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Marche de Gatxxx

Marche de Gatxxx accompagné par Nicolas


Présentation et stage de préparation

G : Je m’appelle G. j’ai 17 ans, d'origine asiatique (Corée du Sud). Je suis passionné par la cuisine/pâtisserie et par le sport (boxe). Je suis content de faire la marche pour me concentrer sur mes objectifs. Les premiers jours au gîte sont tranquilles, mon accompagnant est sympa. Je m'entends plutôt bien avec lui et j’ai hâte de commencer la marche.


Nicolas : Je m'appelle Nicolas, j’ai 43 ans et c’est mon 3ème départ avec l’association Seuil.

Le stage de préparation de 4 jours dans un gîte breton nous a permis à G et à moi de faire connaissance et de nous préparer gentiment à l'aventure en marchant quelques heures chaque jour. G semble motivé, malgré ses courbatures et ses deux premières ampoules. Demain, grosse journée de train, direction Le Puy-en-Velay.


Dimanche 19 février : début de l’étape 1 (veille)

G : Bonjour, c’est toujours G. Aujourd’hui, grosse journée transports. J’ai découvert rapidement la gare Paris-Montparnasse, énorme gare. J’ai pris pour la première fois le métro. C’était spécial. Je me suis pas mal ennuyé dans les transports (TGV-TER). Enfin arrivés au Puy-en-Velay, on a fait une petite balade en ville. C’était une très belle ville. Après cela, nous sommes allés dans un petit kébab (“O’Délices”) et c’était délicieux, grosse portion, pain maison, le personnel très accueillant. C’était le meilleur kébab que je n’avais jamais mangé auparavant.

Nous sommes remontés au Séminaire pour y dormir (longue attente devant la porte). Le confort dont je m'étais habitué était absent, ce qui me sort de mon confort. Il est actuellement 21h05 et je commence à trouver le temps long…. très long. C’est le début d’une grande aventure (espérons que je ne subisse pas un traumatisme des Séminaires).


Nicolas : Cette journée de transport en train, direction Le Puy-en-Velay s’est bien passée. Le timing pour les correspondances était juste, mais aucun retard à déplorer.

Nous sommes arrivés dans une immense auberge, le séminaire du Puy, après une petite balade et quelques montées ardues dans les magnifiques petites ruelles qui entourent la cathédrale. Nous nous sommes offerts un kebab, le meilleur que G ait mangé !

Hâte de décoller demain matin. Nous avons repéré la rue qui officialise le début du chemin. Y'a plus qu'à !


Lundi 20 février : Montbonnet

G : Bonjour à tous et à toutes. J’espère que vous mangez 5 fruits et légumes par jour. Personnellement, c’est pas le cas, alors je ne vous en voudrais pas si vous êtes dans le même cas.

Aujourd’hui, première étape de 17,5 km, assez simple au début, le midi petite pause casse dalle. Je ne m’attendais pas à manger 5*, mais jamais au grand jamais, je m’imaginais manger un jambon beurre sans jambon. C’était…. spécial. Sur la route, j’ai vu de la neige. Je me suis dit que j’allais bombarder mon accompagnant, mais je me suis rappelé que dormir dehors, c’est pas très confortable.

Arrivés au gîte, on a rencontré des “gîteurs” (hébergeurs) qui étaient super sympas et cools. On a bien rigolé et je suis encore plus motivé pour le pèlerinage et quand tout ça sera fini, j’espère ne pas oublier de leur faire un petit coucou. Sur ce, je n'ai pas dormi depuis deux jours. Je fonce à mon pieu. Allez bonne nuit.


Nicolas : Allez hop on y va, en route pour l'aventure !

Après une première nuit, courte, très courte et un petit déjeuner, petit, on quitte le Puy-en- Velay par la grande porte et par la grande côte fournie avec ! Une petite heure de montée et une belle récompense. En effet, cette première étape est magnifique : calme, grand air et beaux paysages sont assurés aux pèlerins.

J'ai beaucoup apprécié cette première journée de marche avec G . “On se connait depuis quelques jours et on s'entend bien”.

A notre arrivée à Monbonnet (sur la tête ? Et oui, j'ai mis au défi G de faire une blague dans notre récit du jour, pas sûr que je gagne avec celle-ci, bref...) nous avons 18 km dans les pattes. Nous sommes heureux de découvrir un gîte sympa.

Dans une heure, un bon plat préparé par la patronne nous attend. Que demander de plus ? Une bonne nuit peut-être.


Mardi 21 février : Monistrol (15 km)

G : Bonsoir, bonsoir c’est votre randonneur préféré, enfin je l’espère. Toujours en manque d’idées pour les intros. Aujourd’hui, petite journée à 15 bornes, de grosses descentes, ça me rappelle les fois où je disais que l’alcool c’est de l’eau, plus sérieusement c’était une journée calme, rien d’inédit. Nous ne sommes pas sur “Complément d'enquêtes". Arrivé au gîte, on a rencontré un gîteur un peu trop attaché à ses miches de pain. Nicolas s’est fait “engueuler” pour un pauvre bout de pain, après tout 60 € pour du pain, c’est pas cher payé.

Niveau physique, tout roule, niveau mental, le sommeil me rejette depuis trois jours. A part ça, tout va bien, sauf le fait que j’ai pris une petite fessée à la bataille corse. C’est fini pour aujourd’hui, j’espère que vous allez mettre des pouces bleus et partager.


