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Marche de Rjoxxx

Dernière mise à jour : 24 avr.

Marche de Rjoxxx accompagné par Martin


Jeudi 21 mars :


R : Bonjour, je m’appelle R. J’ai 17 ans et demi Je viens de Candé dans le 49. Je suis vraiment pressé de partir. Je suis impatient de découvrir de nouvelles choses. Je souhaiterais me dépasser mentalement et physiquement.

 

Martin : Bonjour, je m’appelle Martin. J’ai 29 ans et avec R on se lance demain dans la grande aventure de Seuil. J’ai découvert Seuil par hasard en 2018 au Népal en lisant le livre “Marche et invente ta vie” retrouvé dans une bibliothèque de voyageurs. Les aléas de la vie professionnelle m’ont poussé à candidater fin 2023 pour devenir le temps d’une marche, accompagnant.

J’écris ce blog depuis le dernier train de la journée entre Saint Etienne et le Puy en Velay. R a hâte d’en découdre et moi aussi demain, ce sera réveil tôt pour le premier jour de marche.

Concernant la semaine de stage, elle s’est bien passée. J’y ai découvert l’humour et la curiosité de R. Hâte de vivre la suite de l’aventure

 

Vendredi 22 mars : 

 

R Je me suis levé. J’ai fait le ménage avec Martin, mon accompagnant. Après nous sommes partis à Rennes prendre le train pour arriver à notre point de commencement de la marche qui est le Puy en Velay.

 

Samedi 23 mars

 

R : Je me suis levé à 7h du matin pour aller faire une bénédiction, mais c’était fermé. Alors nous sommes revenus au gîte vers 10h, Nous quittons le gîte pour prendre la route. Nous marchons dans le Puy en Velay, faisons des courses pour le midi et le soir. Et là, on part pour Montbonnet qui est à 17 km. Vers 13h, on a fait une pause qui a duré environ 1h et on a repris la route. Il est 18h30. On est arrivés à Montbonnet. Ma première journée de marche a été un peu dure. On s'est posés au gîte, on a mangé et on a été faire dodo.

 

Dimanche 24 mars : Le Puy en Velay  --->Montbonnet - Montbonnet ---> Monistrol d’Allier

 

R : On s’est levés à 7h30. J’ai pris mon petit déjeuner à 9h30. On a pris la route pour Monistrol d’Allier qui est à 15 km. On s’est arrêtés pour manger à 12h30. Après on a marché avec un Américain et un couple d’Australiens. On s’est arrêtés pour visiter une petite chapelle. On a pris des petites photos, on a continué et on a fini par arriver. On s’est posés au gîte et on a fait des étirements.

 

Martin : Départ samedi matin pour le premier jour de marche au départ de la cathédrale. Après un faux départ (réveil 7h) pour la bénédiction qui ne commence qu’en avril, nous récupérons nos crédentiales, puis direction place du Plot et c’est parti. R a un peu de mal dans les montées, mais il s'accroche. Non loin d’une coquille saint jacques dans le gazon, un homme âgé nous interpelle, nous conseillant d’emprunter un chemin alternatif qui serait le chemin original de Saint Jacques. Nous apprenons au gîte qu’il s’agit aujourd’hui du chemin emprunté par les voitures parce qu’il a été remplacé par …. la nationale. Le vieux bonhomme alpague régulièrement les marcheurs et cause bien des confusions.

Le gîte du 1er soir est le bien nommé “Gîte de la 1ère étape” et est tenu par Anne qui, en plus de nous accueillir royalement, nous aide sur la logistique du chemin et les réglages du sac. J’avais oublié quelques bases !

La journée de dimanche est plus tranquille. Le grésil accompagne la route jusqu’à Saint Privat d’Allier et R mène la marche, en montée comme en descente. La Chapelle de Rochegude, rustiquement posée en équilibre sur de grands rochers et sa tour de garde voisine me permettent de découvrir le passé sportif de R, le patron. Le reste du chemin est difficile pour R, mais il s’habitue et nous arrivons au gîte du Pont Eiffel, tenu par André.

Nous y retrouvons le couple d’australiens de la nuit précédente ainsi qu’un américain et deux frère et soeur présents au gîte de la veille. Un allemand qui double les étapes nous rejoint pour une soirée joyeuse autour de spaghettis bolognaises traditionnelles d’André.

 

Lundi 25 mars : Monistrol d’Allier ---> Saugues

 

R : On s’est levés pour une marche de 15 km jusqu’à Saugues. Au début, c’était un peu dur car il y avait 400m de dénivelé, mais après ça allait, il y avait juste un peu de vent. On a vu des pistes d’escalade. On a aussi vu des statues de la bête de Gévaudan.

