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Marche de Carxxx (suite et fin)

Dernière mise à jour : il y a 3 jours

Mercredi 5 mars : Lavacolla

 

C Aujourd’hui, la journée est difficile mais malgré ça je me lève et on va prendre le petit déjeuner dans un café pas très loin mais manque de chance, il y a un alcoolique bruyant, ça puait et j’étais très stressée car il y avait cette odeur qui me rappelait avant mes 4 ans. On a fini par sortir de cet endroit étouffant après que j’aie souhaité une bonne journée et que je lui aie fait un signe de courage pour qu’elle comprenne que je compatis que c'est dur 0 supporter ces zigotos.

A un moment, on voit Aiain derrière nous et on discute un peu, moi après, je décide de tracer, j’ai besoin de penser à rien, mais malgré tout, je m’arrête, je suis mal. Iain s’est arrêté à ce moment-là voyant que ça n'allait pas, Karine nous a rejoints. A ce moment, elle me rappelle que je lui avais dit que j’avais oublié de demander à Aian un mot écrit par lui. Après ça, on repart et sur le chemin on voit le stand de monsieur tortue et Anthony appelle Karine à ce moment-là, moi je commençais à m’énerver car j'avais l’impression qu’on me cachait des choses. Après ça, le négatif prend le dessus.

Je brûle tous mes projets et je suis énervée, triste, je me sens mise de côté, en fait, c’était une boucle infernale qui a duré un moment. Je laisse mes carnets sur le banc de l’arrêt de bus, je retourne dans l’autre sens du camino, je ne sais pas ce qui m’est arrivé. Je retrouve enfin le bon sens et sur mon chemin, un âne. Je passe du temps avec lui et c’est comme si tout cet amour que j'avais pour les animaux m'a permis de prendre le dessus sur le négatif. L’après-midi, je commence à regretter d’avoir laissé mes carnets et je voulais retourner les chercher et puis au bout de la deuxième fois, Karine me dit qu'elle les porte depuis 11 km avec les montées et que ça avait été lourd. Mon regard se fige et Karine m’explique après quand mon regard s’est figé, je l'ai regardée comme si j'allais lui sauter dessus. On parle pendant un moment de cette expression sur mon visage et on arrive sous la pluie, depuis midi il pleut.

 

Karine : Ce matin je me lève en me demandant dans quel état d’esprit je vais retrouver C… je lui laisse le temps d’émerger et je lui demande comment elle voit les choses : « on fait ce qui est prévu ». OK - direction le café du coin pour le petit déjeuner : la jeune fille au bar est gentille. Mais sur les 4 gars, un est déjà bien éméché (8h30…) : ça met C très mal à l’aise, lui rappelant de mauvais souvenirs. Elle stresse très fort : début de sidération.

Ce matin de marche va être un enchaînement de négativité à l’égard de tout : elle bien sûr, les autres pèlerins, l’après marche, même Iain le canadien qu’on recroise en sortant d’un village. Au lieu de se réjouir et de lui demander le petit mot qu’elle avait oublié de lui demander, elle se fait un film et fait une crise de jalousie…

Le seul positif de la matinée : une paire de boucles d’oreilles chez Pepo Tortuga et un « je suis tentée par ce projet d’après-marche mais j’ai peur »

L’appel d’Anthony et notre discussion tous les deux l’a crispée encore un peu plus : CRISE. Tout le négatif possible y passe : brûler ses pages de projets, laisser ses carnets sur le banc de l’arrêt de bus, se faire du mal… Après quelque temps, un déclic et un câlin avec un âne… on repart… toujours dans le négatif. Au déjeuner : à peine mieux. Mais elle commence à regretter ses carnets.

On repart : la bruine, les montées ; l’humeur s’améliore très lentement. Jusqu’à l’arrivée en bout de piste de l’aéroport de Santiago (sérieux, c’est là que passe le Camino 🤣) : elle est sur le point de repartir faire 11km pour récupérer ses carnets… Quand elle decide de vraiment faire demi-tour : je sors du bois ; ça fait 11km que je me porte ses carnets et je les sens - je vois son regard changer comme lors de sa crise de fin de matinée alors que c’est une bonne nouvelle. Je lui demande si elle peut m’exprimer ce qu’elle a ressenti et on en discute. C’est la première fois qu’elle a ce retour sur son changement de physionomie en période de stress (même plutôt positif).

