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Marche de Aboxxx

Dernière mise à jour : 11 févr.

Marche de Abouxxx accompagné par Charly

 

Vendredi 1er novembre

 

A : Bonjour, je m’appelle A, j’ai 16 ans. Je viens de la Guinée Conakry. On m’a proposé ça et parce qu’ils s’inquiètent pour moi, du coup on m’a dit de venir faire la marche et j’ai accepté. J’ai été à Rennes pour le stage de la marche et ça s’est bien passé. J’étais accompagné de Charly ; on s’est lavé dans l’eau glacée pendant deux jours et aujourd’hui, c'était le grand départ. On a pris le train de Rennes direction Lyon. J'ai un peu lu un livre, regardé le paysage et je me suis endormi. On a fait 4h dans le train, ça s’est très bien passé jusqu’à Lyon, ensuite on devait prendre un deuxième train jusqu’au Puy en Velay, mais le train a été annulé et le trajet n’a pas duré comme prévu, mais on a tenu le coup et nous voilà à 20h dans le train, on n’est pas encore arrivés.

 

Charly : Bonjour tout le monde. Je suis Charly, j’ai 34 ans et j'accompagne A dans cette aventure un peu folle 🙂

Je vous écris depuis le train qui nous emmène au Puy en Velay. Avant cela, nous avons passé trois jours dans un gîte près de Rennes pour notre stage de préparation. A et moi avons fait connaissance pendant ce moment en tête à tête. C’est un jeune très volontaire et plutôt souriant. Malgré tout, il reste très réservé. J’espère vraiment que la marche l’aidera à s’ouvrir. J’allais oublier le meilleur, avec Anthony, notre référent de marche, nous avons pris des bains d’eau glacée dans la rivière et dans un étang. D’ailleurs, nous comptons bien faire trempette le plus souvent possible sur le chemin.

Nous avons aussi acheté un ballon de foot, histoire de taper la balle de temps en temps. A est fan de foot ! Comme je le disais, nous sommes dans le train pour le Puy en Velay. Nous allons arriver tard, donc ce soir on ne va pas faire de vieux os.

 

Samedi 2 novembre

 

A : Pour un premier jour de marche ça s’est bien passé, on est allé à la cathédrale pour se faire bénir, mais dommage c’était fermé. Ensuite, on est allé acheter une caméra photo et on a attendu qu’ils ouvrent mais finalement ils ont ouvert à 9 h et on l’a achetée. Puis on a continué la route, le paysage était super beau, on a pris des photos, on a rencontré des gens qui étaient super sympas. On a continué la route ensemble jusqu’à l’arrivée et puis on est allés se laver dans l’eau glacée, puis nous sommes rentrés dans le gîte, on a pris notre douche chaude et je suis rentré dans la chambre où je me suis endormi et à 19h on a tous mangé ensemble ; c’était super bon ; la journée aujourd’hui s’est super bien passée.

 

Charly : Et bien pour une première journée de marche, c’était une superbe journée ! On a commencé par se lever de bonne heure pour assister à la traditionnelle bénédiction des pèlerins. Malheureusement, pendant la saison hivernale, ils ne la pratiquent plus le week-end. Nous nous sommes donc bénis nous-mêmes et avons pris la route, direction Saint Privat d’Allier à 24,5 km. Les gîtes en cette période se font rares. A a démontré une incroyable aptitude pour la marche, toujours pressé, pas de temps pour les pauses.

Nous avons fait la rencontre de Guillaume et Véronique qui étaient dans le même gîte que nous au Puy et de Nicolas accompagné de Samantha. Nous avons marché avec eux jusqu'à notre hébergement.

Après avoir déposé nos sacs, nous sommes descendus à une cascade en contrebas pour notre, déjà traditionnel, bain glacé. Ensuite retour au gîte, douche et surtout sieste. Mine de rien après une journée pareille, nous sommes un peu claqués.

Le repas était fort sympathique animé par notre hôte, Salem. A a quitté la table plus tôt pour aller lire et maintenant nous allons bientôt nous coucher. Demain, direction Saugues.

 

Dimanche 3 novembre

 

A : Bonjour, aujourd’hui était notre deuxième jour de marche. ça a été très bien le matin, on a fait un peu de sport le matin,  puis on est allés voir la ville qui était super et  après on a continué notre chemin et après quelques montées, on est arrivés en haut et on s’est arrêtés pour enlever la doudoune

Il y avait un chien qui est venu nous rejoindre ; il a un peu fatigué Charly et moi j'ai eu un peu peur et il est reparti. Après on a continué notre chemin. Après 2 h de marche, on a fait une pause et on a pris de super belles photos ; puis on a continué la route. On a monté des montagnes et on a fait la deuxième pause. Je me suis endormi pendant 20 mn ; on a pris à manger.  On a croisé l’un de nos amis sur la route jusqu’à ce qu’on arrive dans un petit village ; le monsieur était super gentil ; on a un peu parlé et on a repris la route jusqu’à notre arrivée.

 

Charly : Bonjour tout le monde. Encore une journée magnifiquement ensoleillée qui a démarré par un câlin de Salem, notre hôte d’hier soir.

Nous avons marché très tranquillement aujourd’hui. Il faut dire que le chemin a été dur avec nous. Sur les 19 km de l’étape, environ les trois quarts étaient des montées. Cependant, notre effort fut largement récompensé par le paysage, le soleil hivernal qui rase les collines et par les rencontres, notamment Thierry qui nous a fait une quiche aux légumes fort bonne et surtout nous a nourri de son sourire et de ses anecdotes.

A a pris son chien “nounours” en photo me disant “ça c’est les souvenirs”.

Nous avons fini l’étape avec Guillaume qui nous a rattrapés un peu avant la fin.

Ce soir, nous logerons au gîte “Le Lion d’Or” et demain direction “Le Sauvage” une auberge au milieu de nulle part. Heureusement, l’étape de demain est relativement plate.

 

Lundi 4 novembre

 

A : Bonjour. Une autre journée très agréable. On s’est réveillés à 7h et j’ai eu un nouveau livre ; A 10h, on a pris la route ; le paysage était super bien ; après avoir marché, on a fait une pause, on a mangé, pris des photos, puis on a continué la route jusqu’à 19 km. La journée a été rapide comme prévu.

 

Charly : Nous avons commencé cette journée par une demande de Maud : elle veut une photo de nous deux une fois arrivés à Saint Jean Pied de Port. J’ai donc pris son numéro. Je compte bien lui envoyer. Ensuite, nous avons commencé par des courses. Nous avons acheté des mangues et les céréales préférées d’A. Il était ravi.

Nous avons pris la route à 10h ! Les premiers kilomètres sont passés très vite, puis nous avons accusé la fatigue de la journée d’hier, notamment dans les montées. On est tout de même arrivés au “Sauvage”. La délivrance ! et quelle délivrance ! Ce lieu est vraiment magnifique. Un peu hors du temps.

Ce soir, nous avons mangé avec tous les copains rencontrés sur le chemin, Guillaume, Véronique, Nicolas et Samantha. Un repas en commun, de belles discussions… Juste ce qu'il fallait pour finir cette journée. Demain, petite journée jusqu’à Saint Alban.


Mardi 5 novembre

 

A : Bonjour, nous avons passé une petite journée avec les copains de la route. On a pris le petit déjeuner ensemble et on a pris la route à 9h passés. C’était une petite étape. Après quelques heures de marche, j’ai commencé à prendre des photos de Charly en route. On est arrivés dans un petit village. On s’est reposés, on a pris des cafés. Il y avait des chiens autour, j’ai commencé à jouer avec, mais j’avais un peu peur. Il restait 2 km à marcher, du coup on a pu profiter. On est arrivés au village, nous sommes allés chercher à manger. Après on est arrivés au gîte, je me suis baigné dans l’eau froide et je me suis endormi. Je me suis réveillé à 17h. On est allés faire des courses, puis on est rentrés. C'était une journée agréable.

 

Charly : Nous avons débuté cette journée par un petit déjeuner avec toute la bande d’hier soir. Du coup, nous sommes partis à 9h passés. Pas grave aujourd’hui, c’était une petite étape. La marche avec A se passe vraiment bien et sur un schéma qui se dessine naturellement. Le plus souvent A marche seul en tête avec moi qui le suit, quasiment intégralement en silence, ce qui fait qu’au final, nous marchons ensemble, mais chacun avec soi-même.

Ce silence est aisément rompu lors des nombreuses pauses que nous prenons ou parfois par une question d’A. Il est très curieux, ce qui est une bonne chose à mon sens.

Nous sommes arrivés à Saint Alban tôt dans l’après-midi avec un goût de trop peu pour ma part. Mais mieux vaut rester sages, de grosses étapes nous attendent.

A a fait une sieste de 2h après sa douche froide quotidienne (on s’est mis d’accord sur le fait que s’il n’y avait pas de quoi se baigner, on prenait une douche froide 🙂). Je me suis assoupi aussi quelques minutes après avoir réservé le gîte et préparé la journée de demain.

Ce soir, nous sommes en tête à tête tous les deux. Nous avons cuisiné ensemble et beaucoup discuté. Depuis que nous sommes partis, il s’est vraiment pris de passion pour la lecture. Il passe presque tout son temps libre à bouquiner. Donc merci les boîtes à livres !


Mercredi 6 novembre

 

A : Ce matin, je me suis réveillé, j’ai vu Charly lire, j’ai pris une petite douche, puis on est allés au supermarché pour acheter à manger pour midi, puis on est sorti du village à 9h,  on parlait, j’ai posé des questions et après quelques minutes de marche on a fait une pause et après 1h de marche en silence, on est rentré dans un village, on a un peu mangé ; il y avait un chat qui est venu, il avait faim, on lui a donné du lait et j’ai commencé à jouer au foot, Charly m’a rejoint, on a joué 1h ; c’était une journée très heureuse !.

 

Charly : Ce matin, j’ai laissé A dormir. Rien ne presse, l’étape du jour n’est pas bien longue. J’en ai profité pour finir mon livre. Depuis le début, je ne trouve pas beaucoup de temps pour m’y plonger.

Nous sommes donc partis tout tranquillement. Contrairement à d’habitude, A avait très envie de parler en début de marche. Le midi, nous avons fait une pause d’1h qui s’est transformée en une pause de 2h, parce que A voulait attendre les copains de la veille. Finalement, ils nous ont rattrapés seulement une fois arrivés à Aumont-Aubrac. Ce soir, nous allons au restaurant avec eux. C’était une journée tout en douceur (avec les jambes lourdes en montée tout de même 🙂)

Demain, première grosse étape jusqu’à Nasbinals (27 km). Cette fois, pas de grasse mat’. On se lève de bonne heure.


Jeudi 7 novembre

 

A : Bonjour, aujourd’hui était une grosse étape, du coup, on s’est réveillés tôt.  Charly est allé déjeuner, moi j’ai déjeuné aussi. On a pris la route à 8h ; il faisait froid et on a continué à marcher ; on a croisé de nouvelles personnes sur la route. Au début, il y avait un peu de montées, mais ça allait jusqu’à ce qu'on arrive dans un petit café ; on a fait un peu une pause de 10 mn et avons continué la route ; on a pris de belles photos

Il y avait deux chevaux ; j’avais peur, mais Charly lui n’avait pas peur, je faisais que rigoler ; on a monté un peu une montagne. Puis on s’est reposés là-bas, j’ai pris des photos. Je suis allé sur un rocher. Je me suis endormi et je me suis réveillé. On a continué la route jusqu’à que l’on voie une rivière ; j’ai dit à Charly que  je voulais me laver et on a fait 7 mn dans l’eau froide. Bon, nous sommes arrivés dans un village, on est allés dans l’église, puis on est rentrés dans le gîte, on s’est douchés et nous sommes sortis tous pour aller au resto ; c’était très bien pour moi et Charly, on rigolait seulement.

 

Charly : Aujourd’hui, grosse étape, donc départ à 8h. Comme à son habitude, A file à grande allure. Il négocie chaque pause, soit pour l’écourter, soit pour la retarder. A midi, nous avons déjà fait 18 km sur les 27 du jour. Encore une fois, A me pousse à repartir vite, “viens on fonce”. “Si on part là, on peut arriver à 14h”. Mon plus gros travail avec A c’est de le freiner un peu x).

5 km avant la fin de l’étape, nous traversons une rivière et A me fait part de son souhait de se baigner. Nous trouvons donc un endroit sympa et allons faire trempette devant des automobilistes amusés bien au chaud dans leur véhicule.  7 mn 30 chronomètre en main. Nouveau record. Après être sortis de l’eau, nous avons été rejoints par Guillaume, puis Véronique avec qui nous avons fini l’étape.

Le soir, nous avons mangé avec tous les gens du gîte (nous sommes tous dans le même, il n’y en a qu’un d’ouvert). Aujourd’hui, A était particulièrement en forme.


Vendredi 8 novembre

 

A : Nous avons commencé cette journée. La marche était un peu bien au début jusqu’à on a commencé à monter les montagnes et on s’est perdu en chemin pendant 5 mn qu’on a réussi à retrouver, vu que Charly connaissait la route et j’ai perdu le cache de l’appareil photo. Après une bonne marche, on est arrivés dans un petit village, on s’est reposés là-bas et mangé et on a continué. Une fois arrivés dans le village, notre première chose était d’aller nous laver dans la rivière, du coup, on voulait y aller à trois aujourd’hui jusqu’à ce qu’un ami voie un serpent et moi je ne voulais plus me laver, du coup, on est remontés au gîte un peu tristes, mais demain on irait.

 

Charly : Encore une belle journée ensoleillée. Nous sommes vraiment gâtés par la météo depuis notre départ.

C’était une petite étape aujourd’hui que nous avons traversée très tranquillement. Nous nous sommes arrêtés à la Maison de l’Aubrac où nous avons visité un petit musée fort sympathique et où nous avons déjeuné. A a mangé une tartine de carpaccio de bœuf de l’Aubrac qu’il a adorée ; ça m’a fait plaisir de le voir se régaler lui qui a un régime plutôt axé sur le sucre.

Nous avons fini l’étape avec Guillaume. A l’a encouragé à se baigner avec nous. Nous sommes allés à la rivière et Guillaume a repéré une couleuvre qui a terrorisé A. On a abandonné l’idée de la rivière et on s’est donc rabattus sur la douche froide.

Lola, l’éducatrice d’A l’a appelé, ce qui lui a fait très plaisir.

Le soir, nous avons joué aux

cartes avec Guillaume et A voulu goûter l’aligot. Il a adoré !

C’était vraiment une belle journée ! 

 

Samedi 9 novembre

 

A : Bonjour. Ce matin, on s’est réunis, on est allés à une épicerie et on a fait la route avec notre ami. Sur le chemin, au début c’était pas mal, on a fait une première pause, on a joué au foot un peu et on a continué la route jusqu’à on voyait pas Samantha après la route, on a commencé à monter

On est arrivés dans un village, il y avait Guillaume, on a fait une pause, puis on a continué le chemin à trois personnes et le reste était que de la montée jusqu’à ce qu’on arrive au sommet ; on a pris pas mal de photos après on était déjà arrivés, du coup on est allés jusqu’à la porte du Carrefour, Charly avait oublié son portefeuille ; on était beaucoup paniqués et il a appelé Nicolas ; il est allé le chercher ; il l’a trouvé ; on était soulagés. Là aujourd’hui, c’était une étape inoubliable.

 

Charly : Nous devions partir tôt ce matin car c’était une grosse étape. Mais nous sommes tombés sur Nicolas et Samantha devant l’épicerie et A a voulu les attendre. Nous sommes partis à 9h15 au lieu des 8H prévus.

Nous avons donc marché avec eux jusqu’à Saint Côme d’Olt où nous avons retrouvé Guillaume avec qui nous avons fini l’étape jusqu’à Espalion.

Une fois à destination, Guillaume nous a annoncé que Samantha s’était blessée et qu’ils ne finiront pas le chemin. C’est un peu un coup dur. A les aimait beaucoup et parlait longuement avec Samantha en espagnol.

Ce matin, nous disons au revoir à Véronique et demain ce seront les adieux de Nicolas et Samantha. Mais c’est aussi ça le chemin.

Ce soir, nous sommes à La Halte de Saint Jacques d’Espalion. Notre hôte nous a joué de l’accordéon et nous a fait chanter la chanson des pèlerins. C’était une belle soirée.

Comme A me l’a dit aujourd’hui “c’était l’étape la plus dure, mais c’était la plus jolie”.

 

Dimanche 10 novembre 

 

A : Ce matin, on a dit au revoir à Nicolas et Samantha. Vu que c’était une petite étape, on a pris notre temps. Sur la route jusqu’à Estaing, du coup on a mangé, visité un peu la ville, après on est allés au café, puis on a continué la route jusqu’à une rivière ; on s’est baignés là-bas pendant 5 mn. Il ne restait pas grand-chose ; la montée était un peu longue mais on l’a faite ; on est arrivés au gîte ; j’ai pris une douche. Charly aussi, puis j’ai fait une petite sieste

 

Charly : Ce matin, nous avons dit au revoir à Nicolas et Samantha. Ils vont faire une pause de quelques jours le temps que la cheville de Samantha se guérisse et ils fileront pour Porto, vers des températures plus clémentes.

J’en profite pour remercier Florian, notre hôte d’hier soir, pour son accueil, ses chansons à l’accordéon, sa simplicité et son petit déjeuner de roi de ce matin.

Sinon, la journée était très agréable. Le soleil nous a encore suivis quasiment toute la journée. Nous sommes arrivés à Estaing vers midi où nous avons mangé et pris un café avec Guillaume

Environ 4 km avant la fin de notre étape, nous nous sommes baignés au lac de Golinhac sous l'œil perplexe de Guillaume qui finalement n’osera pas nous rejoindre.

Ce soir, nous logeons dans un mobil home avec Guillaume et Pierre, au gîte “La Soulenque”. A a trouvé ça “super” mais après sa douche, il a filé faire une bonne sieste. Il ne veut pas l’avouer, mais je pense qu'il était épuisé.

Demain, nous avons une grosse étape jusqu’à Conques. 27 km. La dernière de Pierre.