 

Mardi 26 mars :Monistrol d’Allier ---> Saugues - Saugues - Le Sauvage

 

R : Journée très compliquée. Je me suis levé à 6h30. Nous sommes partis à 8h30. Il faisait très froid. Nous avons fait 20 km. Le vent était glacial. Il s’est mis à pleuvoir des cordes. Nous avons mangé et après on a repris pour Le Sauvage. C’était dur et très long. J’avais très froid, les pieds trempés. Il a neigé, ça ne s’arrêtait pas. Mais on a des vues très magnifiques. On est arrivés au gîte très essoufflés, les affaires pleines de neige.

 

Martin : Après un petit déjeuner copieux,nous rangeons nos affaires et André se moque gentiment, il dit que c’est la première fois en 60 accueils de Seuil qu’il voit un jeune être prêt avant son accompagnant. La sortie de Monistrol se fait sur les orgues basaltiques et les voies d’escalade en devers les deux intéressés par une potentielle séance de grimpe. Peut-être plus tard ! La chapelle Sainte Madeleine, troglodyte, est fermée, mais nous pouvons voir à l’intérieur par les fenêtres : la chapelle est ingénieusement posée entre deux cailloux dans la falaise.

Après quelques photos, nous attaquons la montée. R ralentit un peu le rythme mais tient le coup. Arrivés en haut, le vert du plateau nous accueille et ne nous lâche plus. Nous vivons un faux espoir en voyant une installation qui dit “Saugues” (notre destination du jour) mais il s’avère qu’il nous reste encore 6 km. Coup dur.

L’arrivée en pays du Gévaudan est marquée par l’apparition de statues de la Bête. Saugues accueille un musée consacré aux mystères qui ont entouré les disparitions du XVIII°s. Nous n’irons pas, une sieste nous attend au gîte. Nous y retrouvons le couple australien, la fratrie française et l’américain. Celui-ci nous annonce que le lendemain sera pluvieux et qu’il va probablement prendre un jour de repos. On perd donc un marcheur. C’est dur.

Le départ de Saugues est poussif, probablement parce aucun de nous deux a envie d’affronter la journée qui s’annonce dure. Le vent se lève, quelques gouttes tombent et R me dit qu’il va se transformer en tortue lorsqu’il ajoutera son sur-sac orange fluo à son sac pour le protéger de la pluie. La partie commence quelques kilomètres plus loin lorsque la pluie nous arrose sérieusement. Un répit s’annonce lorsque le chemin pénètre dans une forêt qui nous protège un peu plus des intempéries. Arrivés à l’orée de cette forêt en en sortant, nous apercevons le dernier kilomètre, le gîte au loin et la pluie qui se transforme en neige, le vent la propulsant à l’horizontal. Deux minutes pour rassembler son courage et c’est parti. La neige nous transforme en bonhommes de neige en moins d’une minute. Nous arrivons en catastrophe au gîte où nous tentons de nous réchauffer et de faire sécher nos affaires trempées. La fin d’après-midi et la soirée au gîte sont plus tranquilles et nous en profitons pour rencontrer d’autres marcheurs. Le groupe s’agrandit et nous donne un aperçu des chemins de Saint Jacques lorsque la saison aura commencé.,

 

Mercredi 27 mars : 

 

R : On s’est levés pour aller à Saint Alban. On a fait un bonhomme de neige. On a marché dans la neige. C’était très beau. J’ai fait plein de photos. Je suis tombé 5 fois. On est arrivés au gîte, on s’est posés et le soir on a mangé une pizza.

 

Jeudi 28 mars : Sauvage ---> Saint Alban sur limagnole - Saint Alban--- La Chaze de Peyre

 

R : Nous allons chercher du pain. Nous faisons les courses. On a mangé, on n'avait pas de cuillère, du coup on a mangé avec des chips et on a été au gîte des oiseaux et le soir on a joué aux petits chevaux.

 

Martin : Le réveil est craintif : a-t-il neigé toute la nuit comme le prévoyait la météo ? Va-t-on vraiment devoir faire le bonhomme de neige promis à Anthony (le responsable de marche) ? Il y a 10 cm de neige. Un courageux randonneur part tôt pour ouvrir la voie aux marcheurs (merci Jean) R et moi décorons notre bonhomme de neige et c’est parti ! La neige est étonnement “sèche” et ne pénètre pas nos chaussures. Ce qui aurait dû être une journée froide et fastidieuse devient une belle journée ensoleillée dans un cadre magnifique. R entre deux chutes s’amuse de la décharge constante des arbres au fur et à mesure que la neige située sur leurs branches, fond. Ça réveille lorsque ça s’engouffre sans prévenir dans le dos. Brrr. A l’orée de cette forêt, avant de descendre, nous découvrons que le plateau tout entier est sous un beau manteau blanc.

