Marche de Jusxxx accompagnée par Aude, puis Cedric au 5 novembre
Du lundi 16 au 19 octobre : stage d’avant-marche
J : Je m’appelle J. J’ai 15 ans et je viens de Douai dans le Nord de la France. Je vais vous écrire tous les jours et vous allez vivre une belle aventure avec Seuil qui est une association qui fait marcher les jeunes dans la même situation que moi. Je vais vous raconter ce qu’il s’est passé depuis mon arrivée. Je suis arrivée lundi 16 octobre à minuit. J’ai rencontré mon accompagnante Aude où le feeling s’est bien passé. On a directement parlé et dès le lendemain on est parties faire les achats nécessaires pour les trois mois de marche en Espagne. On est parties du gîte et le lendemain on est parties marcher .
Aude : Bonjour à tous et à toutes,
Moi c'est Aude, j'ai 34 ans et je vais accompagner J. pendant sa marche.
Partir avec Seuil, ça fait quelques années que ça trotte dans ma tête et c'est maintenant que je pars vivre cette aventure. Je sais que cette expérience va me transformer mais je ne sais pas encore à quel point.
Je me sens chanceuse d'accompagner J. , elle est motivée, impliquée, elle a le sens de l'observation et beaucoup d'humour.
Cela fait déjà 4 jours qu'on apprend à se connaître et on a déjà vécu de sacrés moments.
Voici quelques souvenirs de ces premiers jours écrits au fur et à mesure :
Mercredi 18 octobre :
J : Le mercredi c’était la journée d’explications. On a marché 2h sous une pluie. Au retour, on a croisé un agriculteur qui nous a dit de prendre un chemin et sur ce chemin Aude s’est prise du crottin sur sa chaussure (ça puait). On s’est trompées de chemin qu’on a retrouvé grâce à mon poncho orange-rouge. A la fin, je me suis prise un coup de jus d’électricité. On est finalement arrivées au gîte après 2 h de marche.
Aude : On a fait notre première marche de 2h, à l'image d'une belle première aventure.
On a beaucoup rit, entre la pluie, mes chaussures remplies d'eau, une bouse de vache que mon pied à rencontrée malencontreusement après avoir détourné l'attention de la route, la rencontre d'un agriculteur qui nous a invitées à traverser son champ mais dont ne trouvait pas le chemin car il était fermé pour les vaches et un coup de jus d'électricité pour J. Je me souviendrai de ce premier jour.
Jeudi 19 octobre :
J : On a fait le rituel de Seuil : aller se baigner dans un lac mais l’eau était à 14°. J’y suis restée 30 mn. On a fait de belles rencontres.
Question : est-ce qu’on peut se casser les os dans de l’eau froide ?
Au final, je pense qu'on fait un beau duo de choc.
Aude : Aujourd'hui est un grand jour,
J. et moi allons vivre un grand moment... l'entrée symbolique dans l'aventure de Seuil par un baptême dans l'eau d'un lac qui est à 14°...
J. est déterminée à rester + longtemps dans l'eau que la jeune ayant vécu ce rituel de passage le matin même.. Anthony ne lui dit pas le temps avant...
Nous y sommes, ce n'est plus possible de reculer...
Après 7 minutes dans l'eau, Anthony nous informe alors que l'autre jeune est restée 20 minutes... "hein, 20 minutes ? Mais j'ai pas signé pour ça moi !"
Moi qui sentais déjà la douleur dans l'articulation de mes poignets, je m'exclame en disant "vous croyez qu'on peut se casser des os dans l'eau froide ?" Cela a voulu un fou rire général...
Je suis restée 21 minutes pour accompagner symboliquement J. jusqu'au bout et je lui ai ensuite laissé vivre son propre record pendant que j'ai été me rhabiller claquant des dents...
Souvenir mémorable. J. a tenu 30 minutes et ne semble pas du tout frigorifiée alors qu' Anthony tremble de tout son corps... le contraste nous vaut un nouveau fou rire.
