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Marche de Aurxxx

Marche de Aurxxx accompagné par Joan


Dimanche 7 mai : Mézières sur Couesnon (stage de préparation à la marche)

A : Buna Ziua (bonjour, en roumain). Je me présente, je m’appelle A. Je suis itinérant de la marche de Seuil. Je suis un jeune homme de 14 ans, très gentil qui n’aime pas de prendre la tête. Je vais faire un long voyage qui passera par toute l’Espagne qui partira de Cahors et qui finira à Saint Jacques de Compostelle. Je vais être accompagné par Joan, un monsieur très sympa. Il est un peu comme moi à quelques détails près. Il est blond, je suis brun, il est plus grand que moi et il est adepte de la marche.

Pour l'instant, nous avons effectué trois balades. La première avec Anthony, Joan et moi. Nous avons visité les alentours. Ils m’ont appris 2-3 trucs sur les arbres, leurs feuilles et m’ont fait partager leur kiff de la marche.

Anthony c’est un père de famille qui s’occupe de nous équiper, même si c’est Clémence qui s’en est occupée, ce sont à eux que nous devons donner les infos où nous sommes localisés. Clémence c’est une femme, ancienne accompagnante comme Anthony, qui nous a amené au gîte où nous sommes depuis Paris, qui m’a acheté tout mon matériel et qui m’a donné l’envie d'écrire le blog.

Hier, Joan et moi, nous avons marché dans un (GR) , grandes randonnées. On a parcouru 15 km. Je ne me rendais pas compte que parcourir 15 km était si éprouvant.

Aujourd’hui, Clémence. Joan et moi avons pique-niqué au bord d’une rivière, ensuite nous avons parcouru une vingtaine de kilomètres avec nos sacs pour me rendre compte du poids. C’était une petite expérience qui me forçait à me pousser jusqu'au bout. A la fin de cette marche, Clémence et moi nous nous sommes baignés dans l’eau froide et nous avons croisé Anthony avec son fils.

Pendant ce stage de trois jours, j’ai rencontré « une fille » avec « des cheveux » d’un noir très profond. « Cette fille » s’appelle Gaïa. C’est la chienne de Clémence, une créature incroyable qui a déjà voyagé, en tous cas plus que moi.

Demain, on part à Cahors en train, le train décolle à 7h41. Nous avons 9h de train, cela va être fatiguant. J’ai peur car c’est le début de la marche.

Je vis loin de ma famille, en tous cas c’est ce qui va être le plus dur. J’espère ne pas abandonner pendant la marche, de toute façon, ce sera la volonté qui paiera.


Joan : Bonjour. Je m’appelle Joan et serai pour trois mois l’accompagnant Seuil de A. Me voilà depuis trois jours qui correspondent à un stage d’introduction et de formation, plongé dans cette aventure qui s’annonce riche humainement. Plein de projets et d’intentions se profilent. A possède un potentiel créatif et artistique et une curiosité incroyable. Dès le premier jour au gîte, A a interprété un dessin, le rideau de sa chambre avec un regard poétique.

En marche, nous avons commencé à nous poser des questions sur les arbres qui nous entourent. Qui sont-ils ? Quel âge ont-ils ? Nous tâcherons de vous faire partager, au long de cette aventure unique, nos découvertes et émerveillements. Mais la route ne sera pas lisse et certaines épreuves physiques, relationnelles, mentales nous attendent. J’espère que tous les deux et avec le soutien dévoué de toute l'équipe, nous composerons un séjour plein de souvenirs, instructif et bénéfique pour A. Demain, nous partons, direction Cahors.


Lundi 8 mai : Cahors

A : Ce matin, nous nous sommes réveillés à 5h30. Clémence nous a amené à la gare de Rennes. Le réveil était vraiment difficile. Arrivé à Rennes, nous avons rejoint Paul, le directeur de l’Association Seuil. Nous sommes donc allés ensemble à l’embarquement et pris une photo en face d’une station. Ensuite, arrivé dans le train, j’ai pu me reposer le temps du trajet. Le train partait directement de Paris Montparnasse et a duré 2h05. Arrivé à la gare, nous avons pris le temps de manger. Pendant l’attente de 2h, j’ai eu le temps de dessiner deux cavaliers d'échecs. Nous avons pu admirer la gigantesque tour Montparnasse et sommes faits aborder par une association d'aide humanitaire.

Nous sommes montés dans le second train. J’ai repris le temps de faire une sieste. Arrivés à Bordeaux à 14h15. Nous avons directement pris le troisième train, un TER. Dans celui-ci, j’ai pu saisir le portrait d’une petite fille en face de moi. Elle avait les cheveux bouclés, mais bouclés d’or.

Ensuite notre duo est arrivé à Montauban avec une correspondance de 58 mn, les minutes les plus longues de ma vie dans une gare au fin fond de la campagne. Et pour notre dernier trajet, rien ne valait mieux qu’une micro sieste pour ne pas changer d’habitude. Arrivé à Cahors, la chaleur nous faisait cuire sur place. Nous n’avons eu aucune difficulté à trouver l’auberge et de s’y installer.

Ensuite, mon compagnon de marche et moi sommes partis faire des courses. Rentrés au gîte, nous avons fait la rencontre d’un algérien texan, un homme assez bavard mais super sympathique avec qui nous avons partagé le repas du soir. Ensuite, rentré dans la chambre, j’ai pu appeler ma mère. Elle était surprise de m’avoir au téléphone et heureuse d’avoir de mes nouvelles, tout comme moi j’étais heureux d’avoir les siennes et maintenant que nous avons écrit la première journée du blog, partons nous coucher après cette grosse journée. Demain, nous passerons le pont Valentré.


Joan : Réveil matinal ce matin à 5h30. Nous quittons le gîte dans lequel s’est déroulée la préparation du périple. Pliage des draps au carré à l’initiative de A. Ainsi, nous rendons les lieux accueillants pour les prochains visiteurs. La journée sera passée quasi intégralement dans le train. Le défilé des paysages nous berce. En attendant d’éprouver nos semelles sur les chemins, ce sont nos mines de crayon que nous usons sur le papier, dans un calme studieux. Nous nous amusons à tirer discrètement le portrait de nos voisins. A m’initie également au jeu du tarot à deux. Cela promet de belles parties. Puis c’est l’arrivée ! Nous pouvons libérer nos jambes d’une irrésistible envie de les dégourdir. La chaleur est saisissante, cela sent le sud. Nous prenons nos quartiers dans une sympathique auberge de jeunesse offrant une vue imprenable sur le Lot et son typique pont médiéval qui l’enjambe. Nous le contemplons une dernière fois avant d'aller nous coucher en imaginant que demain ce sera la porte du début de cette marche de trois mois.


Mardi 9 mai : Lascabanes

A : Après cette nuit passée à Cahors, nous nous dirigeons vers Lascabanes. Joan et moi avons fait un réveil musculaire et passé le pont de Valentré. Ce magnifique édifice est un pont classé patrimoine de l’Unesco datant du 13ème siècle. Suite à ce pont, se dresse une colline rocheuse que nous avons franchie. Sur cette colline, nous avons pu admirer Valentré et sur ce chemin, nous avons rencontré Christophe, un pèlerin qui fera également Saint-Jacques-de-Compostelle.

Sur ces trois premières heures, le rythme de la marche commencé lentement a augmenté. Nous avons eu de la chance car le temps a commencé à se détériorer seulement à la pause du midi. Arrivé à Labastide Marnhac, nous avons décidé de boire un coup. Coïncidence, tous les autres pèlerins ont fait le même choix. Joan et moi avons eu l’occasion de nous présenter et de sociabiliser. Nous avons voulu nous affronter au baby-foot, malheureusement il a triché et j’ai donc perdu.

Suite à cela, nous nous sommes remplis la panse et repris la marche. A ce moment-là, le rythme de la marche n’a fait que d’accélérer. J’ai réussi à me surpasser comme jamais. Ensuite, nous avons rencontré Jean-Pierre. C’est un pèlerin qui n’ira seulement qu’à la frontière espagnole.

Arrivé à Lascabanes, j’avais déjà de nombreuses courbatures comme Joan. Nous avons pris la route, direction le monastère où nous sommes. Un panneau nous a induits en erreur et après avoir monté une colline sous la pluie, Joan a remarqué que son sac prenait l’eau. Il commençait à se “vénère” mais cela ne l’a pas empêché d’avancer. Malheureusement, le panneau qui nous avait induits en erreur nous a fait redescendre la colline. Quel enfer. J’ai mal. Joan a le sac et les habits trempés, le pire moment de la journée.

En bas, un monsieur nous a pris en stop et nous a remontés la colline. Arrivés au Monastère on nous propose d’aller à la messe et j’ai dit que je voulais y aller. Arrivé à l’église, Jean-Pierre et Christophe y étaient, le prêtre m’a mis une feinte sur le corps du Saint Esprit et il m’a expliqué que je devais pratiquer pour manger le pain. Ensuite, nous sommes rentrés et avons dîné avec tout le monde, je finis ma dernière cigarette de la journée, j'écris le blog et allons nous coucher.


Joan : La journée a commencé par un petit déjeuner de champions et sans cigarette du matin pour A, à son initiative, afin d’affronter sereinement la première côte.

Première mise en jambes, donc une fois passé le pont de Valentré, nous montons un escarpement rocheux, puis la route se poursuit sur un agréable chemin.

Les premières rencontres avec des pèlerins se profilent. Nous rencontrons Christophe et d’autres avec qui on fait connaissance. Tous sont unanimes, ils sont admiratifs qu’à son âge, A entreprenne le pèlerinage de Saint Jacques.

Le magnifique ciel bleu de la veille s’est changé en temps nuageux et menaçant. Les premières pluies arrivent juste avant que nous nous réfugions dans un café/restaurant chaleureux et littéralement pris d’assaut par les marcheurs à Labastide Marnhac. Nous avons pu apprécier une boisson chaude, pique-niquer et même jouer au baby-foot.

La reprise est un branle-bas de combat pour être prêts à partir sous un déluge.

Nous partons malgré tout avec le moral. A prend avec philosophie cette épreuve. Nous tentons d’appliquer une technique de respiration apprise durant le séjour en Bretagne afin de mieux oxygéner nos muscles. Elle a également l’avantage de détourner l’esprit du fait que nous sommes trempés. Les pieds glissent et la boue colle, mais nous avançons à un bon rythme.

Puis c’est l’arrivée à l’étape de Lascabanes. Notre gîte qui, cette nuit, sera un hospitalet, est un peu plus loin encore à l’écart du GR. Dernière ligne droite. Les pieds de A font ressentir leur envie d’arriver vite. Nous prenons donc un raccourci qui se révèlera être plus long. Mais enfin nous sommes arrivés au monastère Notre Dame. Nous sommes, encore une fois, accueillis chaleureusement. A leur habitude, les Sœurs proposent aux pèlerins de participer à une messe. A n’ayant jamais assisté à une cérémonie de cet ordre souhaite se joindre à l’office. La journée aura été riche Nous finissons par un agréable repas servi par nos hôtes en compagnie d’autres marcheurs, dont des américains.


