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Marche de Marxxx

Marche de Marxxx accompagné par Jean-Michel


Jeudi 27 janvier : Gîte de St Germain sur Ille (35)

M : Bonjour je m’appelle M. J’ai 17 ans. Je viens du département du Var. Je suis adorable, sociable et gentil, c’est ce que disent les gens de moi. Je veux rentrer chez moi c’est pour ça que j’ai fait cette marche avec Seuil. Je pars accompagné de Jean-Michel. Je pars du Puy-en-Velay jusqu’à Toulouse. Pour l’instant, je ne suis pas trop motivé, mais les enjeux font que je ne dois pas abandonner.


Jean-Michel : Bonjour, je m’appelle Jean-Michel. J’ai 52 ans et je suis l’accompagnant de M. sur cette marche, commençant fin janvier et finissant fin mars. J’ai fait 30 ans chez les pompiers du Val-d’Oise en tant que professionnel. J’habite maintenant les Côtes-d’Armor. Je suis fier d’avoir été retenu pour accompagner un jeune et j’espère que M. et moi allons aller au bout de notre chemin commun.

Vendredi 28 janvier : Saint-Germain sur Ille

M : Ce matin, nous sommes allés marcher à l’étang du Boulet jusqu’à 13h30 et on a pique-niqué pendant cette marche. Ça m’a permis de voir ce qu’on allait faire sur le chemin de Saint-Jacques. Ensuite on est allé lavé Gaïa, car elle était très sale. C’est la chienne de Clémence qui fait partie de l'équipe de Seuil et qui anime le stage. Pour finir la journée, on est allé se baigner à la piscine, on a pu profiter du spa. C’était une journée sympathique.


Jean-Michel : Ce matin nous sommes allés, M. Clémence et moi, faire une randonnée autour de l’étang du Boulet. Nous avions tous les 3 un sac à dos bien chargé. La randonnée a été réalisée d’un bon pas. Le déjeuner a consisté d’un casse-croûte tiré du sac, au bord de l’étang. Retour au gîte. Un peu de ménage dans la perspective de notre départ demain matin. En début d’après-midi, nous sommes allés laver Gaïa au Jardiland de La Mézière. Grande satisfaction du chien et de la propriétaire. Enfin, Clémence nous emmène au centre aquatique de Saint Grégoire. M. et moi avons pleinement profité de toutes les installations (piscine, hammam, sauna, toboggan etc.). Ce soir, tout le monde est satisfait de cette bonne journée. Des lasagnes vont finir de nous retaper.

Samedi 29 janvier : Le Puy-en-Velay (43)

M : Aujourd’hui nous avons passé la journée dans le train. Ce matin nous avons pris le train à destination de la gare Paris-Montparnasse, pour nous rendre à la gare de Lyon pour prendre le train direction Le Puy-en-Velay. C’était une journée fatigante et le Grand Séminaire, je trouve l’endroit « bizarre ».


Jean-Michel : Aujourd’hui beaucoup de trains. Petite photo souvenir sur le parvis de la gare de Rennes et en route. Nous avons récupéré nos crédencials. Arrivée au Puy et hébergement au Grand Séminaire, M. trouve l’endroit bizarre. Demain, il semblerait qu’on attaque dans le « bois dur ».

Dimanche 30 janvier : Montbonnet

M : Ce matin nous sommes partis du Puy-en-Velay où on avait passé la nuit pour commencer l’aventure. Nous nous sommes ensuite arrêtés à Saint Christophe pour manger. Après s’être rechargés les batteries, nous avons repris la route pour se rendre à Montbonnet. J’ai commencé un peu à apprécier la marche. Arrivée au gîte d’Anne et Didier on a été très bien reçu. Ce soir une bonne nuit de sommeil, ne sera pas de refus.


Jean-Michel : Aujourd’hui, nous avons attaqué le vrai chemin. Le départ du Puy par la montée est difficile. M. a eu des ruptures de rythme assez impressionnantes. « Sprint », abattement, puis re-sprint. Nous avons réussi à nous extraire tant bien que mal de la ville. Une première perte de gants pour Mario l’a contraint à faire machine arrière sur 1 km. Nous avons fait un stop déjeuner à Saint Christophe sur Dolaison. Le restaurant n’a pas voulu de nous au prétexte qu’il était complet (il ne prend tout simplement pas les randonneurs), nous nous sommes réorientés vers le café. Déjeuner d’un casse-croûte jambon beurre complété d’un coca.

Après Saint Christophe, nous avons bifurqué vers Bovins, ce qui nous a occasionné un rabiot de 3 km. Un peu de tension entre nous deux quant au kilométrage réalisés par rapport au kilométrage théorique. Mais sans plus. M. a de la ressource. Il me l’a montré en menant la marche sur ce dernier tronçon. Arrivée à Montbonnet à travers des champs enneigés. Accueil superbe d’Anne et Didier.


Lundi 31 janvier : Monistrol sur Allier

M : Ce matin, pour cette 2ème étape, nous sommes partis pour nous rendre dans le gîte d’Alain. Endroit très accueillant. En route nous nous sommes arrêtés dans une petite commune pour manger. Journée sympathique.

Jean-Michel : Petite étape entre Montbonnet et Monistrol. Nous avons marché d’un bon pas si bien que nous sommes arrivés en début d’après-midi. Nous avons eu un accueil à Montbonnet, chez Anne et Didier, très chaleureux. Mario a même fait tamponner sa crédential, chose qu’il avait refusé de faire au Puy.


Mardi 1er février : Saugues


M : Vers 9h du matin après un froid glaçant. Nous sommes partis en direction de Saugues. Sur la route nous nous sommes arrêtés dans les bois pour manger un casse-croûte. Malgré les longues montées, nous avons su trouver un bon rythme pour ne pas s’arrêter car il faisait très froid. Arrivé au gîte de Maud, nous avons été très bien accueillis, ensuite nous avons visité le village. Ce soir on a pu déguster une truffade bien préparée en compagnie de la propriétaire et ses fils. Journée très sympathique, une bonne nuit de repos sera nécessaire pour entamer le quatrième jour de marche demain.


Jean-Michel : Malgré une alerte de niveau trois pour le yéti et de niveau deux pour le Bigfoot, nous sommes partis vers neuf heures de chez Alain. Un bon dénivelé nous attendait pour nous extraire de la vallée de l’Allier, mais il fallait bien ça pour éliminer le repas plus que copieux d’hier soir. Nous l’avons avalé, cette dénivellation, en allant d’un très bon pas. Il semble que les effets cumulés depuis trois jours améliorent notre allure. Déjeuner vers 11 heures à l’abri d’un très beau sapin. Là-haut, il faisait frisquet. Nous sommes arrivés bien tôt à Saugues où Maud (le livre d’or) nous a accueilli sans problème. Les sacs retirés, nous avons pu nous balader dans la petite ville avec un sentiment de libération : 12 kg en moins, ça se sent. Ce soir, ce sera une truffade avec Maud et ses trois enfants. Bonne ambiance dans l’équipe.


Mercredi 2 février : Le Sauvage

M : Aujourd’hui nous sommes partis du gîte de Maud de bonne heure. Nous nous sommes arrêtés à Chanaleilles pour déjeuner une pomme de terre farcie avec de la charcuterie. C’était un délice comparé au chemin jusqu’à Le Sauvage qui semblait ne jamais vouloir se finir. Le gîte de Le Sauvage, je le trouve triste car il n’y a pas de vie.


Jean-Michel : Ça va devenir une habitude, nous sommes partis à 9h de notre gîte. Nous avons marché d’un bon pas jusqu’à la bifurcation menant à Chanaleilles, village où nous avions prévu de déjeuner. La côte menant au village nous a fait mal à tous les deux. Cependant, le repas réservé par téléphone fut simple et excellent. Plateau de charcuterie du cru, pommes de terre farcies délicieuses. Coca, café et en route. Conseillé par l’aubergiste, nous avons pris la route au lieu du GR. Mario a mis en cause cet itinéraire mais nous sommes quand même arrivés à bon port. Le bâtiment est impressionnant, aussi austère à l’extérieur (nous sommes en hiver) que chaleureux et bien équipé à l’intérieur. On ne peut pas dire que l’on soit embêté par les voisins. Nous aurions envisagé de sauter une étape demain mais notre état physique à tous les deux nous incite à conserver le plan initial de marche.


Jeudi 3 février : Saint-Alban sur Limagnole (48)

M : Ce matin, nous avons quitté Le Sauvage pour nous rendre à Saint-Alban sur Limagnole. On s’est arrêté manger dans un endroit où il y avait des choses laissées à la disposition des pèlerins. On est arrivé au gîte « Antre Nous» d' Éric à 16h. Endroit très accueillant mais un peu vide.


Jean-Michel : Courte étape aujourd’hui. Ce qui nous a permis de partir de Le Sauvage tardivement, à 11h passées. Randonnée entre les arbres, les ruisseaux … extrêmement champêtre. Nous avons même vu un renard. Derrière nous, le département de la Haute-Loire. Désormais, nous porterons nos pas dans le département métropolitain le moins peuplé, la Lozère. Nous avons fait une courte halte au Rouget, pas bien loin de notre destination du jour. Nous avons pu nous y restaurer gratuitement. C’est un local qui ressemble fort à une cuisine aménagée (plaque de cuisson, frigo etc.). Les produits sont laissés en donativo, du pain, des Mars, du soda. Grand merci à ceux qui font cela ! Notre arrivée à Saint-Alban sur Limagnole s’est faite sur une longue descente. À 14h40, nous étions au bout, le gîte « Antre Nous », qui est très chaleureux.



