : Bonjour à tous ! Ici Angeline, accompagnante de E, à bord de ce chemin en direction de Compostelle. Nous vous souhaitons la bienvenue sur notre blog.

Quelques petites informations pour commencer. Née à Caen et y ayant vécu jusqu’à mes 20 ans, notre équipe a, l’on pourrait dire, une saveur normande. Mais pas que ! Nous nous sommes déjà découverts d’autres saveurs en commun : le chocolat, l’appréciation du calme, par exemple.

Aujourd’hui est notre dernier jour du stage de préparation qui se passe en Bretagne. Ça s'est bien passé, on a fait connaissance, nous nous sommes entraînées progressivement à la marche avec un nombre de kilomètres et de kilos portés, progressifs, sous l'œil bienveillant de l’équipe Seuil. Petite balade en forêt et grosse récolte de champignons dont un énorme cèpe que l’on a dégusté le soir.

Demain, nous décollons pour le Puy en Velay d’où nous commencerons mardi à marcher, direction Saint Jean Pied de Port, puis traversée des Pyrénées, puis le chemin “camino francès” en Espagne jusqu’à Saint Jacques de Compostelle et, nous l’espérons, l’océan.

La motivation est là, ingrédient principal ! Alors, nous voilà prêtes à partir.

A bientôt sur notre ligne E-Angeline, vos commandantes de bord. Nous vous souhaitons une agréable lecture


Lundi 10 octobre : Puy en Velay

E : Bienvenue sur notre ligne. J'espère que vous êtes prêts pour ce voyage. On a fait beaucoup de train aujourd'hui. J’ai eu ma première séparation avec Angéline dans le métro de Paris. C’était un moment pour moi très compliqué, mais bref, on s’est retrouvées dans le stress et la bonne humeur.

Vers 20 h, nous sommes arrivées au gîte Saint François, nous nous sommes posées et on a mangé. Demain, c’est 14 km. Let’s go !


Angéline : Ladies and gentlemen, nous voilà bien arrivées au Puy-en-Velay - la température extérieure est de 10° et il est 17h30… Eh, non 20 h. Nous vous prions de nous excuser pour ce “léger” retard, mais grâce à la SNCF, nous avons raté deux trains sur 5 et grâce aux portes automatiques du métro parisien, nous nous sommes fait surprendre. Je me suis retrouvée dans le wagon et E sur le quai. Pour un début où E voulait “quitter la routine”, disons que c’est gagné. Nous nous sommes retrouvées juste après, soulagées. Je ne vous parle même pas de notre course folle dans les couloirs du métro. Cette journée de transport fut une épopée et à notre arrivée, nous sommes récompensées par le spectacle de la charmante ville du Puy en Velay avec ses vieilles pierres et son relief, mises en valeur par les éclairages nocturnes, puis par un accueil chaleureux au gîte. Demain, nous partons sur le chemin.


Mardi 11 octobre : Montbonnet 15km Chez Anne et Didier.

E : Bien le bonjour sur notre vol. Aujourd’hui nous sommes en marche pour Montbonnet 14 km à faire . On a fait un super départ à la cathédrale du Puy. Sur le chemin, on a rencontré un monsieur super sympa. On a fait les 14 km ensemble même avec la fatigue. On arrive au gîte assez tôt et un accueil incroyable, super chemin pour une première étape. Go pour demain sur la route de Monistrol 15 km.


Angéline : Ce matin, nous voilà à la cathédrale du Puy-en-Velay. Nous prenons le temps chacune pour déposer un vœu pour le chemin que l’on s’apprête à entamer et allumons une bougie. Nous voilà face au majestueux escalier qui descend vers la ville, tel un tunnel. On dit qu’il est comme l’utérus et qu’en le traversant c’est une nouvelle naissance. Nous le descendons ensemble, et je suis personnellement ému de ce moment fort. Ça y est, nous marchons sur le chemin, au sein de la nature verdoyante et vallonnée, à profiter de cet air pur. La magie des rencontres opère déjà avec la rencontre de Laurent, un pèlerin avec qui nous partageons de belles discussions et le soir l’accueil chaleureux et incroyable de nos hôtes nous aura rempli le cœur après cette bonne et fatigante première étape.


Mercredi 12 octobre : Monistrol d’Allier 15 km Gîte du pont Eiffel chez André

E : Bonjour à tous, nous sommes sur une route un peu dure pour Monistrol. J’ai vu de très beaux paysages, des vues incroyables, des histoires dans chaque ville et des petits toutous de toutes races sur le chemin super mignon. J’ai passé un moment canin super agréable.


Angéline : Aujourd’hui, le corps tire déjà un peu moins pour E. et moi. Tranquillement, nous avons descendu le chemin en pente assez raide, sereinement, toujours sous un ciel clément. Ce qui met E. en joie, ce sont les chiens que l’on croise ! Les câlins sont de la partie ! Ça me fait plaisir aussi, j’adore également les animaux. Beaucoup de gîtes sont fermés en cette saison, il y a très peu de pèlerins sur le chemin : on s’adapte et on profite du calme


Jeudi 13 octobre : Saugues (16 km) - gîte municipal

E : Bonjour chers voyageurs, aujourd’hui, nous sommes sur le vol à destination de Saugues. Je vous préviens qu’il y aura de fortes montées sur le trajet. Pour moi-même ça a été compliqué, mes petits petons ont souffert, mais ça allait. Enfin arrivées dans ce petit village, j’ai trouvé un nouveau compagnon de marche. Ce petit compagnon s’appelle Kartel ; pour les plus familiers “Petit bleu”, donc un nouveau départ pour lui et moi. A bientôt sur votre vol.


Angéline : Nous voyons un peu plus de monde sur le chemin, une petite dizaine de pèlerins. Notre village de départ était à 600 m d’altitude et celui d’arrivée à 1000m d’altitude, dont deux montées raides qu’E a su gérer, chapeau ! Une phrase était écrite sur une pierre et nous a inspirées à la réflexion “tu auras des pierres sur ton chemin, en feras-tu un mur ou un pont ? “


Vendredi 14 octobre : Le Sauvage - (20 km)

E : De très fortes montées dans les airs. J’ai eu du mal à monter, mais je reste forte.


Angéline : Nous allons en hauteur, encore et toujours ! E me demande “bon, quand est-ce que ça s’arrête de monter ?” mais persévérante, elle va jusqu’au bout, malgré une ampoule au pied et quelques douleurs. Le temps a changé, nous voilà sous nos vestes à être rafraîchies par une pluie fine et un vent frais. Les forêts aux couleurs de l‘automne sont absolument magnifiques. On se croirait un peu au Canada, où E rêve d’ailleurs d'aller. Son rythme de marche évolue, la voilà plus à l’aise et dynamique, tout en gérant bien ses pauses. On a pris de jolies photos et avons bien ri ensemble.


Samedi 15 octobre : Saint Alban sur Limagnole (13 km) - gîte du Centre

E : Bonjour tout le monde ! Aujourd’hui, on n’a pas fait beaucoup de kilomètres, mais pas de repos non plus, du coup, marche lente et observation du paysage. J’ai fait beaucoup de photos avec Kartel ; on est arrivées au gîte, accueil sympa.


Angéline :Chers passagers, le vol est actuellement agréable sur cette courte étape ensoleillée… Mais urgence !! Je suis en overdose totale de sandwiches, pizzas et plats chauds ; carottes et avocats vont se décrocher du plafond, inhalez leurs bonnes vitamines, mieux… mangez-les ! Ce soir, je cuisine ma première salade de crudités fraîches depuis notre départ : le bonheur. Je n'ai pas la résistance de E qui carbure aux bonbons, aux cafés au lait bien sucrés et qui transporte sur elle une dizaine de sucettes.


Dimanche 16 octobre : Aumont-Aubrac (17 km) - Gîte route d’Aubrac (Romain)

E : Bien le bonsoir ! Aujourd’hui, on a trouvé des champignons pas très bons et toxiques. Super journée.

Angéline : Qui dit dimanche, dit magasins fermés, alors aujourd’hui, nos sacs chargés de nourriture sont lourds. Habituellement, eau et pique-nique compris, je porte 9,5 kg et E 12 kg. Aujourd’hui c’est plus. On en a un peu “bavé”, alors ce soir, c’est repos bien mérité.


Lundi 17 octobre : Nasbinals 27km

E : Bonjour chers voyageurs, on a fait 16 km au lieu de 27 car j’ai eu Noël à mes pieds donc demain c’est repos pour mon corps.

Angéline : Le temps gris être donne une atmosphère surnaturel au paysage unique du plateau de l’Aubrac : des vaches et des taureaux dans des champs que l’on appelle ici montagne, délimitée par des murets de pierres qui s'étendent à l’infini. E. a des ampoules douloureuses au pied. Un gentil couple nous tombe du ciel au milieu de nulle part et nous ferons les derniers kilomètres avec eux en voiture, avec visite guidée comprise car ce sont des passionnés de la région. La priorité est le soir et le repos de E.


Mardi 18 octobre : Nasbinals (repos au gîte communal )

E : Journée à Nasbinals, petit repos bien mérité. Une journée tranquille et j’espère continuer le voyage demain.

Angéline : La pharmacienne nous a conseillés pour soigner les ampoules de Emma. Cette journée nous aura permis de faire une grosse matinée, de nous détendre, de faire des emplettes, de cuisiner, et d’écouter Emma chanter gaiement à tue-tête en écoutant dimanche la musique dans ce gîte où nous sommes que toutes les deux ! (Rires)


Mercredi 19 octobre : Saint Chély d’Aubrac 16km

E : Bonjour tout le monde ! Un peu mal aux pieds, mais je continue le voyage. On a fait 17 km en détente pour reprendre en douceur. Une bonne nuit avant de reprendre un rythme plus sportif.

Angéline : E. est ravie de marcher aujourd’hui : « mon corps réclame » affirme-t-elle. L’ampoule lui fait encore mal mais c’est mieux et l’étape se passe bien. On nous a invité pour un café, ça nous a fait très plaisir : il y avait vraiment une bonne ambiance entre marcheurs.