Mercredi 10 mai : Lauzerte (23 km)

A : On commence cette journée avec un réveil à 7h15. Joan m’a laissé dormir un peu plus en voyant que j’étais fatigué et que la veille une ampoule s’était installée. Nous avons pris le petit déjeuner et après une cigarette nous avons dit au revoir au pèlerin qui tient le monastère et dit à “la revoyure" à Christophe. Mais en partant sur le GR 65, nous avons recroisé notre ami et fait un bout de chemin avec lui. Malheureusement, le chemin était boueux et les chaussures pesaient plus lourd que le sac.

Sur la route, nous nous sommes arrêtés à Montcuq. Quelle ironie ! la ville que je ne pensais jamais découvrir est maintenant sous mes yeux. Alors cette ville a eu la chance de goûter à mon humour, tel que “Joan a voulu aller à la pharmacie dans (mon cul) Montcuq pour acheter du savon”. Cela est de l’humour à prendre au second degré.

Ensuite, nous sommes repartis, nous avions déjà parcouru la moitié du chemin et je devais franchir un gros dénivelé. Mon ampoule et le poids de mon sac ne m’ont pas aidé à la monter, mais la volonté du pèlerin que je suis m’a fait aller au bout.

Sur le chemin, le paysage était unique. Nous étions seuls perchés dans une montagne avec une forêt très dense et des murailles de pierre. Un panneau nous a indiqué la direction et qu’il nous restait 8 km.

Le calcul fait qu’avec une moyenne de 4 km, nous devions mettre 2h pour arriver à Lauzerte. Ce fut horriblement long, car le chemin avait énormément de montées et descentes. Mais après tout cela, des grandes marches faites de terre se dressaient devant nous et n’attendaient que ça d’être descendues.

Dernière ligne droite, plus que 2 km. J’ai extrêmement mal, mais je me dis que c’est normal, que les premiers jours vont être durs et déterminent jusqu’où mon corps ira.

Enfin, nous arrivons au gîte de Lauzerte. J’ai pu apprendre à Joan comment faire un salto avant. Nous avons profité du peu de soleil pour cette journée. Ensuite, des pèlerins sont partis en ville et nous sommes restés. J’ai pris ma revanche au baby-foot et j’ai perdu, même si j’étais déçu. Je fus heureux de partager ce moment de bonheur avec lui après une journée si éprouvante. Aujourd’hui, pour la première fois, j’ai dû faire ma lessive à la main. C’était une expérience qui sera l’occasion de recommencer à moulte reprises.

Ensuite, Joan et moi avons préparé le repas et avons savouré la semoule en sachet avec des pois chiches au thon. Pas à refaire. Donc maintenant nous allons rejouer au baby-foot. Je vais appeler ma maman et direction le lit pour me reposer car demain une grosse journée nous attend.


Joan : Ce matin, réveil matinal difficile pour A. Le petit déjeuner servi au gîte a fait son œuvre pour lancer la machine. Le ciel encore couvert nous offre de belles trouées azur. Nous partons sur les chemins que Quercy Blanc où la terre se mèle au minéral, le calcaire. Nous retrouvons Christophe avec qui nous continuons les discussions entamées. C’est une des caractéristiques du chemin de Saint Jacques. On se rencontre, on échange sans savoir si nos chemins se recroiseront. Parfois oui, parfois non. Due aux successives pluie et éclaircies, la végétation est luxuriante. Les chemins sont bordés de chênes verts typiques du Sud.

Notre première halte se passe à Montcuq. Ce magnifique village médiéval a le malheur de porter un nom qui lui confère une dimension moins solennelle. A a été pris d’inspiration et a déclamé une interminable liste de jeux de mots. Nous avons également saisi cette occasion pour nous installer sur une terrasse abritée afin de prendre un café et une glace pour A. Puis le chemin s’est poursuivi, entouré de murets en pierre sèche typique de la région. La boue colle encore aux pieds, mais les bâtons nous stabilisent. Parfois, nous avons fait face a du dénivelé que A apprécie pour leur caractère challengeant. Je le laisse alors galoper devant. La route nous a également conduits à trouver un paysage cultivé. Là, les champs de blé d’un vert tendre ondulaient au gré du vent tachetés de touches rouges de coquelicots.

Enfin, nous arrivons en vue du village perché sur sa colline de Lauzerte. Heureusement son ascension sera pour demain car notre gîte chez l’habitant se trouve à ses pieds. D’ailleurs, les nôtres nous font souffrir.

Nous sommes accueillis par Mélanie avec un grand sourire. L’accueil est tellement chaleureux que l’on se sent comme à la maison. Nous sommes arrivés tôt à 15h, ce qui nous laisse beaucoup de temps pour profiter. Au programme, parties de baby-foot, saltos et autres figures (frontflip) pour A sur le trampoline, lessive à la main (indispensable vis à vis de l’odeur…) et un bon repas concocté à deux (poêlée de courgettes, poireaux, pois chiches et thon à la tomate, accompagnée de semoule). Nous mangeons en compagnie d’autres pèlerins dont une Okiwi de Nouvelle Zélande, très rigolote avec qui A pratique son anglais qui est plutôt bon. Demain, lever à 6h45 pour avaler les 26 km qui nous attendent.


Jeudi 11 mai : Moissac (27 km)


A : Ce matin, le réveil était très difficile. Le petit déjeuner a commencé à 7h et j’ai pris le mien à 7h20. Malheureusement, mes douleurs aux trapèzes ne m’ont pas lâché et nous devons faire 27 km. Nous partons sur les coups de 8h15. La montée sur Lauzerte fut assez tranquille. Joan prend en photo l’architecture locale et m’explique quand et comment ces merveilleuses bâtisses ont été conçues.

Sur la route du GR, Joan et moi avons voulu dire au revoir à Mélanie et acheté du pain frais. C’était une belle rencontre et elle était très hospitalière. . J’aurai un bon souvenir de son gîte et d’elle. Ensuite, nous nous sommes arrêtés à Saint Martin et j’ai fait sonner les cloches et cela fut très attractif.

Aujourd’hui, notre binôme a choisi d’enchaîner les kilomètres et nous avons fait le choix de parcourir 14 km sans arrêt.

Arrivé au milieu de l’étape, nous nous sommes arrêtés au relais Saint Jacques et malheureusement un seul commerçant et fait payer extrêmement cher l’alimentation aux pèlerins. Du coup, n’ayant plus de tabac, nous avons choisi de ne prendre que la nourriture et pas de cigarette, étant elles aussi plus chères. J’ai pu demander une cigarette à un jeune qui va également à Saint Jacques de Compostelle.

Suite à cela, les kilomètres se sont aussi enchaînés et ma douleur n’a fait que d'empirer et marcher sur du goudron en descente ou du plat ça n’arrange pas les choses. Donc arrivé sur les 7 derniers kilomètres, mes pieds m’ont lâché et le mental aussi, mais arrivé à Moissac, le moral est remonté jusqu’à me rendre compte que la montée pour aller au gîte était le point de vue de Moissac et là j’ai craqué. Donc après nous sommes re-descendus pour faire les courses et remontés pour manger avec tout le monde. A mon habitude, j’ai appelé ma maman et quand j’écrivais ce blog, j’ai entendu la femme d’un pèlerin, un couple d’anciens qui font le pélerinage, ronfler comme un âne mort.


Joan : Ce matin, pas besoin de réveil, nos voisins de chambre s'affairent déjà au petit déjeuner en donnant de la voix. Les joies de la vie en gîte. Néanmoins, Mélanie nous a préparé une chouette tablée composée notamment de son propre pain.

Le début de la marche commence par l’ascension de la colline sur laquelle se trouve le magnifique village de Lauzerte où nous passons rendre visite à notre hôte dans sa boulangerie, d’où le pain du matin.

Nous quittons les pentes de Lauzerte seuls sur le chemin. A m’apprend quelques notes de Roumain et de tzigane. Plus loin, nous tombons sur une magnifique église romane surmontée de cloches. A s'en donne à coeur joie pour les faire sonner.

Plus tard, à la pause, des marcheurs le remercient pour avoir osé et leur avoir fait profiter de la mélodie des cloches, alors que eux s'étaient retenus.

La marche est quand même éprouvante pour A car son sac est lourd. Ses épaules sont écrasées par son poids et ses pieds malmenés. C’est le tribu du marcheur mais je lui promets que le soir même nous organiserons un colis pour évacuer le superflus. Le sol colle encore aux pieds mais le temps reste sec. En lisière de chemin, nous avons le plaisir de glaner des petits pois cultivés en plein champ que nous dévorons tout cru. Les kilomètres s'enchaînent et la fin de la marche se fait désirer. Nous esquivons une averse en nous réfugiant dans une grange et laissons passer le défilé des pèlerins sous leur cape de pluie que nous surnommons les tortues Ninja (en référence à leurs capes vertes qui forment une bosse au niveau du sac). 30 mn plus tard, nous arrivons enfin aux portes de Moissac au terme d’une journée fatigante. Enfin presque puisqu’il reste encore 2 km avant d’atteindre le gîte sur les hauteurs de la ville par une route s’appelant “le chemin des calvaires”. Heureusement, la récompense c’est une vue fabuleuse sur les toits de Moissac


Vendredi 12 mai : Auvillar 23 km

A : Aujourd'hui, nous partons de Moissac et nous nous dirigeons vers Auvillar, la route est très répétitive, car nous marchons sur le bord d’un canal. Nous recroisons énormément de connaissances car nous suivons tous la même route mais de nombreuses blagues et discussions s’enchaînent sur le chemin. Nous avons parcouru environ 17 km sur du béton au bord du canal, alors arrive une pente avant Auvillar. Nous nous arrêtons sur la route en voyant un marché aux fraises. Et en s'arrêtant, le maire de la ville nous aborde et s’entame une discussion. Suite à cela il nous dit que Jean Lassalle est parti aux toilettes et qu’il reviendra bientôt. Cela était improbable, mais voici que le candidat à la présidentielle est bien à Auvillar et nous prenons le temps de prendre une photo avec lui. Mais sa réputation n’était pas fausse et prend une photo avec une jeune pèlerine du nom de Lucile et lui donne son numéro pour qu’elle lui envoie la photo. Sur le coup nous n’avons rien dit, mais dès que nous sommes partis, les éclats de rire raisonnaient dans tout le village. Arrivée au gîte, nous recroiserons aussi Michel, mais aussi Lucile et plein d’autres. Aujourd’hui j’ai rencontré Reinhardt, un pèlerin allemand hyper sympathique. Il fait 2 mètres, il a la tête du Père Noël, mais avec le gabarit de The Rock. J’ai pu aussi échanger avec Christofer, un nouveau pèlerin qui m’a donné de nombreux conseils pour la suite, et ça m’a vachement mis à l'aise. Il y a aussi Joël un allemand qui aide Frédéric le patron du gîte. La soirée fut très animée mais super intéressante. Je voudrais la revivre des centaines de fois. Malheureusement, tout ce bon monde fait son chemin et je ne sais pas de quoi demain est fait.


