La marche est accompagnée par Joan
Dimanche 16 juillet : Boimorto - Santa Irene 28 km
A : ce matin, réveil à 7h40. Nous prenons la route à 8h et la matinée est plutôt fraîche. Nous devons marcher 9 km avant Arzua qui est la première ville. Mais malheureusement, avant de faire ses 9 km, un choix difficile s’impose à nous. Une étape à 27 km jusqu’à La Corda ou 9 km en plus jusqu’à Arzua pour rejoindre le camino Frances. Le choix a été compliqué, mais nous sommes donc allés jusqu’à Arzua. Arrivés à Arzua, nous buvons un coup, et malheureusement je succombe à la tentation de m’acheter un paquet de cigarettes. Cette habitude est vraiment mauvaise, et il est dur de s’en défaire. Donc nous reprenons le chemin et nous rejoignons des petits sentiers. Arrivée 10 km plus loin, nous faisons une pause dans un bar à ciel ouvert, et nous recroisons notre ami canadien québécois Jean. Nous échangeons sur l’étape parcourue et choisissons de cheminer ensemble. Pendant cette marche, il y a eu beaucoup de discussions profondes et super variées comme intéressantes. Puis 8 km plus tard, nous sommes arrivés à l’auberge municipale. Nous avons chacun pris notre douche et 1h30 plus tard sommes allés au restaurant. À celui-ci, nous avons dégusté le menu pèlerin, avec salade mixte en entrée, steak/frites en plat et tarte au fromage avec.
Joan : nous partons dans la fraîcheur du matin. Il fait 10 °C, mais le ciel est clair et promet une belle journée. Nous trouvons heureusement un bar ouvert dans Boimorto, en ce dimanche. À défaut de pouvoir manger une tortilla, nous prenons l’autre option de petit déjeuner espagnol, les tostadas. Il s’agit de toasts grillés accompagnés de la traditionnelle confiture, mais aussi de coulis de tomate et d’huile d’olive. À la sortie de ce village, qui se résume à une rue principale le long de laquelle sont alignés maisons et commerces, nous faisons face à un dilemme. Deux itinéraires sont possibles. L’un officiel est plus long, mais passe par des villages proposant des services de restauration et comporte des tronçons de chemin. L’autre est uniquement sur la route, sans café ou restaurant, mais est plus court et plus direct. J’opte pour la première option et à la deuxième, nous tentons un pile ou face. Au moment de découvrir la pièce, aucun de nous deux, n’est sûr de quelle face désigne quelle décision… L’option longue, mais plus agréable est finalement choisie. Je comprends plus tard pourquoi A. a fini par y consentir. Il a réalisé que sans bar sur l’option deux, il ne pouvait pas acheter de cigarettes ! Nous nous lançons donc, sur cette route de campagne, dans un paysage toujours aussi champêtre et agréable. 9 km après nous atteignons Arzua où nous quittons le camino del Norte, pour rejoindre à cet endroit, le camino Frances, le plus fréquenté. En effet, lors d’une pause, plus loin, dans une ferme transformée en restaurant/bar, nous voyons défiler autant de marcheurs en 15 minutes que vus durant les 15 derniers jours de marche. C’est un défilé continu ! J'ai l'impression que nous sommes à part car contrairement aux autres, nous ne sommes pas en groupe à discuter. C’est la particularité de notre aventure ces derniers temps. Une rencontre vient alors contredire ce sentiment lorsque je croise un marcheur en train de se rendre au bar. Nos regards se croisent, mais pas de réaction directe. Je reviens vers A. pour lui poser la question :« ne crois-tu pas qu’il ressemble au québécois Jean ? ». Il répond par l’affirmative et spontanément l’appelle. Ce dernier se retourne et répond à son prénom. C’est bien lui ! Incroyable, on aurait pu se croiser sans se reconnaître. Nous échangeons pour se donner des nouvelles et décidons de cheminer ensemble. Les discussions sont variées et fusent durant ces 15 derniers kilomètres qui s’enchaînent. L’auberge que j’avais choisie est complète. Celle-ci faisait aussi restaurant. Nous poussons 1 km plus loin pour rejoindre l’auberge municipale, qui cette fois-ci, est pleine de pèlerins, contrairement aux deux dernières nuits. Après la douche et une pause, nous repartons en arrière, sans nos sacs pour aller au restaurant. On nous sert le menu pèlerin, une salade, un filet de bœuf/frites et un dessert avec une boisson pour un prix modeste. Les discussions tournent autour de nos expériences de marche respectives. Nous finissons ce chaleureux repas par une partie de baby-foot à 3 qui réveille nos dernières ressources et nous embrase ! Nous rentrons ensuite tranquillement au gîte dans la fraîcheur et la lumière rasante du soir.