Jeudi 20 octobre : Espalion 20km gîte « Au Fil de l’Eau »

E : coucou tout le monde ! Aujourd’hui on fait 24 km, ça va être dur, enfin c’est juste avant de les faire que je pensais ça mais je ne l’ai pas senti dans mon corps. Ce soir je me suis fait masser les pieds, j’ai bien aimé. Pour ce gîte j’ai demandé à les appeler au téléphone et j’ai été fière de moi !

Angéline : chers passagers, nous espérons que votre vol se passe bien. Vous pouvez admirer les petites montagnes du nord de l’Aveyron, et les pèlerins qui s’amusent à les monter et les descendre . Quelques informations importantes : E. a mangé un plat indien ce soir, appelé Dahl, à base de lentilles corail et de lait de coco : elle a savouré alors qu’elle est en guerre contre les lentilles habituellement ! Deuxièmement, j’ai appris quelques accords de guitare à E., vivement la prochaine guitare sur le chemin pour s’entraîner. Enfin, vos commandantes de bord sont somnolentes car elles ont reçu chacune un massage de réflexologie plantaire avant de dormir… Le pied !


Vendredi 21 octobre : Fonteilles 20 km

E : chers voyageurs sortez l’équipement d’été il fait super chaud. De grosses montées de 2 km. Je suis tombée en sécheresse d’eau à 3 km de l’arrivée, j’ai remarqué qu’il y avait un point d’eau mais sans espoir, il n'y avait pas d’eau ! « 3 km sans eau ça tue, ça tue, 3 km sans eau, oh que j’ai soif ! » (Musique)

Angéline : Bienvenue à Saint-Tropez les Montagnes : il fait 24 °C ! On sort jupe et short et travaillons nos mollets, qui seront bientôt en béton avec deux montées costaudes aujourd’hui dont une de 2,5 km pour monter en haut d’une montagne… Dans l’après-midi, le ciel a chanté son sonate orage en ré mineur de son répertoire « le tonnerre », et nous, nous avons chanté dans une petite église toutes les 2, un bon moment partagé. À demain tout le monde.


Samedi 22 octobre : Le Soulié 12km

E : Bonsoir à tous, on a une très belle vue des montagnes, une chaleur d’été et une ambiance magnifique dans le gîte.

Angéline : Marcher sous la chaleur de l’été indien, entouré des arbres et d’autant de moutons, on savoure. Le soir, nous profitons d’un gîte à l’ambiance très chaleureuse où nous partageons la soirée avec 5 pèlerins, Michel et une hospitalière. On se sent comme à la maison.


Dimanche 23 octobre : Conques 14km

E : Bonjour à tous, aujourd'hui on arrive à Conques, une très belle ville. Un accueil sympa, une abbaye super belle et une résonance incroyable. J’ai joué un morceau de piano « Someone You Loved » et de l’orgue de cœur. C’était trop cool ! Bref, demain je vais changer mes chaussures, enfin j’espère !

Angéline : Quel plaisir d’arriver à Conques après cette étape… On en prend plein les yeux ! Ce village pittoresque lové entre les montagnes, parmi les plus beaux de France, nous émerveille. Première fois que nous sommes dans un grand dortoir. Il y a de nouveaux pèlerins suisse, autrichien, américain, français…


Lundi 24 octobre : Decazeville 19km

E : Bonsoir chers voyageurs. Je vous préviens il est 23 heures pour nous, on a trop ralenti sur le chemin. Nous sommes arrivées tard mais ça valait le coup, on a fait la rencontre d’une personne qui fait le chemin depuis l’Autriche jusqu’à Saint-Jacques. Il a le courage, perso je ne pourrai pas, je suis une mamie Jacqueline à partir de 16h alors partir de là-bas c’est pas possible. Chers voyageurs, vous auriez pu partir de là ?

Angéline : Nous repartons joyeuses de Conques et marchons avec un pèlerin autrichien, parti de son pays il y a plusieurs mois pour aller à Saint-Jacques-de-Compostelle. Cette journée a été sous le signe du lâcher prise et de la joie : On a pris le temps de faire une longue leçon d’allemand et de français, savourer un instant de détente au bord d’un étang, Fais des jeux, ce qui nous a retardé et fait marcher un peu de nuit sous les étoiles. Pour finir en beauté, c’est fatigué mais avec bonne humeur que nous avons mangé au McDonald et eu un gros fou rire. Journée inoubliable car vivante et joyeuse.


Mardi 25 octobre : Decazeville (repos)

E : Bonjour tout le monde ! J’espère que vous avez bien dormi ? Car moi ce matin je me suis réveillé à 11h. Donc, un bon café au lait avec deux sucres, non je rigole je suis toujours à 3 sucres ça change pas désolé ! ! Je me suis aperçu aujourd’hui que je retrouve un peu plus le sourire et ma joie de vivre, je suis même heureuse de marcher avec Angèle. Petit message à toi Agathe, merci pour le petit mot avec l’équipe, j’en ai pleuré. Bisous à vous tous c’est grâce à vous !! Dernier truc pour vous, joyeux anniversaire à toi Thibault, 17 ans aujourd’hui !

Angéline : Aujourd’hui est un autre jour de repos. Nous partons à la chasse de tout ce que les pèlerins ne peuvent trouver qu’en ville: magasin de sport pour les chaussures, tupperware, etc. On a aussi admirer des œuvres de Street art sur les façades des bâtiments. Le soir, pendant que je rédigeais un document pour l’association, E. a cuisiné pour nous un plat et ça m’a fait très plaisir : haricots à la crème revenu avec des oignons, pâtes et œufs sur le plat. Miam !


Mercredi 26 octobre : Seyrignac 26km

E : Bonjour tout le monde, je dois vous dire que nous sommes hors chemin pour ce soir, et que nous avons fait 26km avec mes nouvelles chaussures. Oui je les ai trouvées, elles sont trop bien. Donc pour ce soir si on est plus sur le chemin, c’est que tous les autres gîtes sont fermés ou trop chers pour nous.

Angéline : Nouvelles chaussures, nouvelle vie ? Votez chers passagers ! Tapez 1 pour que Emma marche tranquillement avec cette paire neuve, tapez 2 pour que l’on fasse une guirlande de Noël avec ses ampoules ! Moi, je vote le 1 et croise les doigts pour elle. Aujourd’hui a été notre plus grosse étape depuis le début: 26 km, sous 26 degrés, toujours dans un paysage de Vallons Verts. On a eu un gros sentiment de satisfaction. Sur le chemin, E. a joué de l’orgue dans une charmante église et on a fait un sketch en se filmant où on imitait des attitudes. À refaire… On veut s’entraîner pour refaire une meilleure prise, être plus convaincante, essayer de ne pas rire.


Jeudi 27 octobre : La Cassagnole 10 km

E : bien le bonjour chers voyageurs. Après une journée de 26 km hier, on s’est arrêté plus tôt. Pour cette journée on s’est posée pour manger notre repas du midi dans un de donativo avec des femmes super sympa. J’ai adoré cet endroit, il est très joyeux et très câlin. Les personnes du gîte ne voulaient pas me lâcher, elles me câlinaient tout le temps. On a eu aussi un autre groupe super. On a chanté, dansé, joué du piano et surtout bien rigolé.

Angéline : nous marchions tranquillement sur le chemin et pensions dormir plus loin mais nous tombons sur un gîte en donativo dont s’occupent deux hospitalières d’environ 60-70 ans Marie et Marie-Françoise, qui nous ouvrent leurs portes, leur cœurs et leurs bras. L’ambiance est si joyeuse que nous préférons s’arrêter là pour aujourd’hui et y dormir. Le soir nous avons chanté tous ensemble, joué de la musique, et les rires ont rythmé la soirée jusque tard. Un moment de connexion humaine comme le chemin c’est offrir au marché… Magique !


Vendredi 28 octobre : Cajarc 23 km

E : Bonjour tout le monde, aujourd’hui on se dépêche un peu ! Je ne savais pas que j’avais autant d’énergie en moi j’étais étonné. On est un petit groupe de quatre pour faire 23 km mais c’est trop cool !

Recette de ce soir :

–des pâtes

–un oignon

–de l’huile d'olive

–huile de tournesols

–des lardons

– crème épaisse

–faire revenir les morceaux d’oignons avec les huiles cinq minutes

–mettre les lardons avec les oignons puis mettre la crème.

–Servir avec le cœur !

Angéline : Tel Astérix qui aurait bu de la potion magique, nous filons comme des flèches. Le chemin est quasiment plein, c’est la première fois que cela nous arrive depuis le début de notre voyage. Nous n’avons pas croisé de pèlerins sur le chemin alors c’est sympa de marcher avec le pèlerin autrichien puis de voir apparaître au début d’un virage un autre marcheur, celui que nous avions rencontré à notre premier jour à la cathédrale du Puy-en-Velay.

Nous finissons le chemin de nuit. On se sent comme enveloppé et hors du temps de marcher dans le noir, ce sont des sensations agréables.


Samedi 29 octobre : Limognes en Quercy 18 km

E : Bonsoir chers voyageurs, ce soir c’est la sortie du maquillage, on se déguise ! C’est un jeu d’enfants pour moi, les maquillage d’horreur c’est facile, j’aime faire peur. Ce soir je me maquille et Angèle rentre en fin de préparation et elle s’est affolée. Vous auriez dû voir sa tête ! Ça me fait penser à Ludo quand je fais un New Make up.

Angéline : je marche en rêvassant de la sauce aux oignons qu’a fait E. hier pour le dîner… Je me revois saucer avec du pain le fond de la poêle… Mon songe s’interrompt quand E. s'avance à côté de moi et me dit qu’il reste 10 km à marcher. Pour avancer, rien ne vaut une bonne soupe nous disons nous. Voici la recette de la soupe du Pèlerin: un peu de sueur, ajouter des chaussettes qui ont été portées deux jours (trois jours si vous aimez épicé), une dose généreuse de motivation, un brin de bonne humeur, et plaignez-vous en touillant toutes les minutes. Bon appétit !