Nous allons bientôt nous retrouver seuls sur le chemin, mais comme le dit si bien A: “ce sera une nouvelle aventure”.

 

Lundi 11 novembre

 

A : Nous sommes partis tôt ce matin car c’était une grosse étape. J’étais sorti tôt du gîte et Charly m’a appelé pour dire au revoir au monsieur du gîte. J’ai rigolé et je lui ai dit au revoir ; il était super gentil ; puis j’ai continué la route avec Charly.

Aujourd’hui, je peux dire que ça va ; Charly pense que c’était la descente. On est arrivés à Golinhac ; on a pris à manger pour ce midi avec les autres marcheurs ; on est arrivés à Espeyrac, on a mangé, c’était bien. C’était super plus rapide qu’on le pensait. Une fois arrivés dans une descente, j’avais mal au genou et Charly voulait prendre mon sac, mais j’ai dit “non” vu que ce n’était pas à cause de la marche, j’avais mal au genou depuis le foot pratiqué à Paris, la douleur s’est réveillée, mais pour le moment ça va.

On est arrivés au village de Conques, on est arrivés au gîte et on voulait aller se baigner, donc on est descendus, j’avais mal au genou, on est remontés au gîte, on s’est douchés et on est allés au musée ; c’était super bien.

 

Charly  Ce matin, nous sommes partis tôt. Nous avions une grosse étape jusqu’à Conques.

Je dois dire que nous avons marché à un très bon rythme. Cependant, ce matin, j’étais un peu inquiet car la veille au soir, A m’a fait part d’une douleur au genou droit lors des descentes. Une douleur qu’il avait eue au foot avant la marche et qui venait de se réveiller.

Pendant toute la journée, A n’a rien dit (ou très peu lors des pauses) puis arrivé à la descente avant Conques, il m’a dit qu’il avait “trop mal au genou”. Têtu comme il est, il n’a jamais voulu que je porte son sac. Une fois arrivé à l’Abbaye, il s’est bien massé le genou, on a appliqué de la crème et étiré la jambe un maximum.

Demain nous allons à Decazeville où nous y prendrons un jour de repos.

J’espère que le repos lui fera du bien, sinon nous sommes allés au musée du Trésor et ensuite Pierre nous a payé un verre pour son dernier jour

Je vous laisse, il est l’heure d’aller manger et j’avoue être un peu fatigué aujourd’hui.


Mardi 12 novembre

 

A : Ce matin, “le vieux” nous a quitté, du coup il restait pas grand monde ; on est resté que quatre et on a quitté Conques tôt le matin.

Au début, la montée était très dure, mais je dirais que c'était une super expérience de découvrir Conques. On marchait et il y avait un chien qui nous a suivis pendant 1 à 2 km. J’ai dit à Charly, il a fugué, mais on rigolait seulement et on a pris pas mal de photos. La vue était magnifique et le reste du chemin, on l’a marché à quatre jusqu’à Decazeville. On est arrivés tôt dans la ville ; on est allés chercher à manger pour le midi. On a mangé à quatre et après on s’est dit “au revoir”. J’ai dit à Charly, là c’est une grande aventure qui commence. On est arrivés au gîte. Il y avait personne, on a dû attendre un peu, puis il est arrivé, il est super gentil. On s’est douchés, on a joué aux cartes et on a mangé ensemble ; c’était super bien fait ; la journée a été,  sauf que je me retrouve seul avec Charly, mais on va y arriver jusqu’au bout.

 

Charly : On a commencé la journée avec les “au revoir” de Pierre. Encore un copain qui nous quitte.

Nous avons pris la route de bonne heure. L’étape du jour démarre d’entrée par une montée, que dis-je, d’un mur à gravir ! Ce sont sûrement les mètres qu’on a parcourus le plus lentement depuis notre départ.

Cependant, une fois cet obstacle franchi, l’étape s’est avérée facile, quasiment que de la descente jusqu’à Decazeville. Etant donné que A ne veut toujours pas faire de pause et comme notre cadence bien supérieure à nos débuts, nous sommes arrivés de bonne heure à notre gîte.

Ce soir, nous sommes accueillis par Cécile et Jean-Marie avec qui nous allons passer deux jours car demain : Repos !

Ils arrêtent leurs activités, mais restent ouverts pour l’association Seuil, m’a dit Jean-Marie.

On a joué au tarot avec lui et ce soir, on s’est régalés (même A). Ah ! j’oubliais. A notre arrivée à Decazeville, nous avons dit “au revoir” à Guillaume, le dernier copain des débuts, le premier qu’on a rencontré et le dernier à nous avoir quittés. Bon vent à tous et merci pour tout.


Mercredi 13 novembre

 

A : Aujourd’hui était une journée de repos. On s’est réveillés à 7h pour le petit déjeuner, moi, je me suis endormi après jusqu’à 10h, puis on est partis pour aller visiter la ville. On est allés à la bibliothèque, après on a mangé pour le midi au Mc’Do, puis on est allés au cinéma. Le film était super intéressant “Jurée n°2”. Le film terminé, on est allés au Musée et voir la mine.  A la fin de la journée, on est allés faire nos courses pour demain et on est rentrés au gîte. On s’est douchés et on a mangé.

 

Charly : Première journée de repos depuis que nous sommes partis. Je vais être honnête, elle fait du bien, car juste avant notre plus grosse étape depuis le début (30 km).  A en a profité pour dormir plus longtemps.

Nous sommes allés à la médiathèque lire un peu et A a regardé le film “Tintin” pendant que je lisais “Sapiens”.

Ensuite, on est allés manger au Mc Donald. Ça a fait plaisir à A et surtout, je n’avais pas trop envie de me “battre” pour le repas de midi 🙂. On a enchaîné avec un cinéma. Nous sommes allés voir “Juré n°2” et c’était franchement sympathique. Après la séance nous sommes allés faire un rapide tour au Musée de la Mine à Decazeville. Nous avons fait un petit tour tout en discutant avant de rentrer au gîte.

Ce soir, Jean-Marie, nous a encore régalé pour le dîner. Il met de l’amour dans ses plats et ça se sent. Merci !

Comme je le disais, demain grosse étape jusqu’à Figeac. Donc, ce soir, couchés de bonne heure


Jeudi 14 novembre

 

A : Grosse étape aujourd’hui, on a dû partir tôt avec la montée qui était longue, mais moi j’ai rien senti, j’étais tellement concentré qu’on a fait la marche en silence jusqu’à midi. On est allés manger chez une dame, Cécile. Elle nous a bien accueillis, elle a commencé à parler avec Charly jusqu’à ce que j’ai dû quitter pour aller marcher. C’était tellement rapide qu’on est arrivés à Figeac sans que Charly ne se rappelle de la ville.

Mais bon, c’était une super étape ; on est arrivés au gîte, on s’est douchés, on a parlé avec un “vieux ; il était tellement adorable qu’il m’a donné un conseil que je ne vais jamais oublier et comme on dit en allemand Ich Habe Sehr Gut Gegessen

 

Charly : Nous avons dit au revoir à Jean-Pierre ce matin, notre hôte pour ces deux jours à Decazeville. Merci à lui et à Cécile pour leur accueil si chaleureux.

Nous avons pris la route de bonne heure. Le givre recouvrait les voitures. Petit rappel que nous approchons de l’hiver. Nous avons bien marché jusqu’à midi où nous avons rencontré Cécile. Une dame qui tient un accueil pèlerins avec une roulotte. Nous y sommes restés 1h pour manger et discuter.

Ensuite, on a déroulé jusqu’à Figeac où on a enfin trouvé de la pâte d’arachide pour faire les plats africains que A sait cuisiner. Nous avons rejoint le gîte accueillis par Nathalie et ce soir, nous étions en compagnie de Carl, un suédois de 74 ans qui parle plus de langues que les mains n’ont de doigts A a ENORMEMENT parlé avec lui. En les voyant discuter tous les deux, je me disais “on est vraiment au bon endroit, au bon moment. Merci”.


Vendredi 15 novembre

 

A : Aujourd’hui on a dû quitter Figeac à 9h car c’était une étape de 26 km, Charly et moi, ces derniers temps, on fait une marche en silence. Le paysage était beau, Charly a pris des photos et moi, ces derniers temps, je réfléchis beaucoup. C’est la raison pour laquelle, je ne prends pas trop de photos et on a fait des pauses. L’étape a dû fatiguer Charly, mais il n’est jamais découragé, c’est un homme déterminé. Arrivés au gîte à 15h, on s’est douchés et on a commencé à cuisiner à 17h. On a prévu un plat aficain  ; il était concentré, on a fait tout ensemble. Il a fait le riz, mais il a bien aimé la sauce, j’étais content, c’était la première fois qu'il goûtait une sauce africaine.

 

Charly : Nous avons quitté Figeac à 9h car nous avons acheté tout le nécessaire pour qu’A puisse nous cuisiner un plat africain le soir. Du coup, nous sommes partis bien chargés. Je pense que ce poids en plus y est pour quelque chose, car aujourd’hui a été pour moi la journée la plus éprouvante depuis le début.

A a encore fait l'étape derrière moi dans un silence de cathédrale. J’ai le sentiment qu’il pense beaucoup en ce moment. Je me dis que la marche fait effet. C’est une très bonne chose.

J’ai arrêté de lui demander régulièrement “ça va” parce que je me rends bien compte que, oui, ça va. Il a juste besoin de marcher dans sa bulle.

La fin d’étape était super chouette, avec ce chemin balisé de coquilles sur les deux derniers kilomètres. Et les Causses du Quercy, qu’est-ce que c’est beau !

Ce soir, nous sommes à “la Source d’Ussac”. Une ferme avec plein d’animaux.

A m’a cuisiné (j’ai fait le commis), un plat dont il a le secret. C’était vraiment bon et ça m’a fait tellement plaisir de le voir, si content, cuisiner avec son tablier 😀

 

Samedi 16 novembre

 

A : Je me suis réveillé tôt ce matin pour manger le riz et on a pris la route. Il y avait de beaux nuages. Charly m’a pris en photo. La journée a été tranquille. On a rencontré une nouvelle personne, il était gentil, aussi on a marché ensemble jusqu’à Limogne, on a fait une pause là-bas, on a pris un café, on a continué notre chemin. J’ai beaucoup discuté avec Charly, on a rigolé jusqu’à notre arrivée au gîte et on a pris notre douche. J’ai goûté mes céréales et je suis allé au lit. J’ai dormi jusqu’à 19h. Charly est venu me réveiller. Il était l’heure de manger et je suis descendu. C’était super bon. J’ai très bien aimé. Bon là, j’ai encore sommeil, demain, on a une grosse étape jusqu’à Cahors

 

Charly : Ce matin réveillé de bonne heure. Une grosse étape nous attendait. Finalement, Didier, notre hôte d’hier, nous a avancés un peu jusqu’à Cajarc pour nous éviter les premiers kilomètres.

Le chemin nous a amené au bord du Lot où régnait, avec la brume de l’eau, le brouillard un peu plus haut, le soleil, le vent, une atmosphère mystique. La journée a été à l’opposé d’hier. La fatigue a laissé place à “la pêche”, le silence à la discussion.

Cette étape est vraiment passée à toute vitesse.

Ce soir, nous sommes au gîte “Le Mouton à deux pattes”. Nos hôtes sont vraiment très accueillants et ce soir, nous étions avec un couple qui gère un autre gîte du village. C’était très intéressant de les écouter parler de leurs “soucis” d’hospitaliers, de voir l’envers du décor en quelque sorte. Je me rends compte en écrivant ces lignes que la fatigue me gagne, donc bonne nuit.

 

Dimanche 17 novembre

 

A : Ce matin, nous nous sommes réveillés de bonne heure, car une grosse étape aujourd’hui nous attend. On est allés à l’épicerie, on a pris à manger pour le midi et on a continué notre marche. Le GPS de Charly a commencé à “déconner”, mais après il m’a dit qu’on pouvait continuer et d’un coup son GPS a fonctionné et on a continué la marche, le silence, la discussion a duré longtemps. Une fois arrivés dans un petit village, nous avons fait une pause et on a mangé, ensuite on a continué le chemin jusqu’à Cahors. Charly m’a dit “viens on va se baigner”, moi j'avais un peu peur et je ne voulais pas me baigner, c’était trop profond. Ensuite, on a continué et on est arrivé au gîte ; on a pris notre douche comme chaque jour. Bon. Je vous laisse. On va manger une pizza et on va aller au cinéma. Chaque personne qui lira ce que j’ai écrit aujourd’hui, soit béni par Dieu.

 

Charly : une journée interminable qui finit bien. Partis de bonne heure en prévision d’une grosse étape jusqu’à Cahors, nous avons avancé d’un bon pas malgré un temps plutôt médiocre.

Aujourd’hui, le chemin n’était vraiment pas des plus agréable pour la rétine

Dans la matinée, le paysage bof, bof, et les 38 km du jour m'ont paru interminables. Cahors nous est apparu comme une délivrance.

J’ai essayé de motiver A pour aller se baigner, étant donné que cela fait un moment que nous n’avons pas eu la possibilité de le faire, mais sous prétexte qu'il y aurait des crocodiles dans le Lot, il n’a jamais voulu.  Ce soir, nous logeons au gîte “Le Cocon”, pour deux jours.

Je vous laisse car nous filons manger une pizza avant notre séance de cinéma : 🙂


Lundi 18 novembre

 

A : Journée de repos. Charly s’est réveillé tôt le matin pour aller faire des courses et moi je suis resté couché, mais avant qu’il arrive, j’étais déjà réveillé. On a commencé à cuisiner, on a terminé, on a bien mangé puis fait une petite sieste. On est allé chercher un truc pour l’appareil photo. Puis on a acheté un livre dont beaucoup de personnes nous parlaient : “Kilomètre zéro”. On devait aller à la piscine, mais comme je n’avais pas de maillot de bain, on a terminé au cinéma.

 

Charly : Journée de repos à Cahors aujourd’hui. J'ai profité qu’A faisait une grasse matinée pour aller faire les courses et acheter ses céréales préférées.

Ensuite, nous avons cuisiné pour ce midi et ce soir.

On avait prévu d'aller au musée Hans Martin et à la piscine, mais ce premier est fermé le lundi et pour la piscine…bah, on s’est aperçu qu’A n’avait pas de maillot de bain au moment d’y aller. Du coup, l’idée de la piscine est aussi tombée à l’eau (nous essaierons de lui trouver un maillot sur le chemin). Fort de ces mésaventures, nous avons décidé de retourner au cinéma.

En attendant la séance, j’ai proposé à A une balade dans le vieux Cahors, mais il a refusé. Je lui ai donc proposé une baignade dans le Lot, il a refusé aussi (on dirait qu’il a perdu sa volonté pour les baignades).

Il a préféré lire “Kilomètre Zéro”, que l’on a acheté dans l’après-midi, pendant que moi je suis allé me balader et visiter la cathédrale qui est magnifique. Nous avons donc fini cette journée par une séance au cinéma de “La vallée des Fous”, un excellent film porté par un Jean-Paul Rouve magistral, qui résonne énormément avec l’aventure que nous vivons A et moi.


Mardi 19 novembre

 

A : Après un bon jour de repos à Cahors, ce matin on a commencé à monter la montagne. Au début c’était très turbulent et le reste était plat. Après un bon début de marche en silence et des pauses, on termine avec une petite goutte de pluie qui a commencé à mouiller et ça s’est arrêté. On a fait une deuxième pause et là j’ai commencé à parler avec Charly, ça faisait longtemps qu’on avait parlé et la conversation s'est terminée avec mon histoire.

Une fois arrivés au village de Lascabanes. La conversation a tourné par lire des mots sur des pierres disposées près du gîte.

                                                                                                                                                                

Charly : La matinée a démarré fort. Je me suis aperçu que j’avais égaré un de mes deux bonnets, sûrement tombé de ma poche pendant nos balades dans Cahors. Mais surtout, j’ai perdu une de mes couronnes. Du coup, je suis bon pour filer chez le dentiste en rentrant.

A part ça, la journée s’est bien passée. Nous avons visiblement marché d’un bon pas car nous sommes arrivés au gîte plus tôt que prévu.

Les 23 km sont passés à toute vitesse. On était limite déçus 🙂. A m’a dit “franchement ça va.  Je peux refaire le chemin jusqu’à Cahors”. Le gîte de ce soir est très cosy. Et comme souvent A a passé presque tout son après-midi à faire la sieste, on a aussi un peu bouquiné et joué aux cartes (première fois que je le bats depuis le début ah ah !)

L’étape de demain nous amène jusqu’à Lauzerte où nous aurons dépassé le                                                                               quart de notre aventure.

 

Mercredi 20 novembre :

 

A : Je me suis réveillé tôt ce matin, alors qu’on avait une petite étape. Il faisait froid, la pluie est arrivée, le sol était glissant et on a marché en silence pendant un bon moment.

Nous sommes arrivés dans un petit village. On a pris un café, après nous sommes allés acheter notre manger pour le midi sous la pluie. J’ai demandé à Charly où on allait manger. Il m’a dit “on va trouver un abri” moi je pensais que la pluie allait s’arrêter, mais au contraire, alors moi j’ai commencé à manger en marchant et j’en ai donné un petit bout à Charly qui ne voulait pas manger en marchant. J’ai terminé de manger alors que la montagne nous attendait à grands pas, j’étais au  bout de ma vie. Mon ventre était plein. Je ne faisais qu’appeler Charly qui rigolait sur moi, mais j’avais confiance en moi et je suis arrivé à monter. Charly a trouvé une cathédrale, il a mangé, après on a continué notre chemin et je lui apprenais à parler la langue Guinéenne, Malienne et Iranienne. Je rigolais en même temps. Il est arrivé un peu à comprendre et la journée a été ; Me voilà dans le gîte  

 

Charly : Une étape sous la pluie. On y avait eu droit hier, mais aujourd’hui, c’était toute la journée. La marche s'est bien passée, silencieuse, humide, avec nos chaussures pleines de boue.

A m’a appris quelques mots dans sa langue maternelle. Pour un bon français comme moi, je dois dire que la prononciation s’est avérée compliquée 🙁. Nous sommes arrivés au “Gite Fleuri” bien contents de pouvoir enfin se mettre au sec.