Vendredi 4 février : Aumont Aubrac

M : Ce matin, nous sommes partis de Saint-Alban pour nous rendre à Aumont Aubrac. Nous nous sommes arrêtés pour manger notre casse-croûte en cours de route. Petite étape tranquille pour nous laisser un temps de repos avant la grande étape de 27 km demain.


Jean-Michel : Nous passons, M. et moi des frontières. Frontières géopolitique : le 45e parallèle à Saint Christophe sur Dolaison, la « frontière » de deux départements, hier. Une « frontière mentale » entre nous. Nous avons eu hier soir une franche explication sur notre fonctionnement interne. Cette discussion a semble-t-il permis d’aplanir des petites difficultés. Résultat, je suis fier de Mario tant du point de vue de l’endurance physique que de sa participation aux tâches collectives dans les hébergements. Ce soir, il a la « banane » et moi aussi. Quant au trajet proprement dit, Saint-Alban sur Limagnole - Aumont Aubrac 16 km, rien à signaler sinon de beaux paysages et beaucoup de calme. La suite au prochain épisode. Demain est un autre jour et l’étape va dépasser les 25 km, une première.


Samedi 5 février : Nasbinals

M : Aujourd’hui, étape de 27 km entre Aumont Aubrac et Nasbinals en passant par Mont-Gros. Ce matin, nous sommes partis vers 8h30. On ne savait pas comment ça allait se passer. Au final on s’est dépassé et on a surmonté cette longue étape, malgré ma cloque plantaire. Bonne journée dans l’ensemble.


Jean-Michel : « Que Dieu !» C’est l’étape la plus longue que nous ayons réalisé. C’est aussi la plus belle, sans conteste. Des reliefs doux, des lumières variées, des rivières et des rencontres. Dans l’ordre d’apparition à l’écran : Olivier de Bretagne, Jenka de Budapest, Cécile citoyenne du monde, Miguel de Seine-et-Marne. Au final, nous avons marché ensemble une bonne partie de l’étape et nous logeons tous ensemble au Sorbier. Repas en commun dans une ambiance on ne peut plus conviviale. M, de son côté, à gagner ses galons de randonneurs. 27 km avec une cloque sous son pied, ça pose son homme ! Tout cela étant dit, la nuit fera beaucoup de bien à tout le monde.

Dimanche 6 février : Combassat, près de Saint Chély d’Aubrac (12)

M : Aujourd’hui, j’ai pu profiter de la petite étape qui nous attendait pour faire la grasse matinée. Après le petit déjeuner nous sommes partis. Après des routes verglaçantes, on s’est retrouvé dans les plateaux enneigés sous une averse de neige. On a déjeuné dans une cabane aménagée de deux planches de bois en guise de banc. Après un chemin compliqué pour arriver dans le petit village d' Aubrac, le trajet était un peu ennuyeux jusqu’à Saint Chély d’Aubrac. On a passé un bon moment au café pour voir le match de rugby, France-Italie, en compagnie des autres randonneurs qu’on a rencontrés un jour plus tôt. Excursion nocturne pour arriver jusqu’au gîte de Nadège et Éric. Endroit très chaleureux, on a été très bien accueilli. On a mangé un très bon pot-au-feu, bien préparé par la proprio. Bonne journée dans l’ensemble.

Jean-Michel : Cette étape devait être simple et sans histoire. En fait, après Nasbinals, nous avons évolué dans des étendues bien enneigées où notre progression a été un peu ardue. Beaucoup de bons souvenirs associés, avec nos compères de randonnée : Olivier, Miguel, Cécile, Janka la hongroise. Après la neige, le passage dans l’Aveyron. Nous avons rejoint Olivier dans le village de Saint Chély d’Aubrac, où il nous avait devancé, afin de voir le match France-Italie dans le seul bar ouvert ce dimanche. Un bon moment de convivialité a suivi, à six, quand toute l’équipe s'est reconstituée. Enfin, une progression à la lampe frontale jusqu’au gîte de Nadège et Éric. Le pot-au-feu a ravi tout le monde.

Lundi 7 février : Espalion

M : Aujourd’hui, nous avons quitté le gîte de Nadège vers 8h30 pour nous rendre à Espalion. Étape de 27 km. On s’est arrêté manger dans une boulangerie à midi. Bonne étape jusqu’à ce qu’on quitte Jenka notre amie hongroise qui a fait deux étapes avec nous. Moment un peu chagrinant et émouvant.


Jean-Michel : Nous sommes toujours en groupe. Miguel, Cécile, Jenka, Olivier, M. et moi. Étape relativement facile même si le parcours du GR entre Saint Côme d’Olt et Espalion, plutôt que de longer le Lot, nous a fait passer par la ligne de crête des collines bordant le cours d’eau. Cependant, la beauté des paysages valait vraiment la peine malgré tous les dénivelés avalés. Janka la hongroise nous a quitté à Espalion et est repartie vers Paris puis Budapest. Elle aurait été une compagne de marche impeccable. Hébergement à la Halte Saint-Jacques juste après le pont vieux. Accessoirement, Espalion est une ville superbe. Demain, faute de gîte à Golinhac, notre étape sera de 33 km. Une bonne nuit s’impose.


Mardi 8 février : Le Soulié


M : Aujourd’hui nous avons fait 33 km de Espalion jusqu’au gîte du Soulié près de Golinhac. C’était une étape très longue avec beaucoup de dénivelé. Après une pause café chez Lilou à Estaing. Après, une reprise de rythme très compliquée. Nous sommes montés jusqu’à un endroit où on a pique-niqué. Il nous restait encore 20 km pour atteindre la destination. C’était très long mais on a surmonté ça. Arrivée au gîte, le proprio, Michel, nous a très bien accueilli.


Jean-Michel : Grosse journée. Heureusement, l’effet de groupe a eu lieu. Nous avons marché en effet avec Miguel, Olivier, Cécile. Nous avons donc avalé le dénivelé ensemble, manger ensemble souffert et souri ensemble. Au balcon de notre déjeuner, nous avons mangé une bonne baguette d’Estaing, du fromage de Laguiole, du jambon exceptionnel etc… Puis, dénivelé, dénivelé… La routine. Ce soir, nous logeons dans un gîte en donativo. La nuit va être bonne et l’étape de demain ne nous fait pas peur, 14 km.


Mercredi 9 février : Conques


M : Aujourd’hui, journée tranquille car on avait une petite étape à faire comparée à celle d’hier. Il n'y avait que 14 km à faire pour rejoindre le village de Conques. On a déjeuné sur une table en bois dans la forêt. Arrivée où on allait passer la nuit, on a posé les sacs et on a pu profiter d’une longue balade pour visiter le petit village.


Jean-Michel : Très courte étape aujourd’hui, surtout si l’on compare à hier. Beau temps, grand ciel bleu et un je-ne-sais-quoi dans le paysage qui a changé. L’étape d’hier a laissé des traces dans les organismes comme on dit à la télévision. C’est donc à une allure modérée que nous avons parcouru la distance. Arrivés tôt dans l’après-midi, nous avons pu déposer nos sacs à l’abbaye de Conques, faire quelques ablutions et découvrir la ville qui est si belle et si calme.


Jeudi 10 février : Decazeville

M : Aujourd’hui, nous avons décollé de Conques, de bonne heure pour attaquer l’étape de 19 km pour rejoindre Decazeville où la journée de repos nous attend. Après une grosse montée très longue, nous avons pu trouver un rythme jusqu’à ce que l’on remarque qu'on s'était trompé de chemin. Après, déjeuner dans un petit village sur une table en pierre. Après le moment pour se retrouver sur la départementale, nous avons marché 6 km sur celle-ci pour arriver à bon port dans le gîte de Thierry « les Volets Bleus ». Donc au lieu de faire 19 bornes on en a fait 26.


Jean-Michel : 19 km normalement, plutôt 25 km nous concernant. Eh oui, ce fut une journée de péripéties. Mais avant tout, revenons sur la soirée d’hier, dans la superbe ville de Conques. Après un repas pris dans un bâtiment du XVe siècle, nous avons eu droit à une visite privée par un Frère de l’abbaye. D’abord, nous avons assisté à l’office des complies, croyants ou pas, nous avons tous été respectueux de ce moment particulier. Matinée calme, tranquille, si on excepte la montée “respectable” après Conques. Tellement tranquille qu’après le déjeuner au lieu-dit Roumegoux, nous avons pris une mauvaise direction. Prayssac, D183, La Plantade, nom approprié, puis la départementale 963 sur 5 km. Autant dire, que le côté champêtre, bucolique, panoramique etc. en a pris un coup lors des cinq derniers kilomètres ! Autre aventure ? Un chien mal intentionné à mon égard est venu me chercher des noises. Je me suis défendu en lui présentant ma chaussure de randonnée… Qu’il a mordu de bon cœur ! Pas de bobo. Autre chose ? Miguel et Cécile nous ont quittés. Cela faisait quelques jours que nous progressions ensemble. Miguel a quitté Conques plus tôt que nous car il devait repartir vers la Seine-et-Marne. Quant à Cécile, elle est partie dans une autre direction. Bon vent à eux. Le dernier du groupe, Olivier, loge avec nous ce soir à Decazeville puis continue sur le chemin de Saint-Jacques. Nous, M. et moi, faisons une journée complète de repos dans cette riante cité de l’Aveyron. Au programme : repos des pieds, M. ne compte plus ses ampoules, et lessive ! Ce soir, M. m’a donné un texte qu’il a mûri pendant ces derniers jours. J’ai été sensible à ce texte, destiné à Mr Dall’Acqua de Seuil, à sa maman, à moi et aux membres de notre groupe de randonneurs.


