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Marche de Kevxxx

Marche de Kevxxx accompagné par Thibaud


Jeudi 5 août :


K : je m’appelle K, j’ai 15 ans et je viens du 81 « Tarn ». Je pars confiant dans cette marche, sans musique, j’ai remplacé la musique par des livres. Dans cette marche, j’ai un accompagnant qui s’appelle Thibaud, et il va veiller sur moi je l’espère. Notre voyage commence de Vannes pour faire le tour de la Bretagne. aujourd'hui j’ai marché pendant 3h15 et je suis fier de moi, le paysage était magnifique. Demain départ pour Vannes pour un long voyage, je vous souhaite une très belle semaine.


Thibaud : Je suis l’accompagnant de K pour ma première marche avec Seuil. Depuis mardi nous commençons à nous connaître. 1ère journée d’échauffement sous la pluie qui n’a pas l’air de refroidir K qui est enthousiaste à l’idée du grand départ de demain.


Vendredi 6 août : Arradon, à 10 km de Vannes

K : Bonjour, aujourd’hui je suis parti à Vannes pour aller à Arradon dans un camping. Je voulais dire un mot à Méli, Mélanie, Léa. Vous me manquez trop et l’Aubépine aussi me manque et j’aurais pas imaginé dire ça un jour mais les jeunes me manquent un peu. Demain nous partons pour Baden. Maman, papa vous me manquez beaucoup trop et Lulu un peu. Bisous l’Aubépine, bisous maman et papa.


Thibaud : Aujourd’hui commence l’aventure. Nous arrivons à Vannes sous un grand soleil, qui nous encourage à faire nos premiers kilomètres de ce périple. Arrivée à Arradon en fin d’après-midi, on n’en profite pour saluer cette côte bretonne et timidement tremper les pieds. Après un bon repas, nous rangeons le camp, nous attendons l’orage cette nuit.


Samedi 7 août : Larmor-Baden

K : Nous sommes à Larmor-Baden dans un camping pour passer la nuit au sec je l’espère, car hier dans la nuit il y a eu un orage du futur. Bonne soirée à vous tous qui me suivait sur le blog et bonne nuit au sec. Le sec ça me manque.


Thibaud : Premier démontage de campement ce matin entre pluie et éclaircies, nous partons pour une seconde journée de marche avec une vue sur L'Ile aux Moines. Malgré quelques premières douleurs qui se font sentir, nous marchons à bon rythme et arrivons à destination relativement tôt, ce qui nous permet de nous ravitailler pour les prochains jours. Dans la soirée, un campeur curieux vient nous demander ce que font deux jeunes aventuriers dans ce camping. Cela lui rappelle des souvenirs…


Dimanche 8 août : Le Bono


K : Journée super, sauf les courbatures qui ont fait mal aux bras et aux jambes pour nous deux. J’ai bien aimé la mousse que l’eau a faite, on l’appelle l’écume.


Thibaud : L’ambiance et les paysages bretons prennent le dessus sur la difficulté physique du jour. Nous avons vu le premier dolmen de ce périple, dans deux jours nous en verrons des centaines à Carnac.

Nous profitons de l’humidité de la soirée pour nous reposer à l’abri et tenter un départ tôt demain matin.


Lundi 9 août : Crac’h

K : Encore une nuit et une matinée sous la pluie, journée parfaite avec aussi du soleil. Moins de courbatures et 70 km depuis le début.


Thibaud : Nous nous sommes éloignés de la côte aujourd’hui pour mieux y revenir demain. La matinée a été difficile pour les jambes mais le réconfort de bons repas et d’une boisson chaude nous permet de repartir à bon rythme. Ce soir nous profitons du confort d’un hôtel avant de re-planter les tentes demain soir à Carnac !


Mardi 10 août : Carnac

K : Nous sommes réveillés au sec dans un joli hôtel. Nous sommes allés voir des menhirs, avant d’aller se reposer dans un camping.


Thibaud : Après une bonne nuit de repos, nous reprenons la route en forme et motivés. Nous faisons une halte au port de la Trinité sur mer pour le repas de midi, avant de nous diriger vers les alignements de menhirs de Carnac. Pas de doute, nous sommes plongés dans l’ambiance bretonne.


Mercredi 11 août : Etel

K : Encore une journée de marche et un repas léger à côté des menhirs. Une journée fatigante pour moi. Une nuit difficile car j’ai fait des cauchemars horribles. Du coup on va se coucher tôt.


Thibaud : Journée difficile. La fatigue physique se fait sentir, mais malgré tout nous avançons. L’entraide et le beau temps nous permettent de maintenir le cap. Une bonne nuit de sommeil nous permettra de repartir en forme. Demain, une grande étape nous attend.


Jeudi 12 août : Plouhinec

K : Nous avons beaucoup marché l’après-midi, j’ai porté un dolmen. Le soir, j’ai fait ma toute première nuit sauvage.


Thibaud : Une grande journée de marche nous attend et les conditions sont parfaites. Réveil au bord de l’eau et grand soleil. Sur la route, nos besoins en eau nous permettent de rencontrer des locaux qui nous conseillent l’itinéraire que nous suivons. Ces rencontres nous mèneront à une plage magnifique où K. passera sa première nuit à la belle étoile.




Vendredi 13 août : Larmor Plage (à côté de Lorient)

K : Nous avons pris le bateau pour Lorient. Nous sommes allés nous baigner dans l’océan, après nous être installés au camping.


Thibaud : Réveil humide mais ensoleillé. Nous levons le camp rapidement et partons vers Locmiquélic nous ravitailler. L’occasion de profiter de son marché et de son vieux port, avant de prendre le bateau pour Lorient où nous devrions passer la nuit. Lorient est bondé de touristes, impossible de trouver une place où dormir. Nous décidons alors d’avancer jusqu’à Larmor plage où nous serons bien mieux pour passer la nuit. Aujourd’hui, Kevin est monté sur un bateau pour la première fois et c’est la première baignade dans l’océan de notre périple.


Samedi 14 août : Fort Bloqué

K : La montée était jolie au bord de la mer, j’ai découvert une plage nudiste, l’eau est jolie mais les gens abusent un peu car ils sont nu sur une plage où il y a plein de monde .


Thibaud : L’effort supplémentaire pour rejoindre Larmor Plage hier nous permet aujourd’hui d’appréhender une marche plus courte que prévu. Grâce matinée et petit déj sur la plage pour bien commencer cette journée, puis en route pour Fort Bloqué le long de la côte sur son grand ciel bleu. Les paysages ont bien changé depuis le golfe du Morbihan, l’occasion de nous rappeler que nous avons déjà parcouru du chemin.


Dimanche 15 août : à côté de Doélan

K : Journée superbe, on a fait une petite sieste sur la plage après un très bon repas très lourd, avant de prendre le bateau.