Ce gîte est tenu par Mélanie qui est aussi boulangère et fait son pain dans son garage qu’elle a transformé en fournil. A table, nous avons beaucoup discuté tous les trois. C’était très agréable. On a fait un babyfoot avec A. J’ai gagné les trois matchs, au grand désarroi de ce dernier.


Jeudi 21 novembre : 

 

A :  On s’est réveillés ce matin, il pleuvait, on a mis notre sac à dos et on a pris le chemin de la route. Il y avait des voitures. Charly n’en pouvait plus, mais moi ça ne me dérangeait pas. Je vis dans une grande ville. Nos regards restent suspendus un moment à ce silence qu’il rompit en douceur. La journée a été pénible avec quelques montées inattendues. Après l'heure de pause, le vent soufflait si fort qu’il me projetait de gauche à droite. Une fois arrivé à Moissac, j’étais exténué. 

 

Charly : C’était certainement l’étape la plus pénible depuis notre départ. 30 km entre pluie, rafales de vent et surtout des chemins boueux d’une terre argileuse qui glisse et colle aux chaussures ! Ajoutez à cela que j’ai eu rapidement les pieds trempés… Finalement, c’est la première fois que j’étais pressé d’arriver au gîte. Cela mis de côté, c’était une fois encore, une marche très silencieuse. Je tire mon chapeau à A de ne pas avoir craqué face à ces conditions.

Ce soir, nous dormons à l’ancien Carmel de Moissac. Nous sommes seuls dans un énorme bâtiment. Ça fait bizarre. En tous cas, cet endroit doit vraiment être très agréable lors de la belle saison.

Demain, direction Auvillar. Une étape de 21 km qui nous fera du bien après cette douloureuse journée.


Vendredi 22 novembre

 

A : On s’est réveillés un peu tard aujourd’hui vu qu'on avait une petite étape à faire. On a suivi le cours d’eau presque tout le chemin Après un premier repos dans le froid, j’ai pris des photos, ensuite on a continué notre chemin jusqu’à notre deuxième repos. J’ai mangé des biscuits et on a appelé Nicolas et Samantha ; c'était la première fois qu’on les appelait depuis que nous nous sommes séparés. La journée a été rapide et aujourd’hui on va à Auvillar. Charly a vu Bosco, notre ami qu’on avait vu sur la route de Conques

 

Charly : Départ tout tranquille aujourd’hui. Le soleil est de retour et le froid aussi Je suis parti sans ma doudoune et j’ai rapidement changé d’avis.

La marche a été douce. Les journées sont de plus en plus douces. Nous commençons à avoir une belle complicité. C’est vraiment agréable. A midi, nous avons eu Nicolas et Samantha au téléphone. A était content d’avoir de leurs nouvelles et moi aussi. Nous avons bien pris notre temps aujourd’hui. Il faut dire que le chemin était plat donc on avance vite.

Une fois au gîte et douché, je suis allé faire un tour dans le village et j’ai retrouvé Jean-Bosco à l’église. C’est un jeune qui va à Lourdes et qui campe. J’étais content de le revoir. Il faut dire que depuis plusieurs jours nous ne croisons plus personne. Ce soir, j’ai bien discuté avec notre hôte pendant que A dormait. Ils m’ont offert une soupe et ce soir resto.

 

Samedi 23 novembre

 

A : On s’est réveillés tard comme on avait une petite étape à faire. Le matin, il faisait froid. Une fois avoir pris le chemin, la seule chose dans ma tête était de dormir. Après avoir fait de petites pauses, on a croisé le couple du gîte où l’on a dormi hier. Ils étaient sympas et on a continué notre route jusqu’à notre deuxième pause. On a mangé et on a vu la montagne des Pyrénées. J’ai commencé à parler avec Charly jusqu’à ce qu’on se trompé de chemin et il y avait une dame dans une voiture qui nous a dit qu’on n’était pas sur le bon chemin, tellement j’avais parlé avec Charly, mais comme par hasard, on est arrivés tôt. On a été super bien accueillis au gîte et ce soir j’ai fait des crêpes qu'on a tous mangées. C’était une super belle journée.

 

Charly : On a bien traîné ce matin pour partir. En même temps, rien ne presse, aujourd’hui nous n’avons que 18 km à faire. Nous sommes partis à 9h30. Jean-Bosco avait déjà levé le camp depuis longtemps, je pense. J’ai bien fait de lui dire au revoir hier soir. Encore une fois, la journée fut douce, sans pression et sous un magnifique soleil. A la sortie de Saint Antoine, nous avons croisé Christian et sa femme, nos hôtes de la ville, qui revenaient de Flamarens en voiture, car depuis l’église de ce village, dont un pan de mur s’est effondré, on peut voir les Pyrénées par temps clair. Et effectivement, nous les avons vus. A vrai dire, nous avons la chance de les voir depuis avant Moissac.

Après s’être brièvement trompés de chemin, nous sommes arrivés à Miradoux où nous avons été accueillis par Dominique et Pascal.

A a fait des crêpes avec Dominique pour la première fois. Il s’est débrouillé comme un chef.

Demain, nous attend une grosse journée de 34 km, faute de gîte ouvert. Mais bon, après deux petites étapes, ça devrait le faire, faut juste ne pas partir trop tard 😂

 

Dimanche 24 novembre

 

A: Réveil tôt ce matin pour une marche de 34 km. Il faisait 9°C, le temps était super beau. Pendant la marche au début, le silence était dominant jusqu'au lever du soleil. J’ai commencé à parler à Charly, j’avais une seule chose dans la tête, c’était de faire ces 34 km en silence, mais avec Charly tu ne peux pas t’ennuyer. Il est super avec moi pour toutes les questions. Après avoir marché pendant une bonne heure, on est arrivés à Lectoure. J’ai vu les messieurs du gîte et on a fait notre pause quelques heures. On a repris le chemin jusqu’à La Romieu. On a attendu pendant 2h le monsieur du gîte qui ne répondait pas au téléphone. Charly a alors contacté un autre gîte et là le monsieur a envoyé un message qu’il arrivait dans 20 mn et nous sommes arrivés à 20m. Bon là, j’ai sommeil. A demain.

 

Charly : On s’est levés tôt pour affronter les 34 km qui nous attendaient aujourd’hui.

Il a fait limite chaud, aussi j’ai fini l’étape en t-shirt.  A cette période, on est vraiment gâtés par la météo. A midi, nous avons recroisé Dominique et Pascal, dans Lectoure. Ils se baladaient et nous on cherchait une supérette. L’après-midi nous a paru plus pénible. Il faut dire que 34 km, c’est pas rien ! Nous sommes arrivés à La Romieu (très bel endroit) vers 16h55 mais nous avons trouvé porte close. J’ai appelé et envoyé des messages au gérant du gîte qui sont restés sans réponse. Vers 18h, on a décidé d’appeler un autre gîte, car on commençait sérieusement à se geler.  Au même moment, nous avons eu une réponse du Monsieur. Il nous avait calé pour lundi…

Bon tout va bien. Nous avons finalement pu nous restaurer et nous doucher. Demain, très petite étape jusqu’à Condom. Donc on va pouvoir chiller le matin.


Lundi 25 novembre

 

A : Je me suis réveillé ce matin à 9h ; on a pris notre temps vu que c’était une petite étape de 13 km. Après avoir attendu le monsieur du gîte qui voulait prendre le café avec Charly mais il n’est pas venu, on a pris le chemin avec un très beau temps. Après quelques heures, le temps a changé d’un coup et la pluie a pris sa place. Les routes étaient inaccessibles, mais on s’est débrouillés. Pendant la marche, le silence a pris sa place et on est arrivés tôt à Condom. J’ai pris ma douche et le sommeil m’a dominé, et je me suis endormi.

 

Charly : On a bien pris notre temps pour partir. J’ai laissé A dormir et on a pris la route à 10h passé. Aujourd’hui seulement 13 km jusqu’à Condom. Et heureusement seulement 13. Il a plu toute la journée et plus qu’escompté.

Cette petite marche nous en a paru 20. Heureusement, nous sommes arrivés au gîte de bonne heure, chaudement accueillis par Pierre. Un marseillais au grand coeur qui parle autant que moi 🙂

Plus tard est arrivé Charles, un jeune pèlerin. Ça nous a fait plaisir de rencontrer une nouvelle tête. On se sent un peu seuls sur le chemin depuis quelques jours.

A a fait une sieste toute l’après-midi. Je suis un peu jaloux de cette capacité à dormir n’importe quand.

Le soir nous sommes allés manger une pizza. On a beaucoup trop mangé. C’est pas sérieux 🙂


Mardi 26 novembre

 

A : Aujourd’hui était notre dernier repos avant d’arriver à Saint Jean Pied de Port. J’en ai profité pour bien dormir. Aujourd’hui, à mon réveil, je suis allé prendre un bon bain chaud et j’ai pris mon petit déjeuner. Ensuite, on est allés à la poste et on en a profité pour visiter la ville de Condom. J’étais en compagnie de Charly comme toujours et on en a profité pour nous faire plaisir au resto. L’après-midi on est retournés au gîte. A 15h on est allés faire des courses au supermarché avec le monsieur du gîte. Ce soir on va cuisiner ensemble et demain on a 28 km à marcher.

 

Charly : Aujourd’hui, dernier jour de repos avant la première ligne droite avant Saint Jean Pied de Port, notre première destination.

A a fait une grasse mat’ et moi j’ai pris le petit déjeuner avec Charles et Pierre, puis je me suis attelé à mes obligations d’accompagnant. Une fois levé, A et moi avons fait un tour dans la ville et sommes retournés au restaurant le midi.

L’après-midi, nous avons fait un peu la sieste et passé beaucoup de temps à lire.

Nous sommes allés faire des courses avec Pierre pour le repas du soir que nous avons partagé tous les trois.

Demain, nous reprenons avec une étape de 28 km à priori sous le soleil, donc ça devrait être une journée de marche encore bien agréable.


Jeudi 27 novembre

 

A : Bonjour,

Ce matin, Charly s’est réveillé à 8h alors que le monsieur du gîte dormait. Charly l’a appelé sur son téléphone. Il s’est réveillé. Il a indiqué que c’était la première fois qu’il s'endormait. Et on a pris notre chemin en silence pendant un bon moment jusqu’à Montréal, on est restés pendant 1h de temps et j’ai commencé à parler avec Charly jusqu’à ce qu’on termine en silence. Là, j’ai lancé un défi sans lui dire c’était rigolo, fallait être là pour rigoler.

Une fois arrivé au gîte “Le Mille Bornes”, j’ai fait du vélo. On est allés voir la montagne ; on a très bien mangé ; là, par contre, j’ai bien sommeil.

 

Charly : Départ un peu ubuesque. Pierre, notre hôte, a oublié de se réveiller. On a donc pris le petit déjeuner en autonomie. Je l’ai quand même réveillé, au moment de partir. C’était des “au revoir” très émouvants.

Nous avons marché vite aujourd’hui. Nous sommes déjà en train de nous préparer pour “l'étape défi” qui clôturera notre aventure dans deux mois.

Ce soir, nous sommes au gîte “Le Mille Bornes". J’adore ce gîte !

A a fait du vélo électrique en arrivant prêté par Bernard.

La soirée était très sympathique à base d’anecdotes et de couscous.

Demain, journée tranquille car on ne peut pas rentrer au gîte avant 17h.


Jeudi 28 novembre

 

A : A 9h, on a pris le chemin, et comme d’habitude après une bonne marche en silence, nous sommes arrivés à Eauze, on a fait nos courses et on a visité le marché comme des touristes et on a continué. Là, j’ai commencé à parler avec Charly jusqu’à en oublier la route. Le silence s’est imposé, marcher dans la boue pendant un bon moment. Après avoir vu un gîte donativo, on voulait manger. Une fois arrivés, il n'y avait personne. On voulait de l’eau. Après quelques minutes, ils sont arrivés. Ils étaient super accueillants, puis on a marché et Charly a parlé avec eux et on s’est dit “au revoir”. On a continué notre chemin dans la boue et le temps était bon ; À 17h30, on est arrivés à Nogaro. La fatigue s’est imposée, mais on tient le coup jusqu’au bout.

 

Charly : Oh ! Quelle journée agréable. Tout en douceur et légèreté. Notre gîte du soir n’ouvrant qu’à 17h, c’est tout naturellement que nous avons passé l’étape à flâner. Partis à 9h30 du “Mille Bornes, nous avons cheminé en silence jusqu’à Eauze où nous avons fait une pause ravitaillement. A la sortie de la ville, nous avons été accueillis par un pédiluve de boue ! 🙂Franchement la pire portion de chemin qu’on a eue jusqu’à maintenant.

On a déjeuné au “Chalet du Bonheur” tenu par Elie et Alexandra. Ils étaient contents de nous voir car ils ne voient plus beaucoup de pèlerins.

Nous avons fini la journée à la tombée de la nuit (on a vraiment traîné)

Ce soir, on a la flemme de cuisiner, donc on retourne au resto. 😀


Vendredi 29 novembre

 

A : On a quitté Nogaro aujourd’hui à 9h. Le chemin était plein de boue, les arbres tombés. Au début, marche en silence et plus en avance je pose une question à Charly après avoir vu les montagnes, je commence à réfléchir beaucoup et on a vu un tunisien qui m’appelle “Mamadou” ça m’a fait rigoler et on a continué notre chemin.

J’ai mangé en marchant et en même temps j’ai posé des questions à Charly et on a parlé de tout et de rien. Une fois arrivé dans un petit village, je voulais me poser là, mais on était presque arrivés à Aire-sur-Adour

 

Charly : On avait presque raté le réveil ce matin. Heureusement, qu’A était là pour nous réveiller. Du coup, on est encore partis sous les coups de 9h. Je trouve ça tard étant donné qu’on a tendance à plus prendre notre temps qu'avant sur le chemin. Pour le reste de la journée, pas grand-chose d’extraordinaire. Le chemin n’était pas folichon. Par contre, ce soir nous sommes au gîte “A la Maison” et franchement c’est un des meilleurs gîtes qu’on ait faits. Il y a un baby-foot qui marche avec des pièces de 1 franc et un magnifique piano qui me fait regretter de ne pas avoir persévéré sur ce superbe instrument à l’époque. Et “cerise sur le gâteau”, nous avons le droit à des chambres individuelles.

 

Samedi 30 novembre

 

A : On a quitté Aire sur Adour tôt ce matin après être sortis du gîte, on a croisé un des pèlerins qui était sympa et on s’est présentés. On l’a laissé pour aller à la boulangerie. Après on a continué le chemin pendant 20 mn, puis on s’est dit au revoir. On a pris notre chemin jusqu’à ce qu’on voie un autre pèlerin. Il était loin de 2 km de nous. J’ai parlé avec Charly jusqu’à ce que je laisse Charly pour continuer le chemin seul et j’ai dépassé le 2ème pèlerin, après je ne savais pas où était la route. J’ai dû attendre Charly pour qu’il me montre le chemin. Après quelques minutes de marche, on a croisé un 3ème pèlerin qui est tchèque et qui parlait anglais. Là, il voulait continuer le chemin avec nous jusqu’à ce qu’on arrive dans une ville où il y avait un monsieur qui était “bourré” qui a fatigué Charly. Je ne faisais que rigoler et là on n’a pas duré ; le chemin n’était pas long et d’un coup on est arrivés à Pimbo. Demain on a 45 km à faire. Il vaut mieux aller dormir.

 

Charly : J’ai l’impression de me répéter, mais encore une belle journée. Il a fait chaud et le chemin fut agréable. Nous avons croisé trois pèlerins aujourd’hui. J’ai oublié le prénom des deux premiers, car nous ne les avons pas vus longtemps et le troisième, Pavel, un tchèque de 24 ans, parti de chez lui. Nous avons marché quasiment toute la journée avec lui et ce soir, il a choisi de venir avec nous au gîte communal de Pimbo. Nous avons beaucoup discuté, en anglais, ça m’a fait du bien de reparler avec mon anglais approximatif  🙂

Demain, nous lui dirons au revoir car nous allons nous lever tôt. On va faire une très grosse étape pour s’entraîner un peu pour l’étape défi de fin de marche.

 

Dimanche 1er décembre

 

A : On s’est réveillés à 6h pour prendre le chemin à trois. Il faisait nuit et le lever du soleil était incroyable. On a marché pendant une bonne heure de marche avec le tchèque après on lui a dit au revoir. Après avoir marché tout le long du chemin en silence, la fin a été turbulente pour Charly. Je fais que rigoler, mais bon c'était une super expérience à faire. C’était 47 km en gros. Je suis très fier de faire ça avec Charly, mais bon, dieu merci on est bien arrivés au gîte. Là, je vais prendre une bonne douche et je me couche en même temps.  

 

Charly : Aujourd’hui, pour s’entraîner et parce qu’A me le demande depuis le début, nous avons fait une étape de 47,7 km !

Autant être clair, c’était absurde… Faire autant de kilomètres ne sert à rien si ce n’est user le corps. En tout cas mon corps. A, même si je sais que ça a été pénible pour lui aussi, n’a aucune douleur “ça va”. Décidément il est épatant. Malgré tout, c’était encore une belle journée. Demain 22 km. Il faut se reposer quand même !


Lundi 2 décembre : 

 

A : On a démarré la marche par une annonce de pluie. Après avoir marché une petite heure, la pluie est arrivée et en même temps, on a croisé un pèlerin depuis deux jours ; on a marché un certain moment de marche en silence sous la pluie ; La montagne est interminable ; à un certain moment, je me demande d’où vient ces montagnes ; l’étape est si petite qu’on est arrivés tôt, puis je me suis douché et m’endormis direct. 

 

Charly : On a laissé Béatrice, l’hôte de notre gîte, peu après 9h. Je la remercie encore pour la discussion qu’on a eue en fin de soirée. Il n’y a pas de hasard et c’était bien là que nous devions être.

Nous avons marché sous la pluie tout du long. C’est pénible, mais avec tout le beau temps qu’on a eu, on ne s’en plaint pas.