Vendredi 11 février : Decazeville


M : Aujourd’hui journée de repos, grasse matinée le matin. Le déjeuner, un bon kebab. Après s’être un peu reposés, nous sommes allés au cinéma voir le film Presque, petit café dans un bar et retour au gîte pour bien profiter de ce repos.


Jean-Michel : Journée de repos aux Volets Bleus, chez Thierry. Réveil tranquille. Petit déjeuner. M. a profité de l’absence de planning pour se reposer. Nous sommes allés au kebab de la rue Gambetta pour le déjeuner. Retour au gîte puis cinéma. Nous avons vu « Presque » au cinéma du coin. Il n'y avait que quatre spectateurs en tout, nous compris. Le film nous a bien plu. Petit café en ville et préparation du repas. Un randonneur, Julien, nous a rejoint au gîte. Il se rend comme nous à Saint Félix demain. Une bonne nuit en perspective avant de reprendre le Camino.


Samedi 12 février : Saint Félix


M : Aujourd’hui, nous avons décollé du gîte de Decazeville à 8h pour aller à Saint Félix. Encore chez un Thierry. Endroit très bien, nous allons manger un bon petit plat ce soir. Journée tranquille, rien à dire.


Jean-Michel : Belle journée. Température agréable. D’une façon habituelle, il a fallu nous extraire de la vallée de Decazeville. Et pour quitter une vallée, il faut … monter. Ce que nous avons fait. On a beau se retrouver vers l'est, les monts d’Aubrac sont de moins en moins visibles. Encore une frontière de passée aujourd’hui. Nous avons quitté l’Aveyron après Livinhac Le Haut, au lieu-dit « la Croix des 3 évêques », le point où trois départements se touchent : L’Aveyron, le Cantal et le Lot. C’est dans ce lieu panoramique que nous avons déjeuné. Le reste de la marche fut sans histoire. Nous avons progressé jusqu’au village de Saint Félix, le jour de la Saint Félix !! où Thierry et Jade nous ont régalé d’une purée maison et de saucisses de Toulouse. Beaucoup de chaleur dans l’accueil de nos hôtes. Demain, seulement 10 km jusqu’à Figeac. Inutile de dire que nous pourrons librement visiter cette belle ville.


Dimanche 13 février : Figeac


M : Aujourd’hui, nous sommes partis de Saint Félix après neuf heures pour nous rendre à Figeac, petite étape de 10 km. Du coup on est arrivé un peu après 11 heures. On a posé les sacs au gîte du GUA et on est allé manger au snack. Jusqu’à 16h30 on s’est baladé et Jean-Michel est allé au musée.


Jean-Michel : Comment dire ? Étape bien courte. Depuis Decazeville, le paysage est moins sauvage. De plus en plus, nous avons affaire à des sentiers longeant des routes, ce qui est nouveau. Le paysage reste beau. Figeac, au bord du Célé, est une petite ville bien jolie avec ses bâtiments en gris et à colombages. Riche de temps, nous nous sommes accordés la visite du musée Champollion, natif de la ville, premier à déchiffrer les hiéroglyphes, Champollion est considéré comme le père de l'égyptologie. Visite express pour M. qui n’a pas du tout accroché. Visite plus longue pour moi même si je ne prétends aucunement avoir tout saisi. Nous logeons ce soir au gîte du Gua, chez Frédéric et Théophile, son fils. Bonne soirée en perspective.


Lundi 14 février : La Source d’Ussac


M : Aujourd’hui, après avoir pris un petit déjeuner dans le gîte à Figeac, nous sommes partis acheter un casse-croûte pour manger à midi. Après une grosse montée, la route était plutôt plate. Un déjeuner dans les bois, et nous reprenons la route pour rejoindre La Source d’Ussac dans le gîte de Sylvie et Dominique sous la forte pluie. Journée pas très bonne car il pleuvait et j’avais très mal aux pieds.


Jean-Michel : Après un petit déjeuner à l’image du repas d’hier soir simple et élaboré en même temps, nous avons pris la direction du centre-ville pour acheter quelques victuailles. Ensuite, franchissement du Célé, et montée pour sortir de la vallée. La pluie nous a accompagnés toute la journée, par intermittence. Les reliefs sont moins rudes qu’en Lozère, le paysage est moins sauvage mais il reste encore quelques dénivelés. Déjeuner d’un casse-croûte, sur le chemin, à portée de front de Béduer. Au Dolmen de PechLaglaire, nous avons quitté le GR et fait 3 km environ au milieu de nulle part, uniquement guidés par des coquilles Saint-Jacques déposées le long du sentier. Il était temps d’arriver. M. a de nouvelles ampoules et moi je traîne mes tendons de quinquagénaire. Le gîte, en accueil paysan, est idéal pour ceux qui veulent être au calme. Et il est très bien équipé. Le sirop de menthe maison que Dominique nous a offert nous permet d’entrevoir un dîner à base de vrais produits. En soirée, j’ai accompagné notre hôte qui est allé nourrir ses porcs et ses brebis, des caussenardes du Lot. Excellent dîner. Soupe de potiron, saucisses maison et riz, fromage blanc au sirop de pissenlit ! Délicieux. Cerise sur le gâteau : Sylvie, qui est infirmière, a fait plein de petits pansements sur les ampoules de M


Mardi 15 février : Limogne en Quercy

M : Aujourd’hui étape de 25 km pour rejoindre Limogne au gîte communal. On a fait un arrêt dans la ville de Cajarc, pour acheter de quoi se faire un casse-croûte et un repas pour ce soir. Je suis à deux doigts de craquer mais j’essaye de tenir le coup même si les étapes ne sont pas très dures, le mental est au plus bas.


Jean-Michel : Étape simple et sans montées ou descentes trop raides. Mais M. à montré son endurance habituelle. A Cajarc, coup de tonnerre dans notre binôme ! Pour une sombre histoire de choix dans les courses, nous avons eu des mots. Si bien que notre progression vers Limogne s'est faite à une distance raisonnable l’un de l’autre. Nous avons quand même déjeuné ensemble, dans les bois. La pluie nous a salué de temps en temps. Il fallait faire attention à sa foulée sur les pierres lisses du GR. Ce soir, le responsable Seuil nous a parlé au téléphone, à l’un et à l’autre si bien que nous pouvons envisager la poursuite de notre route. Un repas de pâtes, de jambon et de crêpes nous a permis de nous rasséréner. Le gîte communal de Limogne est super.

Mercredi 16 février : Lalbenque

M : Aujourd’hui, étape de 22 km pour rejoindre Lalbenque dans le gîte de Philippe le « Le Mango ». Pas trop de dénivelé, c'était une étape tranquille. Toujours accompagné de Julien qu’on a retrouvé à Limogne hier.


Jean-Michel : Nous continuons notre progression sur le chemin du Quercy, entre bord de route et chemin en pierre glissante. La brume nous accompagne toute la journée. Déjeuner dans le bois de chêne, à l’abri d’une cabane isolée. Nous logeons à Lalbenque, au gîte Mango, notre hôte est venu nous chercher à Mas de Vers, sur le GR. Demain, il nous reconduira là-bas. Demain est une journée particulière. En effet nous terminons le premier tome du Miam-Miam Dodo qui couvre le trajet le Puy-en-Velay–Cahors. Une bonne nuit s’annonce même si nous disposons ici d’un poste de télévision !


Jeudi 17 février : Cahors

M : Aujourd’hui, nous sommes partis de l’Albenque vers neuf heures pour rejoindre Cahors. J’ai commencé par un rythme tranquille et après le déjeuner, j'ai bombardé et j’ai pu contempler la ville de Cahors dans les hauteurs en attendant Jean-Michel. Ensuite on a fait un tour sur le pont Valentré et pris un café dans une boulangerie en attendant Laurent qui devait nous récupérer. Après s’être installés chez Odile et Laurent, on a fait un tour en ville et j’en ai profité pour aller chez le coiffeur !


Jean-Michel : étape de 22km (ou 26). Philippe nous a reconduit au Mas de Vers à 9h30. Nous avons adopté un rythme calme, pas de précipitation. Nous avons marché à 3, Julien nous a accompagnés. Déjeuner au pied du borie* ou gariotte*, casse-croûte à base de baguette, pâté et fromage de Cantal. Un petit café tiré de la Thermos et zou! Le paysage n’est pas folichon, des chèvres sur le Causse et puis c’est tout. Bon, la météo n’est pas terrible depuis quelques jours. Demain, le temps devrait s’améliorer. Nous sommes arrivés au-dessus de Cahors avec un temps qui ne rendait pas justice à cette belle cité de 20 000 âmes environ . Cela ne nous pas empêché de nous balader en ville et d’admirer son patrimoine, le pont Valentré en particulier. M a pris une décision grave! Il s’est fait couper les cheveux. Tout le monde l’a félicité pour cette décision. Ce soir nous logeons chez Laurent et Odile et la soirée s’annonce très conviviale. Demain c’est repos, nous allons voir Madhi, une légende sur le camino. J’en profiterai pour récupérer une serviette de bain oubliée aux Combrassats, quelques étapes en arrière.

