Marche de Adexxx accompagnée par Annabel
Vendredi 28 juin
A : Aujourd’hui, avec Annabel on a pris notre premier train Rennes-Nantes. Nous sommes arrivées en début d’après-midi sous le soleil. Nous avons un peu galéré à trouver l‘hôtel, une fois devant notre bel hôtel 4* pour nous (merci Anthony, responsable de marches, et à l’équipe Seuil). Nous sommes montées dans la chambre (Annabel était un peu en colère pour l’attente pendant que je kiffais). Une jolie chambre avec une salle de bain de ouf, nous avons posé nos affaires puis nous sommes parties en centre-ville. Nous avons été à la Fnac, j’ai opté pour un poème de Rupi Kaur (mes préférés) intitulé “Lait et Miel” (je cite l’un de ses poèmes : “tu avais si peur de ma voix, j’ai décidé” d’en avoir peur aussi”). J’a-d-o-r-e). Ensuite, nous avons été manger des tacos, puis à starbuck.
J’ai donc appelé mon père qui m’a rassuré, je lui ai d’ailleurs dit que mon souvenir serait une plaquette (petite dédicace à Florian mdr). Ensuite, nous sommes allées me chercher un paquet de clopes, nous avons été boire un coup, puis nous sommes rentrées à l’hôtel.
Annabel : La journée fut assez éprouvante. Nous sommes parties ce matin du gîte pour aller à Nantes car demain nous prenons l’avion pour Bilbao. Le temps de nous installer, nous avons déjeuné à 16h, puis nous avons fait un tour dans la ville.
A notre retour, A m’a dit qu’elle ne voulait plus partir faire le chemin. Nous avons appelé l’équipe encadrante. Résultat, nous partons à Bilbao demain puisque rien ne va se passer pendant le week-end. Et ensuite, un pas après l’autre.
Samedi 29 juin
A : Aujourd’hui a été une journée difficile. Nous sommes arrivées à Bilbao vers 17h. Annabel a perdu son sac, donc nous avons été à Primark tendues comme jamais. Les gens n'avançaient pas. J’ai cru que j’allais tous les frapper. J’ai appelé mes parents en leur disant que je voulais rentrer et ils n’étaient pas contents, mais c’est ma décision. Je vais sûrement rentrer lundi.
Annabel : Réveil à 6h45 pour aller à l’aéroport de Nantes. Aujourd’hui c’est un grand jour pour A car c’est la première fois qu’elle va prendre l’avion. Départ avec 40 mn de retard. Arrivées à Barcelone, nous déjeunons au Burger King, l'avion a plus d’une heure de retard. Nous décollons vers Bilbao vers 15h30. A a l’air d’apprécier l’avion. Elle est sereine, du moins d’apparence. Dans l’avion, nous avons customisé une “mangue” (achetée à Saint Aubin d'Aubigné, dure comme de la pierre, du coup, elle fait le voyage avec nous. Elle s’appelle Adolphine, elle fait partie de la team des “A”). Ça nous fait marrer.
En arrivant à Bilbao après 16h30, mon sac à dos n’est jamais arrivé… Coup dur, nous avions d’autres projets comme visiter la ville, prendre une bonne douche, se faire un bon resto… Là on a couru à Primark acheter des habits, dans un supermarché pour les produits d’hygiène etc… Encore une grosse journée pour A, pas mal stressante. En tout cas, elle a été très courageuse de faire ce voyage. Après un repas sushi à emporter, A appelé ses parents, certes pas dans les meilleures conditions, nous avons pris une bonne douche, il est 22h55, Morphée nous attend.
Dimanche 30 juin
A : Aujourd’hui, ce n’était pas facile. On a débuté la journée en allant boire un café. Nous avons fait Bilbao en long, en large et en travers. Nous avons cherché une boutique pour trouver un maillot de bain pour Annabel, mais nous n’avons pas trouvé car c’était dimanche. On s’est arrêtées boire un café, puis nous avons mangé des tacos.
Sur le chemin du retour, nous avons enfin trouvé une boutique. Après avoir acheté un maillot, nous avons cherché un spa, mais sans succès, nous sommes rentrées à l’auberge.
Annabel : Décidément les Dieux sont contre nous. A voulait acheter des cigarettes, nous avons arpenté la ville pour ne tomber que sur des tabacs fermés. Mais nous avons trouvé un distributeur de tabac. Ensuite, après avoir déjeuné nous sommes allées à l’office de tourisme nous faire indiquer une balnéo et un endroit ouvert pour acheter un maillot de bain. Après avoir traversé la ville de long en large, nous avons enfin trouvé un maillot, puis nous avons mangé des tacos et sommes parties à la recherche du spa. Le premier fermait à 15h le dimanche, c’était 15h12. Le deuxième était complet et le troisième ne proposait que des massages. Encore une journée très fatigante pour les nerfs. Nous sommes rentrées à l’auberge déçues. A est partie écrire à ses amis et moi passer un coup de fil. Sur le chemin, nous avons acheté des produits pour faire des pâtes à la bolognaise. A a souhaité cuisiner pendant que je lavais du linge. Elle est revenue morte de rire en me disant qu’il n’y avait pas de plaque chauffante. Nous avons fait cuire les pâtes au micro-ondes. Une première pour toutes les deux. Vivement que les énergies changent. Mon sac à dos n’a toujours pas été retrouvé.
