Marche de Liaxxx accompagné par Nicolas
Mardi 6 au vendredi 9 avril : Stage d’avant marche à Rennes
L : Bon, c’est L. J’ai 18 ans et j’habite à Paris. Je viens de vivre un entraînement de trois jours de randonnée avec Nicolas, mon accompagnant. C’était cool, mais j’ai eu mal aux pieds.
J’ai été invité à manger vietnamien par Clémence qui fait le suivi de ma marche. Cela m’a réchauffé. Paul m’a ramené des spécialités bretonnes de la meilleure pâtisserie de Rennes. C’était fondant.
Demain on part à l’aventure. Je suis « chaud ».
Nicolas : Bonjour, je suis Nicolas, l’accompagnant de L. pour cette marche de 1000km.
Durant ce stage de préparation, nous avons commencé à faire connaissance. L. a l’air bien motivé par le projet et se remet doucement au sport, lentement mais sûrement !
Nous avons eu droit à sa spécialité culinaire, les tacos au cordon bleu.
Je pense qu’il est impatient de partir et je le suis aussi.
Samedi 10 avril : Le Puy en Velay
L : Nous sommes arrivés après 6h de train au Puy en Velay. A notre arrivée, un ancien petit bonhomme nous a accueillis avec bonté, mais ce petit bonhomme était malentendant, ce qui nous a valu « plein de vents ». Nous séjournons dans un accueil pour pèlerins (grand séminaire Saint Georges). Cet endroit me fait peur, car il ressemble aux hôtels dans les films d’horreur, mais nous sommes des hommes qui n’ont peur de rien. On fermera quand même la porte à clef
Nicolas : Première randonnée avec nos sacs complets sur le dos entre la gare Montparnasse et gare de Lyon, suivie de notre premier pique-nique en bord de Seine.
Le Puy en Velay désert à notre arrivée, post couvre-feu, et un gîte immense et vide ont un peu impressionné L. Un dîner dans la bonne humeur, lessive faite, sac (presque) prêt, nous sommes parés pour le grand jour.
Dimanche 11 avril : Montbonnet
L : Nous sommes partis du Puy en Velay le ventre rempli de pain perdu. Etant rassasiés et prêts, nous avons entamé notre périple qui, au départ, n’était pas le bon, car nous nous sommes trompés de chemin. Mais grâce à mon gars sûr, Nicolas, nous avons vite retrouvé notre voie. Nous sommes donc passés par plein de petits bleds, ce qui fut un véritable voyage dans le temps. J’ai pu admirer la beauté de la nature.
Accueillis avec de chaleureux sourires au gîte « la première étape », nous avons rencontré Anne et Didier avec qui j’ai pas mal échangé sur le bouddhisme et la spiritualité du voyage.
Nicolas : Des marques rouges/blanches, mais pas les bonnes, un genou qui coince, un bâton de marche qui fait des siennes, des bobos aux doigts de main et de pied, mais un L levé du bon pied et vite réveillé : une première étape « comme une lettre à la poste »
Lundi 12 avril : Monistrol d’Allier
L : Nous partîmes sur un petit manteau de neige qui recouvrait les arbres et l’herbe à perte de vue. Sur le chemin, rien de fou, mais à notre arrivée, un petit monsieur nous a accueillis avec un bon thé bien chaud. Ce bonhomme m’a demandé gentiment de l’aide dans la soirée, je cite « Oh, L j’ai une mission très importante pour toi », voyant la détresse dans ses yeux, je ne pouvais rester là à ne rien faire. La technologie de nos téléphones d’aujourd’hui avait eu raison de la patience de notre hôte, mais heureusement pour lui, j’étais là, je l’ai donc aidé à prendre une photo, puis lui ai montré comment l’envoyer à une de ses six filles, ensuite comment écrire et envoyer un message (ça a duré une heure ça) et pour finir supprimer des photos. Le soir, spaghettis bolognaise étaient au menu, mais je le suspecte d’avoir voulu « attenter » à ma vie, car il nous a servi trop généreusement.
Nicolas : Ce n’était pas un jour à mettre un randonneur sur les chemins, d’ailleurs, nous n’avons croisé que des chats ! Le froid nous a chassés de pause en pause jusqu’à ce que le soleil se montre enfin, mais malheureusement à quelques minutes de l’arrivée seulement.
Mardi 13 avril : Saugues
L : Après avoir mangé et remercié notre hôte, nous avons repris notre chemin, sans trop de peine. Nous sommes montés à 1000m d’altitude. Le chemin étant tranquille, nous sommes arrivés à 13h30 au gîte. Nous fûmes accueillis par deux hôtes avec qui nous avons beaucoup échangé, j’ai participé à la création d’un gâteau au vin blanc et nous préparons déjà pour le trajet de demain.
Nicolas : Une jolie grimpette dans les bois nous mène sur un plateau où nous traversons des hameaux aux belles maisons de pierre. Le froid est toujours présent, mais le soleil nous accompagne toute la journée et nous permet même de faire une petite sieste.
Mercredi 14 avril : Le Chazeaux
L : Suite à de longs et douloureux adieux, nous reprenons notre pèlerinage en direction de Le Chazeaux. Cette fois-ci, il faisait très beau et l’éternel ciel bleu était dégagé, ce qui laissait le paysage baigné dans les rayons de soleil. Sur le chemin, rien de surprenant, mes potes vaches, chevaux et ânes qui vaquaient à leurs occupations nous firent de petits coucous. Nous avons traversé pas mal de villages, mais n’avons vu aucun humain, loin de moi l’idée de m’en plaindre, car j’arrive d’autant plus à apprécier la nature et les énergies qui m’entourent. Arrivés à Chazeaux, nous fûmes accueillis chaleureusement et nous nous préparons à manger un wok
Nicolas : Aujourd’hui après un petit déjeuner où nous nous sommes régalés d’un gâteau préparé par L, nous quittons Saugues à travers provinces et bois de pin sylvestre. Après une pêche miraculeuse (L ayant échappé ses lunettes de soleil dans un ruisseau), nous atteignons le joli hameau de Le Chazeaux.
Jeudi 15 avril : Le Chazeaux
L : Nous sommes restés à Chazeaux grâce à ma subtile simulation (ah ah ! c’est une blague) de mon mal de genou pour profiter un jour de plus de la bienveillance de notre hôte. Ce fut une journée tranquille, je me suis levé à 12h, beaucoup de lecture donc et pas mal de jeux de société avec César et Nicolas (bonne paye, bataille navale, échecs, monopoly), nous nous restaurons et nous préparons pour reprendre notre route.
Nicolas : Nous avons vécu une journée de vie campagnarde avec entre autres visite de la chèvrerie voisine. L m’a dit qu’il serait prêt à vivre dans un hameau comme Chazeaux, mais pas avant une trentaine d’années
Vendredi 16 avril : Saint Alban
L : De la neige qui tombe avec un grand soleil, pas trop chaud, pas trop froid, nous avançons sans trop de peine, car le terrain étant plutôt plat, nous n’eûmes donc aucun mal à arriver à Saint Alban vers 14h de l’après-midi.
Nicolas : Une journée plutôt silencieuse, L mal réveillé et fatigué n’était pas très bavard sur le chemin, nous avons donc écouté les oiseaux. Heureusement, après une sieste et un bon repas, l’énergie est revenue et la parole aussi.
Samedi 17 avril : Aumont-Aubrac
L : Aujourd’hui, le poète en moi dort, car je trouve les paysages plutôt semblables, je ne trouve pas ça lassant, au contraire, cela m’aide à méditer et à respirer un air pur, mais rien de surprenant aujourd’hui. Nous arrivons donc à Aumont où nous faisons les courses pour les prochains jours et pour le soir même, riz et steak acheté préalablement chez le boucher, sont au menu.
Nicolas : Aujourd’hui, nous croisons notre premier randonneur. Parti de Cahors, mais sans dérogation, il joue à cache-cache avec les gendarmes apparemment très actifs à l’encontre des randonneurs du secteur. Une journée plus douce, dans un paysage un peu plus sauvage que d’ordinaire.