Vendredi 20 octobre :
J : Aujourd’hui, on a pris le train à 8h20 jusqu’à Rennes et à Rennes on a pris un train jusqu’à Nantes. On a mangé un kébab et on est parti prendre l’avion. L’avion de Barcelona avait 2h de retard. On a pris l’avion pour Séville. Nous sommes arrivées à l’aéroport de Séville. Bien sûr, nos sacs se sont perdus, donc pas de sac. Ensuite, on est parti à l’hôtel. Je ne me sentais pas en sécurité mais il n’y avait pas d’autre solution. On est parti manger et on est parti se coucher..
Aude : Bonjour à tous, nous voilà dans une journée de transport pour rejoindre Séville, Parties à 8h du gîte, nous sommes accompagnées par Clémence à la gare de Combourg pour prendre un premier train pour Rennes et un autre pour Nantes puis 1 tram et 2 bus pour rejoindre l'aéroport de Nantes et s'envoler pour Séville en passant par Barcelona.
On commence notre trajet en s’asseyant dans le train en face d'une señorita espagnole, avec qui nous échangeons sur notre projet de marche pour 3 mois, cela lui donne des paillettes aux yeux et nous un premier avant goût de la rencontre chaleureuse avec les espagnols.
Notre première partie de voyage se déroule tranquillement, nous prenons le temps de s'arrêter manger dans un kebab en face de la gare et prendre les bus de la ville pour rejoindre l'aéroport et ainsi économiser 16€20 par rapport à la navette. Ça fera + de budget pour les planches d'apéros dont J et moi sommes adeptes.
Lorsque nous arrivons à l'enregistrement, gros coup de pression, l'hôtesse nous fait remarquer que nous avons un papier important qui manque pour pouvoir partir...
Allô Monsieur le directeur, allô Anthony, comment et qui gère ça dans le temps imparti ?
Après quelques coups de fil échangés et 15 minutes très longues à patienter, nous recevons enfin le document par messages... ouf... nous étions à 15 minutes de la fin de l'enregistrement...
Quelques secondes avant de recevoir le document demandé, nous avons été informées que notre vol était retardé... cela nous donne un peu de répit dans cette montée de stress...
Mais nous avons une correspondance à Barcelone pour Séville que nous allons certainement rater..
À l'heure où je vous écris, nous sommes encore à Nantes, il est 16h et je commence à bien sentir l'effet de mon réveil très matinal à 5h.
J. , elle était très énervée par la situation et était prête à tout arrêter si nous n'avions pas cet avion, elle a finalement très bien géré cette colère et l'attente dans laquelle nous sommes encore...
L'aventure ne fait que commencer...Et comme elle dira 6 heures + tard :"une cigarette et tout est reparti !" Même si j'ai cru la perdre un moment, sa patience m'impressionne.
Nous atterrissons finalement à l' aéroport de Séville à 23h au lieu de 20h et sans nos bagages... Malheureusement on s'y attendait un peu...
Après 30 minutes d'attente pour déclarer la perte de nos bagages, 30 minutes encore d'attente pour la navette et 30 minutes de trajet nous arrivons à l'auberge à 00h30...
L'ambiance dans laquelle nous arrivons et le fait de partager la chambre avec des hommes dans le dortoir ne rassure pas du tout J qui décrète qu' elle ne dormira pas ici ce soir... La tension et la fatigue montent d'un cran...
Après une balade nocturne, un appel à Anthony et Clémence pour retrouver chacune nos esprits et un hamburger + tard nous voilà prêtes à rentrer à l'hôtel dormir... Il est 2h du matin...
À demain pour la suite de nos aventures…
Samedi 21 octobre :
J : J’ai dormi jusqu’à 12h. Après nous sommes parties visiter Séville.On a vu plein de belles choses et parfois surprise de voir des choses qu’on ne voit pas en France. On a attrapé de beaux fous rires et à 12h on est parties à l’hôtel, puis on a fait les courses pour l’apéro et le repas du soir. Je me suis achetée un bracelet et des cartes postales.
Aude : Après une nuit agitée pour nous et un réveil à 12h pour J, on profite des bords du fleuve pour se poser, faire les comptes, envoyer nos premières pages de blog et reparler de la soirée d’hier.
Aujourd’hui, objectif : détente maximale.