Dimanche 30 octobre : Limogne en Quercy (Repos)

E : Bonjour chers aventuriers, ce matin c’est impossible de bouger, j’ai trop mal aux dents et à l’oreille, donc je me repose et on va trouver un médecin en urgence. Cet après-midi c’est massage pour mes mollets et mon dos. C’est trop bien. Un bon repas et cinq doses de médicaments pour mes dents que j’ai depuis mon départ (oui j’ai des médicaments pour bébé). On attend le médecin et il me dit que je dois prendre des trucs horribles, c’est chiant j’en peux plus ! Avant de manger, j’ai bien lu mon manga de trois tomes en un et je crois dans deux jours que j’ai fini.

Angéline : aïe… E. a une dent en attente de soins qui lui fait mal, son oreille siffle, ça la fatigue et en plus ce matin elle n’a pas le moral… En attendant de voir le médecin de garde, nous allons au marché et mangeons un poulet patates avec gaufres au chocolat. Et l’après-midi, un fou rire et la bonne humeur reviennent ! Le plus drôle a été quand je me suis absenté 10 minutes pour téléphoner à ma collègue. Quand je reviens au bungalow, je retrouve E. le visage en sang avec un bandage couvrant son œil.

Je reste bouche bée cinq secondes, sous le choc. « Mais que s’est-il passé pendant ma courte absence ? Mince ! ! ! » Puis… Je réalise que c’est du maquillage… E. m’a fait une blague d’Halloween, réussi ! Mouahaha …


Lundi 31 octobre : Lalbenque 25 km

E : Bonjour tout le monde, je suis désolé votre chef de vol n'a pas trop le moral. Toute la journée j’ai donné le bon rythme pour ne pas arriver la nuit, mais bon. (Suspense…) Aujourd’hui c’est une date importante pour moi. Car c’est l’anniv de mon papa, il devrait avoir 48 ans donc bon anniv papa !

Angéline : après les instants partagés au camping avec quelques pèlerins, nous reprenons le chemin où nous sommes… Seul au monde. On ne croise aucun pèlerin de la journée. Il n’y a même pas d’animaux et le paysage est assez banal. Bonjour solitude, bonjour les doutes… E. a le moral dans les chaussettes et pense à arrêter la marche à Cahors. Cette portion du chemin est déserte depuis quelques jours que nous marchons dessus. Le chemin, ce sont des hauts et des bas, des collines et des vallées, des joies et des choses désagréables. E. disait il y a quelques jours : «Toi, petite pèlerine, vas-tu suivre ta ligne en montant ces collines ? » On a passé la matinée dans le silence et l’après-midi, on a parlé de ces difficultés qui nous font face sur le chemin et dans la vie. Le soir, on cuisine un bon dîner dans un petit hébergement où toute la décoration est rose… de quoi aider E. à voir la vie en rose ?


Mardi 1er Novembre : Cahors (18 km)

E : Bonjour à tous, aujourd’hui c’est Cahors ! Mon petit Cahors, as-tu un cœur en or ? Vas-tu me montrer ton super confort ? Cahors mon amour, ce matin c’est fini la vie en rose et go voir le Camino le matin à 8h. Super énergie dès le matin, donc on part tôt et on doit se dire que « le matin est le meilleur moment de la journée, si tu as des choses dont tu ne trouves pas la réponse alors prends ton café et assieds-toi et dit : je pense à tout le monde sauf à moi, alors aujourd’hui c’est moi la star !»


Angéline : Mesdames, Messieurs, je suis sous le choc ! Ce matin votre pilote préféré E. s'est levée à 6h30 et notre avion a ainsi pu commencer son vol à 8h sur le chemin ! À mon plus grand bonheur. Ça nous a permis de s’arrêter pour dessiner en chemin et même de faire une sieste après le repas du midi et d’arriver tôt à 16h. On a aussi appris les paroles de la chanson « n’attendons pas » de Vianney et avons créé une chorégraphie. Super journée ! On a bien profité de Cahors en allant au restaurant ensemble. On a trinqué à nos 350 km parcourus (environ) c’est la moitié du parcours français, tchin ! !


Mercredi 2 Novembre : Lascabanes (26 km)

E : Bonsoir chers voyageurs, je vous annonce qu’aujourd’hui je suis super fatiguée ça fait même trois days que c’est trop pour mon sommeil qui a l’habitude de durer 13 heures. Pour moi c’est pas facile surtout quand je dois marcher bref, super journée.


Angéline : le miracle d’hier c’est suivi d’une prise de congé par E., la manager du temps en herbe. Aïe… Départ de marche à 11h et arrivée de nuit à 20h15, ce qui me laisse personnellement peu de temps libre car j’ai des choses à faire dès que l’on arrive : manger, douche, lessive, bien sûr et être en contact avec mes collègues, bilan, etc. Pas toujours facile de s’accorder à deux pour fonctionner harmonieusement en binôme. Alors, dès demain, il y a du changement dans l’air, pour que l’on trouve plus de fluidité sur les horaires. À bientôt sur d’autres vols ! En attendant je n’ai plus de carburant… Direction le lit !

Jeudi 3 Novembre : Lauzerte (26 km) Gîte chez Serge

E : Bien le bonsoir, ce soir on arrive à la nuit et on a fait que des montées super longues ça m’a trop fatigué quand on est arrivé au gîte et je suis rentrée pour me reposer donc lessive, douche, repas et dodo.


Angéline : Le chemin est comme le moral de votre pilote préférée. E a des hauts et des bas. La motivation est vacillante et la dernière montée est dure dure… Le soir, Serge nous accueille chez lui et sa gentillesse nous accompagne pour nous reposer. À 22h nous tombons de fatigue et nous nous endormons instantanément.

Vendredi 4 Novembre : Moissac (27 km)

E : Bonjour tout le monde ! Votre chef n’a pas le moral, j’ai envie de dormir en plus on a fait que de monter et descendre.


Angéline : Ça y est, il fait frais, le vent souffle fort et il y a des averses tout au long de la journée. On trouve le chemin mais particulièrement ennuyeux : de la boue des bords de route, mais un peu de forêt à la fin. Le soir au gîte, nous rencontrons une famille avec quatre enfants qui fait le chemin de Compostelle avec un âne, par tronçon de une semaine. On les trouve très inspirants. Les enfants ont 5, 10,13 et 15 ans. Lors de leur premier départ, le plus jeune n’avait que 11 mois… Imaginez ! Et aujourd’hui, à cinq ans, il marche 12 km par jour. Impressionnant.

Samedi 5 Novembre : Espalais (20 km)

E : Bonsoir chers voyageurs, je vous annonce que toute la journée c’était que du plat. On a marché tout le long du canal du Midi, c'est super joli. En arrivant, on a été bien accueillies. C’est super on a mangé j’ai pu remettre des musiques sur le MP3, j’ai pu aussi me détendre un peu et après dodo.


Angéline : Oh comme c’est plat de marché le long du canal du midi, avec en plus le retour du soleil. Le bonheur… Le moral est toujours oscillant pour E. mais elle avance encore et encore. Le soir, Frédéric nous accueille chez lui avec beaucoup de générosité et de gentillesse, nous passons une douce soirée à huit autour de la table.

Dimanche 6 Novembre : Castet-Arrouy (23 km)

E : Bonjour… Vous êtes encore en train de nous lire ? Ça va c’est pas trop nul ? Bah je peux vous dire qu’aujourd’hui les paysages sont super beaux donc profitez !


Angéline: la matinée est riche en échanges… E. s’ouvre à Frédéric et lui partage qui elle est et son parcours de vie. Lui, a une oreille attentive, il pose les bonnes questions. Cette matinée est comme un cadeau et nous prenons la route à 11h. Aujourd’hui, les paysages sont magnifiques : des vallons cultivés aux couleurs marron ocre, et le jaune que le soleil vient souligner. Nous arrivons vers 19 heures, après avoir marché avec un coucher de soleil rose et bleu et pas besoin de lampe frontale, la lune brille si fort qu’elle nous éclaire


Lundi 7 Novembre : La Romieu (30 km)

E : La Romieu c’est là où on se sent le mieux. Bonjour tout le monde, j’ai quelque chose à vous dire… On a pris un coup aux fesses ! Et on est parti à 7h15 pour faire 30 km et on a eu des ou un petit compagnon qui a fait 7 km avec nous .


Angéline : Attention mesdames et messieurs, nous voila parties pour 30 km! Au chant du coq, nous sommes parées au décollage. Ô comme la lumière du matin est magnifique…! A travers le hublot de notre incroyable avion, vous remarquerez qu’un chat nous suit pendant 7 km, un sacré pot de colle qui aime les câlins. Cela tombe bien, nous allons à La Romieu, un village dont la légende dit, il y a fort longtemps, une certaine Angeline, aurait sauvé des chats de l'appétit affamé des habitants, ce qui a permis ensuite de les libérer et de chasser les rats qui envahissaient les rues et les greniers agricoles évitant une famine au village entier. Nous avons réussi le challenge haut la main!

Mardi 8 Novembre : Condom (13 km)

E : Bonsoir chers voyageurs. Aujourd’hui, je suis repartie avec un ou je veux dire 2 news compagnons depuis Saugues. à Cahors j’ai récupéré star un petit ours et à La Romieu j’ai trouvé Katze un petit chat, donc voilà une journée à la cool.


Angéline : Même s’il pleut, comparé à hier, c’est du gâteau… On marche et on profite de prendre le temps. De mon côté, mon petit truc sur le chemin, c’est de sentir les roses pour me laisser embaumer mais par celles qui sentent fort… Aujourd’hui, je m’approche d’une et bingo ! Une odeur délicieuse… C’est ma cinquième depuis le tout début du chemin. Il faut persévérer pour trouver les perles rares.