Dimanche 18 avril : Malbouzon
L : Etant donné mon début de tendinite, nous avons redécoupé les étapes et nous faisons une halte à Malbouzon, pas âme qui vive dans ce village. Pour mon plus grand bonheur, à notre arrivée au gîte vers 14h20 pas d’hôte, mais un beau nid, bien préparé. Le silence de l’activité humaine laisse place au bruit du vent et au son des oiseaux. Je me prépare pour demain.
Nicolas : Aujourd’hui, nous avons franchi nos cent premiers kilomètres et après une semaine, nous prenons peu à peu le rythme du petit rituel d’arrivée au gîte : douche, lessive, étirements, tenue des comptes et du blog. Arrivés à Malbouzon, petit village peu animé en ce dimanche sous confinement, l’après-midi est un peu longue, mais aussi propice à diverses réflexions.
L et Nicolas
Lundi 19 avril : Nasbinals
L : Les jours commencent à se ressembler, nous avançons dans l’Aubrac qui ressemble fortement à une région du « Seigneur des anneaux ». Un grand soleil et une légère brise fraîche nous suivîmes tout le trajet jusqu’à Nasbinals. Une fois arrivé, je fis une bonne sieste, puis nous avons fait les courses. Ce soir : riz/steak
Nicolas : Aujourd’hui, nous traversons une partie de l’Aubrac, paysage lunaire offrant un vaste horizon sur 360°, parsemé de blocs de granit et de narcisses.
De nouveau, une journée courte, dans l’optique de préserver le genou de L qui semble aller de mieux en mieux. Toujours peu ou pas de monde sur les chemins, mais notre hôte du jour nous signale la présence d’une randonneuse ayant seulement un jour d’avance sur nous et allant, elle aussi, à Saint-Jean-de-Pied-de-Port, peut être ferons-nous un bout de route avec elle d’ici peu.
Mardi 20 avril : Saint Chely
L : Aujourd’hui, réveil tranquille, un peu de dénivelé, mais le paysage et la vue vaut la peine qu’on se donne. Une forte impression d’être dans les steppes de Mongolie me prend, peu d’herbe et d’arbres durant la première heure. Enormément de relief et toujours cette sensation de voyage dans le temps. Aujourd’hui, nous avons rencontré un humain et pour garder l’anonymat nous l’appellerons donc “voyager-voyager” qui est en pèlerinage lui aussi, il va dans le même gîte que nous et après un bout de chemin et d’échanges ensemble, nous l’y avons retrouvé lui et notre hôte. Un hôte très gentil et “le voyager-voyager”, nous nous préparons pour demain.
Nicolas : Après un petit détour par la poste pour renvoyer un livre emprunté par erreur dans un gîte, nous filons direction Saint Chély.
Le début de journée est agréable, le vent du nord froid et sec a laissé place à celui d’ouest plus doux. Jusqu’à Aubrac, nous traversons des estives en suivant les sillons creusés par les troupeaux. Ils sont bordés de pensées et de boutons d’or. Après le déjeuner et la petite sieste rituelle, nous entamons la descente vers la vallée du Lot sur de jolis chemins abrités par les noisetiers. La journée alterne entre périodes silencieuses et conversations aux sujets variés, L m’explique par exemple quelle serait sa politique s’il était président de la République ou roi du Cambodge. J’essaye de me placer pour qu’il me nomme ministre…..
L’après-midi se termine par une courte mais rude descente qui rappelle à L qu’il doit ménager son genou. Mais le lieu, situé dans un très beau cadre sauvage, en vaut la peine.
Mercredi 21 avril : Saint-Côme
L : Nous reprenons notre route en compagnie “du voyageur”, nous quittâmes donc les vastes plaines de l’Aubrac pour atteindre tranquillement des panoramas plus verdoyants, il y a de l’humidité et du soleil. Nous affrontons avec ardeur les dénivelés pour redescendre de nos 1400 m d’altitude. Après une halte dans un abri pour pèlerins qui nous fît passer un petit peu la pluie, nous regagnons notre chemin. Après énormément d’efforts, nous arrivâmes à Saint-Côme où nous quittâmes notre compagnon de route “voyageur”
Nicolas : Hier après-midi à l’écolo-gîte, nous avons été accueillis avec un bon verre de sirop de menthe fait maison, puis on nous a servi un repas végétarien préparé avec les légumes du jardin, nous avons bu de l’eau provenant de la source voisine, filtrée par notre hôte. Nous nous sommes chauffés au bois coupé sur le terrain du gîte et avons aussi utilisé des toilettes sèches. Une façon de faire différente qui prend le temps et cherche un équilibre avec la nature. Ce mode de vie résonne assez bien avec notre marche et avec ce que l’on peut en apprendre. Nous reprenons ce matin notre descente vers la vallée du Lot. Nous rencontrons, à présent, des bois, des hêtres et des châtaigniers. La journée est agréable, nous la passons en compagnie de Charles rencontré la veille sur le chemin et avec qui nous avons aussi partagé la soirée.
Jeudi 22 avril Estaing
L : Après une bonne nuit de sommeil au frais, nous sommes prêts à repartir pour notre aventure. A peine sommes-nous sortis du gîte que le soleil nous accueille à bras ouverts prêt à nous accompagner.
Je regrette le climat montagneux et frais de l’Aubrac. Cependant les panoramas et la vue de la vallée du Lot me font oublier la douleur de mes pieds et mes jambes. Après avoir failli me « noyer » dans ma sueur, nous atteignîmes Estaing où nous allons préparer notre dîner
Nicolas : Après avoir suivi hier une partie de l'ancienne voie romaine de la Via Agrippa qui reliait Lyon et Bordeaux, nous longeons aujourd'hui le cours du Lot une bonne partie de la matinée. Après le déjeuner nous traversons le causse de Briffoul d’où nous avons une très belle vue sur la vallée du Lot.
C'est la première journée chaude depuis notre départ et nous marchons enfin en tee-shirt ce qui est bien agréable. A notre arrivée à Estaing nous sommes saisis à la vue de l’impressionnant château qui domine le village.
L et Nicolas
Vendredi 23 avril : Le Soulié
L : Nous sommes partis avec un peu de retard dû à mon amour inconditionnel pour les lits, sur le chemin. Notre route était plutôt tranquille, un peu de montées et de descentes, mais rien d’insurmontable pour des hommes comme nous.
A notre arrivée au gîte, nous fûmes accueillis par un autre voyageur qui s’était confiné ici. Nous avons donc cassé quelques bûches ensemble, puis avec le gérant du gîte, j’ai promené les chiens. Nous avons fait un petit « coucou » à la voisine qui habite quelques maisons plus loin, puis après une bonne douche et une bonne lessive s’imposaient.
Au menu : salade de pâtes (épicée), puis gratin de pommes de terre avec des courgettes (très épicé) et de la semoule (très très épicée). Après le repas, nous avons beaucoup échangé, nous avons fait un tour de table en nous présentant et exprimé nos sentiments sur notre état actuel.
J’ai beaucoup apprécié les échanges avec ces gens, notamment sur la spiritualité et sur les énergies de la nature. Je suis rempli de bonnes choses autant dans mon estomac, que dans ma tête et mon esprit.
Nicolas : En prévision de la journée chaude annoncée, nous nous réveillons une demi-heure plus tôt qu’hier, mais arrivons à partir un quart d’heure plus tard ! La journée d’hier a visiblement laissé quelques traces et le réveil est difficile. La chaleur rend l’étape du jour un peu plus dure et nous regrettons déjà les petits matins froids et venteux de la semaine dernière.
Sur le chemin, nous nous arrêtons souvent pour observer les vaches, ânes, chèvres, poules ou lapins. L apprécie beaucoup leur contact, il se demande aussi pourquoi aucun ne tente de se libérer et de s’enfuir loin des hommes qui vont finir par les manger.
Nous leur ouvririons bien la barrière, mais bon. A la pause déjeuner, L chercher un trèfle à quatre feuilles, mais sans succès, il se rattrape en goûtant les jeunes bourgeons de pissenlit qu’il trouve « pas si mal ».