Arrivée à l’auberge : pour le coup on est loin d’être les seules - tout se passe bien : douche et puis appel à Yvon pour que C puisse poser ses questions sur le projet d’après marche et qu’on puisse échanger avec Mxxx qui a expérimenté l’endroit pendant plusieurs mois.

J’envoie des messages à Jorge et Gaël que nous allons retrouver demain à Santiago ; car demain c’est le grand jour - les 10 derniers km !

 

Jeudi 6 mars : Santiago

 

C : Aujourd’hui, c’est le grand jour où on arrive à Santiago. Bien sûr, on a eu le droit à de la pluie comme compagnon de marche. Au début pour moi c’était une journée comme les autres mais au fur et à mesure qu'on se rapprochait de Santiago, après plein de montées, j’ai réalisé ce qu’on avait fait depuis trois mois. En arrivant, je me mets à pleurer et je demande à Karine “on a vraiment fait tout ça ?” et elle me répond “oui” comme si elle était soulagée que je m’en rende enfin compte. Petit moment d'émotion pour nous deux et de surprise. Jorge nous attendait à un bar sur le camino, c’était impossible de nous louper avec nos ponchos en plus (le mien est orange). On se prend dans les bras, ce sont les retrouvailles. On prend un café avant d’aller à la cathédrale et après on décide de fêter notre victoire en criant deux fois sur la grande place. Un groupe de touristes qui était pas loin se met à nous applaudir en nous disant “bravo”. Durant ce moment, c’était vraiment émouvant pour moi. On va chercher nos certificats pour le camino et à ce moment, je rencontre une dame américaine qui était émue par rapport à mon parcours que j'avais fait à mon âge. Elle m’a dit plein de choses qui m’ont tellement émue, nous nous sommes mises à pleurer. C’était vraiment une chance de l’avoir rencontrée car je n’ai pas eu besoin de raconter mon chemin, elle avait déjà vu en moi que j’étais une battante. Après lui avoir fait un gros câlin, nous sommes parties en direction du restaurant qui fait partie de l’hôtel où dort Jorge. Un moment super agréable où Jorge nous parle de notre flèche qui nous guide. Il nous a offert une borne de camino miniature, c’est très symbolique à mes yeux. On va ensuite voir le portail de  la gloire car  Jorge nous avait réservé des billets pour Karine et moi. J’ai beaucoup aimé ce moment, les histoires et les personnages qui étaient représentés. On va ensuite voir l’intérieur du monastère avec Jorge, j’ai adoré ! C’est le moment le plus dur de la journée, c'est la séparation avec Jorge. A ce moment, on voit Gaël passer et Karine se met à discuter avec lui. Moi, je décide de courir pour rattraper Jorge, je n’avais pas pu lui exprimer à quel point il a été important pour moi. On parle un moment et cette fois, c’est pour de bon qu’on ne se reverrait plus. J’étais très triste. Je retourne voir Karine et Gaël et on s’assoit sur un banc et là il y a le prénom de Thomas qui apparaît dans la discussion. Je suis partie m’éloigner un peu d’eux. J’étais pas remise de la façon dont il s’était encore enfui. On retourne à l’hôtel et je suis très mal. Je finis par aller mieux et plus tard on rejoint Gaël et son ami pour aller manger. J'ai eu mes parents au téléphone pour leur annoncer que j'étais arrivée. C’est au tour des adieux avec Gaël et son ami. Il y a eu beaucoup d'adieux pour moi aujourd’hui. C’était une journée pleine d'émotions.