Thibaud : Réveil sous la pluie, nous ne nous y attendions pas mais on a fait avec. On s’active, on remballe et c’est parti. Le repas copieux du midi fut une vraie erreur. Nous finissons par faire la sieste sur la plage avant de penser à repartir et toute l’après-midi la fatigue se fait sentir. Nous finissons la journée par installer le bivouac sous les nuages menaçant et des vents forts venus de l’océan.


Lundi 16 août : Kerfany les Pins

K : Dure journée, c’était la plus grosse journée par rapport au début. J’ai mal aux jambes, j’ai trouvé cette journée horrible. J’ai le cœur brisé de cette journée.


Thibaud : Encore une nuit bien humide, mais on garde le moral, une grande étape nous attend aujourd’hui. Les premiers kilomètres défilent mais très vite la fatigue accumulée se fait sentir. Plus l’arrivée se rapproche, plus la marche est dur. À quelques kilomètres de l’arrivée, c’est le moment de lâcher son sac « marre de cette marche, marre de la pluie, marre de la Bretagne et marre du kouign amann ! ! ! Vivement le retour… »

La soirée est propice pour échanger et surtout se reposer !


Mardi 17 août : Riec sur Belon


K: Nous avons fait une petite journée.

Thibaud : Les 200 km parcourus se sentent encore dans les jambes aujourd’hui. Malgré cette difficulté, les échanges et les efforts nous conduisent au confort d’une chambre où nous profitons d’un repos bien mérité.


Mercredi 18 août : Port Manec’h


Thibaud : Après une grasse matinée, nous prenons le temps de l’après-midi pour descendre l’Anse d’Aven pour rejoindre Port Manec’h.


Jeudi 19 août : Pointe de Trévignon


K : Nous avons fait une petite journée jusqu’à Trévignon. On va se coucher tôt pour se lever tôt et on va passer une bonne journée.


Thibaud : Nous profitons de la côte sauvage pour rejoindre la pointe de Trévignon où nous profitons de la plage.

Demain, dernière journée avant d'arriver à la cité médiévale de Concarneau où nous ferons une halte jusqu’à dimanche.


Vendredi 20 août : Concarneau


K: Nous avons fait une grosse journée, nous sommes très fatigués de ces derniers jours qu'on a passé. J’ai besoin de dormir. Je vous souhaite un excellent week-end.

Thibaud : Nous avons retrouvé un bon rythme de marche aujourd’hui et sommes arrivés à Concarneau, étape tant attendue. Nous profitons de la soirée pour visiter cette jolie ville et manger du poisson au bord du Vieux-Port.


Samedi 21 août : Repos à Concarneau


K: Super journée avec de la pluie le matin. Nous nous sommes levés à midi, nous avons déjeuné puis fait les lessives, les courses. Nous avons mangé puis dodo. Super journée de repos.


Thibaud : super journée de repos à côté de l’océan.Nous en profitons également pour préparer les prochaines journées de marche qui nous attendent.Les jambes sont bien reposées et nous sommes prêts pour reprendre le chemin dès demain matin en forme et motivés.


Dimanche 22 août : Fouesnant


K : Journée super avec du soleil et les jambes reposantes. Nous sommes fatigués.

Thibaud : Nous repartons les jambes plus légères et profitons d’une journée ensoleillée. Notre prochain objectif : la pointe du Raz, à l’extrême ouest de la Bretagne. Nous l’avons tous les deux en tête et la motivation est bien présente.


Lundi 23 août : Ile Tudy


K: Journée fatigante surtout Thibault, le matin nous avons traversé la marée et on a fini les pieds trempés. Nous sommes tous les deux épuisés.


Thibaud : Nous sommes partis tôt ce matin et en avons profité pour cheminer le long des plages vides au frais. Et quand la chaleur se fait trop sentir, nous profitons de l’eau fraîche de l’océan qui nous redonne la force de poursuivre le chemin vers Île Tudy.


Mardi 24 août : Loctudy


K : Nous avons fait 20 km, c’est long mais agréable.

Thibaud : Aujourd'hui nous avons contourné l’anse de Lesconil pour rejoindre Loctudy. En fin d'après-midi nous arrivons et voyons de l’autre coté la rive, à 2 km, Ile Tudy d'où nous sommes partis ce matin. Un grand détour qui nous a évité 2 km de nage.


Mercredi 25 août : St Guénolé


K : Nous avons fait 28 km. Nous avons les jambes en compote.

Thibaud : Une longue route nous attend, nous nous levons à l’aube pour profiter de la fraîcheur. A peine partis nous sommes invités à prendre le petit-déjeuner chez Jeanine et ses deux enfants au bord de la plage. Nous repartons bien plus tard sous la chaleur mais en tête le réconfort de cette rencontre.


Jeudi 26 août : Penmarch


K : Nous avons fait peu de km mais je suis fatigué. Nous avons marché sur le sable à marée basse.


Thibaud : Aucun nuage dans le ciel, nous continuons d’avancer et apercevons à l'horizon pour la première fois la pointe du Raz, point le plus à l’orient de ce périple. L'océan toujours à notre côté permet de nous rafraîchir pendant les pauses et de se ressourcer pour mieux avancer.


K et Thibaud


Vendredi 27 août : Audierne

K : Nous avons fait une grosse journée. Nous sommes fatigués, il nous tarde le repos.


Samedi 28 août : Primelin

K : Nous avons fait une petite journée mais avec la fatigue elle a paru longue.

Dimanche 29 août : Point du Raz

K : Nous avons réussi notre rêve. Nous sommes allés au bout du monde, c’était juste magnifique. Si c’était à refaire, je le ferai même si c’est dur de monter les côtes. Et comme on dit après l’effort le réconfort. Nous avons mangé une glace et bu un coca.


Lundi 30 août : Douarnenez

K : Nous avons rejoint Douarnenez en voiture car j’avais à faire ma deuxième injection lundi


Mardi 31 août : Douarnenez

K :Thibaud m’a réveillé comme un roi avec un pain au chocolat, et un Kouign-amann, gâteau qui vient de Douarnenez.

Comme ma nouvelle éducatrice vous l'a dit : Thibaud a dû partir chez lui. Du coup, je suis très triste car je me suis attaché à lui et à son caractère. J’espère que Clémence va être cool comme Thibaud, peut-être mieux. Elle a un chien qui s’appelle Gaia qui est très gentil. Gaia c’est comme ma chienne elle restera dans mon cœur après la marche. J’ai même pensé à lui prendre à manger. Je suis ravi qu’elle fasse partie de la marche elle aussi, elle a de l’endurance. Du coup, on est obligé de la cacher, je n’aime pas attacher un chien, c’est comme un humain. Je l’adore, bon elle a son caractère mais elle est gentille. Clémence aussi est cool mais elle a son caractère mais ça va elle est sympa j’en suis sûre.