Mercredi 9 Novembre : Condom (repos)

E : Bonsoir tout le monde, on a passé une petite journée sympa. J’ai enfin vu le premier ados du chemin, (oui c’est un peu nul d’être qu’avec des adultes). Je vous préviens, en Espagne, si un espagnol me parle dans sa langue je le tue ! J’aime pas leur accent !


Angéline : Il pleut, il mouille, c’est la fête à … À la pèlerine bien au chaud au gîte ! Qui dit pause, dit musique, lecture, restaurant italien et moments de convivialité au gîte avec Franck, l’hôte et son fils Yoan qui a 15 ans. Y’a pas à dire, savoir s’arrêter et se reposer, c’est important ☺️ En plus, on a été neuf à table au dîner, c’était comme un repas de famille.

Jeudi 10 Novembre : Lamothe (26 km)

E : Ce matin, je vous préviens j’ai racheté un nouveau compagnon de marche qui s’appelle Pferd (cheval en allemand). Il est parti avec moi ce matin et on a fait 26 km ensemble. En arrivant au gîte, tout est décoré et un chien, Luna, vient nous accueillir pour manger des pâtes à la bolo.


Angéline : nous voici à travers les vignes… Pour finir chez Bernard et Florence qui malgré la saison clôturé, nous ouvrir la porte de chez eux, où un feu crépite dans la cheminée. C’est avec une grande générosité qu’ils nous ont offert une boisson d’accueil, puis la nuit et les repas… Et ce aussi grâce aux marcheurs qui cet été ont laissé quelques sous dans une boîte en solidarité pour ceux qui en ont moins les moyens alors merci à tous les pèlerins et à nos hôtes !

Vendredi 11 Novembre : Peyret (14km)

E : Au chalet du bonheur.

Hey, vous nous lisez même pendant les jours fériés ?

Comme ça fait un mois que vous lisez, j’ai des petites questions sur nous pour vous.


Comment s’appelle le premier compagnon de marche d’E. ?

Quand E. a-t-elle dû changer ses chaussures ?

Dans quelle ville E. a-t-elle joué du piano et de l’orgue de chœur ?

De quoi Angéline était en surdose ?

De quoi Angéline a-t-elle déjà rêvé un soir ?


Et voilà tout le monde vous aurez la correction des questions mardi.


Angéline : ladies and gentlemen, c’est une véritable piste d’aéroport que nous avons devant nous : 8 km de ligne droite plate et bétonnée, bordée d’arbres. Nous marchons dessus « les doigts dans le nez » tout en faisant connaissance avec un nouveau pèlerin qui apparaît là près de nous. En fin de journée nous arrivons dans un gîte écologique, avec le soleil du soir et les vignes aux alentours. Avec un bébé et une enfant de trois ans à table, c’est animé ! Il y a aussi une nouvelle pèlerine avec nous, mais c’est son dernier jour de marche. Décidément nous sommes vraiment peu sur le chemin en cette période, ça se compte sur les doigts d’une main.

Samedi 12 Novembre : Lanne-Soubiran (21km)

E : Bonsoir chers voyageurs, c’est une bonne journée qui est passée, voilà tout ça pour ça. Bref à demain !


Angéline : Toujours le Gers et ses vignes, et surtout un magnifique soleil, la chaleur et nous qui marchons en T-shirt ! Nous en profitons car apparemment la pluie va arriver dans quelques jours et risque de durer un peu… Ce fut une douce journée.


Dimanche 13 Novembre : Barcelonne du Gers (18 km)

E : Bonsoir tout le monde, ce soir on se trouve dans un gîte à 2 km de notre destination du jour. Cette journée s’est bien passé, on découvre que demain on est à Saint Jean Pied de Port, c’est une bonne nouvelle pour nous qui avions deux jours de décalage avec le plan. Donc ce soir on se prépare à aller en Espagne demain, surtout pour moi qui n’aime pas l’espagnol mais pas grave.


Angéline : nous marchons entre vignes, forêt et des chemin goudronnée droit et plat, avec pour la première fois, les Pyrénées au loin que nous apercevons. Nous admirons ces hautes montagnes qui se dressent à l’horizon. Puis, nous tombons sur le gîte de Bruno, pas encore recensé dans les guides et annulons notre nuit à l’hôtel pour y dormir. C’est bien plus convivial ici !

Lundi 14 Novembre : Saint Jean-Pied-de-Port

E : Bonsoir chers voyageurs, on est arrivé à Saint-Jean-Pied-de-Port, un autre monde s’ouvre à nous et demain, España !


Angéline : accrochez vos ceintures, notre avion met le turbo ! Méga accélération : 150 km en une journée, pour nous retrouver à Saint-Jean-Pied-de-Port, au pied des Pyrénées ! Changement d’énergie : l’auberge est quasi complète et nous sommes en minorité française. E. est ravie car il y a cinq coréens et elle adore l’Asie. Le Royaume-Uni est aussi représenté. De nouvelles aventures nous attendent… C’est parti ! À demain ! Hasta mañana


Mardi 15 Novembre : Roncevaux (23 km)

E : Bien le bonjour, ce soir nous sommes dans un petit village appelé Roncevaux. La montée d’aujourd’hui était difficile pour mes mollets et ma petite cheville. Hier, on avait dans le dortoir cinq coréen, deux anglais, un écossais et deux français avec nous. Ce soir on a retrouvé tout le monde sauf les Français je suis un peu déçue mais ce n'est pas grave.


Angéline : Il est l’heure de passer dans « l’autre monde » et de franchir les Pyrénées. Armées de porte-bonheurs, (E. m’en a aussi offert un), nous nous engageons sur le chemin d’hiver passant par la vallée, celui du col est enfermé en cette saison. Nous marchons une première partie sur la route puis allons faire des courses dans un supermarché. On trouve les rayons étrangement rangés… Les produits, les couleurs… C’est différent. On pose une question à un vendeur, il répond espagnol. Alors, arrivés devant la caissière, nous lui demandons : « sommes-nous en Espagne ici ?» « Et oui ! Ici c’est l’Espagne ! La frontière est à 1 km et délimitée par la rivière ! » Waouh surprise ! Nous y sommes ! La deuxième partie du chemin est en forêt et monte raide, sur 2-3 km, pour atteindre le sommet et le village de Roncevaux caché 1 km derrière. Nous avons fait aujourd’hui 880 m de dénivelé positif. E est épuisée, mais elle a réussi, génial !

Mercredi 16 Novembre : Zubiri

E : Bonjour chers voyageurs, aujourd’hui nous sommes dans le premier village d’Espagne. Cette journée s’est passée dans les montagnes avec une très belle vue des hauteurs. On est passé sur le pont magnifique de Zubiri pour aller au gîte, sinon super journée.


Angéline : sortez vos marqueurs les artistes ! Aujourd’hui on a dessiné sur des pierres en forme de cœur pour les customiser et on a écrit des messages positifs pour les futurs marcheurs qui passeront par là. On a aussi appris quelques mots en espagnol et on a pratiqué avec deux habitants. « Vale »


Jeudi 17 Novembre : Pamplona 22 km

E : Pamplona c’est par là ?

Anna tu es là ! ! ?

Bonsoir c’est moi Katze qui prend les commandes.

Aujourd’hui z’etais avec Star, on a pu voir un beau paysage à bord du sac, On a fait beaucoup de descente, z’etait trop pour moi miaou !

Z’ai pu voir l’eau de plus près durant la pause du midi. (Miaou)

Star : pour moi, servir pour les photos ça ne me dérange pas du tout.

Katze : une star dans Pamplona c’est royal pour moi ! (Miaou)


Angéline : Du soleil, une pause pique-nique en bord de rivière, un pied devant l’autre et nous voilà arrivés à destination : Pamplona, la plus grande ville que nous traversons sur notre parcours avec ses 319 000 habitants. Ici, nous sommes en Navarre et dans le Pays basque espagnol alors tout est écrit en espagnol ou en basque. Mais c’est en anglais que nous continuons de parler car dans le dortoir, nous restons les seules françaises sur la vingtaine de marcheurs. Nous nous aidons de Google traduction pour parler avec un Coréen, qui nous montre des photos de sa vie et de son pays. Ce qu’il aime le plus en Europe ? Que les gens soient expressifs et moins maniérés que dans sa culture. Il se sent plus libre de se montrer comme il est réellement sans avoir peur de déranger. Le soir, E. et moi on se fait un gros plaisir en commandant plein de sushis, et de mochis en dessert : on en rêvait depuis 2 semaines !

Vendredi 18 Novembre :Pamplona (Repos)

E : Chers voyageurs, en cette journée, nous nous sommes arrêtés dans cette ville si jolie et si peuplée pour profiter et se reposer. Ce matin, nous sommes allés prendre notre petit déjeuner dans un café avec une gaufre au chocolat. Dans l’aprèm pour moi, j’ai fait une sieste qui a duré 15 heures donc je me suis réveillé le lendemain à 6h43. Angéline était surprise de mon temps de sommeil.


Angéline : Rien de mieux que de commencer une journée par des gaufres au chocolat et un café dans un lieu charmant, puis de continuer avec une promenade à la citadelle et d’entrer dans la majestueuse église de San Nicolas, puis de récupérer un peu de sommeil… ou plutôt beaucoup ! E. a dormi de 15h à 6h30: un record ! Apparemment, c’est une pro des très grandes grasses mâtinées.


Samedi 19 Novembre : Uterga 14 km

E : Bonsoir tout le monde… Aujourd’hui c’est une journée particulière. Ce matin on avait fait 6 km sous la pluie et on était trempées, moi j’avais froid et Angéline avait ses chaussures trempées comme une piscine, donc on retourne à Pamplona pour s’équiper. On refait 6 km en arrière en bus pour tout retrouver. On a mangé un petit McDo, avant de repartir sur le chemin. Après une matinée de folie, on reprend un bus pour continuer la route qui nous fait arriver à 18h50 à Uterga.


