Marche de Maexxx accompagnée par Léa, puis Clémence, puis Valérie
Samedi 14 octobre ;
M : Salut, moi c’est M, je viens du Nord. J’ai eu 17 ans. L’aventure pour moi commence demain matin pour réaliser une marche de 6 mois avec mon accompagnante Léa. Avant de pouvoir marcher, on a dû faire un stage de 3 jours pour avoir des bons conseils pour la marche et on s’est entraînées à marcher de bonnes distances avec la compagnie de Clémence, notre référente de stage et de son chien Gaia.qui est un amour. Après chaque marche, je profitais de la piscine.
Avec Léa, on s’est trouvées une passion pour la cuisine, donc chacune propose plein de plats à faire.Avoir deux bonnes cheffes cuisto, c’est-à-dire menus. Je peux vous dire qu’on se régale. A plus pour de nouvelles aventures
Léa : Bonjour. Je suis Léa et je vais accompagner M pendant ces trois premiers mois de marche. Après une rencontre à Rennes et quatre jours passés à nous préparer au grand départ, nous voilà dans le train, direction Arles. Nous y arriverons en fin d’après-midi. Véronique et Philippe, les personnes qui nous accueillent cette nuit, nous attendent à la gare. Ils prennent nos sacs et nous conseillent sur les endroits à visiter dans Arles. Nous flânons dans les belles ruelles de la ville et M déguste une glace à la cannelle. On est bien ici ! Nous passons ensuite la soirée chez Véronique et Philippe. Un chouette moment de partage.
Dimanche 15 octobre :
M ..Me re-voilà aujourd’hui pour vous raconter ma première journée de marche. On a passé la nuit chez des hôtes (Philippe et Véronique), c’était super sympa. Ils sont gentils et dans le partage.
J’ai fait 22 km, chose que je ne pensais pas pouvoir faire, ça m’a fait du bien de voir que j’ai tenu jusqu’au bout, même si je ne vous cache pas qu’à la fin ,je suis tombée par terre dans l’herbe, Léa et moi on en a d’ailleurs bien rigolé.
Puis la soirée avec Marc s’est bien passée entre la discussion et les rires.
Léa : C’est parti pour le premier jour de marche. Et quelle étape ! 22 km nous attendent. Nous abordons tout de même cette journée sereinement après avoir passé une belle soirée avec Véronique et Philippe. Ce dernier nous a d’ailleurs conseillé de suivre la variante du chemin entre Arles et Saint Gilles pour éviter une longue ligne droite sur le goudron. Nous voilà donc en train de longer le Petit Rhône à la place. La matinée passe vite, les kilomètres défilent. A la pause déjeuner, nous avons déjà parcouru un peu plus de la moitié du chemin. C’est après que ça se complique. Les premières douleurs apparaissent et la fatigue commence à se faire sentir. Mais on ne lâche rien ! L’arrivée à Saint Gilles est une délivrance.
Nous retrouvons Marc, l’hôte de l’accueil pèlerins, avec qui nous partagerons le repas du soir avant de se coucher tôt pour être en forme demain. Nous avons le dortoir pour nous toutes seules.
Lundi 16 octobre :
M : Deuxième jour de marche. J’étais très courbaturée toute la journée, mais j’ai tenu les 19 km. Je suis restée forte. Sur la route, pendant la pause du midi, j’ai croisé 4 escargots, 2 mamans et 2 petits accrochés à leur mère. Je leur ai donné de l’eau, vu que c’est la sècheresse. Les deux petits ont rampé sur ma route et sur ma main. C’était beau. J’ai vu des cochons qui me regardaient et des chevaux qui n’étaient pas en manque d’affection. Je pense qu’ils voulaient être tranquilles.
Léa : Nous quittons Saint Gilles en compagnie de Marc qui nous ouvre la voie. Les “au revoir” sont chaleureux. Aujourd’hui, le paysage est moins monotone que la veille. Nous traversons une “jungle” de bambous avant de retrouver la lumière du jour en longeant le canal du Bas-Rhône. Puis, le chemin serpente au milieu de vergers et de vignes.
Par chance, nous avons échappé à la “drache” (la pluie) comme dirait M. Le temps est avec nous pour l’instant. Il fait lourd. Le sol sec et rocailleux met nos chevilles à rude épreuve.
Mardi 17 octobre :
M : Troisième jour de marche, pendant la première heure, c'était nickel, puis la pluie nous est tombée dessus. C’est devenu compliqué. Pour s’apaiser l’esprit et le ventre, on est parti manger un hot-dog dans une boulangerie et j’ai pris un muffin au caramel beurre salé, quel régal. On a repris la route. C’était compliqué, mais on est arrivé à destination. Ce soir, je suis la cheffe “pâtes au saumon”
Léa : Après une première heure de marche agréable, la pluie fait son apparition. Elle ne cessera pas jusqu’à la pause déjeuner. C’est trempées et glacées que nous trouvons refuge dans une boulangerie. Seulement 1h nous sépare de notre point d’arrivée. La pluie s’est arrêtée, nous pouvons repartir tranquillement.
Heureusement, les excellentes pâtes au saumon que M nous a cuisinées ce soir nous remettent du baume au cœur !
Mercredi 18 octobre :
M : Quatrième jour de marche. J’ai réussi à tenir 1h30 sans faire de pause. Je suis contente, pas de pluie aujourd’hui, c’est assez merveilleux ! Le food truck qu’on a vu pour le midi n’était pas là, donc on s’est contentées de manger une banane plus une barre de céréales, en s’imaginant manger un bon burger. A 16h, on a trouvé une boulangerie, on a bien mangé. Ce soir, je vais dormir tôt, la fatigue est là.
PS. J’ai vu un beau paysage en haut d’une montagne.
Léa : Contrairement à ce que la météo annonçait, nous marchons au sec aujourd’hui. Pas de pluie !. On aime bien quand les prévisions se trompent dans ce sens.
Les paysages rencontrés sont beaux. Avant Saturargues, le sentier, très rocailleux, domine la vallée de la Vidourle. C’est magnifique ! Pour redescendre, la concentration est à son maximum pour éviter les glissades.
Un passage rapide de nuages noirs laisse place au soleil à notre arrivée à Saint Christol où nous posons les sacs pour la nuit.
Jeudi 19 octobre
M : Ce matin, petit déjeuner à la boulangerie. Vraiment horrible, des guêpes sur les viennoiseries, seul le café allait.
Petit sandwich mexicain au poulet ce midi, très bon. Belle allée d’arbres sur le chemin. On se repose. Désolée, j’ai pas grand chose à dire aujourd’hui.
Léa : Une matinée agréable à marcher à travers les vignes, puis des sous-bois. Arrivée animée à Saint Geniès des Mourgues où les habitants du village se retrouvent autour d’un café sur la place centrale.
Pause ravitaillement avant de poursuivre notre chemin entre les vignes. Encore des vignes, toujours des vignes.
La fin de la marche sera beaucoup moins agréable, non loin de l’autoroute, avec le bruit sourd de la circulation.
Vendredi 20 octobre :
M : Journée de repos, grasse matinée jusqu’à 10h, arrivée à Montpellier.
On va au ciné, le film était super nul. Achat de claquettes car j’en ai perdu une le premier jour de marche. J’ai vu ma sœur, rencontre organisée, on a mangé dans un resto italien. Je ne saurais pas comment vous expliquer mon après-midi et ma soirée aussi bien que je les ai vécus, car c’était génial. Ça m’a reboostée.
Léa : Journée détente à Montpellier : cinéma et shopping.
Nous passons ensuite la soirée avec la sœur de M. au restaurant. Très bon moment sous le signe des retrouvailles.
Samedi 21 octobre :
M : Aujourd’hui, les 22 km parcourus, je l’ai fait. C’était dur, mais j'y suis arrivée. Mon esprit n’est pas encore apaisé. Physiquement, c’est dur, mais je m’accroche. J’ai vu de beaux paysages, un cheval qui a bien voulu que le caresse. Dîtes-vous qu’on est 5 dans le gîte, c’est génial de pouvoir discuter avec des pèlerins.
PS. J’ai dépassé la barre des 100 km de marche !
Léa : Lorsque nous quittons Montpellier, la ville est encore endormie. Le contraste est saisissant avec l’effervescence de la veille au soir. En sortant de Grabels, le chemin nous amène dans la garrigue avec ses odeurs de thym et le rose des bruyères. C’est beau.
En arrivant au gîte, nous rencontrons trois autres pèlerins, dont Lucas qui nous a doublées sur la route. Aujourd’hui, on ne s’y attendait pas, c’est drôle comme situation.
Dimanche : 22 octobre
M : Septième jour de marche, super beau temps, montée de ouf dès le début de la marche,assez fatiguant, mais ça a été. Sur la route, j’ai vu un lac magnifique. On est passé dans un tunnel de 200 m dans le noir, heureusement qu’on avait nos lampes torche. Puis,nous sommes arrivées au Pont du Diable, la vue était spectaculaire. J’ai jamais vu quelque chose d’aussi beau. Après 22 km de marche, un resto avec des pèlerins s’impose, moi j’ai pris une raclette avec une salade et charcuterie . Quel régal ! Très belle journée.
Léa : Nous prenons la route après un petit déjeuner convivial avec Lucas, Danielle et Maryse, les trois autres pèlerins. C’est le moment d’échanger sur l’itinéraire du jour. Lucas nous parle d’une variante passant par un tunnel d’une ancienne voie de chemin de fer pour rejoindre Aniane. Nous décidons tous de suivre cette option là.
Chacun part de son côté, à son rythme. Nous re-croisons plusieurs fois Lucas et finissons l’étape avec lui.
Cette étape était longue mais tellement incroyable. Les paysages sont magnifiques. Arrivées au Pont du Diable, nous sommes fatiguées. La plage de galets en contrebas nous appelle. C’est le moment idéal pour faire une pause. Nous en profitons pour tremper nos pieds dans l’eau glacée, ce qui fait un bien fou !
Nous longeons ensuite les gorges de l’Hérault jusqu’à Saint-Guilhem le Désert.
Lundi 23 octobre : jour de repos
Mardi 24 octobre
M : Huitième jour de marche. 24 km de Saint Guilhem le Désert à Saint Jean de la Blaquière, une très longue montée de marche de 1h30, mais ça en valait le coup. Le paysage était incroyable. Toute la journée des supers paysages. Très fatiguée, mais on a fini l’étape. Une bonne pizza pour réchauffer le cœur et combler la faim.
Léa : Départ en silence ce matin. Le chemin est trop étroit pour marcher à côté. Et ça grimpe. Chacune est dans sa bulle pour gérer au mieux l’effort. Le sentier monte en lacets sur le flanc du cirque de l'Infernet. Le spectacle qui s’offre à nous est incroyable ! Le soleil, tout juste levé, éclaire les falaises tout autour de nous. Le sentiment d’être toutes petites et seules au monde dans ce décor est bien présent.
Cette longue étape de 24 km nous en aura fait baver, mais cela vaut le coup. Cela monte, ça descend, ça remonte et ça redescend. Nos pieds nous font souffrir mais le paysage qui défile devant nous, nous fait vite oublier les douleurs. Nos yeux s’écarquillent devant la beauté de la nature.
Mercredi 25 octobre :
M : Neuvième journée de marche, 15 km de prévus. On a marché comme des escargots, on a pris notre temps, il faisait assez nuageux, mais il faisait bon.
Quelques beaux paysages dont un à Soumont, une vue incroyable sur cette ville, des montagnes qui l’entourent et un lac magnifique au loin.
Super accueil au gîte, nous sommes accueillies comme des reines par un ancien accompagnant de cette association. Au programme repas : steak/frites
Léa : Petite promenade de santé aujourd’hui. Nous avons le temps et nous le prenons. A chaque belle vue rencontrée, nous profitons d’une pause pour admirer le paysage. Sous les conseils de Laure, une pèlerine rencontrée à Saint Guilhem le Désert, nous dégustons les petits fruits rouges et sucrés,des arbousiers présents en quantité sur le chemin. Je n'en avais jamais goûté, c’est un délice. Nous traversons une pinède. Cela me rappelle celles de chez moi… sans l’océan à l’horizon. Puis, nous nous retrouvons à marcher sur des roches plates qui sont, en fait, le sommet de petites falaises. Nous sommes à 400 m d’altitude à ce moment-là. Pour arriver à Lodève, il faut tout redescendre. La fin est donc sportive..
Jeudi 26 octobre : pas de blog
Vendredi 27 octobre : blog écrit ensemble
M et Léa : Je crois qu’on l’a fait. Tu crois ? non ! On l’a fait !
Une étape redoutable et redoutée qui nous a mis KO. Mais on peut être fières. Bravo M. Deux records aujourd’hui :
. On a dépassé les 200 km de marche
. Étape la plus longue depuis le début : 28 km, 10h de marche, dont 6h de montée… d’enfer.
Si on avait des doutes sur l’existence de nos pieds, il n’y en a plus ! Ils sont bel et bien là… et en feu !
On fait des pauses. Beaucoup de pauses. Pas les mêmes que d’habitude. Celles-ci sont vitales. La fatigue s’accumule. Les fous rires s’enchaînent. Ça en devient nerveux. Nos pieds brûlent. Je m’imagine marcher sur de la mousse, mes pieds qui s’enfoncent, pour oublier la douleur.
Arrivées à Mècle, on pensait que c'était enfin fini. Mais non ! On croise un monsieur qui nous dit qu’il y en a encore pour 1h jusqu’à Saint Gervais Sur Mare. “Quoi ? Mais ça ne va pas être possible en fait”. On trouve de quoi se motiver comme on peut.
Léa : “on n’est pas fatiguées !”
M : Oui, on est fatiguées !
Léa : on n’a pas mal aux pieds !
M : oui, on a mal aux pieds.!
Arrivées au gîte, Nicolas, un autre pèlerin rencontré à Saint Guilhem le Désert, nous attend. La journée est terminée. Petit resto bien mérité et dodo.
Samedi 28 octobre :
M : n’a pas écrit
Léa : ça grimpe encore aujourd'hui, on se demande quand ça va se finir.
Finalement, ça se fait bien. Les pentes sont beaucoup moins raides que la veille.
Nous marchons par intermittence avec Nicolas. Il n'avance pas au même rythme que nous et préfère accélérer le pas.
Petite pause fort agréable dans un champ au soleil. C’est le moment de faire le plein de vitamine D, de reposer ses pieds et de reprendre des forces pour les derniers kilomètres du jour. Autre record battu aujourd’hui, on a atteint les 1017 m d’altitude.
Dimanche 29 octobre :
M : Désolée de ne pas avoir écrit. J’étais en manque d'inspiration, puis Lea a tout dit dans ses blogs. 21 km aujourd’hui, c’était beaucoup moins compliqué que les deux jours d’avant qu’on s’est tapés.
Douleur aux chevilles et aux pieds, mais à part ça va.
Le gîte dans lequel on est est sale. Il n’a pas été nettoyé et ça pue ! Mais bon, c’est l’aventure comme on dit.
Léa : Avec seulement 22 km aujourd’hui, c’est plus tranquille.
En préparant l’itinéraire du jour, nous voyons que le chemin nous fait passer au bord du lac du Laouzas. Chouette ! On devrait y être pour la pause déjeuner. Quelle déception quand on y arrive… Le lac est réduit à un pauvre ruisseau. Il n’y a pas d’eau ! Tout est sec. Serait-ce la conséquence du réchauffement climatique ? En tout cas, le décor qui s’offre à nous est désolant.
Ce soir, toujours en compagnie de Nicolas, nous retrouvons Lucas qui a pris de l'avance sur nous depuis Saint Guilhem. C’est un plaisir de le revoir et de continuer un bout du chemin avec lui.
Lundi 30 octobre :
M : 20 km prévus aujourd’hui. Après 1h10 de marche, on s'assoit sur un banc devant un lac presque vide, puis je me décide d’aller voir les panneaux GR et ils disent qu'il reste 20 km pour aller là où l’on doit aller, c’est assez marrant. Rien de spécial pour aujourd’hui à part la pluie en début d’après-midi jusqu’à notre arrivée et un pèlerin super gentil qui a fait la route avec nous.
Léa : Aujourd’hui, Nicolas marche avec nous. Il apprend la chanson du pèlerin à M, Presque en choeur ,il chante :
”Chaque jour, nous prenons le chemin
chaque jour, nous allons plus loin
Jour après jour, Saint Jacques nous appelle
C’est la voix de Compostelle”
Mardi 31 octobre :
M : n’a pas écrit
Léa : En marchant, M joue au Petit Poucet. Après avoir perdu une claquette dès le premier jour et laissé tomber son sandwich hier…. elle perd le briquet aujourd'hui ! Et là, c’est le drame. Il est 11h et elle se demande bien comment elle va pouvoir tenir sans pouvoir fumer. Elle y parvient sans problème ! Bravo.
Mercredi 1er novembre
M : 16 km aujourd’hui. Je me suis dit que ça irait, mais physiquement j’étais fatiguée, je marchais comme une mamie ! Après être arrivée à destination d’une grande ville, direction la laverie. Hum ! qu’est-ce que c’est trop bien d’avoir son linge qui sent bon. Ce soir, un kébab entre pèlerins, ça fait toujours plaisir. Ils rentrent chez eux demain. C'étaient de super bonnes rencontres !!
Léa : Depuis quelques jours, la pluie s’immisce dans nos étapes, mais cela ne perturbe en rien notre moral. Par contre, il commence à faire vraiment froid.
Après plus de 300 km parcourus depuis le 15 octobre, nous voilà à Castres. C’est ici que s'arrête le chemin entrepris par les autres pèlerins. Une dernière soirée à cinq, puis l’heure des “au revoir” a sonné. Que de belles rencontres sur ce chemin.
La fatigue se fait ressentir … La journée de repos de demain sera bien mérité.
Du jeudi 2 au vendredi 3 novembre : Jours de repos
Samedi 4 novembre :
M : n’a pas écrit
Léa : Après deux jours de repos à Castres, nous reprenons le chemin ce matin sous la pluie!
La sortie de Castres ne se fait pas en douceur. Nous longeons des routes où la circulation est dangereuse. Les voitures roulent vite et nous frôlent. Un régal !
Quelques kilomètres plus loin, nous retrouvons la nature et des routes plus calmes. Nous traversons quelques hameaux paisibles. Une odeur de barbecue nous chatouille les narines. La pluie s’arrête. Les rayons du soleil, timides, nous réchauffent. C’est furtif mais tellement agréable.
Dimanche 5 novembre ;
M : Etape de 17 km aujourd’hui. C’était une étape très plate, ça fait du bien, c’est reposant.
Il n’a pas plu aujourd’hui, ce qui est rare de nos jours. C’était agréable. Pas de douleurs particulières aujourd'hui, c’est super ! Après avoir fini l’étape assez tôt, nous sommes allées boire un café et j’ai fait des mots mêlés pour attendre l’ouverture du gîte. Mon échappatoire, c’est la lecture !
Léa : Aujourd’hui, Eole est de la partie. Il joue avec nous ou plutôt contre nous ! Le vent nous pousse fort mais rarement dans le bon sens. Un coup de côté, un coup de face. On dirait presque que l’on fait du surplace. Personnellement, le vent me glace le sang. Je suis tout emmitouflée de la tête aux pieds quand, à côté, M se promène en tee-shirt. On est bien différentes là-dessus; Elle vient du Nord, comme elle dit, c’est pour ça qu’elle n’est pas frileuse. Arrivées à Revel, nous profitons d’un banc en plein soleil. Un moment détente, pause lecture. Une bien belle étape.
Lundi 6 novembre :
M : Etape de 19 km. Pas de pluie, du vent et un peu de soleil par moments. On a longé le canal pendant 19 km. C’était dur parce que la route était la même, à part vers la fin où on a vu un lac magnifique.
Super accueil au gîte, un bon cassoulet préparé par l’hôte, c’est la spécialité du coin et un bon dessert,crème laitière avec des spéculos et du sirop d’agave. C’était bon !
Léa : Une étape bien monotone aujourd’hui. Nous longeons la Rigole du Canal du Midi. Pendant 19 km, le paysage ne change pas. Imaginez le cours d’eau sur votre gauche, une rangée d'arbres sur votre droite et au centre un chemin de terre. Vous y êtes ! A chaque virage, j’imagine un changement de décor, mais en vain. Bon, ça a le mérite d'être plat. On cavale et les kilomètres défilent sans qu’on s’en rende compte.
Petite folie du chemin, nous traversons la Rigole à l’aide d’un pont pour passer de l’autre côté ! On inverse tout. Le cours d’eau est maintenant sur notre droite.
4 km avant la fin de l’étape, un lac apparaît, tel un mirage. C’est beau ici. Une pause s’impose
Mardi 7 novembre :
M : n’a pas écrit
Léa : Ce matin, ça papote et ça chante sur le chemin. Rencontre lunaire avec Ludovic,un pèlerin en vélo électrique.