Clémence : Mouettes au vent. Soleil couché. Kevin chantonne en faisant la vaisselle, l’air qu’il a sifflé une bonne partie de la journée : « 1 km à pied, ça use, ça use… ».

Thibaud l’accompagnant de Kevin a quitté la marche et je suis venue le remplacer.

Je suis Clémence, membre de l’équipe Seuil chargée de suivre l’ensemble des marches qui partent. Gaia ma chienne est aussi de la partie. De pelage noir, de taille moyenne, une tête de griffon mais avec un caractère de caniche, ce qui a le don d’exaspérer bon nombre de personnes. Elle a plus d’un tour dans son sac et les jeunes de Seuil sont généralement ravis de sa présence, chacun a sa manière. Kevin au petit soin avec elle et cherche à comprendre ses différentes façons de s’exprimer, surtout quand elle aboie ou grogne.

Une journée de repos. Nous avons sillonné la ville dans tous les sens pour finir à la plage. Aussi intense et difficile que peut-être l’expérience d’une marche Seuil, « le bonheur » dans sa forme la plus simple s’apprivoise. Kevin a depuis le début de la journée interdiction de me poser 50 questions à la minute. Il est ainsi, les pieds dans le sable, Gaia à ses côtés, il lit. L’appel du jeu les tire tous les deux en courant au bord de l’eau où ils trempent pieds et pattes. Et moi, je ne peux résister. C’est l’appel de la baignade. Que dire de plus ? Demain est un autre jour.


Mercredi 1er septembre : À Pors Ar Vag- Plomodiern


Nous avons fait une journée moyenne. Je suis fatigué. Hier j’ai commencé un livre sur les fourmis et c’est super sympa. Je suis allé au marché et Clémence m’a fait découvrir une chose merveilleuse c’est de gober un œuf cru. C’est très bon, un peu bizarre mais bon.

Manon, Papa et Ludivine je vous aime du fond du cœur et dans les moments durs je pense avoir tout de même tort tout le temps.


Clémence : Première journée de marche avec Kevin. Il marche bien d’un pas tranquille. Rien à signaler sous le soleil bleu de Bretagne. La journée est faite de plein de petits plaisirs à commencer par le marché de Douarnenez où chacun a gobé son œuf. Une première pour Kevin. Gaia aussi en a eu, elle adore ça. Nous avons rencontré plein de chiens. Des parties de jeu chorégraphié, du spectacle vivant. L’impro c’est pour les 4 pattes aussi. Nous avons aussi rencontré quelques humains « trop point n’en faut », ceux là, à 2 pattes étaient marcheurs avec qui nous avons partagé un petit bout de chemin. Ils nous ont fait rêver avec le GR 20 en Corse. En attendant, nous sommes ici et nous y sommes bien. Installés à la plage, les pieds dans le sable. Serait-il l’heure du bain ? Il paraît que lorsqu’on veut quelque chose, il faut se jeter à l’eau. Facile à dire mais pas facile à faire pour Kevin… Va-t-il y aller ? On vous le dira demain.


Jeudi 2 septembre : Telgruc-sur-Mer


K : Aujourd'hui, nous avons eu une toute petite journée mais ça valait le coup car on a profité de la plage. Et, j’ai réussi à me jeter à l’eau, et j’en suis ressorti heureux. Je ne regrette pas d’y être entré et si Clémence me l'autorise, j’y retourne. Dommage, Clémence m’a dit non, mais elle m’a promis pour demain.

J’ai très très bien mangé, j’ai mangé un tacos au poulet. Et, après je me suis fait un petit plaisir, j’ai pris un bol de raclette bretonne et après avoir bien mangé nous finissons la soirée avec un magnifique coucher de soleil.

Clémence : Non seulement Kevin s’est jeté à l’eau hier soir et en plus il est retourné aujourd’hui sans moi, cette fois je n’étais pas très en forme. Il a fait une longue baignade et il en est sorti vivifié. La plage de Trez-Bellec est tout simplement magnifique. Peu de kilomètres parcourus mais beaucoup de flânerie à la plage. « Que de temps perdu à gagner du temps. »

La rencontre de quelques locaux nous rappelle qu’il y a une vie ici en hiver et c’est même cette période qu’ils préfèrent. Ils attendent les vagues car leur façon à eux de gagner du temps c’est de surfer sur la vague. Alors pourquoi pas ? Nous marchons… Et demain ce sera Crozon.

Vendredi 3 septembre : Tal Ar Groas

K : Aujourd’hui nous avons fait une petite journée par rapport à hier. Nous sommes arrivés très tôt au camping, du coup j’en ai profité pour me rejeter à l’eau mais là c’est dans une piscine. J’aurais préféré la mer. Pauvre Clémence elle est très malade elle se repose à l’ombre pendant que je me baigne. Elle aura du mal à faire les 10 km. Je vous tiens au courant de l’amélioration de son état. J’espère que ce n’est pas le Covid. Que dire d’autre, à demain.


Clémence : Il y a des jours avec et des jours sans. Aujourd’hui c’est ni l’un ni l’autre. Faire avec ce qu’il y a. Prendre ce qui vient. Tel est notre devise. Toujours une petite forme pour moi. K. égal à lui-même, il avance bien, pas de tempête en vue.

Baignade en piscine pour Kevin, lecture à l’ombre d’une petite haie, instants de tendresse avec Gaïa. Une journée sans turbulences. Demain le vent peut tourner. D’ailleurs il se lève à l’instant, il fait chanter le bambou.


Samedi 4 septembre : Morgat

K :. Aujourd’hui Clémence va un peu mieux, elle s’est même baignée à la mer. Elle a fait un test PCR, c’est négatif. J’espère que ça va aller mieux pour elle. À ce qu’elle m’a dit, c'est qu’elle a un peu mieux dormi cette nuit. L’eau est très bonne à la mer. Demain je vais découvrir une plage apparemment magnifique à ce que Clémence dit. Ce soir j’ai découvert les pâtes au boudin noir. Bonne nuit et à demain pour une autre nouvelle journée de bonheur je l’espère. Nous allons dormir dans un camping avec piscine. Au sec je l’espère.


Clémence : Il y a des jours où on a le pas lourd qui oblige à prendre plus le temps. Il n’y a pas que le défi physique qui embarque… Nous prenons le temps de regarder le paysage. Il y a de quoi être émerveillé. Il y a de quoi découvrir, apprendre à regarder, à sentir l’air iodé, le pin à la saveur sucrée qui ressemble à la Barbe à papa. Moi, comme Kevin, je crois que nous nous imprégnons de ces instants chacun a sa façon. Gaïa à nos côtés fait beaucoup moins d’allers retours et marche au pas. Serait-elle un peu fatiguée ? En tout cas, elle ne manque pas de nous faire sourire ainsi que les gens que nous croisons. Aujourd’hui, elle ne voulait pas attendre longuement devant le supermarché comme elle sait si bien le faire. Un cocktail « d’odeur » ça devait être tentant. La caissière aux aguets a réussi à la faire sortir juste au son de sa voix depuis sa chaise. Amusée par la situation, elle s’étonnait qu’elle écoute si bien cette inconnue.