Angéline : Ne vous inquiétez pas. Même si E. a beaucoup dormi, je ne vous ai pas laissé tomber et je suis restée aux commandes de l’avion, haha. Bon par contre il pleut à verse et comme vous pouvez le constater, notre avion prend un peu l’eau : pantalon trempé pour E. Et moi ce sont les pieds et mon sac. On stoppe la marche, sautons dans un bus jusqu’à Décathlon et nous équipons pour le froid (il fait 6 degrés ! ) et la pluie… AR… voilà qui est mieux. On reprend la marche, vaillantes car il nous faut monter en haut d’une petite montagne et la redescendre par un chemin de grosses pierres. Repas bien mérité le soir !


Dimanche 20 Novembre : Estella 28 km

E : Cher voyageurs, ce matin je vous annonce moi-même et Kavetel ici présent, que nous faisons 26 km avec un petit soleil. Le chemin nous a bien aidé avec un peu de plat et des petites villes jolies avec leurs paysages. Nous arrivons à notre destination et nous retrouvons des compagnons que l’on avait vu auparavant. Ce soir on va manger une pizza en ville et me trouver de nouveaux porte-clés. À table, on a bien rigolé car à côté de nous il y avait une discussion en anglais, en allemand et en français qu’ aucun d’eux ne comprenait. C’était super drôle.


Angéline : « Let the sunshiiine in » ( musique). Pas de grosse pluie aujourd’hui et même du soleil ! On a beaucoup marché et on s’est aussi bien amusées à jouer à des petits jeux et on a fait un super brunch le midi dans une boulangerie vraiment chaleureuse, où le vendeur avait un sourire aussi rayonnant que le soleil. C’est fou comme quelqu’un qui a le sourire peut mettre de bonne humeur les gens autour, non ? Alors souriez, vous êtes filmés ☺️ ou plutôt : souriez, vous serez chargés 😂 ! A demain tout le monde. Nous on s’endort dans notre super lit superposé à l’auberge municipale dans un grand dortoir. 8€ le lit, qui dit mieux ?


Lundi 21 Novembre : Azqueta 8km

E : chers voyageurs, j’ai une information très importante à vous donner. Votre copilote de bord m’a laissée seule durant un tout petit moment et je me suis perdu sur le chemin. Du coup, je me suis arrêté dans une petite ville pour manger et j’ai vu une auberge. Je suis rentré pour manger, mais au final on a dormi là-bas et on s’est retrouvé dans cette petite ville.


Angéline : Zorrrgrgbzt…Zerrr….Frbgvzzzzzkrif… Chers passagers, nous avons des petits problèmes de communication. E. est derrière moi, je la cherche sur le chemin,en vain, car elle est dans un hôtel où elle m’attend sur un chemin alternatif. Je m’engage dessus et fini en montagne sous l’orage pendant deux heures. Non en fait E. est sur le chemin normal, près de là où je la cherchais. OK, on se donne rendez-vous à la fin de l’étape. Non, en fait, E. s'arrête, après 5 km de marche, elle en a marre du froid et de la pluie et trouve refuge dans un gîte. Je refais 10 kg en arrière pour la retrouver, et nous passons une bonne soirée avec un finlandais, et notre haute espagnol. C’est ce qu’on appelle, une journée d’imprévus !


Mardi 22 Novembre : Torres del Rio 22 km

E : Bonjour à tous, aujourd’hui je vous annonce avec star que nous rencontrons un québécois et deux Belges super sympa. On arrive tous à l’auberge pour partager nos passions, nos métiers et notre chemin. Un échange pour ma part autour d’un café.


Angéline : Nous avons rétabli une bonne communication dans la salle de pilotage. 8h30 : envol/7°/vent fort. En chemin, on rencontre nos premiers francophones : deux Belges, moi, un Breton, et même un marcheur que l’on avait rencontré, il y a plusieurs semaines en France ! C'est chouette de pouvoir parler en français pour la première fois pour nous en Espagne. On a passé une très belle journée : échange riche, rire, rencontre, détente à l'hébergement.


Mercredi 23 Novembre : Logroño 20 km

E : Bonjour, chers voyageurs, on arrive à Logroño, une petite ville plutôt agréable. Petit quartier libre avec un belge, on fait le tour de la ville et je trouve un tape-cul donc on décide d’en faire un peu et je me retrouve face à face avec le Belge (On est parti à 5 en ville) Tout en haut à ne plus toucher le sol et la tête dans le ciel.


Angéline : Marcher 10 km et entrer dans un café à 11h, et partager un bon repas, au chaud et des petites pâtisseries. Le bonheur est fait de petites choses. Ce moment est partagé avec un Canadien de 63 ans dont le visage s'illumine, en disant : « pour celui qui ouvre ses oreilles, ses yeux et son cœur, le chemin est extraordinaire »…


Jeudi 24 Novembre : Logroño (repos)

E : coucou tout le monde… Ce matin je me réveille et je ne vois plus votre copilote dans son lit. Donc je m’inquiète et je me pose des questions. J’apprends qu’elle ne pouvait plus bouger et qu’elle avait été changée de lit la nuit. On trouve un hôtel et je suis à ses petits soins.


Angéline : c’est ambiance dans l’avion ! On chante à table au dîner, et on fête les 19 ans d’un marcheur américain : une rencontre qui peut être inspirante pour E. : d’ailleurs… Je quitte complètement les commandes et vous laisse avec elle, car une forte fièvre et des nausées m’emportent dans la nuit. Votre copilote Angéline est chaos et fini dans un lit dans un petit hôtel toute la journée et ne peut plus se lever. Alors pour moi, c’est repos, calme et paracétamol. Et pour E. temps libre et indépendance, car je ne peut plus gérer pour le moment.


Vendredi 25 Novembre : Logroño (repos)

E : Bonjour à tous, ce matin pour moi c’est café et sortie dans la ville (même si ça fait trois fois que je fais le tour). Le zombie au fond de l’avion a une drôle d’envie, il cherche une banane donc si vous en avez donné la lui !


Angéline : Mesdames, Messieurs, ne vous inquiétez pas. La chose ressemblant à un zombie au fond de l’avion, c’est moi. Maintenant que j’ai pu enfin dormir, j’erre entre vos sièges à la recherche d’une unique chose : une banane et une compote, ça m’obsède l’esprit ! J’ai faim, c’est bon signe, et le médecin a dit« rien de grave, c’est juste un virus » je me sens mieux, mais pour revenir parmi les vivants, j’ai encore besoin de repos aujourd’hui.


Samedi 26 Novembre : Navarrete

E : Bien le bonjour tout le monde aujourd’hui c’est l’heure des réponses aux questions.

Comment s’appelle mon premier compagnon ? Kartel et il vient de Saugues.

Quand est-ce que j’ai changé mes chaussures ? A Decazeville.

Dans quelle ville j’ai joué du piano et de l’orgue? A l’abbaye de Conques.

De quoi Angèle a fait une surdose ? Des sandwiches et des pizzas.

De quoi Angèle a-t-elle déjà rêvé ? De ma sauce à la crème.

Voilà tout le monde.


Angéline : hello! Je redeviens humaine. Comme ça fait du bien la santé.☺️ après avoir bu, ses cafés au lait et un bon moment de détente, on décolle ensemble pendant 2 km, puis pour la première fois, E. en marche 10 seule, à 100 m devant moi, un peu comme en autonomie, mais je reste derrière au cas où : on transitionne progressivement vers plus d’autonomie. Je vous propose d’envoyer toutes vos bonnes ondes à E. : elle se prépare à fouler le chemin par elle-même. Hip hip hip hourra pour E. ! Comment ça marche seul,, c’est bon, c’est challengeant, c’est plein de bonnes choses.

Dimanche 27 Novembre : Najera 16 km

E : bonjour à tous, aujourd’hui c’est écriture pour moi, dessins et un midi au chaud.


Angéline : nous étions en train de manger le midi, dans une cafétéria du jambon gras et du fromage gras, pour changer haha. J’ai demandé des légumes. Réponse : « on en a pas. » « Bon, OK ». Ce qui m’a marqué, c’est que dans le groupe de pèlerins qui mangeaient ici aussi, l’une était une femme, en fin de cancer et qui faisait le chemin car elle allait bientôt mourir, alors elle vit un dernier grand rêve. J’imagine la saveur de chacun de ses pas, et comme elle doit ressentir chaque journée…


Lundi 28 Novembre : Santo Domingo de la Calzada 21 km

E : Bien le bonsoir, chers voyageurs, en arrivant à l’auberge, un pèlerin tout content de nous voir nous accueille. Ça fait deux jours qu’il est à l’auberge et il n'a vu personne. Le soir, on va boire un petit truc au bar avec les autres et Angèle se sent pas bien donc je reste avec les autres pour manger et nous commençons à parler de notre passé, mais juste avant le pèlerin me prend dans ses bras. J’ai commencé à avoir une sensation bizarre qui me fait me sentir en sécurité.


Angéline : E. marche 10 km devant moi, je la suis à 5 m derrière et tout s’est bien passé. C’est un entre-deux avant les demi-journées en autonomie qui commenceront bientôt. Aujourd’hui, elle m’a raconté une blague, mignonne comme je les aime : vous connaissez, vous la blague de la chaise ?


Mardi 29 Novembre : Belorado 23 km

E : Bonjour à tous, aujourd’hui, le paysage n'est pas très beau !


Angéline : Non ? Dommage, elle est pliante ! ! ! Ahahaha

Bon, aujourd’hui, chers passagers, c’est 8°, soleil et vent constant de 20 km/h avec rafales et une bonne partie le long d’une nationale où circule de nombreux poids-lourds, autant dire une journée bruyante qui fatigue la tête… J’ai encore souvent mal au crâne, et une fatigue latente, mais ça va passer 😊. comme le disait un pèlerin qui marchait aujourd’hui, et qui est médecin : « c’est sûr qu’un état d’esprit positif influe sur l’esprit de guérison ! »


Mercredi 30 Novembre : Atapuerca 30 km

E : bien le bonjour à tous, aujourd’hui c’est 30 km, donc 5 km/h avec un autre pèlerin.