On continue à longer la Rigole du Canal du Midi. C’est le moment de lancer le “pilotage automatique”. On avance et je ne vois pas passer les kilomètres. Un pas après l’autre, les pensées s’envolent.
Passé le seuil de Naurouze, ça y est, nous atteignons le Canal du Midi et apercevons les premières péniches.
Mercredi 8 novembre :
M : Étape de 25 km. Journée super bien. Quelle ironie ! C’était une journée de m… On a longé le Canal pendant 25 km. On a marché sur du béton, mes cloques me faisaient super mal, les gens étaient malpolis et ceux qui te frôlent à vélo ! Pourtant c'était plat et il faisait beau. Mentalement, c’était dur dur, mais bon, je suis quand même arrivée à destination.
Super accueil chez Philippe. qui a une belle joie de pouvoir partager et discuter. Je l’adore
Léa : On voulait du plat…. et bien, on l’a eu ! servi sur un plateau d’argent. C’est loin d’être un cadeau finalement !
Nous voilà en train de longer le Canal du Midi pendant 25 km. C’est long, très long. Interminable. C’est d’un ennui mortel.
Nous arrivons à Montgiscard, chez Philippe, épuisées. Quelle rencontre ! Il est aux petits soins avec nous. Merci pour son accueil et le repas qu’il a partagé avec nous. Le corps est fatigué, mais le cœur est réchauffé après une si belle
Jeudi 9 novembre :
M : n’a pas écrit
Léa : Comme quoi, les jours se suivent mais ne se ressemblent pas. Pourtant, nous continuons de longer le Canal du Midi jusqu’à Toulouse.
On s’attendait à vivre une étape compliquée, comme la veille, avec la pluie en plus…. On relativise et prenons tout de même le chemin avec le sourire et il ne nous quittera pas de la journée. Contrairement à hier, je ne compte pas les kilomètres parcourus à chaque écluse, et ne décompte pas non plus les kilomètres restants..
Le décor est moins monotone. Plus on s’approche de la ville, plus on le ressent. Les champs laissent place à des constructions. De nombreuses péniches sont amarrées sur quasiment tout le long du Canal. L’arrivée dans Toulouse se fait donc finalement en douceur. Nous sommes contentes d’y être.
Vendredi 10 novembre :
M : Journée repos sur Toulouse. Super accueil chez l’habitant. Il a préparé des pâtes carbonara super bonnes pour le midi. Léa et l’hôte m’ont appris à jouer à un jeu de dés, le 10 000. Cela fait un mois que Léa et moi nous sommes rencontrées. Nous avons atteint la barre des 400 km. Youpi !
Léa : Repos à Toulouse : détente, jeux et achat d’un livre pour M.
Samedi 11 novembre :
M : jour de repos pour mes ampoules. Nuit de m… à l’auberge, mais bon on fait avec. Nous sommes passées à la Fnac pour des livres :), à Décathlon pour acheter du matériel, un burger king pour s’apporter des douceurs et un calicéo pour se détendre et se relaxer.
Léa : n’a pas écrit
Dimanche 12 novembre : Repos
Lundi 13 novembre :
M : Etape de 25 km. Pour la première journée de reprise après trois jours de repos, dont deux pour mes ampoules, fin. Bref, la journée était géniale, il faisait beau.
J’ai eu mal nulle part. Quelques beaux paysages,c’est déjà mieux que le Canal du Midi.
J’ai pu apercevoir les Pyrénées sur un pont de Toulouse, ce matin. C’était magnifique.
Léa : Après trois jours de repos à Toulouse, pour apaiser les pieds de M et ses multiples ampoules, nous voilà reparties sur le chemin.
Une étape très urbaine ! Nous quittons la grande ville pour une succession de plus petites : Saint-Martin-du-Tarn, Colomiers, Pibrac, Brax et enfin, Léguevin, où nous posons les sacs ce soir.
Mardi 14 novembre :
M : Etape de 16 km
Journée sympa, le temps était magnifique, 23°
En début d’après-midi, on a une vue sur les Pyrénées au loin, waouh !
Je ne pensais pas que l’Isle Jourdain, c’était une grande ville !
Pas de douleurs physiques.
Mentalement, c’est les montagnes russes.
Quand est-ce que je vais enfin me sentir apaisée ?
Léa : Aujourd'hui, nous retrouvons un peu de nature en traversant la forêt Léguevin. Nous croisons quelques promeneurs. Les “bonjour” et les encouragements nous donnent le sourire. En quittant la forêt, nous sommes dans les hauteurs et découvrons un panorama magnifique sur la campagne gersoise. Sur notre gauche, on aperçoit même les Pyrénées au loin. ça y est, on se rapproche.
Mercredi 15 novembre :
M : Etape de “16 km” parce qu'on s’est perdues pendant 1h sans jamais se dire qu’on ne voyait pas de balise. C’est à une intersection que nous nous en sommes rendues compte. Du coup, demi-tour, on a marché dans les champs. C'était assez désagréable. On est quand même arrivées à destination. Mon appareil photos a un bug, heureusement, il y a un réparateur pour demain.
Léa : Quel bourbier cette journée ! ouh ! La gadoue, la gadoue ! C’est glissant, ça glisse et ça colle aux “bottes” comme dirait le canadien rencontré à l’auberge de jeunesse à Toulouse.
En plus de cela, le chemin nous joue des tours aujourd’hui. Les balises jouent à cache-cache avec nous. On a clairement perdu ! Littéralement. Une fois, puis deux fois, on se trompe et on fait demi-tour. Jamais deux sans trois ! La troisième fois, nous nous rallongeons de ¾ km. Tout ça à cause de travaux (construction d’une 2x2 voies) en plein sur le GR. Obnubilées par les panneaux (chantier interdit au public), on ne voit même pas la déviation pour les piétons, ni le chemin mis en place qui traverse le fameux et colossal chantier. Une sacrée étape pour fêter notre un mois sur la route. On s’en souviendra.
Jeudi 16 novembre :
M : n’a pas écrit ce jour
Léa : Une petite étape nous attend aujourd’hui, seulement 8 km. On en profite alors pour faire la grasse matinée et traîner au gîte ce matin. Décollage vers 13h15 de Giscaro pour un atterrissage 1h30 plus tard à Gimont. C’est si facile.
Nous avons largement le temps d’aller à la poste pour envoyer un colis, de passer au tabac, chez le photographe pour essayer de réparer l’appareil de M, à l’office de tourisme pour faire tamponner nos crédentiales, d’aller boire un café, de poser nos sacs au gîte et, pour finir, d’aller faire des courses. Tout est très fluide aujourd’hui. Chaque endroit où l’on se rend se succède dans la rue principale. Inutile de chercher, tout vient à nous.
Vendredi 17 novembre :
M : Etape de 22 km. On a trouvé des bancs à chaque pause. On a dû passer un premier ruisseau. Léa l’a passé avec facilité, quant à moi, j’ai utilisé mes bâtons. Deuxième ruisseau, impossible de passer avec ses chaussures, du coup, on a dû les enlever pour passer. On a marché sur de la boue et dans l'eau. Qu’est-ce que c’était marrant ! On a atteint la barre des 500 km
Léa : Bienvenue dans le Gers. Cela fait plusieurs jours qu’on y est maintenant et on sait à quoi s’en tenir. Quand ça ne descend pas, ça monte. Et quand ça ne monte pas, ça descend ! Ça a au moins le mérite de nous offrir de sublimes points de vue sur des mosaïques de couleurs. Des champs à perte de vue ! Du vert, du jaune, du marron. Et le soleil qui vient illuminer ici ou là quelques parcelles. Le spectacle est saisissant.
L’arrivée à Montégut est tout aussi incroyable avec la vue sur le village. C’est le moment d’une pause contemplative avant d’aller au gîte.
Samedi 18 novembre :
M : Etape “10 km”. On a plus eu l’impression d’en avoir fait 13.
Bienvenue au Gers ! On nous accueille avec des montées et des descentes, mais jamais de plat pour nous reposer. Ah ah !
Arrivées à Auch, belle vue depuis un pont sur la cathédrale et au loin les Pyrénées. Puis après avoir posé nos sacs, on termine la journée à manger et faire du shopping
Léa n’a pas écrit.
Dimanche 19 novembre :
M : Jour de repos. Visite de la ville d’Auch. On a pu voir l’escalier monumental et plein d’autres choses. A midi,on a été manger au resto burgers frites. Quel délice !
On a lu dans l’après-midi sur un banc avant d’aller au ciné voir “Le Garçon et le Héron”.C’était cool. Soirée sushis.
Léa : Repos à Auch. Visite de la ville sous le soleil, avec sa cathédrale, son escalier monumental, sa Tour d’Armagnac et ses quais.C'est très joli par ici.
Lundi 20 novembre :
M : Etape de 25 km. Ce matin, les feuilles d’automne tombent. J’ai dit à Léa “il y a une pluie de feuilles”. Elle m’a dit qu’il fallait que je le marque dans le blog, donc voilà. Après il y a eu de la vraie pluie. L’accueil chez l’hôte était super, surtout le repas, quel délice !
Léa : Les montagnes russes du Gers. Encore et toujours. Le goudron, pendant 25 km. La gadoue parfois. Le chemin nous rappelle sans cesse l’importance de prendre soin de nos pieds.
La pluie : on cherche un abri pour manger. La cabane à côté de l’arrêt de bus à Barran fera l’affaire.
Encore 8 km ! Quelle joie d’arriver chez Nathalie avec une tisane et un feu de cheminée pour se réchauffer. Un délicieux repas partagé à trois, entre filles, pour le plaisir des papilles. Un bon bouquin avant de rejoindre les bras de Morphée.
Mardi 21 novembre :
M : Etape de 8 km. Quelle petite étape ! Sauf qu’il y avait beaucoup de gadoue et qu’une pluie fine a fait son apparition. Bien arrivées chez l’habitant, super accueil. Chambre individuelle avec un lit deux places ! Go la douche !
Léa : 8 km à pied, ça n’use pas les souliers.
Mercredi 22 novembre (écrit à deux)
Point forts de :
. M : Les montées - N’a jamais froid
. Léa : Les descentes
Points faibles de :
. M : Les descentes
. Léa : les montées - A toujours froids
Léa : A chaque montée, telle une Ferrari, M met le turbo et me devance de plusieurs mètres. Heureusement, dans le Gers, après une montée vient toujours une descente. L’occasion parfaite pour rattraper et dépasser M ! C’est un vrai chassé-croisé.
M : Aujourd’hui, il a fait un froid de canard (coin-coin). Timing parfait pour que Léa se mette à râler.Elle est gelée ! J’avoue, je ne suis pas frileuse, mais là, j’ai dû mettre mon tour de cou et mes gants, tout en restant en tee-shirt manches longues, alors que Léa est tout emmitouflée de la tête aux pieds et rêverait de retrouver ses gros pulls en laine
Hier soir, Patrice, notre hôte de la veille nous a conseillé une variante que nous avons suivie. Nous n’avons pas été déçues. De belles vues depuis les hauteurs et sur les coteaux s’offrent à nous tout au long du chemin. Le ciel gris, au-dessus de nos têtes au matin, se dissipe peu à peu et laisse place au soleil à notre arrivée à Marciac.
Jeudi 23 novembre :
M : Étape de 18 km. Il a fait très froid ce matin, avec un peu de soleil pour nous accompagner tout au long de la journée.
De très belles vues sur les Pyrénées. J’ai deux bonnes nouvelles : la première, je vais en Espagne pour terminer le chemin. La deuxième : France 2 veut nous interviewer sur le chemin !
Léa : By Bye le Gers ! Pour saluer notre passage sur ses terres, deux très belles montées nous attendent. Avec M, on a pris l’habitude de se dire “à tout à l’heure, on se retrouve en haut, hein !”.
Le soleil est avec nous aujourd’hui et c’est très agréable. Rien à voir avec hier. On peut profiter de pauses contemplatives pour faire le plus de vitamine D.
En arrivant à Maubourguet, c’est les yeux ébahis que nous découvrons une vue imprenable sur les Pyrénées. Pas de doute, on y est presque.
Vendredi 24 novembre :
M : n’a pas écrit
Léa : Ce n’est pas aujourd’hui que nous allons apercevoir les Pyrénées. “Le ciel est triste et Odezenne trie les pommes”
Grisaille et bruine nous accompagnent ce matin. Difficile de profiter du paysage avec ce temps..
On n’avance pas. M est malade et moi, j’ai froid, comme d’habitude. On essaie de garder le moral pour avancer en se racontant des histoires. Les fous rires s’enchaînent, ça réchauffe un peu. On finit par arriver à Anoye (et non Hanoï, dommage…) en traînant des pieds. Une soupe et au lit
Samedi 25 novembre
M : n’a pas écrit
Léa : Voilà un mois et demi que nous sommes parties. C’est la moitié de l’aventure. Un mois et demi que notre vie se résume à marcher, manger et dormir. On s’habitue vite à cette légèreté de vivre, tout comme les joies du chemin qui s’offrent à nous.Celle d’aujourd’hui restera une des plus belles.
Une pause au bord de la route, à un endroit aménagé spécialement pour les pèlerins, en pleine cambrousse. Avec M, on rêve d’un café pour nous réchauffer après notre repas. On l’a rêvé si fort que notre vœu s’est exaucé. Une rencontre, Marc, le propriétaire des lieux. Il débarque avec son ami Pierre-Marie. Ils viennent à notre rencontre pour discuter et nous offrir un café et une tablette de chocolat ! Merci à eux pour ce beau moment de partage. On repart boostées comme jamais pour les 10 km restants. Les joies d’être au bon endroit, au bon moment.
Dimanche 26 novembre
M : Étape de 20 km. Le soleil est avec nous aujourd’hui. On a eu la vue sur les Pyrénées toute la journée, c’est incroyable. Super accueil au gîte ! La dame nous a déposées en voiture pour prendre des sandwichs pour demain; Quelle sensation agréable !
PS. Hier, un habitant nous a offert un café et du chocolat, c’est incroyable. Je le mémorise dans mon blog.
Léa : Souvenirs de Lescar :
.La vue incroyable sur les Pyrénées. Un coucher de soleil à couper le souffle et ses couleurs d’un rose fushia magnifique. Un gîte pèlerins “4 coquilles” pour reprendre l’expression d’une des bénévoles qui s’en occupe .L’accueil de Rose, si chaleureuse et généreuse avec nous.
Lundi 27 novembre : Pas de blog
Mardi 28 novembre :
M : n’a pas écrit
Léa : 20 km nous séparent de Lacommande à Oloron Sainte Marie. Nous partons sous un beau ciel bleu, avec “la patate” pour affronter les plusieurs belles montées annoncées. Même pas peur.
Arrivées en forêt, on se perd. En pleine discussion, on rate les balises et quittons le chemin… Pas une pour rattraper l’autre ! Et quelle épopée ce passage en forêt ! Nous traversons de petits ruisseaux… avec quelques loupés qui trempent accidentellement nos chaussures !
1h plus tard, nous finissons par retrouver le chemin. La deuxième moitié de la marche passe vite, les kilomètres défilent, nous voilà à Oloron. Une odeur de gâteau au chocolat nous chatouille les narines et nous fait saliver. Nous sommes contentes d’être ici.
Mercredi 29 novembre :
M : n’a pas écrit
Léa : Jour de repos à Oloron Sainte Marie. Le gîte pèlerins étant fermé, nous prenons un AirBnb, grand luxe ! La cuisine équipée nous donne des envies de cuisiner de bons petits plats : lasagnes, gâteau au chocolat (qui a cramé…nooooon ! et le meilleur pour la fin : raclette ! On en rêvait depuis un moment… quel plaisir de se casser le ventre avec ce plat de saison réconfortant !
Dimanche 3 décembre :
M : Toujours sur Saint Jean Pied de Port, on part demain. On voulait faire une activité sauf que tout était fermé ! On est passé dans un magasin d’épices, donc on en a acheté plusieurs. L’après-midi au lit, puis un bain d’eau froide dans un gave d’eau avec Clémence, responsable des marches, pendant 10 mn. Petit sprint pour rentrer au gîte. Rencontre avec la nouvelle accompagnante.
PS. France 2 : c’est reporté.
Clémence : A une situation inattendue, il arrive que Gaïa et moi montent dans le train là où il y en a besoin. Et c’est ainsi que nous sommes arrivées à Saint Jean Pied dePort hier auprès de M; Les marcheurs dès 6h, étaient au petit déjeuner. Un flux de six nationalités : française, coréenne, italienne, espagnole, suisse et iranienne. Gaïa s’est faufilée très tôt pour partager le petit déjeuner avec les uns et les autres et très tôt, elle s’est chauffée la voix par quelques vocalises. Sourires pour les uns, sursauts pour certains. M qui dormait profondément ne l’a même pas entendue.
Lever sans réveil. Balade pour rien. Revenir les poches pleines de saveurs. Exploration d’odeurs, malgré son nez bouché, M choisit une tisane de Noël : mélisse, fève de cacao, gingembre, clou de girofle, poivre noir et rose, fleur de souci, arôme chocolat, “une infusion de fête à savourer sans retenue”, la tisane Bali lui évoque d’autres douceurs. Nous choisissons les deux et pour celle-ci la composition est la suivante : notes douces et miellées de tilleul, notes fraîches citronnées et sucrées de la verveine, arôme de litchi, pamplemousse, pêche de vigne, rose.
Flâner, lire, s’immerger dans une rivière froide, trotter, sprinter. M est toujours partante pour expérimenter ce qui vient,
Lundi 4 décembre : Roncevaux (25 km prévus) -
Beau - averses - pluie torrentielle - Carrefour - poste - pharmacie
M - Clémence - Valérie : Nous avons galéré pour trouver le départ. Une fois sur le chemin, on a eu un petit bout de nationale. Et nous avons bifurqué sur les routes de campagne. Petits moutons à poils longs, petits moutons noirs, pause sur de très gros troncs d’arbres empilés - ⅘ m de hauteur. Pour y monter et y descendre, c’était une partie d’accrobranches. Jouer à chat perché, ça se mérite.
Sillonner la campagne et la surprise de voir un méga-centre commercial en plus des montagnes. Lacoste, Mango, Chanel - Adidas. Avant 12h50 le passage à la parfumerie s’impose. Moi M, j’étais contente de sentir ces parfums coûteux que j’ai bien évidemment mis sur moi,. M a fait découvrir à Valérie le parfum “La petite robe noire”, un vrai coup de cœur. Et Valérie a voulu sentir la collection Chanel. Clémence a confirmé. Nous avons aussi redécouvert les eaux de Cologne de grand-mère. Clémence est restée interrogative sur ces parfums. “Ni j’aime, ni j’aime pas”. En sortant de la parfumerie où Gaïa nous attendait, M nous a dit, “c’est la pause déjeuner. C’était parfait,, des tables de supermarché posées devant nous,. une occasion d’être entre deux mondes, deux langues.
Reprendre la route, cette fois-ci en Espagne. Un tronçon en chantant par des roulés de “R” et il s'ensuit “La vie en Rose” d’Edith Piaf. Nous avons chanté et il a plu.
En pays de Navarre, premier poste de police rencontré, M immortalise ce moment.
Nous avançons bien quand M nous dit “vous marchez comme des escargots, nous allons arriver tard”.
Pronostic d’heure d’arrivée
- Clémence : 18h53 42 s
- M : 19 h
- Valérie : 19h30
Vous découvrirez plus tard qui a gagné ? Faites vos jeux
Tout au long de la route, nous faisons plein de photos.ett nous rencontrons un panneau qui annonce la suite. “Le Bordel”, c’est par ici. Séance photos, sourires et le pied de M s’enfonce dans une grosse flaque d’eau pleine de boue. Quoi de mieux pour reprendre des photos de M.
Routes, forêts, Clémence voit la rivière, le regard illuminé. Une baignade s’impose, Valérie n’a pas le choix. M arrive après. Proposition faite. Pour M, c’est une blague, mais voyant Valérie poser son sac à dos et se déshabiller, M comprend que ce n'est pas une blague. Clémence se frotte les mains et tout le monde à l’eau. Valérie avait une vieille odeur de parfum dont elle n'avait pas réussi à se débarrasser. L’odeur persistait à enrober le bas de son visage.Un plongeon de tête s’est imposé pour s’en défaire. En vain.
Clémence a embarqué M à cette immersion rafraîchissante à l’extrême. Nous avons eu du mal à nous réchauffer. M avait du mal avec sa circulation sanguine aux pieds. Un petit footing sur la départementale avec plus de 10 kg dans le dos, et ça repart.
La nuit commence à tomber. Sortir les lampes-torches. Toujours sur la départementale qui serpente pas mal et enfin un petit sentier avec une coquille. Pour Valérie, Clémence et M ressemblent à des femmes “grenouilles” de dos. Elles sont habillées pareil.. Là, il fait nuit noire. Nous savions qu'il y avait une ultime ascension de 800 m à faire. M grimpe comme une gazelle. Pause clope en attendant Valérie et Clémence. Gaïa toujours auprès de M.