Samedi 24 avril : Conques
L : Ce matin, nous sommes à l’heure suite à nos « au revoir » avec nos voyageurs. Nous avons repris le chemin avec la fraîcheur du matin, peu d’efforts aujourd’hui, mais une certaine prudence sur la cadence et après peu de temps, nous atteignons Conques, une ville magnifique avec plus de dénivelés que sur notre route des bâtisses du XVIII°s. et pourtant énormément de verdure. Nous avons été accueillis par un hospitalier bénévole qui nous a montré nos quartiers. Nous prenons notre temps et anticipons la journée de demain.
Nicolas : Un départ plus matinal que la veille nous permet de parcourir le chemin qui nous mène à Conques de manière agréable et sans difficultés, d’autant que le beau soleil qui brille toute la journée est tempéré par un bénéfique souffle d’air. Conques est un magnifique village agrippé aux flancs d’une colline escarpée au centre duquel trône l’église abbatiale Sainte Foy. Le soir, nous assistons à un office et à une bénédiction des pèlerins. Le cadre, l’ambiance, la pureté du son, l’habit des moines nous transportent à une autre époque. L trouve la cérémonie pénétrante et veut même rester un jour de plus à Conques. Mais comme le dit le prieur à la fin de sa bénédiction : « le voyageur ne doit pas, à la vue de vertes prairies, oublier le but de son voyage »
Dimanche 25 avril : Decazeville
L : Après avoir participé à la bénédiction des pèlerins, une bonne nuit de sommeil s’imposait. Le lendemain après un petit déjeuner copieux, Frère Jean-Daniel chanta pour nous la bénédiction des pèlerins. Suite à cela, nous avons repris notre route. Après 400m de dénivelé, nous atteignîmes une petite chapelle en face de la ville. De cette hauteur, nous avions une vue splendide sur cette ville du Moyen Age. J’ai sonné à la cloche de la Chapelle et les prêtres de la ville m’ont répondu en sonnant les cloches de l’église. Après quoi, une petite séance de sport, un en-cas s’imposait, des paysages toujours aussi éblouissants avec un vent frais, nous arrivâmes à Decazeville pour le goûter.
Nicolas : Ce matin, à l’heure du départ, Frère Jean-Daniel est venu nous rejoindre pour nous souhaiter une belle marche. Il nous a proposé de chanter tous ensemble le chant des pèlerins. « Ultreia ». Michel, l’hospitalier qui nous a accueillis et Eric, un pèlerin que nous avons croisé il y a quelques jours, faisaient aussi partie du chœur :
«Tous les matins, nous prenons le chemin,
Tous les matins, nous allons plus loin,
Jour après jour la route nous appelle, c’est la voix de Compostelle ».
Mais pour quitter Conques après avoir traversé le pont romain, il faut s’attaquer à une rude montée. La température est idéale. Nous prenons notre temps et venons facilement à bout de cette difficulté matinale. Un dernier regard en arrière vers ce village incroyable et nous reprenons la route directe Decazeville. « Ultreia ! Ultreia ! « Va plus loin ! Va plus l
Lundi 26 avril : Decazeville
L : Aujourd’hui, jour de repos. Je me suis levé à 12h après un petit déjeuner. J’ai profité de mon temps libre pour écouter de la musique et lire au calme.
Après une séance chez le kinésithérapeute, nous avons fait les courses. Je prépare des gnocchis à la bolognaise pour ce soir. J’ai fait le plein de clopes et une bonne lessive. Nous anticipons les jours qui vont arriver et profitons du repos qui nous est permis.
Nicolas : Journée de repos que nous passons dans un gîte agréable et spacieux, surtout pour deux personnes. Nous profitons quand même de la présence de notre hôte, Thierry et de mademoiselle grisette, une petite chatte très mignonne, mais aussi très sauvage.
Trois rendez-vous de haute importance nous attendent :
- La récupération du courrier de L en poste restante : trois lettres qui lui ont visiblement apporté beaucoup de plaisir et d’énergie.
- une séance avec un ostéopathe qui fait apparemment des merveilles, voire de la magie aux dires de L
- enfin, le repas de ce soir, préparé par L, selon une secrète recette familiale, dont je devrais me souvenir très longtemps. Les bonnes odeurs qui s’échappent en ce moment même de la cuisine semblent déjà le confirmer. Réponse demain.
L et Nicolas
Mardi 27 avril : Saint-Félix
L : Pas de grasse matinée aujourd’hui. Nous reprîmes notre chemin direction Saint Félix, rien de surprenant sur la route. Nous arrivâmes donc tranquillement à Saint Félix et nous prenons le temps de nous reposer. A demain. 10km au calme.
Nicolas : Après cette agréable journée de repos à Decazeville et l’excellent et copieux repas d’hier soir, le plein d’énergie est fait, les batteries sont chargées à bloc.
Ayant débuté la journée en battant notre record du départ le plus précoce, nous arrivons à Livinhac si rapidement que nous traversons le village sans même voir la boulangerie où nous devions nous approvisionner. Heureusement, une gentille jeune femme à qui nous demandions la direction de cette fameuse boulangerie, comprenant notre erreur, nous propose d’aller nous acheter en voiture, pain et viennoiseries pour L. Les habitants de Livinhac sont décidément bien sympathiques. Un peu plus tard, nous quittons définitivement le beau département aveyronnais pour les terres lotoises.
Petites routes, pistes agricoles et chemins de rêve nous mènent à Saint-Félix en milieu d’après-midi. Là, nous sommes chaleureusement accueillis par notre hôte, de nouveau, un Thierry
Jeudi 28 avril : Figeac
L : Courte journée aujourd’hui. Seulement 10km, de la pluie et du beau temps aujourd’hui nous accompagnaient. Il y avait du brouillard léger, c’était agréable.
A peine 2h30 plus tard, nous fûmes arrivés à Figeac. Nous nous sommes installés et avons fait la rencontre de quatre voyageurs de mon âge qui avaient “loupé” leur bus la veille. Nous préparons le chemin de demain, 25 km. Du gâteau.
Nicolas : Nous quittons Jade, Thierry et leur petite ménagerie : deux chiens, quatre brebis, quatre canards, trois oies et une centaine de poules, sous une petite pluie fine. A notre passage, le jars et les oies nous lancent quelques “hourras” d’encouragement.
Cette courte étape, humide et silencieuse s’achève en fin de matinée dans la charmante petite ville de Figeac.
Nous profitons du mieux possible de cette demi-journée de repos, avant une série d’étapes qui s’annoncent nettement plus longues.
Jeudi 29 avril : Source d’Ussac
L : 25km aujourd’hui ! Réveil à 7h « tranquillou » et départ à 8h, toujours accompagnés d’un peu de pluie et d’un ciel un peu capricieux, mais marcher me réchauffe, donc ça va.
Sur notre route, des limaces, escargots et vers de terre, dont nous avons sauvé la vie, nous accompagnaient. Nous nous sommes abrités dans des petites « cazelles » pour déjeuner et nous abriter de la pluie, puis avons repris la route et après une courte halte devant un dolmen, nous arrivâmes à Ussac, un joli petit hameau qui abritait brebis, paon, cochons et quelques oiseaux. Nous fûmes accueillis par une gentille hôte qui nous fit boire un sirop de menthe « maison » et après une douche et une bonne sieste, son compagnon nous fit visiter le hameau. Après une soupe d’orties et riz avec saucisses de porc « maison », nous avons le ventre bien rempli. Je suis exténué, mais dans le bon sens. Demain 20 km, LEGER.
Nicolas : Franchissant de nouveau le Célé, nous voilà partis à l’assaut des Causses du Quercy. Nous allons les traverser durant les jours prochains.
Vite réveillés et vite prêts au départ, nous arrivons assez tôt sur les plateaux calcaires où chênes verts et brebis nous accompagnent le long du parcours de plus en plus fleuri. Rouges coquelicots, jaunes primevères, diverses espèces d’orchidées, mauves roses ou blanches.
Au très beau village de Faycelles, nous nous mettons même en appétit en mangeant quelques fleurs de bourrache. L préfère son pain aux raisins, mais apprécie quand même. A la mi-journée, pour que nous puissions manger à l’abri de la pluie, L débroussaille l’entrée d’une antique cazelle, cabane en pierre sèche traditionnelle de la région.