*Construction en pierre sèche


Vendredi 18 février : Cahors

M : Aujourd’hui, journée de repos à Cahors chez Odile et Laurent. Grosse grasse matinée le matin. Kebab à midi avec les proprios et Jean-Michel et ensuite cinéma. Je suis allé voir le film « Maison de retraite ». Après le film on est allé chez Mahdi, il y avait sa femme Françoise. On a enfin rencontré la légende de Saint-Jacques, c’est un bon moment. On a pris le thé avec eux. Très bonne journée.


Jean-Michel : Nous sommes très bien chez Odile et Laurent. Au matin, Julien nous a quittés. Mario a fait une bonne grasse matinée. Petit déjeuner, discussion à bâton rompu, puis kebab en ville avec nos hôtes. Mario est allé voir « Maison de retraite » au cinéma. Il a bien apprécié le film. Nous avons fait une bonne lessive. Ce soir, nous avons rencontré Mahdi et Françoise chez eux. Mahdi est une légende du Camino. Il a fait une marche œcuménique Jérusalem et Saint-Jacques-de-Compostelle. Le petit thé s’est transformé en une discussion d’1h30. Françoise a offert ses propres bâtons de marche à Mario. Passage de témoin. Ce soir, Laurent et Odile nous offrent un dîner à base de parmentier de canard.


Samedi 19 février : Lascabanes

M : Ce matin, nous sommes partis de Cahors vers 11 heures, après un passage au magasin pour acheter du pain et dire au revoir à Laurent qui nous a accueilli chez lui pendant ces deux jours. Sur le chemin pour rejoindre Lascabanes, on a retrouvé Cécile qui va passer la nuit dans le même gîte que nous « Le nid des anges ».


Jean-Michel : Contrairement à nos habitudes, nous sommes partis un peu tardivement de notre hébergement. En effet, nous avons quitté notre gîte vers 10 heures et nous sommes passés dire au revoir à Laurent notre hôte pendant deux jours, dans le centre ville de Cahors où il travaille. Petite course, retrait d’argent et nous avons attrapé l’escalier du GR dans le prolongement immédiat du pont Valentré Cahors nous avait paru morose à notre arrivée et pendant notre séjour, la faute à une météo bien peu lumineuse. Aujourd’hui, le soleil donne à plein sur ses murs séculaires, il faut avouer que c’est bien beau. Marche tranquille. La montée de chaos mise à part, les côtes sont modérées. Sur le sentier, au moment du déjeuner, nous sommes tombés sur Cécile, avec qui nous avions déjà cheminé. Repas ensemble parmi les chênes marcescents. Le reste du périple, à trois, fut sans histoire jusqu’au nid des anges, l’ancien presbytère du village.


Dimanche 20 février : Lauzerte

M : Aujourd’hui, journée tranquille, 25 km à faire pour rejoindre Lauzerte. On est parti de Lascabanes vers 9h30. J’ai fait les 10 premiers kilomètres vite pour rejoindre Montcuq. On a fait des courses et ensuite on a mangé à la pizzeria. Après, reprise sous un ciel gris. Arrivée à Lauzerte on est monté chez Nicole à l’Abeille Lulu. On a été très bien accueillis, petit thé tous ensemble et bon repas.


Jean-Michel : Départ à 9h30 du nid des anges après avoir nettoyé le gîte. La première partie de l’étape, jusqu’à Montcuq, a vu Mario partir comme une flèche. Nous nous sommes offert une pizza après avoir fait quelques courses au Carrefour Market de la ville. Pizza pour M., salade chaude pour moi. Après un dessert, nous avons repris notre route. De mon côté, j’ai cherché la tombe de Nino Ferrer. En fait, le fameux chanteur est enterré à 6 km de là, à Saint-Cyprien. Puis, des montées et des descentes, un classique. À Rouillac, nous sommes tombés sur un sac à dos familier à côté de l’église. Il s’agissait de Cécile, avec qui nous avons déjà fait quelques étapes. Nous avons cheminé ensemble, plus ou moins, jusqu’à Lauzerte, perché sur son promontoire. Nous sommes arrivés à l’Abeille Lulu , chez Nicole, où nous avons eu un accueil formidable.


Lundi 21 février : Moissac

M : Aujourd’hui étape de 29 km pour rejoindre Moissac car on a prolongé l’étape de 12 km qui devait nous faire dormir à Durfort Lacapelette car elle était trop courte. Rien de spécial à déclarer.


Jean-Michel : Plutôt que d’égrener les moments de notre journée, je préfère aujourd’hui parler de deux choses marquantes : l’adhésion spontanée de la terre du Tarn et Garonne à la semelle du marcheur et la grande gentillesse des gens rencontrés tout le long du Camino. La terre d’ici, quand elle est humide, colle formidablement bien aux chaussures du pauvre pèlerin. Ce serait une terre molassique selon les panneaux rencontrés. L’objectif est pertinent. Le premier contact est mou, spongieux. Une fois le pied bien appuyé sur le sol, il s’agit de donner une impulsion afin d 'exercer une progression vers l’avant. Et là, c’est le drame. Le pied glisse vers l’arrière si bien que pour toute foulée de 50 cm, il faut compter 4 à 5 cm vers l’arrière. En côte, c’est un très bon test pour celui qui se croit patient. Les gens rencontrés depuis le Puy-en-Velay sont extrêmement bienveillants envers les randonneurs et autres pèlerins. Il ne s’agit pas que des tarifs, très raisonnables, mais d’un ensemble d'attention (café, conseil, machine à laver, assistance pour l’étape suivante) qui sont entièrement agréables au marcheur arrivé fourbu à leur logis. Qu’ils en soient tous remerciés ! Le Camino a ses propres valeurs. Il faut venir les découvrir.


Mardi 22 février : Auvillar

M : aujourd’hui étape de 21 km pour rejoindre Auvillar . On a pris la variante qui nous faisait suivre le canal et on l’a longé jusqu’à la ville de Pommevic, où on a pris un café. Ensuite, on a marché en passant par le village de l’Espalais et en sortant on est monté dans l’Alvare.


Jean-Michel : journée de soleil. Ciel bleu. Dénivelé ridicule. Il s’est agit de cheminées le long du canal à la Garonne. Ce fut bien plat, comme tout canal qui se respecte. Nous avons déjeuné de casse-croûte sous des platanes. Dans l’après-midi, les deux cheminées de la centrale nucléaire de Golfech sont apparues à l’horizon. Repère inratable! Nous nous sommes offert un rafraîchissement en terrasse à Pommevic. Puis 5 km jusqu’à Auvillar, lieu de notre hébergement du soir. Village est magnifique et a été élu un des plus beaux villages de France. Manifestement, ce n’est pas volé !

Mercredi 23 février : Castet Arrouy

M : Aujourd’hui, étape d’une vingtaine de kilomètres pour rejoindre Castet-Arrouy, chez Nath. Cette étape était dure car il faisait trop chaud et j’avais l’impression de ne pas avancer. Petit arrêt casse-croûte devant une cascade avant la commune de Saint-Antoine.


Jean-Michel : Cette journée avec son kilométrage raisonnable devait être simple à gérer. Pour une raison inconnue de nous trois, nous marchons avec Julien, elle nous a paru longue. Était-ce la météo ? Il faisait bien doux et le soleil tapait bien. Était-ce la physionomie du terrain ? Nous ne savons pas. Il faut dire aussi que nous sommes partis tard de la belle ville de Auvillar et que 5 km plus loin, nous avons décidé de faire une longue halte café à Bardigues . Cela commençait mal pour abattre des kilomètres !

Bref, nous avons quand même progressé et nous avons décidé de déjeuner au bord de l'Arrats, la rivière qui fait la séparation entre le Tarn et Garonne et le Gers. Nous sommes passés dans plein de petits villages plus beaux les uns que les autres. La gentillesse des « autochtones » ne se dément pas. Et c’est presque à 18h que nous sommes arrivés à notre gîte « Chez Nath » encore un gîte chaleureux et agréable.

Nathalie, notre hôtesse, au vu de ma bonne mine, m’a immédiatement embauché pour aller fermer l’église du village !


Jeudi 24 février : La Romieu

M : Aujourd'hui, étape de 26 km pour rejoindre La Romieu. Ce matin nous sommes partis de chez Nath à Castet-Arrouy vers 9h. On est arrivé à 11h à Lectoure et on a pris un café avec Julien pour lui dire au revoir car il devait rentrer à Lyon. Vers midi on a repris la route on s’est arrêté dans une prairie pour manger. On est arrivé au gîte « La Villa des Artisans » à 16h.


Jean-Michel : Le temps est plus frais qu’hier, ce qui me convient bien. En effet, la marche est une activité exothermique, elle produit de la chaleur, humaine notamment. Donc, nous avons marché à bonne allure jusqu’à Lectoure où Julien nous a quittés. Mais avant, afin d’atténuer l’amertume de la séparation, nous nous sommes sucré le bec au café des sports. Café, pâtisserie et contemplation de la vie dans la rue principale. Départ de Lectoure, casse-croûte au coin d’un champ, marche. Le dernier tiers du parcours a été moins fringant mais nous avons fini par apercevoir la collégiale de la Romieu. Nous logeons chez Didier, à quelques mètres de la collégiale et du fameux jardin de Coursiana, qui n'ouvre qu’en avril. Si vous passez par là, allez-y ! C’est magnifique.