Nicolas : Petite étape sympa avec quelques montées et descentes techniques. G a ouvert la marche souvent aujourd'hui. Je ne vois que deux faits marquants à partager avec vous ce soir. Le premier c'est la quinzième défaite d'affilée de G à la bataille corse, ce midi. Bon je reconnais que j'ai eu très chaud. Je pense que sa première victoire est proche. Il est motivé. Du reste, il me battra à la loyale, car je ne ferai aucun cadeau.

Et si je ne raconte pas que je me suis fait “engueuler” par le patron du gîte il y a à peine 20 mm et ce, pour un tiers de baguette de pain que j'embarquais pour demain midi, que pourrais-je bien raconter ? Mais tout va bien.

J'espère seulement que G ne va pas enchaîner une 3eme nuit blanche ! Remarque, je n'ai jamais marché avec un zombie ! Ça peut être une expérience.


Mercredi 22 février : Saugues

G : Bon aujourd’hui, j’ai pas grand chose à dire. Je suis épuisé. J’ai pas réussi à dormir la nuit dernière encore une fois.

Malheureusement, j’ai initié Nicolas aux nouilles instantanées et puis voilà. Sur ce, bonne nuit.


Nicolas : De nouveau une petite étape de 15 km. Tout s'est bien déroulé, même les 400 mètres de dénivelé positif de la 1ere heure. Nous sommes arrivés très tôt, vers 13h, à Saugues, étape du soir. Comme le gîte ne pouvait nous accueillir qu'à partir de 15h30, il nous a fallu trouver comment tuer le temps.

Ce soir, on dort chez Maud et ses trois garçons. Le linge sèche au bord du poêle, G est déjà au lit et moi je vais me faire un ou deux Tintin. Ça fait 9 jours que G et moi nous connaissons, on se découvre peu à peu et tout va bien.


Jeudi 23 février : Le Sauvage (20 km)

G : Bonsoir, bonsoir cher internaute. Aujourd’hui, moment inoubliable. J’ai enfin gagné à la bataille corse contre Nicolas en quelques minutes seulement. Je suis fier de ma prestation. Niveau marche 20 km, c’était facile, juste une douleur au cou. A part ça, le chemin se déroule très bien. Avec Nicolas on a découvert un nouveau jeu de cartes “la craquette”. C’est un jeu de rapidité et de suites et pour l’instant je reste invaincu (même si la dernière partie s’est jouée au chi-fou-mi, car la partie était interminable). Sur ce, bonne nuit et on se retrouve demain pour de nouvelles aventures.


Nicolas : Encore une très belle étape. Nous sommes passés entre les gouttes, mais nous n'avons pas pu éviter le vent frais des montagnes du coin. Je me régale à découvrir maisons et chapelles fabriquées avec de la roche volcanique. Ce matin, G a gagné à la bataille Corse. On est passé à la crapette, c'est Intense ! Les cartes prennent 3 mois d'ancienneté par partie. On va chercher un jeu plus light.

On va essayer de gratter une ou deux heures de sommeil de plus demain matin. Une courte et facile étape nous attend.


Vendredi 24 février : Saint Alban (13 km)


G : Bonjour, bonjour. Petit blog en retard (j’étais plongé dans mon livre). L’étape pour aller à Saint Alban était très courte et simple. On a commencé la marche par une grande pluie de neige. C’était magnifique, mais très froid. Cela faisait plaisir d’avoir de la neige. On a pas ça en ville, ça c’est sûr. Je me suis motivé pour manger sain : blanc de poulet, riz, tomate. A côté de ça, Nicolas s’était fait une pizza très appétissante. A chaque bouchée de riz, j’imaginais croquer dans la pizza, c’était comme ça que j’ai réussi à finir mon plat.


Nicolas : Ce matin on a gratté une bonne heure de sommeil. Nous sommes partis sous la pluie qui s'est transformée en neige dès que l'on a ouvert la porte ! C'était sympa. Une première pour moi, malgré mes milliers de kilomètres sur les chemins de Compostelle. Nous sommes tombés sur une halte/refuge à 4 km de notre arrivée avec tout le confort. On était ravis : café, pause casse-croûte et chaleur, la Trinité du pèlerin.

Ce soir, nous nous reposons dans un petit gîte sympatoche. G va se faire un petit plat fitness, moi... une pizza.


Samedi 25 février : Aumont-Aubrac (16 km)

G : Bonsoir, aujourd’hui encore une fois petite étape de 16 bornes, mais demain une plus grosse étape de 27 bornes sur le plateau d’Aubrac. (On espère ne pas se taper de la neige, sinon on va devoir passer par la route) Ce sera un changement radical de paysage. On prie pour qu’il ne neige pas trop.

Niveau nourriture, je mange bien : sandwich fromage/jambon le midi et omelette/lardons/patates/tomates.

En arrivant au gîte, j’ai vu une baignoire, ça faisait au moins 3-4 ans que je n'en avais pas vue et pris de bain et j’ai mis plus de temps à déboucher la baignoire que me relaxer (30 mn de galère). C’était sportif.


Nicolas : Petite étape magnifique sous un vent frais. C'est la première fois depuis le départ que je marche avec trois épaisseurs sur le dos. J'ai beaucoup aimé les paysages du jour. Avant d'arriver, nous avons longé une longue vallée aux mille nuances de vert dans une variété végétale remarquable. Le voyage continue de très bien se dérouler.