Un petit détour hors de l’itinéraire classique nous conduit au gîte de la Source d’Ussac où la soirée s’annonce bien agréable.
Vendredi 30 avril : Mas Dalat
L : Après un « au revoir » avec nos hôtes, nous retrouvons le chemin en passant par un sentier non loin de-là. Un soleil éclatant très tôt et une pluie nous accompagnaient cette fois-ci en début d’après-midi. Rien de folichon sur notre route, mais nous avons fait la rencontre d’un pêcheur qui était fort sympathique, puis nous vîmes des chevaux roux pour la première fois, suite à cela, après quelques petites pauses, nous arrivâmes à destination pour faire la rencontre d’une charmante hôtesse qui nous fit un accueil très chaleureux : pâtes et pilon de poulet ce soir. Je vais l’inviter à manger avec nous.
Nicolas : Hier soir, aux sources d’Ussac, Dominique, notre hôte qui est aussi éleveur de brebis et de porcs, nous a fait visiter son exploitation tout en nourrissant ses bêtes. L a aidé à préparer la soupe des cochons. Après un excellent repas préparé avec les produits de la ferme et du potager, la fatigue a commencé à se faire sentir et nous n’avons pas « fait long feu ». Ce matin, en pleine forme, nous repartons direction Cajarc. Nous retraversons le Lot et remontons sur le Causse. Nous arrivons au Mas Dalat en milieu d’après-midi. Notre gîte du soir est charmant, un hamac attend justement L. Notre hôte, Estelle, qui a déjà parcouru le chemin nous fait profiter de son expérience devant un rafraichissement bienvenu.
Samedi 1er mai : Bascot
L : Aujourd’hui, nous avions une petite pèlerine avec nous, car notre belle et gentille hôtesse nous accompagna sur la moitié du parcours. Après une pause pique-nique et un triste « au revoir », nous dûmes continuer notre chemin seuls.
Après quelques heures, nous arrivâmes à destination où un gentil monsieur nous accueillit avec ses chiens, puis nous servit un bon thé bien chaud. Après quelques échanges et une ou deux clopes, il nous installa dans une petite yourte bien douillette. Au menu, riz saucisse et patate Rocamadour et après une petite cigarette, nous préparons le chemin de demain.
Nicolas : Après une joyeuse soirée passée autour de jeux de société agrémentés de quelques bonbons Soribo aux goûts assez étranges, une bonne nuit de sommeil réparateur s’impose.
Au réveil, une petite pluie monte la garde à la sortie du gîte. Elle nous accompagne jusqu’en début d’après-midi. La marche ne devient pas pour autant désagréable, mais les pauses le sont un peu plus. Nous trouvons quand même un endroit bien abrité pour le déjeuner. Estelle qui nous a rendu cette première partie de journée plus légère malgré la pluie, repart vaillamment vers son devoir d’hospitalière, tandis que nous reprenons nos bâtons de pèlerins. Le soleil n’est pas si loin et nous arrivons aux yourtes de Bascot, quasiment secs. Accueillis avec chaleur par Pascal, nous découvrons ce lieu qu’il a créé au cœur de la forêt et qui nous transporte hors du temps.
Dimanche 2 mai : Cahors
L : Nous quittâmes notre petit nid douillet pour reprendre notre pèlerinage vers Cahors suivant ainsi le chemin qui était parsemé de très jolies orchidées violette et blanche, peu de dénivelé, mais un bon soleil et un léger vent nous accompagna. Après une ou deux pauses, nous atteignîmes Cahors où une amie est venue nous chercher pour que nous puissions passer notre jour de repos chez eux. Nous séjournons dans une jolie maison de pierre au milieu de la nature entourée de poules, de brebis et d’amis chaleureux. Après avoir bien mangé et s’être restaurés, nous planifions la journée de repos de demain.
Nicolas : Près du feu dans lequel cuisait doucement notre repas du soir, Pascal nous a fait découvrir quelques uns de ses instruments de musique. Il a montré à L comment l’accompagner et ils ont joué ensemble sur un spacedrum, une sorte de métallophone en forme de soucoupe volante, dont le son est très doux.
Après le repas, L a écrit quelques lettres, nous avons lu un peu, puis nous nous sommes endormis au son des gouttes de pluie tombant sur la toile de la yourte. Ce matin, après une bonne omelette au Cabécou, spécialité de Pascal, nous reprenons notre traversée du Causse, direction Cahors. La température est douce et nous avançons bien. Malgré quelques tractions et séries de pompes à la pause déjeuner, L est plein d’énergie en fin de parcours. Il trépigne d’impatience, car ce soir nous retrouvons des amis de sa famille chez qui nous passerons notre journée de repos demain.
Lundi 3 mai : Cahors
L : Réveil posé à 10h aujourd’hui, petite grasse matinée en compagnie de Nicolas et de mes amis. Après quelques parties de jeux de société, nous sommes allés poster des lettres et acheter des cigarettes, faire des courses aussi et direction la maison. Après une bonne lessive et une petite baignade à la piscine, nous avons restauré notre énergie. Nous avons passé notre journée de repos dans un endroit qui me rappelle énormément de souvenirs d”enfance. Entouré de la nature, de bonne énergie et des gens que j’aime, me voilà “chargé à bloc” pour reprendre notre aventure. Demain réveil à 7h. Direction Lascabanes
Nicolas : Une très belle journée de repos et de détente dans un endroit idéal à ce moment de notre parcours. Sourires, chaleur humaine, énergie positive sont au rendez-vous et L est aux anges.
Mardi 4 mai : Lascabanes
L : Je quitte mes amis avec un peu de tristesse, mais la force et les encouragements qu’ils m’ont fournis ont remplacé vite ce sentiment et puis je suis toujours bien accompagné car j’ai mon ange gardien, Nicolas, avec moi pour m’accompagner dans ce voyage. Toutes les bonnes choses ont une fin. Après un bon petit déjeuner, nous voilà repartis sur le chemin. Nous avançons dans le Causse avec un temps un peu sec, pourtant nous avons croisé pas mal de petites fleurs sur notre route.
Pas d’animaux aujourd’hui, mais de vastes champs de blé et de maïs et surtout une vue incroyable sur toute la vallée du Causse, quelques ruines d’anciennes maisons aussi, mais peu de villages. Nous sommes arrivés pour le goûter. Nous anticipons notre prochaine étape.
Nicolas : Nous quittons Cahors en traversant, de nouveau, le Lot et en empruntant le magnifique pont Valentré, ses fortifications du moyen-âge et son diablotin qui tente de décoller les pierres de taille. Après une belle grimpette, nous retrouvons le Causse et traversons aujourd’hui plus d’espaces cultivés. Malgré un départ un peu tardif, la chaleur ne nous gêne pas trop et nous avançons plutôt bien. L qui a une nouvelle coupe de cheveux aérodynamique, avance comme une fusée.
Mercredi 5 mai : Lauzerte
L : Grosse journée aujourd’hui 28 km dont 400m de dénivelé positif. Une fraîche rosée matinale flottait dans l’air et sur les plantes, fleurs que nous croisons. J’en ai mouillé le bas du pantalon. Sur le chemin, nous avons rencontré Tony, un petit suisse/espagnol qui fît quelques 10km avec nous. Un bonhomme rempli de bonne humeur au second degré qui nous a lâché dès qu’il aperçut quelques gouttes de pluie. Enormément de dénivelés aujourd’hui. J’ai trop mal aux pieds et je crois bien qu’aujourd’hui, le 5 mai, est le jour de la naissance de ma première ampoule. De la douleur, mais ce n’est rien par rapport à la joie que j’éprouve quand je regarde le chemin que j’ai parcouru. J’ai mal aux pieds certes, mais j’ai la chance d’avoir un éducateur sportif, nutritionniste, philosophe et infirmier. Arrivés à Lauzerte, nous faisons la rencontre de notre gentille hôtesse et retrouvons notre petit Tony. Nous nous restaurons. Pour demain seulement 10 km. On va y aller en courant
Nicolas : Une très belle journée sur de jolis chemins de terre abrités par des chênes qui longent parfois de magnifiques champs de blé.