On fait les touristes, on récupère un plan de la ville et on prend tout ce qu’on trouve beau en photo. On passera une grande partie de l’après-midi sur la majestueuse place d’Espagne. Contemplation des monuments et spectacle de claquettes et de flamenco en prime. J. a voulu braver sa peur des oiseaux et se rapprocher des pigeons pour les filmer jusqu’à avoir un sursaut de panique !
On a beaucoup ri. On pourra regarder cette vidéo les jours où on aura moins le moral.
Ce soir, on est à l’auberge Triana Riverside, petite chambre avec deux lits simples, espace commun très propre, ça me fait du bien de retrouver un peu de confort après une journée de transport et d’être toujours sans nouvelles de nos valises. Ce soir, on reste tranquilles, on va cuisiner des tortillas et je vous laisserai avec la phrase humoristique de J : “J’aurais été toute seule, j’aurais été dans une petite boîte de nuit, là je vais aller dans une petite boîte de champignons”
Dimanche 22 octobre :
J : Nous avons bien dormi dans l’hôtel. On s’est réveillées vers 10h50. On a mangé vers 12h15 et après on est parties découvrir l’arène avec ma peur des oiseaux, des plaques d’égouts et de tomber. Encore de beaux fous rires et on est parti à l’hôtel. On s’est posées pour regarder un film. Il était super.
Aude : On aurait dû commencer la marche aujourd’hui, mais nos bagages sont toujours égarés. On a trouvé un nouvel hôtel, moins cher et avec le petit déjeuner inclus. On pourra y rester une nuit de plus et on en a encore besoin pour nos bagages, mais franchement il me tarde de commencer et de voir comment J. éprouve les plaisirs et les difficultés de la marche ! Entre deux hôtels, on a visité une église, le marché de Triana, la mairie et les arènes de l’extérieur et on a profité de la pluie pour se reposer à l’hôtel. Il y a la télé dans la chambre avec Netflix. Je lui ai fait découvrir le film “L’Ascension” qui parle d’un jeune de cité qui part monter l’Everest sans expérience. Il a plus à J.
Il est 18h55, nous allons ressortir pour continuer de visiter la ville et manger des tapas. Belle soirée à tous-tes.
Lundi 23 octobre
J : Nous avons retrouvé nos sacs, nous commencerons demain à marcher. Cette nuit, je n’ai pas beaucoup dormi. J’avais mal aux dents, du coup ce matin nous sommes parties chez le dentiste. Il n’y avait pas de dentiste, juste un médecin des dents. Il m’a fait une anesthésie de la dent, l’aiguille était énorme. En sortant nous sommes parties chercher une soupe parce que je n'avais pas le droit de manger solide. Ensuite, nous sommes restées à l’hôtel le temps que ma dent se réveille. Nous sommes parties vers 16h27 visiter et manger des churros. On s’est posées pour manger. Il y avait trop de pigeons. Trop peur. Ensuite on est parties manger. C’était trop bon. Nous sommes rentrées et j’ai appelé mon copain
Aude : Ce matin, tant attendu est arrivé ! Nos sacs ont été retrouvés et ils nous seront déposés à l’hôtel l’après-midi. Youpi ! Je suis rassurée. On va enfin pouvoir commencer la marche.
Ces deux jours supplémentaires à Séville ont permis de prendre le temps de visiter la ville, de mieux se rencontrer dans le quotidien et d’appréhender les obstacles avec le sourire.
Nous profitons de la journée pour trouver une clinique dentaire qui accepte de prendre J en urgence pour lui donner un traitement contre la douleur qu’elle a depuis quelque temps.
Ensuite, repos à l'hôtel, petit tour en ville pour manger les meilleurs churros au chocolat et de bons tapas ! Histoire de profiter de quelques délices avant le grand départ. Hâte de vous raconter notre première journée de marche demain et les tocs de J qui me font rire : elle évite les plaques d’égoût ! Elle regarde tout le temps l’heure. Ex. T’as fumé ta première clope à 12h. - Non pas à 12h. Il était 11h48” ou le goût de la précision. Cela me rappelle quelqu’un.