M, loin devant, projetait sa lampe sur Clémence qui ne voyait plus rien. Clémence hurlait pour que M tourne sa lampe dans l’autre sens. M n’entendait rien à cause de la pluie. Toutes les trois au même niveau. M lève sa torche vers le ciel. L’effet lumineux sur les gouttes de pluie nous offre un instant féérique.
Regain d’énergie - atteindre notre but. La fin de l’ascension. A un croisement, plus de signalisation - pas de réseau. M entoure Clémence pour protéger la carte et essaye de se repérer. Mission impossible.
Pendant ce temps, Valérie focalise sur une cabane et elle hurle “c’est ouvert”.
Grand soupir - être au sec - poser le sac - fumer une clope - Valérie lance le feu. La cabane est un refuge de chasseurs Casadores - Refugio n°2. Tout était là pour se poser, papier - cartons - bois - casserole - hache… inattendu. Le feu hypnotise tout. Nous évaluons nos vivres. M est un puits sans fond de victuailles. Nos duvets sont bons. Il manque des lits de camp. M fait preuve de grande créativité pour élaborer nos couchages. L'évidence est progressive. Nous sommes bien auprès du feu et nous ne voulons plus repartir. Les pronostiques tombent à l’eau puisque nous ne sommes pas arrivées à Roncevaux. Au menu : pain - morbier - barres de céréales +++ fruits secs - graines - fruits.
Au programme de la soirée : traîner devant la cheminée. Chanson du pèlerin - découverte de la guimbarde. M se débrouille super bien. Improvisation musicale : “Bazar Jazz - Rock and Roll- composition musicale à base de tout ce qu'il y avait sur place (casseroles, balai - hache - bassine tout en acier - ustensiles de cuisine - assiette, poêle… ) Ça swing. Que vous soyez amateur ou confirmé, il y a de la place pour tout le monde. Nous avons passé un sacré moment.
Enfin le calme s’installe et la contemplation du feu s’impose à nous.
Valérie endormie se réveille en sursaut par les rires de M en voyant que c'était des grosses larmes de crocodile. Séance de fous rires avec Clémence en plein milieu de la nuit..
Moi M, je ralais parce que Gaïa, la princesse, prenait toute sa place Clémence a rechargé plusieurs fois dans la nuit et mène une fois, M a aidé Clémence à mettre une très grosse bûche. A 5h, Valérie se réveille et veille sur les trois autres dormeuses.Une sacrée nuit - un moment extra-ordinaire. Le ton est donné et ce n'est pas fini .
Mardi 5 décembre :
M et Valérie : Après cette nuit épique, nous sortons de la cabane de chasseurs avec un kinder bueno dans le ventre que M a trouvé dans son sac sans fond. Nous prenons une mauvaise direction qui nous fait monter la pente qu’on avait descendue et où Valérie est tombée. Nous rebroussons chemin afin de retrouver la coquille, M étant devant aperçoit un coréen sur l’ascension que nous n’avions pas vu la veille.
M nous dit “je ne monterai pas sans rien dans le ventre”. Dans son sac regorge encore trois barres de céréales qu’elle partage avec Valérie, Clémence et Gaia
Une ascension sans fin, à perte de vue, avec deux escargots derrière, M et Gaïa, fidèles à la tête de fil.
M, Valérie et Gaïa encouragent Clémence sur les derniers mètres de cette maudite ascension.
Une fois arrivées à Roncevaux, on se dirige directement vers un restaurant parce que nous avions une faim de loup. Nous avons tous dévoré en partageant bien évidemment avec Gaïa.
On se dirige vers l’hôtel où il n’accepte pas Gaïa.. M prend la décision de marcher 6 km plus loin pour que Gaïa puisse dormir au chaud.
Arrivée à Espinal, une grande chambre nous attend. Dans celle-ci, nous avons pu nous reposer de notre mésaventure de la veille. Ce n’est pas le même confort, demi-pension, repas copieux, douche et un lit.
Mercredi 6 décembre :
M et Valérie : La fiesta de la constitution. Au matin, nous découvrons toutes les trois que nous avons les mêmes symptômes, mal au ventre et pets puants. Notre première pensée est d'aller acheter du coca dans une “tienda”.
Arrivées à la “tienda”, nous prenons du temps estimé à 30 mn, pour vous dire 6 personnes attendaient derrière nous. Après quelques heures de marche, nous achetons dans une deuxième “tienda” des fruits, des légumes et du chocolat Milka. Nous mangeons au-dessus d’un village avec une très belle vue, comme M sait les trouver, M nous prépare les sandwichs, ils sont fameux.
Ce jour-là, nous avons fait beaucoup de descentes. M est tombée deux fois, notamment la dernière où elle est tombée devant la ville d’arrivée, impossible de la relever parce que ça glissait par terre et que son sac la maintenait au sol.
Deux spectateurs dans leur voiture attendent de passer.
A Zubiri, une fois accueillies dans l’auberge, M découvre qu’elle a sa chambre pour elle toute seule, en sachant que Valérie et Clémence dorment dans la même chambre. Pour ne pas salir le lit, douche en musique pour M. Après cela, elle découvre la télé espagnole où elle apprend quelques mots. On finit la soirée entre filles par se faire un masque d’argile sur nos trois visages. On s’amuse à faire des selfies de nos têtes pleines de terre.
Jeudi 7 décembre :
M et Valérie : Départ en taxi direction Pampelune à 7h30, petit déjeuner à la gare. M et Valérie partent faire des achats à Décathlon et en centre ville.
Nous achetons un gros sac pour Gaïa afin de la transporter dans le train. Ils sont bizarres ces espagnols ! Nous achetons de l’aquarelle, des feutres et un carnet pour M pour dessiner. Nous repartons vers l’arrêt de bus, direction la gare tout en cherchant de quoi manger parce que le temps nous presse. Le GPS vers l’arrêt de bus nous fait tourner en rond autour d’un rond-point, à ce moment-là nous trouvons une sandwicherie, nous achetons les cinq derniers et trois pâtisseries et nous restons à tourner autour du rond-point. M re-questionne le GPS, nous arrivons au mauvais arrêt de bus, les espagnols nous disent de descendre la rue, une fois là-bas, nous prenons le bus et afin de s’assurer de la direction auprès du chauffeur, je mime le train “tchou-tchou”. Au moment de la descente, tout le bus nous indique que c’est bien là qu’il faut descendre. Nous ripostons parce que nous ne reconnaissons pas mais finalement nous reconnaissons la gare.
Arrivées à la gare, Gaïa trouve sa place dans le sac. La chef de gare nous empêche de monter dans le train, parce qu’il y a Gaïa malgré le sac qu’on lui a acheté.
Je trouve une solution, un taxi direction Hendaye. Nous pique-niquons dans le taxi. Arrivées à Irun, nous passons la frontière espagnole à pied jusqu’à Hendaye.
A Hendaye, nous arrivons dans un majestueux hôtel face à la mer.
Ce soir, nous accueillons la référente de M pour cela nous établissons un programme. Direction les courses. Menu du soir : toasts au chèvre avec pistaches et saucisson/pâtes au saumon et le dessert gâteau basque apporté par la référente. M s’occupe de la décoration et du repas avec l’aide de Clémence. Nous passons une journée agréable en bonne compagnie. Après avoir raccompagné nos hôtes, Clémence nous propose d’aller promener Gaia au bord de la mer et nous allons tremper les pieds sous les étoiles.
Vendredi 8 décembre :
M et Valérie : Ce matin, réveil à 8h15 face à la mer, de loin de gros rouleaux, dommage que nous avions un timing trop serré pour aller nous baigner, petit déjeuner, ménage, toilette. Prise de rendez-vous auprès de SOS médecin pour le nez coulant de M depuis un mois et demi. L’assistante sociale de M et Lize viennent la chercher et partent se balader à la mer. Après le départ de Christelle et Lize, nous remontons rapidos dans la chambre d’hôtel faire les sacs, nettoyer la chambre, trier les affaires. On est à donf.
A midi, une brigade de femmes de ménage attend devant notre porte. A 12h15, on sort, sac sur le dos et sac de provisions à la main. Nous avons 45 mn avant d’arriver chez le médecin, on marche chargées comme des mules dans Hendaye. On laisse Clémence et Gaïa à la laverie. Valérie et M partent direction le médecin. M a une rhino-bronchite , le médecin lui prescrit des antibiotiques et de la cortisone. Pharmacie, récupération de Clémence et Gaia à la laverie. Direction la gare. Arrivées à la gare, on pique-nique dans un troquet, ambiance sympathique et drôle. On finit le blog, la transmission… On fait nos “au revoir” à Clémence et à Gaïa. M préfère partir à pied à Irun au lieu de prendre la navette. On retrouve la frontière, photo devant le panneau espagnol. A la recherche d’un taxi pour aller à Pampelune, on se dirige vers la gare et là pas un chat, on découvre que la gare est en travaux. On demande de l’aide à la polizia guardia dans la rue. Une fois indiqué, nous nous mettons en route. Le sens de direction de Valérie est nul dit M. Grâce à M on ne se perd pas. Une fois arrivées à la place des taxis, deux taxis vides, on s’approche de la borne qui nous indique un numéro à appeler. Valérie s’essaye avec son espagnol approximatif à appeler le numéro, la femme au bout du fil pense que c’est un canular. M est morte de rire à côté et elle nous raccroche au nez. M prend l’initiative de rappeler, apparemment la femme comprend mais nous dit “gracias” avant de raccrocher. On se retrouve désespérées prêtes à partir pour trouver de l’aide quand tout à coup on aperçoit un homme dans le taxi. M tape à la vitre et fait la demande pour un départ vers Pampelune, le taxi accepte et nous voici parties.
Arrivées à Pampelune, dans une auberge qui ressemble à un hall de gare, on décide de sortir pour manger parce que c’est notre premier soir ensemble en duo. Dans les rues,c’est la fiesta, elles sont bondées de monde. On fait un petit tour dans la ville. Nous mangeons un burger américain dans un japonais aux saveurs espagnoles. On se tape des fous rires, on se prend en photo avec des kimonos à disposition. On rentre préparer le petit déjeuner du lendemain et nous apprêtons à dormir dans une cathédrale de ronfleurs.
Samedi 9 décembre :
M et Valérie : Ce matin, décollage de l'auberge, petit déjeuner au bord d’un parc, avec vue sur la montagne qui nous attend. M me dit qu’elle se sent plus femme “nature” que ville. Nous arrivons sur les chemins, M est maîtresse du temps. Elle prend soin pour les pauses de trouver une belle vue afin de délecter une bonne cigarette. La première pause pour le déjeuner à Zaraki Gi, on a déjà un peu monté, on a la vue sur Pampelune. L’ambiance est douce et agréable, on mange une salade de riz qu’on a préparée la veille. On repart pour l’ascension, M devance Valérie autant sur les côtes que sur le plat. Course-poursuite entre M et un gros costaud roux qui a un sac moitié moins gros que celui de M. M le dépasse à plate couture une première fois, puis une seconde fois, arrivée à hauteur, le gars fait genre de prendre des photos. Cela nous fait beaucoup rire.
On arrive au point culminant, M dit avec ses mots que notre effort est récompensé grâce à cette belle vue. Elle est aussi très intriguée par les éoliennes Nous redescendons, on s’arrête face à “Maria”(sculpture), M et Valérie faisons des exercices à l'initiative de M. Après une heure de marche, on s’arrête près d’une maison avec une cage à oiseaux, M dit “c’est dommage qu’ils soient enfermés face à la liberté”. Et quelques kilomètres plus tard, nous tombons sur un tag d’une femme avec un oiseau dans les cheveux. Arrivée à l’auberge, M prend son voyage en main en vérifiant les auberges disponibles pour la suite du voyage.
Après une grosse journée, on décide d’aller fumer une dernière clope dehors. Une fois terminée, nous décidons de rentrer dormir et là la porte ne veut pas s’ouvrir, le code donné à l’arrivée ne marche pas. En pyjama dehors et claquettes pieds nus, Valérie cherche une solution en faisant le tour de l’auberge grillagée pendant que M part dans un grand fou rire interminable.
Au bout de quelques minutes, arrive une voiture avec un papa et ses deux enfants qui viennent à notre secours en appelant l’aubergiste. Il fait un nouveau code, nous voilà sauvées. Dodo.
Dimanche 10 décembre :
M et Valérie : Ce matin, départ de l'auberge à 8h30. Petit déjeuner sur le pouce. Achat d’une baguette à la boulangerie. Nous marchons chacune dans notre bulle pendant une heure. Marche dans la gadoue, terre glaise, ocre jaune, rouge. Pause petit déjeuner dans un site archéologique d’un monastère du XIII°s avec une belle vue sur un flanc de montagne. On échange sur le cinéma et les séries, M aimerait voir les “Tontons flingueurs”. On traverse un premier village, on achète de quoi manger pour le midi et le soir. Marche jusqu’à 13h environ avant de faire une pause déjeuner sous un jeune noyer face à un paysage dégagé. On évoque le voyage en général, le but de faire la marche et plein d'autres sujets intéressants.
M apprend à Valérie la chanson du pèlerin, objectif la chanter ensemble à Saint Jacques. M fait la dernière montée en courant. On s’amuse et on raconte des bêtises. Arrivées à l’auberge, douche, mise en place du lit et maintenant blog autour d’une tisane.
Lundi 11 décembre :
M et Valérie : départ à 9h42 d’Estella, après avoir pris un petit déjeuner sur un banc en attente que le Carrefour Express s’ouvre, nous avons regardé les enfants aller à l’école et les adultes au travail, bon moment, achat pour le pique-nique et quelques réserves. Nous donnons quelques victuailles à un homme qui joue de la flûte et qui fait la manche près du magasin. M marche d'un bon pas, nous traversons les vignobles. Belle vue sur les montagnes aux alentours. Nous nous arrêtons manger sur un superbe spot avec une vue très dégagée. Nous marchons souvent en solo dû au rythme de M, nous nous retrouvons en pause. Aujourd’hui, M a décidé de s'arrêter pour dessiner une statue de Maria. Elle a pris plaisir une fois le dessin fait , de repartir. M dit qu’elle voit autrement le paysage. L'œil d'une dessinatrice est en train de naître.
A la fin d’une pause, nous revoyons le gros costaud roux au petit sac, une occasion parfaite pour M de le re-dépasser. Arrivée au niveau du gros costaud roux, M échange un regard espiègle avant de tracer comme une flèche.
Arrivée au village, M n’a pas voulu mettre le GPS pour trouver l’auberge, elle a eu le désir de se laisser porter.
Arrivées à l’auberge, on a fait les courses avec d’autres peregrinos. Echange sympathique. M a fait des pâtes à la crème et un poulet. Un vrai régal.
Mardi 12 décembre :
M : Etape de 18 km. Journée plutôt cool. Prendre son petit déjeuner dehors, c’est sympa surtout que j'arrive toujours à trouver de bons endroits. Quel beau pays l’Espagne ! En plus du fait que les gens sont gentils. Je revois le costaud rouquin que je poursuis 10 mn après l’avoir vu. Une heure après, mission réussie, je l’ai dépassé, tout en étant au bout de ma vie, avec ces montées de feu. J’attends Valérie en dessinant, elle arrive 20 mn après.
Valérie : Départ de l’auberge vers 8h30. Nous prenons le petit déjeuner sur la route face à une vue dégagée sur la montagne. On marche entre vignes et oliveraies. La pause du midi se fait sur un plateau dans une oliveraie. M propose de dessiner pendant 20 mn un olivier qu’on choisit chacune. Elle fait son premier dessin à l’aquarelle sur le chemin. On déjeune là entre une vue dégagée sur la montagne et l’oliveraie. Au menu : salade de pâtes, restes d’hier soir et légumes. Je lis à M des passages du livre de Christian Bobin “Le Très Bas”, histoire de François d’Assise, que j’ai chopé dans une auberge, ces quelques phrases dites ont l’air de la toucher. Au moment du départ, nous revoyons le gros costaud roux à petit sac sur le chemin, celui que M a dépassé à plusieurs reprises. On éclate de rire, après une franche rigolade, M se donne le défi de dépasser encore une fois le marcheur qui a environ 10 mn d’avance. Elle fonce sur “El camino”. Pendant ce temps-là, je suis loin derrière elle, j’observe le paysage, prends des photos et ramasse du thym. Lorsque j’arrive au niveau de M qui est assise sur un banc en train de dessiner le paysage, elle me dit qu’elle a réussi à dépasser le mec. On est mortes de rire, cela fait la troisième fois qu’elle le dépasse comme une flèche. On fume une cigarette, mange une barre de céréales et hop on repart. il nous reste 3 km. Nous arrivons juste avant la pluie vers 16h. Dans l’auberge, il y a Peter le belge au nez de boxeur, un vrai vagabond de chemins, il le fait depuis 10 ans en vélo, Portugal, Italie. Il carbure au gros rouge, café, clopes et un repas par jour. Il connaît tous les donativos et les églises, chapelles pour dormir. Une fois avoir posé nos sacs à l’auberge, on décide d’aller boire un coup dans la ville. On prend le premier troquet à cause de la pluie, on arrive dans une ambiance de “tontons flingueurs”, table de poker et de cartes, une tribu de retraités jouent devant nos yeux et s’engu…., on dessine les gueules du coin, bon exercice, tout cela avec une ambiance musicale des années 80, style Mickael Jackson. Ensuite, on va à la “tienda” faire les courses pour le lendemain. Retour à l’auberge, douche, blog , préparation rapide d’un plat de pâtes déshydratées.
Mercredi 13 décembre :
M : Etape de 23 km. La journée commence pour moi quand je me fais réveiller par l’hospitalier espagnol. Il m’a parlé et je ne comprenais rien ! Pour cette journée de marche, on a eu le droit à des rafales de vent constant. Perso je préfère ça que la pluie ! Le gîte sent super bon. Hum ! Au fait, on a vu deux écureuils sur le chemin. C’est trop mignon.
Valérie : Départ de l’auberge à 8h30, réveil par la guardia municipale, moment étrange. Petit déjeuner face à une belle vue sur le parc dans la ville et décollage à 9h15 pour “el camino”. Aujourd’hui est sous le signe du vent. Beaucoup de vent assez fort qui nous pousse dans le sens contraire, malgré cela on avance bien, très bon rythme de marche.
L’étape n’est pas très belle, monotone, on suit l’autoroute. Nous faisons une première pause dans la ville de Logroño, près d’une église, elle est sous le signe de la vierge de l’espérance. Il y a beaucoup de dorures dans ces églises, toutes les sculptures sont dorées.
Arrêt déjeuner dans un parc à la sortie de la ville où nous croisons joggeurs et marcheurs. Nous sommes sur une étape de 25 km et nous avons l’impression que nous sommes sur une plus petite étape. Nous avalons les kilomètres rapidement, est-ce l’influence de l’autoroute à côté ! Arrivées à l’auberge, nous avons une chambre à nous, ça fait du bien. Dommage, il n’y a pas de chauffage, esta la viva !
Douche, blog et comptes avant d’aller à la tienda. Au retour, grosse surprise, le chauffage est allumé. En préparation de nos raviolis, un jeune à moitié nu arrive dans la cuisine, bafouille trois mots qu’on ne comprend pas. M rigole. Ce jeune nous l’avions croisé la veille en pensant que c'était un jeune espagnol.
Jeudi 14 décembre
M : Ce matin, l’autoroute c’était ch…, on marche à côté. Valérie a commencé à faire des signes aux camions, c’était marrant. Lors d’une “pause pipi”, quatre chats sont apparus, ils étaient petits et affamés. On leur a donné des barres de céréales. Arrivées au gîte, un café et un pain au lait nous ont été servis. La dame du gîte discute avec nous malgré notre espagnol débutant. La dame nous offre un bracelet avec écrit dessus “camino de Santiago”. C’était inattendu et incroyable. La douche est toujours aussi incroyable surtout avec mon fidèle MP3.
Valérie : Départ de Navanate à 8h15.. Petit déjeuner sur la route sous les arcades d’une chapelle près de la départementale face à une poterie artisanale. Les nuages sont bien lourds ce matin, ils sont menaçants mais heureusement le vent souffle et nous offre un sursis. On marche sur du plat, à côté de l’autoroute, afin de casser la monotonie, j’utilise mes bâtons pour faire des holas aux camions qui passent, cela fait rire M, elle compte trois coups de klaxon et quatre saluts. Cela nous fait bien rire. Un peu plus loin, le chemin nous mène vers un petit village où se trouve le chemin de l'Arte pendant environ 1 km. Nous voyons des œuvres contemporaines et conceptuelles, grandes photos, énormes épingles à nourrice qui nous laissent sceptiques, grosse paire de lunettes fabriquée en branche. Au moment de la pause, séance photos dans le cube ouvert sur deux côtés. Pour l’instant, le soleil est avec nous.