Un épais brouillard tombe ce soir. Les pages de mon carnet en ressentent les effets…


Dimanche 5 septembre: Kernaveno, Plage de Goulien

K : Nous avons goûté les meilleurs gâteaux bretons, un était au sarrasin et l’autre était au froment. J’ai découvert une plage effectivement magnifique comme Clémence l'avait dit. J’ai marché tout seul sur la plage et j’ai trouvé une place sur des cailloux en face d’un spot de surf. Mais, pourquoi l’appeler plage des surfeurs, mes suiveurs sur le blog ? Et bien je vais vous le dire car il y a des vagues, du coup ils viennent tous là. Mais aujourd’hui ils étaient sur la planche à attendre les vagues et moi je me suis baigné et c’était trop cool. Après, j’ai fait une expérience. Je me suis mis des cailloux sur le ventre pour voir ce que ça faisait, j’ai découvert que ça faisait du bien car ils étaient chauds. Après une belle journée mouvementée à cause des dénivelés, nous étions assoiffés et nous avons découvert une chienne qui voulait jouer et en voyant la maîtresse nous avons osé demander à cette gentille dame si elle pouvait nous offrir de l’eau. Elle était gentille qu’elle a accepté et même Gaïa y a eu droit.


Clémence : Nous reprenons les étapes avec un peu plus d’intensité. Je vais mieux et la perspective de découvrir un peu plus les contours de la presqu’île de Crozon donne envie d’avancer. Nous partons dans le brouillard. Arrivée au cap de la Chèvre, c'est grand ciel bleu.

Cap de la Chèvre, pointe de Renoux, plage de la Palue, pointe de Lostmarc'h. Chaque recoin à son nom. Rattaché à une histoire mais personne pour la raconter. À chacun de l’imaginer. Ça donne envie d’y revenir encore et encore. C’est l’océan qui prend le plus de place dans notre champ de vision. Nous scrutons l’horizon et chacun se laisse toucher par ces instants avec sa sensibilité. Pour K., cela le rendrait plus débordant de questions ? Question ou demande d’attention ? Est-ce que chaque question mérite une réponse ? Dans le cas présent pas toujours. Je dresse alors des panneaux stop et nous avançons…


Lundi 6 septembre : Camaret sur Mer, camping de Trez Rouz

K :. Nous avons fait une belle balade, j’ai refait mon expérience des cailloux chauds sur le ventre et je ne sais pas comment vous l’expliquer mais vous savez quand on marche sur les cailloux et bien on fait trembler les cailloux. J’ai ressenti cette vibration surtout le corps. Que dire d’autre, j’en laisse à Clémence car je n’ai plus d’idées. Bonne nuit et à demain.


Clémence : Départ matinal au soleil levant. L’avantage de partir à la fraîche c’est qu’on s’acclimate à la température. Aujourd’hui il est prévu un temps de canicule. Nous tenons le coup jusqu’à Camaret. Chaleur écrasante, c’est l’heure du déjeuner, nous cherchons en coin d’ombre face au port. Peu de choix s’offrent à nous, nous nous asseyons sur le trottoir, adossés à une porte de garage pour pique-niquer. Gaïa est éreintée, elle attend comme nous l’heure de la baignade. Nous prenons notre courage à huit pattes pour atteindre notre objectif. Les vagues sont au rendez-vous, promesse de joyeux moments. Kevin adore ça. Gaïa ne se défile pas même si elle n’aime pas trop les grosses vagues. L’appel du jeu est plus fort.


Mardi 7 septembre : Lanveoc

K :. Aujourd’hui il nous est arrivé un truc de dingue avec le GR. Il nous a fait faire le tour du camping quand nous sommes arrivés à une patte d’oie. Nous avons regardé le guide et nous ne savions pas où aller, alors on a regardé sur le téléphone de Clémence et là on s’est aperçu qu’on était à juste une ou deux montées du camping où on a dormi alors au lieu de faire 25 km on a fait que 18 km. Nous sommes arrivés au camping à midi et nous nous sommes installés dans une tente avec des lits. Je me suis baigné après une petite journée sous une grosse chaleur puis j’ai pris un bain de soleil. Nous avons dû faire les courses pour ce soir et demain matin.


Clémence : Kevin est de plus en plus rapide pour préparer son sac. Nous filons comme le vent au lever du soleil. Comme il vous l’a expliqué, le GR nous a joué un drôle de tour, Nous avons donc modifié l’étape. La rade de Brest en vue, le vent se lève, nous changeons de cap tout comme la marche de Kevin dans quelques jours. Nous accueillerons jeudi sa nouvelle accompagnante, Laurienne pour la fin de la marche. Elle connaît bien Seuil. Kevin accepte la situation même si ça ne lui plaît pas trop. Aussi ils poursuivront sur le sentier côtier. Kevin pourra alors continuer son rituel de la baignade où il joue tous les jours comme un enfant.

Lanveoc est un charmant petit port où les hélicoptères de la base militaire de Brest créent une ambiance assez sonore. On aime ou on aime pas. Notre plaisir n’en a pas été gâché pour autant.


Mercredi 8 septembre: Landevennec

K : Aujourd’hui je suis déçu de cette marche quand je n’ai fait que poser des questions et ça a saoulé Clémence. Mais ça va un peu mais il ne faut pas en faire un tas de caisses. J’ai pas raison papa. Au début ça ne me dérangeait pas ses colères mais là j’en ai ras la casquette. Je ne sais pas si c’est bien de dire ça mais je dis ce que je pense, parler ça fait du bien et on m’a dit que c’est bon pour le moral, car sinon on devient fou. Je ne le dis pas pour être méchant, je sature les reproches. On m’a dit qu’en un mois j’ai fait d'énormes progrès et Clémence me dit le contraire alors je suis perdu. Je sais plus où mettre ma tête.


Clémence : Le vent tourne et la pluie arrive. Notre compagnie pour la fin d’étape. Kevin chante sous la pluie. Déjà pendant le stage, il avait démontré qu’il n’avait pas peur d’être mouillé. C’est vrai, rien ne l’arrête et peut-être pas que sur ce sujet là.

Il a dit aujourd’hui de Gaïa qu’elle avait son caractère en parlant de son côté « caniche », en la présentant à Josiane que nous rencontrons au gîte d’étape à Landevennec. « C’est l’hôpital qui se moque de la charité ». Au vu de la journée d’aujourd’hui, cette expression lui va comme un gant.