Joan : ce matin pendant le petit déjeuner en autonomie. A. ses céréales et moi un café. Nous organisons également le délestage du sac d’A. 2,2 kg y passe, de quoi soulager ses épaules ! Encore une fois l’accueil aura été aux petits oignons. L’étape sera moins fatigante aujourd’hui, car moins longue et sur du plat sur le chemin de halage du canal latéral au Tarn. La journée offre des marcheuses, occasion de sociabiliser. Nous croisons et recroisons différents groupes et commençons à bien les connaître. Lors d’une pause, nous discutons du fait que l’on souhaiterait trouver des mousses pour mettre sur la ceinture du sac d’A. qui est trop grande et ne permet pas de le soulager du poids du sac. Et comme par enchantement Laurent, alors présent, sort de son sac deux morceaux, de mousse à haute densité, ainsi que les serflex pour les attacher. Nous sommes ébahis par cette synchronicité. La marche de ce jour est aussi l’occasion pour A. de réfléchir et d’échanger sur son orientation. La monotonie le long du canal est cassée par une rencontre anodine. Au détour d’une minute dégustation de fraises chez les producteurs maraîchers, nous rencontrons l'ancien député et candidat à la présidentielle, Jean Lassalle. Nous prenons une photo en sa compagnie et reprenons la marche en rigolant un moment. Peu de temps après, nous arrivons au gîte « Le Par’Chemin ». Une bâtisse du XVIIIe siècle, restaurée avec goût pour accueillir les pèlerins et nichée dans un écrin de verdure. Des têtes connues arrivent au compte goutte, ce qui couvrira une belle et grande tablée. Nous déjeunerons ensemble un merveilleux repas digne d’un restaurant ! Dans les bénévoles qui aident Frédéric, nous rencontrons Reinhardt un allemand qui vit sur le chemin depuis 2007, marche et aide comme hospitalier dans les gîtes. Il a bien sûr 1 milliard d’histoires et d’anecdotes passionnantes à raconter. Nous sommes ravis de cette fin de journée et allons nous coucher pour enfin reposer nos corps.


Samedi 13 mai : Espalais

A : aujourd’hui, c’est jour de repos. Nous changeons les habitudes et Joan prend la décision de rester au Par’Chemin. Ce matin, nous prenons un dernier petit déjeuner avec nos confrères pèlerins et cela m’a énormément (blessé). Je m’étais attaché à ce petit groupe. Suite à cela, nos pèlerins partis, direction Santeroy. Nous deux et nos hôtes, retournons au marché aux fraises et récupérons notre repas du midi et les fruits pour le dessert du soir. Joël prend le volant, et conduit très vite, je crois qu’au Luxembourg la loi n’impose aucune limitation de vitesse, c’est pour cela qu’il accélérait à chaque virage. Vers 10h, nous lui avons demandé de nous poser à Auvillar. Arrivé à Auvillar, nous sommes partis prendre de quoi manger pour demain soir et aller à la pharmacie pour Joan. Malheureusement, nous devons faire du stop pour rentrer car Joan ne peut pas marcher. les voitures sont difficiles mais une maman s’est arrêtée et nous a pris pour nous ramener à Espalais. Après manger, nous avons dû préparer le repas du soir car Frédéric ne sera pas là ce soir. Vers 15 heures des pèlerins improviste sont arrivés et ont trouvé le gîte magnifique ils sont donc restés. Comme tout bon jour de repos, Joan et moi avons pris le temps de profiter du soleil qui n’était pas présent ces derniers jours. Ensuite la soirée s’est enchaînée et nous avons pris l’apéro et passé à table.

Comme d’habitude la discussion avec les pèlerins est toujours facile à aborder et toujours bon enfant quand il faut parler avec moi. Ça ne me gêne pas, et c’est même mignon de s’intéresser à moi en pensant, à mes origines ou on parle de musique, en ne me considérant plus comme un jeune de foyer mais un pèlerin. Voilà, c’est fini pour aujourd’hui, bonne nuit ! À demain


Joan : aujourd’hui, décision a été prise de prendre un jour de repos. Je me vois affligé de douleur de tendinite au tibias qui se doit d’être traitée dans les plus brefs délais. Cela réjouit néanmoins A. L'endroit où nous sommes prêtes à merveille pour une pause. Nous profitons du trajet de nos hôtes pour être déposés à Auvillar bourg, où nous laissons nos courses, pour anticiper l’étape du lendemain, qui se fera un dimanche. Nous en profitons pour visiter le village, ses halles aux graines et allons admirer la vue sur la Garonne et ses berges boisées depuis un belvédère. Nous occupons le reste de la journée à différentes tâches et activités, nous dessinons, jouons aux cartes, surtout prenons le temps de rencontrer Frédéric nôtre hôte et son binôme de bénévoles en donnant un coup de main pour le ménage et surtout la cuisine. Plus tard dans l’après-midi, le défilé de pèlerin venant se réfugier au Par’Chemin, commence, ça fait drôle de ne pas les connaître et d’avoir laissé les rencontres faites en marchant prendre de l’avance. Ce soir, nous endossons le rôle de bénévoles hospitaliers, et avons le plaisir de servir les marcheurs affamés. Au menu, soupe de légumes, poivrons farcies, galettes de légumes et riz servi avec une sauce au lait de coco. Et pour finir une compote fraise, banane, gingembre recouverte de fraises cultivées à 500 m. Nous prolongeons la pause demain pour être sûre de pouvoir repartir et d’aller loin. Il nous faut apprendre à ménager notre monture !

Dimanche 14 mai : Espalais

A : ce matin, les bruits des pèlerins m’ont réveillé. Comme d’habitude je sors du lit un peu après sept heures. En me dirigeant dehors pour prendre le petit déjeuner, je remarque que nos pèlerines marseillaises ont pris tous les yaourts et le pain de mie mis à disposition. J’ai dû me contenter de céréales chokella et d’une banane. Vers 9h30 nos amis ont repris la route et après une embrassade nous ont quittés. Aujourd’hui Joan et moi voulons nous reposer. Joël nous invite à prendre un café à Auvillar et gentiment nous avons refusé. Ensuite je me suis mis à rouler une cigarette et pris mon carnet de dessin pour continuer un croquis commencé la veille . Peu de temps après, un peu avant midi, j’ai joué La Marseillaise au piano et du apprendre sur le coup. Au moment de passer à table, un pèlerin est arrivé et a pris son pique-nique et a discuté avec Joan et moi. Après manger, les pèlerins ont défilé pour aller boire un café et repartir vers 15 heures, j’ai eu l’idée de sculpter du bois et cela est devenu l’activité du jour. Nous avons créé des baguettes magiques et Joan m’a appris comment utiliser mon couteau pour sculpter. Pendant notre atelier, nous entendions la voix de très jeunes pèlerins, et avons pris le temps de faire connaissance. Le plus grand a 12 ans et s’appelle Timothée, la deuxième est la fausse sœur jumelle de Timothée et s’appelle Solange, elle est aussi âgée de 12 ans. J’ai pu vraiment bien sympathiser avec eux deux, mais ils ont aussi un petit frère nommé Ismaël, une tête de mule très timide qui avait 8 ans et la dernière s’appelle Felicie âgée de 6 ans avec qui j’ai bien rigolé.


Joan : Seconde journée au Par’Chemin. Nous prenons le petit déjeuner en groupe avant que tout le monde reprenne la marche et que nous nous retrouvions A. et Joël. Nous participons à nouveau aux tâches quotidiennes qui rythment le gîte. Je me ménage quand même au maximum et emploi un tas de techniques pour soulager mes tendons ( poche de froid, décoction de saule …) c’est simple, chaque pèlerin rencontré à un remède différent ! La journée se divise ensuite en divers temps d’échange avec nos compagnons, en atelier de sculpture sur bois avec nos opinels respectifs, cueillette de cerises pour le dessert du soir, etc. A.apprend même à compter en allemand. Et puis le ballet de pèlerins arrivant en fin d’après-midi reprend. Nous faisons la connaissance de nouvelles personnes. C’est autant de nouvelles histoires de vie. Ce soir nous recevons également une famille de 6, 4 enfants, leurs parents et leurs chiens.

Demain nous reprenons la marche avec une petite étape pour relancer la machine tranquillement. Il est certain que cela nous fera quelque chose de quitter ce lieu !


Jeudi 15 mai : Flamarens (15 km)

A : Ce matin, Joan m’a réveillé à 7h45, une première. Cela fut bien surprenant. Nous avons dormi dans un ancien séchoir à tabac. Plus de pélerin qui ronfle, enfin la paix.

Bizarrement en descendant, j’ai vu tous les couverts propres à la table. Je fus donc le 4ème à prendre le petit déjeuner après Joan, Frédéric, Joël et Rainer. Frédéric m’a dit que c’était la première fois où il avait pris le petit déjeuner avant les pélerins en trois de gîte. Malheureusement le réveil tardif de nos jeunes pèlerins et leurs parents ont fait que la Malle Postale est passée avant leur réveil. Nous avons pu voir leur tête attristée par la mauvaise nouvelle. Suite au petit déjeuner, j’ai dû dire au revoir à nos hôtes et cela fut un moment émouvant.

Ensuite, nous avons pris la route et passé le pont de Auvillar avec un rythme de marche qui a dû beaucoup ralentir pour ne pas devoir recommencer plusieurs journées de pause. Enfin monté à Auvillar, nous avons fait des courses et avons recroisé tout le groupe de pèlerins avec qui nous avons passé la journée et la soirée d’hier.

Suite à cela, nous nous sommes retrouvés sur le GR 68 et parcouru 11 km. Joan m’a beaucoup incité à boire de l’eau pour ne pas être blessé à mon tour jusqu’à plus avoir d’eau et cela m’a fait me rendre compte que je devais remplir mon camel bag plus souvent. Puis sur les 4 km une deuxième ampoule s’est formée sous mon pied et nous sommes arrivés à Flamarens avec une ruée de vent froid.

Nous avons recroisé Joël qui amenait les sacs de nos jeunes pèlerins. Ensuite la petite famille nous a cherchés dans Flamarens pour que Timothée me rende la baguette de bois sculptée que j’avais oubliée au Par’Chemin. J’ai trouvé sa noble de sa part et lui ai donc fait cadeau. J’ai pris aussi le temps d’en refaire un, le temps d’attendre pour planter les tentes.