Nous commençons à avoir de la compagnie sur le chemin et faisons de sympathiques rencontres. A l’image de Tony avec qui nous partageons une partie de la journée. Nous le retrouvons le soir à Lauzerte où il nous prépare gentiment quelques tartines de guacamole pour nous mettre en appétit. De quoi régaler L qui s’est pourtant bien restauré à notre arrivée au gîte, devant un excellent crumble à la mangue cuisiné par notre hôte du soir Nicole.
Vendredi 7 mai : Moissac
L : Aujourd’hui, petit journée aussi de 15k, de la pluie le matin, mais rien de méchant. Aucun animal sur notre chemin, que des champs à perte de vue, très peu de dénivelés, donc aucun souci pour atteindre notre destination. J’ai toujours « la pêche » et le moral, mais je n’ai rien trouvé de surprenant aujourd’hui. Arrivés au gîte, nous fûmes accueillis par notre hôte et son jeune fils. J’ai joué et lu avec lui. Nous nous préparons pour manger.
Nicolas : Une bonne pluie nocturne a rendu les chemins de terre argileux, très gras, très collants, très glissants. En début de journée, nous avons transporté une grande partie du Tarn et Garonne sous nos semelles.
Nous croisons parfois des habitants qui nous disent leur plaisir de revoir des randonneurs sur le chemin. On le sent aussi aux sourires ou aux signes que l’on nous adresse. Aujourd’hui, nous déjeunons assis sur un muret devant une maison, la dame d’un certain âge qui y vit vient passer un moment avec nous. Elle aussi apprécie de revoir les marcheurs disparus depuis plus d’une année. Elle nous raconte une partie de sa vie, nous la quittons un peu touchés par sa solitude.
Dimanche 8 mai : Espalais
L : Après avoir mangé un bon repas copieux et convivial à 7, nous entamâmes une bonne nuit de sommeil. Réveil tranquillou à 8h et après un bon petit déjeuner, nous voilà repartis sur le chemin. Ce fut une matinée plutôt calme et fraîche, nous avons marché le long d’un canal sur presque 10 km et nous nous sommes abrités du soleil grâce aux platanes et aux chaînes qui nous accompagnent. Bien évidemment j’adore le soleil mais je regrette de plus en plus le doux et frais climat de l’Aubrac. Quelques cyclistes et quelques pèlerins croiserons aussi notre route et après 6-7 km en plein soleil nous avons atteint Espalais. Nous avons séjourné dans un grand gîte et il faut d’ailleurs que je retrouve l’homme qu’il l’a créé pour le remercier de l’avoir placé à l’entrée du village. Après une bonne douche et une bonne lessive nous avons rencontré le gérant, gentil bonhomme qui nous accueille chaleureusement et nous retrouvons également les mêmes pèlerins qui ont croisé notre route plus tôt dans la matinée. Nous avons très bien mangé et après une petite visite de cette grande maison nous nous sommes reposés.
Nicolas : Une étape atypique et aquatique, eu effet une bonne partie de la journée. Nous longeons le canal latéral qui relie Toulouse à Bordeaux. Le nom de l’ancien chemin de halage nous passons aussi tout à côté de la confluence du Tarn et de la Garonne qui forme un large plan d’eau. Nous rencontrons de plus en plus de monde sur le chemin et L. regrette un peu les journées solitaires des semaines passées qu’il trouvait plus propice à la réflexion. Pour autant, il est toujours très motivé et très optimiste quant à la réussite de sa marche.
Dimanche 9 mai : Espalais - Castet-Arrouy
L : Aujourd’hui, pas mal d’humains sur la route, au moins 8 personnes marchèrent côte à côte au début de l’étape. Donc, après le début de l’étape qui était joviale, mais parsemée de dénivelés infernaux, nous faisons la rencontre de plusieurs groupes d’humains avec qui nous échangeons et rions beaucoup. Après avoir traversé plusieurs villages et mangé dans l’un d’eux, nous rencontrâmes une voyageuse que nous avions vue vite fait la veille et terminons notre étape avec elle, car elle séjourne aussi au gîte où nous allons. Notre gentille hôtesse est venue à notre rencontre et fit le dernier kilomètre avec nous. Un bon repas et la bonne humeur marseillaise. Nous sommes exténués.
Nicolas : Après la chaude journée d’hier, nous avons profité de la douce brise du soir et de la vue reposante que l’on a depuis le gîte de Frédéric. Il nous a parlé de ses abeilles et nous a fait goûter son miel, excellent !
Aujourd’hui, nous croisons plusieurs châteaux en plus ou moins bon état de conservation. Ils sont, en général, bâtis sur une butte et dominent les collines gersoises que nous parcourons à présent.
Le temps assez frais a rendu cette étape agréable, même si les pieds étaient un peu douloureux sur les derniers kilomètres.
Lundi 10 mai : La Romieu
L : Toujours accompagnés de notre pèlerine marseillaise, nous reprenons la route après un bon petit déjeuner. 30km aujourd’hui ! De la gadoue et du vent matinal plutôt frais, nous prenons le temps d’admirer le monde qui nous entoure et de bien retirer la boue qui alourdit nos chaussures d’environ 2kg. Nous passâmes dans plusieurs petits bourgs et un grand village à flanc de colline, tous aussi beaux les uns que les autres.
Suite à un ravitaillement et une petite pause, nous traversâmes de vastes champs de blé et de grands potagers à l’air libre. Dans l’après-midi, après avoir mangé, nous quittâmes notre compatrioteà 13km de notre destination. Nous avançons seuls face à ces dénivelés infernaux, car plus il fait chaud plus les dénivelés sont durs à passer.
Après 10h de marche, nous arrivons fiers. Ce soir du riz, car le riz c’est la vie et un bon dodo.
Nicolas : Aujourd’hui, nous faisons d’une « pierre deux coups », nous arrivons à bout de nos 500 premiers kilomètres et parcourons notre plus longue étape depuis le départ (30 km). En matinée, nous traversons Lectoure, un très joli village aux faux airs méditerranéens, d’où nous apercevons les premiers contreforts pyrénéens.
Une grande partie de la journée se déroule sur des beaux sentiers abrités du soleil. Celui-ci est plus présent dans l’après-midi, mais ne gène pas énormément L qui commence à s’habituer à la chaleur. Nous arrivons finalement à La Romieu en bonne forme, mais L est affamé. Il dévore un énorme steak et un demi-paquet de riz.
L et Nicolas
Mardi 11 mai : La Romieu --->Condom
L : Aujourd’hui, petite étape de 16 km. Nous partîmes plutôt tard et tranquillement nous retrouvâmes des connaissances du chemin, de la pluie et du beau temps. Seulement une bonne pause et nous arrivâmes à Condom assez tôt en compagnie d’une pèlerine. Demain jour de repos et mon anniversaire !
Nicolas : Après une bonne nuit de 10h de sommeil et un bon petit déjeuner, la longue étape d’hier ne semble pas avoir laissé de trace, nous quittons La Romieu d’un bon pas et sous la pluie. Une petite embellie près d’un joli lac, nous permet de faire une agréable pause déjeuner.
Nous arrivons à Condom en début d’après-midi et après une bonne sieste, L est très heureux de retrouver Delphine, une pèlerine avec qui nous avons déjà cheminé. Ce soir, nous sommes nombreux à table et l’ambiance est très agréable. Nous avons 7 pèlerins à table avec nous ce soir. Jean-Marc et Véronique sont adorables ce soir. Gros repas. J’ai faim
Mercredi 12 mai : Condom
L : Aujourd’hui c’est mon anniversaire. Donc Big Burger ce midi avec frites et thé Arizona Jean-Marc et Véronique m’ont souhaité “Joyeux Anniversaire” en cambodgien et m’ont laissé dormir jusqu’à 12h. Après notre déjeuner, nous avons acheté un max de clopes et un petit gâteau.