 

Karine :  En se levant C me demande : on va à Santiago aujourd’hui ? Elle se sent concernée 😁

Le temps n’est pas avec nous : au moment du départ il se remet à pleuvoir et on doit mettre les « chamo-ponchos ». Mais rien ne nous arrête ni n’attaque notre sérénité : sans aller très vite on trace. On avait annoncé à notre « comité d’accueil » qu’on arriverait vers 12h. On est en avance, alors on en profite pour faire un stop dans un café : C apprécie de plus en plus 👍. A 1km de la cathédrale, séquence émotion : C se met à pleurer, à réaliser qu’on est au bout, qu’on est Santiago, plus de 1500km, quelque chose d’unique… 25 mètres plus loin Jorge nous attend en nous guettant de la terrasse d’un café : là il ne pouvait pas nous louper ça fait chaud au cœur 🤗🤗🤗 on va faire le dernier km avec lui. Sans nous prévenir il nous filme entrant sur la place de la cathédrale, photos, émotions… réalise-t-on vraiment ? Célébrations, au point de se faire remarquer par un groupe de touristes espagnols qui veulent en savoir plus - Jorge leur explique que nous sommes partis le 20/12 du Puy en Velay… nous sommes devenues des stars (ou des mascottes 🤣). Jorge nous accompagne pour le rituel d’arrivée des pèlerins : le bureau des Compostela, l’église Saint-François d’Assise, le Portail de la Gloire et la Cathédrale elle-même avec le Tombeau de l'Apôtre. Je me sens pour nous deux privilégiées de pouvoir faire ce « rituel » avec Jorge qui a fait tant de chemins et qui s’est pris d’affection pour C. Jorge lui a donné un petit ange à O Cebreiro ; C a décidé de lui donner la belle coquille décorée de l’Accueil Saint-François du Puy, qui a fait tout le Chemin avec elle 😭 C’est beau ; je dis à C que je ne sais pas si j’aurais réussi à faire pareil.

Vient le moment de la séparation ; C veut faire ça bien, elle prend le temps… et c’est le moment précis où Gaël passe à côté de la cathédrale 🤔 on discute, de la fin du Chemin, de ce qu’il a fait à Muxia et Fisterra.., et on prévoit de dîner ensemble le soir avec son ami Walid, rencontre du Chemin. La soirée va être mouvementée mais sera une bonne soirée qui vient conclure une magnifique journée bien chargée. Au moment de me coucher, je n’ai toujours pas réalisé 🙃…

 

Vendredi 7 mars : Santiago

 

C : Aujourd’hui j’ai bien dormi comme c'est la journée de repos.  On prend notre petit déjeuner dans un endroit fort sympathique où j’ai mangé deux parts de gâteau. On va voir ensuite si Yves Rocher peut nous prendre un rendez-vous pour aujourd'hui et effectivement il y a une place pour moi dans 1h même, alors on va déposer nos sacs dans l’hospederia où ce soir on dormira. Un très bon moment, très intéressant pour mon futur métier de socio-esthéticienne. On a ensuite eu un appel de M qui a déjà été dans la communauté où l’on m'a proposé que j’aille. Beaucoup de réponses aux questions que je me posais. L’après-midi, je suis gaga d’un endroit où ils font des pizzas que j'adore. D'ailleurs, on y retournera le soir. L’après-midi, je m’occupe de chercher des infos sur ma formation. Le soir, on mange à nouveau la même pizza et je n'arrive pas à demander le nom des chansons qui passent à Karine. La nuit, j’entends l'orage, difficile de m’endormir.

 

Karine : Repos et bien être : c’est le programme pas très ambitieux d’aujourd’hui. Ça commence par un petit déjeuner dans un mini-salon de thé très cosy à côté de la pension. La dame est très gentille, les produits bons et super sains, la musique à notre goût. C’est après que ça se complique car plusieurs appels pour l’après marche de C sont prévus, dont son éducateur. Grosse source de stress pour C qui a l’impression que ça tourne en rond, que c’est bien flou et que les différentes parties prenantes ne se parlent pas au mieux (voire que certains ne sont pas très « francs du collier »).

Ça prend du temps, la tension monte chez C mais avec 1/4h de sieste elle se remet la tête à l’endroit : c’est super. Une belle évolution de la marche.