Puis vers 19h10 nous avons préparé à manger et avons dégusté des courgettes à la sauce tomate avec de la semoule qui nous restait.

Maintenant Joan et moi écrivons le blog et ce soir nous allons essayer d’appeler mon ????? qui est en Roumanie pour pouvoir se coucher avant 21h. Good night


Joan : Aujourd’hui, nous reprenons enfin la route. Les anniversaires ne se font pas sans émotion. Nous faisons de grandes accolades à nos amis du gîte et nous souhaitons une belle continuation. Puis nous prenons la route. Nous faisons un premier arrêt à Auvillar pour compléter nos vivres. Nous adoptons un rythme de tortue et nous nous disciplinons afin de boire plus pour éviter que le corps ne puisse montrer des signes de faiblesse. Nous enchaînons les pauses. Pour midi, nous nous arrêtons à Saint Antoine et pique-niquons devant une très belle église romane. Plus tard, nous nous arrêtons près d’un arbre, face à un paysage vallonné pour profiter de ce que les locaux ont préparé et mis à disposition pour les marcheurs (tartes et sacs de cerises). Enfin, nous arrivons à Flamarens juché sur une colline et surmonté d'un château et d’une église en ruine. C’est près de ces édifices que nous installons notre premier bivouac. Le lieu n’est pas en pleine nature mais offre l’avantage d’un accès à l’eau potable et d’une terrasse couverte pour faire à manger en cas de pluie. Le repas se compose d’une poêlée de courgettes/oignons en sauce tomate accompagnée de semoule. Nous nous coucherons tôt ce soir pour reprendre des forces et profiter d’une longue nuit sans ronfleur.


Vendredi 16 mai : Lectoure (21 km)

A : Ce matin, ce fut la première nuit passée en tente. Malheureusement, j’ai dû me réveiller pendant la nuit pour prendre des médicaments car le froid m’a fait avoir mal aux dents. Sinon, le bivouac s’est plutôt bien passé à part une pluie qui a retenti à mon réveil nocturne. Pour le petit déjeuner, je n’ai pas directement remarqué que le lait de mes céréales avait

tourné. C’est seulement en disant à Joan “mon lait est un peu crémeux” qu’il a senti la bouteille et m’a dit que celui-ci était périmé. Je n’ai donc pas pu prendre de petit déjeuner avant Miradoux. Arrivé à Miradoux, j’ai pu enfin acheter ma coquille de pèlerin et commander un chocolat chaud avec quelques viennoiseries. Après ma deuxième cigarette du matin, nous sommes donc repartis et 50 m plus loin, Joan s’est plaint d’une douleur au talon et a dû enlever sa semelle pour avoir plus de place. Ensuite, nous avons parcouru les champs du Gers et sur le chemin j’ai pu venir en aide à un ver de terre asséché. Nous avons pratiqué 1h de silence pour que l’autre n’entende pas les douleurs et plaintes de chacun. Vers 13h, Joan et moi sommes arrêtés dans la forêt pour casser la croûte avec le pain du matin j’ai créé le titan des sandwichs : moitié jambon beurre, cantal, tomate et l’autre moitié était composée de saucisson et des mêmes composants de l’autre partie. J’ai donc mangé à ma faim. Puis sur la route qui se dirigeait vers Lectoure, j’ai commencé à crier et à chanter de multiples chansons. Cela nous a fait passer la côte qui nous faisait arriver à Lectoure, puis arrivés dans le centre, avons pris un café et rejoint le gîte. Puis nous avons décidé de prendre un temps dans un bain thermal qui était à 10m du gîte. Cela nous a bien reposés et pour finir la soirée, nous sommes partis dans une pizzeria pour déguster des pâtes et une pizza. Maintenant, nous allons nous coucher en espérant que la journée de demain sera aussi calme qu’aujourd’hui. Buenas noches.


Joan : Un peu avant de se lever, les gouttes de pluie tombaient encore sur la toile de la tente, mais au lever, le vent poussa les nuages et révèle un soleil attendu pour faire sécher les affaires. Plier le camp et un autre rituel auquel il faudra d’habituer. Pour le moment nous ne l’emploierons que rarement étant donné le temps pluvieux et frais. Nous repartons à travers champs. L’itinéraire longe souvent la route, en lisière de champs de blé, de tournesols encore à l’état de pousses ou bien de fèves dont les fleurs blanches commencent à apparaître.

A Miradoux, nous faisons nos courses et prenons notre petit déjeuner. Chocolatine et mon pain au chocolat. Nous sommes dans le sud-ouest et plus précisément le Gers. Le temps est maussade à ce moment et n’incite pas à traîner. Nous reprenons la marche donc, toujours à un pas lent pour moi. A s’inquiète du retard que nous prenons pour l’arrivée à Saint Jacques. Pas de panique, nous aurons bien le temps de le récupérer. L'important est au jour le jour. Heureusement le temps se déroule et nous fait profiter de mille nuances et clair-obscurs sur les parcelles cultivées. Les odeurs se révèlent aussi à nos sens. Nous prenons la pause du midi au bord du chemin, sous un arbre. A engloutit une baguette/sandwich entière. Deux bonnes heures plus tard, nous arrivons à Lectoure après avoir marché en silence. L’arrivée se fait par une montée raide dont on se serait bien passé. Heureusement, lors de la halte d’arrivée à un café, nous apprenons que les thermes sont ouvertes. Nous passons au gîte L’Etoile Occitane tenu par Isabelle qui a eu la gentillesse de nous recevoir à la dernière minute. Nous filons en priorité au spa pour en profiter comme il se doit : sauna, hammam, jacuzzi etc.. Nous complétons la soirée par un repas dans une pizzeria en compagnie d'autres pèlerins. Cela aura été une journée fête. Nous retrouvons ensuite Isabel pour échanger et nous souhaitons bonne nuit.


Samedi 17 mai : Sainte Germaine la Chapelle (7 km avant Condom)

A : Ce matin, je me suis réveillé et j’ai remarqué que ma joue avait triplé de volume. Malheureusement un morceau de dent s’est retiré et pendant la nuit ma joue avait gonflé. Donc j’ai pu prendre mon petit déjeuner et nous avons pu prendre le temps de faire les courses. Suite à cela un dentiste a pu nous prendre pour une radio et prescrire des antibiotiques qu’Isabelle, notre hôte l’avait appelé à l’avance et nous a offert la nuit passée dans son gîte en tant qu’invités. Après être repassé chercher nos sacs, nous avons pu admirer les Pyrénées depuis Lectoure car le ciel était tout bleu et dégagé. Joan m’a expliqué quels étaient les plus grands monts de ces montagnes et raconté comment il les avait traversées.

Ensuite, les arrêts n’ont fait que de s’enchaîner car le froid et le chaud nous forçaient à se déshabiller puis à se rhabiller régulièrement. Mais nous avons pu reprendre un rythme car on ne souffrait pas et en cela nous faisait plaisir de marcher. A midi, nous nous sommes arrêtés à Marcolent et j’ai reproduit le sandwich de la veille. Après avoir mangé, nous avons repris la route et avons croisé une nuée de milans qui volaient à l’allure d’une danse, un magnifique spectacle que je n’avais jamais vu. Puis 50 m plus loin, j’ai été effrayé par une couleuvre d’environ 50-60 cm qui a dû avoir plus peur que moi en entendant mon cri de fillette. Enfin, nous avons pris une variante qui nous a fait découvrir de magnifiques châteaux aussi colorés que ma trousse de feutres à l’école. Puis à 2 km, nous sommes arrivés à La Chapelle Sainte Germaine où nous passons la nuit ce soir où de vieilles connaissances nous ont rejoints par tout hasard.

Et le repas du soir fut composé de coquillettes avec de la tomate, des petits pois et du romarin trouvé dans la cour. Puis le dessert,


Joan : Ce matin, A se réveille avec un puissant mal de dent et la joue enflée. Je le laisse prendre son petit déjeuner et pendant ce temps j’essaie avec Isabelle d’organiser sa prise en charge. Nous partons faire nos traditionnelles courses pour la journée et passons chez un dentiste qui accepte gentiment de nous recevoir. Puis nous retournons au gîte et quittons Isabel en la remerciant pour son accueil et de nous avoir reçu comme des invités. Son lieu inspirant nous laisse emplis d’un imaginaire de voyages et d’aventures. En quittant Lectoure, nous apercevons au loin, avec émerveillement, la chaîne des Pyrénées. Notre marche se poursuit plein ouest avec une vue superbe sur l’horizon de toutes parts. Enfin le ciel est bleu et rien que du bleu. Nous faisons halte à Marselan au pied de l'église dans un parc arboré. A réitère son gros sandwich de la veille dans une baguette entière avec, cette fois-ci, du jambon venant du boucher. Nous finissons le repas par une boisson au café d’à côté. Nous reprenons la marche à travers des paysages de Toscane. D’imposantes propriétés sont entourées de champs de blé et bordées de cyprès. Nous atteignons enfin notre lieu de bivouac dont Joël, l’ami du gîte “Le Par’Chemin”, nous avait parlé. Il s’agit d’une chapelle ayant fait partie d’un monastère attaqué et détruit par les normands au 9ème siècle. Le lieu est tenu avec soin , fleuri et arboré de magnifiques chênes à travers lesquels percent les rayons du soleil, nous réchauffant. Nous installons notre bivouac dans la chapelle et préparons notre repas qui se termine avec gourmandise par des bananes enrobées dans du chocolat fondu. A s’est ensuite amusé à faire du Land Art et ce fut la dernière activité avant de se coucher.


Jeudi 18 mai : Montréal du Gers (16 km)

A : Ce matin, je me suis réveillé à 7h, mais nous nous sommes réveillés plusieurs fois bien avant, sauf qu'il n’était pas l’heure. Pendant la nuit, je suis tombé de ma table où je dormais et Joan a grelotté et a eu du mal à dormir car malheureusement son duvet n’était pas assez chaud.

Nous avons donc pris la route tôt le matin et on n’a pas fumé car nous attendions des compagnons de voyage pour le petit déjeuner. La marche s'est faite dans le froid, la vitesse et le silence. Arrivés à Condom nous avons acheté des sandwiches et avons pris un café et un chocolat dans un bar. Joan n’était pas fan de la musique de Far, de Claude François précisément. J’ai donc pu fumer ma première cigarette et annoncé à Joan que ce serait mon dernier paquet que j’allais acheter. Pour l’instant, l’arrêt est envisageable, mais je n’arrive pas à diminuer. Beaucoup de gens me donnent des conseils avec la clope au bec. Ensuite, énormément de pèlerins nous ont rejoints et avons re-bu une boisson chaude avec eux.