Phrase du jour : En voyant les personnes dans la rue on relativise. “Ils ont un sac mais pas de toit, nous on a pas de sac mais on a un abri !.
Mardi 24 octobre :
J : Ce soir, je n’ai plus la force d’écrire, mais je vais vous raconter en quelques lignes : on est parties de la cathédrale de Séville. Le début était compliqué pour moi. Vers 14h, j’ai eu une montée d’énergie, mais là c’était Aude qui n’en pouvait plus. Les deux derniers kilomètres étaient durs pour nous deux et nous sommes enfin arrivées après 22 km, puis nous sommes allées manger.
Aude : ça y est, nous avons enfin démarré la marche ! Cette première journée a été longue et intense (avec une piste de plusieurs kilomètres tout droit), mais nous avons réussi à trouver un rythme commun dans la deuxième partie. Nous avons aussi visité les ruines romaines d’Italica, l’accès au site est gratuit pour les pèlerins.
Ce soir, nous avons mangé à l’hôtel Francès. Le menu du jour était à 8 € Le prix intéressant mais la serveuse n’était pas du tout aimable
Bravo J pour ces 22 premiers kilomètres.
Mercredi 25 octobre
J : Aujourd’hui on a fait 18 km. La première partie était boueuse. C’était très dur, long et ch… J’ai fait plein de pauses et l’après-midi, j’ai remis de l’essence dans mon corps pour repartir. Il y avait une longue ligne droite de 10 km. J’ai attrapé des gros coups de soleil et des cloques. Nous sommes enfin arrivées après 9h de marche. Houpi !
Aude : Il est 22h39. Je suis épuisée de la journée, mais je suis contente de me poser pour vous écrire un peu.
Aujourd’hui, deuxième journée de marche. Cela n’a pas été simple mais J est très courageuse.
La devise du jour : “lentement mais sûrement”.
J s’arrête et râle beaucoup, moi je déplace tout mon potentiel de patience et d’enthousiasme, mais c’est pas toujours facile. Alors à un moment, j’ai laissé J râler et suis partie devant, râler moi aussi !
Après ça, on a refait chemin ensemble et on a retrouvé le sourire malgré les difficultés. J était motivée pour cuisiner un steak/frites ce soir. Nous nous sommes réparties les missions. On a retrouvé Guy, un québécois qu’on a rencontré à l’auberge hier soir. C’était sympa de parler avec lui. A demain pour la suite des aventures.
Jeudi 26 octobre :
J : Aujourd’hui, nous avons fait une partie du chemin en taxi. Il nous a déposées devant un beau parc. On a fait 16 km. J’ai pas beaucoup râlé, mais j’avais très mal à mes cloques. Sur la route on a croisé un serpent. On s’est fait doubler par Guy, un randonneur qu’on a rencontré lors de la première étape. Ensuite, il y avait une montée, une très grosse montée raide et étrangement on a eu des fous rires durant cette montée, étrange ! Ensuite, il n’y avait que de la descente et après 7h nous sommes enfin arrivées à l’auberge.
Aude : Aujourd’hui, J a mal aux pieds. Anthony, responsable de marches, lui a conseillé de mettre des compresses (entre l’ampoule et ses chaussettes) pour réduire l’impact au sol.
On essaie de négocier avec le taxi pour être amenées plus loin que prévu, mais ce n’est pas possible. Nous devons faire les 15 km sur les 30 de l’étape du jour comme prévu. Nous sommes déposées à l’entrée du parc forestier à 9h50.
La traversée du parc est jolie, c’est sauvage. Nous sommes entourées de chênes-liège et de terre rouge. Nous commençons la marche avec Jacob, un jeune autrichien de 22 ans rencontré à l’auberge la veille. Cela donne du courage et du rythme à J. Plus tard, nous serons doublées par Guy qui lui marche les 30 km. J a été très courageuse malgré ses ampoules aux pieds, la pente raide et la forte pluie que nous avons eue pendant la montée. Elle a su garder le sourire, se dépasser et tout donner.
J’ai marché à ses côtés pour être témoin de ses progrès chaque jour.
Nous avons eu de bons fous rires aussi aujourd’hui.