Nous traversons les vignobles jusqu'à la maison des aristochats, quatre petits chatons débouchent sur le chemin à travers un grillage, on est sur les hauteurs en plein vent, on partage nos barres de céréales avec les poilus. Au moment de les quitter, ils nous suivent, on est obligées de courir avec nos sacs afin de les semer. M les aurait bien pris tous pour partir avec elle vers Santiago.
Arrivées dans le village de Alesón, quelques gouttes de pluie, on se met sous le porche de l’église pour manger notre casse-croûte, pain, jambon et fromage. Un nouvel aristochat débarque un peu plus vieux que les précédents, il déjeune avec nous, il en a après notre fromage, dans tous les cas, il nous fait bien marrer.
On est à moins d’une heure de notre destination Najerá qui est une grande ville. Notre auberge est proche d’un rond-point et devant la guardia de la policia. Nous sommes très bien accueillies par un jeune couple colombien, il nous offre le café, la jeune femme à chacune, un bracelet écrit “camino de Santiago”, M est très touchée par le geste. Le soir, il partage avec nous un encas, une spécialité colombienne. Si vous y passez à Najerá, passez-y, ils sont trop sympas !
Vendredi 15 décembre :
M : Etape de 21 km. Pendant une pause, trois chats sont apparus, deux mâles et un bébé chat. Les chats espagnols sont sociables et raquetteurs de bouffe ! Nous sommes encore tombés sur une autoroute, à la base c’est ch…. mais nous l’avons tourné en positif en faisant des signes aux camions, c’était cool ! Après une très belle montée, une vue incroyable s’offre à nous, du coup une pause s’impose. Dans un magasin chinois, on trouve un fabuleux thermos pour moi. Il est trop mignon.
Valérie : Départ de l’auberge à 8h45, après la première clope de M qui me dit qu’elle est sacrée. Pause au petit déjeuner sous une guitoune d’un restaurant qui n’est pas ouvert. On s’installe, on met les tables et les chaises, c’est un petit déjeuner en silence, on regarde les passants avec leur chien, certains nous disent “buenas dias”. On sort de la ville vers 9h30. M trace sa route, je la vois pour la pause 1h30 après ledépart assise sur une table en béton, sur les hauteurs au royaume des chats. Encore des chats qui veulent nos barres de céréales et des câlins. On repart, M retrace sa route jusqu’à ce qu'elle arrive près de l’autoroute, de loin, elle me signifie qu’elle attend sa co-équipière pour faire des “hola” aux camions.Cette fois-ci, elle m’accompagne dans les “hola” en levant les bâtons. Sur 12 camions, 10 nous répondent avec des coups de klaxon. On rigole bien. Passé le tronçon, M retrace sa route, chemin blanc à perte de vue, je vois au loin le petit point bleu (sac de M) avancer comme une bombe. Je peine derrière. On monte, on descend, on se croirait sur des montagnes russes,dans ce paysage dénudé. Ça arrache aujourd’hui !
On déjeune après une ascension, j’ai peiné pour rejoindre M, qui était déjà là-haut depuis plusieurs minutes. L’effort en valait la chandelle, un superbe panorama, on déjeune et on dessine la vue. Il fait très froid là-haut ! On repart, M met les bouchées doubles. On se rejoint quelques heures plus tard à l’entrée de la ville de Santo Domingo. Une longue zone industrielle de conditionnement de patatas. Arrivées en ville, on achète des pizzas pour le soir, nous sommes ravies, manque de bol dans l'auberge, qu'un four à micro-onde, rien d'autre pour cuisiner. On a donc mangé des pizzas “éponge”. Bref, les pizzas, on n’en mangera plus d’ici un bon moment.
Samedi 16 décembre :
M : étape de 23 km. Tout le matin, Valérie et moi, on a joué à un jeu qui est de deviner chacune notre tour quel mot l’autre a choisi. Pendant la première pause de l’après-midi, je dois faire pipi. Pour attendre Valérie teste les machines de sport. Je fais de même après en faisant une minute de gainage. Deuxième pause dans un parc avec une balançoire gigantesque, bien sûr je l’ai testée, puis un temps dessin avec un chat raquetteur de bouffe. On a eu une après-midi fabuleuse avec le soleil et le ciel dégagé. On est allé faire les courses quand l’hôte arrive, on paie. L’hôte veut prendre nos cartes d’identité en photo sauf que la caméra se retourne sur sa tête, trop marrant ! Puis l’hôte réserve pour demain soir pour nous. Une fois au magasin, on achète ce qu’il nous faut. Une fois sorties, on se dirige dans un bar pour acheter un paquet de clopes pour Valérie dans la machine. Une fois payé, le paquet sort, la surprise, un paquet pocket (mini) apparaît, trop marrant ! Arrivées à l’auberge, l’hôte regarde mes courses, il nous dit que la soupe qu’on a prise, c'est en fait une crème repas, on en rigole. Puis l’hôte part nous acheter de la soupe et nous la prépare, quelle hospitalité incroyable. Pendant que Valérie part se laver, l’hôte, Jo, un pèlerin que je connais d’avant sa copine, nous partons voir l’église; Il y a une flèche illuminée, trop beau. Puis l’hôte nous fait montrer dans une allée de garage un chien mâtin espagnol, un coup de cœur. Il était magnifique. Puis retour au gîte, on se raconte nos aventures. J’étais trop contente de voir Jo, quelle belle journée !
Valérie : Hola, Journée ensoleillée, ciel bleu azur. Le printemps au mois de décembre.Que du bonheur.
Ce matin, petit déjeuner près d’une rivière et d’une chapelle près de la départementale. Ensuite lors de la marche afin de casser la monotonie du paysage, on a joué au schmilblick, jeu où l’on cherche un objet choisi par l’autre personne par des questions. On a joué toute la matinée. Toutes les affaires de notre sac y sont passées. Après le déjeuner, on longe la départementale. Le soleil tape bien. M met de l’huile d’olive sur son visage et ses bras pour son bronzage me dit-elle, pour ma part, je me tartine de crème solaire.
On s'arrête faire une pause dans un jardin d’enfants, on joue toutes les deux sur les balançoires et autres. Ça nous fait bien rire. Dans un autre village on s’arrête, il y a encore une autre balançoire, elle est grandiose. M s’amuse dessus lorsque je baigne mes pieds dans la fontaine du village. On dessine chacune dans notre coin, en compagnie des chats du village.
Arrivée à l’auberge, pas d’aubergiste, mais tout est ouvert, on croise un pèlerin mexicain de la veille qui nous dit de nous installer et que l’aubergiste va arriver dans la soirée.
David, l’aubergiste nous fait bien rire ce soir, il nous offre la soupe et nous indique plein de bons plans pour les auberges pour la suite de notre voyage.
Dimanche 17 décembre :
M : Etape de 30 km, un record ! Départ à 9h. Il faisait très froid, puis très vite le soleil arrive et me réchauffe. Pendant une pause, je vois Jo et Miranda (Suisse) je les rejoins plus tard et je fais la montée et la suite du chemin avec eux. Dénivelé 1147 m, un record ! La descente se fait dans une forêt magnifique ! Pause assise dans un champ face au soleil ! On aurait dit une journée d’été. Arrivée au gîte, on découvre la beauté des lieux, son architecture et sa belle décoration
Valérie : Grand ciel bleu pour cette étape de 30 km. Superbe étape avec un très beau passage dans les bois.
Petit déjeuner à la sortie de la ville dans un parc, confiture, pain, café et clope. Nous avons une belle vue sur l’horizon. Le terrain est aride sur les hauts de colline et plus vert dans la vallée. Ce matin, M est partie très vite, je la rejoins à la pause, elle me dit avec son air espiègle que cela fait 14mn qu’elle m’attend. Lors de cette pause, Jo et Miranda passent et s’arrêtent discuter avec nous. Jo et Miranda sont deux pèlerins que nous avons croisés la veille dans l’auberge. M les avait rencontrés à Saint Jean Pied de Port. M lie une amitié avec eux. Jo et Miranda nous devancent parce qu'on reste discuter un peu avec M; à la sortie de la pause, M trace.Arrivées à Villafranca, moitié de l’itinéraire, une ascension nous attend dans les bois, elle est cool,pleine de chênes, de pins et de sapins. C’est agréable. Lorsque j’arrive à la rencontre de M après l’ascension, elle est avec Jo et Miranda en train de casser la croûte. Nous faisons un bout de chemin avec eux dans les bois, ça rigole, ça papote etc…
A la sortie des bois, nous nous arrêtons fumer une cigarette dans les hautes herbes. Ce sont des moments simples entre pèlerins et très enrichissants. M, Jo et Miranda me devancent, moi j’ai mal aux pieds, ça me lance, je les rejoins deux kilomètres avant le village où nous allons dormir ce soir. On fume une cigarette, on parle de nos douleurs, quelques conseils fusent par-ci par-là. On repart, je reste derrière tellement j’ai mal aux pieds, j’avance comme une mémé.
Arrivée au village, j’arrive à l’auberge où je retrouve mes compères. Superbe auberge, mobilier fait de bois et de métal. Meilleure adresse jusqu’ici.
Lundi 18 décembre :
M : Etape de 20 km. On a une très belle montée pour ensuite avoir une vue en hauteur sur des champs et avec Burgos au loin. A la pause midi dans un bar-resto. Joe et Miranda nous rejoignent plus tard. On a pris des tortillas à la merguez. C’était très bon. 2h de marche tout droit sans jamais tourner, pour enfin arriver à Burgos. Passage à la laverie, entre-temps passage dans une librairie espagnole que je trouve classe quand je la compare à celles en France, Soirée sushi ! Hum ! La ville est très belle, super ambiance dans les rues avec de la musique de Noël dans les enceintes. C’était charmant !
Valérie : Ce matin sur notre route, à la sortie du village, nous avons croisé le camion de la boulangerie. Nous en profitons pour acheter une baguette de pain. Nous prenons le petit déjeuner près d’une maison abandonnée et contemplons le paysage givré.
Pour démarrer la journée, nous avons une petite ascension, arrivées en haut de celle-ci, nous voyons Burgos et pourtant il nous reste encore une quinzaine de kilomètres. On traverse quelques villages avant d’arriver dans l’agglomération de Burgos. Nous mangeons une tortilla et buvons un café en compagnie de Joe et Miranda qui nous rejoignent dans cette première cafétéria de l’agglomération.
Nous faisons près de 8 km avant d’arriver à notre hôtel au centre de Burgos. Passage à la laverie avant de nous offrir un bon restaurant de sushi. Nous avons mangé maki, sushi, californien et en dessert des mochis, un vrai délice.
Mardi 19 décembre :
M : Jour de repos, lever à 9h50. Petit déjeuner dans un bar, tortillas et café. Direction les friperies. C’était incroyable, plein de choix et quelques coups de coeur, mais aucun achat. J’ai trouvé un beau bonnet vert avec écrit NY. J’ai acheté et fait une coloration violette (mauve). À midi, resto burger-frites, puis de la patinoire. Il y avait des bosses et ça glissait beaucoup. Elle était “privatisée” pour nous. Valérie est tombée deux fois ! Trop marrant ! Dans les rues, on tombe sur une boutique de souvenirs, hop ! un nouveau bracelet (un trèfle à quatre feuilles). Puis dans un resto, on prend des churros et une tasse remplie de chocolat; .Les churros étaient moins bons que ceux des fois en France. Passage dans un marché de Noël, on craque pour des gros bonbons, bien sûr on ne vous dira pas le prix. Go je vais me coucher !
Valérie : Aujourd’hui, c’est mon premier jour de repos avec M. Nous sommes à Burgos dans un hôtel dans le centre où règne l’ambiance de Noël, des chants de Noël dans les rues et de très belles décorations. Aujourd’hui, la ville est sous un brouillard givrant, il fait très froid. Nous avons fait un petit déjeuner dans un joli bistrot, tortillas et café au menu. J’accompagne M dans deux friperies où elle fait de nombreux essayages de robes. Un petit “remake de pretty woman”. On s’amuse et je la prends en photo dans de nombreuses trouvailles.
Nous achetons un bonnet chacune dans un bazar chinois pour nous préparer au froid qui nous attend sur le chemin.
Avant la patinoire, nous mangeons un burger frites. Une fois à la patinoire, nous avons la piste à nous toutes seules. On s’amuse, je tombe deux fois.
Nous continuons notre journée dans les fééries de Noël. Nous flânons dans le marché, achetons des bonbons de noël. Nous finissons notre balade dans un troquet où nous mangeons des churros à tremper dans un bon chocolat. L’ambiance est détendue et familiale.
Arrivée à l’hôtel, j’aide M à appliquer une couleur pourpre sur ses cheveux car elle a demandé de faire une coloration. On rigole bien, ma main est toute teintée de sa couleur. En attendant que sa couleur prenne, on goûte quelques bonbons achetés sur le marché. On se régale.
Mercredi 20 décembre :
M : Il fait froid aujourd’hui, pas de pluie en vue. Le vent fouette mes cheveux mauves. Arrivées au gîte, plus tard,, l’hôte nous demande pourquoi nous n’avons pas réservé, on doit obligatoirement payer pour le repas du soir. Puis je prends une douche, eau froide, ce qui ne fait rien pour se réchauffer, Bon repas à part la saucisse à couper en quatre. Le reste était bon.
Valérie : Etape de 20 km, sortie de Burgos pour Hormillos. Marche sur les hauteurs désertiques. Beaucoup de vent. Une marche silencieuse jusqu’à l’auberge municipale tenue par une espagnole qui nous fait un repas de pèlerin : saucisse - lentilles et quelques parts de boudin. Dommage que la douche ait été froide.
Jeudi 21 décembre :
M : Belle vue par-ci par-là. Pas de vent, le ciel est dégagé et il y a du soleil. Au matin, barres de céréales pour le petit déjeuner. Vers 12h, mon instinct me dit qu’il faut toquer à la maison de quelqu’un pour avoir de l’eau chaude pour les nouilles. On tombe sur une famille marocaine qui nous donne non seulement de l’eau chaude mais en plus du thé marocain et une pâtisserie. Puis, elle nous ramène le chauffage à charbon, incroyable ! A un moment. sur le chemin, Valérie se fait mal au mollet. Demain, direction le médecin.
Valérie : Ce matin, nous repartons vers 8h30 de l’auberge. Nous prenons le petit déjeuner dans le froid dans la nature avant de prendre le chemin. Nous faisons le plein d’énergie avec nos barres de céréales et le café chaud de notre thermos. Au bout de 10 mn, nous arrivons dans un village où il n’y a pas d’épicerie. Dans nos sacs, il ne nous restait que des nouilles déshydratées. On se met à la recherche d’une maison qui pourrait nous servir de l'eau chaude. Nous croisons un homme de chantier qui sort de chez lui, nous lui demandons. Il nous rapporte de l’eau chaude et quelques minutes plus tard, une vieille femme arabe, probablement sa mère, nous apporte du thé avec du smita (un mélange de graines broyées). Nous nous régalons. Puis la femme revient avec un brasero pour nous réchauffer. Autant M que moi, nous sommes ravies de retrouver la gentillesse d’une “mama du magreb”. De retour sur le chemin, je me blesse au bout d'une heure de marche au mollet, blessure due à un faux mouvement. J’ai beaucoup de difficultés à avancer, je boîte. Au bout de 3 km, nous arrivons dans un lieu à la fois atypique et extraordinaire, un ancien monastère brûlé pendant la guerre civile. Il y a une auberge donativo au sein du lieu. Nous sommes accueillies par Peter, un bénévole du chemin, qui s’occupe du lieu pendant la période d’hiver. Il nous propose de rester la nuit et de me soigner par des plantes. Nous y restons et retrouvons Jo et Miranda dans l’auberge. Nous passons la soirée ensemble avec Peter, dans une ambiance joyeuse.
Vendredi 22 décembre :
M : Gîte incroyable,, hospitalier génial. Rendez-vous chez le médecin, il prend “direct” Valérie, c’est pas comme en France où tu dois attendre ! Tendinite au mollet pour Valérie et tendinite au genou pour moi. (je marchais depuis une semaine avec mon genou qui me faisait un peu mal qui, au cabinet, la douleur s’est intensifiée). Deux jours de repos minimum. La dame de l’Office de Tourisme nous dépose vers 14 h chez Peter (l’hôte). On mange ensemble, c’était cool. Tout l’après-midi, on a discuté avec Peter. Je me mets à affronter les barrières de la langue et je suis plutôt fière de moi. Peter est un chef cuistot hors pair ! Il a vécu plein de trucs, il est drôle. Le gîte, c’est un ancien monastère, c’est génial, détruit pendant la guerre. Il reste quelques murs. Ce monastère a été rénové en 2002. Peter nous prête sa douche chaude. Il n’y a pas d’électricité, ni d’eau chaude !
Valérie : Aujourd’hui, direction ---> le médecin à Castrojeriz à 3 km de San Anton. Nous partons avec M à pied vers le village dans le brouillard. Arrivées là-bas, nous allons acheter des cigarettes chez un vieux monsieur de 94 ans qui tient une boutique atypique pour randonneurs. Lors de notre arrivée chez le médecin, le genou de M se bloque, elle met quelques minutes pour se lever. Bref, nous nous retrouvons toutes les deux en consultation pour l’une, une tendinite au genou et pour l’autre, une tendinite au mollet. Le médecin nous préconise deux à trois jours d’arrêt, cela veut dire que nous allons passer Noël à San Anton avec Peter et dans ce lieu extraordinaire. Béatrice, une amie de Peter, nous ramène à San Anton, nous mangeons avec eux deux, un repas que Peter nous a concocté.
Dans l’après-midi, Peter nous propose de prendre une douche chez lui parce que l’auberge est très rustique et il n’y a pas d’eau chaude, mais il y a un poêle, l’essentiel pour sentir un peu la chaleur. Après cette douche M se met à chanter dans le cœur du monastère, sa voix ressort superbement bien. Pour ma part, je dessine les ruines du monastère. Nous passons une soirée à la bougie et devant le poêle parce que nous sommes dans un endroit où il n’y a pas d’électricité. Nous passons une très bonne soirée avec Peter qui est un vrai bout en train. Nous parlons anglais, espagnol avec lui qui vient de la République Tchèque. Une vraie soirée européenne. M s’amuse à apprendre l’anglais et l’espagnol. Elle plonge dans le monde des langues.
Samedi 23 décembre
M : 2ème jour de repos. Réveil : 9h30 ; pain grillé avec du café ! Valérie m’apprend les bases de l’aquarelle, puis je passe à l’action. Vers 13h, on prend l’apéro dans le bar de Ezechiel, l’ami de Peter. Puis, on rentre manger ce que Peter nous a concocté. Après la machine à laver qu’on a pu faire, let’s go… l’étendre. Je fais de l'aquarelle toute l’après-midi tout en aidant Peter à éplucher les pommes de terre. Endroit incroyable. Personne fantastique.
Le chien de Peter, Arco (mâle) est en chaleur. Je ne vous raconte pas l’histoire. Repas préparé par Valérie, lasagnes ! Très bon.
Nous prenons notre bonne tisane de Noël avant de dormir.
J’ai oublié de marquer que j’ai fait sonner les cloches du monastère à 12h avec Peter, trop génial.
Valérie : Nous sommes toujours à San Anton en arrêt. Peter nous a fait du pain perdu pour le petit déjeuner. Nous avons passé une matinée détendue. M fait de l'aquarelle et moi je continue à dessiner les ruines du monastère de San Anton. Peter nous a autorisées à partager sa machine à laver, quel bonheur ! Nous vivons d’une manière tellement rustique que les choses simples, comme une douche chaude et une machine à laver sont une vraie bénédiction. En fin de matinée, Ezechiel, un voisin de Peter nous rend visite, il nous propose d’aller avec lui dans le village d’à côté boire un coca. Nous découvrons un petit troquet très sympathique, la patronne nous sert du jambon espagnol et des calamars frits. Avant de partir avec Ezéchiel, Peter fait sonner la cloche de San Anton avec M. Elle est ravie.
Au retour du village, nous mangeons un bon repas que Peter nous a concocté. Ensuite, nous l’aidons à préparer une grosse salade pour le lendemain, épluchage de carottes, pommes de terre etc… M continue à faire de l'aquarelle. Elle reproduit des cartes de bonnes pensées prêtées par Peter. En fin d’après-midi, arrive à San Anton un pèlerin du camino, c’est une figure du chemin, il le fait depuis 14 ans, il est allemand.
Peter et Olivier ont ce point commun de vivre sur le chemin. Lorsqu’ils ne marchent pas, ils sont hospitaliers de donativo sur la route, ils y sont en général pour une saison.