Puis nous sommes allés au magasin du randonneur pour chercher quelqu'un qui pourrait nous emmener chez un dentiste. Après, nous avons repris la route et repris un sandwich pour midi. Sur le chemin, j’ai pu prouver que je pouvais redonner vie aux vers de terre car Joan était sceptique. … Mais les kilomètres se sont enchaînés jusqu’à Montréal du Gers et où j’ai cru mourir de douleur après une grosse journée de marche. Nous avons marché jusqu’au gîte où le patron du gîte a reconnu Joan qui y avait séjourné il y a sept ans.

Avant le repas un pèlerin a aussi reconnu Joan car c’était l’ami de son père étant plus jeune et cela m’a choqué qu’il retrouve le fils après une cinquantaine d’années, puis nous avons mangé du canard confit, la spécialité du Gers qui a été un vrai régal. Puis pour le dessert, une tarte aux pommes avec de la glace nous a été servie. Un des meilleurs repas qui nous a été servi dans un gîte. Merci Montréal du Gers.


Joan : Cette nuit, nous avons bivouaqué pour la seconde fois et ce dans la chapelle Sainte Germaine. La nuit fut fraîche mais semble s’être faite d’une traite pour A. Nous remballons et prenons la route pour atteindre 7 km plus loin, Condom où nous attend notre petit déjeuner. Au menu, deux sandwiches, chocolat et du café. Nous flânons un moment au soleil, en terrasse des pèlerins sont attirés comme des mouches par ce café, le seul à être ouvert en ce jour férié. C’est l’occasion de discuter avec ceux que l’on connaît. Rassasiés nous reprenons la marche. Le paysage se confond avec celui des jours passés, de vertes collines cultivées. Ce tronçon se fait en grande partie sur la route ce qui nous vaut des douleurs sous les pieds. Nous passons la rivière Artigue sur un pont médiéval du même nom. Au terme de 24 km de marche, nous arrivons à Montréal. Celui dans le Gers pas celui l’autre côté de l’Atlantique. Nous prenons nos quartiers dans un gîte aménagé dans les anciens remparts de la ville et dormons à l’emplacement de la salle de garde. Nous jouissons ce soir de la demie-pension. Au menu, salade, petits pois, cuisse de canard confite et enfin tarte aux pommes accompagnée d’une glace à la vanille


Vendredi 19 mai : Eauze (17 km)

A : Aujourd’hui, nous sommes partis à 8h30. L’étape était estimée à 17 km donc 3h30 de marche. Nous partons de Montréal du Gers avec un petit déjeuner de titans, d’une baguette de pain servie avec des viennoiseries, de la confiture et un chocolat chaud. Nous démarrons la journée avec le ventre plein et des reflux surviennent dans la matinée. Sinon le début de la journée était ensoleillée et nous avons eu le plaisir de marcher sur de l’herbe jusqu’à ce que nous arrivions à un gîte après un nombre de kilomètres parcourus. Et on revoit le ronfleur de notre nuit qui nous a offert le chocolat et le café. Nous repartons à 10h30 et nous

dirigeons vers une piste cyclable qui nous a fait marcher sur du béton sur les 7 km restants. Arrivés à Eauze, nous allons à Leclerc. Nous faisons les courses et je fais un salto dans les rayons où même une vendeuse nous dit “bravo”. Joan m’a repris gentiment. Nous faisons nos courses et nous nous dirigeons vers le gîte. Nous sommes arrivés sur une grande place, posons nos courses et sacs au gîte et partons sur la place. Puis 1h plus tard, nous sommes rentrés discuter avec de vieilles connaissances. J’ai apprécié le canard confit. J’ai demandé à Joan de m’en préparer. Puis maintenant nous écrivons le blog et partons nous coucher.


Joan : Nous prenons ce matin le petit déjeuner en compagnie des sympathiques pèlerins de la veille. Nous attaquons ensuite la marche par un temps frais mais dégagé. Le sentier se pare de chaque côté de frênes nous offrant leur ombrage. La vue se dégage ensuite, en coupant à travers vignes. Nous sommes sur les domaines du Tariquet. Nous faisons halte au bout de 10 km à un refuge/café pour pèlerins. La tablée du matin y est déjà. Ils nous offrent la boisson. Nous cassons la croûte à cette occasion avec le boudin de campagne acheté le matin même au marché de Montréal. A découvre cette charcuterie que l’on ne trouve que dans le sud et semble l’apprécier. Il ne se bat pas pour autant pour en avoir lorsque j’en reprends avec gourmandise. Nous marchons ensuite sur le tracé d’une ancienne ligne de chemin de fer aménagée en voie verte. La diversité des essences d’arbres me fait marcher le nez en l’air tandis que A s’affaire à essayer d’attraper des lézards dans les fourrés ralentissant notre allure. La monotonie de ce couloir végétal finit par rendre la marche ennuyeuse. Il se met alors à jouer au golf avec ses bâtons et un caillou. Enfin, nous arrivons à Eauze au terme de 17 km qui ont semblé 30. Nous passons en courses et nous gratifiant par l’achat de cuisses de canard confites pour le soir. Comme nous sommes arrivés tôt, nous prenons le soleil et dessinons sur la place historique du bourg. Nous finissons la journée par un copieux repas attablés avec des français, une australienne et un autrichien. A pratique son anglais avec aisance. Le rituel de l’écriture du blog fait, nous allons profiter d’un sommeil bien mérité.


Samedi 20 mai : Nogaro (21 km)

A : Ce matin, le réveil a été très difficile. Joan m’a dit que j’ai ronflé et parlé en tzigane pendant la nuit. Bien évidemment, je ne m’en suis pas rendu compte, mais il m’a expliqué que cela n'était pas grave. Ensuite, je suis monté prendre mon petit déjeuner avec tout le monde et Christine, une pèlerine nous a offert un croissant. Par la suite, mon sac était déjà prêt. Joan m’a dit d’aller sur la place pour fumer ma cigarette et de l’attendre le temps qu’il aille à la boulangerie. Puis, nous prenons la route et longeons le GR à travers Eauze. Arrivés sur le GR, nous croisons et dépassons de nombreux pèlerins. Même si nous n’en avons pas discuté, le rythme du début reprend et cela est moins douloureux. Sur le chemin, nous sommes passés devant un enclos où des chevaux y étaient gardés. J’ai essayé d’en approcher plusieurs, mais en vain jusqu’à ce que Joan prenne de l’herbe grasse et réussit à en ramener trois. En ce moment, je dis souvent à Joan que j’aimerais pouvoir monter à cheval lors de nos probables futures balades. Pour l’instant, le temps manque et nous ne le permet pas mais cela pourrait être envisageable.

Vers 11h30, j’ai demandé à Joan de s’arrêter prendre un chocolat, un verre d’eau et un café à Manciet et il a accepté. La température était chaude et le soleil tapait fort. Après s’être désaltérés, nous sommes partis manger notre sandwich à côté d’un lavoir du 19°s. J’ai passé un coup de téléphone et j’ai taillé une branche. Puis nous sommes repartis et nous nous sommes arrêtés à une chapelle. Joan est parti voir la chapelle pendant que j'essayais d’attraper un lézard, mais toujours en vain. Il est revenu et on est repartis, on en a attrapé un par la queue entre les murs du cimetière de la chapelle. Puis il s’est enfui. J’ai réussi à le rattraper mais s’est enfui. Joan m’a dit qu’il fallait être vif et ne pas les. blesser en essayant de le faire. Nous avons repris le chemin des vieux pèlerins faisant la sieste au bout du chemin, telles des étoiles de mer. Puis 2h plus tard, nous arrivons dans la grande ville de Nogaro et nous recroisons les connaissances.Cela fait réellement plaisir de pouvoir passer du temps avec des gens que l’on apprécie car parfois moi et Joan avons sympathisé par politesse et cela est plutôt fatigant. Puis pour le repas, nous avons mangé deux gros burgers faits maison et pris le temps de profiter chacun de notre côté. J'ai écouté de la musique et maintenant écrivons le blog avant d’aller dormir.


Joan : Ce matin, nous prenons notre petit déjeuner en autonomie. A a ses céréales préférées et du lait frais, cette fois-ci Nous partageons la chambre avec Johanne, un Autrichien de 63 ans qui habituellement ronfle. Seulement, cette fois-ci, c’est A qui a fait des vocalises dans la nuit. Peut être en cause le copieux repas de la veille. La marche reprend son tracé à travers les coteaux en pays d'Armagnac.Nous marchons par alternance entre les vignes, dans des sentes encaissées et ombragées où le pied colle parfois au sol et bien sûr le long de la route où les pieds souffrent. Nous passons des bassins sans vidéo surveillance affichant qu’il s’agit d’agriculture. Nous apprenons que ce sont des élevages d’esturgeons pour le caviar. Nous faisons halte sur la terrasse d’un café où une vingtaine de marcheurs sont déjà installés, certains sont au café et d’autres plus téméraires à l’apéro. Concernant ce groupe, nous en plaisantons avec A. Et à chaque fois qu'on les voit s’arrêter, prenons l’habitude de dire “Ah, ils font une pause cigarette”. Pour certains le camino, n’est pas une partie de “santé”. Mais une partie de plaisir.

Le reste de l’après-midi se fait essentiellement en silence.Il fait lourd et sentons la pluie arriver. Heureusement, à l'arrivée au gîte, nous pouvons encore profiter du soleil dans le jardin. Au menu ce soir, hamburger maison avec une salade verte composée. Arrivés tôt, cela nous laisse le temps de prendre le temps, ce qui est rare dans nos journées chargées. Puis, nous nous replions dans notre chambre, ce qui est un luxe comparé aux dortoirs.


Dimanche 21 mai : Barcelonne du Gers

A : Hier soir, Joan et moi avons regardé Shrek le troisième à la télé. Puis quand nous sommes allés nous coucher, nous avons été dérangés par un moustique qui se baladait dans la chambre. Sur les coups de 23h une fête était organisée à côté du gîte et des feux d’artifice ont retenti. Au réveil, les voix des pèlerins raisonnent dans la pièce et m’ont énervé. Ensuite, je suis allé à la boulangerie prendre un café et je l’ai attendu en mangeant mes céréales. Pour la première fois, je fus prêt avant Joan et j’ai pu prendre mes antibiotiques et fumer ma cigarette. Nous sommes donc partis vers 9h45 et avons traversé Nogaro. Arrivés sur le GR, une discussion sur le chômage s’est entamée et d’autres sujets ont suivi. Vers 10h30 une pause pour pèlerins était installée avec de quoi boire un coup et avec une grande table de pique-nique. Nous avons donc mangé nos sandwiches achetés le matin et sommes repartis à 10h45. A 12h, nous avons fait une pause pour boire une boisson chaude. Etant en fin de semaine, la serveuse a renversé un café sur la jambe d’un pèlerin par fatigue. Elle lui a ramené un deuxième et le pèlerin l’a ensuite offert à Joan. Vers 12h45, nous sommes repartis et une seconde discussion sur mon avenir est entamée. Sur le chemin, nous avons dépassé de nombreux pèlerins et avons pris le temps de discuter avec certains d’entre eux. Ensuite, nous avons longé un ancien chemin de fer et cette fois-ci Joan a sauvé par lui-même la vie d’un ver de terre d’une fin terrible.