Lundi 1er juillet
A : Aujourd’hui, c'était une journée moins stressante que les jours précédents mais pas formidable pour autant. L’envie de rentrer chez moi est de plus en plus présente, le besoin de retrouver les miens est de plus en plus prenant. Les journées sont longues voire interminables. Je suis de plus en plus tendue, je prends chaque mot ou chaque geste comme une attaque. Je m’énerve pour rien. Je suis à vif. Je vais vous faire partager un poème qui m’a fait chauffer les yeux à cause de mes traumas, tiré du livre “Lait et miel” de Rupi Kaur)
C’est drôle car depuis ces évènements, je suis morte, alors que mon coeur lui n’a pas cessé de battre. A toutes les filles ou femmes qui lisent ce blog et qui sont dans ma situation, sachez que je vous aime du plus profond de mon âme aussi salie par l’esprit pervers des hommes, soit-elle.
Sur ce, je vais retourner lire. Pour les adeptes de new romances, ce livre s’appelle “The devils sons”, foncez. Bonne journée à vous. Bonne soirée
Annabel : Hier soir, nous avons beaucoup rit avec A. Elle a essayé son sac de couchage et s’est enveloppée dedans comme dans un sarcophage, puis a mis la moustiquaire sur sa tête et enfin nous avons mis en avant que si elle souhaitait faire un CAP cuisine, elle pouvait dire qu’elle savait “cuisiner” des pâtes à la bolo au micro-ondes.
Vers 23h30, deux jeunes françaises sont arrivées dans le dortoir, une discussion s’est installée, des histoires, des rires… La roue commencerait-elle à tourner ?
Le réveil a été dur pour A ce matin. Nous avons pris le métro pour aller lui acheter des semelles à Décathlon, puis Primark pour m’acheter un sweat car il pleuvait. Direction l’aéroport pour voir s’ils ont retrouvé mon sac à dos. Nous sommes revenues bredouilles mais pour nous réconforter, nous avons mangé de bonnes pâtes dans un resto italien. Ensuite, nous avons cherché une pharmacie qui voulait bien avancer le traitement d’A. Nous avons réussi à trouver un médoc/2. Demain, nous irons à Portugalete, histoire de changer d’air et trouver un logement moins cher. 50 € la nuit pour deux, sans repas, ça nous fait un sacré trou dans le budget.
On s’est encore fait des pâtes à la bolo au micro-ondes, mais agrémentées de fromage râpé et de beurre pour A.
Mardi 2 juillet
A : Aujourd’hui avec Annabel, nous avons marché de Bilbao jusqu’à Portugalete (12 km). C’était une bonne journée. Nous avons mangé un sandwich le midi et nous sommes arrivées vers 15h. Nous sommes allées chercher le sac à dos d’Annabel à l’aéroport de Bilbao et sommes revenues à l’auberge. Nous avons pris nos douches et sommes allées manger un burger dans un super bar/resto où les patrons et clients étaient super. Puis nous sommes rentrées. J’ai hâte de rentrer et de raconter toutes mes aventures à mon meilleur ami. A très bientôt normalement.
Annabel : Ce matin, j’ai eu un réveil très difficile. A. un peu moins. Une famille peu délicate allumait la lumière, parlait fort, écoutait des émissions sur leur portable et ce jusqu’à tard dans la nuit. Courte courte de mon côté.
Nous avons décidé avec A de marcher jusqu’à Portugalete, l’endroit où nous commencions à devenir anxiogènes et manger des tacos, c’est bien mais il faut les éliminer maintenant. Nous sommes parties sous un ciel un peu menaçant, mais nous n’avons pas eu de pluie. Départ vers 10h15, nous avons marché tranquillement en échangeant nos sacs, pas facile pour A de porter sa maison sur le dos. C’est normal, c’est la véritable marche que nous avons faite depuis le début de l’aventure. Nous avons fait des pauses. Tranquille.
15h arrivée à Portugalete, nous nous dirigeons vers l’auberge municipale et là je revois des amis pèlerins australiens que j’avais rencontrés sur le chemin l’année dernière. Incroyable. Quel bonheur de se revoir ! Tony et Roselyne sont partis du chemin de Vézelay.