Une nuit au sec et ça repart. Dans quelle direction ? Le vent sera notre guide.


Jeudi 9 septembre : Kervezennec

K : Aujourd’hui nous sommes partis de Landevennec pour aller à Kervezennec et on a fait 22 km. J’ai rencontré ma nouvelle accompagnante qui s’appelle Laurienne, elle a l’air sympa mais je ne me fais pas d’espoir. Nous sommes dans un gîte et les lits sont ultra confortables. Clémence va me quitter car il y a des nouvelles marches à préparer, alors ça va le faire avec Laurienne je l’espère. Et si ça ne le fait pas je prendrai sur moi comme d’habitude.


Clémence : Veiller au grain pour assurer notre confort ce soir est plutôt sage. Le temps est incertain. J'associe Laurienne à la recherche d’un gîte pour nous accueillir. Elle part de Le Faou pour venir à notre rencontre.

La présence de Gaïa nous ferme des portes. Ce n’était sûrement pas les bonnes pour ce que nous avions à vivre aujourd’hui. Nous savons dans quelle direction nous marchons mais l’invitation du pour est de se laisser surprendre. Pour Kevin ce n’est pas si simple d’autant plus qu’il s’apprête à découvrir son accompagnante Laurienne. Une habituée de Seuil à qui je laisse le bon soin de se présenter à vous. Une fois n’est pas coutume. Timide rencontre, K.ne sais pas trop comment s’y prendre. « Une mer calme n’a jamais fait un bon marin». Petite tempête passera. Pluie sur la tête. À toquer aux portes. Bien une ouvrira…

Le gîte d’étape Ty Bihan à Kervezennec est notre autre surprise du jour. Notre chambre de secours. Parmi les voyageurs, nous rencontrons un monsieur qui sillonne la Bretagne pour apprendre la pêche à pied. J’imagine qu’il y a toutes sortes de profils de pêcheurs. Mais je pense à celui qui part seul, celui qui s’offre ce temps-là, pour revenir parmi les siens, riche des trésors de la mer, qu’il partage dans l’assiette. Ce soir-là, arrivés le sac vide. Notre hôte nous laisse choisir dans une boîte en carton des vivres laissées par d’autres et nous offre tomates et courgettes du jardin. L’imprévu dans l’assiette. Quelle saveur.



Vendredi 10 septembre : Hôpital Camfrout

K :


Clémence : Cette étape est une farce. D’apparence elle n’a rien d’extraordinaire. Nous mettons sept heures à parcourir 18 km, il y a beaucoup de route, des tronçons aux abords d’une quatre voies que l’on croise et recroise, plusieurs GR se rencontrent, il faut être plus attentif pour ne pas faire les détours que K. craint et redoute. Horreur ! Malheur ! La dernière fois que cela nous est arrivé, l’étape a été raccourcie.

1000 millions de 1000 milliards de 1000 sabords de tonnerre de Brest ! Un panneau indique encore 5 km alors que nous pensons être arrivés. Nouvelle farce des farfadets du coin. 30 minutes plus tard, nous poussons la porte de notre auberge. Étrange atmosphère rustique, le bar est inanimé mais cela ne va pas durer et devient une réplique de «Un singe en hiver» version 2021. Chaleur humaine, douche chaude, lit douillet, une première étape avec Laurienne. L’ouverture d’un nouveau chapitre de la marche de K. Chacun a amené sa petite touche pour accompagner K. Thibault, c’était la découverte, Clémence et Gaïa caractère et tendresse, Laurienne une nouvelle dynamique « le pessimiste se plaint du vent, l’optimiste espère qu’il va changer, le réaliste ajuste ses voiles ». J’espère que K. jouera avec les siens. Bon vent à K. et Laurienne.


Samedi 11 septembre : Brest

K : Aujourd’hui nous avons fait une grosse journée de marche, on a fait 30 km c’était ma première journée seule avec Laurienne et c’était trop cool. J'espère que le vent cool va rester avec nous. Nous sommes dans une auberge de jeunesse et c’est un labyrinthe mais ça a son charme mais le problème c’est qu’il n’y a pas d’ambiance. Pas de musique, il pourrait mettre un bar il y aurait plus de monde qui viendrait boire et dormir pour pas trop cher un peu quand même. Que dire de plus pour cette merveilleuse journée, franchement il n’y a plus rien à dire. Bonne nuit et faites de beaux rêves dans le monde des licornes.


Laurienne : Bonjour tout le monde je me présente, je m’appelle Laurienne et c’est moi qui vais prendre le relais de Clémence pour accompagner K. sur la fin de son aventure. Passer de mes montagnes ariégeoise aux côtes de Bretagne en un claquement de doigts ou presque… Me voilà repartie pour accompagner un nouveau jeune dans son projet « fou » de faire une marche avec Seuil. Cette fois-ci ce sera Kevin, un petit gars du sud-ouest comme moi.

Pour notre première étape, c’est 30 km et pas moins. Après une nuit dans une auberge désuète mais pleine de vie, nous prenons la direction de Brest d’un bon pas et de bonne humeur. Le chemin file sous mes semelles et le soleil nous accueille dans cette ville du bout du Finistère. Que l’aventure commence pour moi et qu’elle continue pour K.


Dimanche 12 septembre : Brest (repos)

K : Aujourd’hui pour un dernier repos nous avons profité à fond de Brest. Nous avons rencontré une très gentille dame qui s’appelle Évelyne, elle nous a guidé dans la ville et j’ai trouvé ça super cool qu’une personne comme Évelyne nous guide par rapport à la situation dramatique où tous les gens ont peur de discuter.

Nous avons mangé une crêpe bretonne et j'ai découvert le téléphérique et le tram. Et pour finir cette journée en beauté, nous sommes allés au cinéma regarder « un triomphe » et ce film est super car c’est une histoire vraie. C’est des personnes incarcérées et ils font du théâtre et c’est super sympa pour l’auteur d’avoir un cœur pour les gens en prison. Ce soir au repas j’ai préparé une purée maison avec un peu d’aide de Laurienne. J’ai trouvé ça facile je saurais la refaire. Et pour les jours à venir j’aimerais faire des flageolets tout seul si c’est possible. Et pour finir ce joli blog je vous souhaite une excellente nuit et à demain pour plus de bonnes choses et du bonheur.


Laurienne : Journée de plaisir aujourd’hui, autant pour K. qui a vécu des instants inédits et autant pour moi de le voir sourire et avoir des yeux qui pétillent.