Ce soir, nous ne sommes que tous les deux dans un gîte en sortie d'Aumont-Aubrac. Nous avons joué au ping pong, j'ai perdu, et en ce moment même G dévore le tome 1 "Les fournis" de Bernard Werber. Le tome 2 est déjà commandé. On le récupèrera samedi à Decazeville, pendant notre jour de repos.


Dimanche 26 février : Nasbinals (27km)

G : Bonjour. J’espère que vous allez bien. Aujourd’hui, on s'est tapé 27 bornes. En début de journée, je me suis dit que ça allait être facile. Finalement, la météo nous a mis une grosse claque. Il y avait d'énormes bourrasques de vent gelé. C’était dur pour un frileux comme moi. J’étais complètement frigorifié, mais je me suis accroché et on a un peu tracé (départ 9h30 - arrivée 15h30/16h en comptant les pauses). Il y avait beaucoup de neige glacée et avec le vent, ma cheville a pris un peu chère; mais bon, on est des warriors, rien ne nous arrêtera, enfin sauf une grosse pluie.

Arrivé au gîte, gros soulagement et fierté d’avoir réussi cette première grosse étape. Nous sommes allés dans un beau resto avec Nicolas et on s’est bien régalé avec un bon burger maison. D’ailleurs, je remercie l’association Seuil pour ce bon repas et aussi Nicolas qui m’a fait cette belle proposition. Sur ce, bonne nuit et à demain.


Nicolas : Grosse étape pour clore notre première semaine. Le premier vrai test pour G . Le plateau d’Aubrac mais il a une réputation à tenir et il l’a tenue aujourd’hui. Un vent violent permanent et glacial. Il y a encore de nombreux passages où la neige gelée tapisse le chemin avec parfois 50 cm d’épaisseur. G a eu un passage difficile pendant la pause dej que l’on a écourté. Mais il a eu les ressources pour retrouver le moral. Le vent s’est calmé en fin d’étape car on descendait à flanc de colline. On a frôlé la pluie dans la toute dernière ligne droite. S’il neige beaucoup cette nuit, la descente vers Aubrac demain risque d'être technique. A suivre…


Lundi 27 février : Les Cambrassats (20 km)

G : Bonjour, aujourd’hui 20 bornes pour aller aux Cambrassats. Ce matin,, au réveil 5-10 cm de neige bien poudreuse. On a pas tenté le diable à marcher sur le chemin des montagnes, car il y avait des passages avec 20 cm de neige, voire plus. Du coup, on a marché sur la roche. Il y avait une belle vue, mais au bout d’une heure ou deux un vent glacial nous est arrivé sur la tronche. J’ai cru perdre la vue tellement c’était froid. Un autre marcheur avait tenté de passer par les montagnes et a vite fait demi-tour (c’est pas comme si on ne l’avait pas prévenu). Arrivé au gîte, c’était sympa, mais pas de chauffage. On fait avec. J’espère bien dormir.Sur ce, je vous souhaite bonne nuit.


Nicolas : Il est tombé 10 cm de neige pendant la nuit. C'est beau, mais c'est dangereux sur le chemin. On ne voit pas ce qui se cache sous la neige : un caillou rond, une souche, un trou. Les chaussures se mouillent rapidement et le risque de chute augmente. Notamment car sur cette portion, le chemin descend très fort. On a donc choisi de suivre la route départementale pour cette étape. Un peu moins glamour, mais plus sécurisant.

Après une pause sandwich au pied de la Sainte Vierge Marie à Saint Chély d'Aubrac et un café chaud au restaurant d'en face, on est parti pour la dernière ligne droite de l'étape sous un beau soleil et en tee shirt pour G ! Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas... Nous sommes descendus de plusieurs centaines de mètres d'altitude. Nous avons donc pu reprendre le GR 65 jusqu'au gîte du soir. Au moment où j'écris ces lignes, la propriétaire nous prépare une daube de sanglier. Le seul hic, c'est qu'il n'y a pas de chauffage dans la chambre. Si nous survivons à cette nuit, alors plus rien ne pourra nous arrêter.


Mardi 28 février : Espalion (20 km)

G : Aujourd’hui 20 bornes pour aller à Espalion. Températures diverses et mon corps n’a pas trop suivi. Je suis passé de tee-shirt à 3-4 pulls en quelques minutes. J’ai croisé un chat adorable avec plusieurs couleurs noir, blanc, orange. Je voulais le prendre, mais bon je me suis abstenu. Cette journée est passée assez vite et en plus on a triché sur le chemin, car Nicolas s’était fait mal. On a marché 1h30 en moins et on est donc arrivés assez tôt (16h); Arrivés au gîte, c’était sympa, mais très froid. En plus de ça, on est au 2ème étage et il n’y a pas d’ascenseur. On doit donc affronter mon pire ennemi…. les escaliers


Nicolas : Après un dernier café au pied de la cheminée, nous sommes partis vers Espalion. Nous avons commencé la traversée du Lot. Changement de décor. Nous avons profité d'une belle étape en forêt de châtaigniers, dont quelques-uns multi centenaires à n'en pas douter. Dès le début de l'étape, j'ai ressenti une douleur de plus en plus forte au-dessus de la cheville. Si bien que j'ai décidé d'écourter de quelques kilomètres l'étape du jour. Nous avons longé le Lot jusqu'à Espalion plutôt que de passer par les montagnes voisines. Il nous faut être bien à l'écoute de notre corps pour aller jusqu'à Saint Jacques-de-Compostelle. On part pour un marathon.