Puis une troisième discussion a commencé où j’ai raconté la vie de musicien de mes parents et de mon ambition de jouer de la musique avec eux plus tard.

Puis nous avons fait une pause avant Barcelonne où une quatrième discussion a commencé avec une pèlerine où nous parlions de mon ambition d’arrêter de fumer à la fin de mon paquet de tabac. Puis arrivé au gîte, j’ai fumé ma cigarette et pris nos affaires, la nourriture pour ce soir. Maintenant nous écrivons le blog et réfléchissons à comment nous occuper pour ce soir et à quelle heure nous coucher. Good Night


Joan : Lorsque nous partons ce matin, après avoir acheté des sandwiches à la boulangerie, le temps était frais et couvert. Nous abordons la marche avec motivation. Les premiers temps se font en silence, puis les conversations reprennent, tandis que nous traversons de belles forêts de chênes et aulnais. Dans une immense clairière, nous apercevons au loin une biche. A fait la remarque qu’il sent une évolution positive quant à la capacité du corps à encaisser la marche. L’esprit aussi tend à se faire à cette activité qui compose notre quotidien.

Lors d’une halte “pipi”, A s’extasie devant une horde de sauterelles et s'émerveille de la diversité de la faune et de la flore. Nous avons l’occasion de parler du monde du travail. A curieux me pose un tas de questions sur le système social, auxquelles j’essaye de répondre à la hauteur de mes connaissances et expériences. Vers 10h nous avons déjà parcouru quelques 10 km et faisons halte dans une grange ouverte mise à disposition des pèlerins et faisant partie d’un corps de ferme nous projetant dans le passé. L’architecture de la région se compose de bâtisses basses à colombages et enduites d’une terre ocre. Sous ce porche sont déjà attablées plusieurs connaissances. Nous venons aux nouvelles de la forme de chacun et blaguons.

Il est tôt mais déjà nous engloutissons nos sandwiches. Vers midi, le ciel se dégage et nous afflige d’une chaleur pesante. La suite de l’itinéraire longe une ligne de chemin de fer abandonnée et se poursuit de manière rectiligne le long des champs.

A trouve à nouveau une occasion d’essayer de sauver un ver de terre sec sur la route en l’arrosant d’eau, même s’il est déjà mort.

Nous arrivons au terme de cette marche à Barcelonne du Gers.Nous prenons le temps de discuter à l'entrée du village à une aire de pique-nique avec les pèlerins qui passent et se reposent. Il n’est pas 15h. Le gîte n'est pas encore ouvert. Je laisse vivre un échange intéressant avec une marcheuse retrouvée qui lui offre un bel encouragement. Nous passons devant un monumental lavoir et rejoignons la place du village où se situe notre gîte. Nous prenons le temps de nous installer et de faire les différentes tâches quotidiennes (douche, repas, écriture, lecture etc…). Demain, nous partons tôt pour tenter de trouver un dentiste afin de soigner le problème de dent de A.


Lundi 22 mai : Maison Morsang - 4 km avant Pimbo

A : Ce matin, nous avons pris le petit déjeuner avec les autres pèlerins. Tout le monde s’est plaint du pain que j’ai trouvé très bien. Nous sommes partis à 8h et sommes allés chez le premier dentiste de la ville d’Aire sur Adour Le premier nous a refusé brutalement, mais nous sommes restés polis. Le deuxième nous a acceptés nous faisant un deuxième diagnostic dentaire. Nous avons donc repris la route à 10h30. Nous avons acheté des sandwiches pour midi et sommes sortis de Aire sur Adour. A la sortie de la ville, un papy nous a gentiment expliqué l’étape d'aujourd’hui avec le nombre de kilomètres et le temps que nous devrions mettre. Puis Joan et moi sommes passés au bord d’un lac et avons mangé nos sandwiches en contemplant la magnifique vue sur Montréal. Ensuite, un sentier très monotone s’est offert à nous pour admirer les champs de maïs et le long chemin droit de route et de gravier. Arrivé à Miramont-Sensacq mon compagnon de marche et moi, nous avons fait une mini sieste dans les hauteurs de la ville dans l’herbe, puis nous avons fait une deuxième pause dans un bar où Joan a pris son allongé rituel et moi un diabolo grenadine. A cette étape, il nous reste 3,5 km et sur ce bout de chemin, s’est offerte sur une probable baignade au gîte où nous dormons. Arrivé au gîte, nous étions lessivés. Notre hôte nous a accueillis Nous avons recroisé la ronfleuse du gîte, une pèlerine avec qui nous avons sympathisé et avons eu accès à la piscine. Un rêve inimaginable que s’est révélé possible et j’ai pris ma baignade.

Puis, j’ai joué au ping-pong avec Angela, puis Joan m’a mis la patée. Nous avons acheté de quoi manger avec tout le monde. Nous avons eu un mini documentaire sur des bestioles qui bouffent des arbres # grand capricorne.

Puis une pèlerine hollandaise a fait la vaisselle avec moi. Ma mère m’a appelé pendant que j’écrivais le blog et m’a envoyé des photos de mon nouveau chanteur car je ne l’avais pas vu. Puis je suis remonté faire la fin du blog et la fin du premier carnet. A la prochaine pour de nouvelles aventures.


Joan : Ce matin, notre mission est de trouver un dentiste pour A. Après quelques péripéties, nous voici enfin de retour sur le chemin. Nous attaquons donc la marche tardivement à 11h, sous une chaleur écrasante. Le chemin nous amène près d'un lac où nous profitons de la vue pour casser la croûte. Nous longeons ensuite le lac du Brousseau puis s’en éloignons par une montée qui sera la dernière déclivité de la journée. La suite est une interminable succession de lignes droites, entre les champs où émerge le maïs destiné sûrement au gavage des oies et canards. Nous sommes dans le département des Landes. Quelques bosquets et bois habillent ces plaines. A a du mal à ne pas s’ennuyer et à profiter du seul geste de mettre le pied devant l’autre. Il s’arrête régulièrement ou sautille et fait le clown. Je finis par l’inciter à essayer de se mettre dans la marche à l’aide de son souffle, de penser ou encore de contempler. Une pause au bord de la route apporte son soulagement. C’est une belle occasion pour engloutir la baguette qu’il nous reste et d’une tablette de chocolat que l’on traîne depuis un moment. Nous quittons la route pour rejoindre des pistes et passer brièvement sous le couvert des chênes apportant un certain réconfort. Nous passons à Miramont-Sensacq pour une halte café-diabolo frais et nous nous approvisionnons pour le soir. Il nous reste 3 km jusqu’au gîte qui est une ferme élevant pintades et poulardes et faisant du foie gras. La belle surprise c’est qui ils vendent d’autres produits de leur confection, en conserve : ratatouille, rixoa, garbure etc… ce qui nous permet par la suite de nous composer un bon plat de pâtes agrémenté. L’autre bonne surprise c’est qu’il y a une piscine. Bernard qui nous accueille, ouvre la piscine exprès pour A. qui s’en réjouit et exécute toutes sortes de figures ce qui a le don de me stresser. Nous finissons ce bel après-midi par une partie de ping pong. Nous partageons le repas avec Angela et Like, une Néerlandaise. Demain, nous quittons les Landes pour rentrer dans les Pyrénées Atlantiques.


Mardi 23 mai : Larreule (23 km)

A : Ce matin, mon compagnon et moi avons fait la grasse matinée. Nous nous sommes réveillés vers 8h/8h30 et n’avons pas pris le petit déjeuner, donc nous sommes partis directement. Arrivés à Pimbo, nous avons pu enfin prendre notre petit déjeuner et faire une partie de baby-foot. Joan a gagné et sommes repartis directement après. Suite à cela, le mauvais temps est venu nous dire bonjour avec un peu de vent et une route faite en asphalte s’est posée devant nous. Arrivé à Arzacq, Joan est allé à la pharmacie et a acheté du strap et de la levure pour les (bonnes bactéries). Puis nous avons fait les courses et acheté de quoi manger à midi et pour ce soir.

Nous avons recroisé Alina et un de nos deux fumeurs pour casser la croûte avec eux. Et à 13h, nous avons repris la route cette fois-ci dans les hauteurs des collines sous la canicule. Descendus des collines, nous nous sommes arrêtés dans une église dans un village inconnu au bataillon et où un vieil homme est venu nous parler. J’ai pu sympathiser avec sa chienne de 14 ans qui était aussi petite qu’un cocker et la même touffe de poils que Gaya, la chienne de Clémence.

Après cette deuxième pause “bouffe” nous sommes repartis sous le soleil et avons croisé Alina et les fumeurs de tout à l’heure et avons pris tous les quatre un chemin différent.

Puis nous sommes arrivés à Fichous-Riumayou avec moulte péripéties et un dénivelé qui en fera arrêter plus d’un. Le village étant vide pour se poser, nous avons continué notre chemin et sommes posés sur une cabane de chasseur sous le soleil. Puis un kilomètre plus bas sommes arrivés à Larreule où des pèlerins nous ont conduits au gîte. Arrivés dans le gîte, nous avons recroisé Paul, le belge et plein d’autres, mais aussi une nouvelle fille avec son chien qui ne m’a pas directement apprécié en arrivant, et Patricia notre hôte. En arrivant, je suis allé directement voir ses deux juments et puis son perroquet, un oiseau vert qui a passé la soirée à chanter, et cela était presque au niveau des chanteurs d’opéra. Puis nous avons manger, nous avons joué au billard et Joan m’a battu deux fois sur deux. Nous avons pris le large avec Seven et sa maîtresse car nous n’avions pas pris la demi-pension et sommes rentrés écrire. Cette belle journée bien chargée.


Joan : Nous nous levons et remballons directement nos affaires pour prendre la marche. Notre petit déjeuner est à 3,8 km à Pimbo. Le café où nous nous installons offre une belle vue sur les vallons qui nous attendent. Nous entrons dans les Pyrénées Atlantiques, contreforts de cette chaîne de montagne. Nous jouons à une partie de baby-foot puis partons. A parle de son envie d’être chez lui et pense à l’après-marche. Il ne veut pas retourner en Foyer. En cause, les messages que sa mère lui a envoyés dont les photos de sa nouvelle chambre. Cela a eu pour effet de l’extraire momentanément du voyage. Ayant ressenti des douleurs ou du moins une gêne aux tendons du tibia, je l’invite d’autant plus à s’hydrater, mais il ne boit manifestement pas assez car son camelback descend lentement. Il me dit qu’il boit, mais il semble qu’il y ait un cap entre ses dires et ses actes certaines fois. Après une affaire, sous une chaleur éreintante, nous arrivons à Arzacq-Arraziguet pour pique-niquer. Nous sommes allés au préalable à la pharmacie pour récupérer les médicaments prescrits en cas de douleurs à la dent ainsi que de la bande kinésiologique pour strapper les tibias.