Angéline : votre pilote E. s’est élancée comme une flèche sur le chemin avec le pèlerin qui est médecin. Quasi pas de pause, quasi pas de cigarettes, quelle mouche l'a piqué ? Ça je ne sais pas ? Peut-être a-t-elle bu la potion magique de Panoramix ?😂 moi, j’ai fait des courses, et ai cuisiné des fajitas pour un bon dîner, partager avec notre groupe du moment, et mon corps et mon crâne ont récupéré. En arrivant, E. était très fatiguée, elle a dormi jusqu’au dîner… Demain, mieux gérer ses efforts sera une bonne idée.


Jeudi 1er décembre : Burgos 20 km

E: bien le bonjour, chers voyageurs, je vous annonce que l’on a perdu un pèlerin, j’en ai pleuré, donc le départ pour moi a été très dur, le moral qui baisse et la facilité d’énervement qui arrive plus rapide que d’habitude. Le soir, mon genou commence à me faire mal, mais la douleur s’est cachée derrière les médicaments pour mes dents depuis quelque temps.

Angéline : bonjour, chers passagers, vous me paraissez bien sages… Immobiles même… OK… Vous êtes congelés comme nous ! On a marché aujourd’hui sous un petit degré. Tout emmitouflée, j’ai tout de même la bravoure pour oser retirer mes gants et me moucher 53 fois dans la journée, je crois que c’est bon signe, ça doit vouloir dire que je guéris bien (rires). À notre arrivée, la splendide cathédrale de Burgos, nous est apparue, éclairée par le soleil d’hiver. J’ai été émerveillée par les vitraux, les voûtes, et son style gothique.

ps : le 53 fois est « légèrement », exagéré…héhé


Vendredi 2 décembre : Hornillos del Caminos 20km

E: bonjour tout le monde… Je vous annonce que j’ai un petit coup de foudre pour « Belge boiteux » (pèlerin qui est parti). J’ai encore du mal à accepter qu’il est parti, mon cœur se serre à chaque fois que je pense à lui. Son sourire, sa tête, quand il pense, sa voix si relaxante, (Que si je dois être dans un coma, je suis sûre que sa voix me réveille) et ça fait longtemps que je ne me suis pas aussi bien senti que depuis qu'on l’a rencontré. Pourquoi mon cœur bat-t-il si fort pourtant je ne marche pas ? C’est ça aimer ?


Angéline : chocolaté con churros à Burgos : le petit déjeuner des Bogosse ! Tout est dit ! Un moment, cinq étoiles, avant notre marche, sous le ciel bleu, sans vent, avec le soleil, et le silence… E. a pour la première fois marché en autonomie, le matin, ça s’est bien passé. Hier soir, vos deux copilote se sont un peu accrochées dans le cockpit, c’est pas souvent arrivé, mais ça arrive ! Mais gardez vos ceintures attachées, car on est reparties !


Samedi 3 décembre : Castrojeriz 20km

E: Castrojeriz il y a eu du réglisse ?

Petite arrivée avec « Doc » (un pèlerin Docteur) très chaleureuse, mais mon départ était mieux, je suis parti à 7h15 avec ma lampe mais à 7h45 (le jour était pas là) je me suis retrouvé à marcher dans le noir Jusqu’à 8h15. Mais je suis partie sur du 5 km/h et bien sûr on m’a rattrapée. Au bout du huitième pèlerin, je vois (« flèche qui pense »et « Doc » me rejoindre à 11h. J’étais déçue, j’aurais pas dû fumer autant de cigarettes !🙁

Le midi, j’ai toujours pas faim. « Flèche qui pense » et « Doc » essaient de faire un thé mais tout tombe sur mon sac.😡


Angéline : nous voilà à marcher dans la Meseta : ce plateau situé à environ 800 m d’altitude qui s’étend entre Burgos et Léon. Autour de nous : des champs, à perte de vue, quelques collines, peu d’arbres, quelques éoliennes, et le chemin qui trace tout droit, formant une grande ligne quasi plate. Nous serons dessus pendant environ 150 km : cette portion du chemin est propice au silence ou à l’introspection. Et, devinez quoi ? Aujourd’hui, il a neigé ! -1 °C, brrr… E. ressemble au bonhomme Michelin, avec toutes ses couches, j’adore.


Dimanche 4 décembre : Fromista 25 km

E: bonjour tout le monde, je suis désolé mais je vais être direct😌 bon je commence par qui ? Les amis de « flèche qui pense ». Merci pour tous les petits mots qui m'encouragent. Et merci à vous aussi, Papa et maman + les grands frères d'Angèle, le zombie qui a besoin de cervelle pour marcher. Bon, je passe à toi Tchico ! Merci pour tout et t’inquiète pas je reste là. Merci à vous, les meilleurs éducs du foyer, vous me donnez la force pour avancer tous les jours, même quand le moral n'est pas présent. Vous m’avez fait grandir, et même si vous pensez ne rien pouvoir faire bouger, bah si à l’intérieur de moi y’a plus de choses qui se déplace au même qui s’installe et c’est ça que j’aime chez vous.

Traduction des surnoms : « flèche qui pense », c’est Angèle

« le zombie », Angéline

« BB.», Mikael, le pèlerin belge.

« Doc », c’est Vincent Le Pèlerin Docteur, qui fait 40km/ jour et petit.


Angéline : démarrage de Windows XP. Devant vous, le célèbre fond d’écran : une colline et le ciel. Et bien voilà, aujourd’hui pour nous, c’est ça ! En version féerique, cependant, car ce matin c’était brouillard, gel sur la végétation et soleil d’hiver, discret derrière les nuages… Et un silence absolu… Quelle beauté.


Lundi 5 décembre : Carrión de Los Condes 19 km

E: Bonjour, tout le monde, je longe une route de 19 km pour voir « le nain traceur » et « Doc », en train de courir comme des lapins. On arrive de bonne heure donc KL (quartier libre) avec les autres. Cette nuit, je crois que vous faites beaucoup trop de bruit … Je vais devoir faire du tri …


Angéline : 19 km à longer une route qui va tout droit : c’était une portion du chemin, pas intéressante, mais on marche on marche, toujours un pied devant l’autre… En plus aujourd’hui, force bordeaux (E.) n’a pas le moral et moi pas trop non plus : on est synchro.


Mardi 6 décembre : Terradillos de los Templarios 27 km

E: coucou tout le monde, je vous ai encore entendu cette nuit ! Faites attention ! Attention, on commence à décoller, tout se passe bien… Ah ! Je crois que j’ai calé… Je retente le décollage… Bah ? Il se passe quoi ? Y’a quelqu’un qui est trop lourd ? Je fais une dernière tentative, et après je fais un tri d’entre vous. On décolle… On décolle… On commence à bien repartir c’est bon ça!… Non ! Je perds le contrôle, et c’est qui qui nous a fait atterrir dans le désert avec un village de 29 habitants, bah ! Ça va être l’heure du tri, car c’était trop si on doit toujours faire le décollage comme ça, ça va être difficile ! Bon, je pose l’avion et on trie (mon sac est trop lourd) Notre copilote va faire le tri.


Angéline : E. vous avait prévenu… Il y en a parmi vous qui vont être éjecté par la fenêtre et qui vont faire cui-cui avec les petits oiseaux. En plus, on est trop lourds, alors ça fera 10 kg en moins. Je passe dans les rangs, faire du repérage : Toi, chère lectrice… OK, tu restes… Trois petits lecteurs… OK… À R… Qui voilà… ohlala… mon détecteur de décibels devient fou : y’a quelqu’un qui ronfle encore plus fort que le moteur de notre avion ! Je m’approche : purée, c’est Papa Corée! Un monsieur coréen d’une cinquantaine d’années, redouté par tous les pèlerins. Certains finissent même par sortir du dortoir et dormir dans le couloir quand il est là (fait avéré). Alors : Papa Corée, veuillez nous rejoindre avec votre flambeau : vous quitter l’aventure. E. ouvre la fenêtre de l’avion, coup de pied au derrière et au revoir ! Bon, sinon ce soir on a bien ri, parce qu’on a vu les blogs des autres jeunes de Seuil qui marchent en même temps que nous, c’est génial de lire les aventures des autres juste devant et derrière nous. À demain les survivants de notre vol !


Mercredi 7 décembre : Bercianos Del Real Camino 24 km

E: Bonjour, chers voyageurs, ce soir, j’ai retrouvé ma tata USA par surprise. Ma tata USA est prof de sciences pour des jeunes de 10 à 18 ans. Elle les emmène à l’extérieur dans la nature pour les faire apprendre avec envie et plaisir. Bref c’est la meilleure tata USA.

Angéline : Ce soir, je réalise un rêve. Imaginez un peu… Fermer les yeux… : J’arrive à l’auberge, je dépose mes chaussures, je retire mon sac et là… Et là… Je vais à la douche, et un miracle s’est produit : j’ouvre le robinet, l’eau sort du pommeau et… Et elle est CHAUDE ! Oui oui, vous avez bien entendu, chaude, régulière, qui ne passe ni du chaud au froid, ni qui est tiède. C’était le bonheur. Mais ça ne s’arrête pas là ! J'entre dans le dortoir, et là, on a des draps en coton et non en plastique ! Wow… J’ai des étoiles dans les yeux. Et pompon : le chauffage est réglé sur 20 °C. Ce soir, c’était palace. J’ai savouré tout ce confort, j’étais une reine dans un château.