J’espère que ses pieds iront mieux demain.
Ce soir, nous sommes à l’auberge avec Guy et Jacob.
C’est chouette de les retrouver et de se raconter nos aventures respectives. Ils sont allés manger au restaurant et nous c’est pâtes carbo que J voulait cuisiner.
Vendredi 27 octobre :
J : Aujourd’hui, c’était jour de repos parce que j’avais mal à mes pieds à cause de mes cloques aux pieds. Cette journée m’a permis d’avancer sur le livre que je veux écrire sur mon passé. On a été manger. J’avais un nœud dans les cheveux et je l’ai coupé. J’ai un gros trou. Super.
Aude : Aujourd’hui, c’est repos pour permettre aux pieds de J de cicatriser un peu.
Elle en profite pour avancer sur l’écriture du livre qu’elle aimerait publier sur son histoire personnelle.
De mon côté,je trouve la journée plutôt longue. Je n’aime pas ne rien faire. Je suis face à mes propres pensées et souvenirs. Moi aussi, je chemine.. Nous profitons de l’après-midi pour faire un jeu “Mint Coopérative” que nous avons acheté avant de partir. Nous ne sommes pas convaincues, mais à voir lors d’une prochaine partie.
Ah oui et chose incroyable, je découvre un point commun avec la personne qui nous accueille à l’auberge… Nous avons toutes les deux fait du bénévolat au Cambodge avec la même personne il y a cinq ans de cela. Improbable ! Le monde est tellement petit
Samedi 28 octobre :
J : Aujourd’hui, nous avons repris notre marche. J'avais encore un peu mal aux pieds. On a fait 13 km. Je pense que c'est la meilleure étape que nous ayons faite jusqu’à présent. On marche au milieu de plein d’animaux. Aude a eu peur des chevaux. C’était un peu dur pour moi. Nous sommes arrivées à l’auberge et j’ai directement dormi. Puis on est parties faire les courses et on a mangé. Bonne soirée. A toutes et à tous.
Aude : Aujourd’hui, nous partons de Amaldès de la Plata pour rejoindre El Real de Roja. Ça fait deux jours qu’on nous dit que cette partie est très belle. En effet, nous passons dans différentes fermes entourées de cochons, de chèvres et de chevaux. C’est magnifique d’être parmi les animaux. Et pas toujours rassurant !
Pour les cochons, c’est J qui se cache derrière moi et moi je prends une grande respiration quand les chevaux s’approchent un peu trop près de moi. Keep calm, ne pas montrer notre peur et tout va bien.
Il y avait de fortes montées que J a réussi à braver ! Bravo à elle ! Elle se débrouille de mieux en mieux, même si les derniers kilomètres restent toujours difficiles. On s’imaginait bien se cuisiner un couscous ce soir, malheureusement, les magasins sont fermés ici le samedi après-midi. Étrange. On trouve un petit Shop ouvert mais rien de très bon à manger. Décevant ! Demain c’est l’anniversaire de J. On va essayer de partir tôt pour arriver plus tôt pour qu’elle ait le temps d’appeler ses proches et arriver avant la nuit car ici aussi on change d’heure.
Dimanche 29 octobre :
J : Aujourd’hui, j’ai fêté mon anniversaire. Aude m’a réveillée avec une musique espagnole et un petit mot. En partant ma tête a tourné, donc on a fait du stop (qu’on n’avait pas le droit de faire). Arrivées le soir, on s’est pris le chou pour manger au restaurant, on a marché 2h et j’ai pu appeler les gens que j’aime. (la confiance règne dans le duo).
Aude : Journée intense en émotion aujourd’hui. J a 16 ans ! Elle m’a demandé de la réveiller avec une musique de “joyeux anniversaire”, ce que j’ai fait avec une musique espagnole.
Ensuite, nous nous sommes mises en marche, mais après 2h de temps, J a eu la tête qui tournait…
Après 10 mn à l’arrêt, une voiture est passée sur le chemin. J’ai pas trop réfléchi et j’ai pris la décision de demander au chauffeur de nous avancer un peu comme il allait à notre ville d’arrivée. Il nous y a déposées. Normalement, les décisions se prennent en équipe avec les responsables de marche et le stop est interdit. J’ai fait une erreur, dont je prends la responsabilité.