Arrivés à Saint Alban sur Limagnole, nous apprenons que Paul Eluard y a été caché pendant la Seconde Guerre mondiale (il y a écrit “Le cimetière des fous”). La ville est morne, nous nous y reposons entre un goûter chocolaté et une pizza bien méritée.

La grasse matinée (8h10) du jeudi matin fait du bien. La marche se lance dans une météo incertaine qui semble jouer avec nous : nous nous couvrons, il fait soudainement trop chaud, nous nous découvrons et le vent froid se lève. La matinée s’agrémente de pauses textiles.

La neige, qui fond, modifie le territoire : les rivières débordent, les champs deviennent des marécages et les chemins se transforment en ruisseaux. Pour la dernière ou troisième fois depuis le début de la marche, des avions de chasse nous survolent dans un vacarme assourdissant. Il y a probablement une base militaire non loin. Après une pause à Aumont-Aubrac, nous reprenons tranquillement les chemins jusqu’à notre gîte, une maison tenue par un couple adorable.

Nous y retrouvons deux retraités, Christian et Jean. R prend un cours de cuisson par Jean (le riz pilaf fait désormais partie de notre arsenal de recettes). Une partie endiablée de petits chevaux où mes chevaux décident de passer la partie au chaud dans les écuries, plus tard, et il est déjà temps d’aller dormir.

 

Vendredi 29 mars :

 

R : Là, on est allé à Nasbinals. Nous avons traversé des chemins pleins d’eau. On est passé par-dessus des barbelés. La route a été un peu longue. Nous sommes arrivés au gîte et j’ai fait une bataille corse et le soir, j’ai regardé le match de foot.

 

Samedi 30 mars :

 

R : Nous partons. On passe par la boulangerie et on prend la route. J’ai eu beaucoup de vent. Je suis passé par Aubrac ; je suis dans mes pensées. Je me perds dans une forêt. J’ai mis au moins 3h à retrouver le chemin et Martin m’a retrouvé pour aller à Saint Chély d'Aubrac. Le soir, on a fait un tarot.

 

Dimanche 31 mars : La Chaze de Peyre ---> Nasbinals ---> Saint Chély ---> Espalion

 

R : Nous partons du gîte pour faire 26 km, on fait des courses et on part. Il y a beaucoup de descentes et de montées. C’était vraiment dur. On s’est arrêté pour manger. Nous repartons. Très dur la journée. On arrive à Espalion. J’ai beaucoup mal aux jambes. On fait un repas collectif.

 

Martin : Départ tôt depuis La Chaze de Peyre pour marcher sur les plateaux de l’Aubrac. Pour la première fois, en me retournant, j’aperçois cinq randonneurs derrière moi : la saison va bientôt commencer.

La neige ayant beaucoup fondu, on nous a prévenus qu’il est possible que certains passages soient trop inondés pour avancer ; on accepte cet aléa et on se dit qu’on improvisera au moment venu. Après deux heures de marche, nous arrivons sur une passerelle qui permet normalement d’accéder à l’autre côté de la rive. Mais la rivière a monté et a débordé de l’autre côté de la passerelle. Christian, parti en éclaireur, a installé un tas de bois et de cailloux pour accéder aux fils barbelés qui entourent notre chemin pour le séparer des zones de pâturage. Une fois être passés de l’autre côté, il faut ensuite passer entre ces barbelés sans se blesser ou abîmer le matériel.

Une fois cet obstacle traversé, nous poursuivons tranquillement à travers un paysage particulièrement austère où le vent nous force à marcher légèrement contre le vent : c’est assez impressionnant et nous sommes heureux de ne pas avoir à subir, en plus, la pluie prévue par la météo. Un panneau indique la présence de loutres (mon animal préféré) dans les petites rivières qui traversent le plateau.

Une fois arrivés à Nasbinals, Jean nous propose de se réunir à plusieurs pour faire une grosse plâtrée de pâtes partagée entre randonneurs. C’est le ventre (trop) plein que nous allons dormir.