Nous ne sommes pas en montagne mais Brest possède un téléphérique, nous avons donc eu envie de prendre un peu de hauteur. Une première pour K. qui pouf de joie quand la cabine démarre. Il y a eu ensuite le tramway pour nous conduire au cinéma. Quoi de mieux que celui-ci pour découvrir et traverser une ville ? Kevin regarde, collé à la vitre défiler les rues de Brest. Et pour terminer ce repos bien mérité, Kevin nous a cuisiné seul ou presque une purée de pommes de terre avec des courgettes. Fier de lui, il pense déjà à ses futures recettes. 😊

Quand on est témoin de tout ça, comment ne pas se dire que parfois la simplicité est la clé du bonheur.


Lundi 13 septembre : Le Trez Hir

K : Aujourd’hui nous avons fait 24 km et je suis fatigué. Je pense à cause des 30 kilomètres d’il y a deux jours et je pense que je ne me suis pas remis. Ça m’a fait une sensation de manque d’énergie. Ce soir nous avons mangé des pâtes aux sardines et aux tomates et c’était très bon. Je sais pas quoi dire j’ai pas d’idée du coup je vous souhaite une très belle nuit au sec et pour ceux qui ont peur des orages bon courage et à demain. Bon au final j’ai des petites idées à vous faire partager, je suis curieux mais c’est dans le bon sens. Alors j’ai découvert des ruines de la guerre 39-45, des petites maisons de surveillance dans Brest, des monuments aux enfants morts à cause de cette guerre. Nous avons récupéré la côte au bord de l’océan.


Laurienne : Oh la la, le sentier côtier ce n’est pas rien. J’ai beau avoir des mollets de montagnarde et une endurance à toute épreuve, ce chemin me fait transpirer. Mais bon, longer l’océan ça n’a pas de prix. Le claquement des vagues sur les falaises, les nuances de bleu qui changent à chaque anse traversée. Les odeurs des pins qui me dépaysent tant et quand une petite fringale arrive, il suffit de tendre le bras pour se rassasier de mûres sauvages bien juteuses.

Et sans oublier, les surfeurs qui attendent patiemment, sur leurs planches, de rider cette fameuse vague qui les fera vibrer.


Mardi 14 septembre : Kerhomou

K : Hier nous avons dormi dans une chambre d’hôtes et c’était cool car j’ai dormi dans une chambre tout seul avec un lit deux places et c’était trop bien. Nous avons un petit déjeuner de roi et de « Rennes ». Sur la marche j’ai découvert des poésies sur des cailloux. Et ce soir nous dormons dans un gîte d’étape et ça va il n’y a pas à se plaindre. Par contre, notre chambre est trop petite. Je n’arrive pas à me mettre dans ma bulle et Laurienne non plus, du coup elle va dormir dans le canapé en bas. En fait j’ai oublié de vous dire que je me suis baigné à la fin.


Laurienne : Après une nuit bien reposante où nous avions une chambre chacun avec un grand lit et un festin en guise de petit déjeuner. Nous voilà repartis guetter les phoques et les dauphins et oui il paraît qu’il y en a en ce moment. Un œil sur le sentier et un autre sur l’océan, les kilomètres défilent mais aucun mammifères marins en vue. Est-ce que nos chers nageurs ne seraient-ils pas un peu farouches des humains qui profitent de l’eau et du soleil ? Ce n’est pas grave car à l’arrivée nous attend la plage de Kerhomou, quelques petites mûres dans les mains, nous filons dans l’eau pour un bain rafraîchissant après tant d’efforts.


K, Thibaud, Clémence et Laurienne


Mercredi 15 septembre : Lanildut (29, Finistère)

K : Aujourd’hui, nous avons fait 23 km. Nous avons vu la mer en colère, car elle faisait de grosses vagues et elle cognait fort sur les cailloux. J’ai pris en photo un héron et j’ai essayé aussi de prendre en photo un faisan, mais il n’a pas voulu. Je fais moins de fautes car j'utilise un dictionnaire et je suis fier de moi pour essayer de faire des efforts. Ce matin, j’ai réussi à me préparer tout seul. Nous avons mis au point un planning visuel. J’ai rencontré de la joie dans cette journée et surtout pendant l’heure où j'ai marché loin de Laurienne et d'ailleurs je crois que je l’ai remerciée (mdr).


Laurienne ; Ce matin, l’océan se déchaîne, le sol tremble sous nos pieds, le corps vibre à chaque vague qui claque sur les rochers. Le spectacle est magnifique et fascinant, la nature nous montre sa force et nous ramène à la réalité. Nous ne sommes rien face à elle, elle qui est le début et la fin de tout. Trêve de philosophie, avec K nous essayons de capter cet instant avec nos appareils photos, mais pas facile.

Cet après-midi, nous croisons un héron gris qui se déplace avec une telle grâce qui donne l’impression de faire une danse, rien que pour nous. Puis un faisan, passant par là, nous fait l’honneur d’ouvrir notre marche sur le chemin bordé de grandes fougères. Un régal pour les yeux et un K content du spectacle.


Jeudi 16 septembre : Portsall


K ; Aujourd’hui, nous dormons chez Anne qui fait chambre d'hôte. Nous avons fait 21 km.

Aujourd’hui, la mer n’était pas trop en colère. Laurienne a failli me semer (lol). J’avais pas mis mon sac sur mon dos qu’elle était déjà à un kilomètre.

Ce soir, j’ai fait une purée “maison”, avec des carottes, des courgettes et pommes de terre à la poêle. Nous avons rencontré un pêcheur qui ne mange pas de poisson. Est-ce que nous avons trouvé ça bizarre, pour moi, il est peut être illogique


Laurienne : Depuis hier, le paysage a bien changé. Nous sommes passés des falaises qui bordent l’océan aux plages de sable blanc. Il y a comme une ambiance de tropiques sans les fruits de la passion !

La Bretagne est une région pleine de surprises, comme tout sudiste qui se respecte (du Sud-Ouest faut pas tout confondre).

Je pensais que la pluie faisait partie du patrimoine breton. L’été indien m'ouvre les yeux, il fait beau et chaud dans le Finistère. Je boude pas le plaisir de faire bronzer ma peau avant d’entamer l’automne qui arrive à grands pas.

Vendredi 17 septembre : Lanillis

K : Bonjour à tous. Nous nous retrouvons pour une nouvelle journée d’écriture pour le blog. Aujourd’hui, je vais vous expliquer ce que c’est un Aber: alors, un Aber c’est l’océan qui rentre dans la terre.

J’ai une autre histoire à vous raconter, c’est l'histoire de la ville de Portsall et du naufrage du pétrolier Amoco-Cadiz en 1978. Le naufrage a provoqué une énorme marée noire. En mémoire de cette catastrophe, la ville de Portsall a gardé l’ancre du pétrolier pour la mettre en exposition sur le port.


Laurienne : Accueillis chez Anne et Bernard hier soir, ce matin nous avons eu droit à une farandole de spécialités locales concoctées par nos hôtes : far breton, crêpe maison, confiture de pommes, confiture de mûres sauvages. Vous auriez vu les yeux de K, face à une telle table, c’était magique.