Jeudi 8 décembre : Mansilla de las Mulas 27 km

E: Chers voyageurs, j’ai quelque chose à vous dire. Bon… Je vais me lancer… Je vous remercie de nous lire, mais dans un mois c’est la fin de notre vol. Donc profiter de ce dernier mois de lecture ! Vous avez loupé des moments de fou rire, par exemple dans la chambre de Lalbenque. Le lendemain on passait par une ville en France qui s’appelle Montcuq. Donc ce soir là on parlait que pour aller à mon cul fallait faire 30 km, alors j’ai regardé Angéline et je lui dis « 30 km pour mon cul c’est pas possible, car mon cul est là à 2 km de toi !», et ce n'est pas tout en moment drôle. Il y a pas longtemps « flèche qui pense » s’est imaginée me voir morte sous mon sac de 14,5 kg. De nos mots : « tu vois que 14 kg c’est trop, en plus, avec les huit cents kilogrammes de sucrettes.» Angèle. « Oui, mais j’en ai besoin, tu te dis, trois sucres par café ça passe vite. Alors c’est pas un souci pour moi » Angèle : « j’imagine trop un jour te voir au loin, je commence à m’approcher de toi, et tout d’un coup te voir tomber à plat sous le poids de ton sac, et plus je me rapproche et plus je vois une tache noire et bordeaux avec une sucrettes dans une main et dans l’autre une cigarette pas fine. »


Allez un dernier moment drôle et j’arrête.


On est à Belorado ce soir-là, on s’est fait un jeu de cartes avec « belge boiteux » et « Doc ». Donc on commence à jouer, au bout de la troisième partie, les gars ne voyaient pas nos signes. (J’étais avec Doc et Angèle avec Mikael. ) Donc on continue et à un moment, Mikael dévoile leurs signes et du coup on a gagné avec Doc. « Belge boiteux », mais je savais pas ! 😜


Angéline : ladies, and gentlemen, Mesdames et Messieurs, je vous annonce que je suis assise avec vous, à l’arrière de l’avion avec un thé dans les mains (les cafés sont à 1,50 € si vous voulez.) je regarde comme vous E. aux commandes de l’avion, seul. Juste une panne de réveil, certes, mais un bon vol de 27 km tout en autonomie. Elle a cru se perdre un moment, mais elle a gardé la direction de Saint-Jacques. Allez, à demain !


Vendredi 9 décembre : Léon 9 km

E: Chers voyageurs, c’est bon, on a fini le désert de l’Espagne. C’est trop cool. Bref, arrivée de bonne heure, petite routine du pèlerin, comme tous les soirs. Douche, repas, petit moment avec les autres et dodo. Bah pas pour moi ce soir, car il y a un coréen qui veut bien m’apprendre sa langue.


Angéline : c’était une bonne journée, avec de la légèreté, du rire et une pluie fine, avec la cafétéria ambulante. (E. transporte avec elle ketchup, mayo, sucrettes, dosettes de café, lait en poudre), également appelé : Binomette, force bordeaux, Schtroumpfette, (quand elle est habillé en bleu), drama queen, la marmotte (pour les longues siestes et grosse matinée qu’E. fait), Jacqueline (pour le rire facile et la fatigue, que l’on a passé 16 heures), la ninja (quand elle remonte son cache-cou sur le nez et qu’elle se coiffe en se faisant des macarons). E. a plein de surnoms rigolos !


Samedi 10 décembre : Léon (repos)

E: Chers voyageurs, si vous entendez un son de grelot, c’est normal, car j’ai acheté un porte-clés chat rouge, avec un grelot, donc ça fait Ding Ding… Ding… Ding, à chaque fois que je passe dans les rangs . OK, ça peut saouler, mais c’est pas plus chiant que mes tour Eiffel sur mes clés de chambre et pas plus chiant que mes bâtons que je laisse traîner pour faire chier Angèle et qu’elle me regarde avec dépit.


Angéline : en quelques heures, nous passons du XIIIe siècle au XXe siècle, et XXIe siècle, avec la visite de la cathédrale de Léon et sa collection unique 2 + de 700 vitraux aux couleurs profondes, puis la visite du musée d’art Contemporain de Léon . Nous explorons chaque pièce, avec des expositions de photographie, de peinture et des expériences sensorielles à vivre. Pour couronner le tout, on se fait notre petit péché gourmand : des churros à tremper dans du chocolat… On aura bien profité de cette journée.


Dimanche 11 décembre : Léon (repos)

E: chers voyageurs, bah dis donc, la journée se passe en Corée ! On apprend de nouveaux mots ! Ce soir c’est mode cuisine ! Pour nous, plus trop d’argent, plus de resto donc du riz avec des légumes et de la crème. Et pour moi, du steak bien frais avec de la crème et des oignons.


Angéline : au cours de ce long vol, nous vous proposons un divertissement : Top chef, édition spéciale, PMA ! Prêt ? C’est parti ! Marre de la tortilla, marre du jambon espagnol, marre du fromage gras, et en plus le budget est serré en ce moment ? Pas de problème, E. et Angéline sont là ! On a passé une heure en cuisine à faire cuire du riz, rissoler des petits légumes et faire griller des steaks. Hop, le tout dans nos tupperwares ! Et pour la conservation, pas de soucis ! Il fait 6° à Londres, sac ados, font option frigo. Une fois notre délire cuisine finie, on s’est tapé dans la main : mission accomplie ! On est prêtes pour retourner marcher demain après cette bonne pause à Léon.


Lundi 12 décembre : Villadangos del Paramo (22km)

E: bien le bonsoir, petit accueil de reine. On a passé une bonne soirée avec un repas partagé.


Angéline : un café au lait+un jus d’orange pressé :

Oslo, Norvège : 10 euros

Paris, France : sept euros

Village reculé, Espagne : 3,10 € + 2 tortillas offertes + 2 sablés offerts + bonne humeur et sourire ! Vive l’Espagne !


Mardi 13 décembre : Astorga (28km)

E: Chers voyageurs, avez-vous déjà vu un manchot en ville avec des tongs ? Angèle, non plus ! Par contre, moi, oui, et la pèlerine aussi ; bas… Le manchon en ville, c’est moi pour aller faire les courses. Je marche sous la pluie et les pieds dans l’eau. Demain matin pour nous c’est chocolaté con churros !


Angéline : déjà plus de deux mois que l’on marche avec E. ! Quand je pense qu’avant on ne se connaissait pas, alors que depuis des semaines, on partage le quotidien. On n’en a parcouru de kilomètres, on n’en a traversé des villes, on n’en a passé des collines et des montagnes, on n’en a eu des joies et des couacs ! Et l’aventure continue ! Gardez vos ceintures accrochées.


Mercredi 14 décembre : Rabanal del Camino (22km)

E: Chers passagers, votre avion se sépare en deux… Tous les gagnants sont devant avec moi et les autres. Vous êtes avec votre « flèche qui pense » adoré, vous allez un peu ralentir et partir en montagne avec de beaux paysages. Bon, les autres qui sont avec moi, bah on va voir un petit village sur la variante, on va voir aussi des ânes, des … Vache des … chevaux bien sûr ! Aussi durant l’autre moitié et derrière, je vous propose un café. On est les seuls dans l’auberge pour le moment. Au bout de cinq minutes, « des Coréens ! »… (Cinq minutes après)… « Des Espagnols ! » (Deux minutes après) « l’allemand !», et bien sûr, notre française… Et ! Attendez, j’entends des voix de l’autre, porte de l’avion… C’est bon ! Elle est là !


Angéline : je n’ai pas l’inspiration aujourd’hui… Que dire ? Ma journée était banale. Qu’est-ce que le banal pour un pèlerin vous allez me dire ? C’est peut-être différent de votre banal, j’avoue. Je me réveille dans un grand dortoir. Un coréen allume la lumière et parle à voix haute à ses amis, comme s’il était seul au monde. Bon, ben je me lève. Il fait froid dans la pièce. illico presto, je m’habille : le choix est vite fait, s’il fait plus de 5° c’est le T-shirt bleu, en dessous c’est le mauve. Je n’ai qu’un pantalon et un pull. Ici, la mode n’existe pas. Je range mon drap, mon duvet, je boucle mon sac. Petit déjeuner avec E. et une pèlerine. E. finit de se préparer et part. Je m’occupe, deux heures plus tard, je pars à mon tour. Et devinez ce que je vais faire aujourd’hui ? Marcher ! Alors je marche, je marche… Je pense… J’observe… J’écoute… Je danse aussi un peu sur le chemin, quand je suis seule. J’ai faim : il n’y a rien aux alentours. Alors je patiente et je marche. Oh, un petit village ! Oh, un bar ouvert !« Holà, Buenos dias…» Je commande un jus d’orange. Je mange en silence en regardant par la fenêtre. Je repars, je marche. J’aime bien marcher comme ça, de village en village, ne jamais revenir, toujours avancer. J’arrive à l’auberge. On se réjouit de se retrouver avec E.. Elle me raconte sa journée. On dîne, on fait nos trucs (papoter, les comptes…) Puis la fatigue nous emporte. Dodo. Voilà, c’est ma vie de pèlerine.


Jeudi 15 décembre : Molinaseca (26 km)

E: bon chers voyageurs, je vous annonce que ma « Familia Camino » est de sortie. Tout le monde est là. On va brûler mes vœux et détruire mes pensées noires à « La Cruz de Ferro ».


Angéline : Bon d’là ! On n'avait pas eu de dénivelé comme ça depuis la France. Ce soir, j’ai les mollets et les cuisses qui tirent. On est parti de 1152 m d’altitude pour monter à 1495 m où surplombe une grande croix, appelée « La Cruz de Ferro ». Et puis on est redescendu à 585 m d’altitude. On a marché ensemble, on était en montagne, à hauteur des nuages, c’était si calme. Mais alors, cette longue descente sur un chemin, rocheux et caillouteux, assez raide, m’a paru interminable…(15 km !) E. a des boutons qui la grattent, qui ressemblent à ceux des punaises de lit. On traite toute ses affaires à notre arrivée et on lave tout à 60 °C. Quand l’hébergeur l’a su, il a paniqué, il était un tsunami de stress ! Dans la rue, où j’étais seule, il a fait tout un cinéma. Heureusement que je me débrouille en anglais et en espagnol et que je suis une personne assez calme. Il a fini par se calmer lui aussi de sa crise de stress à re-avoir la tête froide et on a pu communiquer alors normalement et réfléchir ensemble. Quelle journée intense, longue, fatigante, mais vivante !