Pour rejoindre Saint Chély d’Aubrac, il nous faut terminer la traversée du plateau et ressortir par Aubrac. La matinée est, comme la veille, animée par un fort vent qui souffle constamment. Après une pause où R reste plus longtemps pour fumer, j’avance pour l’attendre à Aubrac, à l’abri. Le temps passe et toujours pas de R. Je préviens les autres randonneurs et je parcours de long en large et en travers la zone où il peut avoir avancé. Finalement, trois heures après, aidé par des retraités en voiture, je retrouve R qui n’avait pas vu le symbole GR à une intersection. Nous nous remettons de nos émotions et arrivons tardivement à Saint Chély d’Aubrac où nous retrouvons notre équipe habituelle de randonneurs, quelques parties de tarot et dodo !

Pour ce dimanche de Pâques, pas de chasse aux œufs pour nous, mais une étape de 26 km avec tout ce qu'il faut de montées et descentes. Nous allons à notre rythme et profitons du dénivelé négatif pour voir apparaître des herbes plus vertes et des arbres moins austères. Après avoir dit au revoir à Patrice et Christine (le frère et sœur à la retraite), nous grimpons au promontoire au-dessus d'Espalion, notre destination, sur lequel est posée une Vierge ouvrant les bras vers la vallée.

La descente est longue, mais nous retrouvons avec plaisir les membres restant de notre petite communauté. La journée fut longue et a réveillé dans ma jambe gauche des douleurs qui ressemblaient à une périostite. Espérons que ça se guérisse tranquillement.

 

Lundi 1er avril : Golinhac

 

R : On part pour Golinhac. On a fait 24 km. Il y a une grosse descente C’est dur. Il y a de beaux paysages. On s’arrête pour manger puis on continue. Ensuite on fait une autre pause à Estaing, un très joli village. Après il y a eu un peu d’orage et on a fini par arriver. Le gîte était dans un camping. On a fait un feu de cheminée. Le soir on a mangé tous ensemble et après on a fait un tarot.

 

Martin : Nous discutons le matin avec Philippe, qui s'arrête aujourd’hui avant notre destination du soir. Une pause auprès d’un cimetière et deux montées plus loin, il est déjà l’heure de déjeuner. Après avoir mangé, nous découvrons, au détour d’un virage, la jolie tour (donjon ?) d’Estaing, de l’autre côté de la rive. Il faudra revenir pour la visiter car la journée n’est pas terminée et il reste du dénivelé à faire avant de s'attaquer aux kilomètres du plateau où se trouve notre gîte.

Jusqu’alors relativement épargnés par les intempéries, nous sentons quelques gouttes de pluie et soudain, de l’orage juste au-dessus de notre destination. Christian nous ayant rejoints, c’est à trois que nous avançons, fébriles, vers l’orage. Par chance, celui-ci se calme avant notre arrivée et nous retrouvons l'équipage pour un plat de lentilles, quelques parties de tarot et de la lecture à côté de la cheminée.

 

Mardi 2 avril : Conques

 

R :  On va à Conques. Il faisait chaud. On a fini par arriver. J’ai pris deux coups de soleil. On s’est posé sur un banc devant la cathédrale avec Dominique, Jean, Françoise Martin et Vincent. Le soir, on a mangé avec les moines. Après on a été à l’église pour faire la bénédiction des pèlerins. Après il y a eu un petit concert et l’illumination du tympan de l’église et on a été se coucher.

 

Martin : Le lendemain, il fait beau pour cette journée où nous allons dépasser les 200 km parcourus depuis le début du parcours et pour notre arrivée à Conques. La journée se déroule tranquillement jusqu’à notre destination où nous découvrons la jolie abbatiale de Conques. Le soir, il nous est proposé d’assister aux complies, puis à la bénédiction des pèlerins. Ensuite, un moine nous explique le tympan (voûte de la porte principale) de l’abbatiale dont les sculptures décrivent le jugement, enfer à droite, paradis à gauche et Jésus au centre. Un trio nous fait de la musique classique dans l’abbatiale et R est magnétisé (ses mots) malgré l’écart entre cette performance musicale et la musique qu'il écoute habituellement.Le tympan, aujourd’hui de couleur de pierre, est ensuite éclairé pour montrer les couleurs d’antan

 

Mercredi 3 avril : Livinhac

 

R : On part pour Livinhac; Au début, il y a eu une grosse montée dans les bois, on a vu une personne habillée tout en blanc, cheveux longs qui marchait pieds nus. Du coup, on l’a surnommée Jésus. Pendant cette journée, j’ai marché vite. J’ai fait 16 km en 4h et je suis arrivé le premier au gîte. .