Lundi 17 juillet : Santa Irene - Santiago 23 km
A : Cette nuit, les moustiques m’ont défoncé et j’ai dû me lever à 5h du matin pour être tranquille. J’ai donc préparé mon sac et j’ai passé du temps avec les autres pèlerins qui se levaient très tôt. Mike, un Américain de 63 ans, a fêté ses 64 ans ce matin. Puis, j’ai discuté avec un groupe de jeunes espagnols et nous avons essayé de communiquer ce qui a été fastidieux mais drôle. Puis, j’ai attendu le réveil de Joan et Jean pour qu’on puisse décaler leur réveil. C’est fait vers 7h et nous les avons rejoints au bar à 4 km pour prendre notre petit déjeuner. A ce moment, nous avons discuté voyage dans l’espace et autres. Cette discussion n’a pas été simple à comprendre, mais énormément intéressante. Puis, nous avons repris la marche dans le froid et le vent. Pendant toute la matinée de nombreuses pauses se sont faites où nous avons bu des coups et discuté jusqu’à arriver à une église à 10 km de Santiago.
Sur la fin du chemin, Jean, Joan et moi avons discuté respect, partage et enfantillage. Pour faire une pause dans un bar à 3 km de l’auberge, nous avons tous bu un café et avons rejoint la cathédrale où nous avons pris des photos et retrouvé plein de gens. Les Hongkongais m’ont “sauté” dessus pour me faire un câlin, par exemple.
Puis, nous avons rejoint l’auberge pour prendre une douche et ensuite sommes allés manger une paella.
Arrivés à un petit restaurant, nous avons commandé une paella pour trois et la dévorons. Ensuite, nous sommes allés nous balader et nous sommes allés écouter tout plein de musiciens jouer. Un guitariste a retenu mon attention car il jouait de la musique espagnole monstrueusement bien et nous étions les seuls spectateurs.
Ensuite, nous sommes rentrés. J’ai dessiné et nous sommes allés dormir, sauf que…
Quand je suis allé me coucher, une douleur énorme s’est manifestée dans mon ventre et je me suis réveillé à 00h50 en sursaut pour vomir ma paella. Puis je suis retourné dormir et à 2h, je me suis réveillé pour cette fois-ci vomir mes tripes.