Bien remplis, nous avons commencé cette journée avec de l’énergie à revendre. Il en fallait car nous avons fait 27 km et ce n’est pas rien. Motivés, le pas alerte et la marée basse aidant, nous avons pris le bord de plage et nous nous sommes frayés un chemin dans les rochers quand nous avons entamé l’Aber-Benoit.

Aujourd’hui, il y avait un peu d’aventure dans l'aventure.



Samedi 18 septembre : Landeda

K : Bonjour à tous et me revoilà dans une belle et merveilleuse aventure. Aujourd’hui, je vais vous raconter mon exploit du matin : j’ai fait 12 km en deux heures, ce qui veut dire du 6 km/h et j’ai fait un autre exploit, mais cette fois avant de manger, j’ai mis une «pile» à des militaires de Belgique (mdr) avec un sac sur le dos de 12 kg et j’ai fait une très belle découverte grâce à la marée basse. J’ai découvert des parcs à huîtres.

Je suis fier de moi de cette merveilleuse journée et nous sommes arrivés dans un hôtel plus beau qu’hier encore et plus spacieux. Il y avait une baignoire et en y réfléchissant, je m’y suis jeté pour prendre un bain. Et je vous dis à demain.


Laurienne : Il y a des jours où trouver sa chambre à l’hôtel est un jeu de piste.

Notre arrivée étant prévue pendant la pause de la propriétaire des lieux, nous recevons un sms pour nous expliquer la marche à suivre : "Bonjour, vous serez dans la chambre 10. L’hôtel est en entrée libre, pas de code, idem pour l’accès à la chambre, longer le couloir et contourner le patio, tout de suite après la baie vitrée derrière le pouf rouge porte d’accès aux chambres, 1er étage face à vous”.

Sms pris en compte, nous ouvrons une porte, c’est un placard, raté, on recommence… 2ème porte, des sacs de linge sale, 2ème raté, on recommence…3ème porte, il y a un mur. Il est bizarre cet hôtel, mais on recommence. 4ème porte, un escalier, ouf, on va enfin poser nos sacs !

Conclusion, vous mettez deux marcheurs en fin d’étape dans un hôtel et ça devient un Escape Game !!



Dimanche 19 septembre : St Michel

K : Salut à tous et toutes, nous voilà presque à la fin du mois, moi il me tarde pas la semaine prochaine car ça va passer tellement vite, comme Laurienne qui marche.

Aujourd’hui, j’ai découvert une mouette qui faisait la belle et elle faisait tout pour avoir du pain, mais les gens n’ont pas compris qu'elle voulait manger.

J’ai aussi découvert un rocher en forme de dinosaure fait par la nature. Je vais aussi vous parler du plus grand phare d’Europe, qui se trouve sur l’île Vierge, mesure 83 m et 325 marches, c’est aussi le plus grand en pierres. Son ampoule éclaire tellement fort qu’on l’aperçoit au loin à 52 km.


Laurienne : Des portraits d’artistes sur le quai d’un port, des sculptures en bois dans un village, des poèmes sur un poteau électrique, des rochers en forme d’animaux… Les chemins ont ce don d’inspirer les artistes, à faire surgir des émotions. Le marcheur se laisse, alors, aller au gré des oeuvres d'art travaillées par l’être humain ou par la nature tout simplement.

Cette étape fait partie de celles où on prend plaisir à observer, à découvrir pour laisser vagabonder son imagination.

Et pour clôturer cette journée, nous dormons dans une petite cabane en bois sur pilotis en forme de tipi. Qui n’a jamais rêvé de passer une nuit dans une cabane ? Faire un petit bond en arrière, pour le temps d’une nuit, retourner en enfance.


Lundi 20 septembre : Ménez Ham

K : Aujourd’hui, j’ai découvert une oeuvre d’art en forme de taille d’araignée.

Ce matin, j’étais tellement concentré à la marche que j’ai égaré le guide tellement je suis tête en l’air et je l’ai pas bien attaché, du coup j’ai posé le sac et j’ai fait un kilomètre en arrière pour le retrouver sur la plage et quand je suis revenu, je vous passe les détails de la tête de Laurienne.

Après le repas, nous avons fait un soin de pieds gratuit dans la marée basse avec les algues et enfin nous sommes arrivés au gîte et il est dans un ancien village de l’époque et les gens qui y habitaient étaient agriculteurs, pêcheurs et ramasseurs d’algues et je vous dis à demain.


Laurienne : Ce soir, nous faisons halte au gîte d’étape de Menez-Ham situé dans un pittoresque village aux toits de chaume. Village chargé d’histoires et de légendes, occupé tour à tour par des miliciens, des douaniers et des paysans pêcheurs goémoniers (ramasseurs d’algues). Haut lieu paysan (religion considérée païenne par les chrétiens). Comment ne pas vous raconter la légende des naufrageurs : elle nous conte l’histoire d’un peuple les Paganiz. Des êtres indépendants, indisciplinés, insoumis, voire rebelles. On raconte que ces hommes et ces femmes accrochaient, de nuit et par mauvais temps, des lanternes aux cornes des vaches, pour provoquer la perdition des bateaux qui voguaient au large.

Lorsque les bateaux coulaient ou s’échouaient sur la grève, les Paganiz auraient tué les survivants et rejeté leurs cadavres à la mer après les avoir dépouillés de tous leurs biens. Légende ou vérité, dans tous les cas, elle entretient le mystère de ce territoire fascinant.


K, Thibaud, Clémence et Laurienne


Mardi 21 septembre :

K : Bonjour à tous. J’approche de la fin à grands pas, il me reste quatre jours. Ce matin, j’ai réussi à faire une longue conversation seul avec des gens et je suis très fier de moi. Nous avons parlé de Seuil et de la marche que je fais, que je vais finir dans quatre jours. Nous sommes arrivés chez la dame qui nous accueille chez elle. Chez elle, selon la tradition, les invités ont le droit à une collation crêpes et cidre pour Laurienne et jus de pomme pour moi. C’est la première fois qu’une si gentille personne nous fait des crêpes à notre arrivée.


Laurienne : Aujourd’hui, comme hier d’ailleurs, nous avons décidé de profiter de la marée basse, pour traverser une grève, celle de Goulven. Chaussures autour du cou, chaussettes dans les poches, c’est parti pour une séance de thalasso. Un régal pour nos pieds, et surtout ceux de Kevin, après tant de kilomètres sur le GR. Sur notre route, nous croisons nombre de pêcheurs à la main qui essaient de ramasser des coques, profitons aussi de la marée basse. Nous prenons le temps de discuter avec l’un deux, déçu de sa pêche du jour, il paraît que ce n’est plus ce que c’était ! Kevin découvre pour la première fois ce coquillage, mais vu sa tête, ce n’est pas ce soir que l’on va en manger.