 

Martin : Au réveil, la longue première montée nous rappelle nos mollets endoloris par les jours de marche. Pour rester avec Françoise et Jean, Christian est resté à Conques, R et moi décidons de ne pas profiter d’une journée de repos et de marcher plus loin, jusqu’à Livinhac le Haut. Deux groupes se forment selon le rythme de marche et R mène la journée avec Jean pendant que Françoise et moi peinons un peu plus. Nous croisons un homme avec les cheveux longs, pieds nus, la trentaine, descendant de bon matin du plateau pourtant vide et R me dit en rigolant qu’il vient de croiser Jésus. Nous arrivons à Decazeville, ancienne ville minière qui n’est aujourd’hui plus trop attractive pour y faire des courses et repartons direction le gîte du Chant des étoiles. R y arrive le premier, devant Jean, pour la première fois et célèbre ses progrès en marche. Jean nous régale une nouvelle fois avec ses talents culinaires, mais il nous prouve qu’il est, malgré tout, un homme avec des défauts en perdant tragiquement au tarot face à Françoise, R et moi.

 

Jeudi 4 avril : Figeac 

 

R :  On se prépare pour aller à Figeac. Il faisait chaud. On rattrape Françoise parce qu’elle s’était perdue. On mange avec elle. Le midi on repart pour arriver à Figeac. Je me rends compte que j’ai perdu mes claquettes, on arrive au gîte. C’est pas propre. Le congélateur était tout noir, pareil pour la salle de bains. On part faire des courses et le soir, on fait des pâtes bolo avec Jean, François et Martin.

 

Martin : Aujourd’hui, le temps est clément. La matinée nous fait passer devant une installation architecturale nommée “Vivre seul” : c’est une des œuvres d’une série qui, tout au long du chemin, est composée de refuges plus ou moins excentriques, un mélange entre œuvres d’art et abris utiles pour la nuit. Nous découvrons également le concept de l’accueil pèlerins où les locaux laissent en libre accès des boissons rafraîchissantes et des sandwichs (on laisse traditionnellement quelques pièces si l’on se sert). Après avoir rattrapé Françoise (car elle s’était perdue), nous arrivons à Figeac pour découvrir la vieille ville et notre gîte pour la nuit.

Première nuit chez un marchand de sommeil pour nous 4. Nous ferons désormais plus attention à nos choix de gîtes.

A Figeac, le chemin de Compostelle se sépare en 3 : le traditionnel GR 65 (où nous allons), la voie du Célé (où Jean se dirige) ... moment d'émotion ! ) et la voie de Rocamadour.

 

Vendredi 5 Avril : Cajarc

 

R :  On part pour Cajarc. On fait 32 km. C’est dur. Il faisait trop chaud. J’avais mal à la tête. On s’arrête dans un petit village prendre une boisson fraîche. On fait une grosse descente et on arrive enfin. J’avais super mal aux pieds.

 

Martin :  Pour continuer le trajet avec Françoise, nous décidons de faire également cette longue étape de 32 km jusqu’à Cajarc Le soleil tape fort et les zones d’ombre sont rares. C’est dur pour nous deux et nous traînons le matin. Seulement 14 km faits à la pause déjeuner… Nous tombons presque à court d’eau mais, par chance, un retraité nous remplit nos gourdes sur les aboiements de ses chiens de chasse.

Lorsque je vais proposer à R que l’on trouve un gîte avant car le jour avance, il me coupe et me dit “on va faire plein de pauses et aller lentement, mais on va y arriver”. Soit !

Avec le soleil déclinant, les températures deviennent plus agréables et R marche joyeusement. Nous descendons le long des falaises jusqu’au gîte de Cajarc où nous retrouvons Françoise qui, gentiment, nous a préparé le dîner. Il y a des glaces pour fêter la fin de cette journée bien difficile.

 

Samedi 6 avril : Limogne en Quercy

 

R : On part pour Limogne (19 km). Cette étape est facile. On était fatigués de la veille. On a marché dans la forêt qui n’en finissait jamais. On s’est arrêté pour manger et on est repartis. Je me suis tordu la cheville. On est arrivé. On a dormi dans une tente dans le camping. J’ai joué avec le chien et je fais une bataille corse avec Françoise.