Joan : nous quittons tous les trois, le gîte dans la brume du matin. Je chemine à distance de A. et Jean car le moulin à paroles est activé, et je préfère cheminer en silence. Nous prenons notre temps, et faisons plusieurs pauses agréables. L’arrivée se fait attendre. L’entrée dans la ville de Santiago n’est en rien le point final car l’agglomération est grande, ce qui nécessite de s’affranchir d’abord de plusieurs kilomètres le long de grandes avenues aux architectures modernes. Au passage d’un carrefour, nous entrons dans la vieille ville. L'atmosphère change littéralement. Nous entrons dans un autre siècle. Nous apercevons au-dessus des toits, les flèches gothiques de la cathédrale. L’accès à sa place se fait par le passage couvert d’une arche. À l’approche de cette porte symbolique, nous sommes accueillis par le chant d’un joueur de cornemuse. Je m’attarde à ses côtés pour profiter de la mélodie et de l’ambiance si particulière que. crée l’intrado de voûte en arc brisé. Je rejoins enfin À. et Jean devant la monumentale cathédrale. La joie se lit dans le regard et les rires de A. Nous partageons l’accomplissement de cette arrivée symbolique, tout en sachant que l'officielle sera au bout de la terre face au soleil couchant. Nous nous rendons à l’auberge conseillée par Jean avec ce dernier, afin « d’atterrir ». Nous sommes chaleureusement accueillis par Pedro, qui nous installe dans une chambre à part située dans la cour extérieure à l’arrière du gîte. Nous avons donc notre coin à nous, ce qui constitue un confort certain. Nous allons enfin, sans sac et propres, nous balader en ville et contempler l’architecture entretenue avec soin depuis des siècles. A. lui, est plutôt sensible aux boutiques de souvenirs qui fleurissent à chaque coin de rue et vendent inexorablement la même chose. En se rendant au restaurant, nous avons l’incroyable surprise de croiser Rainer. Pour vous resituer, nous l’avions rencontré à Espalais, l’étape après la ville de Moissac, en France, à l’auberge, Le Par’Chemin. Nous avons passé trois nuits dans cette auberge, lorsque mes problèmes de tendons se sont manifestés. Nous avons alors passé deux chaleureuses journées en la compagnie du luxembourgeois Joël, de l’allemand Rainer et de Frédéric, le gérant. Rainer nous avait dit qu’on se retrouverait sûrement à la même date à Santiago. Quelle surprise et joie de le retrouver, inchangé, toujours avec sa dent supérieure unique, son sourire. Cela représente pour lui, la 25eme arrivée à Santiago, sa maison, comme il vit sur le chemin depuis 16 ans. Nous le quittons pour aller déguster une paella aux fruits de mer très réussie ! La soirée se termine par une marche à digérer et flâner, dans les ruelles animées, en musique de Compostelle.
Mardi 18 juillet : Santiago
A : ce matin 8h30, Jean et Joan ont pris leur petit déjeuner. Je les ai rejoint à 9h et sans aucune douleur au ventre. Après mon petit déjeuner, nous sommes allés chercher notre Compostela et l’essai d’avoir un repas gratuit a été faussé car nous sommes arrivés 79e. Après avoir récupéré mon certificat Compostela, nous sommes allés boire un coup, puis nous sommes rentrés à l’auberge pour chiller. Ensuite, nous sommes allés nous balader pour trouver un kebab et pendant notre repas, Joan et moi avons eu un différend. Très peu de temps après, cela s’est calmé et j’ai pris mon heure de sortie par la suite. Après mon heure de sortie, je suis rentré dormir. Vers 19 heures, Joan et Jean m’ont réveillés pour passer à table. Jean m’a aidé pour la vaisselle et j’ai rangé mon sac pour la grosse journée de demain.