Mercredi 1er mars : Campuac (26 km)

G : Bonjour. Désolé hier, j’ai zappé le blog. On a eu une journée un peu plus difficile que les autres jours. 27 bornes à peu près, mais avec un chemin biscornu, montées, descentes, virages etc…. En début de journée, petite pause et Nicolas remarque qu’il n’a pas son chapelet (on était en train de marcher) et là, il me dit qu’il l’avait oublié à la pause qu’on venait de faire il y a 5/10 mn. Du coup, je pose mon sac, je cours tel un héros et au final, j’ai cherché pendant 20 mn et j’ai vu Nicolas, qui trouvait que j’étais long, arriver et qui le trouva en 2 mn (je me suis senti con pendant quelques minutes. Après cela, on a repris la marche et là on voit un chevreuil qui sautille tel un petit lapin. Après ça, nous sommes arrivés dans un village magnifique classé dans les plus beaux villages de France et dont j’ai oublié le nom. Vous ne m’en voudrez pas j‘espère.

Arrivés au gîte, nous étions épuisés et affamés. Nicolas a fait un crumble pomme-banane. Quand je l'ai goûté, je me suis étouffé (petit conseil, ne plus manger ses crumbles à l’avenir).


Nicolas : Déjà 10 étapes et presque 200 km parcourus ! Celle-ci, on l'a sentie passer. Beaucoup de dénivelés positifs et négatifs. On a les pieds “en compote”, mais je suis satisfait du traitement réservé à ma cheville, à coup de baume du tigre, d'huile essentielle de lavande et d'aspirine du Rhône. Je surélève aussi mon matelas au niveau des pieds pendant la nuit. C'est très efficace pour les douleurs. Je vous livre ici un des secrets pour un pèlerinage réussi.


Jeudi 2 mars : Conques (24 km)

G et Nicolas n’ont rien envoyé, étape facile, sous la neige.


Vendredi 3 mars : Decazeville (19 km)

G : Salutations. J’espère que vous allez bien. Aujourd’hui 19 bornes. On a commencé avec une grosse montée qui nous a mis dans le mal. Personnellement, je ne sentais plus mes mollets tellement ça tirait. Après on a marché en montée pendant 4-5 bornes et après du plat et de la descente. Le midi, le moment que j’attendais le plus, c’était tester les rations militaires et le mini réchaud de survie. C’était sympa et on a bien mangé. Arrivés au gîte, on a été bien accueillis. On a bien mangé (pot au feu). J’ai bien récupéré le 2ème tome du livre que je lis actuellement (“Les Fourmis” de Bernard Werber) . C’était comme si c’était un cadeau de Noël. Incroyable.


Nicolas . Énorme claque en sortant de Conques ! Ce n'est pas une montée, c'est l'enfer... Comme nous voulions visiter le magnifique trésor de Sainte Foy, nous avons quitté Conques plus tard que d'habitude, vers 10h30. J'ai donc, pour la deuxième fois, décidé de suivre la départementale pour gagner un peu de temps afin de pouvoir passer du temps avec Clémence, de l'équipe Seuil, qui a fait le déplacement pour nous rencontrer à Decazeville. Petite anecdote sympa, un frère de l'abbaye de Conques nous a donné une ration militaire chacun (suite à de très gros exercices dans le coin : 9000 hommes ! Bizarre...). On s'est donc retrouvé à midi, au pied d'une église, à l'abri du vent, avec nos ustensiles militaires pour chauffer notre plat. G a aimé ce moment. Pour ma part, j'avais déjà mangé "militaire" quand j'étais jeune Scout de France.


Samedi 4 mars : Decazeville - repos

G : Bonjour. Aujourd’hui jours de repos. Ça fait du bien de se reposer un peu. Nicolas s’est levé tôt pour aller à la messe, mais malheureusement pour lui, c’était pas la bonne église. Je l’ai donc rejoint. Après ça, nous sommes allés chercher des petites courses pour la marche. On s’est dirigé ensuite vers un kébab qui était classique, pas aussi bon que celui du Puy-en-Velay. Mais bon, ça fait l’affaire. Après, en début d’après-midi, je suis allé au cinéma voir Ant-Man et la guèpe. C’était un très beau film et assez drôle. Merci à Nicolas qui m’a payé un méga pops corns, c’est mon petit kiff que je voulais faire depuis un petit moment. Ah et aussi j’ai été mis à l’épreuve durant cette séance de ciné, ce que je craignais, le pire est arrivé. Les fameuses “personnes”, si on peut les considérer comme telles qui font des remarques à très haute voix et qui font un bruit encore plus désagréable qu’un moustique dans votre chambre à 2h du mat. qui mangent la bouche ouverte et qui parlent en même temps. Ça me dégoûte et m’énerve au plus haut point. Le pire c’est que ces êtres sont des adultes, ce qui démontre leur maturité et leur vie en communauté. J’avais vraiment envie de me retourner et de leur dire de se taire, car on a tous payé notre place et on a clairement pas envie d’entendre des gens parler fort et faire des remarques à chaque minute.


Nicolas : Journée tranquille dans une petite ville tranquille, mais sans charme particulier hormis sa belle et grande église, peut-être même une cathédrale.