Vendredi 25 février : Condom

M : Aujourd’hui, étape de 13 km pour rejoindre Condom. Cette étape ne paraissait pas très longue mais le dénivelé fréquent a fait qu’elle était un peu dure. Car il y avait des endroits où le sol était couvert de boue et j’avais les pieds qui collent au sol. Arrivés à Condom, on a posé les sacs et ensuite on est allé manger au resto. Vers 16 heures on est ressorti pour acheter de quoi manger aujourd’hui et demain.


Jean-Michel : Dieter, à la Villa des Artisans, est un personnage. Nous avons beaucoup parlé avec lui hier et ce matin. Nantis de ses bons conseils, nous avons attrapé la courte randonnée entre les deux villes gersoises. Partis vers neuf heures dans la froideur matinale, nous sommes arrivés à Condom en ayant bien chaud, vers midi. Nous sommes passés par Castelnau sur l’Auvignon, un superbe village décoré de la Croix de guerre au titre des événements de la seconde guerre mondiale. Quand on ne le sait pas, on retient surtout la grande beauté du site. Progression sans histoire jusqu’à Condom où nous logeons au relais Saint-Jacques pour deux nuits. L’après-midi, après un repas en ville à deux pas de la statue des mousquetaires, nous avons fait quelques courses pour notre repas du soir. La météo, excepté le Lot, nous a gâtés. C’est bien le printemps qui arrive. Nous avons vu des oies remonter vers le nord. Cependant, la fatigue s’est accumulée et la journée de repos nous fera du bien à tous les deux.

Samedi 26 février : Condom (repos)

M : aujourd’hui, c’était la journée de repos donc je me suis levé après 10 heures. Vers 11h30, Quentin, un ami de Jean-Michel, est venu nous chercher pour passer la journée dans sa ferme. Il nous a fait visiter et ensuite petit apéro en attendant que le barbecue chauffe. Après s’être cassé le ventre, j’ai tondu la pelouse, c’était trop bien. Vers 18 heures, on est rentré au gîte pour se reposer et reprendre la marche demain.


Jean-Michel : Après une grosse matinée, nous avons pris la route pour Ayguetinte où Quentin, un ami à moi, s’est installé il y a peu en tant que maraîcher. Je ne pensais pas qu’une journée à la ferme plairait à M., et bien oui, en fait.

Nous avons discuté avec Quentin et sa compagne Fabienne. Nous avons mangé avec eux une viande cuite au barbecue, le premier de l’année me concernant.

M. a pu s’essayer au tracteur tondeuse et au « vrai » tracteur. Lui qui ne jurait que par la ville, je l’ai vu « heureux comme un pape » sur ces engins. Après notre invitation agricole, nous avons bu une tisane et pris congé de nos hôtes. Bonne continuation à eux deux ! Demain, nous devons rejoindre Montréal. Montréal du Gers!!

Dimanche 27 février : Montréal du Gers

M : n’a pas fait de blog


Jean-Michel : J’ai vu M. heureux hier, à la ferme, sur son tracteur tondeuse. Cela me semblait de bon augure pour le lendemain.

L’étape s’annonçait bien pourtant. Faible kilométrage, dénivelé très modéré, sol on ne peut plus convenable, météo idéale. Nous avons évolué à vue sur 8 à 10 km à peu près. Puis M. m’a lâché d’une foulée très rapide. Arrivé seul à Montréal du Gers à 13h, je pensais retrouver M. assis sur le banc de la place centrale. Il n'était pas là. J’ai sollicité quelques passants. M. connait le gîte à Montréal du Gers où nous allons dormir ce soir car nous l'avions réservé ensemble la veille. Au final, une très longue à attendre sur la place. J’en ai informé Paul. Alors un appel de la dame du café chez qui je m’étais posé plutôt. « Votre jeune est là, il vous attend ! » M. me dit alors qu’il s’était trompé de chemin et de ce fait, il s’est retrouvé derrière moi et il avait attendu tout ce temps à la station-service de l’entrée du village, à 300 m du bourg. Rouspétage, incompréhension, « chaude » discussion. Au final, nous avons rejoint le gîte prévu, à 800 m du centre de Montréal. Echange téléphonique très vif avec Paul qui indique à M. que la prochaine fois une déclaration de fugue sera faite. La tension reste présente ce soir, nous n'avons pas partagé le repas. Demain est un autre jour et qui vivra verra !

Lundi 28 février : Eauze

M : Aujourd’hui, étape de 10 km pour rejoindre le gîte la Halte d'Élus à Eauze. Étape pas très compliquée, rien à dire.


Jean-Michel : Journée mutique. Marche à deux, sans parler. Rien. Et pas d’autres marcheurs pour dissoudre ce silence. Alors nous avons marché quatre heures. Le lien a repris, nous sommes allés ensemble chercher deux canettes de soda au café du coin. Après le repas, patatras, M. a eu le téléphone de Seuil pour ses moments quotidiens de conversation. Mais M. a lu les SMS que j’envoie quotidiennement à Seuil. Nouveau malentendu, un peu de tension …. Nous en sommes là ce soir. Demain est un autre jour !


Mardi 1er mars : Lanne-Soubiran (8km après Nogaro)

M : Aujourd’hui grosse étape de 28 km pour rejoindre Lanne-Soubiran au gîte Dar L’Arabe. On a fait une pause resto à le Manciet où on a dégusté un bon steak et des patates sautées avec en dessert un gâteau au chocolat. Après, reprise de la route et en sortant de Nogaro, on a rencontré un couple de retraités anciens pèlerins. On a fait quelques kilomètres avec eux, c'était une bonne rencontre.

Jean-Michel : Avec Paul, mise au point et clarification de l'épisode des SMS, en présence de M., mes propos, sur le coup de l’inquiétude avaient sans doute été un peu excessifs. Nous sommes aujourd’hui revenu à un climat apaisé. Nous avons marché ensemble, à la vue l’un de l’autre. Partis tard d’Eauze, nous avons marché allègrement si bien que nous avons pu nous offrir un repas au restaurant de Manciet. Ce fut agréable. Marche. Rencontre un viticulteur dans ses vignes. Discussion. Passage du Méridien de Greenwich juste avant Nogaro. Dans cette ville, M. s’est offert un OCA avant d’attaquer les huit derniers kilomètres jusqu’au hameau charmant où nous logeons ce soir. Ah oui ! Pendant 3 à 4 km, nous avons marché avec un couple de septuagénaire qui a fait le chemin de Saint-Jacques. Beaucoup de chaleur dans cette rencontre. Ils sont accessoirement des donateurs réguliers de l’association Seuil. Ce soir, ce sera riz et jambon après une bonne douche.


Mercredi 2 mars : Aire sur l’Adour

M : n’a pas fait de blog

Jean-Michel : Après avoir bien profité de notre gîte, nous avons repris la route. La pluie a menacé puis s’est déclenchée juste après notre pause déjeuner que nous avons fait dans le charmant village de Lelin- Lapujolle. L’église de ce village a un clocher bizarre, comme suspendu dans le vide. L’après-midi, nous avons marché dans un pays sans attrait particulier, sous la pluie. Cela ne nous a pas empêché de nous offrir un diabolo fraise et un lait fraise à la terrasse de café de Barcelonne sur Gers. J’ai fait des bulles avec la paille dans mon lait fraise. Enfin, après 3 km nous avons atteint la frontière d’un autre département, les Landes. Depuis le Puy-en-Velay, les numéros des départements traversés sont donc les suivants : 43–48–12–46–82–32–40. Si vous manquez d’inspiration pour votre prochain loto…


Jeudi 3 mars : Pimbo

M : aujourd'hui étape de 27 km pour rejoindre Pimbo. Il y avait beaucoup de lignes droites goudronnées et interminables. On s’est arrêté manger à la fin de l’une d’entre elles avant de passer devant chez un cordonnier. Petit passage dans la ville de Miramont-Sensacq et ensuite arrivés à Pimbo où Christine nous a récupéré pour dormir nouveau chez elle à Aire sur Adour car nous n’avions pas trouvé d’hébergement à Pimbo.

Jean-Michel : aujourd’hui, faute de gîte disponible à Pimbo, nous avons fait une autre étape dans des conditions exceptionnelles. En effet, grâce à Christine notre hôtesse du Gré de l’Adour, nous bénéficions ce soir du même hébergement qu’hier soir. Tout ça à cause d’un rallye dont les participants ont tout loué dans les environs. C’est donc avec un sac à dos particulièrement léger que nous avons parcouru ces 27 km. Nous avons traversé un paysage sans attrait particulier jusqu'au village Miramont Sensacq. Nous sommes quand même tombés sur des chenilles processionnaires qui faisaient le trajet inverse du nôtre.

Le déjeuner a été apprécié même s'il s’agissait de simples casse-croûte sur une table en bois. Après Miramont Sensacq, nous avons entendu un son bizarre, qui venait d’un endroit indéterminé. Un paysan interrogé, nous a suggéré de lever le nez. Effectivement, nous avons pu voir dans le ciel un rassemblement bruyant de grues revenant d’Afrique. Sans doute attendent-elles des retardataires car elles semblent tournoyer dans le même secteur du ciel. Le reste de la marche fut sans souci, même si les côtes inattendues nous ont un peu ralenti avant Pimbo. Christine, du gîte au Gré de l’Adour, est venue nous chercher sur la place de l’église.