Joan : nous dormons, mais pas trop, car le petit déjeuner servi à domicile, se termine à 9h30. Qui plus est, nous souhaitons être à l’ouverture du bureau des pèlerins pour obtenir notre Compostela (diplôme) sans faire la queue. Je vais néanmoins chercher A. au dernier moment car il a été malade cette nuit. À son réveil, cela semble être passé. Nous récupérons donc nos diplômes dont A. est fière ! Nous allons ensuite à la cathédrale pour vivre l’expérience de la messe pour pèlerins , dans ce cadre si solennel que cette fin de pèlerinage et dans cet édifice aussi prestigieux. A. tient l’heure avec patience. À la fin de la cérémonie, nous suivons la cohorte de pèlerins qui se répand dans les petites rues de la vieille ville, en quête d’un restaurant. Tous ou presque, comme les boutiques de souvenirs, proposent les mêmes plats traditionnels. La tentation est forte face aux pièces de viande, et étalage de fruits de mer et autres. Pour ce midi, nous trouvons notre bonheur dans un restaurant turc, et prenons place sur une charmante terrasse. Jean se joint à nous. À la fin du repas, nous avons une fois de plus l’incroyable surprise de retrouver une pèlerine rencontrée au début, à Moissac. Il s’agit d’Alina, une franco-algérienne, on la découvre rayonnante, et plus forte que jamais. En effet, elle nous avait fait part de ses angoisses, qu’elle cherchait à combattre, son besoin de tout organiser, et la place que prenaient toutes les préoccupations matérielles dans sa vie. J’avais partagé à l’époque mon admiration pour sa démarche de dépouillement, de détachement et avait salué son courage. Elle nous confie avoir décidé de rentrer à pied en France en passant par le chemin du Nord, après avoir fait le Camino Francès. Nous nous souhaitons mutuellement un bon chemin de vie avant de se quitter. L’après-midi se passe à flâner et à se reposer avant que les préoccupations du repas ne me rappelle à l’ordre. Mais cela avec joie car je prends plaisir à concocter une belle poêlée de légumes accompagnée de pâtes fraîches. Nous partageons ce repas avec Jean et je laisse ensuite ces deux-là faire la vaisselle ensemble. Puis nous nous retrouvons en terrasse du gîte, dehors pour discuter et écrire. Les sacs sont prêts et ont été délestés du maximum de matériel pour nous permettre de marcher longtemps et d’essayer d’aller jusqu’à Fisterra en deux jours.
Mercredi 19 juillet : Santiago–Olveiroa, 55 km
A : ce matin, réveil à 6h. Joan a préparé des flocons d’avoine aux fruits rouges, à l’ananas et à la banane. Nous marchons dans une atmosphère sombre ce matin. La journée a été longue avec de longues heures de marche et de nombreuses pauses effectuées. L’après-midi a été chaude et des maux dans mon ventre ont ressurgi. Je les ai fait évacuer en pétant à de nombreuses reprises. Joan et moi avons bien rigolé à ce moment jusqu’à la fin de la route où après 50 km, les cinq derniers kilomètres ont été pompon. Arrivée à 21h, Joan m’a envoyé faire changer un billet de 50 € dans le bar d’en face pour payer l’auberge. J’ai pris une douche et appelé ma mère. Trop grosse journée !
Joan : levé à 6h. Nous avalons un bol de flocons d’avoine avec de la banane et de l’ananas, pour avoir l’énergie nécessaire à commencer une aussi grosse journée. L’objectif est à 43 km. Nous partons dans la pénombre et la fraîcheur du matin. Nous décomposons notre marche en étape de 10 km, puis de 5 km, séparé par des pauses boissons et grignotage. Dès le matin, rien est sûr quant à l’accomplissement d’autant de kilomètres. Mes tendons sont toujours fragiles et sensibles. A. se porte bien. La motivation n’est pas un problème. La limite principale sera donc celle de mon corps. Je lutte toute la matinée contre la fatigue d’une nuit trop courte. Après une micro pause de cinq minutes qui me suffit à m’endormir, assis et à tomber dans un rêve, je me sens enfin réveillé. Nous enchaînons les pauses. La douleur