Prochaine étape, RV chez Yves Rocher pour un peu de remise en état ! Et c’est très important pour C car elle commence une formation d’esthéticienne et n’a jamais pu expérimenter d’aller dans un institut comme cliente. Elle est ravie ; la dame qui s’est occupée d’elle est super pro, elle l’observe faire, et malgré la barrière de la langue le courant est passé 🤗

On se retrouve dans notre nouvel « abri » pour une nuit : l’ancien couvent au-dessus de la cathédrale. On a trouvé une chambre pas trop chère dans la partie Albergue et on peut profiter du cadre magnifique et des services ; par temps de pluie c’est top 👍 

Très important, on a appelé Mxxx pour qu’elle puisse expliquer son expérience de quelques mois dans la communauté proposée par Yvon Rontard, dans laquelle C pourrait passer quelques semaines de transition. C est attentive. La proposition transitoire de l’ANRS/ASE ne lui convient pas ; pour autant il faut prendre une décision de manière posée et recueillir le maximum d’informations.

Après toutes ces activités (limite « agenda de ministre » 🤣) le reste de l’après-midi et la soirée sont calmes; dans le désordre : C est devenue « gaga » d’une pizzeria au point de manger la même pizza à 2 repas de suite ; et puis elle se projette à la rentrée sur une formation d’esthéticienne en alternance cette fois (grosse évolution depuis 2 mois et plus qu’on en parle 😁😁😁) et a commencé à faire des recherches pour une école.

Retour dans notre 4e étage du couvent : tout serait parfait pour C si l’orage n’avait pas éclaté avant qu’elle ne s’endorme. Elle n’a pas aimé… Moi j’avais les bouchons d’oreilles : rien vu, rien entendu 🤪

 

Samedi 8 mars : Muxia

 

C : Aujourd’hui, on se lève plus tard pour prendre le petit déjeuner plus tard car c’est un buffet comme un brunch. On va ensuite dehors pour   chercher des timbres et des cartes postales. On a réussi à trouver un moment où il ne pleuvait pas trop pour y aller. L’après-midi, je continue mes recherches pour la formation de l’année prochaine. Pendant ce temps, Karine est allée prendre l’air. A 16h on est parti pour aller en direction du bus qu’on va prendre pour Muxia. J’étais très mal en arrivant à la gare. J’étais en train de sombrer. Quand le bus arrive, je dis au dernier moment à Karine que je ne me sens pas bien dans le bus et va chercher ses écouteurs.

Durant le trajet, c’est musique pour moi, j’en ai besoin. Muxia c'est magnifique. En arrivant à l’albergue, je dépose mes affaires, on fait des courses après 15 mn de sieste pour moi. Après ben on mange hein !

 

Karine  : Hier était censé être le jour de repos… dans les faits c’est plutôt aujourd’hui qu’on a trainaillé ; d’autant qu’avec le temps à la pluie toute la journée c’est plus compliqué de sortir. Entre la grasse matinée, le petit déjeuner buffet à 10h et l’heure limite de check-out large, on a évacué la chambre à 12h 😅 C s’était déjà mise sur ses recherches de formation en alternance ; moi j’étais plutôt en mode « vasouiller » et ça ne me réussit pas trop.

Opération cartes postales pour C et pour moi ! Et opérations timbres pour aller avec : c’est devenu hors de prix, pareil qu’en France avec La Poste ! Retour à l’Hospederia : j’écris mes cartes, C reprend ses recherches.

Je repars car j’ai vraiment de besoin de bouger et je sens que j’ai besoin de me retrouver dans la cathédrale. J’y passe un peu de temps, je refais le rituel d’arrivée des pèlerins (et des touristes…) quand je rejoins C je suis à nouveau en forme.