Vendredi 16 décembre : Pieros 18 km

E: bien le bonjour tout le monde, bon je vous annonce que j’ai vécu l’enfer à l’hôpital pour les piqûres de punaise de lit.


Angéline : après l’hôpital de Logroño, nous avons « visité» ce matin, la clinique privée de Ponferrada, ainsi que son hôpital public. Magnifique, blouse blanche et mur blanc ! E. a bien été piqué par des punaises de lit, et nous obtenons, crème et médicaments pour la soulager. Puis, nous prenons le chemin ensemble sous le soleil qui chauffe à 15 °C, surprenant. Alors que les températures sont négatives en France et qu’il neige dans beaucoup de départements. nous traversons de jolis villages jaunes et à l’architecture montagnarde. Le soir, nous sommes dans une auberge, tout en bois, avec feu de cheminée, en compagnie d'Aurélie, une pèlerine française que nous voyons souvent et avec qui l’on tisse du lien . L’hôte nous concocte un bon repas chaud végétarien.


Samedi 17 décembre : Trabadelo 15 km

E: Chers voyageurs, bon je vous le dis… J’aime marcher, voilà c’est important pour moi. Je voulais vous le dire.


Angéline : après une matinée en autonomie, nous nous sommes rejointes avec E. dans un bar chaleureux où il y avait du monde et où E. a dessiné pendant 2h ce midi. L’après-midi sur notre chemin, nous rencontrons un pèlerin équatorien très sympa, avec qui nous marchons : une chouette rencontre d’une journée, enfin quelqu’un qui a une langue en commun avec nous : l’anglais. Le soir, nous dînons avec Aurélie, notre copine d’auberge, et on rigole bien car on parle football et nous sommes toutes nulles, surtout moi pour qui le football s'arrête en 1998, avec Zidane, Thierry Henry, Barthez et le superbe match que l’équipe de France avait joué. Depuis… Le football français n’a plus le même charme, haha. Je ne vois même pas qui sont Mbappé et Lloris…

Dimanche 18 décembre : O Cebreiro 19 km

E: bien le bonsoir, bon, comme tous les jours en marche ! C’est une journée banale !


Angéline : cher passager, notre avion est au pied des montagnes, Los Ancares. Position fusée, à la verticale, accrochez-vous bien… C’est parti pour 600 m de dénivelé positif sur 8 km pour atteindre le sommet d’une montagne et faire notre premier pas en Galice : la dernière région que nous avons traversée. Ça va ? Allez-vous bien ? Ici, E. s’en sort bien, malgré qu’elle soit essoufflée et que ses jambes tremblent. Je l’encourage, on monte, on monte, sous le ciel nuageux et 5°. Un vent fort nous offre même un brushing gratuit ! Style brouillon cheveux en bazar, magnifique. Oh… ! Regarder par le hublot, ça y est, nous sommes au village d’O Cebreiro, quel charme avec ses maisons en pierre et son église épurée datant du IXème siècle. On rencontre même de nouveaux pélerins, on se fait un restaurant avec E. pour fêter cette étape et notre arrivée en Galice. La vie est belle aujourd’hui.


Lundi 19 décembre : Triacastela 21 km

E: Oh la la ! Tout le monde, je vole. Je suis dans la tempête, je cours avec mon sac !


Angéline : Ouhla … ouhhhla… ça secoue. Notre avion traverse une tempête de montagne : vent très fort et des trombes d’eau. J’entraîne E. dans mon défi du jour, qu’elle rejoint sur la fin : marcher à ma vitesse maximale. J’ai besoin de me défouler ! J’ai fait 13 km en deux heures en marchant à 6–7 km/h. Pour m’aider : du dénivelé négatif et juste quelques légères montées. Lancer comme une flèche, je suis inarrêtable. E. a pu me suivre à peu près, on était le binôme–fusée, plus rapide que les étoiles ! !


Mardi 20 décembre : Sarria 18 km

E: holà, Chicos ! Une petite journée cool, un peu de marche seule juste avec la nature et la belle chanson des voitures.


Angéline : un nouveau lieu médical s’ajoutent à notre collection : le cabinet médical de Triacastela ! Rien de grave, pas d’inquiétude. Aujourd’hui, on a pris le chemin ensemble sous un beau soleil, mais non-attendu et on a ri : s' il y a bien une chose qui ne marquera pas E., c’est les montées. Anecdote du matin : dans une montée, E. s' arrête pour se changer. Je lui dis que je l’attends en haut., je la finis en 3 minutes, puis m’assois et patiente… 5 minutes… 10 minutes… 15 minutes… 20 minutes… 25 minutes plus tard, je fais quelque part derrière : ça y est je la vois ! Elle met alors ses bâtons en l’air pour imiter un escargot, et elle me regarde en souriant : « j’aime pas les montées. Et puis ce matin, je suis fatiguée ! ». Sacrée elle ! Haha.


Mercredi 21 décembre : Portomarin 21 km

E: chers voyageurs, vous aussi, vous ne trouvez pas des auberges facilement ? Bah… Vous n'êtes pas seul moi aussi je fais deux kilomètres à chaque fois.


Angéline : on y est ! Nous entrons dans le vieux centre de Saint-Jacques de Compostelle avec E.… nous sommes émues. Après une rue pavée, une autre… Et encore, une autre… Un porche… On tourne à droite : la cathédrale devait être là… Non, pas encore. Il y a encore une rue. Au bout toujours rien, mais où est-elle ? On s’enfonce dans la ville et voyons comme un passage. On s'y engouffre. Cela débouche sur une trappe, de laquelle on ressort. Nous sommes allongées sur la trappe recouverte de draps et de feuillage. Mince ! ! ! On est au cœur de la cathédrale, caché, là, au beau milieu d’une messe importante ! ! Entre les draps, nous apercevons une vingtaine de prêtres et d’évêque, et… Il y a même le pape ! ! mais nous, on voulait voir la cathédrale de l’extérieur… Pas atterrir dedans ? ! ? ! « Tututututu, tututututu ! » J'ouvre les yeux. Je suis dans le lit superposé, dans le dortoir de l’auberge. Quel rêve ! Je m’assois sur le bord du lit et tourne la tête. À côté de moi , pendant au niveau de mon visage, les 2 pieds d’E. Quelle vue magnifique… ! Nous explosons de rire. Allez, c’est parti pour une bonne journée.☺️


Jeudi 22 décembre : Palas de Rei 25 km

E: Hé hé hé ! Tout le monde a une petite famille sur le chemin. « La famille des Princesse » C’est trop drôle, car pour Noël, on sera encore ensemble ! Navidad (Noël)


Angéline : depuis 4-5 jours nous nous sommes fait un petit groupe très sympa : il y a deux espagnol, un italien, une française plus nous, un belge et une hongroise. Aujourd’hui, nous avons marché tous ensemble dans une ambiance de Franceska Maladrie. Parmi nous, il y a un homme pour qui c’est le troisième chemin, et suite à son premier, il a changé de vie, et il s’est changé lui-même, pour le meilleur. C’est inspirant de l’écouter raconter son parcours. En ce moment, on vit avec E., au rythme des mots suivants : fluidité, rire, simplicité, convivialité.


Vendredi 23 décembre : Arzua (29 km)

E : Bien le bonjour à tous, on a une nouvelle famille avec nous. On marche tous ensemble. C’est cool, des espagnols, des italiens, un belge et une hongroise, plus nous, les françaises. Que de la joie de vivre dans le groupe. Demain on fait même Noël en famille à O Pedrouzo. Ça va être cool.


Angélique : E a adoré cette journée de A à Z, marche comprise. Ça me fait très plaisir pour elle de la voir si heureuse, d’être avec les autres, partager la bonne humeur et des fous rires. Super journée.


Samedi 24 décembre : O Pedrouzo (réveillon Noël) - (19 km)

E : Joyeux Noël tout le monde ! C’est Noël et demain Santiago. Petit repas de Noël avec notre petite famille, on fait une petite fête pour tout le monde, un sapin (version pèlerin avec des oreillers et les frontales de tout le monde). On s’est offert des cadeaux. On a fait un jeu, mais surtout on a beaucoup parlé. Tout le monde était content. C’est tout ce qui compte. Encore Joyeux Noël à vous chers voyageurs.


Angélique : On a fait la journée de marche entière sous la pluie, mais le soir il neigeait des étoiles dans les cœurs. Quel chaleureux réveillon de Noël : confection d’un sapin de Noël à base d’oreillers, de lampes frontales et de boules de noël en papier et guirlandes dans le salon créées en assemblant des ponchos de pluie. On a dansé, partagé un risotto, ri et on s’est offert des cadeaux personnalisés. E a reçu plusieurs cadeaux. Il y a eu des larmichettes d’émotion. En quelques mots : ensemble, joyeux, chaleureux, simple, vrai. Je vous souhaite à tous, chers voyageurs, un beau Noël :)


Dimanche 25 décembre : Saint Jacques de Compostelle - Santiago (19 km)

E : Chers voyageurs, nous sommes arrivées à Saint Jacques. Devant la cathédrale tout le monde est là et super content. Un moment de joie et de fierté


Angélique : Grasse matinée et notre avion reprend son vol sous le soleil et dans la convivialité : direction notre grande destination. Ah, la pluie arrive. On se regroupe dans la joie pour les cinq derniers kilomètres, on marche et on pagaie avec les bâtons de marche. On aperçoit le clocher de la cathédrale. Regardez, c'est incroyable ! Avec E on avance toutes les deux, ça me rappelle le départ ensemble à la cathédrale du Puy en Velay. Houraa ! Vous pouvez applaudir vos pilotes qui se tiennent fièrement devant la majestueuse cathédrale où règne la statue de Saint Jacques. Quel cadeau de Noël que d’arriver !

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