Ah, j’ai oublié de dire que sur le chemin vers 11h45, l’aéroport m’a appelé. Ils ont enfin retrouvé mon sac à dos. La roue commencerait-elle à tourner ?
Du coup, on a installé nos lits, laissé nos sacs, direction le métro pour Bilbao, puis la gare routière par le bus allant à l’aéroport. On récupère mon sac et chemin inverse ! Avec A nous connaissons toutes les lignes de bus et métro, n’hésitez pas à nous demander si l’envie vous prenait à venir à Bilbao !
De retour à l’auberge, nous avons pris une douche et Maïté, l’hospitalière nous a conseillé d’aller manger dans un bar au pied de l’auberge. Nous nous sommes pris un hamburger énorme qui nous a bien réconforté. L’accueil est super, A se sent mieux ici et moi aussi, les énergies changent. Alleluia.
En remontant à l’auberge, nous avons regardé les photos que j’avais prises depuis notre départ. Ça nous a fait sourire. Nous avons subi pas mal de turbulences, mais aujourd’hui que la journée est cool, ça nous a fait rire.
A a souhaité que j’aille voir si son blog avait été retranscrit sur le site et Houra ! Notre début d’aventure était en ligne. Nous étions tellement heureuses de le lire.
Du coup, A a voulu lire d’autres blogs. Elle a vu qu’elle n’était pas la seule à en baver et peut-être la motivation plus déterminée des autres jeunes avec les accompagnants (Jean-Benoit et Julie). Nous avons passé un bon moment, du coup, nous lirons deux histoires de blog tous les soirs.
En sortant fumer sa clope, elle avait l’air OK pour faire quelques jours. De toute manière, je lui ai bien expliqué que certainement l’équipe encadrante devait se revoir, réfléchir et statuer sur son désir de rentrer, ça ne se ferait sans doute pas cette semaine, alors autant prendre du plaisir au jour le jour dans notre aventure
Mercredi 3 juillet
A : Aujourd’hui, on a marché 11 km avec Annabel, ça a été une journée difficile. J’ai très envie de rentrer, plus envie de marcher ou même de me lever le matin, je replonge dans ma dépression, les deux pieds dedans. J’ai beaucoup d'idées noires, de plus en plus. Je me bats pour ne pas me faire de mal.
Il y a des tensions avec Annabel, on se calcule plus, on met des distances et on se parle mal. Je m’excuse en avance si je finis par péter les plombs contre elle, mais tout ça ce n’est pas pour moi, une fois de plus.
Annabel : Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Nous avons fait une véritable marche aujourd'hui. J’ai réveillé A à 7h30 et après le petit déjeuner, nous sommes allées acheter des clopes et nous avons pris le chemin balisé de Saint Jacques. Comme un jeu de piste, A a repéré les flèches jaunes ou les coquilles. Elle disait “holà” à toutes les personnes que l’on croisait. Malheur à celui qui ne lui répondait pas. Elle m’a fait rire.
Pour sa deuxième marche, elle a très bien marché, elle a même mis une distance, elle voulait en découdre aujourd’hui. Était-ce l’appel de la mer ? Au début du chemin, on a longé l’autoroute et on est passées au-dessus, ce n’était pas terrible, mais après “waouh” le paysage était époustouflant. En arrivant à Pobena, la mer était entre deux magnifiques montagnes. A m’a même dit “si on était restées à Nantes, on aurait raté ce paysage. “Impossible” d’y rester insensible”
En arrivant, nous avons mangé dans un bar et avons retrouvé Paolo et Maria. En attendant que l’albergue ouvre à 15h, nous avons papoté, puis enregistré le tampon sur le crédential et hop on a enfilé le maillot pour aller bronzer pour A et baigner pour moi. J’avoue je ne suis pas fière, nous avons oublié de mettre de la crème solaire. A pris quelques coups de soleil, moi moins, ma peau est du sud.
A n’était pas très bien d’un coup, alors nous avons vécu ce moment chacune de notre côté. Nous y sommes restées 1h, puis pour le dîner, nous avons acheté au supermarché de quoi faire une salade de tomates composée.
Nous avons repris les quatre jours de comptes de retard que nous avions (puisque le cahier était dans mon sac à dos perdu) mais A s’en fiche clairement, elle n’a pas de notion d’argent. La journée s’achève, même si A a apprécié cette journée, elle veut toujours rentrer chez elle.
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Je suis particulièrement fière de toi. Quel beau parcours !! Tata Angèle.
Courage je pense fort a toi pa
Coucou A, c'est ta cousine (Clem), j'espère que tu va bien. Très fière de toi que tu fasses cette marche, tu va voyager rencontrer de nouvelles personnes et surement une nouvelle vie pour toi ! Bravo, abandonne pas.