Nous nous sommes baladés dans la ville, du magasin d'articles de sport, pour acheter une paire de chaussettes de rando (je voyage avec 2 paires seulement !), à la sandwicherie en passant par le cinéma. G est allé voir un film, je me suis abstenu. Au final, mon podomètre annonce presque 9 km parcourus dans la journée. Disons une demie étape pour un demi jour de repos. Tout va bien. On est prêts pour repartir. Mes douleurs ne sont que de vieux souvenirs. On verra demain. Qui vivra verra. Et qui vivra bien, verra bien.


Dimanche 5 mars : Figeac (25 km)

G : Bonsoir, aujourd’hui 25 bornes. Une montée moyenne et une bonne descente, sinon du plat. C’était tranquille, juste les épaules et le dos qui subissaient mon sac de 13 kg. Je sais que c’est pas beaucoup, mais à partir du moment où pendant toute mon enfance, les sacs me semblaient aussi lourds qu'une enclume, je me dis que 13 kg c’est beaucoup. Pas grand chose à dire aujourd’hui. Sauf peut-être une petite anecdote drôle. On marchait tranquillement et là Nicolas me demande d’attendre 5 mn pour changer de chaussettes et là, il s'assoit et boum ! Il se relève instantanément. Nicolas : “p…. cest quoi cette m….. ! Jen ai plein le derche”. Moi, j’étouffe de rire en lui disant que je le mettrai sur le blog et en lisant ça, il va sûrement me faire la remarque que prier pour que je ne finisse pas comme son derche. Il s’était assis sur des coquilles vides de châtaignes, celles avec les pics.


Nicolas : Le jour de repos a fait du bien. On est repartis contents et confiants. Cette étape a été encore une fois très agréable. Comme lors des deux premiers jours de marche, nous avons passé l'après-midi en tee shirt, lunettes de soleil sur le nez.

Ce midi, nous avons choisi un champ pour table de déjeuner et nous avons terminé les rations militaires. Ouf, du poids en moins sur les épaules.

Ce soir, en arrivant à Figeac, pour notre 13eme étape, G et moi nous sommes serrés la main, fatigués, mais satisfaits, comme chaque jour. C'est devenu notre rituel. Je suis heureux de voir G dévorer son deuxième livre. Demain on commande le tome 3 des " Fourmis" de Werber. Dans notre gîte du soir, j'ai trouvé un Paolo Coelho que je dévore aussi. Demain, grasse mat. Lever 9h, départ 10h.


Lundi 6 mars : Source d’Ussac (24 km)

G : Bonsoir, bonsoir. J’espère que vous allez bien. Moi, ça va. Aujourd’hui 25 bornes. 430 m de dénivelé mais sur toute l’étape, du coup s’est passé. Mes ampoules s’accumulent, mais je deviens un pro perceur d’ampoules. Pas très glamour, ça c’est sûr. En tous cas, mon livre l’est. Je le dévore avec plaisir. Je commence réellement à kiffer la lecture. Petite pensée à Nicolas qui m’a appris cette passion. Pensée aussi à Seuil qui m’a permis d’accéder à ce chemin magnifique qui ouvre les portes de mon âme et de mon cœur. J’arrive enfin à parler sans timidité avec des inconnus. Je me surpasse tous les jours avec mon sport quotidien etc… Je me sens vraiment bien et ça faisait longtemps que je n’avais pas ressenti un bien-être aussi pur et j’ai hâte de voir comment j’évolue pendant ce grand chemin; (Ce soir, pas de blague. Désolé d’avance. J’essaierai d’en faire demain car là j’avais pas d’inspiration).


Nicolas : Encore une grosse montée dès la sortie de la ville. Pour mettre en jambe, ça le fait. Pour cracher ses clopes, aussi.... Ça fait 13 jours que j'ai arrêté de fumer. G, 5 ou 6 jours. On tient. Journée plus difficile que la veille, mais très belle. Ce chemin depuis le Puy est vraiment magnifique. On se retrouve au milieu de nulle part, c'est très ressourçant.

Quand nous arrivons au gîte du soir, une ambiance très bucolique nous surprend. Le propriétaire a mis le paquet, c'est très charmant.


Mardi 7 mars : Limogne sur Quercy (27 km)

G : Bonsoir, bonsoir. Aujourd’hui 25 bornes. Encore 640m de dénivelé positif au total. Ce matin, le gîteur qui est fermier nous a montré ses chèvres et ses moutons. Ca sentait fort et les chèvres faisaient du bruit. Je m’imaginais que ce serait si fort. Au bout de 2h de marche, on “se tape” de la pluie. Le calvaire commence pour Nicolas et sa phobie des pieds mouillés. On avait un collègue aujourd’hui, Alexis. On l’avait déjà croisé à Aumont-Aubrac. Ils ont parlé pendant toute la marche pendant que je marchais tranquillement devant sous la pluie. On a fini un peu trempés, mais bon Saint Jacques sans pluie c’est pas un vrai Saint Jacques à ce qu’on dit. Demain, petite étape 15 bornes, on va pouvoir se reposer.

Nicolas : Ce matin, avant de partir, nous sommes allés visiter les brebis de Dominique, le patron du gîte. Je lui ai donné l'appareil et il ne l'a plus lâché. Grâce à lui on a une ou deux chouettes photos. Notamment une avec Alexis, le camarade parisien, avec lequel on a marché toute la journée. C'est la première fois que l'on marche avec quelqu'un. Ça change. Ce qui a changé aussi, c'est de marcher les 3/4 de l'étape sous la pluie. Dur dur. La pluie est clairement l'ennemi du marcheur. On était bien content de rentrer au chaud au gîte du soir.