de mes tendons de la jambe gauche commence à être problématique. Heureusement, nous passons un ruisseau dans lequel je prends le temps de plonger mes pieds. L’eau glacée fait son œuvre et me soulage grandement, rendant possible la reprise de la marche. Dès le début, je réfléchis à l’étape de demain afin d’ accomplir les 90 km qui nous séparent de Fisterra, en deux jours. Je réalise que 43 km laissera encore trop de distance à affronter. Nous en parlons ensemble et décidons de rester sur la lancée et de pousser plus loin. J’ai repéré l’étape d’Olveiroa qui nous permet d’atteindre les 55 km tout pile, en laissant 35 km pour le lendemain. Nous progressant heure après heure, d’une pause à l’autre . À 19h, nous sommes à Lajo, 6 km avant la fin pour manger un bout. Nous avons seulement grignoté depuis le matin, afin de ne pas perdre trop d’énergie dans une grosse digestion. Nous prenons alors une tortilla, sachant qu’à l’arrivée, l’objectif sera de se doucher et de se coucher. Les derniers kilomètres sur la route sont interminables. La fraîcheur du soir vient nous soulager. Les nerfs lâchent, A. fait le pitre déclenchant de longs fous rires. Nous atteignons Olveiroa, fier de nous et déterminé à trouver un lit. L’auberge municipale où tout le monde s’est dirigé en premier est pleine. Nous sommes alors abordés par une vieille dame qui nous fait comprendre qu’elle a une auberge à deux pas. Nous nous y rendons. Il n’y a qu’un couple de Français dans toute l’habitation. Nous avons le confort d’un dortoir pour nous deux ! Nous sommes vite dans nos lits pour profiter du peu de temps que cette nuit représente, pour nous reposer avant le lever à 7h et les 35 derniers kilomètres du voyage !
Jeudi 20 juillet : Fisterra (27 km)
A : Ce matin, réveil compliqué. Nous partons à 7h30 pour prendre le petit déjeuner. Joan prendra un café avec des toasts à la tomate et moi à la confiture avec un coca cola.
Puis, nous prenons la route avec tous les pèlerins et passons un pont en pierre pour marcher sur des sentiers. Nous croisons des vaches avec des cornes gigantesques. Ensuite, nous marchons 15 km pour faire la pause repas dans un bar pour pèlerins et nous rencontrons un groupe de 6 Roumains qui sont partis de Santiago et qui se dirigent vers Fisterra. Après avoir mangé un burger, nous reprenons la route pour marcher dans la ville et 5 km après nous faisons une dernière pause pour rejoindre Fisterra. La ville à la plaque “0;”.
Arrivés à Fisterra, nous posons nos sacs à l’auberge et après une douche, allons à la plaque “0”. Arrivés au phare, nous prenons une photo de cette plaque, buvons un coup et redescendons pour faire des courses. En chemin, j’achète un cadeau à ma mère et allons faire nos courses. Ensuite, nous sommes allés regarder l'océan depuis un ponton où j’ai malencontreusement fait tomber une claquette. Je suis allé la récupérer et ensuite, nous sommes rentrés dormir.
Joan : Le réveil est raide ! Les étirements de la veille ont porté leurs fruits, mais les articulations râlent un peu. Le réveil est d’autant plus difficile pour A. et déclenche des contestations. Quelques dizaines de mètres plus loin, un petit déjeuner complet vient apporter son apaisement. Nous reprenons le chemin en sachant que chaque pas ne sera plus à reproduire car nous approchons invariablement de la fin. Nous cheminons d'abord ensemble, puis un écart se fait. Nous prenons doucement de la hauteur dans un paysage vallonné où fleurissent des chapelets d’éoliennes tournant au vent. L'océan apparaît à l’horizon formant cette ligne foncée contrastant avec le bleu azur du ciel. Je rejoins plus loin A.. Je réalise qu’il n’avait pas remarqué la présence de l’océan happé par ses pensées et la marche. Nous atteignons la ville côtière de Cée où nous nous restaurons. Nous sommes alors à la moitié de l’itinéraire. La suite nous fait progresser le long du littoral, dans une atmosphère familière.