A 17h notre bus pour Muxia nous attend : trajet jusqu’à la gare routière. C est bien… mais ça va se gâter : elle branche la conversation sur la décision qu’elle doit prendre la semaine prochaine sur son hébergement transitoire post-marche. Dans sa tête elle a pris sa décision ; je fais l’avocat du diable pour m’assurer d’à quel point c’est réfléchi et qu’elle a pris le maximum de choses en considération… à peine arrivées à la gare c’est à nouveau la crise… 🥵 pas très longtemps, pas trop forte intensité mais j’ai quand même vu le moment où on elle n’allait pas monter dans le bus 😅. Humeur maussade durant le trajet et puis montagnes russes le reste de la soirée. Le meilleur : elle est super contente de voir la mer et les mouettes d’autant qu’il y a un rayon de soleil quand on arrive ; elle est contente de faire son blog sur notre arrivée à Santiago… Mais c’est aussi des ruminations, faire la tronche à la moindre contrariété… Demain est un autre jour : si le temps (vent et pluie) le permet, il y a de quoi marcher. Nous avons reconnu toutes les deux que l’inactivité d’aujourd’hui ne nous réussissait pas.

 

Dimanche 9 mars : Muxia

 

C : On s’est levées à 8h45 pour être prêtes à laisser la chambre avant 11h. On va ensuite voir le sanctuaire de la Vierge. On y passe quand même un petit moment et ensuite je finis par demander “tu as prévu quoi pour le repas ?”. A midi, on mange des sandwichs faits maison par un restaurant et on décide que le repas du soir sera au même endroit. L’après-midi, on va à la plage et pour traverser un chemin, je décide d'y aller pieds nus alors que Karine passe sur un tronc d'arbre. Je fais de la pêche aux coquillages tandis que Karine profite de la mer. On finit par rentrer et moi lire des webtoons me manquent. Karine retourne au sanctuaire, je suis très énervée et elle part faire un tour. Moi, je décide de me maquiller et puis je sens dans ma poche le petit ange que Jorge m’a offert. Je pars en courant de l’auberge pour me souvenir des endroits où passe le chemin, je me remémore en parlant fort de toutes nos discussions. Je tombe, je m’en fiche, je veux la voir. Je suis essoufflée, je m’en fiche, le plus important c’est que je la voie. J’arrive enfin après être tombée deux fois voire 3 et j’arrive au sanctuaire et là je la vois assise et je la prends dans mes bras. Après quelques secondes, elle a compris que c'était moi qui étais en train de lui faire un câlin par derrière. Mon cœur refusait de la laisser partir car en réalité, je voulais profiter des derniers jours à ses côtés.  La fin de la journée est tranquille après un beau coucher de soleil.

 

Karine :  On a beau se lever plus tard, je n’en finis plus d’entendre « je suis fatiguée 😪 «. Je crois que si C pouvait roupiller toute la journée elle le ferait ; la routine de la marche n’est plus là pour la tenir. Mais aujourd’hui il y a de quoi se promener alors GO, pas d’excuse ! Ce matin : le sanctuaire de (la barque de) la Vierge et cet après-midi un bout de promenade le long de la mer et les plages sur le Chemin, entre les gouttes.

Autour du sanctuaire, la mer est houleuse, les vagues claquent sur les rochers : c’est fascinant à regarder. L’atmosphère de ND de la Barque avant la messe dominicale est apaisante. À l’heure de la messe on s’installe sur les rochers regarder la mer se fracasser devant nous, avec le son de la messe en haut-parleur. Je me sens à ma place et en communion. Comme dirait Jorge : « ça s’appelle l’intensité » 🤗🤗🤗 je ne l’aurais pas verbalisé comme ça… mais tout y est !

C a fini par m’extraire d’où j’étais partie… pour aller explorer les alentours du phare. C’est là que j’entends « T’as prévu quoi pour le repas ? ». J’ai failli lui répondre : et toi ??? Je me suis contentée de lui demander : « c'est-à-dire ? » C a compris le message. On prend notre temps et on retourne dans le village.

Un bon sandwich et une bière ambrée sans alcool (enfin une bière sans alcool qui n’a pas « le goût de liquide vaisselle » selon C 🥵) et on est prêtes à repartir.

Sous réserve de la dernière préoccupation de C du moment : plus inquiète d’avoir une mobicarte après la marche que de savoir quelle solution transitoire d’hébergement. La raison de fond se comprend : rester en contact avec ses quelques amis ; se précipiter sur la logistique de l’achat, c’est un peu mettre la charrue avant les bœufs.