On a quand même “tracé” car il n’y avait rien d’ouvert sur la route et nous n’avions rien à manger.

Arrivés à Navarrenx, nous avons filé au gîte après être passé au Carrefour, histoire de se restaurer et de se reposer.

Ce soir, Célestin, un éducateur “en formation” chez Seuil, doit nous rejoindre et nous accompagner quelques jours. De quoi relancer une nouvelle dynamique dans cette marche, pour le meilleur, bien sûr 😀


Mardi 3 Décembre

 

A : Après avoir encore attendu Charly au tabac, on a marché à trois jusqu’à la grande route. Après moi je l’ai laissé derrière moi pendant un moment, puis je l’ai attendu, on a fait la route ensemble jusqu’à ce qu’on revoir un autre pèlerin et j’ai encore repris la route seul.

Une fois arrivé sur un pont, j’ai vu une rivière et j’ai directement dit à Charly “on se baigne” et Célestin a dit “oui”. Après on est allés se baigner à trois. L’eau était à 10°c et on est resté un moment dans l’eau. Après, la route a été rapide jusqu’à Aroue.

 

Charly : Première journée de marche avec Célestin qui s’est très bien passée. A a profité qu’on fasse connaissance pour ouvrir la marche.

J’étais très content de le revoir prendre la tête à nouveau.

J’ai aussi été agréablement surpris lorsque nous sommes passés sur un pont et que j’ai entendu : “on se baigne ?. J’ai envie de me baigner”. Nous avons fait une pause baignade, même Célestin a joué le jeu. J’ai enfin pu utiliser le thermomètre que j’avais acheté pour : température extérieure : 13°c - Température de l’eau : 10°c (on aurait dit beaucoup moins).

Au gîte, nous avons joué aux cartes tous les trois. On a vraiment bien rigolé.

Demain : 27 km. J’espère que Célestin ne peinera pas trop car il a fini sa première étape avec une ampoule.


Mercredi 4 décembre :

 

A : Bonjour. Aujourd’hui était une petite étape ; ces derniers 48h étaient super. On a marché à trois. Le matin, je suis toujours devant à réfléchir et Charly et Célestin sont toujours derrière ensemble. Après avoir vu la montée, Célestin est resté derrière et moi et Charly on a commencé à courir en même temps, mais la montée était terrible.  Une fois arrivés tout en haut de la montagne, on a commencé à escalader et on a dû prendre notre temps, puis on a continué le chemin jusqu’à Ostabat. On a pris un café et on est arrivés au gîte ensemble. Demain, c’est Saint Jean Pied de Port.

 

Charly : La journée commence dans le brouillard qui a précédé un ciel relativement dégagé. Les montagnes se sont révélées petit à petit. C’était encore une belle étape.

Célestin a tenté un peu la marche en silence lorsqu'avec A nous l’avons distancé lors des montées un peu raides de la journée. Il en a vu les vertus, du moins un aperçu. Cette façon qu’a la marche en silence de nous faire réfléchir, de tourner notre regard vers l’intérieur. Je vais essayer de lui faire expérimenter davantage à l’avenir.

La soirée a été douce à l’image de la journée.

Demain, nous arriverons à Saint Jean Pied de Port ce qui clôturera la voie du Puy en Velay et nous prendrons ensuite le train jusqu’à Arles.


Jeudi 5 décembre

 

A : On a démarré la marche à trois ce matin et j’ai pris la route devant ; le silence me domine en marchant, Charly et Célestin sont derrière pendant la marche. La montagne autour était incroyable et au bout de quelques heures, nous étions déjà arrivés tellement était rapide le chemin aujourd’hui. On est arrivés dans un village, Charly m’a rejoint et Célestin était tout derrière. Une fois arrivé à l’entrée de Saint Jean Pied de Port, j’ai lancé une course poursuite avec Charly, ma gourde est tombée, là on s’est arrêtés et nous sommes bien arrivés à trois à Saint Jean Pied de Port.

 

Charly : Dernière étape de la voie du Puy aujourd’hui. Nous avons été gâtés par la météo. Il a encore fait très beau.

L’étape est passée tout en douceur. Ça aurait pu être une bonne fin de chapitre sans compter sur la SNCF qui, comme à son habitude, a décidé de faire grève. Nous devions prendre le train pour Arles, seulement le train pour Bayonne était annulé.

Nous allons donc prendre la route pour Bayonne à pied par la voie de la Nive. Ça risque d’être une petite aventure car il n’y a pas d’hébergement dans notre budget. Mais pas de quoi nous démoraliser. Comme dit A “c’est la m. Tant pis, on demandera aux gens dans les villages”.


Vendredi 6 décembre

 

A : On a pris le chemin ce matin pour aller à la gare et il y avait un bus qui allait partir pour Bayonne à 17h et nous on a pris le chemin sous la pluie ; La montagne était interminable, la route était compliquée et pleine de boue, avec des branches au travers ;  je me suis cassé la gueule,  Célestin voulait tomber aussi ; et franchement j’ai mal au pied et avec beaucoup de douleurs sous mon pied.  Franchement la plus dure journée de notre marche. J’étais dégoûté.  On faisait que monter la montagne avec un dénivelé de 624m. La journée a été pénible. Merci Anthony.

 

Charly : La journée fut très pénible. D’abord parce qu’il faut avouer que nous étions un peu dégoûtés de ne pas avoir notre train à Arles et surtout car nous avons marché toute la journée sous la pluie. Cela a été très difficile pour Célestin qui a souffert du fort dénivelé de l’étape.

Nous étions aussi un peu déçus car nous étions dans les nuages alors que l'étape devait être magnifique. Bref, c’était pénible. En plus, A a glissé et s’est fait mal à la cheville. J’espère que ça ira mieux demain.

On s’est arrêtés à Hélette, au gîte communal. Ce soir, nous allons manger au restaurant. Nous avons besoin de réconfort.

 

Samedi 7 décembre

 

A : Après être sortis du gîte à Hélette à 500 m, j’ai commencé à avoir mal ; la pluie ne voulait pas s’arrêter et de voir que je souffrais fort, Charly a pris mon sac et on est allés faire du stop pendant quelques minutes pour trouver une personne et une dame s’est arrêtée qui nous a avancés et on a fait un deuxième stop. Célestin a pris mon sac et on a trouvé quelqu’un qui nous a avancés jusqu’à Saint Jean Pied de Port. Je remercie Charly et Célestin qui étaient là pour moi.

 

Charly : C’est dans des conditions désastreuses que nous avons pris la route ce matin, sous une pluie battante, avec un vent de face. Il nous a fallu seulement quelques minutes pour finir trempés jusqu'aux os. De plus, A s’est plaint la veille de douleurs à la cheville et sous l’aisselle. Après seulement 500m, nous nous sommes arrêtés à l’abri car le sac de Célestin prenait l’eau. En repartant, A nous a dit qu’il ne pouvait plus avancer à cause de la douleur. Nous lui avons laissé le choix, soit de continuer, soit de rentrer au village.  Je pense qu’il avait dépassé ses limites et a décidé de rentrer. (c’est dommage qu'il ait tendance à pousser les choses jusqu’à leur limite où c’est souvent trop tard).

Nous nous sommes donc réfugiés à l’auberge. Anthony ne répondant pas, j’ai appelé Yvon, le directeur, pour demander ce que l’on devait faire. Il m’a conseillé de retourner à Saint Jean pied de Port et de s’y reposer quelques jours. Nous avons fait du stop, faute de bus, sous la pluie et avons finalement réussi à rentrer. De retour au refuge municipal, nous avons appelé le médecin qui nous a préconisé du repos et anti-inflammatoire jusqu’à lundi et voir l’évolution.

Cet après-midi, A a dormi jusqu’au soir. Nous en avons profité pour faire des courses et se détendre avec Célestin. Quand il est arrivé, Célestin nous a dit qu’il a tendance à être un “chat noir”. Je commence à le croire.

 

Dimanche 8 décembre :

 

A : Je me suis réveillé ce matin en pleine forme, puis j’ai pris mon petit déjeuner. J’ai fait des étirements. Ensuite on a quitté le gîte à 10h puisqu’ils nous ont dit que l’on pouvait rester. Je suis allé me balader avec Célestin, puis nous sommes allés manger ensemble. On est retourné au gîte et j’ai fait une bonne sieste et demain on prendra un train jusqu’à Arles. Célestin, lui, va rentrer chez lui et moi je vais continuer la suite de l’aventure avec Charly.

 

Charly : Journée de repos à Saint Jean Pied de Port et surtout journée de récupération pour A qui s'est levé en grande forme. En même temps après 18h de sommeil !

Il m’a rapidement fait part de son envie de repartir marcher. Décidément, celui-là, il est étonnant. Il semble ne plus avoir de douleur. Je lui ai donc dit que nous en re-discuterons en fin de journée.

Après avoir attendu toute la matinée pour être sûrs de pouvoir rester au refuge municipal, nous sommes retournés au restaurant le midi et nous avons passé l’après-midi au gîte en alternant sieste, lecture et jeu de cartes car le temps était vraiment pourri aujourd’hui.

En fin de journée, nous avons donc contacté notre référent de marche pour lui faire part de l’envie de A de retourner marcher. Il a accepté à la seule condition que nous allions voir un médecin à Arles pour qu’il valide l’état de santé d’A et que nous puissions reprendre la route.

A était ravi de cette décision et moi j’étais content de le voir enfin prendre position sur ses désirs. Du coup, demain nous prendrons le même train que Célestin qui rentrera chez lui pendant que nous, nous reprendrons le  chemin vers la suite de notre aventure. 


Lundi 9 décembre

 

A : On a quitté Saint Jean Pied de Port pour prendre le train pour aller à Bayonne. On a fait tout le trajet avec Célestin et on s’est séparés à Bordeaux. Là, je me suis retrouvé seul avec Charly et l’aventure continue. Et là on vient d’arriver à Arles. On a passé toute la journée dans le train et on est rentrés à Arles. La première chose que l’on a faite, c’est de manger

 

Charly : On a quitté tôt Saint Jean Pied de Port pour prendre le train jusqu’à Arles. Avec A, nous avons regardé avec nos yeux d’enfants les sommets enneigés des Pyrénées s’éloigner petit à petit jusqu'à disparaître.

Célestin nous a accompagnés jusqu’à Bordeaux où nous nous sommes dit au revoir, lui continuant vers Paris et nous changeant de train pour Arles. Nous sommes finalement arrivés à destination 10h après notre départ. On en avait vraiment plein les pattes du train. Ce n'est pas notre tour de rester enfermés.

Faute d’hébergement, nous sommes allés au Ibis ce soir. Mine de rien, un bon lit me fera du bien.


Mardi 10 décembre


A : On a quitté l’hôtel à 8h et on est allés voir le médecin pour voir si tout allait bien chez moi et on m’a prescrit des médicaments. Ensuite, Charly m’a demandé en même temps si je pouvais marcher, j’ai dit “oui”. Il était 11h. On a pris le chemin. Au début la marche a été en silence, après quelques heures de marche, j’ai commencé à poser des questions et la route a été plus rapide qu’on le pensait et c’était notre premier jour de marche sur  la voie d’Arles et on est arrivés à Saint Gilles. On a fait le tour de la cathédrale. Après nous sommes allés visiter la ville et là il fait très froid, je me suis assis sous le parvis de la cathédrale

 

Charly : Première nuit depuis notre départ où je dors si bien. La nuit à l’hôtel aura au moins servi à nous reposer.

Nous avons commencé par filer chez le médecin car impossible de repartir sans un avis médical positif. Par chance, nous avons eu un rendez-vous rapidement. Le médecin nous ayant validé l’état de A, notre responsable de marche nous a autorisés à partir pour Saint Gilles aujourd’hui.

La route fut extrêmement monotone mais très rapide.

La réelle difficulté c’est de trouver un hébergement.Cependant, après pas mal de coups de fil, nous avons pu être hébergés au presbytère.

Dans l’après-midi, nous nous sommes promenés dans Saint Gilles. C’est une très jolie ville.A a  adoré les bateaux qui sont amarrés sur les quais. Malgré la difficulté pour trouver un logement, c’était vraiment une journée très agréable. Et quel plaisir de marcher à nouveau !

 

Mercredi 11 décembre


A : Quand je me suis réveillé, Charly était en train de faire chauffer sa pizza dans le micro-ondes et on a commencé directement à parler de religion. Après une longue explication, on a fini par se comprendre et on a pris le chemin par un long temps de silence et après quelques minutes de marche, il me dit là, par contre, “j’ai mangé la pizza, j’ai mal au ventre”. J’ai commencé à rigoler en même temps et il m’a demandé pourquoi je rigolais. On a fait une petite bonne pause. Directement, en prenant la route, j’ai commencé à lui poser des questions par rapport aux animaux et là on a commencé à rediscuter pendant une très longue discussion. Je lui ai posé la question sur les  planètes et là je suis tombé d'accord avec lui. Puis on est rentrés dans la ville, on est tombés sur un marché de Noël. On est allés faire des courses. Ensuite, on est rentrés dans le gîte. Franchement, c'était une très belle journée aujourd’hui.

 

Charly : Deuxième journée sur la voie d’Arles. Encore une belle étape sous le soleil. Seulement 17 km que nous avons pris le temps de parcourir. Nous avons traversé des champs de vigne à perte de vue. Le paysage n’a rien à voir avec la voie du Puy et c’est très dépaysant.

A m’a encore bombardé de questions. Aujourd’hui, c’était sur les animaux dangereux de la planète et sur l'univers et les planètes en général. On a encore bien rigolé et notre arrivée à Vauvert s’est faite sur du “Johnny  Halliday” (très bien) chanté par un certain Jean-Louis du marché de Noël de Vauvert

Au gîte, nous avons été accueillis par Eric dans un lieu atypique comme je les aime. Les murs sont recouverts de messages laissés par les pèlerins précédents.

Il m’a permis de faire un feu de cheminée. De quoi réchauffer le corps et le cœur  🧡

Je vous laisse donc avec le plus beau message que j’ai pu lire, selon moi “et si chaque pas était un pas ….. sage ?”.

 

Jeudi 12 décembre

 

A : Nous nous sommes réveillés de bonne heure ce matin et on a écrit sur les murs, comme les autres pèlerins, et on a pris le chemin par une bonne discussion avec Charly pendant une bonne heure. Après c’était le silence total avec des bons temps de vent qui souffle jusqu’à ce qu’on arrive devant une boulangerie. C’est là que j’ai mangé un bon burger et  là Charly ne voulait pas manger, Il me disait qu’il n’est pas l’heure et en même temps on a pris le chemin et même pas à 100 m de la boulangerie, il a commencé à manger. Il marchait et j’ai commencé à rigoler. Après avoir fini de manger ce qu’il avait, on a commencé à parler des océans et des dauphins jusqu’à l’arrivée dans un petit village où on a fait nos courses avec des montagnettes qu’on a faites. La vue était magnifique. A la rentrée de Saint Christol, on a fait de la balançoire et aujourd’hui on cuisine la sauce africaine.

 

Charly : Je ne connaissais pas la Camargue et je dois dire que j’aime beaucoup. Comme le dit A, les villes sont propres et c’est beau. Il est vrai que la voie d’Arles nous fait beaucoup marcher sur la route mais elle nous offre de très beaux paysages à l’image du magnifique panorama qui nous a été offert après Villetelle en haut d’une “montagnette” (c’est comme cela qu’ils appellent les petites montagnes ici) 🙂 

Arrivés à Saint Christol, nous avons fait de la balançoire devant des anciens, un peu interloqués, qui jouaient à la pétanque. Nous avons ensuite rejoint notre gîte où je me suis empressé de faire une petite sieste, épuisé par cette journée.

Ce soir, nous avons cuisiné le riz sauce arachide à l’africaine. Ça faisait longtemps. Par contre, on en a encore fait de trop !



Vendredi 13 décembre

 

A : On a pris le chemin avec de la pluie et du vent. Le début de la marche était en silence. Charly avait ses mains gelées et les miennes étaient chaudes avec des bruits que Charly n’aime pas. Après une bonne marche sous la pluie, nous sommes arrivés dans un village. On a mangé des tacos. Après, la marche était de plus en plus dure. Nos chaussures étaient mouillées et à Montpellier on s’est installés et douchés et on a fait une petite sieste. On a fait un petit tour dans la ville et on est allés au cinéma. Ensuite on a été au restaurant africain. Charly a fait une dégustation de plats et il a bien aimé. La journée était pas mal.

 

Charly : Journée très compliquée pour moi. Grosse baisse de moral sûrement due à la pluie et au froid mordant. J’ai beaucoup pensé à mes enfants. Mais heureusement que A est là. Avec lui, on ne s’ennuie pas. On a encore bien rigolé malgré le temps pourri. Le midi, on s’est arrêté manger des tacos. Une première pour moi (je ne suis vraiment pas fast food).

Nous sommes arrivés à Montpellier sous la pluie et quand je dis toute la journée ... et avons filé à l’auberge de jeunesse. Ce soir, nous sommes allés au cinéma voir “Leurs enfants après eux” et ensuite, nous sommes enfin allés manger dans un restaurant africain. A était aux anges. Il m’a fait goûter le bissap et le fameux attiéké. C’était, ma foi, fort bon 🙂

 

Samedi 14 décembre

 

A : Le matin, j'ai pris mes céréales avec Charly, on est allés acheter les tickets pour le tram pour aller à la plage. Une fois arrivés, on a pris des photos. On est allés dans l’eau qui était très froide. On est restés 10/15 mn. Une fois sortis de l’eau, on est allés directement chercher à manger. C’était une bonne pizza poulet. On a pris le tram pour rentrer. On s’est douchés et on est allés au cinéma. Le film était intéressant. Ensuite, on est allés faire nos courses et là on est rentrés. On voulait faire à manger pour ce soir, moi j’ai pas faim. Là, je suis au lit.

 

Charly : Pas beaucoup dormi cette nuit. La boîte de nuit en face de l’auberge nous a un peu gâché la nuit.

Ce matin, on est allés chercher (enfin) un cache pour l’objectif de son appareil photo. Ensuite, on a pris le tram en direction de la mer où nous nous sommes baignés. Elle était froide mais qu’est-ce que ça fait du bien.