L’humeur est moins joyeuse que la veille et l’arrivée moins solennelle et impactante qu’à Santiago Pour A. La baie de Fisterra est pourtant sublime. Elle s’étire en une langue de sable vers le Sud, relayée par un relief rocailleux terminant sa course en chute libre dans l’infini de l’océan. C’est le Cap Finistère. Tout autour, l’eau y est limpide et bleue turquoise. A.fait le choix d'une auberge, par le biais d’un flyer qui nous a été donné en chemin. Nous nous y installons, prenons une douche avant de poursuivre notre marche, délestés de nos sacs pour rejoindre le phare et la borde “O.O” du pèlerinage de Santiago. Après ces 9 derniers kilomètres, ça y est nous sommes au bout ! Nous prenons une boisson pour fêter cela sans effusion de joie. Nous redescendons tranquillement pour reprendre nos habitudes quotidiennes, des courses etc… Nous finissons la soirée en contemplant la baie et les goélands virevolter dans les airs.
Vendredi 21 juillet : Fisterra
A : Ce matin, petite grasse matinée. Joan prendra son petit déjeuner avec une jeune française de son âge et je les ai rejoints quelque temps après. Ce matin, nous sommes allés dans un bar pour écrire le blog de la veille et je suis ensuite allé faire du porte à porte pour trouver une auberge avec Netflix. Je ne l’ai pas trouvée et nous sommes ensuite retournés à la même auberge.
Une hospitalière nous a accueillis et elle a appelé sa patronne pour savoir où il y avait une
de la place. Quand la patronne est arrivée, nous avons eu notre chambre et par la suite, nous sommes allés m’acheter un short de bain pour que nous allions nous baigner. La plage était splendide et je me suis fait des amis pour faire des saltos dans l’eau. Nous sommes ensuite rentrés pour manger et nous avons chillé jusqu’au soir et nous avons mangé des empanadas/salade composée avec une vraie vinaigrette.
Joan : Journée de pause. Nous prenons le petit déjeuner à l'auberge avec ce que nous avons acheté la veille. L’objectif est ensuite de récupérer la fisterra, équivalent du diplôme de pèlerins de Santiago. Puis, je m’installe dans un bar pendant que A. part en autonomie démarcher les auberges pour en trouver une avec Netflix. C'est une manière de le rendre encore une fois acteur de ses envies. Je prends le temps d’écrire à cette occasion et retrouve Elisa, une londonienne avec qui j'ai marché. Je me joins à cette tablée d’anglophones et discute longuement avec Tristan, son compagnon, de l’Afrique du Sud, pays d’où il est originaire et que je connais un peu pour y avoir séjourné. A nous retrouve bredouille. Il aura au moins essayé et cela élimine toute possibilité de faire des reproches. Nous retournons à l'auberge de la veille où il reste une chambre pour nous. Nous déjeunons, puis partons en quête d'une plage. J’en choisis une, plus sauvage que celle attenante au port. A. s’y fait des copains. Ils s'amusent à sauter depuis les rochers. Je retrouve quant à moi les copains du matin par hasard avant de passer un temps seul dans la contemplation de l’horizon.
La suite de la journée tient du quotidien classique, repos, TV pour A., repas. Il fait sa sortie d’une heure, libre, en compagnie de Roumains. Il me raconte à son retour avoir vu des dauphins.
Samedi 22 juillet : Santiago
A : Ce matin, je dors jusqu’au départ. Joan m’autorise à aller chercher des cigarettes. A mon retour, nous écrivons le blog de la veille et nous nous dirigeons vers l’arrêt de bus. Durant l'arrêt, Joan se rappelle qu’il a oublié sa serviette et va la chercher. A son retour, nous sommes allés mettre les sacs en soute et sommes montés dans le bus. Par chance, Joan et moi avons eu deux sièges chacun. Pendant le trajet, nous avons vu les villes passées précédemment et qui en 15 mn de car, 20 km sont déjà passés. Pendant le reste du voyage en car, nous avons essayé de dormir, mais en vain. Arrivés à la gare du bus de Saint Jacques, nous avons marché jusqu’à l’auberge El Mundo où nous avions séjourné avec Jean, le Canadien et après avoir été enregistrer et que nous ayons posé les sacs, nous sommes allés dans un Skateshop pour que Joan achète une casquette Patagonia et une sacoche de la même marque. Ensuite nous sommes allés manger un kébab, puis nous sommes rentrés. Dans la soirée, nous sommes allés à la fête foraine et nous nous sommes éclatés. Joan et moi avons fait la pieuvre qui tourne et saute et cela était comme une sensation d’apesanteur. Ensuite, nous sommes allés regarder une scène de danseurs espagnols et à notre retour, j’ai discuté avec José, l’hospitalier et Raoult, un pèlerin allemand.