Vendredi 4 mars : Uzan (23 km)

M : Aujourd’hui étape deux 24 km pour rejoindre Uzan 4 km après Larreule où on devait s’arrêter, mais fautes d’hébergement, on a passé jusqu’à Uzan. Après une pause casse-croûte à Arzacq Arraziguet, on a repris la route et on est arrivé à Uzan vers 18 heures. On a fait 24 km en 4h30, des machines. Dîner avec Cécile tranquillement. Repos pour demain.

Jean-Michel : Départ très tardif aujourd’hui 13h. Christine nous a emmené à Pimbo depuis son gîte d’Air sur Adour. Ce départ tardif nous a permis d’échapper à la pluie du matin. Il n’y a pas grand-chose à raconter sur le paysage. Nous commençons à comprendre pourquoi le tronçon le Puy-en-Velay–Conques est de loin le plus prisé. D’ailleurs, cela fait plusieurs jours que nous sommes seuls, sur le chemin, et dans les gîtes. Nous avons quand même passé une nouvelle frontière aujourd’hui ! Nous sommes arrivés dans les Pyrénées atlantiques, le 64. Demain, faute de gîte proche, nous devrons marcher 30 km. En effet, les participants du rallye de l’Arzacq ont tout raflé dans le coin. J’espère que nous ne nous ferons pas rouler dessus dans les chemins creux du Béarn .


Samedi 5 mars : La Sauvelade (32 km)

M : aujourd’hui étape de 32 km pour rejoindre le gîte communale de La Sauvelade. On a très bien mangé comme au restaurant. Maintenant on marche très bien vu que le corps est habitué et les kilomètres on ne les sens plus passés, mais je commence à avoir très mal au dos, mais bon ça va passer comme les ampoules. Demain étape de 13 km, tranquille, on va la manger!

Jean-Michel : Nous avons passé une bonne nuit chez Cécile, à Uzan. Parti vers 9h30, nous avons traversé un pays sympathique mais sans sites remarquables. Deux événements quand même. Nos amis les grues continuent leur migration vers le nord et nous ont salué en route. Dans l’après-midi, nous sommes tombés sur Franck, qui chemine à vélo depuis une quinzaine d’années. Pas de femme, pas de maison, pas d’enfants mais un type remarquable. Nous avons discuté pendant une bonne demi-heure. Nous avons bu un café ensemble et Franck est reparti sur les chemins du monde, après nous avoir donné un livre à l’un et à l’autre « Sur les Chemins Noirs » de Sylvain Tesson à À Mario et « L’Évadé de la Mer Blanche » de Youri Bezsonov à moi (je ne connais pas). Ce soir, nous logerons à la Sauvelade dans une grande une grande bâtisse historique. Le repas du soir a été excellent !


Dimanche 6 mars : Navarrenx (13 km)

M : aujourd'hui de 13 km pour rejoindre Navarrenx. Rien n’a dire sur cette étape de spéciale, à part qu’on s’est fait un petit resto à L’Estanquet et ensuite on est allé au gîte du « Cri de la Girafe »

Jean-Michel : peu de choses à dire aujourd’hui, c’est vrai qu'après les 32 km d’hier, les 13 km d'aujourd'hui ont été une formalité, même si le pays comporte quelques belles côtes. D’après le Miam-Miam Dodo, nous serions passés au lieu-dit Beigbeder, mais nous n’avons vu aucun panneau. Nous somme arrivés vers 13 heures et nous avons pris une table au restaurant L’Estanquet dans la rue principale de la ville. Bon repas et patron fort sympathique, puis nous nous sommes rendus au gîte le « Cri de la Girafe » où nous avons été reçus par Maria et Fabian, tous les deux sont supers et le gîte très agréable. Nous avons partagé un bon repas avec eux et surtout beaucoup parlé.


Lundi 7 mars : Aroue, 19km

M : aujourd'hui étape de 20km pour rejoindre Aroue. Sur le chemin on a rencontré un polonais qui faisait le chemin depuis 9 mois en partant de chez lui en Pologne. Rien à dire de plus sur cette étape.


Jean-Michel : Belle marche. Temps superbe. Entre douce collines et forêts, nous avons vu les Pyrénées. C’est un écrin plutôt agréable où marcher. Nous avons pris notre traditionnel casse-croûte à côté d’une conserverie, sur un banc abrité prévu pour les randonneurs. J’ai personnellement renoué avec le paysage qui depuis quelques étapes me paraissait un peu fade. À Lichos, nous nous sommes arrêtés dans un abri réservé aux randonneurs / pèlerins. À disposition, une bouilloire, du café, des sodas etc. C’est là que nous avons rencontré Sláwek, Un polonais d’une cinquantaine d’années, parti vers Santiago depuis sa ville, située entre Lublier et Varsovie. Neuf mois de marche, si j’ai bien compris son anglais. Cela relativise beaucoup notre « performance » même si Slawek n’était pas là pour frimer, loin de là. Nous avons parlé, fait des photos, échangé nos adresses puis nous nous sommes quittés en vous souhaitant Buen Camino. On nous avait beaucoup parlé sur le Camino des pèlerins de l’Est qui partent de chez eux. Maintenant, nous savons que ce n’était pas qu’une légende. De notre côté, M. et moi ne sommes plus qu’à deux étapes de Saint Jean Pied de Port. Et nos hôtes nous ont dit que l’étape de demain serait très belle. Vivement demain !

Mardi 8 mars : Harambeltz (20 km)

M : Aujourd’hui, encore une étape de 20 km, cette fois pour aller au gîte de Marie 3 km avant Ostabat. Demain, Saint Jean pied de Port. Enfin un repos, j’en avais grandement besoin.


Jean-Michel : La géologie est différente du Béarn, au Pays basque. Les maisons traditionnelles en témoignent. En Béarn, les maisons sont construites de galets ronds, un peu comme du côté de Lyon. Au Pays basque, les maisons anciennes sont faites de pierres schisteuses. Le pays est beau et vert car très arrosée. D’ailleurs, nous avons eu de la pluie. Rencontre improbable : ce matin, nous descendions une route, quand nous avons vu une voiture d’une administration, portière ouverte. En approchant, nous avons vu la fonction maire, ignorant encore notre existence, marchant les paumes ouvertes vers le ciel. Il semblait se recharger de l’énergie du lieu où quelque chose comme ça. Quand il nous a vu, il nous a dit être en pause et nous n’avons pas fait de commentaire sinon un « bonne journée ! » Sinon, nous avons vu des moutons, des vaches Angus, des chevaux mais aucun randonneur. Déjeuner au pied d’une grange, au milieu de nulle part. Puis, la marche de l’après-midi s’est déroulée sous la pluie. Ce soir, nous logeons dans une des quatre maisons d’Harambeltz, chez Marie. C’est authentique et calme. Mary a beaucoup marché, un peu partout en Europe. Malheureusement elle reçoit sa famille ce soir et nous ne pouvons pas en savoir davantage. Demain, où tout va bien, nous atteindrons Saint Jean pied de Port, point de rassemblement de beaucoup de randonneurs, pèlerin avant l’ascension des Pyrénées vers l’Espagne.

Mercredi 9 mars : Saint Jean pied de Port

M : Aujourd’hui, étape de 26 km sans encombre. Une étape relativement variée niveau dénivelé et paysage. Il faisait beau jusqu’à l’arrivée à Saint Jean pied de Port. Je suis très fier de moi c’est presque la fin. On a pris une photo ensemble devant les portes de Saint-Jacques.


Jean-Michel : M. l’a fait ! Il a parcouru 770 km jusqu’à Saint Jean Pied de Port. Malgré ses problèmes d’ampoules. Certes, nous ne sommes pas au bout de notre marche commune mais c’est tout comme . La suite ne pose problème ni à l’un ni à l’autre. L’étape d’aujourd’hui est sans histoire. Le Pays basque s’est montré sous son meilleur jour : vent, ensoleillé, bucolique. Arrivée à la porte de Saint-Jacques au terme de notre étape, nous nous sommes fait photographier par des touristes. Le soir , j’ai envoyé des MMS de ce moment aux personnes les plus importantes de notre marche. Demain, c’est repos complet dans cette belle ville de Saint Jean pied de Port.


Jeudi 10 mars : Saint Jean Pied de Port (Repos)

M :


Jean-Michel : Journée quasi casanière. Après une bonne grasse matinée bien mérité, nous sommes allés manger au restaurant. L’après-midi fut occupé par diverses emplettes destinées à compléter l’équipement de M. et à documenter notre chemin vers Toulouse, terme de notre marche via le chemin du Piémont et le chemin d’ Arles.

Vendredi 11 mars : Saint-Just Ibarre

M : Aujourd’hui, étape de 26 km pour rejoindre le gîte de Sandra, 2,5 km après Saint-Just Ibarre. C’est le début du chemin du Piémont, galère à le trouver. On a monté le col du Gamia en ne passant pas par la route car on s’est trompé. Du coup, on a fini dans les ronces. Arrivé en haut, nous avons pique-niquer et on est redescendu.