Nicolas : Une journée de repos qui tombe à pic, car c’est aussi l’anniversaire de L et pour couronner le tout, dans une des rares villes de notre parcours où l’on a “su percer” le mystère de la fabrication des hamburgers… Après un mois sans en voir un, même en photo, L est aux anges.
Notre hôte pâtissier de formation va, en plus, lui confectionner sa pâtisserie préférée, une tarte au citron. Mais chut, c’est une surprise… Donc bon appétit L et surtout “Bon Anniversaire”.
L et Nicolas
Jeudi 13 mai : Montréal du Gers
L : Après avoir été tellement gâté par nos hôtes autant en nourriture que en cadeau, ainsi que par Nicolas qui m’a acheté des chocolats et un petit livre «La chimiste» de Stephenie Meyer, nous avons énormément discuté avec les autres pèlerins autour d’une cigarette et pour certains un petit verre de bière. Le lendemain, réveil à 7h15 pour reprendre notre périple sur le chemin, rien de surprenant je me suis habitué au climat capricieux du Gers, peu d’animaux et de fleurs, seulement de l’herbe et de la gadoue. Nous retrouvons quelques connaissances du chemin et faisons de nouvelles rencontres. Arrivés à destination dans l’après-midi, un peu en avance nous passions sagement et rencontrant une pèlerine avec qui nous entendons sous la pluie (petit crachin rien de bien méchant). Nous avons été accueilli par un gentil petit monsieur très drôle et avec un accent tapeur ! Lui séjourne aussi chez notre hôte en tant qu'hospitalier, il pèlerine aussi sur le chemin. Nous sommes chez Anita une femme très gentille aussi avec un accent allemand très mignon. Nous nous reposons car demain je ferai seul la moitié de l’étape. Si Dieu veut.
Nicolas : Nous poursuivons notre traversée du Gers sur des chemins toujours très boueux glissants et de petites routes goudronnées mais sans grande circulation. Nous croisons peu d'habitations sur ces terres agricoles. Beaucoup de champs de blé, quelques vignes. Enfin, au détour d’un bosquet, une longue bande blanche ondule étrangement au-dessus de l’horizon, c’est de la neige, ce sont les Pyrénées !
Vendredi 14 mai : Eauze
L : Aujourd’hui, petite étape, seulement 17 km. Des petites giboulées et du soleil. Accompagnés d’une pèlerine et d’autres pèlerins, nous avançons donc rapidement sans trop de dénivelé et surtout sans le soleil qui brûle la peau. Énormément de verdure et d’arbres en tout genre, aucun animal mais des cris d’oiseaux nous accompagnent tout le long de notre route. Nous avons quitté notre pèlerine qui trouve un gîte un peu plus loin dans le village. Arrivé sau gîte, nous avons rencontré notre hôte et ses enfants avec qui je joue actuellement. Ils sont adorables. J’ai très faim et je suis fatigué.
Nicolas : Il y a toujours plus de monde sur le chemin. On mange ensemble, on se dépasse, on se retrouve à la pause ou bien au gîte le soir. On se dit bonjour, au revoir, à demain, à bientôt et parfois on se fait des adieux un peu tristes mais aussi plein d’espoir. Aujourd’hui, nous avons dit au revoir à Delphine avec qui nous avons marché quelques jours et qui a fait un très gentil cadeau à Liam pour son anniversaire. Nous avons aussi retrouvé Yves que nous avons rencontré, hospitalier au gîte du soulier, il y a plusieurs jours déjà et qui est à présent redevenu pèlerin. L. est très heureux de le revoir et c’est visiblement réciproque.
Samedi 15 mai : Nogaro
L : Aujourd’hui beaucoup de pluie zéro soleil mais cela m’a plutôt fait plaisir car le soleil me tape sur les nerfs en ce moment. Nous sommes donc partis aujourd’hui avec la grande famille qui nous a accompagnés et qui a dîné hier au gîte. Nous avons donc fait un petit arrêt dans un village, où nous avons mangé et avons retrouvé une amie un peu plus loin sur le chemin. Nous échangeons beaucoup et avançons rapidement, ainsi nous atteignons Nogaro à 14h et quelques. Nous sommes 11 personnes ce soir au gîte, nous avons préparé d'énormes courses. J’ai faim.
Nicolas : Un samedi humide sur les routes et chemins du Gers. Nous retrouvons Pascale avec qui nous avons plaisir à marcher, elle va au même gîte que nous ce soir et nous propose de préparer le repas ensemble. Mais il y a aussi Mary, Alexandre et leurs trois enfants qui étaient hier soir avec nous et que nous retrouvons ce soir, qu’à cela ne tienne, on utilisera une plus grande casserole… Au gîte, trois pèlerins de plus, on ne veut pas les laisser manger dans leur coin quand même !… Donc nous voilà partis aux commerces voisins pour amener de quoi nourrir tout ce petit monde. Thaïs et Agathe préparent une tarte aux pommes, Pascal cuisine le confit de canard (Gers oblige !)
Je m’active à faire cuire une belle coulemelle trouvée au bord du chemin, Et pour le riz, nous avons notre expert : L. bien sûr !
Dimanche 16 mai : Aire sur Adour
L : Aujourd’hui 29 km, départ un peu tardif dû à mon amour inconditionnel pour les lits, bref nous sommes partis sur une matinée pluvieuse mais vive d’énergie car beaucoup de monde nous accompagnait. Bref sur le chemin rien de spécial, seulement énormément d’eau et de terre ou vente. Peu de dénivelé mais beaucoup de routes longées et de villages. Un temps humide mais pas froid nous sommes arrivés en fin d’après-midi et nous logeons dans une église et j’ai faim !
Nicolas : De nouveaux une journée bien, bien humide qui met nos pieds à rude épreuve. Ils commencent réellement à se dissoudre au fond de nos chaussures perpétuellement détrempées. Mais il en faut plus aujourd’hui pour entamer la bonne humeur et la motivation de L. Et c’est sans trop d’efforts que nous avalons les 28 km qui séparent Nogaro d’Aire sur Adour. En chemin, nous longeons toujours de nombreux champs de blé mais aussi beaucoup de vigne, nous sommes dans la région de fabrication de l'armagnac. Le long des champs de maïs tout juste sortis de terre, ou dans les bois de chêne, les sentiers et les pistes se transforment parfois en petits ruisseaux. Et nous repensons avec nostalgie aux terres arides et aux sentiers caillouteux que nous parcourions il y a quelques semaines.
Lundi 17 mai : Pimbo
L : Après un bon repas très copieux je me suis endormi très vite car le lit de l’église était merveilleusement confortable. Énorme petit déjeuner avec du miel ! Et puis zou ! Nous sommes retournés sur le chemin remplis d’énergie. Un beau soleil sur le départ mais très vite des giboulées nous tombent dessus. Mais nous sommes équipés, nous essuyons donc un peu de pluie mais rien de bien méchant. Peu de choses à dire sur le paysage, le Gers est devenu un bon ami. Nous arrivons assez tôt au gîte. J’ai bien mangé.
Nicolas : Au vu de l’itinéraire du jour, on peut sérieusement se demander si la ligne droite n’a pas été inventé dans le beau département des Landes, qui nous accueille ces jours-ci. Nous alternons (presque) grand soleil et averses parfois assez dense, une bonne partie de la journée. Mais les caprices de la météo ne nous font plus ni chaud ni froid si l’on peut dire.
Entre les gouttes, nous prenons quand même le temps de cueillir et de grignoter quelques fèves. Toutes ne sont pas encore mûres, mais certaines sont excellentes, dixit L.
L et Nicolas
Mardi 18 mai : Uzan
L : Aujourd’hui, j’ai eu la permission de partir seul en autonomie sur le chemin, donc après notre petit déjeuner, j’ai fait un câlin à Nicolas et lui demanda de fonder une belle famille si je venais à me perdre sur le chemin. Donc, après une dernière vérification de l’itinéraire et du point de départ, je suis parti fier, la tête haute pour ne pas rater les petites indications du chemin. J’ai traversé donc le petit village et j’ai entamé la descente vers les grands champs de maïs où j’ai rencontré Jean, un petit pèlerin très gentil et un peu grognon, mais avec de bonnes énergies. J’ai pris le temps de regarder le paysage des Pyrénées-Atlantiques. A 12h, j’ai retrouvé le petit Nicolas et Jean. Nicolas, « ma sécu », m’avait acheté des chips, du saucisson, des gâteaux et du poisson.