Joan : Nous prenons la matinée pour nous préparer à embarquer et prendre le bus pour Santiago. Je somnole car les nuits et grasses matinées sont courtes. Le trajet en bus n’est pas plus reposant. Nous longeons la côte du Sud avant de couper dans les terres à l’Est, direction Santiago. Ça tourne, ça vire. A Santiago, nous retrouvons l’auberge chaleureuse de la dernière fois. Malgré les nombreux passages, tout le monde se souvient de nous, José, l’hospitalier allemand, Antonio, le propriétaire et Sybille, une employée ukrainienne. C’est un peu la maison que nous retrouvons. Après ce trajet fatiguant et après avoir posé les sacs, nous allons nous remplir le ventre à un kébab en terrasse donnant sur les vieilles rues de la ville et les innombrables passants. Nous complétons ce moment de détente agréable par une sortie en ville. Santiago est en fête à l’occasion du jour de la Saint Jacques, le 25 juillet.
Nous faisons un tour de manège à la fête foraine, puis allons déambuler dans les rues où divers spectacles sont à l'œuvre, concerts folk ou encore danses traditionnelles. L’atmosphère est joyeuse et détendue.
A l’auberge, nous sommes, cette fois-ci, dans un dortoir et devons tenter de nous endormir avec le bruit des ronflements et celui de la fête en dehors.
Dimanche 23 juillet : Santiago
Lundi 24 juillet : voyage retour en avion pour Rennes
Mardi 25 juillet : Rennes
A : Ce matin, je me réveille à 10 h. Je prends le temps pour mon petit déjeuner. Joan et moi sommes partis faire les courses du midi et du soir et par la suite Clémence et Gaïa sont arrivés pour manger. Nous avons commencé à mettre en page mon album photos et avons travaillé durant toute la journée. Pour faire cet album, nous avons tracé une ligne rouge pour faire office de carte de dénivelés , coupé des photos et attaqué le collage.Le travail était fastidieux surtout au moment de trier les cartes par ordre chronologique, mais ce fut drôle et amusant. Vers 19h, Clémence, Gaïa sont partis.
Joan et moi avons regardé la série TV
Puis Joan s’est couché et moi aussi peu de temps après.
Mercredi 26 juillet : Rennes
A : Ce matin, réveil plus rapide. Clémence est arrivée un peu plus tôt ce qui nous a permis de continuer l’album photo. Ensuite, dans la journée, nous sommes allés nous balader dans la ville de Rennes pour acheter un paquet de cigarettes. A la vue du prix, je fus subjugué et j’ai dû payer 11 €, car en Espagne le paquet le plus cher était de 5,35 €.
Ensuite, en rentrant je suis passé devant une boutique Lacoste et j’ai remarqué que le prix indiqué était vraiment bas. Cela m’a étonné, car mon bas de survêtement avait été payé deux à trois fois plus cher.
Ensuite, nous sommes rentrés et Joan s’est fait couper les cheveux.
Nous avons pu finir l’album. Clémence est rentrée chez elle. Ensuite, nous sommes allés acheter des burgers pour s’accorder avec la série TV et avons ensuite regardé le film Arsène Lupin.