Jean-Michel : Ça m’a fait tout drôle de quitter le GR 65. L’Espagne nous attendait et nous lui tournons désormais le dos. Tellement drôle que je nous ai envoyé dans des chemins perdus à l’attaque du GR de Gamia. Résultats : plus d’une heure à crapahuter dans des forêts, des ronces et des champs très « pentus ». M. ne m’a pas fait le moindre reproche même si nous nous serions bien passés de ce surplus d’efforts. Nous avons fini par retrouver notre route et par atteindre le fameux col. Notre providence : un restaurant ouvert où nous avons pu manger notre casse-croûte accompagné d’un coca. Nous avons sympathisé avec la patronne, Nicole, qui nous a offert un café. Nous n’avons plus, si j’ose dire, qu’à nous laisser glisser de l’autre côté pour atteindre notre gîte, chez Sandra, 2,5 km après Saint-Just Ibarre. Le repas fut délicieux, à base de charcuterie faite très localement. Demain, un nouveau col nous attend. J’espère que la nuit portera conseil !


Samedi 12 mars : Chéraute

M : aujourd’hui, grosse étape d’environ 30 km, avec de bon matin, pour ouvrir le bal et casser les jambes, Le col de Napale à monter et à descendre. Après avoir cassé la croûte, petite sieste au bord d’une rivière. On était parti pour dormir un bon moment mais il fallait repartir car il restait beaucoup. Petit café à Mauléon jusqu’à 17h30 et arrivé à 19h chez Naty.


Jean-Michel : le gîte chez Sandra a été super. Nous avons un peu traîné avant de partir finalement vers 10h20. 200 ou 300 m après le gîte, nous avons rattrapé le col de Napale. Mario a eu du mal. De mon côté, j’étais beaucoup mieux que la veille dans le col de Gamia. Nous l’avons quand même monté puis ce fut une longue descente vers Ordiarp, seulement interrompue par notre pause déjeuner au bord d’un ruisseau. Après Ordiarp, encore une bonne côte, pas très longue mais sensible. Nous sommes arrivés en haut et avons découvert un panorama grandiose sur les Pyrénées enneigées. Puis, redescente vers le village D’Idaux où se tenait un rassemblement strictement basque. Nous n’avons trouvé qu’une personne pour répondre en français à nos questions sur la route à suivre pour Mauléon. Jusqu’à Mauléon, la marche fut rapide mais le reste du trajet jusqu’au gîte chez Naty fut pénible. Le kilométrage prévu semblait ne pas correspondre à la distance parcourue. Pour finir, nous avons terminé notre journée à 19h20. Ouf !


Dimanche 13 mars : Oloron Sainte-Marie

M : aujourd’hui, étape de 32 km pour rejoindre Oloron Sainte-Marie. On a démarré à 9h15 sous la pluie et vers midi quand on a pique-niqué, le soleil a fait son apparition. C’était une grosse étape.


Jean-Michel : Ce fut une journée rude en termes de kilométrage. Le rythme fut élevé la plupart du temps. Quelques pauses, soit pour s’abriter de la pluie, soit pour se restaurer. Ce soir, nous sommes arrivés à Oloron, ville que M. m’a dit apprécier. Nous avons eu le temps de nous balader un peu, de boire un coca en fin d’après-midi et d’aller chercher un kebab ce soir. Depuis le début de notre périple, M. et moi avons sauté deux étapes. Ce soir, il nous a semblé opportun de couper l’étape de demain, prévue à plus de 30 km. Si nous trouvons un gîte à mi-chemin, nous n’hésiterons pas. Ce soir c’est à l’hôtel que nous dormons ! Une première.


Lundi 14 mars : Lacommande

M : Aujourd'hui, une étape de 20 km pour rejoindre Lacommande. Cela faisait un bon moment que je n’avais pas autant apprécié une étape. Il y avait tellement de variations de terrains que je me suis régalé, surtout dans la dernière descente. Ce matin, nous sommes allés laver notre linge à la laverie. Arrivée au gîte communal vers 16h.


Jean-Michel : ça y est, nous sommes sur le chemin d’Arles, le GR 653. Après le chemin du Piémont, le GR78, nous voici arrivés sur le dernier tronçon de notre marche. Nous nous sommes arrêtés aujourd’hui à Lacommande, petit village charmant où nous logerons au gîte communal pour une somme modique. Cela va permettre d’assainir notre budget mis à mal par la nuit d’hôtel d’hier. L’étape fut sans difficulté particulière et, du côté de la météo, c’était comme l’album de Goldman, entre gris clair et gris foncé. Le binôme fonctionne bien. Le repas du soir sera simple. Du riz et des merguez. De la simplicité après l’abondance et le « luxe ». Pour l’anecdote, nous en sommes au kilomètre 900.


Mardi 15 mars : Lescar

M : Aujourd’hui, étape de 16 km pour aller au gîte communal de Lescar. Étape pas dure, de quoi se reposer en marchant. On va passer la soirée avec Michel, un randonneur qui fait le chemin d’Arles mais pas dans le même sens que nous.


Jean-Michel : petite étape aujourd’hui. Si bien que c’est en tout début d’après-midi que nous sommes arrivés à notre gîte, à quelques mètres seulement de la cathédrale. Un peu plus tard, un autre randonneur est arrivé. Michel a la soixantaine et vient directement de chez lui, Pernes les Fontaines, dans le Vaucluse. Ce soir, nous mangerons tous les trois


Mercredi 16 mars : Morlaas

M : aujourd’hui, étape de 20 km inintéressante car il y avait trop de lignes droites interminables et pas de paysage qui sortait du lot. On est arrivé à Morlaàs vers 16 heures on a pris un verre et on est rentré à l’hôtel. Rien à dire de plus sur cette étape. Quand on prenait notre casse-croûte sur un banc, on a rencontré Mario, un septuagénaire randonneur.


Jean-Michel : Ce fut une journée d’un intérêt esthétique très limité. Nous avons évolué entre des zones pavillonnaires, des bois et des champs. À mon grand désarroi, je n’ai pris aucune photo aujourd’hui. Mais les gens d’ici sont très agréables. Comme Mario, 73 ans, qui s’est arrêté spontanément pour nous parler alors que nous mangions notre traditionnel casse-croûte dans une forêt. Il s’est montré très intéressé par notre parcours. Dans une semaine, il partira lui-même en randonnée depuis Séville. Après quelques photos, il nous a quitté en nous souhaitant plein de bonnes choses. Arrivé à Morlaàs, nous avons pris un rafraîchissement au café et la serveuse fut aussi très avenante. Ce soir, M. et moi sommes allés manger dans un kebab. À l’issue du périple, je pense que nous serons parés pour rédiger un guide des kebabs sur les différents GR !


Jeudi 17 mars : Anoye (15 km)

M : Aujourd’hui, étape de 15 km pour rejoindre Anoye. Sur le papier ça n’a pas l’air d'être une grosse étape, mais les conditions météorologiques ont fait qu’il y avait le sol qui glissait beaucoup, vu qu’il pleuvait beaucoup. A part de la pluie du départ de l’étape à la fin de la journée, on n'a rencontré personne.


Jean-Michel : Petite étape aujourd’hui, sous une pluie continue. Nous avons été gâtés par la météo depuis le début, alors pourquoi se plaindre ? C’est la première fois que j’ai mis la bâche sur mon sac à dos.

Pour l’intérêt du paysage, je vous renvoie à mon blog d’hier. Personnellement, j'ai convoqué les belles images emmagasinées au cours de notre parcours : l’Aubrac sous la neige, Conques, le Pont Valentré, l’arrivée à Saint-Jean-Pied-de-Port. Il fallait bien cela pour tromper l’ennui.

Nous avons bien marché et nous avons un grand gîte bien équipé pour nous deux. M. vient de me battre au scrabble. Ce soir, nous emmagasinons la chaleur avant d'attaquer l’étape de demain qui va sans doute se dérouler dans les mêmes conditions météorologiques.


Vendredi 18 mars : Maubourguet (23+5 km)

M : Aujourd’hui, étape de 28 km pour rejoindre Maubourguet. C’était l’étape que je classe première dans la catégorie des étapes que j'ai le moins aimées, car le sol était impraticable. Il y avait beaucoup de boue, d’eau, les chemins se transformaient en rivière. A cause de ça, j’ai eu les pieds trempés, toujours des ampoules et des cloques.

Jean-Michel : Nous avons passé notre journée sur des sentiers très boueux. La pluie d’hier n’a pas cessé ses effets : glissades en montée, glissades en descente. Ce fut un peu pénible, surtout pour M. dont les chaussures ne sont pas étanches.

Mais nous avons bien avancé malgré tout. Nous n’étions qu’à quelques centaines de mètres de notre destination, Maubourguet, quand nous avons fait une erreur de parcours, faute d’un balisage clair. Nous sommes partis sur le GR 101 au lieu du GR 653, en direction de Larreule. Arrivés dans ce village, nous nous sommes aperçus de notre méprise. Au final, 5 km supplémentaires. Heureusement, nous avons un gîte d’exception ce soir. Une ferme où Henri-Paul, notre hôte, nous a reçus avec une gentillesse extraordinaire. Le repas que nous avons partagé nous a fait beaucoup de bien. En plus, nous avons fait une bonne lessive, si bien que nous pouvons nous réjouir de repartir demain avec des vêtements secs et propres. Vivement demain.