Ce soir, c’est moi qui suis à la cuisine, je prépare des lasagnes. Nous passons une soirée très agréable et chaleureuse avec Olivier et Peter que je considère comme nos parrains du chemin.
Dimanche 24 décembre :
M : Journée de repos n°3 “Réveillon”. En Espagne, le jour du réveillon, on mange seulement le matin et le soir. Sébastien, le pote de Peter, vient avec des chocolats pour nous. Mission de la matinée : faire des cadeaux pour les gens de l’auberge. Après papotage toute l’après-midi et fumer aussi, le garçon roux fait son apparition dans l'après-midi, c’est celui que j’ai dépassé. Dans l’après-midi, ou peut-être la soirée, on joue à un jeu des 7 haricots blancs, le but, deviner le nombre de haricots que la personne a mis dans sa main. Celui qui trouve le nombre, c’est à lui de jouer. Celui qui à 6 barres boit un shot et pour nous un chocolat.
Je suis la prof de français du roux. Soirée dans le partage, les rires et dans les dégustations. Je file un coup de main au chef, il dit que j’apprends vite. Ouverture des cadeaux, le roux découvre le dessin que Valérie lui a fait, (moi le lièvre, lui la tortue). Sa réaction était géniale. J’ai offert à Valérie un dessin et Valérie m’a offert un collier barbare, signe peuple libre ! Peter sonne les cloches à 00h. Pour tout le monde, au lit.
Valérie : Premier Noël sur le chemin. Nous sommes bien tombées à San Anton, avec ces nombreux pèlerins qui viennent des quatre coins de l’Europe et au-delà. Avec M, nous dessinons toute la matinée afin de faire un cadeau à chacune des personnes présentes. Nous nous régalons, au menu : cuisine tchèque, soupe de viande et de légumes, en plat principal, une salade de pommes de terre tchèque, avec de la viande frite et en dessert, une sorte de beignet de poisson.
M fait frire les beignets de viande sous l'œil avisé de l’aubergiste. Le sapin au bout de la table est rempli de petits rubans rouges et de chocolat.
Il n’y a pas eu de fête de Noël à San Anton depuis 1787. Nous sommes ravies d’avoir fait partie de cette fête mémorable.
Lundi 25 décembre :
M : Jour de repos n° 4. Réveil à 10h. Petit déjeuner. Ezechiel vient avec de la boisson sans alcool pour nous. Je lui offre mon cadeau, il est content. On mange les restes d’hier. Puis je me réchauffe dans mon lit avec les couettes de l’auberge. Le roux est malade. Repas à 18h30 pour se coucher tôt.
Peter nous fait piocher une carte par jour sur les chemins de Saint Jacques. Il m’a offert le jeu de cartes. Sébastien nous a invitées à voir ses chats, l’endroit est magnifique. Un petit ruisseau est dans cet endroit.
Valérie : Journée de Noël. On savoure le lieu, les restes de la veille et l’ambiance douce d’une journée de Noël.
Mardi 26 décembre :
M : On repart après 4 jours de pause. Ezechiel m’offre un bracelet. On fait nos “au revoir” à Peter, puis on part. 3 km plus loin, on va chez Sébastien faire nos “au revoir” et voir sa maison qui est très spirituelle avec des grottes et un potager. C’est magnifique. On repart, on se tape une grosse côte avant de manger. La vue n’est pas dégagée, pour cause il y a du brouillard. Valérie marque sur un poteau “plus tu te rapproches de toi-même, plus tu t’éloignes des autres”.
L’hôte cuisine moins bien que Peter.
Valérie : Un adieu à Peter, notre aubergiste et ses compagnons Flecha et Arcos, ses chiens.
Ezechiel et Sébastien sont venus nous saluer pour notre départ. Nous avons pris un café à Castrojeriz et nous sommes parties vers Itero de Vega. Après quelques heures de marche dans le brouillard, nous arrivons à Itero de la Vega dans une auberge chez l’habitant. Il fait aussi froid qu’à San Anton.
Carlos, un pèlerin avec qui nous avons passé Noël à San Anton était déjà là, nous avons passé la soirée ensemble à nous remémorer les bons moments passés à San Anton avec Peter, sa présence et sa cuisine nous manquent.
Mercredi 27 décembre :
M : Etape de 14 km.
L’hiver est rude aujourd’hui et ce n'est pas fini ici.
Chaque jour, j’avance avec l’espoir d’avoir une douche chaude et du chauffage. Arrivée dans la ville, les deux auberges où l’on devait aller sont complètes par les Espagnols en vacances. Du coup, un hôtel à 70 €. Je peux vous dire que je profite de tout ce qu’il y a.
Valérie : Départ dans le brouillard givrant. Petite étape aujourd’hui de 15 km jusqu’à Fromista. Il fait très froid, mes cheveux gèlent? ainsi que mon bonnet.
Difficile de se réchauffer les doigts à l’arrêt. On rigole bien avec M sur la route. Et ce soir, grandiose, une chambre d’hôtel ! Le confort !
Jeudi 28 décembre :
M : Etape de 19 km
J’ai pas grand chose à dire. On a longé une départementale toute la journée.
Papotage avec un français et un canadien sur “Bienvenue chez les ch’tis”. Repas préparé par moi, ratatouille maison, riz, cordon bleu d’Espagne. Bizarre.
Valérie : Nous partons de notre chambre d’hôtel vers 11h après avoir pique-niqué dans la chambre. Le temps est maussade, brume et pluie.
Nous abordons une étape de 19 km près de la nationale, le chemin est droit et monotone.
Arrivées à Carrión de los Condes, nous allons dans une auberge tenue a priori par des sœurs qui nous offrent un pendentif de Marie.
M décide du menu, riz, ratatouille et cordon bleu. Je découpe les légumes et M cuisine. Il fait froid dans l’auberge, l’hiver est rude sur le chemin.
Vendredi 29 décembre :
M : Etape de 30 km .
Journée de m… Entre les champs sans fin, la pluie et les mauvaises ententes. Mais bon c’est la vie. Je pense avoir deux cloques sous les deux pieds au même endroit, c'est bizarre. J’ai appris quelques mots en coréen avec des coréens. Ils étaient contents de ma belle prononciation.
Valérie : Départ de l’auberge vers 9h après le petit déjeuner. On quitte la petite ville pour suivre des champs toute la journée. Aujourd’hui avec M, on a beaucoup de mal à se coordonner pour faire des pauses ensemble. Loin devant moi, M trace aujourd'hui, avec ma tendinite, j’ai du mal à suivre la cadence.
Nous faisons face à des incompréhensions tellement fortes qu’on marche 4h sans se voir. Au bout de ce laps de temps, je rejoins M avec qui on pose des mots sur les “maux”.
Arrivées à l’auberge, on retrouve Olivier, le pèlerin allemand qui vit sur les routes depuis 14 ans. Il s’est posé à Moratinos pour quelque temps. Il travaille en tant qu’hospitalier. Le soir, lors du repas entre pèlerins, avec M nous avons rencontré un coréen qui nous a appris quelques mots comme “agrane” : bonjour, et plein d’autres.
Samedi 30 décembre
M : A mi-chemin, on part acheter des compeeds et pour Valérie, le parapharmacien lui conseille des crèmes, il lui fait un massage de 7 mn pour lui dire après que c’est payant. Moi, en attendant, il m’offre une canette, une boisson espagnole. On trouve un resto de burgers pour manger. J’ai jamais mangé un burger aussi gros ! pas cher ! On avait bien mal au ventre après ! On reprend la route quand mes ampoules me font super mal, j’avais l’impression d’avoir des épines enfoncées dans mon pied. Les 8 derniers kilomètres ont été durs. Le soir, à part une glace et rien d’autre ne passe dans notre estomac. Je fais tous les remèdes de pied que je connaisse pour faire 42 km demain.
Valérie : Après notre départ de Moratinos et un “au revoir” à Olivier, nous marchons ensemble, et discutons des différentes émotions et de la colère. En passant le village de Sahagun, nous nous nous arrêtons dans la première parapharmacie. On achète pour M des compeeds pour ses pieds, elle a des ampoules sous les deux pieds et de la crème pour renforcer ceux-ci;. Pour ma part,je m’achète un gel réfrigérant pour ma tendinite qui voyage maintenant dans ma jambe.
Nous décidons d’aller manger dans un troquet de la ville, nous commandons deux hamburgers avec un café. Je pense autant M que moi, nous nous souviendrons de ce méga hamburger tellement il était gros; Un burger espagnol avec à l’intérieur du bacon, un œuf au plat et deux steaks de viande hachée. Un vrai plat pour les sportifs. On repart. Au bout de 45 mn, M s’arrête à cause de ses ampoules, elle n’arrive plus à poser les pieds par terre. On y va tout doucement. M, la courageuse, prend sur elle et marche sur l'herbe, cela lui fait moins mal.
On avance comme deux escargots. Ampoules et tendinite ce n’est pas réjouissant. Le moral reste bon tout de même.Arrivées à l’auberge, nous mangeons une glace pour le repas du soir car l’hamburger espagnol nous avait bien calé pour toute la journée.
Dimanche 31 décembre :
M : Etape de 42 km !
A 6h30, on est debout, petit déjeuner avec ce qu’on trouve (gâteaux…) à 8h, on est partis. Dans ma tête, je vais faire les 42 km, physiquement mon corps était presque d’accord (ampoules + les jambes engourdies) mais bon ! Vers 13h30, on accélère notre pas. Après 23 km de marche, on trouve un resto/bar où manger, puis je prends ma marche en autonomie de 19 km. Notre objectif est d’arriver à Léon pour le réveillon. Ma première pause, je m’étire en fumant ma clope devant une magnifique rivière. Puis hop re la nationale à longer, les pas se font de plus en plus durs. Je me parle à moi-même pour me rappeler que je suis forte. J’avançais comme une grand-mère, je vous assure. Puis la nuit tombe, je dois traverser un pont pour continuer le chemin sauf qu’arrivée à la sortie des flèches me disent de repartir de là où je viens. Désespérée, je m’assois et fume ma clope. Je me lève, puis recherche le chemin. Je m’aperçois qu’il y a une autre sortie sur ce pont ! Ça prouve qu’il ne faut pas désespérer.
Puis sur le pont, je vois au loin Léon illuminé, mon espoir d’arriver s’agrandit pour arriver et prendre une douche chaude ! J’arrive devant le panneau Léon, je peux vous dire que je l’ai bien pris en photo.
Puis, je vois la cathédrale de Léon illuminée là où Valérie et moi devons nous retrouver entre 20h et 20h30. J’ai traversé la ville pendant 1h15, elle est super longue et belle ! Je demande à un monsieur où est la cathédrale, il me montre tout en me demandant pourquoi j’arrive à une heure si tardive. Je lui dis que j’ai fait 42 km. Il m’a répondu “waouh”. Une fois arrivée devant ce qui me semble être une cathédrale illuminée, j’attends Valérie, personne à l’appel, je me décide à demander à plusieurs personnes leur téléphone, que des refus avec ma tenue. Je vais fumer une clope désespérée, puis je retente ma chance avec un monsieur et il a accepté. Une fois que j’ai eu Valérie au téléphone je lui demande où elle est, elle me dit “à la cathédrale”. Finalement, je m’étais trompée, c’était une chapelle. Une fois avoir retrouvé Valérie, elle me donne un Fanta et des conneries. Génial ! Hop, l’hôtel. Je marchais comme un canard. Je prends un bain encore mieux qu'une douche qui ne dure pas longtemps, car je m’endors dedans. A la sortie du bain, j’ai eu une baisse de tension, pour vrai dire à quel point, j’étais fatiguée. A 00h pour 2024, on a des feux d’artifice devant notre fenêtre d’hôtel. Génial, puis dodo.
Valérie : Aujourd’hui, c’est une journée spéciale, M va faire 42 km, c’est le défi qu’elle se donne avec l'accord de Seuil. Comme on dit chez moi “c’est quelqu’un qui en veut !”., après avoir mangé trois petites parts de tortilla à Mansillas, le dimanche ce n’est pas facile de trouver un supermarché d’ouvert, du coup nous sommes allées au café grignoter avant ces 20 km seule. Nous avons déjà fait 22 km ensemble.
Une fois laissée M sur son chemin, je suis arrivée à Léon. . Arrivée à l’hôtel, j’ai pris un bain, quel bonheur ! Impatiente pour l’arrivée de M, je me poste au point de rendez-vous 1h à l’avance devant la cathédrale.
Je décide d'aller à sa rencontre sur le chemin. Je ne vois personne.Je reviens au point de rendez-vous à la cathédrale, je l’attends pendant la demie heure qu’on s’était donnée. Pas de M, l’heure du rendez-vous passée, je retourne sur le chemin afin de la retrouver, pas de M en vue jusqu’au moment où mon téléphone sonne et que j’entends la voix de M qui me demande ce que je fais et qu’elle est à la cathédrale. Après quelques vérifications, M n’était pas à la cathédrale, mais sur une place où il y a une chapelle.
Au bout de 10 mn, on se retrouve avec joie, Fanta, bonbons, banane et chips.
M est au bout de sa vie comme elle dirait, je la ramène à l’hôtel, elle prend un bain, se pose dans son lit et on regarde les feux d'artifice de la nouvelle année, de notre fenêtre.
Lundi 1er janvier 2024 :
M : Repos, réveil à 10h30, Valérie arrive avec des tortillas et du café, elle était aux petits soins avec moi.! Direction la laverie, je lave toutes mes affaires car je me suis chopée des punaises de lit ! Hum ! j’adore sentir mes affaires propres. Repas du midi. J’ai retenu que les pommes de terre coupées en lamelles avec de la sauce à l’ail ! trop bon ! Puis séance cinéma. On va voir un film qui, à la base français était traduit en espagnol. Topo Amour platonique et la cuisine qui nous donne envie de cuisiner. Le soir E.T. , un ancien film qui est passé à la télé, l’occasion parfaite pour moi de le découvrir.J’ai adoré !
Valérie : J’apporte le petit déjeuner au lit ce matin à M, vu la prouesse faite hier, je lui dois bien ça, être aux petits soins avec elle.Journée tranquille, comme chaque arrêt dans une grande ville, on fait le linge, un petit resto et cette fois-ci, on a décidé d’aller au cinéma.Le seul film proposé est un film de réalisation française traduit en espagnol. Cela donne un autre rapport au jeu des comédiens tel que celui de Binoche et Benoît Marginal. Et nous avons terminé la soirée par regarder E.T. en version anglaise..
Mardi 2 janvier :
M : Repos n° 2. Réveil 9h. Direction Décathlon pour m'acheter de nouvelles chaussures et un nouveau duvet.. J’adore les bazars chinois. Dommage qu’il n’y en ait pas en France ! Une fois mes achats effectués à Décathlon, je respire une nouvelle vie, bon duvet, bonnes chaussures ! Puis les friperies, la deuxième fripe coup de cœur, je m’achète des habits avec les 60 € de cadeau de Noël que j’ai eu.Let’s go manger sushis ! Resto à volonté. Tu coches ce que tu veux et il te le ramène. Je suis sortie de là le ventre plein ! On se dirige à toute vitesse à l’hôtel, les sushis nous ont foutu un p’tit coup de fatigue. Je fais tamponner mes crédentiales à l’office de tourisme car le tampon de l’hôtel est moche. J’achète un bracelet à Léon pour me rappeler cette étape. J’achète une pierre précieuse pour la créativité et la motivation et l’anti-stress.
Maintenant, il faut envoyer les vêtements direction: première poste, hors de prix, deuxième c’est good, la dame parle un peu français et elle est très sympa. On marche rapidement car on a une séance de SPA à 19h à l’hôtel. C’était incroyable, c’est la détente assurée. Puis on va manger des sandwichs délicieux ! Hum ! Radio sur la télé, les mêmes musiques que j’écoute ! Je veux connaître cette personne qui a créé cette playlist. Incroyable !
Valérie : Nous sommes toujours à Léon. Aujourd’hui, nous avons la mission d’acheter de nouvelles chaussures à M et un nouveau sac de couchage.
Après avoir accompli cette mission, nous allons dans une friperie afin que M trouve son cadeau de Noël. Elle en ressort avec plusieurs robes et une “tenue pro” comme elle dirait.
M est très heureuse de cette matinée “pretty woman”.
Vers 14h, nous allons manger dans un japonais, le menu est à volonté, on commande une multitude de petits plats, on en ressort, plus que repues. Ce fut un vrai régal.
Après avoir envoyé le cadeau de Noël de M par la poste, direction SPA de l'hôtel pendant 1h20, on se déplace, à la piscine, aux jets d’eau, au jacuzzi, au hammam et au sauna, un vrai temps de détente et de plaisir.
De retour du spa, nous sommes allées manger un sandwich en face de l’hôtel. Un vrai régal !
Mercredi 3 janvier :
M : Etape de 26 km.
Réveil 8h30 - petit déjeuner à l’hôtel, puis on va re-acheter les mêmes sandwichs de la veille, quel délice ! Toute la journée, on longe la nationale. L'auberge est juste à côté du panneau de la ville. Incroyable !
Valérie : Petit déjeuner à l’hôtel, tortillas, jambon cru, pain, jus d’orange. Nous voici prêtes pour repartir sur le chemin.
C’est toujours difficile de sortir d’une ville, c’est long et pas très beau, surtout lorsqu’on longe les zones industrielles.
De Léon, nous prenons la direction Hospital de Orbigo, 30 km. Tout au long de la journée, nous longeons la nationale. C’est une vraie épreuve mentale, à la fois d’être proche d’une route et surtout d’être sur une voie toute droite, c’est difficile de voir trop loin et pas très intéressant.
Cette journée est une épreuve surtout que ma tendinite n’est pas complètement rétablie. Je médite sur la douleur.
En fin de journée, nous décidons avec M de nous arrêter dans le village avant parce que cela nous ferait arriver trop tard. Il nous reste 1h30 à faire, à l’entrée du village, voici l’auberge qui nous tend les bras, c’est un cadeau, parce que je n’en peux plus.
Jeudi 4 janvier :
M : Etape de 23 km. On a un gros petit déjeuner servi à table ! On longe pendant 1h30 la nationale avant de pouvoir marcher sur des chemins de campagne, c’est merveilleux ce calme qui apaise.
Arrivées à l’auberge, nous disons “au revoir” au coréen et à son petit garçon en tant qu’hospitalier. Pâtes carbo au programme.
Valérie : Nous partons de l’auberge vers 9h20. Il y a du brouillard. Dans l’auberge, nous retrouvons un vieil espagnol que nous avons croisé au début de notre chemin en Espagne. Nous croisons régulièrement ce monsieur tout au long de la journée. Ça y est, nous retrouvons la nature, nous quittons la nationale pour trouver des champs.de pins et d'eucalyptus; M a de l’avance sur moi, toujours avec ma tendinite. Nous déjeunons en haut d’une vallée où il y a une croix et une sculpture de pèlerins. M écrit sur une pierre son passage et j’écris “Da galon won au hent”, une phrase en breton qui m’est revenue.
Nous arrivons à l’auberge assez tôt vers 16h30, nous retrouvons un coréen et son fils que nous avons croisés au début de notre périple espagnol. Il est hospitalier à Astorga. Etonnant.
M nous cuisine des pâtes à la carbonara. On dévore tellement qu'on a faim, c’est dû à la marche, mais aussi au froid.
Je décide d’arrêter de fumer, j’avais repris la cigarette au début de la marche mais là, un mal de gorge me repousse du tabac. Je croise les doigts pour résister à la tentation.
Vendredi 5 janvier :
M : : Etape de 20 km. ça change beaucoup de marcher dans une semie-forêt qu’à côté d’une nationale. On arrive à 14h, l’albergue ouvre à 16h, mission à trouver : un endroit au chaud. On trouve une église ouverte où d’autres pèlerins y sont ! Pendant 2h, on est dedans avec Jésus en face ! Le silence est là,sauf avec mes rires dues au fait que Valérie à mis son duvet, quelle folle!
PS. Un espagnol a parlé 20 minutes avec moi pendant la marche.
Valérie : Lever à 7h15, petit déjeuner à 8h et départ à 8h30. Il ne rigole pas dans cette albergue; l'heure c’est l’heure.
C’est une étape de 20 km aujourd’hui. M part devant moi, je la rejoins à deux fois lors des pauses, sinon nous sommes seules pendant la marche. On commencera petit à petit à rentrer dans la montagne, nous voyons des sommets enneigés, nous traversons des forêts de pins.
La nature gagne en relief, le soleil est avec nous aujourd’hui, le ciel est bleu, les plantes retrouvent leurs couleurs. C’est beau et ça fait du bien au cœur. En ce moment, lors des marches, nous ne partageons pas grand-chose avec M parce qu’elle est souvent loin devant, c’est dommage. J’espère qu’on trouvera un rythme commun dans la marche, sinon lors des pauses et dans les auberges, nous avons une belle complicité.