 

Martin : Nous reprenons la route, un peu rouillés de l’étape de la veille. Après avoir visité le petit village de Gaillac, nous montons vers le causse et les kilomètres s’enchaînent dans une forêt à l’aspect étrange. Ici,une association a entretenu  les murets qui bordent de part et d’autre le chemin : sans lien, les rochers sont entassés parallèlement ou perpendiculairement tout au long du chemin. Quel travail ! Au camping, nous retrouvons Françoise qui, pourtant, aurait dû abandonner aujourd’hui et nous a dit au revoir le matin. Elle devait passer vers le prochain village, mais, elle aussi, était bien fatiguée par la grosse étape de la veille. La légende était donc vraie, Françoise ressent la fatigue ! 

 

Dimanche 7 avril : Vaylats

 

R : On part pour Vaylats. La journée a été courte. On a fait une pause. On a pris des canettes. Puis on est repartis. On est arrivés à 15h dans un gîte de bonne heure. L’endroit est magnifique. J’ai fait une sieste. On a été manger. Le soir, on a fait un jeu d'échecs géant

 

Martin : A moins de faire les 43 km qui nous séparaient de Cahors en une journée, il nous faut trouver un gîte pour séparer cette route en deux. Direction Vaylats. Ce sera une petite journée de moins 20 km pour arriver au gîte-couvent de Vaylats. L’ancien couvent, rénové et transformé en gîte de pèlerins et maison de retraite pour Soeurs et pour retraités autonomes, est magnifique. Nous profitons de l’arrivée précoce au lieu d’accueil pour recharger nos batteries : sieste, sport, lecture. La soirée finit en beauté autour d’une partie d’échecs géante où R me montre qu’il a du potentiel à travailler.


Lundi 8 avril : Cahors

 

R :  n’a pas écrit

 

Martin : R a hâte d'en découdre avec cette journée. Il part donc devant avec deux retraités qui font le chemin petit à petit. En tentant de le rattraper, un orage se déclare au loin et il est temps de s’équiper pour se protéger de la pluie. Je retrouve Françoise qui s’était perdue (encore ?) et nous rattrapons J pour déjeuner avec lui. Ayant marché efficacement, nous traversons le Lot et allons y tremper les pieds pour nous rafraîchir. Françoise nous offre à chacun une petite coquille Saint Jacques colorée pour nous accompagner durant le voyage. Nous sommes accueillis chez Jacques, au gîte du deuxième souffle. C’est un baroudeur des chemins, de long en large et en travers. Nous y rencontrons des marcheurs qui marcheront avec nous la suite du chemin durant le dîner  

 

Mardi 9 avril :  Cahors – repos

 

n’a pas écrit

 

Martin : Nous nous levons en même temps que les marcheurs du jour pour accompagner Françoise jusqu’à la montée après le superbe pont Valentré. Les ”au revoir” sont larmoyants. Pour oublier les chagrins, nous allons boire un chocolat chaud sur une terrasse donnant sur le Lot. Pour le jeune, le jour de repos est un “cheat meal”. Le mcdo étant à 3 km, R opte pour un kébab plus proche. Après nous être rassasiés pour trois jours, nous avons marché jusqu’à notre activité de la journée, l’escalade ! La salle de blocs, en périphérie de la ville, est très agréable et nous passons l’après-midi à grimper, tomber, re-essayer et parfois, réussir les blocs colorés

Le soir, nous partageons un nouveau repas chez Jacques où les marcheurs qui recommencent le chemin rencontrent ceux qui le parcourent depuis maintenant deux semaines.

 

Mercredi 10 avril : Lascabanes

 

R : n’a pas écrit

 

Martin : La journée commence fort avec la première montée que nous avions pu observer la veille. Une fois cette difficulté traversée, la journée est relativement monotone. Un bref arrêt pour se désaltérer, manger un repas et c’est reparti. L’arrivée à Lascabanes est tranquille. J’en profite pour aller à une célébration toute particulière où le prêtre lave les pieds des pèlerins pour bénir la suite de la marche. C’est autour d’une tablée que nous partageons le dîner. La soirée est occupée par des fouilles dans les légos du gîte et des parties de yams.

 

Jeudi 11 avril : Lauzerte

 

R :

 

Martin : Comme la veille, la marche est un peu monotone, mais nous arrivons bientôt à mi-étape, dans la célèbre ville de Montcuq. Après des blagues d’un niveau plus que douteux et un sandwich démesuré, nous quittons la ville sous une chaleur accablante et direction Lauzerte. En chemin, nous retrouvons Philippe, rencontré sur les plateaux de l’Aubrac. Nous convenons de nous retrouver pour partager un repas le lendemain. Nous marchons sur la butte sur laquelle est posée Lauzerte et atteignons le gîte L’Abeille Lulu où nous sommes accueillis. Ce soir, nous partageons le dîner avec Yvon, directeur de Seuil, et Cécile, pédopsychiatre, autour d’une salade confectionnée par R.