Avant de rentrer à Montpellier, nous avons mangé une pizza, ça faisait longtemps comme le dirait A.

De retour en ville, nous sommes retournés au cinéma voir “Saint-Ex” (oui on aime bien le cinéma 🙂) Nous avons fini la journée par quelques courses, puis direction l’hôtel. Ce soir, lecture et couchés de bonne heure.

 

Dimanche 15 décembre :

 

A : Après avoir quitté Montpellier un peu tard, on a cherché comment sortir de la ville. Après avoir marché, on a vu des balisages que l’on a suivis jusqu’à la sortie de la ville. J’ai très bien discuté avec Charly comme d’habitude, chaque jour, avec lui c’est un nouvel ami pour moi. Il me dit que des bonnes choses.

On a vu une épicerie pas loin, on a fait une bonne pause. Puis on a continué notre chemin. Cette étape a été rapide, comme j’imaginais. On est arrivés au gîte directement. Charly m’a montré un livre. Il me dit que c’est la même personne qui a écrit “Kilomètre Zéro”. J’ai pris le livre que j’ai commencé à lire et en même temps, j’écris. Là, j’ai le livre à côté et ça me donne l’espoir de continuer le chemin.

 

Charly : On a quitté l’auberge de jeunesse vers les 8h30. Je n’ai pas très bien dormi, pas à cause de la boîte de nuit, cette fois, mais parce que A me donne à réfléchir depuis deux jours. J’ai parfois du mal à croire qu’il n’a que 16 ans.

On est donc partis de Montpellier ce matin avec un “force à vous” d’un SDF avec ses cinq chiens croisés la veille. Je lui ai répondu par un sourire et un “force à toi aussi”.

On a mis toute la matinée pour sortir de la ville, puis nous nous sommes retrouvés, à nouveau, en pleine nature. Et quelle nature !! Les jours prochains promettent d’être très sympathiques.

Nous sommes arrivés au gîte en début d’après-midi et nous avons eu la surprise de découvrir le livre “Plus jamais sans moi” de la même autrice que “Kilomètre zéro” qu’il avait adoré. Il l’a lu tout l’après-midi et la dame du gîte nous a dit qu’il pouvait l’emmener car il n’était pas à elle. Décidément, les planètes continuent de s’aligner pour lui 🖤


Lundi 16 décembre

 

A : Un bol de céréales le matin,  puis on est allés faire nos courses. Ensuite, on a pris le chemin, les montagnes montaient sans arrêt. On a marché pendant que je posais des questions à Charly, après la marche en silence s’est imposée jusqu’au village. Là, on a fait une pause et j’ai mangé un bon burger chaud. Ensuite on a repris le chemin jusqu’à l’arrivée devant une grotte que je voulais visiter. Et là, on ne pouvait pas Après on a pris le chemin jusqu’à l’arrivée au village Saint-Guilhem-le-Désert que j’ai aimé avec ses maisons en pierre

 

Charly :  On a quitté Montarnaud sous un grand ciel bleu après avoir fait quelques courses pour le soir.

Nous nous sommes vite retrouvés face à une bonne montée et je dois dire que nous n'étions plus trop habitués. Je suis arrivé en haut en nage. C’était la vraie difficulté de la journée. La suite s’est faite tout en douceur. On a vraiment pris notre temps et les paysages nous y ont aidés, notamment après le Pont du Diable jusqu’à Saint Guilhem le Désert où le chemin longe l’Hérault. Nous nous sommes régalés.

L’arrivée à Saint Guilhem le Désert fut tout aussi incroyable. Ce village est magnifique. J’ai vraiment eu un coup de coeur 🖤

C’est particulièrement heureux que nous avons passé la soirée, même si on a quand même, encore, trop mangé 😀


Mardi 17 décembre

 

A : Réveil motivé pour une nouvelle étape comme chaque jour. On a en même temps commencé à monter. La première de 500m était une autre étape bien tirée et une fois j’ai commencé à prendre des raccourcis, Charly était là à rigoler sur moi et en me disant “profite toi t’es jeune, moi je ne pourrai plus”. ça bien tiré jusqu’en haut des pierres et ça attiré  le château tout en haut des montagnes et on a continué à monter.

La descente était si belle, les paysages attiraient et on a descendu toute la grande montée qu’on s’est tapée. On a fait une pause dans un village où le café était fermé et Charly a renoncé. Il restait une deuxième montée avant d’arriver au gîte et là je l’ai bouche bée, on a fait notre pause en se parlant et j’ai cassé les œufs sur la tête de Charly. Je rigolais à fond et là on a pris la route, un kilomètre de marche et là on a commencé une montée qui ne se terminait pas. Charly a commencé à se moquer de moi. “Tu fais beaucoup de pauses, là t'es fatigué”. J’ai rigolé et j’ai pris le chemin. Il m’a rattrapé au dernier moment en courant. J’ai commencé à rigoler et il est resté bouche bée. On est arrivé au village. Là y’a rien à manger. C’était trop drôle cette journée.

 

Charly : Décidément, ce petit coin de France est magnifique. On a attaqué la journée par un dénivelé positif, ma foi ça s’est très bien passé. Il faut dire que les points de vue nous font très vite oublier les raideurs naissantes dans nos mollets et nos cuisses 🙂

On a pas mal marché en silence ce matin, puis par opposition, bien discuté (et surtout rigolé) dans l’après-midi.

J’aime beaucoup cette nouvelle dynamique qui est apparue depuis que nous sommes sur la voie d’Arles. Je ressens une complicité accrue et surtout un nouvel état d’esprit chez A. Fini de se dépêcher. Il prend davantage le temps et, presque ironiquement, prolonge parfois les pauses ou tout simplement c’est lui qui l’impose tout en me disant “je décide de profiter de ma marche”. Bref, fini d’arriver le premier, arrivons à point.


Mercredi 18 décembre

 

A : Je me suis réveillé, Charly était déjà prêt pour qu’on prenne le chemin et j’ai pris mon temps alors qu’on devait quitter le gîte à 9h. On a commencé le chemin en silence jusqu'à la montée de la montagne, là on a commencé à parler. J’ai directement commencé à le fatiguer. Il a couru, je rigolais tellement. On a fait une pause, on s'est dit de belles choses comme chaque jour et on a repris le chemin. De loin, on a vu des chevreuils et je les ai pris en photo. On est arrivés à Lodève à midi et on est parti chercher à manger. On a vu le monsieur du gîte où on allait dormir ce soir et on s’est parlé vite fait. Il allait à son travail. Nous, on est allés manger. Ensuite, on est allés au musée pendant 2h ; on a visité et on est allés à la cathédrale et on est rentrés au gîte. Le monsieur nous a bien accueillis et là on va manger la sauce africaine ce soir et je dois lire 5 pages du livre à Charly chaque soir.

 

Charly : J’ai très mal dormi. La tête en ablution. Il s’est passé un truc de mon côté la veille. Un déclic. Sûrement celui que je cherchais depuis un certain temps.

Mais bizarrement, c’est en forme et dans une grande joie que j’ai entamé la journée. Aujourd’hui, petite étape jusqu’à Lodève. Le chemin est magnifique, le ciel est bleu, on marche… Que demander de plus. Tantôt je marche dans ses pas, tantôt il marche dans les miens. L’image n’est pas anodine, car c'est exactement ce qui se passe au quotidien.

Ce soir, nous sommes chez Jérémie qui a fait les marches Seuil deux fois et qui est le dessinateur et auteur de la BD “La Rue et le Chemin”. C’est un chouette endroit comme je les aime. Une maison d'artiste. On a cuisiné un mafé sauce arachide tous ensemble. On va se régaler.


Jeudi 19 décembre :

 

A : On s’est réveillés tôt ce matin, pris le déjeuner ensemble à trois et on a quitté le gîte. Une fois arrivés sur une route, il y avait deux destinations, une plus longue et l’autre plus courte. Il m’a demandé d’en choisir une et je lui ai répondu la plus courte. Il m’a regardé et il m’a dit allons là.  J'ai commencé à chanter comme un scooter traffic et une fois arrivés dans un petit village, on a fait une pause, puis on a continué notre chemin en descendant. Je suis encore tombé pour la 3ème fois et Charly a commencé à rigoler et même pas quelques pas de distance après, il voulait tomber aussi. Là, je l’ai regardé en lui disant que le karma tourne vite et on a commencé à jouer sur la route avec des pierres, c’était rigolo jusqu’à l’entrée de Lunas et on est allés manger. Charly n’a pas pu finir sa pizza au fromage et on est rentrés au gîte. On s’est endormis tous les deux et on devait aller se baigner et là Jérémie a appelé, il était malade, on a dit “c’est pas grave”

 

Charly : Aujourd’hui, c’était difficile pour moi. J’accuse la fatigue. Sûrement dû à ma nuit dernière plutôt médiocre. L’étape du jour est de 26 km officiellement, mais après concertation avec A, nous avons préféré prendre la variante de 17 km. Ça n’en fut pas moins compliqué. Le sentier était complètement retourné par les sangliers. Et les descentes sur un sol de cailloux glissant, fut, elles aussi, périlleuses

Arrivés à Lunas, nous sommes allés manger une pizza qui était plus que généreuse. Ce soir, je ne mange pas. 🙂Ensuite, on a filé au gîte faire une sieste en attendant 16h, l'heure où Jérémie, notre hôte de la veille, finit son travail et devait nous rejoindre pour aller se baigner. Malheureusement, il m’a appelé et il est malade. Je pense que ça a arrangé A qui dormait bien. Le programme de ce soir : lecture et dodo.


Vendredi 20 décembre

 

A : On s’est réveillés tôt ce matin pour aller marcher, le soleil n’était pas encore réveillé. On a marché en silence avec le vent froid jusqu'au lever du soleil. On s’est arrêtés dans un village pour prendre notre petit déjeuner et on en a profité pour faire nos courses et là Charly m’annonce qu’aujourd’hui il y aura beaucoup de montées pendant 5 km. Je l’ai pas calculé et là une fois sortis du village, la montée nous attendait et on a commencé à monter et en même temps ma tête s’est mise à tourner et je suis tombé. Je n'ai pas abandonné. Et une fois arrivé sur une roche, j’ai dit à Charly “je veux vomir”. On a monté, c’était presque à la fin et Charly m’a dit “il reste 500m” et je me suis mis sur une roche pendant 5 mn. Puis on a repris le chemin. Là j’ai vomi et ça m’a donné de la force pour continuer. On a commencé à voir des petits bouts de neige. On a fait une pause et à 1 km on a vu un abri avec de la neige et j’ai pris des photos. Là, le manger de Charly est tombé ; il était dégoûté. Moi j’avais rien envie (de manger) et on a repris le chemin avec de la neige et Charly m’a pris en photo. Les 27 km nous ont paru longs. On était pressés d’arriver au gîte, surtout s’approcher du chaud. Il faisait tellement froid, une fois arrivés au gîte même mon shampoing était gelé, mais bon l’étape était belle

 

Charly : Cette étape était particulière. Après avoir déjeuné 4 km après notre départ, nous avons attaqué les 24 km restants par une montée comme on les aime. Seulement A a rapidement montré des signes de faiblesse. Il a fini par me dire qu’il avait envie de vomir. Après une bonne heure de marche laborieuse, ce qui devait arriver arriva. A a évacué tout son déjeuner sur le côté du chemin et avec son mal de ventre.

La suite de la marche a repris un rythme plus normal. Au plus haut de la montagne, nous avons “enfin” vu la neige. Depuis le temps qu’il m’en parlait 🙂

On a aussi pas mal souffert du froid aujourd’hui. Avec un vent glacial qui nous fouettait le visage et nous glaçait les mains.

Cependant, comme je le disais au début, cette étape était particulière, parce que malgré ce que je viens de raconter, c’était tout de même l’une des plus belles étapes depuis notre départ. Les paysages étaient magnifiques du début à la fin. Toutefois, nous étions contents d’arriver et de nous mettre au chaud. Ce soir “encore” pizza (je commence un peu à saturer 😀 pour économiser des pâtes bolognaises pour demain.

 

Samedi 21 décembre

 

A : On a pris le chemin ce matin de bonne heure et au sortie de la ville, la montagne nous attendait. La pluie annoncée est arrivée ; dans un petit village on a commencé à mettre nos ponchos ; on a fait que marcher et le silence s’est imposé dans une grande montée que je n’imaginais pas 800 m de dénivelé. Là, j’ai commencé à parler de la nourriture avec Charly jusqu’à l’entrée du village avec la pluie et le vent. On est arrivé au Murat sur Vèbre, on est allé faire des courses et la dame du gîte était à 2 km du village. Elle est venue nous chercher et nous a montré le chemin pour demain.

 

Charly : Aujourd’hui, la météo annonçait de la pluie toute la journée. Quel bonheur donc de voir à notre réveil qu’il faisait beau. Nous sommes donc partis sous un beau soleil. J’ai, pour une fois, bien dormi et j’étais particulièrement en joie au réveil.

Gros dénivelé aujourd’hui, plus de 800 m. On a commencé à grimper et le temps a vite changé. Quand c’est pour de la pluie, la météo se trompe rarement… Mise à part ça, l’étape fut sympathique. Avec de beaux paysages encore une fois. Nous avons beaucoup discuté A et moi, notamment de ce que l’on ferait en rentrant et ça a dérivé sur une discussion autour de la nourriture. Ça nous a donné faim à tous les deux. Nous sommes arrivés vers 15h au gîte. On était contents de se réchauffer tout de même. Ce soir, c’est A qui cuisine. Il aime beaucoup ça et moi j’aime le voir en joie 😀

 

Dimanche 22 décembre

 

A : Après avoir commencé la marche sous la pluie, Charly m’annonce qu’il va pleuvoir toute la journée. Depuis qu’on a quitté le village il pleut de plus en plus fort. La pluie nous tape au visage et la montée était moyenne aujourd’hui. Charly a commencé à avoir froid aux pieds et moi j’avais chaud, ça a duré que quelques kilomètres mes pieds étaient mouillées. Et la marche a été de plus en plus dure, nos pieds étaient congelés. On était pressés d’arriver au chaud et à 13h on est arrivés au village et on est allés directement chez le monsieur où on allait dormir. On est arrivés à la porte, on a sonné, personne ne répondait et Charly l’a appelé. Il était là et il nous a bien accueillis

 

Charly : Que ce fut difficile aujourd’hui. Encore une journée sous la pluie. Une pluie fine qui s’infiltre partout. Ajouté à cela, un vent insupportable avec des rafales de vent qui vous font chanceler et vous glacent le sang.

Arrivés à mi-étape, nous arrivons à Villelongue, où son église au loin rime avec “Salut”. Je nous y imagine nous y mettre au sec et nous remonter le moral. Malheureusement, nous trouvons porte close. Pas de choix, il faut avancer. Nous avons donc tracé jusqu’à la Salvetat sur Agout. Ce fut pénible. On en avait marre tous les deux.

C’est frigorifiés que nous sommes arrivés chez Jacques, un peu surpris de nous voir arriver si tôt. C’est un monsieur qui propose aux pèlerins en galère comme nous, une solution de dépannage chez lui. Donc un grand merci à lui. 🖤


Lundi 23 décembre

 

A : Ce matin, on devait faire 40 km. On est allé faire nos courses sous la neige et Eric nous a proposé de nous avancer jusqu’à Aglais et une fois arrivés là-bas, on s’est dit au revoir et on a vu le froid avec le vent qui n’arrêtait pas de souffler et là ma main était congelée et j’ai pris le chemin avec Charly en silence pendant quelques minutes et après on a parlé de tout et de rien. Ca a été rapide et là on cherchait un truc pour faire une pause et on n’a pas trouvé jusqu’à Boissezon et on a mangé les yaourts et les madeleines, ensuite on est rentrés au gîte.

 

Charly : Faute de gîte, nous étions contraints à aller jusqu’à Boissezon plutôt qu'à Bouisset. Sauf que ça nous obligeait à faire une étape de 40 km. Heureusement, Jacques nous a proposé de nous avancer pour nous éviter quelques kilomètres et une montée (qui devient pénible car je commence à avoir les mollets qui tirent).

On est partis sous la neige et le froid, mais ce fut bien plus agréable que la veille.

On a alterné entre silence et discussions, comme souvent, et surtout le chemin est passé tout seul.

Ce soir, nous sommes au gîte “La Rêverie”, un tout petit gîte qui fait le bonheur de notre binôme !


Mardi 24 décembre

 

A : A 8h du matin, on s’est réveillés et on a fait une petite étape de 19 km, on a pris la déviation sous les gouttes d’eau et on a marché presque en silence jusqu’à Castres. Et là j’ai commencé à fatiguer Charly puisqu'il ne parlait pas aujourd’hui. Il m’a dit “j’ai pas pris mon café ce matin” et on est arrivés à Castres. On est allés chercher à manger et tout était presque fermé et on a réussi à trouver un restaurant ouvert et là on est allés manger. C’était super bon et on est rentrés à l’hôtel, ensuite nous nous sommes douchés et nous sommes allés au cinéma voir un film. J’ai trop aimé et ensuite, j’ai dit au revoir à Charly. Je suis allé chercher son cadeau et je suis retourné à l’hôtel. Je lui ai donné son cadeau. Après il m’a fait une surprise et bon Noël à tous !   

 

Charly : Petite étape sous la pluie jusqu’à Castres. Aujourd’hui, c’est le réveillon de Noël et c’est comme toujours difficile, car une fois de plus, je suis loin de mes enfants et de ma famille. Je le savais évidemment, mais on se croit toujours plus fort qu’on ne l’est.

C’est tout de même une belle journée malgré un temps pas au top. On a mangé dans un restaurant italien ce midi et c’était franchement bon ! Ensuite on est allés s'installer dans notre chambre d’hôtel. Dans l’après-midi on est allé voir “Sous Écrous” au cinéma A a adoré. Je dirais que c”est sympa : 🙂

A m’a laissé rentrer seul à l’hôtel car il voulait acheter un cadeau de Noel pour moi. J’en ai profité pour passer à la librairie prendre un exemplaire de l’Alchimiste pour lui.