Nous terminâmes la journée tous les deux, avec Jean pas très loin derrière et en fin d’après-midi, nous avons atteint le gîte où une charmante damoiselle nous a accueillis. Nous avons bien mangé. Je suis fatigué.
Nicolas : L, qui est parti seul ce matin pour la première partie de l’itinéraire, n’a pas eu de problème pour suivre le chemin. Il reconnaît par contre que cela demande quand même un peu de concentration pour ne pas perdre les marques rouges et blanches. Elles sont parfois un peu discrètes et parfois un peu effacées, mais la chaîne des Pyrénées nous accompagne à présent et donne à ce périple une nouvelle dimension.
Mercredi 19 mai : Maslacq
L : Nouvelle journée en autonomie. Je suis parti avec un peu d’avance et après un autre câlin à Nicolas, je me suis aventuré seul sur le chemin. Aujourd’hui, il n’y avait pas trop de pluie en début de journée, un beau soleil et une légère brise matinale, un peu de dénivelé au départ de la journée, mais pas trop raide. Nous retrouvons Pascale qui marchait avec Nicolas. Nous nous sommes retrouvés pour la pause du matin à Arthez en Béarn pour boire un café et je suis reparti seul après avoir fait le plein de chips et de saucisson. Quelques vaches curieuses montrent leur visage et vers midi d’énormes giboulées me tombèrent dessus. J’ai failli me perdre sur la fin, mais je ne perds jamais rien, donc je suis arrivé.au gîte dans l’après-midi où j’ai attendu Nicolas et Pascale 1h. Nous sommes fatigués et j’ai faim.
Nicolas : Une journée en autonomie pour L. Pour ma part, je fais cette étape en compagnie de Pascale et de Jean. Nous nous retrouvons quand même en matinée avec L et nous fêtons la réouverture des terrasses devant un café et le diabolo de la liberté !
L terminerait bien l’étape avec nous, mais le goût du chemin en solitaire semble quand même lui plaire de plus en plus. Il repart donc bravement à l’aventure.
Jeudi 20 mai : Navarrenx
L : Aujourd’hui, nous partons tous ensemble pour Navarrenx, une chaleur étouffante dès le matin nous submerge et énormément de dénivelés au début de l’étape. Nous avons vu des vaches et des ânes et beaucoup de fleurs sur le chemin, d’énormes champs de maïs. Des vues magnifiques sur les Pyrénées qui ne cessent de s’approcher et sur les panoramas de la région. Nous retrouvons d’anciens pèlerins que nous avions croisés et en rencontrons de nouveaux. Arrivés à destination, nous avons été accueillis par Valérie et Jean-Gaëtan avec qui j’ai beaucoup échangé autour du chemin et du bouddhisme. Le soir : riz-curry-coco avec pousses de bambou et soja. J’ai bien mangé. Je suis fatigué.
Nicolas : Une journée assez dynamique et sans trop d’efforts, malgré la météo plus chaude et quelques jolies rampes en début de journée. L’itinéraire est souvent sur goudron aujourd’hui, mais le ciel est splendide et le paysage du Béarn, très vert et vallonné, est très beau.
L qui apprécie de marcher en bonne compagnie, est très en forme. Il nous fait terminer l’étape sur les « chapeaux de roue ».
Vendredi 21 mai : Landaco
L : Après un bon sommeil et une grasse matinée, nous partîmes sur le chemin accompagnés du soleil et de Pascale pour atteindre notre destinée. Peu de dénivelés aujourd’hui. Des vaches et des vaches, toujours des vaches, quelques chevaux, mais aujourd’hui pas de pluie. Les jours commencent vraiment à se ressembler, mais les rencontres sont toujours uniques, nous sommes dans un gîte écolo. J’ai cueilli des œufs de poule et j’ai faim.
Nicolas : Hier, nous avons dépassé les 700km sur les chemins depuis notre départ. L est de plus en plus à l’aise avec la marche et la vie sur le chemin, et même au point de ne plus vouloir le quitter !
Si les paysages ne se modifient que peu à peu, les nouvelles rencontres, elles, s’enchaînent à toute vitesse. Et les journées de marche solitaires et parfois silencieuses des premières semaines, propices à la contemplation de la nature et des états d’âme, ont fait place aux échanges et au partage sur le chemin ou lors des pauses.
Samedi 22 mai : Ostabat
L : Deuxième journée en autonomie. Je suis parti seul, fier, la tête haute et des bonbons plein mon sac à dos. Rien à dire sur le chemin, mais le paysage, une fois arrivés à la Chapelle Saint Nicolas, était magnifique. Quelques kilomètres plus loin, Ostabat, et accompagnés de Pascale, nous sommes arrivés dans l’après-midi. Je suis fatigué et j’ai faim.
Nicolas : Depuis deux jours, nous sommes entrés dans le pays basque. Le paysage, toujours très vert, est de plus en plus vallonné. Les brebis qui donnent le bon lait nécessaire à la fabrication du fameux fromage Ossau Iraty commencent à être nombreuses.
Les maisons basques traditionnelles, blanches avec des boiseries rouges ou vertes ont fait, elles aussi, leur apparition dans la campagne.
Aujourd’hui, L a profité du paysage en solitaire et l’a trouvé très beau.
L et Nicolas
Dimanche 23 mai : Saint Jean-Pied-de-Port
L : Enfin, arrivés à Saint-Jean-Pied-de-Port en compagnie de Pascale et des connaissances du chemin, nous refaisons, selon le “Miam miam dodo”, la plus belle étape du chemin. Personnellement, je n’ai pas trouvé cette étape particulièrement plus jolie qu’une autre. Il y avait certes de beaux paysages, mais l’Aubrac, le Gers et toutes les autres régions étaient aussi très impressionnantes. Nous avons marché nos petits 20km doucement et sommes arrivés dans l’après-midi à destination. Jour de repos, demain, Pascale ravie nous invite au resto
Nicolas : Saint-Jean-Pied-de-Port est une ville importante du Chemin vers Compostelle. Beaucoup de pèlerins débutent ou terminent leur parcours ici. Et pour ceux qui le poursuivent, c’est ici qu’ils passent une des nuits les plus angoissantes de leur vie. En effet, l’étape du lendemain, qui les sépare du Col de Roncevaux, est censée être la plus dure et la plus dangereuse du Chemin. Demain, il leur faudra grimper les 200m de dénivelé positif pour passer au-delà des Pyrénées et gagner l’Espagne.
Pour nous, pas d’angoisse, ni de test PCR, car nous ne prenons pas la direction de l’Espagne, mais bifurquons plein Est en direction d’Oloron Sainte Marie. Nous allons à présent longer les Pyrénées en empruntant la voie du Piémont Pyrénéen, en suivant le GR 78
Lundi 24 mai Saint Jean Pied de Port – Repos
L : Grasse matinée aujourd’hui. Je me suis levé à 12h30, Pascale nous invite au resto où j’ai mangé des entrecôtes et puis nous avons tous fait une sieste. Suite à cela, nous sommes allés faire des courses et demain, j’irais récupérer mon courrier. Je n’ai rien fait de surprenant aujourd’hui. J’ai faim.
Nicolas : Très très grasse matinée pour L pour cette dernière journée de repos de la marche. Nous passons une partie de la journée avec notre amie Pascale qui nous accompagne depuis une dizaine de jours et que nous quitterons demain.
Nous allons débuter la dernière phase de cette marche et elle sera probablement ou peu différente car nous emprunterons des chemins moins fréquentés et dans le sens inverse, de la plupart des marcheurs. L bouquine, écoute de la musique. Il se détend. Il attend aussi l’arrivée des pèlerins que nous avons croisés il y a quelques jours et que nous retrouverons ce soir.