 

Vendredi 12 avril : Dufort

R :

 

Martin : Après une grasse matinée (8h30), nous nous mettons lentement en route pour 12 petits kilomètres. Le soleil est particulièrement agressif et ralentit fortement notre progression. Je vois un serpent, mais je n’arrive pas à reconnaître couleuvre ou vipère. Faut-il avoir peur ? Le reptile a clairement plus peur et prend la fuite.

Nous retrouvons Philippe au gîte et rencontrons d’autres randonneurs, en particulier, un marcheur qui vise Saint Jacques : ses genoux bandés (tendinites à droite et à gauche) et pieds couverts d’ampoules. Il boîte de la cuisine à la salle à manger. Courageux ! Nous partageons des burgers maison et frites (maison aussi) avec Philippe qui a l’habitude de nourriture plus sophistiquée, mais semble convaincu.

 

Samedi 13 avril : Moissac  

 

R

 

Martin : La journée commence bien ; j’aperçois des biches qui sautillent dans les champs. R étant parti plus tôt (encore?), il faut que je me dépêche le matin, il ne les aura pas vues.

Cette fois c’est sûr, le serpent aperçu aujourd’hui était une vipère. Il va falloir regarder où je marche. La journée de 17 km est avalée en une matinée et nous arrivons vers midi à Moissac, presque surpris de notre vitesse. Françoise a déposé un guide fait maison pour aider R en Espagne ; l’endroit où elle l’a déposé (dans l’albergue), nous ne le trouvons malheureusement pas. Il a probablement fait le bonheur d’un autre pèlerin. Si tu nous lis, envoie-le moi par message ! Véronique du gîte, comme un air de voyage, nous accueille dans sa maison superbement adaptée à une après-midi oisive, entre lecture de BD et sieste. Spaghettis carbo et de retour à l’oisiveté.


Dimanche 14 avril

 

R

 

Martin : Au réveil, c'est Chocapic ! Véronique nous prend en photo avec notre lessive qui sèche sur nos sacs et c’est parti. Le chemin longe la Garonne, puis le canal. Il fait beau et c’est agréable. Toutefois, R s’arrête et parle d'arrêter la marche. Après quelques discussions, nous faisons demi-tour et retournons à Moissac, chez Véronique. Le soir, nous y rencontrons Antonin et nous partageons à quatre le super repas préparé par Véronique. La lecture des BD reprend.

 

Lundi 15 avril : Moissac

 

R

 

Martin : Aujourd’hui, le programme est léger : grasse matinée, BD, Chocapic, tarot à deux et petite folie de la journée, nous allons au cinéma voir Kong et Godzilla, un pur chef d'œuvre. Emus aux larmes devant un film si touchant, nous rentrons au gîte pour une nouvelle nuit.

 

Mardi 16 avril : Moissac

 

R

 

Martin : Nouvelle grasse matinée. La journée a un thème, le repos. Nous mangeons des œufs brouillés au déjeuner, mais ils sont très fades comparés à la nourriture proposée par Véronique. Armés de notre patience (et de beaucoup de BD), nous attendons le superbe repas que nous prépare Véronique. Ensuite, c’est dodo.

 

Mercredi 17 avril : Auvillar

 

R

 

Martin : Nous repartons sur le chemin non terminé dimanche. Marcher le long des quais mais toujours aussi agréable. Nous profitons d’une pause pour regarder un bateau passer une écluse. C’est long. Vu le nombre d’écluses sur le chemin, je plains les vacanciers embarqués. Le chemin bifurque malheureusement après 14 km et nous abandonnons le canal pour remonter vers Auvillar. Nous sommes accueillis dans un Office de Tourisme flambant neuf, puis dirigés vers le  gîte communal, lui aussi superbe. Nous apprendrons plus tard que la centrale nucléaire de Golfech finance les villages alentour. Nous dînons en compagnie de Paul, la quarantaine, musicien, qui marche seul. Puis R découvre le 1000 Bornes et la frustration de voir son adversaire avancer, alors qu’il ne manque qu’un feu vert pour repartir.

 

Jeudi 18 avril

 

R

 

Martin : Nous quittons Auvillar et ses jolies maisons à colombages et rattrapons Paul sur le chemin, pour partager quelques kilomètres avec lui. A trois, nous visitons une étrange chapelle en reconstruction, dont le mur principal s’est effondré quelques années avant. Nous discutons beaucoup, mais une fois arrivés à Castel d’Arrouy, c’est le temps des adieux. Paul continue jusqu’à Lectoure, la ville thermale suivante.