On est rentrés quasiment en même temps et avons échangé nos cadeaux. Il m’a offert une ceinture (je lui avais donné la mienne car son pantalon tombait) et une part de flan. J’aime le flan, je suis quelqu’un de simple 🙂. On ne sait pas encore ce que l’on va faire ce soir, mais ce sera sûrement balade et resto, si on en trouvé un d’ouvert. En tous cas, bon réveillon à tous !

 

Mercredi 25 décembre : 

 

A : Jour de repos pour nous aujourd’hui et on a pris un bon petit déjeuner à l’hôtel. Ensuite, on est sortis pour aller chercher mon cadeau et tout était fermé et on n’a pas trouvé. On est allés l’acheter à Toulouse et ensuite on est allés chercher à manger et on est allés au cinéma ; j’ai aimé le film et ensuite j’ai proposé un restaurant à Charly et là je profite de vous faire écouter ma musique :

Quand je pense à mon passé et tout ce que j’ai traversé, je mets genoux à terre pour rendre gloire à dieu. Il y en a qui on dit je ne peux pas il y en a qui se sont foutus de moi et tout ça parce que je n’avais rien ; qu’en vérité mes amis moi je viens de loin, le pétrole du village est devenu kérosène, moi, ma vie à une bénédiction, un enfant de dieu ne peut jamais échouer”, ça va Charly ? lyo le lo ma vie a changé

 

Charly : Une journée de Noël qui a commencé par un petit déjeuner à volonté au restaurant de l’hôtel. Ensuite on est allés prendre des infos pour l’ouverture de la poste et des magasins pour notre départ demain. On a enchainé par la recherche d’un habit de prière pour A. C'est ce qu’il voulait comme cadeau pour Noël. Malheureusement, ça devra attendre Toulouse. Il n’y a rien à Castres. A défaut, il s’est fait couper les cheveux “pour se faire beau pour le nouvel an”. Dans l’après-midi, on est retournés au cinéma (on aime tous les deux le cinéma) voir “Kraven”. Je dirais que c’est “mouai” mais A a adoré. On a fini la journée par un bon burger bien calorique. J’arriverais jamais à perdre du poids 🙂




Jeudi 26 décembre

 

A : Avant de faire un bon séjour à Castres, nous avions pris un bon petit déjeuner avant de quitter l'hôtel et on a repris le chemin et j’étais heureux et content. J’ai beaucoup parlé avec Charly et lorsque qu’on est arrivés sur une route on a rencontré un chien qui s'était échappé. Charly a commencé à l’appeler “louloute”. J’ai commencé à rigoler. Il ne connaissait pas son nom et le chien n’écoutait rien. J’étais mort de rire. Ensuite, on a repris notre chemin. Après une bonne heure de marche, on a fait une pause et là c’était le silence total et on a repris le chemin en discutant. Une fois arrivés dans un petit village, on a pris à manger et on a repris le chemin jusqu’au gîte. Ils nous ont bien accueillis et là, on ne va pas tarder pour aller manger.

 

Charly : Après un bon petit déjeuner et avoir fait des courses, nous avons repris la route direction Dourgne. Il a fait frais aujourd’hui, mais le soleil est revenu. On a marché tout tranquillement. A m’a titillé plusieurs fois dans la journée et j’avoue que parfois il met ma patience à rude épreuve. Cela dit, j’ai la tête ailleurs en ce moment et j’ai du mal à me concentrer. Je sais que cela ira mieux dans les jours qui viennent mais aujourd’hui, cela m’épuise. Ce soir, nous dormons à l’Abbaye d’En Calcat. C’est amusant de voir A un peu perdu dans cet endroit. Cependant, il reste très ouvert et très curieux. Par exemple, au moment où j’écris ces lignes, il lit le nouveau testament. Ce jeune est fascinant. Pour ma part, je ne vais pas tarder à partir pour l’office du soir. Non pas que je sois pratiquant mais paraît-îl, les chants de moines sont magnifiques. PS : les chants sont effectivement très beaux 😀 

 

Vendredi 27 décembre

 

A : Après avoir bien dormi chez les moines, on a pris le chemin dans le brouillard pendant une bonne heure et on a marché en silence jusqu’à l’arrivée du soleil. Là je me sentais à l’aise et j’ai commencé à discuter avec Charly. A l'arrivée dans une ville on a fait une pause et il a commencé à manger comme d’habitude. Arrivés à Revel, on est allés chercher à manger et ensuite on a attendu la dame qui nous a bien accueillis

 

Charly : Aujourd’hui 17 km. Toute petite étape jusqu’à Revel Nous avons évolué à travers un épais brouillard quasiment jusqu’à midi où la purée de pois a laissé place à un beau ciel bleu et un grand soleil. On est arrivés à Revel où nous nous sommes arrêtés manger à la boulangerie un bout. Ensuite, nous sommes allés devant le gîte attendre 15h. Le gîte est fermé pour travaux mais ceux qui s'en occupent nous ont promis une solution. Hélène est finalement arrivée et nous a amenés chez Jean-Pierre qui est absent mais qui nous prête sa maison pour ce soir. Un grand merci à eux deux. Aujourd’hui j’en ai profité pour réserver les hébergements jusqu’à Toulouse. Ce n’est pas dans mes habitudes mais au vu des nombreux gîtes fermés ou complets pour les fêtes, je préférais avoir ça de moins à penser. D’ailleurs en attendant Hélène on a beaucoup discuté et A m’a dit qu’il aimerait bien rentrer “qu’on avait déjà bien marché”. J’ai un peu le même sentiment. Mais je lui ai répondu “moi aussi, mais il reste un mois donc ne pensons pas au futur et occupons-nous de ce que l’on vit maintenant. J’aime à penser que ce dernier mois nous réserve de belles surprises. Il a acquiescé.

 

Samedi 28 décembre

 

A : On a quitté Revel tôt pour les 34 km ; en sortant du village on ne savait pas où était la route. On a fini par la trouver et Charly a commencé à se féliciter ; on a commencé à marcher sur le Canal du Midi et j’ai commencé à discuter avec Charly puis le silence s’est imposé pendant une bonne heure. A midi, on s’est posés pour manger un peu et on a parlé du chien de Charly que j’adore, malgré que je l’ai jamais vu et là on a repris le chemin, j'étais devant et je réfléchissais comme un mouton qui a perdu ses parents et Charly a commencé à parler des Pyrénées qu’on voyait au loin. Arrivés au village, on est rentrés à l’hôtel et demain on a 30 km à faire faute d’hébergement on est obligés de faire de grosses étapes.

 

Charly : Je vais être bref aujourd’hui parce que je suis fatigué, j’ai très peu dormi cette nuit… C’était une belle journée ensoleillée. On a fait une étape de 34 km. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas autant marché et malgré la fatigue, ça a fait du bien. C’est passé assez vite. Ce soir, on est dans un hôtel, faute de mieux, dans un village. Ce genre d’hôtel un peu glauque qui sent la cigarette. Mais en vrai, on a un lit de 140 chacun

 

Dimanche 29 décembre

 

A: Après avoir quitté le village, le soleil était couché et après avoir marché quelques heures le soleil s’est levé ; la marche était en silence. A un moment on s’est trompé de chemin, mais on a retrouvé le balisage et on est arrivés dans un village. On a fait une pause et on a continué notre chemin en discutant. Le brouillard ne voulait pas disparaître, les montées nous surprenaient. Arrivé dans un autre village, j’ai dit à Charly on échange nos sacs et on a changé, j’ai porté pour lui et il a porté pour moi jusqu’à l’arrivée au gîte. Les 30 km étaient un peu ennuyeux et demain on a 34 aussi.

 

Charly : Aujourd’hui, il nous fut impossible d’apprécier un éventuel paysage car un épais brouillard nous a accompagnés toute la journée. 30 km. Nous étions tous les deux fatigués aujourd’hui. A a mal dormi et moi… je peine à récupérer. Je n’ai plus 16 ans. La boue ne nous a pas aidés non plus. Mais bon on a bien marché jusqu’à midi où nous nous sommes restaurés. Ensuite, la route jusqu’au gîte a été plus tranquille. Une fois au gîte, malheur ! il y a une télé. J’en peux plus. A ne peut pas résister à allumer ce foutu cadre noir quand il en voit un. Heureusement, celle-ci ne marche pas. Sauvé. A a lancé son dévolu sur une vieille radio FM. Il m’a fait rire car il a cherché TF1 En tous cas, ça fait du bien de passer une soirée avec de la musique. Même si c’était “Skyrock”. Ça me manque la musique. Demain Toulouse avec un jour d’avance. On y fera deux jours de repos. Finalement c’est pas plus mal.

 

Lundi 30 décembre

 

A : Ce matin, de bonne heure, j’ai mis ma doudoune pour avoir chaud et j’ai cramé ma chemise et heureusement Charly était là et on a pris le chemin. Il y avait du brouillard, on ne voyait rien autour de nous et on est arrivés dans une ville, on a quitté la route pour suivre le canal jusqu'à Toulouse sans pause, mes pieds étaient congelés. Une fois arrivés à l’auberge de jeunesse, on a mis notre sac et on est allés acheter mon cadeau de Noël, puis on a visité à peu près tout Toulouse. On a estimé le nombre de kilomètres à 45-50 km.

 

Charly: Encore une étape dans le brouillard. Après 10 km dans la boue et le Baziège passé, nous avons longé le canal du Midi jusqu’à Toulouse. C’était long et on n’avait qu’une hâte c’était d'arriver à l’hôtel. Après une marche éprouvante, on est arrivés à l’auberge de jeunesse et ce fut la douche froide, la chambre était envahie par l'humidité. Nous qui voulions faire une bonne lessive avant d’aller à l’hôtel demain, c’était mort. Pareil pour la douche, on fait l’impasse aujourd’hui. Du coup nous sommes allés chercher un habit de prière pour A. C’était son cadeau de Noël. Ensuite, on a filé à la poste pour récupérer le courrier envoyé par son éducateur et tout le Foyer. Ça lui a fait plaisir. On a fini la soirée en mangeant un morceau et en se baladant dans Toulouse.

 

Mardi 31 décembre

 

A : On a quitté l’auberge de jeunesse pour aller à l’aéroport ; on a visité dedans mais comme le brouillard était là, on n’a pas pu regarder les arrivées et on est allés chercher à manger. Ensuite, on est rentrés à l’hôtel, on a pris une bonne douche et je suis allé à la salle et je suis allé avec Charly au SPA. C’était incroyable la détente, ça nous a fait du bien et on est allés au cinéma voir un film. J’ai beaucoup aimé et on est allés chercher à manger pour ce soir et on est rentré à l’hôtel directement. Je me suis occupé pour cuisiner et Charly avec Je souhaite à tous et à toutes une Bonne Année et le bonheur dans votre vie. L’année 2024 m’a appris la patience et le courage. Je laisse ce proverbe à la fin : “lorsque tu sens que tu vas abandonner, rappelle toi pourquoi tu as commencé”.

 

Charly: aujourd’hui, c’est le réveillon, dernier jour de l’année, symbolisant la fin d’un cycle et le début d’un nouveau. Bon ! Je n’aime pas trop le réveillon 😡. Je préfère partir du principe que chaque jour peut être l’occasion d’un nouveau. Pourquoi attendre 1 an ! Bref, on a quitté notre auberge de jeunesse pas ouf et on est allés à l’aéroport à pied pour voir les avions (la passion de A) 6-7 km tout de même. Malheureusement, impossible de voir les avions décoller ou atterrir à cause du brouillard. Oui encore lui ! On a donc fait un tour au McDo avant de filer dans notre hôtel 4*. Et oui ça fait deux mois qu’on économise pour se faire plaisir au nouvel an. C’est ma première fois dans un hôtel de ce genre. A est ravi et franchement je le suis aussi. Dans l’après-midi, on est allés au SPA. Première fois pour nous deux dans un sauna. C’est effectivement très relaxant. Ce soir, nous sommes allés faire des courses pour se faire à manger, histoire de ne pas vider toutes nos économies. Puis nous sommes allés au cinéma voir “Vingt dieux” que j’ai vraiment aimé. On reste à l’hôtel jusqu’à jeudi et j’espère bien me reposer car je commence à peiner au niveau de la cuisse droite..

 

Mercredi 1er janvier

 

A : Après avoir déjeuné le bon petit déjeuner à volonté, on est allés au SPA. C’était la détente totale et j’ai dit à Charly prenons le vélo et on va visiter l'aéroport vu que tout le brouillard était parti. Il ne voulait pas et l’on on a décidé de sortir chacun de son côté, et là il est allé au centre-ville et moi je suis allé seul aussi et on s’est retrouvés au cinéma. Il est allé voir son film, moi aussi un film de mon côté. Le film était super intéressant et on a fini par rentrer ensemble. Je suis rentré directement, je me suis occupé à faire à manger

 

Charly : Tout d’abord, Bonne Année à tous ! Le brouillard est parti, enfin ! On a pu profiter un peu plus de la ville et voir les avions décoller. En plus, l'hôtel était à côté de l’aéroport. Ce matin, on a commencé la journée par un petit déjeuner à volonté. De quoi, une fois de plus, trop manger. Nous avons refait une séance de SPA avec sauna dans la matinée. Dans l’après-midi, nous nous sommes baladés chacun de notre côté, de quoi flâner un peu pour visiter Toulouse. Et aussi pour me reposer un peu. A est une vraie pipelette qui ne me laisse jamais de répit. Donc c'est difficile pour moi de me reposer. Nous nous sommes donnés rendez-vous au cinéma où je suis allé voir “L’Amour au Présent” et lui “Un ours dans le Jura”. Il a adoré son film et moi aussi 🙂 Pour finir, nous sommes rentrés à l’hôtel manger un bout et miracle ! La télé ne marchait pas. Un problème au niveau du quartier semble-t-il. Ce soir au lit de bonne heure car demain nous reprenons avec une grosse étape

 

Jeudi 2 janvier

 

A : Après avoir passé un bon séjour à Toulouse, nous avons pris notre petit déjeuner à 6h et on a quitté l’hôtel 4* à 7h Retour au grand dernier mois après avoir cherché la route pour sortir de Toulouse, je posais des questions à Charly par rapport à l’Amérique et il me répondait par rapport à ses connaissances. On a prévu de faire trois jours avant d’arriver à Auch au lieu de 5 jours. Aujourd’hui on avait 38 km à faire ; on a fait des pauses et on a discuté des choses si on allait rentrer, on va faire quoi. Les 38 km ont été rapides, comme je pensais ; une fois arrivés au village on est rentrés au gîte et on a pris une bonne douche chaude. J’ai pris le livre que mon éducatrice m’a envoyé et Charly est au bout. Là il n’en peut plus de moi, je suis triste ce soir. Il ne veut pas répondre à ma question.

 

Charly : Une grosse étape aujourd’hui, sur le papier 38 km jusqu’à l’Isle Jourdain. Par chance notre hôtel se trouve sur le chemin et en sortie de Toulouse, ce qui nous évitera quelques kilomètres. On est partis de bonne heure après un bon petit déjeuner bien copieux. La journée est passée vite finalement. Cependant A et moi partageons le même sentiment, celui d’avoir assez marché. Pourtant, il nous reste environ trois semaines de marche. Donc, je m’efforce (tant bien que mal) de nous ramener à l’instant et ce n’est pas chose aisée. Ce soir, nous sommes au gîte pèlerins d’Isle Jourdain et comme le gîte n’est pas cher, on va aller manger un bout au restaurant.

 

Vendredi 3 janvier :

 

A : Je me suis réveillé à 9h aujourd’hui vu que l’on avait une petite étape de 17 km. On est allés faire des courses au magasin et ensuite on a pris le chemin. La marche était compliquée pendant toute la journée, la marche était en silence. Arrivés dans un petit village, on a fait une pause et là le sommeil est revenu, mais on a repris le chemin jusqu’à l’arrivée au gîte. La dame nous a bien accueillis. J’ai pris ma douche, j’ai lu un petit peu un livre et je me suis endormi.

 

Charly : Je me suis levé vers 7h30 et j’ai dû réveiller A à 9h car la femme de ménage voulait passer. A l’office de tourisme, ils nous avaient dit autant que vous voulez… On n'est vraiment pas pressés. Toute petite étape de 16 km aujourd’hui. On a quitté le gîte vers 9h30 et le temps de faire les courses, nous avons pris la route vers 10h30. Nous avons marché dans la boue et dans un silence de cathédrale toute la marche jusqu’au gîte. A a passé son après-midi à lire. Il n’a rien dit de la journée, mais je le laisse tranquille. Je sais qu’il réfléchit à notre discussion d’hier. Il viendra quand ce sera le moment pour lui. Ce soir, nous avons mangé nos spaghettis  bolognaise avec de la salade. A n’a pas beaucoup parlé et est monté lire avant de se coucher. Ça ira mieux demain.


Samedi 4 janvier

 

A : Aujourd’hui on a eu une grosse étape. Du coup, on s’est réveillés à 6h et on a pris le chemin à 7h sous la pluie. Le soleil n’était pas encore réveillé. On a marché sous la pluie avec de la boue partout sur les pierres.

Aujourd’hui, c'était une étape de 42 km, mais on a pris le raccourci et ça fait 38 km. On a marché avec le soleil qui s’est réveillé et on est arrivés dans un village. On a fait nos courses et on a repris le chemin en silence pendant toute la journée et on a fait une pause, la pluie s’était arrêtée et on a continué avec de la boue partout aujourd’hui.

 

Charly : Étape compliquée aujourd’hui. 34 km d’une part, la pluie et la boue d’autre part. Ajoutez à cela un A muet comme une carpe et vous obtenez les ingrédients pour une journée de marche des plus morose.

Je pense qu’il a décidé de ne plus me parler pour ne plus me fatiguer. Je pense qu’il y a un juste milieu. Bon depuis notre arrivée à Auch, j’essaie de briser la glace et ça a l’air d’aller un peu mieux. Tout à l’heure, nous allons manger une pizza, ça devrait aller mieux.