G a marché sans rechigner. C'était sympa de le voir discuter avec Alexis devant moi. Ça lui fait un autre son de cloche.


Mercredi 8 mars : Couvent de Vaylats (15 km)

G : Bonsoir cher internaute. Aujourd’hui, petite étape de 15 km quasiment que du plat ... Ce matin, j’ai mangé du riz pas cuit. C’était une épreuve mentale. Je me suis cru dans Koh Lanta. Nous sommes repartis avec Alexis (il nous suit) avec Nicolas, ils ont parlé toute la journée encore une fois. On dirait qu’ils sont devenus inséparables. Nous avons commencé la marche sous la pluie, mais elle n’a pas duré et tant mieux d’ailleurs. Arrivés au gîte, nous n’avions pas de salle de bain. C'était super, mais Nicolas nous a sauvés en demandant un changement de chambre. Demain, nous allons à Cahors, une grande ville. J’espère trouver un endroit pour boxer; ce serait cool.


Nicolas : Départ sous la pluie aujourd'hui encore. L'étape du jour était plus facile que la veille. Moins de dénivelé et moins de pluie. Pourtant même si l'étape est plus courte, les derniers kilomètres sont pour moi, et beaucoup, toujours difficiles. Un genre de syndrome des 3 derniers kilomètres.

Aujourd'hui encore nous avons marché avec Alexis avec lequel j'ai de bonnes affinités intellectuelles. Nos conversations semblent ne pas intéresser G qui continue d'ouvrir la marche. Des fois, je voudrais lui (re)dire de lever plus la tête et d'être plus curieux. Il rate des trucs. Demain Cahors ! C'est fou, tranquillement, nous approchons du premier tiers de notre voyage...


Jeudi 9 mars : Cahors (25 km)

G : Bonsoir, bonsoir. Aujourd’hui à peu près 30 bornes car l’auberge où l’on dormait n’était pas dans le centre. Cette étape est passée super vite. On a un peu tracé. J’ai eu beaucoup moins de difficultés aujourd’hui que l’étape de 15 bornes d’hier. C’est étonnant. Sur le chemin, on a croisé un gros groupe de militaires avec des tanks etc…, des énormes canons. C’était impressionnant. Sur ce bon repos.


Nicolas : Nous sommes partis du couvent après un magnifique petit déjeuner dont le souvenir de ce pain frais me restera longtemps en mémoire.

Je vous ai parlé il y a quelques jours d'exercices militaires dans la région. Nous avons croisé énormément de militaires et de gros véhicules blindés. C'est tout de même une sensation étrange de voir tous ces militaires en action surtout en ce moment dans ce contexte international tendu. Au moment d'écrire ces lignes, je suis sur le toit terrasse de l'auberge de jeunesse de Cahors qui donne sur le magnifique pont de Valentré, vestige d'une époque révolue où nos compatriotes savaient bâtir de magnifiques monuments. Et bien ce pont est pris par l'armée française ! Au couvent, on nous a dit ce matin que l'exercice consistait à prendre Cahors. Bref, ça grouille de militaires. Pour finir sur ce sujet c'était sympa tout à l'heure de voir courir ces trois gamines d'une dizaine d'années pour aller faire un check aux soldats dans le centre-ville.

Dans l'après-midi on s'est amusé à refaire en arrière l'historique de nos étapes. G m'a impressionné. À ce jour, Il se rappelle de quasiment toutes nos étapes avec la petite anecdote qui va avec. Nous sommes à Cahors jusqu'à samedi matin. Demain, c'est le repos des guerriers.


Vendredi 10 mars : Cahors

G : Bonjour, bonjour. Aujourd’hui c’est le jour de repos. J’ai passé une nuit agitée. Le sommeil me rejette toujours, mais bon on fait avec. Ce matin en allant à la cuisine pour le petit déjeuner on entendait des bruits puissants de fusils d’assaut. On monte sur la terrasse et là on voit les militaires qui s’entraînent ou s’amusent avec des bombes à blanc et balles à blanc. Ils ont commencé vers 9h. Super le réveil. Moi qui pensais me faire réveiller par des coqs, c’est des fusils qui nous réveillent. En début d’après-midi, on a fait quelques bars pour boire de l'eau bien évidemment. Ce soir j’ai eu l’autorisation de faire un cours de boxe (kick boxing) à Cahors. J’étais super content et motivé, mais mes poumons de fumeur n’ont pas trop kiffé. J’étais à bout de souffle au bout de 5min, mais bon je me suis accroché au max. A la fin, on a fait des petits combats. C'était super cool et j’ai à moitié réussi à ne pas tomber de fatigue. Après ce bel entraînement, nous sommes allés au ciné voir un film de boxe, logique après un cours de boxe. C’est une passion à vrai dire. Enfin, bref on a regardé Creed III. C’était un bon film. Les combats étaient tellement bien faits que je n’arrivais pas à suivre. En sortant, grosse pluie. On s’est mis en mode militaire et on a couru jusqu’au gîte.