L et Nicolas
Mardi 25 mai : Saint Just Ibarre
L : Aujourd’hui, était l’étape la plus longue, nous sommes arrivés à 18h et quelques, cependant, ce fut une magnifique étape. Nous avons pu observer de très près les vaches, moutons et cochons en liberté dans la montagne. Une chaleur étouffante et du dénivelé en “veux-tu en voilà”. Les journées de pause cassent notre rythme. J’ai eu donc plus de mal aujourd’hui, mais j’ai toujours la motivation de finir ce que j’ai commencé.
Nicolas : Nous reprenons le chemin avec une très jolie étape plus montagneuse que les précédentes. Une ambiance de nouveau calme et solitaire avec des vues magnifiques avec les vertes montagnes basques.
Un départ un peu tardif et de longues pauses qui étirent un peu la journée et les derniers kilomètres semblent un peu plus longs que les autres.
Mercredi 26 mai : Mauléon-Licharre
L : Après une bonne nuit de sommeil et un réveil difficile (j’aime beaucoup les lits), nous repartons sur le chemin avec un temps magnifique. Une grosse montée au départ dans un bois très verdoyant dans une atmosphère plutôt humide. J’y ai fumé une cigarette, hypnotisé par le bruit d’un petit ruisseau et après cela nous avons grimpé le flanc d’une montagne d’où la vue était magnifique. Nous sommes passés par quelques villages purs produits et architecture basque et je me suis souvent arrêté pour prêter attention aux animaux, aux gens, panorama local. Après avoir fait les courses pour acheter le strict nécessaire et vital (350 g de chips, des saucissons, des bonbons, un hamburger et deux avocats), pour ce soir, demain après-midi et demain soir, nous sommes arrivés au camping où nous allons passer la nuit et bien manger.
Nicolas : Nous poursuivons notre visite du Piémont pyrénéen et du paysage basque. Où le regard se porte, il tombe inévitablement sur des petits points blancs sur fond vert que dessinent les troupeaux de brebis.
Il fait doux, le temps est agréable. Les belles prairies fleuries alternent avec les espaces délaissés et envahis de fougères. L’ensemble, paisible et serein, détonne aujourd’hui de notre paysage intérieur, nettement plus agité, voire orageux.
Jeudi 27 mai : Hopital Saint Blaise
L : Après un bon repos et un bon dodo, nous partîmes vers 9h et quelques. Aujourd’hui, le soleil tape très fort, mais nous avons mangé et marché à l’abri dans un bois. Courte journée, seulement 18km. Nous sommes arrivés dans l’après-midi à Saint Blaise. J’ai acheté un Pepsi.
Nicolas : Nous passerons aujourd’hui notre dernière journée en Pays basque.
Il fait un peu chaud, mais nous tirons profit d’un peu d’air en matinée et d’un itinéraire plus ombragé l’après-midi, sous les hêtraies et les châtaigneraies.
Nous profitons d’une petite pause pour faire quelques séries de pompes, lorsque L m’a presque abandonné pour suivre une charmante bergère qui passait par là avec son troupeau de brebis. Comprenant que le coeur de sa bergère était déjà pris, c’est avec regret mais plein d’espoir qu’il a repris le chemin
Vendredi 28 mai : Oloron Ste Marie
L : aujourd'hui petite étape avec peu de dénivelé mais beaucoup de diversité et de nouveaux endroits, nous sommes presque revenus dans le Gers. Nous fîmes 3 pauses seulement, nous arrivâmes à Oloron où nous bûmes un verre dans un bar et atteignons le gîte dans l’après-midi. A 18 heures, nous accueillons madame Lemhemdi, mon éducatrice à la gare. Nous allons passer 3 jours ensemble. Nous avons mangé un tajine avec du riz, des légumes, du poulet et de l’agneau. J’ai bien mangé.
Nicolas : nous attaquons aujourd'hui la dernière semaine de marche. Il fait lourd mais le soleil reste voilé toute la journée. Ce qui nous permet de pas trop subir et d’avancer assez vite. L’idée était de se préparer à l’étape « défi » que nous ferons d’ici quelques jours. Une étape exceptionnellement longue pour finir la marche en beauté!! Pour cela nous envisageons de ne faire que de courtes étapes pour ne pas trop étirer la journée. Notre but n’est pas totalement atteint aujourd’hui mais notre vitesse moyenne commence à s’approcher de nos objectifs.
Samedi 29 mai : Lacommande
L : Aujourd’hui, nous marchons avec Madame Lemhemdi, réveil tranquille et petit déjeuner. Nous sommes passés par quelques petites forêts et avons surmonté avec bravoure les dénivelés. Dans l’après-midi, nous avons mangé dans un bosquet isolé et sommes arrivés tôt à bon port. Courte journée aujourd’hui donc. J’ai faim.
Nicolas : Hier soir, nous avons retrouvé Madame Lemhemdi, l’éducatrice de L. Elle va marcher avec nous durant trois jours entre Oloron Sainte Marie et Morlaas. Ce matin, le temps est idéal pour sa première journée de marche. Il fait assez frais et nous avançons facilement sur les chemins béarnais. Quelques gouttes de pluie nous chassent de notre première pause, mais une belle éclaircie nous permet ensuite de faire un arrêt pique-nique agréable.
Nous arrivons assez tôt dans le paisible village de Lacommande, ce qui donne à Madame Lemhemdi et à L le temps de faire un premier bilan de cette marche. L’après-marche et l’avenir de L sont aussi évoqués
Dimanche 30 mai : Pau
L : Deuxième jour de marche en compagnie de Madame Lemhemdi. Très courte journée aujourd’hui (14 km), petit déjeuner à 9h30 et départ au calme. Seulement une pause le midi au bord d’un étang où nous avons trempé nos jambes jusqu’aux genoux. Nous sommes arrivés très tôt à Pau et avons mangé au Buffalo-grill en début de soirée (on a mangé sous la pression des serveuses, elles-mêmes sous la pression du couvre-feu) et sommes rentrés à l’hôtel en fin de soirée où Nicolas et Madame Lemhemdi ont fini leur dessert. J’ai bien mangé.
Nicolas : Nous avons aujourd’hui une courte étape et la température en hausse n’a pas vraiment le temps de nous gêner.
Nous arrivons donc assez tôt ce qui permet à Madame Lemhemdi et L de poursuivre le travail sur le bilan de la marche et sur les objectifs et projets de L
Lundi 31 mai : Morlaas
L : Cette journée est une journée triste : départ de Madame Lemhemdi pour retourner à Paris. 22 km seulement aujourd’hui, peu de dénivelé mais un soleil toujours aussi puissant. Arrivé au gîte, nous avons installé nos affaires et profité à fond des derniers instants de Madame Lemhemdi. Elle a cuisiné pour nous (elle a eu un peu de mal à cause de la technologie des plaques électriques) et nous nous sommes couchés à 23h.
Nicolas : Nous quittons Lescar pour rejoindre Morlaas et restons donc en périphérie de Pau. L’itinéraire assez urbain en début de journée, se poursuit en forêt puis sur des petites routes de campagne à travers les champs. C’est l’une des journées les plus chaudes depuis notre départ et bien qu’il y ait peu de dénivelé, cette chaleur rend finalement l’étape moins facile que prévu. Nous sommes donc plutôt contents d’arriver d’autant qu’une fois encore notre gîte est très agréable.
Mardi 1er juin : Vidouze
L : 30 km aujourd’hui ! Madame Lemhemdi nous accompagnera pour regagner le chemin et après une dernière tentative pour la convaincre de rester avec nous, poursuivons notre chemin seul. Nous avons chronométré nos pauses pour ne pas faire plus de 10 minutes, dans l’optique de l’étape défi, à savoir 60 km. Nous avons échangé avec un pèlerin à 13h. Arrivée au gîte nous avons rencontré notre hôte.
Nicolas : Nous préparons aujourd’hui encore nôtre étape « défi » en essayant de garder une marche dynamique. Le résultat est plutôt positif pour cette étape de 30 km, nous n’avons plus qu’à la reproduire pour relever le défi des 60 km qui nous attendent. L. est prêt physiquement, il semble bien déterminé. D’autant qu’il s’agira de la dernière étape de la marche. On va tout donner !
L et Nicolas
Bon voyage mon ami !!! fifye