A part cela, nous n’avons toujours pas d'hébergement pour demain. J’ai laissé plein de messages, mais personne ne répond ou alors c’est fermé ou complet. Si je n’ai pas de réponse d’ici demain matin, je pense qu’on restera un jour de plus à Auch

 

Dimanche 5 janvier

 

A :  Nous nous sommes réveillés à 8 h pour prendre le petit déjeuner et je suis allé me recoucher en attendant le départ et à 10h45, on est allés faire des courses pour ce soir et là je me suis séparé d’avec Charly et je suis allé faire le reste de la visite de la ville et on s’est donné un rendez-vous devant la cathédrale à 12h30 ; on s’est revus à l’heure de notre rendez-vous. On a repris le chemin vu que c’était une petite étape de 19 km. On a discuté et un peu en silence. Si on quitte la route tout est en boue et on est arrivés à Barran. C’était super rapide comme on imaginait.

 

Charly : Aujourd’hui direction Barran. J’ai trouvé un gîte d’une façon improbable, mais c’est ce que j’aime sur ce chemin. 19 km, petite étape donc on a traîné à Auch jusqu’à midi. On a beaucoup parlé en chemin et l’étape est passée à toute vitesse. Nous sommes arrivés avant 16h. Le temps était bon aussi avec du soleil, alors qu’il était prévu une météo pas top et comme pour confirmer que la marche était repartie sur de bon rail, j’ai trouvé du premier coup un gîte pour demain et après-demain. Donc tout va pour le mieux 😀

 

Lundi 6 janvier

 

A : On avait 29 km à faire aujourd’hui. On a pris notre petit déjeuner et on a discuté avec la dame du gîte et son mari avant qu’on prenne notre chemin et ensuite on est sortis du village et on a pris la route. Le temps était bon le matin, on voyait les Pyrénées avec de la neige au loin. On est arrivés dans un village, il n’y avait rien sur le chemin et on a profité pour prendre des pâtes et j’ai pris une part de pizza, c’était mon truc à manger pour le midi et là on a bien profité ; Charly m’a annoncé qu’on aura de la pluie et on a repris le chemin avec de la boue partout. J’ai discuté avec Charly jusqu’à l’arrivée de la pluie, là il a commencé à avoir froid et là j’ai rigolé, moi j’avais chaud jusqu’au village. On est arrivés. Le gîte était fermé, personne ne répondait et on était devant la Mairie dans le froid et un monsieur a répondu et a ouvert le gîte. J’ai pris ma douche sous l’eau froide, après on a fait une sieste tous les deux jusqu’à 18h

 

Charly : Encore mal dormi. Je rêve d’une bonne nuit de sommeil. Nous nous sommes levés à 7h pour prendre le petit déjeuner et nous sommes partis sous les coups de 8 h après avoir chaudement remercié nos hôtes.

Le début de l’étape a bien commencé sous le soleil et en silence. On s’est arrêtés vers 11h pour nous ravitailler et manger dans la seule épicerie de l’étape. Peu de temps après la reprise de notre chemin, il s’est mis à pleuvoir et nous avons retrouvé notre amie la boue. À partir de là, ce fut compliqué. C’est épuisés que nous avons atteint notre destination : Monlezun. Malheureusement, le monsieur que l’on devait appeler pour récupérer les clés ne répondait pas au téléphone. Nous avons dû attendre quelques minutes supplémentaires dans le froid. Finalement, nous avons pu nous réchauffer dans ce gîte très sommaire, mais bienvenu.

 

Mardi 7 janvier

 

A : Après avoir dormi avec des punaises des bois, je n’ai pas pris de petit déjeuner, la machine ne fonctionnait pas et on a pris le chemin en regardant les Pyrénées qui sont super belles. On est arrivés dans un village, on a pris des croissants, on a mangé et ensuite on est allés faire nos courses. On a repris le chemin en discutant sur de belles choses.et des conseils qu’il me donne toujours. A la fin, on est arrivés devant une église, on a re-mangé et on a repris la route jusqu’au village. J’ai accompagné Charly pour qu’il visite l’église. On est arrivés au gîte et la dame nous a bien accueillis.

 

Charly : Quelle belle journée ! Retour du soleil et du plaisir de marcher. Ces derniers jours ont été un peu éprouvants pour le corps et le mental.

De plus, nous avons marché avec les Pyrénées en fond d’écran. Quel bonheur d’entendre A me crier en sortant du gîte ce matin “ Charly vient voir ! Les Pyrénées ! C’était trop beau. Waouh !” On a marché tout tranquillement aujourd’hui. Une belle pause à midi sous le porche d'une église qui se trouvait sur une colline avec vue sur les montagnes enneigées. Vers 15h, nous sommes arrivés à Maubourguet à “la villa imaginaire”. Encore un lieu que je garderai en mémoire. L’Art est partout ici, sous diverses formes, j’adore ! Ce soir, demi-pension. Ça fait une éternité qu’on n’en avait pas eue 🙂


Mercredi 8 janvier

 

A : Réveil à 8h, petit déjeuner à 8h30. Ensuite, on est allés faire nos courses et on a pris le chemin en discutant de la fin de la marche ; le soleil s’est imposé. On avait chaud ; partout il faisait super beau aujourd’hui avec une vue sur les Pyrénées. Après avoir marché des heures, on a fait une pause en mangeant des cacahuètes et on a repris le chemin. On marchait quelque part, on a vu un pigeon qui n’était pas en forme et j’ai dit à Charly qu’on l’emmène avec nous, on l’a pris, j’ai proposé du paracétamol. Charly a dit “non” du coup on l’a laissé. Puis on a repris le chemin avec le bout qui ne finit pas ; il y avait des gouttes de pluie qui tombaient. Heureusement on est presque arrivés au gîte.

Demain on a une grosse étape et mes jambes sont de plus en plus lourdes. Ça ne me donne pas envie de marcher ces temps-ci, mais j’ai toujours un proverbe “quand tu sais que tu vas abandonner, rappelle-toi pourquoi t’as commencé”.

 

Charly : Réveil à 8h. Aujourd’hui, 23 km. Rien ne presse. Un bon petit déjeuner pour démarrer la journée. En plus il y a des crêpes. Ce qui fait qu’avec tout ça, nous ne sommes pas partis avant 9h. Un beau soleil et des températures plutôt agréables pour nous accompagner toute la matinée.

Seulement voilà ; nous sommes épuisés. Les kilomètres nous paraissent plus longs. A me dit, à juste titre : “ c’est fou, les étapes de 20 km, on dirait des étapes de plus de 30 km maintenant”. Et c’est vrai ! Que c’était difficile aujourd’hui. Et demain risque d’être pire. La boue joue énormément. Il faut beaucoup plus d’énergie pour se déplacer dans cette gadoue que sur un sol bien sec.

L’arrivée au gîte d’Anoye a été une délivrance pour nous.

Malheureusement demain c’est 34 km jusqu’à Lescar. Obligés d’avancer, nous devons être à Saint Jean Pied de Port le 14 janvier (nous voulions finir tout tranquille.)


Jeudi 9 janvier

 

A : On s’est réveillés à 6h et on a pris le chemin à 6h40. Le soleil était encore couché et la montée, la nuit, ce n’est pas terrible. Après avoir bien marché, le soleil s’est levé ; Charly n’aime pas trop le bruit des voitures. Une fois arrivés dans un village, on a pris une pause et on en a profité pour manger une fois, puis on a repris le chemin, là ça commençait à être dur, mes pieds sont de plus en plus durs et la pluie s’est annoncée en gouttes. La vue sur les Pyrénées est de plus en plus proche. Une fois arrivés à Pau, on n’a pas pu visiter la ville, vu que l’on avait 32 km et qu’on devait arriver à l'hôtel à 14h. Une fois arrivés en ville, on est allés faire nos courses au Carrefour et on est arrivés à l’hôtel. J’ai pris un bain - baignoire avec de la mousse. Ça m’a fait du bien. On est allés au SPA où il y avait une piscine, un sauna et un hammam. On en a bien profité et toute notre fatigue a disparu et là on est retourné dans notre chambre et on a mangé. Ensuite, on est retournés à la piscine à 19 h, je mens pas ; ça fait du bien.

 

Charly : Lever à 6h et départ à la frontale aujourd’hui. Une grosse étape nous attend. Avec une belle récompense à la clef : une piscine, un jacuzzi et un sauna. On a réservé dans un 4* pour ce soir. De quoi nous motiver à marcher 😀 Et oui aujourd’hui, on a bien marché. Il a fait beau jusqu’à 10 h où nous nous sommes arrêtés dans une boulangerie pour nous restaurer. Ensuite, nous avons repris la route avec quelques gouttes pour nous accompagner. Elles nous suivront jusqu’à notre arrivée à l’hôtel. Après une bonne douche, nous avons filé à la piscine et au jacuzzi. Puis nous avons terminé par un petit tour au sauna. Ça nous a fait un bien fou ! Après ces derniers jours un peu compliqués physiquement et moralement. A me dit, pendant qu’on se prélassait dans le jacuzzi “tu vois, là on a la récompense de tous ces jours de galère à marcher dans la boue de “m…” !” On a ensuite mangé de bonne heure, puis Lola a appelé A ; Ça faisait longtemps et il était très content d’avoir des nouvelles de son Foyer.

La suite ? On est retourné à la piscine 🙂. On a pris une douche et au lit. Demain 30 km tout de même.


Vendredi 10 janvier

 

A : Hier soir, je vais me coucher sur le lit, je trouve une punaise de bois ; là j’ai pas pu dormir dans l’hôtel 4* et le matin on a repris le chemin.

Sur la route, il y avait de la boue, le sol glissait ; c’était terrible, on a fait une pause. Ensuite, la montagne nous a surpris. J’étais épuisé, je n’avais plus de force, mes pieds devenaient de plus en plus lourds ; on s’est tapé l’eau, les arbres tombés. La route était inaccessible. Là, on s'est retrouvés sur la route et j’ai fait du stop ; j’étais au bout de ma vie. Je suis monté dans une voiture, la dame était gentille ; En 10 mn de voiture, on était déjà arrivés, équivalant à 4 km. Aujourd’hui, vraiment les 30 km m’ont fatigué. Là, je suis allé me balader dans la ville, ça m’a fait du bien.

 

Charly : On a quitté notre hôtel vers 8h. Après avoir repris le chemin en coupant un peu par la route (encore une étape de plus de 30 km), nous sommes revenus sur nos sentiers boueux. Seulement aujourd’hui, c’était très difficile physiquement. Le chemin n’était qu’une succession de montées et de descentes. Le temps était bon, on traversait la forêt avec les Pyrénées en gros plan, mais rien n’y a fait. On était dans le mal.

Après avoir jeté un œil sur le GPS, je me suis aperçu qu’en passant par la route, nous gagnerions 2 km et surtout nous éliminions la montée.

On a donc suivi la route et c'était tout aussi pénible. Au bout d’un moment, je m’arrête pour regarder combien il reste : 3,7 km. A me dit “j’en peux plus, on fait du stop”. Ça faisait un moment que j’y pensais, mais un pèlerin ne fait pas de stop. Hein ? Pas le temps de réfléchir, A a tendu le pouce et la première voiture nous a pris. En vrai, quel soulagement ! La dame nous a déposés devant le carrefour, ce qui nous a permis de faire les courses pour ce soir, puis nous avons pris nos quartiers au studio “Le Patio”. Après une bonne douche, nous sommes partis visiter la ville. Je suis rentré avant A et j’ai préparé le repas. Nous nous sommes fait un festin de rois. Et ce soir, nous regarderons “Kaizen”, le film d’Inoxtag avant de nous coucher. 

 

Samedi 11 janvier

 

A : On a quitté Sainte Marie à 8h et sur le chemin la pluie est tombée d’un coup, on était tout mouillés, mes chaussures trempées, le froid partout dans mon corps. Après avoir marché sur la route et dans la boue, j'avais qu'une seule chose dans ma tête, il faut arriver, je m'encourage, j’étais épuisé avec le froid. J’étais pressé d’arriver pour prendre un bon bain chaud et là on est retournés à Navarrenx sur la voie d’Arles, faute de gîte. Une fois arrivés au gîte communal, on a trouvé une machine à laver. On profite avant demain.

 

Charly : Etrange journée aujourd’hui. On a commencé cette journée avec un petit déjeuner à l'ambiance pesante. Je sens que A n’a pas aimé que je l’aie réprimandé la veille, car hier après le film, nous nous sommes couchés après 22 h, nous avions chacun notre lit, moi un lit au fond du studio et lui le clic-clac devant la télé. Je me suis aperçu qu’il avait discrètement rallumé cette dernière. Après lui avoir expliqué que c’était fini pour aujourd’hui, il a éteint en râlant et nous avons pu dormir.

Bref, nous sommes partis vers 8h30 et il s’est mis à pleuvoir des cordes juste après notre départ. En moins de 20 mn, nous étions trempés. Après deux heures de marche en silence sous l'averse, la pluie s'est calmée et A m’a reparlé de nouveau comme si de rien était. On a repris nos discussions habituelles et bien rigolé.

Arrivés au gîte communal de Navarrenx (et oui, retour à Navarrenx faute de gîte sur la voie d’Arles) à 14h nous avons mangé un bout, pris notre douche et lancé une machine. A est parti se coucher car il n’avait rien à faire. Je le laisse faire sans trop rien dire car je le sens un peu fatigué en ce moment.

Vers 18h, le voilà qui émerge et sans rien dire commence à faire à manger. Je lui fais remarquer qu’il pouvait me demander si j’avais faim quand même avant de préparer le repas et lui ai dit que c’est un comportement pas très poli. Vexé, il a mangé tout seul, alors que j’avais commencé à me faire une salade pour le rejoindre et est retourné dans la chambre sans rien dire. Ambiance pas ouf ce soir. Tant pis, ça ira mieux demain.

 

Dimanche 12 janvier :

 

A : On a quitté Navarrenx à 7h30. Le soleil s’est levé, on était sur le chemin. Les 30 km aujourd’hui n’ont été que de la boue, du brouillard partout autour de nous. On est arrivés dans un petit village, on s’est arrêtés et on a repris le chemin vite et la montagne nous attendait, ça glissait partout et après Charly s’est coincé dans la boue et là je suis devenu prudent. J’étais toujours derrière, après avoir monté la montagne le paysage était magnifique, même pas à 50 m j’ai entendu Charly crier m… il était tombé. Le sol était super glissant. Une fois arrivés au gîte, on s’est fait un resto et ensuite, on est rentrés au château.

 

Charly : Une journée qui a commencé dans la lignée d’hier soir…

Nous sommes donc partis dans un silence de plomb et de mon côté un peu agacé n’ayant pas bien dormi car en me couchant hier soir, j’ai eu la surprise de découvrir que A avait mis le chauffage à fond. Difficile de trouver le sommeil dans cette fournaise.

Nous avons donc marché toute la matinée en silence et à travers un brouillard très épais. Mais surtout, nous avons parcouru les pires chemins de boue de notre aventure. On s’y enfonçait jusqu’à mi-tibia.

Après pas mal de méchantes glissades et une bonne chute dans la boue pour moi, s’en était trop. J’ai jeté ma gourde de colère et laissé échapper un “bordel, j’en ai plein le c.. !”. Enervé, j’ai ramassé cette dernière et repris la marche à un rythme d’environ 6 km/h. je pense. Au bout de quelques mètres, je me suis calmé et cela aura eu le mérite de faire sortir A de son silence.

Suite à cet incident, tout est rentré en ordre, mise à part la fatigue qui nous a assaillis pour les derniers kilomètres. Nous avons mangé à Mauléon dans un restaurant qui a bien voulu nous servir à 14h30 🙂 Ça nous a fait un bien fou. Puis nous avons terminé les 3 derniers kilomètres jusqu’à notre lieu de repos du jour “Au Château de Libarrenx”.  Je me suis empressé de laver tous mes vêtements pleins de boue et nous avons pris une douche salvatrice. Ce soir lecture et dodo.

 

Lundi 13 janvier :

 

A : Réveil à 8h et -2°c. Nous sommes sortis du château et nous sommes allés à la boulangerie et après au Carrefour. Ensuite, on est allés au café pour nous réchauffer vu qu’il faisait froid. On a bien pris notre temps et on a repris le chemin en discutant. Le sol glissait avec de la boue comme d’habitude et là on est arrivés dans une petite ville. J’ai laissé Charly et je suis allé voir combien il nous restait de kilomètres et je suis retourné pour aller le voir. Il était avec un chien. Je rigolais sur lui et on a repris le chemin. Là, c’était que de la montée, puis demi-tour. J'avançais comme un vieux fatigué et arrivé à la plus dure des montées, là le paysage était magnifique et là  j’ai commencé à tirer Charly ; j’étais mort de rire. Il restait que de la descente ; c’était horrible, en plus je n’aime pas les descentes. Je déteste et on est arrivés au gîte ; on a écouté du rap chinois, c’était drôle et on a pris des céréales et on s’est douchés et là petit dodo avant le repas du soir.

 

Charly : Aujourd’hui réveil à 8h. On a décidé de prendre notre temps et c’est tant mieux.

On a traîné à Mauléon jusqu’à quasiment 10h, histoire de déjeuner et de prendre de quoi manger sur la route.

Il a fait froid ce matin mais fini le brouillard, place au soleil. Finalement, c'était une journée très agréable qui m’a rappelé les belles journées qu’on a pu passer ensemble durant cette marche. On a discuté, pris des photos, rigolé…

Vraiment une belle journée.

Arrivés au gîte, nous nous sommes servis “les céréales du réconfort” et on a écouté du rap chinois et japonais. C’était vraiment drôle ! (et pas si mal…)

Sandra, notre hôte, est arrivée tard car elle avait un rendez-vous, mais nous a très bien accueillis. On a eu le droit à notre premier tampon de cire 🙂 🧡

Demain, on retourne à Saint Jean Pied de Port pour la deuxième fois. Nous allons prendre notre temps aussi. L’étape a l’air belle et demain, il fera beau.