Nous sommes arrivées au village très tôt. Il est 14h30 et l’auberge n’ouvre qu’à 16h. Il fait froid, la brume vient de tomber et une neige/pluie tombe. Nous nous réfugions avec M dans l’église. Il y a déjà cinq pèlerins qui attendent là. Pendant ces deux heures, je rettrape mon retard de blogs et M écrit dans son nouveau carnet de poésies. Il fait tellement froid dans cette église que je me mets dans mon sac de couchage. Cela fait rigoler M.
Samedi 6 janvier :
M : Etape de 25 km. Record 1550 d’altitude ! Nous déjeunons dans un ancien lavoir face aux montagnes. Plus on monte, plus la neige est présente. On fait des bonhommes de neige.Je fais E.T.. La neige alourdit les arbres du coup quand Valérie passe devant moi, je me prends les arbres dans la tronche. La neige réchauffe le coeur, mais pas la chaleur physique. Les vues étaient juste incroyables, les montagnes à perte de vue, les petits rayons soleil et les villes par-ci par-là.
Valérie : Etape de 26 km dans la montagne. On part ensemble avec M ce matin après avoir pris le petit déjeuner près d’un lavoir avec une belle vue sur la montagne. Un soleil resplendissant sur un paysage saupoudré de neige. Il fait très très froid, les chemins sont verglacés. Plus on monte et plus la couche de neige s’épaissit. On est comme deux petites filles face à ce paysage tout blanc.
Arrivée à la Cruz de Ferro à 1500m, nous sommes pris dans un nuage épais qui nous empêche de voir très loin. Une fois qu’on a fait le tour de la croix, on se rapproche du parc où se trouve la chapelle et on décide de faire des bonhommes de neige. Chacune se met à sa tâche pendant plus d’une heure. Une fois que les doigts commencent à se refroidir, on décide de manger. En repartant, il fait tellement froid que je me mets au pas de course sur quelques mètres afin de me réchauffer.
On traverse de nombreux passages encombrés de neige, cela devient une sacrée aventure. La neige est tellement lourde que les branches plient à son contact, ce qui nous donne du fil à retordre pour traverser certaines zones, nous sommes obligées d’enjamber les branches pleines de neige. Cela nous met dans des postures assez cocasses.
Après avoir traversé le haut de la montagne, nous arrivons sur un nouveau versant où nous pouvons admirer de nombreuses chaînes de montagne, les villages, les villes, un panorama à 180°. Nous avons de la chance car à ce moment là, le ciel est dégagé. Nous redescendons dans la verdure. Il nous reste encore plus de 10 km à faire pour finir notre étape. Nous traversons de beaux villages typiques aux toits d’ardoise.
Le chemin pour arriver à Molinesca est très escarpé.
Nous sommes arrivées à l’auberge en début de soirée, dans la nuit. Une galette des rois nous attendait. J’ai eu la fève.
Dimanche 7 janvier :
M : Etape de 23 km. Au petit déjeuner à l’auberge, on a un gros pain rond, chacune. Après 8 km de marche, on s’arrête dans un bar/resto, la décoration était juste incroyable, on a retrouvé E.T. Repas hamburger/frites, puis une visite dans le château de 8000 m2 de superficie du 13°s. Moi ce que j’ai adoré ce sont les jardins du château et les dessins faits à la gravure. Ils étaient splendides. Puis “cerise sur le gâteau”, Valérie m’a fait un fabuleux massage des pieds dû aux nouvelles chaussures.
Valérie : Lorsqu’on arrive à Pontedera, on décide d’aller boire un café dans un troquet. Nous sommes arrivées dans un bar merveilleux, où E.T. nous accueille, ainsi que tout l’univers d’Alice au pays des merveilles. La décoration de ce bar est extraordinaire. On décide de manger notre repas de midi dans ce bel univers qui nous ramène à l’enfance.
Après cet hamburger/frites, nous décidons d’aller visiter le château fort en face. Il y a un centre d’études où nous pouvons admirer un bon nombre d’ouvrages du Moyen-Age. Nous repartons en marche vers Cacabelos. Nous retrouvons dans l’auberge notre vieil italien qui est en train de soigner ses plaies. Il s’appelle lui-même “monsieur douleurs”.
Lundi 8 janvier :
M : Etape de 21 km. On mange dans un bar avec notre ami pèlerin italien. La vue sur les champs était sympathique. A Villafranca, deux choix s'imposent à nous : l’autoroute 10 km ou la montagne 12 km. On pensait prendre la direction de la montagne sauf que non, l’autoroute ne nous quitte plus jusqu’à la ville d’arrivée. Ce soir, on est 5 alors que d’habitude 3 : 2 espagnols choqués que j’aie fait autant de kilomètres à mon âge.
Valérie : Ce matin, à la sortie de l’auberge, nous décidons d’aller manger notre petit déjeuner dans un troquet. Notre vieil ami italien nous y retrouve. Tout au long de la matinée, je ne vois pas M juste au moment des pauses. Après le déjeuner, nous marchons ensemble jusqu’à Tro Balado. Arrivées dans l’auberge, nous prenons un grand verre de jus d’orange frais toutes les deux.
Mardi 9 janvier :
M : Etape de 20 km. J’ai très mal dormi. Je me suis fait piquer par une colonie d’araignées toute la nuit, partout sur moi, dont ma paupière. Pause repas du midi avec des moutons et une montagne derrière. Ascension de 600 m ! On retrouve le brouillard et la neige. Pourquoi en Espagne, on nous vend du rêve sur les desserts, pour rien. Les douches des filles n'avaient pas de porte, ni de rideau, donc des douches “nudistes” ! Valérie et moi, on jette un coup d'œil dans les douches des gars pour voir si c’est pareil et c’est le cas avec en plus un gars assis en slip. Quel gêne et quel gros fou rire.
Valérie : Cette nuit, M s’est fait piquer par un insecte inconnu. Elle a beaucoup de piqûres jusqu'à sur l'œil. Après le petit déjeuner à l’auberge, notre mission est de trouver une pharmacie.Nous y parvenons après quelques heures de marche.
Une belle ascension nous attendait dans l’après-midi. Nous traversons les montagnes dans la brume. La brume s’épaissit de plus en plus. La neige commence à réapparaître dans les hauteurs. Arrivées à O’Cebreiro, nous allons dans un café prendre un chocolat et un coca.
Nous décidons de manger le menu du pèlerin au resto. Les pâtes sont les bienvenues. J’ai adoré le dessert, un fromage blanc avec du miel dessus. Un vrai régal.
Mercredi 10 janvier :
M : Etape de 20 km. Petit déjeuner dans un bar avec notre fidèle pèlerin italien, Pazzo (son surnom) Il nous a offert le café. Départ avec la neige ! La journée était intense avec la pluie et le froid. Heureusement qu’il y avait des vues magnifiques. On est dans la Galice. A 8 km, on s’arrête avec 6 autres pèlerins dans un bar pour se réchauffer et manger. Bien sûr, obligée de manger une tortilla, elle était trop bonne ! Arrivées à l’auberge, on étend nos affaires, puis repos, moi je dessine.
Valérie : Ce matin, nous sortons de l’auberge vers 9h. Le sol est verglacé. Nous rejoignons notre vieil ami italien au café pour le petit déjeuner. Nous partons ensemble sur les chemins de la Galice enneigés, verglacés et très humides. Dans la brume, nous avançons. Nous voyons des fragments de paysage à travers les nuages. A midi, nous nous arrêtons dans un café en haut de la montagne avec d’autres pèlerins que nous avons croisés sur la route. Nous y mangeons une bonne tortilla avec un café et un coca, cela nous réchauffe. Ce temps de pause nous permet de sécher un peu, juste un peu. Dehors, il pleut/neige. Pour la première fois, nous mettons M et moi notre pantalon de pluie.
Après cet arrêt, il nous reste 13 km sous la pluie/neige. Arrivées à l’auberge, nous sommes totalement trempées. Malgré la housse de protection sur nos sacs, toutes nos affaires sont trempées jusqu’au sac de couchage.
Il y a juste un petit chauffage dans la chambre pour une dizaine de pèlerins, pas facile pour faire sécher nos affaires et nous réchauffer, mais heureusement la douche est chaude, ça sauve notre journée.
Jeudi 11 janvier :
M : Etape de 18 km. Réveil à 8h30 - départ à 10h30. Aucune ne tiendra sur la route, à midi on partage café et barre de céréales avec notre ami italien. Il y a eu du soleil chaud cet après-midi. Le soir, lasagnes achetées au supermarché, très bonnes comparées aux lasagnes en boîte. Soirée : vernis transparent. J’apprends des mots anglais et espagnols. Go---> Dormir.
Valérie : Nous partons de l’auberge vers 10h30. Il fait froid, le ciel est bleu. On chemine sous les sous-bois. La pluie d’hier a fait couler les sources sur le chemin. Lors de la première pause, nous faisons un croquis du paysage, il fait tellement froid qu’on le fait d’une manière très rapide.
A ce moment-là, notre ami le vieil italien, Pazzo, nous dépasse. Nous repartons, tout au long de la journée, nous prenons quelques bains de soleil, ce qui permet de sécher nos sacs. En haut d’une montagne, nous nous arrêtons boire un café et un thé et manger nos barres de céréales. Nous partageons notre déjeuner sucré avec Pazzo qui n’avait rien prévu pensant qu’il allait trouver un café sur la route.
Nous croisons un jeune tchèque et une espagnole qui nous saluent. Ils étaient dans la même auberge que nous la veille. A 8 km de Sarria, nous continuons de déambuler dans la verdure de la Galice.
Arrivées à l’auberge, un superbe étendoir nous attendait, cela nous a permis de finir de sécher toutes nos affaires de la veille.
Vendredi 12 janvier :
M : Etape de 22 km. Ce matin, on prend notre temps. Départ à 10h30. La Galice cousine avec la Bretagne, c’est magnifique, je suis émerveillée par ces beaux paysages. Pazzo nous a attendues à la borne des 100 derniers kilomètres. Notre photographe de la journée. Notre fin d’étape se termine par une belle traversée sur un pont avec vue sur le lac au milieu des montagnes On retrouve le coréen et sa grand-mère et ses amis. Soirée de partage de langues (italien, espagnol, français, anglais, coréen).
Valérie : Grand ciel bleu, superbe marche dans les profondeurs de la Galice. Des chemins avec des murets en pierres qui me font penser à ce que j’ai déjà vu sur l’Ile d’Ouessant et en Irlande. Des montées et des descentes, vue dégagée sur les collines. C’est un pur bonheur de traverser les hameaux et les fermes faites d'ardoise et de granit. Aujourd’hui est un jour spécial parce que nous allons passer la borne des 100 km. Pazzo nous y attendait. Il nous a prises en photo près de la borne culte. Nous sommes sur une étape de 22 km, pas très grande, mais pour finir la journée, mes pieds me font très mal. Pazzo nous fait souvent rire quand il se surnomme lui-même “monsieur douleurs”. Aujourd’hui, je fais de même, je suis “miss douleurs”, tellement il est difficile pour moi de poser le pied par terre
Arrivée à l'auberge, je me masse les pieds, mais rien n’y fait, la douleur ne s’en va pas. Pas facile d’avoir 43 ans !
Samedi 13 janvier :
M : Etape de 24 km. Le temps n’est pas avec nous aujourd’hui. De la pluie fine presque toute la journée. Pazzo est très généreux avec nous. Les fermiers sortent leurs vaches, du coup, je marche derrière elles. A 3 km avant la fin, arrêt dans un café, une glace pour moi. Pazzo nous accueille avec du chocolat et sa bonne humeur.
Valérie : Aujourd’hui, il pleut, il fait gris, nous démarrons par un chemin avec quelques eucalyptus. J’ai toujours mal sous les pieds. Je n’avance pas très vite aujourd’hui. A midi, je retrouve M et Pazzo sur une terrasse d’un café, on mange notre sandwich et nous repartons. Je photographie un calvaire qui me fait penser à celui de chez mes parents en Bretagne. La Galice, un autre pays celte. Une demi-heure avant d’arriver dans le village, nous nous arrêtons prendre un café dans un bar-restaurant. M prend une glace. Ce soir, l’auberge est bien chauffée, la douche est bien chaude et nous mangeons les tortellinis que nous avons préparés hier soir.
Dimanche 14 janvier :
M : Etape de 26 km. On marche pendant 15 mn avant que Pazzo nous offre un café dans un bar. J’ai vu plein d’arbres coupés, on aurait dit un champ de guerre. Sur les 100 derniers kilomètres, on a vu des tombes en hauteur d’anciens pèlerins d’il y a longtemps. L’épreuve d’aujourd’hui a été dure pour Pazzo et Valérie à cause de leurs pieds. Le soir, Valérie sort une boîte de sardines, l’occasion pour moi de chanter “qu’est-ce qu’on est serrées au fond de cette boîte chantent les sardines”.
Valérie : Aujourd’hui, M décide de réduire la distance pour arriver à Ribiero et de rester avec Pazzo jusqu’à Santiago. Nous faisons une étape de 26 km au lieu de 30. C’est une journée éprouvante pour mes pieds, sinon au niveau de l'ambiance, c’est très sympa. A midi, nous retrouvons Pazzo dans un troquet. Nous mangeons notre sandwich fabriqué la veille et nous buvons un coca offert par Pazzo.
Il nous reste 13 km avant d’arriver à l’auberge. Sur la fin de la marche avec M, je décide d’aller tremper mes pieds, tellement ils sont douloureux. On trouve une rivière, l’eau est glaciale, mais cela fait du bien pour la circulation du sang. Malgré la douleur, l’ambiance est légère et sur le ton de la rigolade. Nous dormons ce soir dans une auberge qui ressemble plus à un camping. Il pleut dans les toilettes et la douche. Mais heureusement l’eau est chaude. Nous mangeons des nouilles chinoises parce qu’il n’y a qu’un seul micro-ondes dans toute la cuisine de l’auberge.
Lundi 15 janvier :
M : Étape de 23 km. On a marché 3 km ce matin avant de s’arrêter dans un bar pour déjeuner. Sur le chemin, un chien m’a presque mordue, parce que je marchais sur le camino, là où il était. Pour la dernière heure de marche, je la fais seule comme d’habitude. Je m’arrête dans la ville, devant une école primaire avec les bornes du chemin, quand 1h après, je me questionne sur l’arrivée de Valérie. Je fais machine arrière, mais personne en vue. Je demande à une dame où se trouve l’albergue. Elle m’indique, j’y vais, puis en chemin, je me fais interpeller par la guarda civile. Ils me montrent une photo de moi pour savoir si c’était bien moi. Je réponds “oui”, puis ils m’indiquent l’albergue. Je vois Valérie au loin. On se rejoint, puis on rejoint Pazzo. On fête nos retrouvailles et mes trois mois de marche, avec du coca; Pazzo me fait un bon massage de pieds avant d’aller dormir.
Valérie : Nous démarrons notre journée par une bonne tortilla prise dans un café. Une étape de 21 km pour aujourd’hui. Il crachine beaucoup, nos k-ways sont très vite trempés, ainsi que nos lunettes. Nous traversons de plus en plus de forêts d’eucalyptus, ainsi que des pins. Les effluves d’eucalyptus réveillent notre odorat. Nous mangeons nos sandwichs dans un abribus à l’abri de la pluie avec Pazzo. Mes pieds sont très douloureux aujourd’hui, je galère en fin de journée et j’arrive bien tard à l’albergue. Je ne trouve pas M à mon arrivée. Pazzo ne l’a pas vue non plus. Je me retrouve dans une situation comme si je cherchais une aiguille dans une botte de foin. Je décide d’appeler la guardia civile afin qu’ils aillent voir si M n’arrivait pas à passer la ville en suivant les flèches du chemin qui passe à l’extérieur de la ville. Au bout de 20min d’attente, la guardia civile passe et demande que je leur montre la photo de M, je décide d’aller à l’autre bout de la ville voir si elle ne serait pas en train de m’attendre ailleurs, vu que Pazzo nous avait montré le plan du chemin à l’envers. C’était bien cela, elle nous attendait à l'autre bout de la ville.
Mercredi 17 janvier :
M et Valérie : Ce matin, nous avons décollé très tôt de San Marcos. Nous partons vers 4h30 sous la pluie. Notre mission du jour est d’arriver les premières à l'office des pèlerins afin de gagner un ticket d’or pour aller manger au restaurant 5* le “Paradores”. Ce restaurant tient une tradition depuis les années 1400 et nourrit les dix premiers pèlerins arrivés à Santiago. Nous y sommes arrivées à l’office vers 6h20 et M à 5h50. Pazzo est avec nous bien sûr. Nous avons attendu sous des douches froides de pluie et de vent intense jusqu’à 10h du matin. Enfin 10h, nous sommes rentrées pour faire mettre notre compostela et avoir notre ticket pour un repas pèlerins gratuit. Une fois qu’on a tout accompli, direction l’albergue, se doucher et se mettre au chaud. Puis direction le restaurant en claquettes sous la pluie. On est trempées à l’arrivée. Après ce repas de princesses, malgré les saveurs indéfinissables goûtées lors de ce repas, nous repartons heureuses du lieu. Puis on s’attaque à la laverie. Hum quelle exquise odeur.sur nos vêtements. Ce soir, M au fourneau, menu “raviolis au poulet et à la crème".
Du Jeudi 18 au lundi 22 janvier
M et Valérie : Le lendemain, pendant le jour de repos, M était énervée parce que sur sa compostela, il lui manquait 150 km, du coup, on repart à l’office changer tout ça. Le temps que Valérie aille acheter de nouvelles chaussures à cause de son problème de pied, M va avec Pazzo acheter un bracelet. Le soir, Pazzo nous invite au restaurant italien où nous mangeons de bonnes lasagnes et en dessert pour Valérie un tiramisu et pour M une panna cotta avec une boule de glace à la vanille. En sortant, M a trop mangé et a mal au ventre.
Les jours suivants, M est en autonomie parce que Valérie doit reposer ses pieds. M visite la cathédrale avec Pazzo et va acheter des livres dans une grosse librairie où elle doit y aller seule. Elle réussit facilement à se repérer dans la ville.
On arrive tout de même à aller voir un film japonais au cinéma “The perfect day”.
Le dernier jour de repos, afin d’alléger les sacs, nous allons à correos, la poste espagnole, envoyer quelques affaires en France. M envoie 1,4 kg et Valérie 3,5 kg et dans le colis de M son carnet de blogs est parti sans avoir été pris en photo, le pourquoi de ce récit à 4 mains et à 4 pieds.
Dimanche 21 janvier : jour de repos n°4
M : Réveil à 10h30. ma toux n’a pas été très cool avec moi cette nuit, mais bon c’est la vie. On sort un peu pour voir la cathédrale et la librairie, puis on est allés dans un café se poser en attendant Pazzo. Les retrouvailles sont cool, puis on retourne à l’albergue, après midi film et détente. Puis direction le cinéma pour voir “Perfect day”, un film japonais. J’ai pas grand chose à dire dessus, mais ce que j’ai préféré c’est la musique tout au long du film !
Ce soir, Valérie cuisine, pendant ce temps, j’écris mon blog et je bouquine.
Lundi 22 janvier : Jour de repos n°5
M : Réveil à 10h. On a rendez-vous chez l'ostéopathe. Valérie, pour son pied, moi pour un contrôle et un massage. Resto japonais, comme je les aime tant. Puis retour à la librairie pour acheter ceux qui m'ont tapé dans l'œil et pour finir envoyer quelques trucs pour m'alléger un peu, mais vraiment un peu, parce que j’ai remplacé mes trois livres par trois autres livres.
Mardi 23 janvier : Étape de 21 km en autonomie
M : Repos pour Valérie, elle prend le bus. Retrouver le calme et la nature, ça fait tellement de bien ! Mon étape se passe beaucoup dans des chemins de forêt. J’ai vu deux beaux chevaux devant une maison, dans un enclos. Je prends une photo pour ce beau décor. Je vous parle d’un paysage que j’ai adoré aujourd’hui : des arbres mêlés au brouillard, on aurait dit une peinture. Puis l’ennui vient, le chant, les pensées…pour s’occuper.
Valérie : Séance d'ostéopathie ce matin, ensuite, je suis allée retrouver M à Negreira. Nous nous retrouvons à l’auberge. M arrive à 15h30, humide, il a “pluvioté” toute la journée. Pour le goûter, nous allons boire un coca et un café. Nous faisons les courses dans le village. Ce soir, au dîner Noodles.
Mercredi 24 janvier : Étape de 34 km en autonomie
M : La première heure est géniale, les chemins dans la forêt, le calme absolu, seul le chant des oiseaux résonne. Puis pendant 3h, je me suis un peu arrêtée. J’ai marché pour faire plus de la moitié de l’étape avant de manger. Puis les derniers kilomètres se font longs, l’ennui est là, le chant et mes pensées, mes meilleures amies sur cette fin d’étape. J’ai mal aux pieds comme si j’allais avoir de nouvelles ampoules, mince, je ne leur échappe plus !