L’itinéraire descend ensuite vers un lac que nous longeons et quittons en remontant par une sente forestière. Nous sortons du couvert des arbres et de leur fraîcheur pour rentrer dans la fournaise sur l’asphalte. Nous prenons une pause près d’une église sous un marronnier. Nous rencontrons un habitant du village avec qui nous échangeons. A tombe sous le charme de son chien qui paraît chiot mais a en fait 14 ans, son propre âge ! Nous reprenons la marche sous le même soleil cuisant. A stresse car il arrive à la fin de son paquet de cigarettes et s’est dit qu’il n’en achèterait pas. Il médite un temps sur cet objectif. Je le mets devant la responsabilité de ses paroles. Il dit sans cesse qu’il va arrêter mais agit à l’inverse. Je l’invite à se sonder pour savoir ce qu'il en est de sa motivation. Il finit par me confier qu’il a envie de l’idée d'arrêter mais ne s’en sent pas capable. A voir si une évolution apparaît dans les semaines à venir. La route devient piste, puis chemin et prend de la hauteur pour longer une crête et plonger vers un ruisseau. Ma douleur aux tendons me reprend. Il reste 3 km qui seront interminables. Nous arrivons au gîte à Larreule à 18h. C'est un gîte à la ferme. On y retrouve les animaux classiques mais plus étonnant c’est un perroquet qui chante l’opéra avec une justesse incroyable. Nous cuisinons sous un porche à l’abri de l’orage qui s’abat. Une dernière partie de billard et nous rejoignons nos lits en dortoir.


Mercredi 24 mai : Arthez de Béarn (18 km)

A : Ce matin en me réveillant, un petit déjeuner de rien m’attendait. Du pain, du lait chaud et mes céréales en écoutant notre perroquet chanteur. Puis je suis remonté jouer une partie de billard avec Paul et j’ai gagné. Puis Joan est venu m’engueuler car j’ai trop joué, je l’ai fait beaucoup trop attendre. Puis je dis au revoir aux chevaux et nous sommes partis dans le froid et la brume du matin. Vers 10h30, nous avons fait une pause dans une alimentation d’un village. Nous sympathisons avec la patronne et mangeons un bout. Tout est bien passé notre rythme a malheureusement baissé car Joan a eu de nouvelles douleurs tendinaires. Nous avons pu rencontrer un nouveau marcheur qui était un escargot que j’ai apprivoisé sur une petite distance et n’ayant plus de salade, j’ai dû le déposer pour ne pas être pris pour un fou dans le gîte. Sur la route, Joan m’a appris la chanson italienne Bella Ciao et nous nous sommes amusés à la chanter en cœur à plusieurs reprises sur le chemin. La route d’aujourd’hui nous a extrêmement fatigués et avons fait le choix de réserver un gîte pour deux jours. Arrivés à Arthez, la route pour arriver au gîte était interminable. Nous avons fait une pause dans une église où j’ai malheureusement fait des pitreries. Puis arrivés au gîte, Marion une pèlerine avec qui nous avons sympathisé nous a accueillis et expliqué qu’elle s’était installée car son parrain Bertrand était blessé et en fauteuil

Donc aujourd’hui, j’ai malheureusement racheté des cigarettes car je ne me sentais pas encore capable de m’arrêter. Puis nous sommes rentrés et Marion a fait un massage des pieds à Joan pendant que je dessinais à côté avant de manger. Pour le repas, nous sommes allés dans un salon de thé-restaurant qui nous a servi une salade composée avec de la salade, de la betterave, du fromage de brebis, des graines, avocat et tomates, des champignons, poulet, riz et en dessert, une mousse au chocolat et étant dans un salon de thé, j’ai voulu goûter un merveilleux thé nommé thé au aragon, donc un thé vert parfumé. Donc aujourd’hui, le thème de la discussion était Autriche, thé et clafoutis, kébab, que de merveilleuses choses. Maintenant, nous allons nous coucher pour enfin faire notre première grasse matinée.


Joan : n’a pas écrit

Jeudi 25 mai : Arthez de Béarn (repos)

A : Ce matin, grasse matinée s’impose. Joan n’était pas habitué. Il s’est réveillé à 10h. Moi étant adepte confirmé de cette pratique, j’ai rajouté une heure et le petit déjeuner nous a été offert. J’ai pu avoir du lait et Joan un café. Pour midi, nous n’avions pas trouvé à manger et sommes passés au restaurant de la veille. Nous avons donc acheté deux sandwiches à 5,90 € chacun et une salade composée de lentilles et betteraves pour un total de 16 €. Ce mini repas m’a paru un peu cher mais cela nous donne le coût du prix de la vie. Après et pendant que nous mangeons, Marion a accueilli énormément de pèlerins tous aussi différents que vieux et chiants. Nous avons pu quand même prendre le temps de la sieste, écouter de la musique et la lessive. J’ai créé mon univers. Direction Compostelle et Joan un ????? d’une église. Nous avons chacun un style différent mais je pense que si tout le monde était pareil, la sociabilité ne vaudrait pas le coup. Après avoir appelé ma mère, une première fois, nous sommes partis faire des courses au Carrefour Contact tout en bas de la ville. Une ancienne apprentie de Bertrand a pu nous emmener car la route était trop longue pour un jour de repos. Après avoir fait nos courses, Joan a préparé à manger pendant que je finissais mon dessin. Après nous sommes passés à table avec Bertrand et Marion et avons rigolé sur quel plat aurait mangé Napoléon Bonaparte avant sa mort (omelette aux champignons). Puis nous avons discuté avec un pèlerin et j’ai appelé ma mère pour savoir mon orientation. A mon âge, faire un choix est vachement compliqué mais faisable, donc je me laisse le temps et allons nous coucher.


Joan : Nous nous réveillons aux alentours de 10h. L’objectif de la journée est d’optimiser le repos. Nous prenons le petit déjeuner en terrasse du gîte sous un ciel bleu. Marion nous tient compagnie et nous explique son parcours (apprentie masseuse énergéticienne). Une aubaine pour les marcheurs blessés qu’elle sait sur le chemin. Nous rejoignons ensuite notre chambre refuge où nous dessinons tranquillement. A l’occasion d’un énième passage en pharmacie, nous profitons de la balade dans le bourg pour prendre un sandwich et de déguster sur la place formant un belvédère sur la chaîne des Pyrénées. Nous poursuivons notre après-midi dans la chambre entre sieste, dessin et par la fenêtre nous entendons Marion jouer de l’accordéon, ce qui me berce.Pour terminer la journée, je prépare un menu décidé par A : pâtes et poêlée de légumes à la sauce tomate et c’est A qui est à la plonge pour ce soir.


Vendredi 26 mai : Arthez de Béarn (repos)

A : Ce matin, j’ai voulu faire une grasse matinée mais Joan n’a pas réussi et s’est levé à 7h. Vers 8h45, il est venu me dire de prendre mon petit déjeuner. Ce matin fut le dernier repas matinal avec Marion. Elle est partie en nous disant “à la prochaine à Santiago”. C'était une fille drôle avec qui Joan et moi avons bien rigolé la veille sur ma manière de dire “bonne nuit” avec les fesses en pétant. Puis nous avons dessiné et pris le temps de ne rien faire. A midi, Joan devait recevoir ses chaussures, mais n’arrivant pas, nous avons fait le choix d’aller à la boulangerie acheter du pain pour préparer nos sandwichs jambon beurre cantal; Puis l’ennui s’est installé. Nous avons essayé de regarder la télé, mais rien d’intéressant au programme, donc nous avons attendu d'avoir un dortoir où dormir. Puis la place trouvée le moral est remonté et nous avons rencontré un pèlerin qui paraissait plus jeune que son âge avec qui avons discuté “chaussures”.

Vers 15h, un pèlerin a emmené tous les pèlerins en voiture pour faire des courses et avons choisi des tortillas au menu. En rentrant, ma mère a essayé de m’appeler et Joan a préparé à manger. Après trois tortillas englouties chacun, j’ai demandé au beau-fils de Bertrand si je pouvais faire du trampoline. Il a a bien évidemment accepté et j’ai pu ré-essayer la board-tramp, un snowboard aménagé en trampoline. Une discipline que j’avais seulement pu essayer au trampoline park. Puis, j’ai montré un salto sur l’herbe à un petit enfant de Bertrand et fut très impressionné, enfin je crois… et maintenant, nous allons prendre une douche et allons nous coucher.


Joan : Second jour de pause. La grasse matinée ne va pas plus tard que 7h30 cette fois-ci preuve que nous sommes déjà bien reposés et surtout un petit déjeuner bien complet nous attend en bas, dans la salle commune. Marion nous quitte aujourd’hui et reprend le chemin. Nous faisons nos “au revoir”. Elle nous aura apporté beaucoup de joie. Une partie de la matinée est consacrée au dessin. A s'amuse également à jongler avec des cigarettes. Je suis quant à moi au repos et dans l’attente de recevoir une nouvelle paire de chaussures, via la poste. Celles achetées avant le départ sont une des causes de mes maux. Je ne les reçois qu’en fin d’après-midi. Entre celles que je porte depuis Cahors et ces dernières, c’est le jour et la nuit. Je suis dans l’espoir que cela aidera à la résolution de mes problèmes pour poursuivre cette belle aventure.

Nous faisons à midi un aller-retour en ville pour acheter du pain. Nous n’avons eu l’information sur le deuxième jour de repos que la veille au soir. Ainsi une des missions du jour est de retourner s'approvisionner au Carrefour Contact. Cela s’organise grâce à Bertrand, le gérant, qui prête une voiture et c’est tout un groupe de marcheurs qui se met en branle, dont nous, pour l'excursion courses.

Avant cela, nous aidons Bertrand à étendre des draps et déménageons dans une nouvelle chambre qui donne sur un très beau jardin dont nous ignorions l’existence. Quel plaisir de s’allonger dans l’herbe avec la vue sur les Pyrénées. Nous faisons également un temps télé que j’écourte étant donné le peu de programmes intéressants. Nous cuisinons ce soir des tortillas avec des produits frais et de la viande locale du boucher. A a ensuite l’autorisation du maître de maison de faire du trampoline. Chose incroyable, il y a une salle privée de pelote basque dans laquelle se trouve un trampoline. A est aux anges. Je le laisse à ses saltos tandis que je prends du temps de mon côté.