 

Mardi 14 janvier

 

A :  Charly a perdu ses gants. Il était paniqué, à chaque fois c’est lui qui perd ses choses. Le froid de ce matin était horrible. J’avais tout mon corps congelé, mon pied était insupportable et arrivés sur une route, il y avait deux chemins, du coup je me suis séparé de Charly et on s’est dit de se retrouver au GR 65 et là chacun a pris sa route, ma route n’avait pas de balisage et moi j’ai continué tout droit jusqu’à l’arrivée. Dans une montée là j’ai commencé à avoir chaud. La montée était raide et je suis arrivé dans le GR 65. Charly n’était pas arrivé. Du coup, j’ai continué jusqu’à Saint Jean le Vieux et je suis allé dans un café pour l’appeler. J’ai demandé à quelqu’un. Il a appelé Charly et là il m’a dit qu’il était loin jusqu’à 14h je l’ai attendu. Il m’a trouvé et on a continué le chemin ensemble jusqu'à Saint Jean Pied de Port. Arrivés dans le gîte, on s’est douchés et je suis allé me balader. A 18h, on est allés chercher ma référente et le soir on est allés au restaurant. C’était une super rencontre après des mois sans qu’on se voie.

 

Charly : On a quitté Sandra vers 9h ce matin. Il faisait très froid et je me suis aperçu qu’il me manquait un gant… J’ai dû le perdre sur la route la veille car introuvable dans le gîte. Bon, tant pis je marcherai les mains dans les poches comme A.

On a marché en silence, puis nous nous sommes séparés, car deux chemins possibles pour nous rejoindre plus loin. La montée fut raide mais la récompense en haut était à la hauteur. Une vue panoramique avec au loin les sommets enneigés des Pyrénées. Nous avons cheminé ensuite, tranquillement jusqu’à Saint Jean Pied de Port où nous avons retrouvé Laurence au gîte municipal

Le soir, nous sommes allés accueillir Mme Viare, la référente de A, à la gare. Elle va rester avec nous pendant deux jours et demain nous allons marcher ensemble.

Je pense qu’elle était ravie de voir les changements que la marche avait apportés à A.

J’espère que cette nuit je vais bien dormir car je suis vanné.


Mercredi 15 janvier

 

A : Réveil à 8h. J’ai pris mes céréales et on a quitté le gîte à trois. Il faisait moins froid aujourd’hui. J’ai bien parlé avec ma référente et profité des beaux paysages. On a monté les Pyrénées ; la montée était moins que je ne pensais. Une fois tout en haut, j’ai top aimé les montagnes. J’ai bien adoré et les vautours autour. Après c’était la descente ; là j’ai commencé à avoir faim ; mes pieds tremblaient, en plus je n’aime pas les descentes et une fois être retournés à Saint Jean Pied de Port, on a cherché un restaurant, mais tout était fermé. Après Charly a repéré un restaurant ouvert et là on s'est bien régalé. On est rentrés au gîte. J’ai pris ma douche et j'ai rejoint Charly et ma référente. On a bien discuté et ce soir on a mangé une pizza que je n’ai pas aimée, mais bon, j’ai le ventre plein.

 

Charly : On a quitté le gîte à 8h30 accompagnés de Madame Viare, la référence de A, pour une “petite” balade autour de Saint Jean Pied de Port. 17 km mais avec 750m de dénivelé positif tout de même. Une formalité pour nous, mais une petite épreuve pour elle.

Après une re-descente, finalement plus difficile que la montée, nous sommes allés manger “Chez Dédé”. C’était cher pour ce que c’était, mais bon… on avait faim !

Ensuite, de retour au gîte, A et Madame Viare ont travaillé sur le retour de ce dernier. Jean Benoît est aussi passé pour se présenter et nous expliquer le déroulement de la journée de demain.

Ce soir, nous avons commandé des pizzas et j’ai beaucoup discuté avec le seul pèlerin de ce soir à part nous. Discussions très intéressantes. Enfin, c’est surtout moi qui ai beaucoup parlé 🙂


Jeudi 16 janvier

 

A : Dernière journée avec ma référente. Aujourd’hui, on est allés au café avant son départ. On a joué aux cartes et on est allés l’accompagner à la gare et on a rejoint l’équipe, Yvon au restaurant. C’était une agréable journée. La photographe nous a pris en photo avec Charly et on est allés planter un arbre, ensuite, on est allés dans la montagne, pour une deuxième séquence photos et on est retournés au café. La journaliste m’a posé des questions. J’ai répondu comme je pouvais et on s’est dit au revoir avec Yvon. Demain, c’est parti pour une nouvelle route.

 

Charly : Nuit très compliquée pour moi, j’ai très peu dormi et me suis levé à 5h30. J’ai enchaîné les cafés, mais rien n’y a fait, j’avais pas la pêche aujourd’hui. Manque de bol, c’était une journée importante. On a passé la matinée avec Madame Viare dans un café au chaud où pour passer le temps, nous avons joué au Uno C’était certainement la partie la plus longue à laquelle j’ai pu jouer. Interminable ! (on a pas eu le temps de terminer pour de vrai 😀). On l’a raccompagnée à la gare et on a filé au restaurant où Yvon, Jean Benoît et les autres nous attendaient. On a bien mangé et on a fait un shooting photo pour les journalistes.

A a planté le premier arbre de la parcelle “Seuil” à Saint Jean Pied de Port où chaque jeune passant ici plantera un arbre. Tout un symbole. En parallèle, nous avons été interviewés Yvon, A et moi par une journaliste de Libération.

Après l’arbre planté, nous sommes retournés faire un deuxième shooting photos et nous avons fini par dire au revoir à tout le monde et enfin retourné au calme de notre binôme 🙂

Ce soir, coucher de bonne heure. Demain nous reprenons la marche direction Hendaye.


Vendredi 17 janvier

 

A : Aujourd’hui, on a quitté Saint Jean Pied de Port. Il y avait du brouillard partout et on a fait le chemin avec un pèlerin qui était dans le même gîte qu’hier et on a marché ensemble tout le long du chemin. On est arrivés dans un village ; on s’est dit au revoir et nous on a continué ; en chemin un pique-nique pour manger et on s’est retrouvés dans un bois ; ensuite on a continué le chemin. Là, le soleil a commencé à se lever et j’ai commencé à avoir chaud. La montée que je ne voulais plus voir et là je me suis retrouvé avec lui et on est arrivés au gîte. Le paysage était incroyable ; on a une vue sur la montagne et le village.

 

Charly : Premier jour des cinq derniers jours de marche de cette belle aventure. Et oui, nous arrivons doucement vers la fin de ces presque trois mois de marche. Nous avons quitté Saint Jean Pied de Port vers 9h, après avoir fait quelques courses pour ce soir. Nous avons marché dans le brouillard toute la matinée, accompagnés d’un pèlerin qui se rendait à Irun. Il bivouaque et a pris le même itinéraire que nous plutôt que le GR 19 car moins de dénivelés. On peut le comprendre, il transporte un sac de 22 kg. Un peu avant midi nous nous sommes séparés et le brouillard s’est enfin levé pour laisser place à un grand soleil. L’arrivée à Bidarray, notre destination du jour, est magnifique. Les paysages sont superbes ici et avec ce soleil, c’était vraiment chouette. Après s’être installés, nous avons fait un petit tour dans le village et avons retrouvé notre ami campeur. Il a planté sa tente devant notre gîte. Il ne doit pas avoir bien chaud dehors. Nous aussi d’ailleurs. Le petit et unique radiateur du gîte peine à réchauffer l’ensemble. Ce soir, lecture pour moi. Demain, grosse étape.

 

Samedi 18 janvier :

 

A : Je me suis réveillé à 8h, Charly était déjà prêt ; on a dit bonjour à notre copain pèlerin et on est partis à la boulangerie qui était fermée ; on a attendu et la dame nous a ouvert ; on a fait nos courses et on a repris le chemin. Après une bonne heure de marche, on a croisé notre copain de marche et on a continué la marche ensemble jusqu'à l’arrivée de la grande montée de 850 m positif et là on s’est dit “bonne route” moi et Charly. On a monté ; c’était raide et dur. Là on a commencé à chercher un truc pour se poser pour manger ; là c’était une grande galère ; on a avancé et à la sortie d’une petite route, on a trouvé une table de pique-nique et on s’est posés ; là, on a mangé et parlé et on a repris le chemin en montant une grande montée. Une fois tout là-haut, là c’était magnifique et on a très bien marché jusqu’au village. Aujourd’hui on dort dans un camping et demain on ne sait pas encore.

 

Charly : Réveil à 7 h. Il a fait froid cette nuit, mais pour une fois, j’ai bien dormi. Je me suis levé, pris mon café, préparé mon sac et bizarrement A ne s’est levé qu’à 8h. Je voulais qu’on parte tôt, c’est raté. Après avoir fait un tour à l’épicerie, nous sommes partis dans un froid glacial mais pour une fois pas de brouillard.

Après quelques kilomètres de marche, nous avons retrouvé notre ami campeur dont nous ne connaissons toujours pas le prénom. Nous marchons donc à trois pendant un temps et il s'arrêta sur un banc avant une sévère montée pour manger. De notre côté, nous préférons escalader ce mur avant de s'arrêter au déjeuner. Nous lui disons donc au revoir. Nous ne le reverrons plus (et nous ne saurons jamais son prénom).

L’après-midi fut vraiment pénible et long, bien que riche de très beaux paysages.

La vue de l’Océan Atlantique au loin nous a cependant fait du bien au moral.

Une fois à Saint Pée sur Nivelle, nous avons fait des courses et nous nous sommes rendus à notre logement. Un camping à 2 km, en haut d’une colline. Le camping est désert. Le mobil home pue la clope, mais bon on a chacun notre chambre et plein de petits chats qui viennent à la porte 🙂

 

Dimanche 19 janvier

 

A : Je me suis réveillé à 5h30 et on a pris le chemin à 6h45. Le soleil était encore couché ; directement on a commencé par faire une montée de la montagne, je discutais avec Charly jusqu’au lever du soleil et on a descendu la grosse descente ; là, on a posé dans un café et on a repris le chemin jusqu’à midi ; on s’est arrêtés dans un petit village, on a mangé et en parlant en même temps. La journée d'aujourd'hui était tellement rigolote. Arrivés à Hendaye, on a déposé nos affaires à l’hôtel, on est allés faire un tour dans la ville et Charly m’a montré l’Espagne. Il y avait presque que des espagnols sur la plage, Charly voulait et moi non (se baigner) ; après il s’est découragé et on est rentré à l’hôtel ; je me suis douché et on est allés manger au McDo.

 

Charly : Nous avons pris la route un peu avant 7h. Il faisait encore nuit et la redescente sur Saint Pée sur Nivelle tout éclairé n’en était que plus belle.

Après quelques kilomètres de marche dans le noir, nous avons entrepris l’ascension d’une petite montagne qui nous séparait d’Ascain accompagnés par le soleil qui se levait. Une fois au sommet, la vue était magnifique. Arrivés à Ascain, nous sommes allés nous poser dans un café histoire de se réchauffer un peu.

Nous avons ensuite cheminé tout tranquillement jusqu'à Urrugne où nous avons fait notre pause déjeuner.

L’étape du jour était vraiment chouette, vraiment belle avec un magnifique ciel bleu et l’Océan Atlantique en fond d’écran.

Arrivés à Hendaye sous les coups de 15h et après avoir déposé nos sacs à l’hôtel, nous sommes partis faire un tour jusqu’à la plage en passant par le port. Comme un parfum de vacances. On a beaucoup été étonnés par le nombre d'Espagnols à Hendaye. Ok on est à la frontière mais tout de même.

Le soir, nous avons fini la journée par un bon bain et un McDo bien trop riche pour un repas du soir.  


Lundi 20 janvier

 

A : On s’est réveillés à 6h. On a pris le petit déjeuner à buffet à volonté et on a pris le chemin aujourd’hui. Il n’y a aucun brouillard aujourd’hui ; on a profité des vagues et de la mer. O  a parcouru tout le long de la plage ; arrivés dans une route, il y a une dame qui nous a indiqué la route et elle nous a accompagnés jusqu’à là où on devait prendre le chemin. Après de bonnes heures de marche, on a profité de faire une pause à Saint Jean de Luz. On est allés dans un bon resto et j’ai commandé une pizza. Après on a profité pour aller voir la cathédrale et on a repris le chemin en remontant des montagnes avec une vue incroyable sur l’Océan Atlantique et demain c’est notre dernier jour de marche. Je suis content et en même temps non. Je remercie Charly et notre complicité. Je sais qu’après être rentré, je promets d’oublier certaines choses, mais je ne vais jamais oublier Charly.

 

Charly : Réveil matinal à 6h30 car mine de rien, nous avons une grosse étape aujourd’hui.  Et puis, compte tenu que le chemin longe toute la côte, on espère bien prendre notre temps et en profiter. Il pleut quelques gouttes ce matin, mais A me dit qu’il ne va pas pleuvoir aujourd’hui. Je décide de lui faire confiance et ne mets pas ma cape de pluie (et il a eu raison !) On apprend dans la matinée que le sentier du littoral n’existe plus, du moins en partie, car avec l’érosion de la côte, une partie s’est effondrée. Heureusement, une dame nous a indiqué la route sans qu’on ait le temps de demander. Nous sommes arrivés à Saint Jean de Luz le midi et nous avons profité de nos économies en se payant un bon restaurant. Pizza burrata pour A et pavé de rumsteak sauce morilles pour moi.

En sortant du restaurant, nous sommes éblouis par le soleil qui vient de montrer le bout de son nez. Il nous accompagnera jusqu’au soir nous permettant de profiter un maximum des paysages côtiers. L’étape était  magnifique encore aujourd’hui. Je la classe aisément dans le top 3.

Cependant la fin de journée fut difficile (c’était tout de même une grosse étape). Les deux derniers kilomètres nous avons coupé par la route pour filer au gîte se reposer.

Et alors que nous étions sur le trottoir à marcher à côté des voitures qui ne cessent de circuler d’un sens et dans l’autre, moi, la tête baissée regardant le sol dû à la fatigue, j'entends “Charly”. Je relève la tête et me dis que je dois halluciner, personne ne me connaît ici. Puis, j’entends, à nouveau “Charly” et je vois passer Victorine en voiture venant de derrière nous (c’est la photographe qui nous avait fait le shooting photo à Saint Jean Pied de Port) ; nous la saluons en retour en se disant que c’était complètement improbable de la croiser là. Le monde est vraiment PETIT.


Mardi 21 janvier

 

A : Aujourd’hui est notre dernier jour de marche. On a pris le petit déjeuner puis le chemin de Biarritz, histoire d’aller visiter cette ville et profiter pour voir la mer. En partant en direction de la mer, un vieux nous a arrêtés et nous a demandé : “vous faites le chemin” et on lui a répondu “c’est notre dernier jour de marche aujourd’hui” et il a continué à parler avec Charly. Moi, j’en ai profité pour prendre des photos et on a repris le chemin vers la mer. On a vu un rocher et on est allés voir. On en a profité aussi pour prendre des photos à deux. Une fois terminé, on est rentrés en ville et on a vu une église. On est allés visiter. On a pris la direction de l’aéroport pour aller voir les avions. J’ai pris mon temps pour prendre des photos des avions. J’étais content et je me sens bien dans mon état d’esprit et mon corps. On est allés chercher à manger et on a trouvé une pizzeria. On en a profité pour manger et on est repartis à l’aéroport. On a dû bien profiter et je parlais avec Charly comme chaque jour. On a pris le chemin, direction Bayonne en discutant jusqu’à l’arrivée. J’en ai profité pour acheter ma crédentiale et on est allés voir la cathédrale qui était super belle. On est allés faire une pause dans un café. A l’arrivée au gîte, la dame nous a bien accueillis et comme elle parlait français, elle nous a dit qu’elle était Mexicaine. J’ai parlé avec elle en espagnol et c’était super et je lui ai dit que je voulais lire un livre espagnol ; elle m’a donné un super livre et j’ai profité de faire un coup d'œil.

Je finis ce voyage riche de la bienveillance de Charly et de ses enseignements qui s'ancrent jour après jour dans mon cœur. Je te remercie de plus Charly de m’avoir supporté…. et je remercie l’association Seuil et des personnes qui ont suivi mon aventure avec Charly, ça m’a appris la patience et d’aller voir des personnes si j’ai une difficulté.

 

Charly : C’est avec un drôle de sentiment que nous avons pris la route, car aujourd’hui c’est notre dernier jour de marche. De plus, c’est une toute petite étape, donc nous en avons profité pour faire un détour à Biarritz, histoire de profiter du bord de mer un peu plus longtemps. Nous sommes donc allés jusqu’au rocher de la Vierge puis nous avons filé à l’aéroport pour voir les avions. Nous n’avons finalement vu que des jets privés et un hélicoptère du Samu. Désolé.

Le midi, nous avons mangé une pizza fort délicieuse avant de prendre la direction du gîte à Bayonne.

Une fois arrivés, nous sommes accueillis par Sirocco, une Colombienne très sympathique bien que bavarde 🙂, Patrick, un pèlerin qui commence tout juste, arrivé juste après nous

Après s’être installés et douchés, nous sommes allés au restaurant avec Patrick. A a mangé, surprise, une pizza et moi une salade, car je voulais manger léger. Manque de pot, elle était tout sauf légère.

En rentrant au gîte, nous avons beaucoup discuté avec notre hôte, Patrick et moi.

Voilà qui clôture cette drôle d’aventure avec A. Enfin, ce n’est pas tout à fait fini. Demain, nous prenons le train jusqu’à Toulouse pour visiter un lieu de vie où A pourrait éventuellement être reçu après la marche. Puis, nous rentrerons enfin pour reprendre le cours de nos vies.

Merci à Seuil de permettre cette superbe expérience aux jeunes. Merci à tous ceux que l’on a croisés et tous ceux qui nous ont soutenus à distance. Merci à mes jambes d’avoir tenu le coup. Et surtout, un immense merci à A qui, je pense, a été le meilleur des compagnons. Qui aurait imaginé qu’un jeune de 16 ans puisse apprendre autant sur la marche. C’est vraiment un chouette gamin, très intelligent qui a tout entre ses mains pour faire de grandes choses. Donc. Merci mon copain 🙂  






L'Etat finance chaque marche à hauteur de 80 %.

20 % provient de vos dons

Chaque don compte

(et vous serez défiscalisés) !


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