Samedi 11 mars : Lascabanes (24 km)

G : Bonsoir. Aujourd’hui réveil difficile avec la petite fatigue de la veille et certaines courbatures, mais bon c’est du mental. On se prépare et là il pleut dès le matin. On adore. On pouvait avoir meilleur début de marche. On se met en condition et on part sous la pluie. J’y vais en mode guerrier en t-shirt et j’affronte le temps. En 30 m à peine, on remarque des minis torrents d’eau et on a les chaussures trempées et pas que d’ailleurs. On continue, on fait une petite pause casse-croûte. On voit un bar dans le village. On voulait s’arrêter, on y va, c’est écrit “ouvert”, on se dit que ‘ouvert”, on va manger au chaud, c’est super et là …. uppercut pleine mâchoire “Salon de coiffure”. Le bar, juste derrière et sans aucun doute, il était fermé.

Le sort tombe sur ceux qui crient “victoire trop vite” et c’était bien le cas. Après cet instant mélancolique, nous repartons de plus belle. La pluie s’intensifie. Nicolas me conseille de mettre ma cape de pluie. Mais mon instinct de guerrier me dit : “bonhomme un jour (hier), bonhomme toujours” et je fonce avec mon t-shirt trempé et là… le drame se produit, la pluie a inondé des champs entiers ce qui a créé des lacs? des rivières etc… Nous devons trouver des alternatives certaines fois pour ne pas plonger dans ces eaux froides. On s’est créé des chemins et on avait qu’une chose en tête, rentrer dans un endroit chaud et prendre une grande douche chaude. Du coup plus motivé que jamais on…attendez, j’ai une crampe. J’ai trop écrit ce soir. La suite au prochain épisode.


Nicolas : Aye aye aye ! Dur dur, première journée de pluie. La pluie est vraiment l'ennemi du pèlerin de Compostelle. Il a tellement plu qu'il nous a fallu par moments enjamber des flaques qui ressemblaient à des torrents, des océans !

Normalement il n'y avait aucun gîte d'ouvert à l'étape du soir, mais une dame nous a gentiment ouvert son gîte à cause de la pluie et pour faire un geste pour l'association Seuil. Nous lui en sommes très reconnaissants car sans ça, il nous aurait fallu faire 9 km de plus et sous la pluie, 9 km se transforment en 13 !

Une autre difficulté aujourd'hui c'est que ce gîte n'est pas équipé d'une cuisine, nous allons donc devoir nous contenter d'un petit sandwich et grâce aux quelques "allume feu" militaires qu'il me reste nous allons pouvoir nous réchauffer quelques portions de nouilles asiatiques déshydratées que nous avons bien fait d'acheter ce matin au départ de Cahors.

Demain matin, nous partirons sans petit déjeuner et après 2h de marche, à Montcuq (le fameux village du sketch de Pierre Desproges), nous nous arrêterons pour nous restaurer.

Hier, pendant la journée de repos, G est allé faire une séance de kick boxing. Il s'est donné à fond. Je l'ai vu parler et rigoler avec les gars avec lesquels il se battait. Le coach était hyper sympa et nous a offert cette séance. Puis après le sport et une pluie battante, nous sommes allés au cinéma pour regarder un film de...boxe. En sortant du ciné de nouveau une pluie battante. Nous sommes rentrés à l'auberge en courant. Même pas mal ! Nous avons cassé la croûte à 23h30 grâce au colis envoyé par les parents de G. J'en profite ici pour les en remercier.


Dimanche 12 mars : Lauzerte (25 km

G : Bonjour. Aujourd’hui 23 bornes. Petite rosée matinale, des sentiers/chemins bien boueux et glissants. J’ai failli me casser la gueule plusieurs fois et dès le début j’ai trébuché dans une flaque d’eau, j’avais pas fait gaffe et au bout de quelques heures, j’ai enlevé ma chaussure et je vois deux grosses nouvelles ampoules, pas très grosses mais bien gonflées. Je me retrouve à avoir 3-4 ampoules par pied. Ca pique à chaque pas. Arrivés au gîte, on a recroisé des collègues qu’on avait rencontrés et ils sont plutôt sympas. Au moment du repas, Nicolas a mis de l’ambiance avec son fameux “humour”. On a tous bien rigolé. C’était vraiment sympa. Après le repas, j'ai enfin pu joindre ma copine et c’était le réconfort de la soirée. Je n’ai pas vu le temps passer au point où le téléphone n’est plus eu de crédit


Nicolas : Hier nous sommes arrivés au gîte très bien accueillis par la patronne. Nous n'avions pas prévu de demie-pension et nous avions gardé de quoi faire quelques sandwichs le soir. Malheureusement, il s'est avéré que la quantité de pain n'était pas assez conséquente. Pas de quoi nourrir deux guerriers de Compostelle. Si bien que nous sommes allés frapper chez le voisin pour lui acheter un bout de pain. Il m'a proposé de nous offrir quelques bouts de pain. J'ai insisté pour le payer, il a refusé. Je lui ai proposé de l'aide pour son bois, il a refusé et il s'est proposé de nous apporter le pain quelques minutes plus tard.

Le lendemain matin, en quittant le gîte, la propriétaire m'a fait un reproche très vigoureux au sujet de ce pain demandé au voisin. En effet, elle s'entend très mal avec eux et d'après elle, ils lui ont téléphoné pour se plaindre de nous et pour lui reprocher de mal faire son travail. C'est terrible d'être en plein milieu de la cambrousse au milieu de nulle part et de ne rien trouver de mieux à faire que de pourrir son voisin. Bref, j'ai ma conscience tranquille mais je vais tâcher de mettre un beau commentaire sur le site de la patronne pour compenser les médisances de sa voisine.