Puis j’arrive à destination, Valérie m'attend sur un banc en train de dessiner. Un petit coca pour la victoire de cette étape. Valérie va marcher demain, c’est un grand jour car soit son pied va mieux et la marche continue, soit je change d’accompagnante. A voir !
Valérie : M part en autonomie aujourd’hui pour 34 km. Le soleil l'accompagne tout le long de son chemin. Elle prend quelques photos, croise une paire de lunettes qui lui permettent de voir loin et elle voit un bras de mer. L’étape a un gros dénivelé, ça monte et descend beaucoup. Je la vois arriver vers 16h30. Heureuses de nous retrouver, on se serre dans les bras. On discute de sa marche. En l'attendant, j'ai dessiné les tombes de pèlerins dans le jardin de l’auberge. Nous prenons un repas “pèlerin” au bar du coin.
Jeudi 25 janvier : Etape de 22 km
M : Valérie est de retour après 7 jours sans marcher. Les paysages étaient magnifiques avec des chemins de forêt et de montagnes. On doit rejoindre la prochaine ville pour manger, il reste 8 km. Moi, je trace, puis le chemin me fait descendre quand à un moment, au loin, j’aperçois la mer ! Une explosion de joie me vient pendant 10 mn. Je me pose devant la mer en haut de la ville en attendant Valérie. Après les retrouvailles, nous nous dirigeons devant un bar/café. On prend des sandwichs et des chips dehors, vue d’en haut sur la mer et un soleil lumineux. Puis, on repart. Cee est une ville magnifique. L’architecture, les parcs. On est dans une albergue où c’est donativo. Le monsieur est très gentil. On discute chacun de différents sujets, la conversation est chouette. Ensuite, vient le moment de fumer ma clope, le monsieur veut fumer aussi, alors qu’il ne fume pas, donc je lui fais une clope. Il apprécie mon tabac, puis je lui dis que je suis étudiante dans la vie.
Valérie : Ca y est c’est reparti. Je reprends le chemin, on est sur une étape de 22 km. J’appréhende et en même temps quand je me retrouve sur le chemin, je me sens bien. J’ai de la chance, il fait beau. On traverse de très belles zones de forêt et de magnifiques rivières. Je suis très étonnée de la limpidité des rivières en Galice, c'est incroyable. On en boirait. Je sens un peu de gêne sous mes pieds, mais j’arrive bien à marcher, je fais 14 km sans problème. Pour la suite, je vais un peu plus doucement, la douleur se réveille trois à quatre fois. Lorsque nous arrivons à Cee, nous nous posons face à la mer sur une terrasse, on mange un sandwich et on boit un coca, on est bien sous les rayons du soleil. On en profite d'être en ville pour passer à la pharmacie. Je me suis fait piquer par des punaises de lit, pas cool ! Ce soir, nous arrivons à San Roque, c’est un donativo. L’aubergiste nous offre des pizzas car il y a un problème d’électricité, du coup sa cuisine est hors service. Nous passons un bon moment.
Vendredi 26 janvier : Etape de 13 km
M : Aujourd’hui, on part à 9h, donc tôt pour profiter de la mer cet après-midi. On longe beaucoup la route, donc c’est ch….mais après une descente, la mer est là ! J'attends Valérie, puis on va plonger nos pieds tout en papotant avant de repartir. On arrive à Fisterra, la ville est très sympa. On mange un hamburger et des frites avant de mettre son maillot de bain pour un bain froid. Ramassage de coquillages couleur nacre pour moi, puis bain froid dans la mer pendant 35 mn, puis retour à l’auberge pour une douche chaude.
J’appelle ma sœur devant le port. J’ai adoré avec les lumières de la nuit, puis lecture d’un livre que j’adore !
Valérie : Aujourd’hui, c’est une petite étape de 12 km. Direction Fisterra, le bout du monde. Moi qui viens du Finistère Nord, cela me fait sourire. Arrivées à Fisterra, on dépose les sacs avec M à l’auberge municipale et hop ! on va déjeuner face à la mer, un burger espagnol avec des frites. Il y a un beau ciel bleu, mais les nuages sont là et rendent timides le soleil de temps en temps.
On décide d'aller se baigner, on longe la plage, M. ramasse quelques coquillages nacrés et pour ma part, je ramasse des coquilles Saint Jacques. Nous nous baignons, la mer est glacée. Nous restons une trentaine de minutes dans l’eau. L’eau est belle et les vagues sont douces. Cela ne m’a pas empêchée de marcher sur une galette de mazout ! L'arrivée en bordure de mer après tous ces kilomètres est un bonheur !
Samedi 27 janvier : Étape de 29 km
M : Dans l’albergue, où nous sommes ce matin, nous n’y avons plus accès après 8h, donc on trouve en face de l’albergue une machine automatique qui fait du café et d’autres trucs; Nous prenons deux cafés et nous nous rendons compte que ceux-ci sont sucrés. C’était vraiment terrible ce goût. Puis nous partons, on ne longe pas la mer mais des chemins de forêts et quelle route ! Le soleil chaud était présent. C’était chouette. On retrouve la mer, cette fois bien déchaînée en plus de l’odeur de la mer..
Muxia est un beau village, c’est un village sur des montagnes face à la mer et pas du tout touristique.
Un petit coca devant le port et un beau coucher de soleil face à mes yeux.
Valérie : Étape de 29 km. C’est l’étape décisive, vais-je réussir à aller jusqu’au bout avec mes pieds pas en très bon état. Eh bien, j’ai réussi, sans mal et sans casse ! Je suis contente de voir que les efforts faits, massages, repos et ostéopathe ont porté leurs fruits. Notre destination Muxia. De Fisterra à Muxia, nous avons traversé beaucoup de forêts d'eucalyptus. Nous avons très peu vu la mer jusqu’à Muxia. A quelques kilomètres de notre destination, la mer se fait entendre, c’est magnifique l’océan. Les vagues sont puissantes, lorsqu'on les voit, on s’arrête prendre des photos. On sent plus les embruns à Muxia qu’à Fisrerra.
Dimanche 28 janvier :
M : : Jour où l’on doit prendre les transports pour Santiago à 17h.
Réveil à 9h30 pour moi, on déjeune à l’albergue, puis on demande si nous pouvons laisser nos sacs. Le monsieur très gentil accepte.
Ce matin, on visite Muxia. On monte une montagne, enfin une petite montagne pour voir la ville et la croix qui est en haut. Je dépose ma coquille là-haut, la noix du vieux monsieur et une autre coquille. Pourquoi là ? Parce que l’on a une vue sur cette belle ville, puis sur la mer déchaînée et le vent. Je m’y sens bien, je m’y retrouve. Puis Valérie voit un petit chemin menant à une chapelle à côté de la mer. On y va. Je monte sur les rochers, les traverse pour être proche de la mer. Première tentative qui échoue vu que ça glisse trop. La deuxième c’est la bonne, je suis devant la mer agitée. Je contemple cette magnifique vue. Valérie me rejoint. Nous discutons un peu avant de se décider pour aller au resto. Pour moi, un hamburger, pour Valérie des calamars frits. Puis direction la laverie, pour patienter, le lis. Arrivées à l’albergue, on range nos affaires, puis on part. On se pose dans un café face à l’arrêt de bus. Je prends une eau pétillante pour changer, vraiment spéciale. Puis le bus arrive. Valérie me dessine. 1h après, je dois aller faire pipi J’en parle à Valérie. Puis le bus s’arrête à un arrêt devant un café. Je vais au café faire pipi et je remercie l’homme du café mille fois. Je savoure cette sensation agréable jusqu’à Santiago. L’hôtel super top, télé avec Netflix et Amazon Prime, puis café et gâteaux à disposition. Le programme TV Pretty Woman, film que j’attends depuis longtemps de revoir. Valérie était de la partie aussi, puis dodo.
Valérie : Ce matin, on est à Muxia. On prend le bus pour Santiago. On se balade sur les rochers face à la mer. On contemple la puissance des vagues. Nous sommes tout de même face à l’Atlantique. Je suis hypnotisée par l’arrivée des vagues sur la rive. Elles galopent. Avant de faire notre lessive au lavomatique, nous allons manger dans un petit restaurant sur le port. M prend un burger et pour moi frites/poulpes. La cuisine espagnole est une énigme pour moi, ils ont frit les poulpes.
Après notre passage au lavomatique, on se dirige vers l’arrêt de bus direction Santiago. Après quelques heures dans le bus, nous arrivons à Santiago, nous mangeons nos sandwichs de l’hôtel qui est très plaisant. M trouve sur la télé Netflix, nous regardons Pretty Woman ce soir. M. est aux anges.
Lundi 29 janvier :
M : Réveil à 10h à l’hôtel. Je prépare mon petit sac pour le voyage pour Santiago-Séville ‘15 h de bus) de 16h10 à 6h50. Valérie a rendez-vous chez le podologue. Pendant ce temps, je dois passer à l’office des pèlerins pour m'acheter une crédential. Mais avant, étant donné que j’ai du temps, je regarde Thelma et Louise. On se rejoint devant la librairie pour acheter un guide, puis go---> faire les courses. On achète de quoi faire des sandwichs, puis quelques” bêtises” à manger. Je fume une dernière clope avant de monter dans le bus. La surprise dans le bus, une petite télé sur chaque siège. Il est proposé quelques musiques et quelques films. Je peux vous dire que pendant ce trajet, ça a été mon meilleur ami. Le bus a fait quelques pauses dans des aires d’autoroute. Vers 00H00, j’ai décidé de m’endormir. Je me positionne. J’écoute de la musique en regardant la route passer, puis je tente à nouveau de m’endormir. Impossible. A 3h, on fait une pause. Je suis allée me dégourdir les jambes, puis fumer, vers 5h, le sommeil est enfin venu. J’ai dormi 1h30.
Valérie : Avant le grand départ vers Séville, cet après-midi, je fais une dernière consultation d'ostéopathie à Santiago. Mes pieds vont mieux. Je suis contente. Ils restent tout de même fragiles, mais ça va mieux me dit l'ostéopathe. Je décide d’acheter un électrostimulateur avec des électrodes pour la marche de Séville.
Nous partons de Santiago à 16h10 après avoir acheté de quoi manger dans le bus pour arriver à Séville demain vers 7h du matin. Grand voyage !
Mardi 30 janvier :
M : Arrivées à Séville à 7h, on se pose dans un café, on mange un croissant et on boit un café. On attend l’ouverture de l’auberge à 9h pour déposer nos sacs. Une fois fait, Valérie va se laver pendant que je lis. Puis mission : trouver de quoi manger, car l’ogre qui sommeille en moi a faim. On trouve, puis je vois une danseuse au loin danser du flamenco. Je me rapproche pour bien observer, elle danse bien. Je retourne à ma place en attendant mes tortillas. On nous ramène deux petites parts de tortilla, Valérie me les donne. Puis on fait de la calèche avec un cheval, on visite Séville. C’était génial.
Valérie : Arrivées à Séville, un peu chiffonnées du voyage, nous nous retrouvons dans le café de la gare routière en attendant que le soleil se lève. Séville nous tend ses bras avec ses orangers et son ciel bleu. Nous déposons nos sacs à l’hôtel, une auberge de jeunesse un peu funky où il y a une très belle terrasse sur le toit avec une vue magnifique.
Avec M, nous allons à la rencontre de la ville, en cherchant tout d’abord à nous faire un deuxième petit déjeuner.
En approchant de la cathédrale, des calèches, M explose de joie, à ses yeux je vois son désir de faire un tour en calèche. Du coup, nous décidons d’aller faire le tour de la ville en calèche, c’était une femme qui nous conduisait, c’est une expérience très chouette qui nous a permis de découvrir tous les beaux lieux de la ville, les parcs, les monuments etc…
On repart vers un grand parc avec un grand château à pied après notre excursion en calèche.
Nous avons pris de quoi dessiner, mais avant ça, on s’offre deux boules de glace chacune, c’est super bon de manger frais sous le soleil de Séville, on se croirait au printemps.
Au parc, M dessine un petit étang où il y a des petites barques et moi je dessine des danseuses de flamenco. C’est un très bon exercice pour essayer de capter le mouvement.
Mercredi 31 janvier :
M : n’a pas écrit
Valérie : Nous partons ce matin de Séville, le soleil est déjà haut, nous traversons de longues rues avant de nous retrouver sur le chemin.
Nous prenons un café dans la dernière ville accolée à Séville. Aujourd’hui, c’est un long chemin à perte de vue.
Arrivée à l’auberge, nous sommes accueillies par un gentil monsieur qui nous guide à l’étage de l’auberge où sur tous les murs remplis d’inscriptions de gens de passage, nous voyons inscrit quelques équipes de Seuil.
Jeudi 1er février :
M : Étape de 18 km. Le soleil est là toute la journée. On longe des petits chemins de montagne, montées, descentes…. quelques belles vues par-ci, par-là.
On arrive à 13h30 à l’auberge, on mange notre pique-nique avant d’aller prendre un zumo de naranja à la terrasse juste à côté de notre albergue. J’écoute les discussions et y participe rarement avec mon incompréhension et mes quelques mots de vocabulaire.
22h45, je suis à fond dans ma lecture quand j’entends le cri d’un coq, une fois, deux fois. Je pars dans un fou rire, du coup, je sors de la chambre pour ne pas réveiller Valérie.
Valérie : C’est très vert et il y a beaucoup de soleil. Nous arrivons à Castilblanco. La ville est très agréable, les maisons sont bien blanches. Le soleil est tellement printanier que nous décidons d’aller boire un jus d'orange pressée à la terrasse d’un café. Nous rencontrons Marcos, André et Dan, trois autres pèlerins.
Vendredi 2 février :
M : Étape de 30 km.
Un bon petit déjeuner : toast, orange, madeleine et café avant de partir. 16 km de route, c’était pas désagréable lorsque les voitures ne passaient pas, on avait la nature et la route pour nous toutes seules. Valérie m’explique à quoi servent les chênes-liège. Puis 14 km de parc naturel, c’est magnifique. On a pique-niqué dans le parc avec Marcos, un pèlerin italien; A part un scorpion, je n’ai vu aucun animal.
Arrivées à l’albergue, direction le supermarché pour acheter notre repas du soir et des chips. On monte une petite colline où il y a du soleil pour manger nos chips et le fromage avec. Repas du soir : pâtes au saumon. Puis appel avec ma sister.
Valérie : Ce matin, à la sortie de la ville, nous voyons deux cigognes bavardes sur un tronc de palmier où ils ont fait leur nid. Nous suivons la départementale sur un bon bout de chemin, mais cela n’est pas très grave parce que le paysage est magnifique. Des chênes liège à perte de vue ainsi que de l’herbe. A la moitié du chemin, nous arrivons dans le parc régional del Norte. Le parc ressemble à un grand jardin, de nombreuses fleurs, des rivières, des traces d’animaux. La terre est très rouge, cela crée un beau contraste avec la verdure.
Ici les arbres sont déjà verts. Arrivées à l’albergue, nous allons acheter de quoi manger pour le soir, pâtes au saumon, mais avant cela, nous allons manger un paquet de chips sur les hauteurs de la ville où nous nous relaxerons devant le paysage.
Samedi 3 février :
M : Etape de 16 km.
Réveil à 9h pour moi, petit déjeuner, clope, puis départ. A chaque chien et cheval que je croise sur la route en liberté dans le parc naturel, j’attends Valérie pour qu’elle m’aide à ne pas me faire mordre, car j’ai peur depuis le jour où un chien a planté ses crocs dans mon mollet sans me mordre. Bref, on a vu des cochons qui couraient, leur arrière-train était trop mignon. Valérie est du même avis. J’ai réussi à passer deux troupeaux de chevaux, seule, pour ne pas avoir peur, je chantais.
Le soleil et les paysages sont géniaux. Je fais des UV.
Repas au resto car rien d’ouvert dans le village. Nous avons dégusté de la super bonne viande.
Valérie : Nous continuons aujourd’hui à marcher dans le parc del Norte. C’est beau et très apaisant, il y a un beau soleil et il fait très bon, on se croirait au printemps, c’est très agréable, une vraie balade. M m’attend pour traverser un grand troupeau de chevaux assez jeunes. Ils sont en train de s’abreuver au niveau de la rivière où l’on doit passer. On les observe lorsque deux ânes viennent à notre rencontre, un peu trop curieux, je les repousse. Nous décidons de rester faire la pause de midi près des chevaux, M dessine le paysage lorsque je dessine les chevaux. Ils sont intrigués par les éternuements de M. Je les vois bouger leurs oreilles et pour certains s’approcher de nous. Je veille tout de même à ce que chacun de nous garde son espace de sécurité. Une fois déjeuner, nous repartons jusqu’à Molina, tout en croisant toujours des chevaux sur notre chemin. Arrivées à Molina, nous sommes accueillies chez une dame très gentille. Nous retrouvons Marcos aussi dans la pension, nous décidons d’aller avec lui visiter le château du village où M chante au centre du lieu, sa voix résonne magnifiquement bien. Le soir, nous allons manger dans un restaurant où la cuisine est très bonne, surtout la viande, malheureusement les quantités sont très petites, du coup, avec M, on décide de recommander deux fois le plat principal. Ça mange, les pèlerines !
Dimanche 4 février :
M : Etape de 25 km
J’ai très mal dormi. Un rhume m’est tombé dessus. On achète quelques fruits au supermarché avant de partir. Ah j’oubliais ! Dans l’albergue, la dame nous a montré un chauffage naturel au charbon “sisko” qui ne produit pas de fumée. La nuit,il faut le mettre sur une terrasse et la journée avoir les fenêtres ouvertes. J’ai marché très vite, je n’ai pas observé, j’étais dans ma bulle, une grosse fatigue s’était emparée de moi. J’ai mangé quelques fruits, puis j’ai surtout marché très vite pour aller dormir.
Valérie : Nous prenons notre petit-déjeuner chez notre hôte. Nous discutons avec elle de son système de chauffage. Dans le sud de l’Espagne, ils mettent très peu ou pas de chauffage électrique. Notre hôte se chauffe au charbon sisko, un charbon spécial qui ne fait pas de fumée. Elle le met dans un seau en ferraille qu’elle va déposer sous la table qui est recouverte d’une grosse nappe sous laquelle on va glisser nos jambes. De là, nous pouvons sentir la chaleur et avoir une bonne température.
Nous partons vers Monesterio aujourd’hui, c’est une grande étape. Nous continuons à suivre le parc, nous y sommes toujours. Cette fois-ci, ce sont des vaches que nous croisons en liberté aujourd’hui. M est fatiguée et malade, son pas est très rapide afin de pouvoir aller se reposer. Arrivées à Monesterio, M va se coucher et dort jusqu’au début de la soirée. Je lui ai acheté quelques médicaments pour son rhume et un test covid. On ne sait jamais. Heureusement, ce n’était pas ça.
Lundi 5 février :
M : Etape de 26 km.
Je vais mieux, on mange dans le seul bar-hôtel ouvert à 8h30. Rien n’est ouvert pour les pèlerins. Gros bocadillos avec des frites. Arrivées dans cette petite ville, on recherche un tabac qu’on ne trouve pas, donc on regarde dans des bars, puis dans un distributeur de tabac et là, je respire la tranquillité :
Repas du soir : lasagnes congelées, chips, tortillas du magasin, kebab, tapas aux pommes de terre, dessert. Vraiment spécial. :)
Valérie : Petit à petit, nous rentrons dans de nouveaux paysages. Nous quittons le parc pour des vues plus étendues, nous rentrons dans un paysage plus agricole et industriel. Avant d’arriver à la ville de notre auberge, nous nous arrêtons boire un coca. Il fait très chaud.
Le soir, arrivées à l’auberge, nous retrouvons Marcos avec qui nous allons devoir partager le micro-ondes afin de faire cuire nos lasagnes congelées. Pas top le repas ! Ça arrive !
Mardi 6 février :
M : Etape de 19 km
Petit déjeuner avec du pain au nutella et du café décaféiné. Puis, on part. Sur le chemin, il y a de beaux arbres fleuris et on se demande si ce ne sont pas des cerisiers. Arrivées dans une ville, on pense que c’est notre ville d’arrivée, sauf que non, passage au magasin, puis on mange devant une belle église où un chat nous tient compagnie tout en prenant ses distances. 3 km plus loin, cette fois-ci, c’est la bonne ville.
L’auberge est un monastère avec un beau jardin. L’hospitalière est à l’écoute et très gentille.
Marcos est un pèlerin psychologue. Il fait ses consultations une fois par jour en vidéo, ce qui veut dire qu’il m’est une chemise blanche en haut et un short en bas. Cool.