On repart marcher le long de la mer jusqu’à la plage de Lourido. On est les seules : je m’assois pour profiter de la mer et C fait une provision de coquillages pour son album photos de la marche.

Retour à la pension, thé vert, laverie automatique et DILEMNE : je lui ai dit que j’allais voir le coucher de soleil (éventuel) au sanctuaire et je lui ai laissé la liberté de faire ce qu’elle veut (venir avec moi, sieste, regarder le coucher le soleil sur un banc devant la pension…). Finalement elle décide de ne pas m’accompagner mais début de crise ! Je la laisse dans la chambre - en donnant à la dame de la pension mon numéro au cas où. Je fais tamponner nos crédentiales, je profite du sanctuaire : dehors, dedans… et une petite 1/2h plus tard je sens une bombe me sauter dessus : C a décidé de me retrouver : elle a cavalé dans le sentier côtier et est arrivée à destination malgré son sens de l’orientation cataclysmique. Bravo 👏 elle a pris une décision et s’est lancée plutôt que de se lamenter !

Le coucher de soleil a finalement été au RV et on s’est lâchées sur les photos.

On a tranquillement fini la soirée dans un café du port ; sur le chemin C était d’humeur à discuter : Du niveau de stress que lui suscite cette décision à prendre, de la différence qu’elle fait maintenant dans son corps en fonction des émotions qu’elle ressent, de souvenirs d’enfance, de la relation avec moi qu’elle ne veut pas casser comme les autres… 🤗


Lundi 10 mars : Fisterra

 

C : Aujourd’hui, on était prêtes à 10h et on décide de retourner au sanctuaire pour la dernière fois et on réussit à monter le promontoire en trouvant un chemin pour y accéder. On va ensuite prendre le bus direction Fisterra. En arrivant, je suis épuisée, j’ai besoin de faire une sieste. A 15h, on va manger dans un endroit où la serveuse flirtait avec son petit copain. Je découvre la vraie glace à la pistache. On va ensuite au phare et là j’avais constamment peur que Karine tombe à la mer. Je trouve un escargot et au retour pendant 30 mn, je m’occupe de lui en parlant en même temps à Karine de l’escargot. Je lui trouve un bel endroit pour sa petite vie tranquille. En rentrant, je me renseigne sur les animaux. On a mangé dans un endroit tranquille.

 

Karine  : C’est de plus en plus compliqué pour C d’être prête et de se motiver à quelque chose… pour autant dans l’heure et demi disponible avant d’aller prendre le bus, C est motivée pour retourner au sanctuaire, cet endroit magique qui nous hypnotise. Cerise sur le gâteau, nous montons sur le promontoire qui domine la ville et le sanctuaire : plaisir. En retournant à la pension, échange sur la mémoire de poisson rouge de C, dont elle trouve qu’elle s’est dégradée, et sur son sens de l’orientation cataclysmique. Hier en « me courant après » ça a bien imprimé ; on converge sur le fait qu’elle n’est pas concentrée sur les événements donc ne s’en rappelle pas ou ne s’y retrouve pas.

Voyage en bus morose, arrivée à l’appartement encore plus : C est épuisée, sans doute plus mentalement que physiquement. Je la laisse faire une petite sieste avant d’aller manger et surtout d’aller au phare « du bout du monde », celui de la « fin des terres », au bout du cap. Le temps est bruineux (voire pluvieux) mais ça le fait; C est d’humeur à parler et confier des souvenirs (enfance, famille…). On retrouve au Phare la pèlerine américaine de 18 ans qui était à notre pension hier : petite discussion sous le crachin.

C est aussi d’humeur à faire copain/copain avec un escargot et à parler avec lui et de lui pendant plus d’une 1/2h avant de le rendre à son habitat naturel 😁

Retour à l’appartement, besoin de calme et de se replonger dans les animaux d’une manière ou d’une autre.

Fisterra est définitivement moins envoûtante que Muxia - ça tombe bien demain on part à Ourense et ses sources chaudes : C attend avec impatience.





                          L'Etat finance chaque marche à hauteur de 80 %.

                                        20 % provient de vos dons

                                                             Chaque don compte

                                                                                       (et vous serez défiscalisés) !



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