À part ça, journée sans pluie. Une journée sans pluie pour un pèlerin est une bonne journée. G a quelques ampoules depuis quasiment le début de sa marche. Pour ma part, j'en ai deux toutes petites au même endroit. Pour l'instant ça tient. La pluie de ces derniers jours a fait quelques dégâts. Mais à chaque jour suffit sa peine. On verra demain.


Lundi 13 mars : Moissac (17 km)

G : Bonsoir, bonsoir. Aujourd’hui 18 bornes. On est passé sur la départementale pour ne pas trop envenimer l’état de nos ampoules. Journée avec un grand soleil. Il faisait vraiment très chaud, enfin c’est ce que j’ai ressenti personnellement. En milieu de marche, Nicolas était devant, car on suivait le chemin que Google maps nous avait donné et il nous a fait passer par une forêt bien humide et boueuse. Google maps a craqué et on a dû faire du hors chemin. On a traversé une forêt pleine de ronces. C’était le parcours du combattant. On fera une petite prière aux jambes de Nicolas qui ont subi les ronces (car il était en short).

Arrivés au gîte, on était contents d’arriver et 30m après, gros orage et grosse pluie. On l’a évité de peu !


Nicolas : Aujourd'hui, nous avons écourté quelque peu cette étape à cause de nos ampoules. Nous dormons donc dans un gîte à 5 km de Moissac. Les ampoules, c'est terrible, c'est comme si à chaque pas un serpent vous mordait. Et aujourd'hui mon podomètre m'indique que le serpent m'a mordu 19622 fois ! Et pour G c'est 5 fois plus...

Nous sommes partis sous un soleil radieux et nous avons eu droit à une chaleur étouffante toute l'après-midi et l'orage a éclaté trois quart d'heure après notre arrivée au gîte. Plutôt chanceux aujourd'hui.

Nous avons donc suivi Google maps plutôt que le GR 65. Et nous avons eu une mauvaise surprise quand le GPS nous a planté au beau milieu d'une forêt dense. Les sentiers indiqués sur la carte étaient inexistants ! Nous avons donc traversé pendant 20 minutes une forêt épaisse de ronces et autres végétations piquantes sur une pente à 12 %. J'ai été très agréablement surpris de l'attitude de G qui n'a pas bronché et qui m'a fait confiance. Bon nombre de jeunes dans une "marche Seuil" auraient peut-être réagi différemment .

Nous avons eu hier soir, G et moi, une très bonne conversation. Après un mois passé ensemble, je crois que ça marche lui fait du bien. Il nous reste les deux tiers du parcours à faire.


Mardi 14 mars : Auvillar (25 km)

G : Bonsoir. Aujourd’hui 26 bornes, direction Auvillar. On s’est posé ce matin dans un petit café à Moissac. Tout se passait bien jusqu’à ce que je me casse la gueule, au ralenti, en plus de ça, j’étais sur une chaise et il y avait 4-5 marches d’escalier derrière moi qui descendaient et là “Bam” ! Je tombe. C’est la dégringolade. J’emporte même un verre dans ma chute, mais bon, plus de peur que de mal. Les trois pèlerins ou quatre en fait se sont bien foutus de ma gueule. Après, c’est vrai, que c’était bien drôle. Au bout d’une heure de marche, des énormes giboulées de pluie nous sont tombées dessus, on voit un bar d’ouvert, on fonce en courant car c’était vraiment violent la grosse pluie et le vent. On arrive dans un PMU, on est trempé de la tête au pied. On a eu un drôle d’accueil. Il nous a à moitié dégagé, mais bon, on reprend la marche. Encore une fois énorme pluie, mais constante cette fois-ci. Arrivés à Auvillar au gîte, grand ciel et soleil. C’était clairement de la provocation.


Nicolas : Je ne vais parler que de la météo aujourd'hui. La vie du pèlerin tourne autour de la météo. Aujourd'hui, nous avons pris cher.

Dès le matin un vent violent nous a mis les joues en feu. Pendant quelques heures ça a tenu mais dans l'après-midi une giboulée de mars nous a copieusement détrempés ! On a réussi à s'abriter dans un bar à Malause que l'on a rebaptisé Malaise pour l'occasion. On a, en effet, été accueillis disons de manière très froide dans le bar du village. Je comprends que deux pèlerins détrempés puissent crisper un peu le préposé au ménage. On s'est donc fait tout petit et on a même mis les claquettes pour aller aux toilettes pour essorer les chaussettes et le bas du pantalon pour diminuer le carnage pour la dernière heure et demie de marche.

Autre fait marquant de la journée : nous étions en terrasse quand les trois collègues que l'on a rencontrés régulièrement ces derniers jours nous ont rejoints. Un moment donné G a reculé sa chaise sans se rendre compte des deux ou trois marches placées à 40 cm de lui environ. Il s'est écroulé de tout son long sur la table plus bas et a cassé un verre. Il ne s'est pas fait mal et on a bien ri ! Il est tombé très lentement. On aurait dit un ralenti un peu à la Matrix, pour ceux qui ont la référence.

Après son anecdote sur la bogue de châtaigne sur laquelle je me suis assis, nous voici à un partout, balle au centre.

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