A est monté sur pile nucléaire et ne s’arrête que lorsqu’il dort. J’ose néanmoins espérer pouvoir l’initier à des temps de farniente ou à la sieste. C’est une des activités que je souhaite intégrer à nos marches, surtout lorsqu’il fera chaud. La marche des prochains jours quant à elle va pouvoir être bénéfique pour la réflexion et la décision dont A va devoir s’acquitter avant lundi. Il s’agit de prendre une décision sur la filière d’études ou de formation qu'il commencera en septembre. En attendant, bonne nuit (il est 20h.)


Samedi 27 mai : Sauvelade (2 km avant) (16 km)

A : Cette nuit les cauchemars m’ont énormément gâché ma nuit et de reprendre les horaires habituels du matin ont été durs à reprendre. Ce matin, nous prenons le petit déjeuner et disons chaleureusement au revoir à Bertrand. La marche reprend, elle aussi doucement mais Joan a récupéré ses chaussures de Bretagne. L’heure de silence s’est imposée, mais avec plaisir car le beau temps et la chaleur étaient présents. Sur la route un coureur nous a dépassés, ce qui démontre qu’il se donnait à fond dans son activité; Vers 10h30; vers 10h30. Une petite pause dans une église s’est imposée. Puis avons repris la route et sur un pont d’autoroute, j’ai fait signe à un gros camion d’appuyer sur son klaxon qu’il a fait chanter pour moi. Cela m’a donné le sourire jusqu’à notre pause du midi dans un bar à Maslacq. Après nous avons préparé nos sandwichs dans un parc où j’ai pu réfléchir sur mon orientation. A 14h nous reprenons la route, plus que 6 km sous une chaleur intense et beaucoup de dénivelés. Puis une nouvelle pause s’est mise en place où j’ai pu sympathiser avec un âne qui avait l’air d’avoir aussi chaud que nous. Puis nous avons repris la route en espérant trouver où poser les tentes. Malheureusement, la carte Miam Miam dodo était mal foutue et le point d’eau potable n'était pas sur le lieu indiqué. Ayant peur de ne pas savoir où poser les tentes, nous avons continué jusqu’à Boye un village de quelques maisons privées. Ayant parcouru suffisamment de kilomètres et trouvé le fameux point d'eau, nous avons posé les tentes dans des hautes herbes et les premiers tiques du voyage sont apparus sur moi en cherchant dans la tente, j’en ai trouvé 2 et Joan 1. Ces bestioles viennent tout droit d’un film digne de Dracula sont devenus m’a phobie et après notre bon repas de nouilles chinoises et de banane au chocolat fondu, j'ai choisi de prendre la tête à Joan pour les déplacer et à demander à un habitant si on pouvait s’installer dans son jardin. Quand l’habitant a vu à quel point j’étais ch…… et en insistant il a accepté. Donc plus de peur que de mal, les tiques nous ont dérangés qu’un instant et maintenant que Joan a pris sa douche, nous écrivons un blog et allons nous coucher.


Joan : C’est le jour du départ du gîte de la boulangerie. Il fait beau et chaud. Nous marchons sur les hauteurs avec les Pyrénées sur notre gauche plein ouest. La piste empruntée rejoint rapidement l’asphalte. Première halte à l’ombre du porche d’une église. Un marcheur japonais nous aborde et échangeons. Il me tire le portrait avec son appareil photo avant de partir, traditionnel souvenir. Nous enjambons le Gane via un pont et atteignons Maslacq où nous prenons une longue pause pour pique-niquer. C’est l’occasion de faire le point sur l’orientation scolaire de A. Il doit prochainement prendre une décision. Nous explorons différentes pistes : métiers hippiques, ébénisterie, lutherie etc… Nous reprenons le chemin, du moins une piste et longeons le Gane sur notre gauche et les champs de maïs sur notre droite. Nous passons ensuite de 75 m d’altitude à 175 m en très peu de temps par un sentier raide, ombragé, en plein bois. Arrivé en haut, l'itinéraire redescend vers un ruisseau. La carte à notre disposition, peu précise suggère un point d’eau potable. L’objectif est de bivouaquer non loin avec dans l’idée d’avoir un possible accès à la rivière. Malheureusement, le paysage n’offre que champs cultivés ou bois en friches. Nous poussons plus loin à un hameau composé de deux maisons où est mis à disposition le fameux point d’eau. Nous nous installons en face, sous un érable et un figuier, à une table et chaises mises à dispositions des pèlerins. Temps de réflexion pour savoir où poser la tente. Je repère un endroit plat et à l’ombre, près du chemin.

Nous montons chacun notre tente. Très vite, je me rends compte de la présence de tiques. En en informant A, celui-ci panique et crise. Je tente de le rassurer mais l’angoisse est là. Nous finissons par en rigoler et allons préparer le repas auprès de la table. Je sais que abrité de la moustiquaire le risque est minime mais c’était inévitable en pleine nature.

Pourtant A ne veut pas en rester là et propose de demander aux voisins l'accès à sa pelouse tondue. Il nous l’avait d’abord refusé mais à force d’arguments A parvient à le convaincre. Nous voilà à déplacer les tentes. Qui plus est pour un terrain en pente. Au moins A dormira tranquille. Nous finissons notre repas par notre traditionnel dessert, bananes chocolat fondu. L’accès à l’eau me permet de me laver. A étant trop frileux, s’en passe. Nous allons nous coucher en espérant que mes blessures se remettront petit à petit.


Mercredi 28 mai : 2 km avant Sauvelade Navarrenx (16 km)

A : Ce matin, je me suis réveillé en pensant n’avoir pas dormi. Mon sac de couchage s’était cassé pendant la nuit. J’ai eu assez froid et en allant me coucher ma tête était dans le sens de la pente. Donc plusieurs réveils nocturnes se sont enchaînés. Après une cigarette, nous sommes allés prendre une boisson chaude dans un snack très particulier. Le gérant d’environ 40 ans était en slip ou petit short avec un tablier ét avec sa femme qui faisait les gaufres etc… Sur la terrasse la musique à fond était du Bob Marley et autre chanteur de reggae. J’ai bien apprécié sa musique de reggae et j’ai apprécié sa musique de ???? Et j’ai pris le meilleur petit déjeuner du voyage.

Puis, nous avons repris la route avec le ventre plein. A midi, nous avons fait une pause où nous avons rencontré un bébé escargot que j’ai pris sous mon aile et avec qui j’ai passé un petit temps du voyage. Je n’avais pas pensé arriver aussi tard..

Le seul repas du midi fut des fruits secs et après de nombreuses heures de marche, sommes arrivés au camping de Navarrenx. Après avoir planté les tentes, je suis allé me baigner avec la compagnie de Joan. Tout s’est bien passé et j’ai pu lancer un nouveau salto (le gainer) cela consiste à aller vers l’avant en salto arrière en se lançant avec son pied. Une figure très compliquée dont je fus très fier de maîtriser maintenant.

Après 1h de piscine, nous décidons d’aller acheter des sandwichs avant d’aller manger car le repas de midi fut zappé. Après nos sandwichs engloutis, une envie de pizza nous est venue et avons acheté ces dernières. Nous les avons mangées en haut des forteresses et avons pu admirer le Gane avec sur la route des basques farfelus.

Puis nous sommes rentrés et étant seuls au camping. Avant Saint Jean Pied de Port j’ai voulu me re baigner et maintenant nous allons nous coucher avec les gouttes de pluie et les oiseaux qui chantent en tant que berceuse.


Joan : Cette nuit, A a mal dormi. A l’inverse de mes conseils, il a préféré dormir la tête vers l’ouverture de la tente. Seulement celle-ci était vers le bas. Malgré cela, nous plions rapidement le bivouac et sommes d’attaque pour les 2 km qui nous séparent du petit déjeuner. Nous nous arrêtons donc après Sauvelade dans un café à l’âme soixante-huitarde. Nous prenons avec nos boissons chaudes une gaufre chacun. La marche ensuite suffit difficilement à occuper A qui shoote dans les cailloux ou encore s’arrête pour ausculter chaque insecte écrasé sur la route. Plus loin, lors d’une pause à l’ombre, A souhaite à nouveau adopter un escargot. L’idée nous vient d’utiliser une bouteille de coca en la transformant en vivarium. Nous perçons la bouteille et y intégrons un tapis d’herbe. A voir comment ces petites choses apprécient le voyage. Nous alternons marche et pause sous une chaleur de plomb. L’arrivée à Navarrenx est un soulagement même si nous n’avons fait que 16 km. Ce soir, nous dormons encore sous nos tentes, mais cette fois au camping. La décision a été tranchée par A lorsqu’il a appris qu’il y avait une piscine. Nous avons également pris le temps de visiter le village entouré de fortifications. Nous avons mangé une pizza avec vue sur le Gane et c’est depuis l’intérieur de ma tente à l’abri de la pluie qui tombe que je vous écris.


Jeudi 29 mai :

A : Ce matin, nous nous réveillons dans le camping avec des racailles qui choisissent de foutre le duvet dans la piscine à 6h30. Joan n’a pas apprécié leurs cris matinaux mais ont lâché de belles punchlines avec des références de mon âge qui m'ont fait sourire. Après 7h, nous nous sommes levés. Joan et moi avons plié les tentes et sommes partis au café du coin et après un café et mes céréales englouties, nous avons mangé les premiers kilomètres de forêts en admirant les palombières locales. Puis arrivés dans la zone industrielle des pèlerins sont allés chercher du pain à l'intermarché le plus proche et nous ont pris du pain. Puis nous avons dégusté nos sandwichs dans un jardin restaurant non loin de nous où nous avons pu discuter avec la gérante qui m’a donné de bons conseils.

Sur la route de nombreuses discussions ont surgi sur notamment la capacité à sociabiliser, puis avons fait une seconde pause plus tard où j’ai dessiné et oublié l’appareil photo, donc je n’avais pas remarqué. Nous avons repris la route et 5 km plus loin, sommes arrivés dans un Foyer pour jeunes enfants. J’ai trouvé ça admirable de voir ces petits et petites nous proposer du café ou du sirop. Nous avons mis environ 2€ chacun de notre poche en donativo et après une heure de souffrance où j’ai un peu répondu à Joan que c'était une première et la dernière fois seulement, la chaleur m’appuyait trop sur les épaules. .. Donc arrivé au gîte un super accueil de Simone et de son mari dans un lieu superbe où le repas fut digne d’un pur restaurant gastronomique avec en dessert un tour de magie de leur fils de 13 ans qui a impressionné tous les pèlerins dont moi et suite à cela j’ai fait mon choix d’orientation, j’en ai parlé avec ma maman et j’ai fini mes écrits avant d’aller dormir sous un ciel orageux.

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