Joan : La composition de l’album photos se poursuit. Aurélian travaille assidûment accompagné par Clémence. Il s’agit désormais d’annoter le long itinéraire dessiné qui court d’une page à l’autre, les villes étapes rencontrées et les kilomètres parcourus. Les commentaires chargés d’humour et d’anecdotes viennent agrémenter les photos. Les heures passent et page après page l'œuvre de ce voyage s'immortalise sur le papier, même si de nombreux souvenirs et sensations restent vifs dans nos mémoires et nos cœurs.
Clémence nous laisse pour la soirée. Nous la retrouverons demain à 6h40 pour aller prendre le train, direction Paris, dernier jour. Nous nous gratifions une dernière fois d’un succulent burger “maison” devant l’émission d’Alain Chabat avant de passer la soirée devant des films, les sacs étant déjà prêts pour le lever matinal.
Jeudi 27 juillet :
A : Dans le train. Ce matin, réveil à 6h30. Je me lève, prends mon petit déjeuner et prête 1 € à Joan pour qu’il puisse boire un café. A son retour, Clémence nous appelle pour nous dire qu’elle aura du retard et j’ai donc fumé une cigarette qui m’a fait tourner la tête. Puis nous avons pris la voiture de Clémence. Nous sommes allés rejoindre la gare. Arrivés à celle-ci, mes deux accompagnants ont pris un café. Puis nous sommes descendus au quai comme au premier jour.
Ce voyage m’a inspiré sur plein de points. Les gens étaient extrêmement accueillants et des mentalités si bienveillantes. J’en ai tiré que du positif. Déjà Joan était le meilleur accompagnant que j’avais pu avoir et sans l’aide de Paul, Clémence et Anthony, cela n’aurait pas été aussi bon.
Ce voyage m’a énormément remis en question sur ma vie d’avant et des mauvaises choses que je pouvais faire eu égard à mes erreurs ou de ma famille. Je pense que ce chemin m'a aidé à accentuer les qualités et réparer les défauts que j’avais et je pense que cet objectif est atteint.
Merci Joan et toute l'équipe Seuil
Joan : Il est temps désormais de conclure.
Mon accompagnement se termine là. Je laisse la main à Aurélian pour qu'il poursuive son apprentissage de la vie à travers de nouvelles aventures, l’école, la vie de famille.
Je suis ravi d'avoir pu être à ses côtés dans cette belle aventure, d’avoir cheminé, soudés, en équipe, jour après jour avec tant de souvenirs, de rencontres, de rigolades et quelques engueulades. J'espère que tu continueras à nourrir ta curiosité et renforceras ta créativité. J’espère que malgré les erreurs et égarements sur le chemin de la vie, tu sauras en tirer les apprentissages pour continuer à grandir.
Prends soin des gens que tu aimes et crois en toi pour réaliser tes rêves.
Jeudi 27 juillet : Retour Annecy
A : Quand je suis arrivé à Chambéry, j’ai pris mon neveu dans mes bras.C’était une sensation extraordinaire. Je voulais presque pleurer. Ensuite, j’ai pris la voiture avec ma sœur et ma mère. D’ailleurs, ma sœur a bien grandi. Je commence à me rendre compte que la petite Maëlla a enfin 11 ans.
Arrivé à Annecy, mon grand-père était déjà chez moi. Je l’ai donc également pris dans mes bras et ça m’a fait un bien fou.
Ensuite, ma mère est allée chercher ma nouvelle TV. Elle m’a dit qu'elle l’avait achetée d’occasion. Ce cadeau m’a fait réellement plaisir. J’ai donc embrassé ma mère et mon grand-père pour les remercier de ce beau cadeau.
Pendant une bonne partie de la journée, j’ai monté la TV et joué aux balles de jonglage avec ma mère.. Elle m’a appris plein de nouvelles techniques.
Ensuite, vers 22h, nous sommes passés à table et maintenant j’écris le blog avant de réfléchir à l’audience de demain. Très content d’être rentré !!!
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