Samedi : 19 mars : Marciac(18 km)

M : Aujourd’hui, étape de 15 km pour rejoindre Marciac. J’ai souffert tout au long, je n’arrivais pas à avancer, car j’ai des cloques atroces qui me gênent vraiment. On a déjeuné devant la cathédrale d’Auriébat. Beaucoup de variations niveau dénivelés, ainsi que des paysages et du sol.


Jean-Michel : Ce fut une belle journée de soleil et de dénivelés modérés. Mais ce n’est pas pour ça que nous avons “cavalé”. En effet, M a, de nouveau, des ampoules et de mon côté le rythme calme qui fut le nôtre m’a parfaitement convenu.

Nous avons déjeuné à Auriébat, puis nous avons basculé dans une plaine agricole. Nous sommes revenus dans le Gers après avoir passé une petite rivière, puis une dernière bosse et nous avons entamé notre descente vers Marciac, célèbre pour son festival de jazz.

Nous logeons sur la place centrale et ce soir il y a du monde dans les cafés pour le match de rugby. Nous n’en serons pas. Pour nous, ce sera petits plats réchauffés au micro-ondes de l’hôtel et programme télé, selon l’envie du moment


Dimanche 20 mars : Montesquiou (23 km)


M : Aujourd’hui, étape de 24 km pour rejoindre Montesquiou chez Anne et Georges. Il y avait de bons dénivelés et j’ai toujours très mal aux pieds, mais on a quand même réussi à arriver à bon port.


Jean-Michel : M et moi sommes partis du Puy-en-Velay en hiver et aujourd’hui, c’est le printemps. Nous sommes passés de ligne de crête en ligne de crête. Dans l’ordre d’apparition, Monlezun, Saint Christaud et enfin Pouylebon. De Monlezun, nous avons découvert au sud les magnifiques Pyrénées enneigées. A Saint Christaud, nous avons déjeuné au pied de l’église du XII°s. A Pouylebon, nous avons commencé notre descente vers Montesquiou. La journée était gagnée même si M, dont le pied gauche est abîmé par quelques ampoules, a dû s’accrocher pour finir. Il l’a fait.

Nous logeons à quelques kilomètres de l’église, chez Anne et Georges, avec qui nous avons eu une conversation fort intéressante autour d’un repas convivial. Nous avons parlé du Gouf de Capbreton, ancien delta de l’Adour, du télescope James Webb, de la Route de César et de bien d’autres choses. Des gens étonnants. M a beaucoup aimé ces hôtes et leur discussion.

Pour demain, nous prévoyons de couper l’étape qui devait nous conduire à Auch, à 32 km, pour nous arrêter à Barran, dont le gîte communal aurait rouvert.


Lundi 21 mars : Barran (15 km)


M : Aujourd’hui, étape de 15 km pour rejoindre Barran. J’ai bien démarré jusqu’à ce que mes douleurs aux pieds reprennent le dessus. Avant de descendre sur l'Isle-de-Noé, on a rencontré Véronique, une très gentille randonneuse. En lui racontant notre parcours, elle nous a dit qu’elle nous admirait. Vraiment sympathique.


Jean-Michel : Le gîte de Montesquiou, chez Anne et Georges, aura certainement une place de choix dans nos souvenirs. Après un bon petit-déjeuner et quelques emplettes au village, nous avons repris le GR. Nous avons eu du soleil, des montées et des descentes. Et nous avons fait quelques rencontres. Véronique, tout d’abord, peu avant l'Isle-de-Noé. Elle s’est montrée intéressée par notre parcours. Nous avons eu un bon échange. Une couleuvre ensuite, sur un talus ensoleillé, à quelques centaines de mètres de l’entrée à l’Isle-de-Noé. J’en ai pris une photo, même si je n’ai pas osé la titiller pour savoir si elle était en état de sieste temporaire ou définitive.

Nous avons déjeuné à la sortie de l’Isle-de-Noé, au bord de l’eau. Nous avons échangé avec un camping-cariste du Lot-et-Garonne.

Arrivés en début d’après-midi à Barran, nous avons posé nos sacs au gîte communal, à deux pas de l'église au clocher hélicoïdal, le plus au sud de France, si l’on en croit les panneaux d’ici. En tout cas, c’est bien beau.


Mardi 22 mars : Auch (17 km)


M : Aujourd'hui, étape de 17 km pour rejoindre Auch. On est allés à l’hôtel du Relais de Gascogne car tous les gîtes sont fermés. Etape sans encombre, rien de spécial à déclarer. Plus que trois étapes avant de rentrer en Bretagne.

Jean-Michel : Notre marche touche à sa fin. Chaque jour est un dernier jour. Dernier lundi, dernier mardi de marche, etc…

Pour cette étape du jour, le temps fut parfait. Même le vent d'autan qui soufflait depuis hier fut agréable dans la mesure où il nous rafraîchissait. Le soleil était là. Nous avons évolué entre de longues ondulations du pays, quelques layons dans la forêt et de vastes champs de culture.

Cela fait un mois que nous marchons à deux. Nous rencontrons ponctuellement quelques randonneurs dans les gîtes, mais c’est tout. Alors, nous savourons ces dernières heures.

Demain, pourtant, l’étape est longue, plus de 30 km et les pieds de M ne sont pas au mieux. Mais nous avons pris ensemble la décision de tenter le coup sachant que le seul hébergement à mi-chemin est fermé. Nous verrons bien.





Mercredi 23 mars : Gimont

M : Aujourd’hui, étape de 32 km pour rejoindre Gimont. Cette étape manquait de balisage à plusieurs endroits. On a quand même réussi à la finir, même si ça nous a, du coup, fait faire des kilomètres en plus. Ma douleur au pied gauche ne s’est pas manifestée lourdement. Au déjeuner qu’on a pris sur la terrasse d’un bar, on a rencontré Stéphane, un trentenaire qui faisait le chemin d’Arles dans le bon sens. Plus que deux étapes et on retourne en Bretagne.

Jean-Michel : Dernier mercredi de marche. Dernière étape de plus de 30 km.: Et M l’a faite “la fleur au fusil” Les pieds vont mieux, c’est le moins qu’on puisse dire. Par contre, le balisage du GR 653, dans notre sens, en tout cas, est toujours aussi…. aléatoire. C'est pourquoi, lassés de chercher notre chemin, nous avons pris la décision de prendre la départementale 149 entre Montégut et Lussan, 8 - 9 km de goudron. Ensuite, nous sommes revenus au GR.

A Lussan, nous avons mangé sur la terrasse d’un restaurant. Nous y avons rencontré Stéphane, un randonneur parti depuis peu vers Santiago. Nous avons partagé nos victuailles et beaucoup discuté.

Le reste du chemin fut tranquille jusqu’à Gimont où nous logeons chez Dominique qui est allé à Santiago. Il nous a offert un bon repas et beaucoup d’anecdotes sympathiques sur le chemin et sur les pèlerins passés chez lui. La nuit va nous faire du bien avant d’attaquer l’étape de demain.


Jeudi 24 mars : L’Isle Jourdain (24 km)

M : Aujourd’hui, étape de 24 km pour rejoindre Isle Jourdain au gîte communal. Comme les jours précédents, le balisage était nul, très mal indiqué. Rien à dire sur cette étape. C’était l’avant dernière avant Léguevin

Jean-Michel : Dernier jeudi de marche. Beau temps, température agréable et balisage égal à lui-même. Nous avons donc fait appel à toutes les techniques de survie connues : l’observation de la mousse sur les arbres, la boussole et même la navigation astronomique. Toujours est-il que nous sommes arrivés à bon port sans trop d'égarements. Nous sommes logés dans le gîte communal, à quelques mètres d’une grande base de loisirs. Tout indique la fin du périple : la proximité de Toulouse, la réservation par Seuil de nos billets de retour et la rencontre d’un TER lorsque nous avons longé une voie ferrée cet après-midi. Et demain, nous franchirons notre ultime frontière, celle du département de la Haute-Garonne.

Ce soir, nous allons cuisiner quelques steaks accompagnés d’une purée que nous “trimballons” (sous forme de poudre lyophilisée) depuis Aire-sur-l’Adour. Rien ne se perd, rien ne se crée, mais tout se transporte.

Vendredi 25 mars : Léguevin

M : Aujourd’hui, c’était la dernière étape. Je ne saurais vous dire le kilométrage exact. Il était convenu 15 km, mais on en a fait au moins une vingtaine. Je me demande pourquoi ? Mais bon on a quand même réussi à la boucler.

C’est fini les matins où on se levait pour marcher. Une aventure qui se termine, retour à la vie normale en toute liberté. Je suis trop content d’enfin, rentrer chez moi.

Jean-Michel : C’est fini. Plus de sac à dos, plus de balisage blanc et rouge, plus de casse-croûte dans les bois ou au bord du talus et plus de ces belles rencontres tout au long du chemin. Je ne sais pas ce que M en retirera au final (beaucoup de bonnes choses certainement), mais je sais que personnellement je reviendrai terminer le camino jusqu’à Santiago.

Pour des raisons administratives, nous n’avons pas pu aller en Espagne et c’est très bien comme ça ! Je l’ai dit à M : symboliquement, ni l’un, ni l’autre n’avons terminé notre route. Il conviendra donc de la poursuivre.

Bon vent à tous ceux que nous avons rencontrés : Olivier, Janko, Miguel, Pierre-Louis et merci à tous ceux qui nous ont fait l’honneur de nous lire

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