Valérie : Aujourd’hui, nous traversons des champs d’oliviers et de vignes à perte de vue. Nous arrivons à Zafra, dans une très belle auberge qui était un couvent franciscain auparavant. Nous mangeons des flageolets et des artichauts “petits violets” au menu pèlerin, c’est très très bon.
Mercredi 7 février ;
M : Etape de 19 km.
Petit déjeuner à l’albergue avant de partir vers 9h45. Le ciel devient gris, les paysages perdent de leur luminosité, heureusement que des fleurs jaune et blanche parsèment l’herbe. Les moutons broutent l'herbe. Pause midi sur une ruine d’une chapelle, pain, pâté et bonbons. Papotage sur la route. La ville d’arrivée est belle, l’ambiance est détendue. Notre albergue à la base devait être ouverte mais étant fermée, on en a trouvé une autre très rapidement vu que je devais appeler ma référente sociale.
Courses pour le repas, pâtes sauce bolognaise avec des cordons bleus, la sauce était piquante ! Puis temps de musique pour, moi, ensuite de dessin imaginatif.
Valérie : Nous continuons à marcher dans les champs d’oliviers et de vignes. Je dessine à M un pied d’olivier. A midi, nous mangeons sur les ruines d’une église. Arrivées le soir au village, nous sommes contraintes d’aller à l’hôtel parce que l’auberge était fermée. Il y a tout de même une cuisine à l’hôtel où nous cuisinons des pâtes à la bolognaise avec des cordons bleus.
Jeudi 8 février :
M : Etape de 27 km
Journée très monotone. Le ciel est toujours gris, les champs d’oliviers se répètent, la terre d’argile aussi. A un certain moment, je marche seule, un monsieur en vélo commence à me parler. Je trace mon chemin. Il revient une deuxième fois, un bon 20 mn après pour me demander où je vais et pourquoi Valérie et moi nous ne marchons pas ensemble. Je lui dis en espagnol que c’est la vie, puis il est parti. Pendant la pause, j’en parle à Valérie. Elle me dit qu’il s’est passé la même chose pour elle. C’était hilarant ! Puis, nous marchons toute l’après-midi ensemble. J’ai eu l’impression de ne jamais arriver, puis vers la fin, la pluie s’est acharnée sur nous. Arrivées saines et sauves, on achète de quoi faire des burgers dans la cuisine presque à l’extérieur où il pleut “piscine municipale”. On doit mettre des bonnets de bain pour aller à la douche vu qu’elle n’a pas de pommeau, puis dodo.
Valérie : Aujourd’hui, le ciel est gris, cela fait longtemps que nous n’avons pas vu le ciel nuageux. Depuis Séville, il a fait très beau et des fois,j e dirais qu’il fait même très chaud ! Nous avons une étape de 27 km, la route est toute droite pendant ces 27 km. C’est très long de marcher dans ce genre de paysage, plus on avance et moins on a l’impression d’avancer. C’est dur, mais on arrive à le faire, on se soutient et nous donnons du courage.
Le soir, à l’auberge, on se fait des burgers dans une cuisine extérieure où il pleut presque dedans. Nous sommes épuisées.
Vendredi 9 février :
M : Etape de 16 km
On part à 9h. On veut arriver tôt pour faire quelques trucs.
On commence le chemin dans de la terre d’argile où il a plu, donc ça colle. On se rabat sur la nationale, tout en gardant un œil sur le chemin. A un moment, on voit une zone de travaux sur des rails, une flèche nous indique de passer dans la zone de travaux, on avance, un ouvrier nous dit que le camino n’est pas là. On passe par-dessus les rails pour retrouver notre chemin. On aurait pu se faire “engu;;;;”, mais il était sympa. On continue notre chemin. On longe la nationale avant que le chemin nous fasse passer par des routes de campagne et là, catastrophe Pendant plus d’une heure, on a dû marcher dans de la terre où l’on s’enfonçait comme jamais. Gros fou rire pendant toute l’heure, pour ma part, infatigable. Puis arrivées à Mérida, on va à Décathlon, lessive, bazar chinois pour un nouveau thermos, et voilà !
Valérie : Ça colle aux pieds, nous sommes dans une région très argileuse. C'est très difficile à avancer, mais cela nous fait beaucoup rire. Ça nous met dans des situations très cocasses. Arrivées à Mérida, nous traversons le magnifique pont romain. Vivement qu’on visite la citadelle demain ! Mais nous avons tout de même vu l'aqueduc en allant au bazar chinois.
Samedi 10 février :
M : Jour de repos
Réveil à 11h30 pour tout le monde. On avait trop besoin de dormir, je vous jure ! On déjeune dans notre chambre d’hôtel avec la radio avant de se préparer pour explorer cette ancienne ville romaine. En premier lieu, ce sont des pierres taillées avec des formes romaines. Cette pierre est du marbre blanc, magnifique, qu’on voit à plusieurs reprises. Plusieurs ruines ont été reconstruites telles l’amphithéâtre et d’autres lieux avec ceux qu’ils ont retrouvés sur place où l’on a dû, bien sûr, rajouter quelques trucs. Vraiment des lieux magnifiques à voir.
Nous sommes allées dans un musée où l’on a pu apprendre plein de choses et surtout voir plein de choses telles que des sculptures, des pièces de monnaie, de la vaisselle etc…
On a acheté une glace et des bonbons. L’ambiance dans la ville est animée due au carnaval d’enfants, la musique et les déguisements.
Valérie : Journée de repos à Mérida. Celui-ci est bien mérité ! Nous dormons jusqu’à 11h30. C’est la plus longue grasse matinée que nous ayons faite.
Après notre petit déjeuner dans la chambre d’hôtel, nous sommes allées visiter le théâtre et l'amphithéâtre romain. Un endroit chargé d'histoire. Avant de s’appeler Mérida, elle s’appelait Emerita Augusta.
Au moment où nous nous sommes fait surprendre par la pluie à l’amphithéâtre, nous avons couru jusqu’au musée afin de nous abriter. Par chance, celui-ci était gratuit le samedi, du coup nous y avons fait un tour. Nous avons pu voir la grande collection d’objets trouvés de l’époque romaine, sculptures, pièces, masques, mosaïques, jarres en verre.
Après ces chouettes découvertes, nous sommes allées au temple de Diane, déesse de la chasse et de la procréation. Magnifique endroit où les colonnes en pierre nous regardent de haut.
Lors de notre visite dans l’ensemble de ces sites, nous avons pu remarquer la finesse du travail des sculptures, beaucoup de fioritures ciselées avec une précision d'orfèvre.
Sur le théâtre romain, la souveraine qui trône sur les plus hautes colonnes, se trouve être Cérès la déesse de l’agriculture, de la moisson et de la fertilité. Journée riche et très instructive.
Dimanche 11 février :
M : Etape de 16 km
De la pluie toute la journée. Les paysages sont beaux. On aurait pu s’arrêter dessiner, mais non ! J’arrive même pas à rouler ma clope tellement il pleut et tellement je suis trempée de partout.
Arrivée à l’auberge, on se retrouve dans une chambre sans chauffage et froide. L’hôte nous propose de sécher nos affaires. Nos souffles sont froids, donc de la buée. A part le froid et la pluie tout va bien. J’ai hâte de retrouver le soleil ! L’Andalousie nous manque.
Valérie : Aujourd’hui, on est sur une étape de 16 km. On marche sous la pluie toute la journée. Après 7 à 8 km, nous longeons le lac de Proserpine, déesse des enfers, fille de Cérès. Nous ne nous attendions pas tellement, il pleuvait. Après le lac, nous arrivons dans un nouveau paysage avec des chênes-liège, des murets en pierre et beaucoup de roches de granit dans les prairies. La terre est très sableuse. Il y a un petit air breton dans l’atmosphère avec ces pierres et ce crachin breton qui ne s’arrête pas. Nous mangeons sous un chêne, nous sommes trempées, ce n'est pas facile. M n'arrive pas à rouler sa cigarette tellement il pleut. Arrivées à l’auberge, nous prenons une douche chaude, mais malheureusement il n’y a pas de chauffage, nous sommes dans une construction préfabriquée où nous entendons résonner fortement la pluie. M dessine et j’écris le blog, nous sommes dans nos sacs de couchage pour nous réchauffer, quand on parle, il y a de la buée qui sort de nos bouches tellement il fait froid et humide. Mais heureusement notre hospitalière nous propose de mettre nos vêtements à sécher dans son sèche-linge.
Lundi 12 février
M : Etape de 21 km
Après une nuit dans le froid et l’humidité, nous mangeons au bar des toasts et du café. Une fois prêtes, nous partons. A peine sorties de la ville, nous rencontrons une pèlerine allemande avec qui on fera la moitié du chemin.
On croise beaucoup de ruisseaux que nous devons enjamber. Dans un ruisseau, Valérie et l’allemande ont enlevé leurs chaussures pour vous dire comment des fois les ruisseaux sont grands. L’allemande parle français, donc la communication était beaucoup plus simple. Les paysages rencontrés aujourd’hui sont beaux, des oliviers et de gros cailloux sur l’herbe et des petits ruisseaux. L’auberge est classe, je ne vous raconte pas. Repas préparé par la cuisinière, c’était bon. Un petit soleil timide est là, grande joie pour tous.
Une personne âgée de 90 ans m’a “taxée” d’une clope. C’était assez marrant, parce que je ne comprenais rien de ce qu'il me disait. Je disais “habla francés, peregrinos”, lui fumait et moi j’ai mis du temps à comprendre.
Valérie : n’a pas écrit
Mardi 13 février :
M : n’a pas écrit
Valérie : : La veille nous avons mangé et dormi chez une communauté de Frères “Esclavos de María y de los Pobres” à Alcuéscar. Nous avons eu chacune une chambre. Cela est à la fois agréable et étrange de se retrouver seule après deux mois de compagnonnage. Après avoir mangé notre pain/Nutella chez les Frères, nous sommes allées rapidement prendre un café dans le bar du village. Aujourd’hui, c'est une étape de 27 km, le temps est gris et il bruine un peu. Lors de cette étape, nous avons eu des moments en solitaire et nous avons aussi pris le temps de discuter. Nous avons décidé de reprendre une alimentation plus saine. Lors de la marche, il est difficile de ne pas être dans la dévoration, vu l’énergie qu’on y met. Mais nous avons décidé d’opérer autrement. Maintenant le plus dur est de trouver aure chose que du pain blanc et de pouvoir avoir une cuisine dans les auberges afin de cuisiner à partir de légumes.
En arrivant nous avons retrouvé Marie-Jeanne, une bretonne adepte du chemin. Nous avons cuisiné une ratatouille avec des pâtes.
Mercredi 14 février :
M : Etape de 12 km
Départ à 9h de l’albergue. Le chemin monte un peu progressivement. Le paysage était sympa même si la nationale reste proche de nous.
Arrivées dans la ville, direction l’albergue où l’on pose nos sacs. Nous mangeons dehors devant le jardin d’une grosse maison face à la route et à la montagne. Puis, on s’est dirigées dans le centre pour voir les zones médiévales dont nous a parlé au début, l’allemande. On ne trouve rien. On commence à désespérer et à se dire qu’on peut repartir de la ville pour faire 12 km jusqu’à une autre ville, quand on tombe sur la cathédrale que l’on va visiter. Elle est très belle, on a pu avoir des écoutes auditives en français sur un petit microphone. Puis nous allons nous poser dans un jardin pour fumer et parler. Ensuite, nous avons visité un musée arabe, chaque pièce est différente (salle pour le thé, chambre à coucher, hammam). L'Espagne est beaucoup reliée au Maroc.
Valérie : Ce matin, nous avons terminé notre pot de Nutella. Un nouveau régime commence ! Arrivées à Casarès, après 12 km, nous sommes allées au supermarché pour acheter de nouvelles choses pour le petit déjeuner. M achète des céréales et pour ma part des flocons d’avoine. Nous avons aussi pris du quinoa qu’on a dû cuisiner au four micro-onde. Un régime sur le camino ne va pas être simple, mais nous sommes déterminées.
Aujourd’hui, nous avons pris le temps de visiter Casarès, c’est une ville avec un centre historique très fort. Nous avons visité la cathédrale et le musée de la ville. Nous avons déambulé dans le centre,celui-ci est construit comme les médinas au Maroc. Nous avons pu apprendre que cette ville avait été arabe dans une époque lointaine, nous avons visité un petit musée arabe au coin d’une rue qui regorgeait de très vieux et beaux tissus.
Jeudi 15 février :
M : Etape de 12 km
Réveil à 10h45. Petite étape, donc petite grasse matinée. Notre premier petit déjeuner : céréales + banane + yaourt presque nature. Ça change, ça fait du bien. Les paysages sont géniaux, on monte progressivement. Le calme et les bruits de la nature reviennent. Puis une descente où l’on se rapproche de la nationale. Après la première pause, la pluie arrive, j’enfile mon k-way et mets ma housse de protection sur mon sac, mais pas mon pantalon de pluie, résultat, je suis trempée.
Arrivée à l’albergue, séchage d’affaires + manger. Temps aquarelle pour moi, je me laisse aller dans la cohésion des couleurs, puis Dia, on reste 1h dans le magasin où l’on a passé plus de temps dans le rayon “yaourts” pour savoir lequel était vraiment nature et on en a trouvé.
Repas préparé par Valérie : poulet à la sauce et épinards à l’ail. Moi, je prépare le repas de demain midi et demain soir étant donné qu’il n’y a pas de cuisine demain soir.
Quatre mois de marche pour moi.
Valérie : Aujourd’hui, nous avons une petite étape de 12 km. Nous allons jusqu’à Casa de Casarès. Nous avons traversé une très belle montagne. Arrivées en bas de celle-ci, nous sommes près de la nationale. A notre première pause, la pluie a démarré par de grosses gouttes. J’ai enfilé mon pantalon de pluie et j’ai rejoint M à l’arrivée dans le village.
Arrivées à l’auberge, deux grandes marionnettes représentant un couple de vieilles personnes, trônent à une fenêtre de l’auberge.C’est le temps du carnaval en Espagne.
Vendredi 16 février :
M : Etape de 33 km
Départ à 9h10 de l’auberge. A la base, on devait partir à 8h30. Le sac est lourd. Le chemin qu’on fait est magnifique. Vue sur les montagnes, les vaches, les moutons ; le beau temps est avec nous aujourd’hui ! On teste : pas de pause pendant 2h et ça marche. Pour notre pause du midi, on se pose sur un rocher avec vue au loin sur le lac et les montagnes. On se rapproche du lac, on prend un chemin qui nous fait faire les “montagnes russes”, donc on n’avance pas vraiment beaucoup. On décide de terminer sur la nationale. Il nous reste 10 km. C’était super long ! Mes pieds n’aiment pas marcher trop longtemps sur le béton. J’aperçois la ville au loin, je me dis que je vais vite y arriver. Pas du tout. La route est longue. J’étais contente d’arriver. A l’auberge, je mange dehors face au coucher de soleil et les cors de chasse en musique. Puis appel avec ma sœur qui va au ski demain.
Valérie : Après un bon petit déjeuner avec des céréales, nous avons pris le chemin sous un beau ciel bleu et traversé de beaux paysages sur les hauteurs. Terre granitique. Nous avons mangé notre déjeuner sur un très gros cailloux face au lac d'Alcátara. Très chouette journée, ça fait du bien de retrouver le soleil et la luminosité.
Près de la nationale, nous avons fait un peu de “montagnes russes”, éprouvant pour les jambes. Sur cette montagne on a pu voir beaucoup de fleurs, c’est déjà le printemps ici. Arrivée au village, j’ai vu mon premier coquelicot. Belle et très longue étape 33 km. Une bonne nuit de sommeil nous attend.
Samedi 17 février :
M : Etape de 30 km
Je débute la marche seule sur 2 h, beaucoup de chemins dans la forêt, ça me fait du bien. A un moment, j’arrive vers un ruisseau et là une envie soudaine de chanter me vient, je crie la chanson, et à la fin du ruisseau, je relève la tête et me rends compte qu’il y avait deux promeneurs du dimanche, la honte !
Pour la pause, je croise l’allemand et le californien, donc je me pose à côté, chacun fait sa vie. Après que le californien soit parti, je lui pique sa place pour me faire une séance d’UV. Valérie arrive, se pose, puis on repart. On croise l’allemand qui nous dit qu'il y a des chasseurs et qu’il ne faut pas y aller. Nous autres notre égo et notre fierté prennent le déçu, on y va ! On ne continue pas sur le chemin, mais nous montons pour avoir un aperçu. On ne voit rien. Comme on ne veut pas faire demi-tour, on grimpe sur un grillage. Je passe le sac de Valérie et le mien. Un deuxième grillage est là. Nous continuons sur un autre chemin, puis on voit beaucoup de voitures et on se rend compte que c’est une grosse chasse. Donc, on chante la chanson du pèlerin à voix haute pour qu’on nous entende bien, “aqui dos peregrinos” ; quand je criais, c’était plutôt un mélange de fou rire et la voix d’’une chèvre.Au bout d’un moment, on a vu des chasseurs faire leur pause pour manger. On leur a demandé où était le camino. Un chasseur m’indique le chemin et le deuxième nous demande si on a vu le panneau. Valérie dit non. On sort enfin, soulagées. Le chemin nous ramène à la nationale. On mange, puis on voit l’allemande qui nous dit qu’il nous reste 12 km. Il nous en restait 19. Quand on voit ça, on part, on met fin à d'autres pauses. Je fais 10 km sur la nationale, je me pose à 1h40 de marche.Valérie m’appelle pour me dire qu'il faut tourner. Je crie au monde entier que je veux retrouver le camino, que j’en ai marre. Mon appel a été entendu. On retrouve le camino. En haut de la montée, on aperçoit Galisteo. Une joie immense s’empare de moi. Nous arrivons à Galisteo dont les murs entourent une partie de la ville qui est assez déserte.. A Galisteo, rien d’ouvert; à part les bars où l’on essaie de trouver à manger pour moi, mais c’était compliqué, enfin le 3ème bar accepte de me faire un sandwich.
Valérie : Le temps est beau fixe. Nous avons commencé par quelques ascensions. Quand c’est comme ça, M est toujours devant moi. On traverse quelques forêts de pins. Il y a une très belle bonne odeur. Prise dans mes rêveries, je me perds, il n’y a plus de borne sur le chemin. J’arrive face à un parc où un couple en 4x4 me donne des consignes pour retrouver mon chemin. Lorsque je revois la première borne, je suis ravie. Je parcours cette fois-ci un terrain très humide, des parties où il y a des chênes-liège. Au bout de quelques kilomètres, je retrouve M qui est en pleine séance d’UV, à m’attendre. Nous repartons ensemble, discutons et traversons encore des pâtures gorgées d’eau. Un moment donné, nous retrouvons le pèlerin allemand que nous croisons depuis 2:3 jours dans les auberges, il nous dit qu’il faut rebrousser chemin à cause des chasseurs. Intrépides, nous décidons plutôt de nous extraire du terrain en grimpant au-dessus du grillage afin de sortir du terrain privé. Ni une, ni deux, nous nous retrouvons rapidement derrière celui-ci, mais cela aurait été trop simple, un autre grillage nous fait face avec des barbelés, nous décidons tout de même d’avancer sur le chemin qui se présente à nous, la peur commence à nous prendre au ventre, on décide de chanter très très fort la chanson du pèlerin, afin d’être entendues par les chasseurs et en même temps, je tape mes deux bâtons l’un contre l’autre. M rit et chante à la fois. Après de nombreuses reprises de la chanson, nous décidons de crier “ dos peregrinos aqui” en soulevant nos bâtons. Au bout de quelque temps, nous arrivons au bout du chemin où nous croisons quelques chasseurs. Un premier chasseur nous indique la sortie du terrain et un autre nous montre le chemin à prendre pour sortir de cette énorme “partie de chasse”. Nous sommes soulagées.
Puis nous arrivons sur la nationale. Après avoir déjeuné près de la route, nous sommes parties pour faire une quinzaine de kilomètres au bord de celle-ci. On dévore le goudron, sous un soleil qui cogne.
Après avoir perdu le camino à cause de cette partie de chasse, nous le retrouvons par hasard, comme par magie. M est très heureuse de retrouver son “chez elle”. Le silence, la nature ! Nous avons encore quelques kilomètres vers Galisteo, nous sommes sur une étape de 30 km aujourd’hui. Nous voyons Galisteo au loin, la ville est entourée d’une muraille de pierre, c’est magnifique du point de vue où nous sommes. Nous surplombons la ville.
Une fois rentrées, arrivées dans la pension, nous déposons nos affaires et allons chercher à manger, nous sommes samedi, les commerces sont fermés. Nous tentons les bars, aucun fait à manger, juste un qui accepte de faire un sandwich à M. Pour ma part, je mange une “minute soupe”. Arrivées à la pension, décontraction, douche et film. Demain, jour de repos.