Mercredi 22 Septembre :

K : Aujourd’hui je fais une dédicace à Michel qui a lu mon blog entièrement et je le remercie 1000 fois pour ces encouragements. Je voulais vous dire que le far breton était délicieux et je vous remercie de ce magnifique accueil que vous nous avez fait. Je ne sais pas comment le dire mais ce que vous avez fait pour nous et bien ça m’a touché parce que je ne sais pas si une autre personne ferait pareil. Ensuite, j’ai vu un rocher en forme de dinosaure et il tenait sur une bosse, mais comment ça se fait qu’il ne soit pas tombé le rocher. Après j’ai vu pareil, un rocher, mais cette fois, il ressemblait à une poule qui picore. Et pour finir cette magnifique journée nous sommes arrivés à Moguériec pour finir aller à l’hôtel.


Laurienne : Le paysage a changé ces derniers jours, actuellement nous suivons la Manche et non plus l’océan atlantique. Autour de nous se dressent d'énormes pierres. Certaines façonnées par le temps et la nature, et d’autres installées par de lointains ancêtres. Ici, un dolmen qui se compose d’une table ovale posée sur cinq piliers et là un menhir qui, visible au large, a servi de guide aux navigateurs français lors d’une bataille contre les Anglais en 1778.

Et maintenant imaginer, Goscinny et Uderzo se promener dans ce décor pour trouver l’inspiration et créer la BD Astérix et Obélix. Moi, je veux bien y croire car dans cette ambiance, au milieu de cette nature, il ne serait pas étonnant de croiser Obélix et son gros menhir en train de se disputer avec Astérix suivi de leur fidèle Idefix… Je vous laisse imaginer !


Jeudi 23 septembre : Roscoff

K : Ce matin, j’ai vu un rocher en forme de champignons et je ne sais toujours pas comment il tient en équilibre, énigme à résoudre ? Ce matin j’ai fait une expérience, j’ai traversé un petit courant quand la mer s'est retirée, vu mon équilibre, j’ai failli finir à l’eau car je suis maladroit. Arrivé à Roscoff nous avons pris le petit train pour faire visiter la ville, c’était trop bien. Dans ce tour de train j’ai appris que les maisons traditionnelles de Bretagne été faite en granite et Roscoff est une ville à oignons et c’est même réputé en Angleterre.


Laurienne : Que de découverte sur ce GR, riche en histoire. Aujourd’hui, avec Kevin, nous partons à la rencontre de la ville de Roscoff. Son cœur historique, à l’architecture intacte datant du XVIe siècle et XVIIe siècle, nous rappelle à chaque coin de rue son lien avec la mer. L’esprit des corsaires, contrebandiers et négociant plane encore sur les façades des maisons ou sur les entrées des caves d’où l’on pouvait rejoindre la plage pour échapper à l'éventuel ennemi. Bon nombre de légendes en font une petite cité de caractère, qui au fil du temps est devenue une ville prisée des touristes, mais aussi un pôle connu et reconnu par les chercheurs en biologie marine.

Sa devise étant « donner et frapper toujours ».


Vendredi 24 Septembre :

K : Ce matin j’ai vu une histoire sur le quai de Pempoul qui se trouve dans la ville de Saint-Pol de Léon où nous sommes passés pour aller à Carantec. Alors cette histoire raconte que le quai est un point commercial important et il y a aussi des courses de bateaux qu’on appelle des régates. Aujourd’hui j’ai récupéré le courrier que j’ai raté plusieurs fois. Je suis content car j’attendais des nouvelles de mes proches. Et pour finir cette très belle journée j’ai préparé un chili con carne Et je vais vous faire partager la recette, alors il faut du riz, de la viande hachée, un poivron, un confit de tomates, un oignon rouge, de l’ail et des haricots rouges. Pour deux personnes, on fait cuire 150 g de riz dans une grande casserole d’eau bouillante. On taille en petit cube l’oignon et le poivron avec de l’ail, on fait bien revenir dans une poêle les trois ingrédients. On ajoute 200 g de viande hachée, on fait cuire à feu doux, on ajoute 100 g de haricot rouge puis on met une brique de confit de tomates. On laisse mijoter pendant cinq minutes à feu doux et à table ! Et bien sûr, ne pas oublier les épices de votre choix.


Laurienne : J’arrête pas de l’écrire, mais cette région me plaît. Aujourd’hui c’est un breton qui a marqué ma journée. Pour récupérer le courrier, tant attendu de Kevin, nous avons pris un bus. Quand j’ai acheté les billets, le chauffeur a commencé à me parler de son trajet, apparemment chaotique, le menant jusqu’à nous. Il me parlait, me racontait tranquillement son périple comme si j’étais du coin. Mais le plus surprenant dans cette histoire, c’est la file derrière moi qui grandissait et qui patientait docilement sans rien dire. Et je vous passe ensuite les détails de la deuxième histoire qu’il m’a raconté tout en me rendant la monnaie, avec toujours cette file de gens qui attendaient de pouvoir monter dans le bus !

La dernière fois que j’ai vécu un moment similaire, c’est en Martinique avec la tranquillité légendaire des créoles.

Avec leur esprit un peu insulaire, est-ce que les bretons ne seraient pas un peu créole sur les bords ? ?


Samedi 25 septembre : Morlaix

K : Aujourd’hui, j’ai ressenti de la joie car j’ai fini ma marche et je suis triste de partir de cette association Seuil qui est merveilleuse, et grâce à eux, J’ai découvert un autre monde et j’en ressors grandi. Pour cette dernière étape, nous avons traversé une forêt et dans cette magnifique forêt nous avons trouvé deux petits champignons, un bolet et un cèpe. Pour cette fin de journée nous avons visité Morlaix que j’ai trouvé jolie et plein de vie. Et pour cette belle fin de marche, nous avons mangé une glace. Demain le grand départ pour Rennes.


Laurienne : C’est donc notre dernière étape.

Photo souvenir devant la mer pour immortaliser cet instant et c’est parti pour 27 km. Malgré mes diverses expériences, cette journée a toujours un petit quelque chose de magnifique. Elle représente la fin, la conclusion, l’aboutissement d’un projet. Ce sentiment de fierté d’avoir accompagné « coûte que coûte ce jeune », parfois dans la difficulté de la météo, des chemins escarpés, de l’orientation et bien sûr des tempéraments de chacun. Mais aussi le plaisir de la découverte de paysages différents tous les jours, de culture locale et des rencontres diverses et variées. Et c’est surtout les rires face aux situations cocasses et la joie de vivre à deux, dans le partage, des instants inoubliables.

Bravo Kevin pour ta détermination à marcher jusqu’au bout sans jamais remettre en question ton choix !


K, Thibaud, Clémence et Laurienne

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