Ce soir, c’est encore un gîte communal. Il est bien rempli et nous y rencontrons Aymeric, Quentin, Serge, Jean-Paul. Nous partageons autour d’un dîner, chacun mangeant ce qu’il a préparé. Avant de s’endormir, R profite de la télé.

 

Vendredi 19 avril : La Romieu

 

R

 

Martin : La journée qui se présente devant nous est longue ! 30 km. Mais nous avons déjà vécu plus long et sous des conditions plus désagréables. Nous rejoignons tranquillement Lectoure (pour s’y approvisionner) et continuons notre chemin. La route est longue et assez répétitive (des champs à perte de vue). Une pause déjeuner dans un champ, à l’ombre de vieux chênes et c’est reparti. R est rejoint par Serge, retraité, et ils s’accompagnent jusqu’à La Romieu. L’énorme collégiale Saint Pierre de la Romieu se dessine au loin et se précise au fur et à mesure de notre avancée.

Le village de La Romieu du fait d’une légende locale, est rempli de statues de chats que nous découvrons au gré de notre visite.

Au gîte, nous retrouvons, par hasard, Paul rencontré quelques jours plus tôt. L’hôte et les autres marcheurs sont bavards. Nous passons une chouette soirée à discuter et à chanter sur quelques accords de guitare.

 

Samedi 20 avril : Condom

 

R

 

Martin : Petite étape aujourd’hui ! Juste avant de partir, nous rencontrons rapidement Laura qui avait rencontré Françoise après nos adieux et qui guettait notre arrivée.

Une fois arrivés à Condom, après une petite dizaine de kilomètres de marche, nous arrivons à notre gîte où nous serons les seuls marcheurs accueillis. R découvre une télévision, mais fausse joie, elle ne fonctionne pas. Ce soir, ce sera donc cinéma (SOS Fantômes, un peu mieux que le précédent film), coquillettes bolognaises et dodo.

 

Dimanche 21 avril : Montréal du Gers

 

R

 

Martin : Nous errons à travers Condom, à la recherche d’un casse-croûte. Mais c’est dimanche, les boulangeries ne font pas de sandwich et les magasins sont fermés. Vers 11h, armés d’une pauvre baguette avec quelques bouts de chorizo, nous commençons enfin à reprendre le GR 65. La marche se déroule sans encombre jusqu'au déjeuner : le plat du jour était aussi décevant qu’il en avait l’air.

La suite de la marche est placée sous le signe du stress, nous n’avons pas de logement pour le soir. Après avoir enfin trouvé une demi-pension pour ce soir, nous apprenons que deux gîtes ont fermé dans l’année et que le troisième est tenu par une retraitée de 81 ans. Sacré courage ! Nous sommes accueillis dans un autre gîte, tout neuf et c’est la journée d’anniversaire de la sœur de l’hôte. C’est la fête et nous partageons avec eux des sodas et de bons gâteaux.

Il y a des BD ici, la soirée est assurée pour R. Nous partageons un agréable dîner avec notre hôte et Alexandre et Martine.

 

Lundi 22 avril : Eauze

 

R

 

Martin : La route continue ! Nous partageons le chemin avec Alexandre et Martine. Alexandre me parle de sa passion pour les oiseaux et nous écoutons les chants des oiseaux qui nous entourent. Le chemin emprunte successivement plusieurs voies vertes qui donnent très envie d’être à vélo.

L’arrivée à Eauze est assez terne : la ville, malgré son imposante cathédrale, n’est pas très vivante. Nous sommes accueillis chez Pauline et Marcel, dans notre premier donativo (gîte où l’on paie ce que l’on veut). Nous y rencontrons plein de nouveaux marcheurs. Phèdre, Christine, Yves, Jean-Paul, Pierre etc… La soirée est très agréable, les blagues fusent autour d’un agréable dîner. Evidemment, pendant la nuit, ceux qui ont dit qu’ils réveilleraient les ronfleurs, ronflent.

 

Mardi 23 avril : Nogaro

 

R

 

Martin : Petit réveil, petit-petit déjeuner et c’est reparti. R et moi avalons les kilomètres, amusés à l’idée de toujours dépasser les randonneurs au loin. Pour ne pas arriver trop tôt, nous faisons la sieste après le déjeuner.

Au gîte communal, nous retrouvons quelques marcheurs de la veille et Quentin, rencontrés plusieurs jours auparavant. Ce soir, nous partagerons un dîner avec des pâtes, courgettes et oeufs au plat.

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