Cela a permis d’arriver avant la fermeture des magasins et d’acheter des provisions pour le lendemain midi.
L’ambiance s’est ensuite tendue entre J et moi, mais nous avons réussi à refaire tomber la pression avant d’aller au restaurant pour profiter de bons tapas et célébrer les 16 ans de J.
Après le repas, J m’a dit vouloir arrêter la marche et retourner en France. Je suis surprise de ce retournement de situation. Nous sommes en cours de discussion et de réflexion. A suivre… La nuit porte conseil, dit-on.
Dimanche 5 novembre :
Aude : La vie est pleine de rebondissements. L’aventure Seuil s’arrête pour moi aujourd’hui au Mont Saint Michel, non pas à Saint Jacques de Compostelle ou à Bilbao en Espagne comme initialement prévu, mais ici, en France, en Normandie, après trois semaines riches en souvenirs et en enseignements.
Je suis heureuse d’avoir rencontré J et de l’avoir accompagnée du mieux que je pouvais et jusqu’où j’ai pu.
Je lui souhaite de continuer son chemin en donnant le meilleur d’elle-même et que cette marche soit l’occasion d’un tremplin qui la mène vers ce qu'elle souhaite réaliser. Pas après pas.
J’aurais aimé réussir à l’accompagner jusqu’au bout, mais il faut aussi savoir reconnaître ses limites pour mieux les dépasser ensuite.. Le seul échec aurait été de ne pas essayer
Dimanche 5 novembre :
J :
Position : piste de décollage
Nombre de kilomètres : environ 7 km - grosse montée
Distance qui me sépare de Douai :- 3 mois
Condition météo : pluie (froid) soleil
Récit du jour : aujourd’hui, j’ai rencontré Cédric, mon nouvel éducateur. On est parti marcher 7 km. C’était facile. Il y avait une bonne ambiance.
Mes petites victoires : j’ai réussi à monter une pente - Je n’ai pas fait de pause.
J’ai gagné au petit bac.
Cédric :
Ma position : l’un des plus hauts points de Bretagne
Nombre de kilomètres : 7 km dont 2 sous une pluie torrentielle !
Conditions météo : un froid de canard à s’en glacer les pieds
Récit du jour : J. a été impressionnante de persévérance sous ces grosses gouttes d’eau
Petite victoire : j’ai pu - encore ? - râler sous la pluie
Lundi 6 novembre :
J :
Ma position : à la recherche d’un pain au chocolat
Nombre de kilomètres : 10,2 km
Distance qui me sépare de Douai : - 3 mois
Conditions météo : nuageux - soleil - boue
Récit du jour : Aujourd’hui, nous sommes partis marcher avec Cédric. Au début, Cédric a commencé à râler parce que ses pieds étaient mouillés. Il y avait un chien qui criait. Cédric avait faim, donc on est parti à la recherche d’un pain au chocolat. On a vu une église et après on est revenu. On a mangé et on est parti commander mes lunettes. A la fin, on a fini avec un bain d’eau froide dans une rivière. L’église était à Fontenelle.
Petites victoires : avoir été sous l’eau dans une rivière à 7°,
Avoir monté une grosse pente sans bâton
.Objectif : finir la marche de trois mois.
Cédric :
Notre position : à la conquête de la chocolatine.
Nombre de kilomètres : un petit tour par les villages de Fontenelle et d’Entrain, à la recherche du Graal.
Condition météo : des pieds trempés dès le matin, pardi ! Mais un soleil réconfortant qui amène facilement à l’échange
Récit du jour : une belle marche d’une dizaine de kilomètres faite sans problème. Une montée effectuée facilement, sans bâton.
Promesse d’une belle marche à venir ? Encore trop tôt pour le dire.
Petites victoires : Avoir trouvé avec J un pain au chocolat et un triangle aux amandes. Elle m’a vaillamment soutenu dans cette tâche périlleuse.
Avoir été dans une “eau arctique” jusqu’aux genoux
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