- pierresauge
Marche de Lxxx
Marche de Lxxx accompagnée par Roxane
Lundi 2 Octobre : Le Puy en Velay
L : Bonjour, je m’appelle L. J’ai 16 ans. Je viens de Lille et j’ai décidé de marcher pour réfléchir . On a fait des découvertes pendant le stage, comme la marche dans des forêts, se baigner dans une rivière.
Pendant une marche, Anthony, responsable de marches, a été attaqué par un écureuil qui lui lançait deux noisettes.
Demain, je suis contente de partir au Puy en Velay. Ça va changer.
Roxane : Bonjour. Moi, c’est Roxane et j’accompagne L. pendant trois mois cette marche. On a fait connaissance en marchant, mais pas que, pendant ces trois jours de soleil radieux.
Enthousiasmée par les “oh, mon dieu !” et les “mais ça va aller” de L, j’ai également hâte de commencer le voyage. Je sais que des fous rires et un gros sac à dos nous accompagneront. Demain, on part très tôôôt !
Mercredi 4 octobre :
L : Je vous explique mon moment préféré de cette première journée : c’est quand j’ai fait la sieste sur un arbre. Après j’étais en pleine forme. J’adore les rencontres que l’on fait. Ce soir, on a revu une mère et sa fille et on va marcher ensemble demain. Je suis trop contente. Je suis fatiguée, mais ça va en vrai.
Roxane : On réalise, c’est clair à quel point c'est convivial de se croiser, re-croiser avec d’autres marcheurs et de se raconter nos aventure différentes sur une même étape.
L me disait pourtant hier comment elle se voyait pas très sociable et n'avait pas envie de parler à d’autres gens. Mais, ce soir, on change déjà de point de vue (rires)
Voilà, sinon les sacs sont plus lourds que sur nos marches d'entraînement en stage, fini les balades, nos maisons sur le dos, nous sommes des escargots en vadrouille.
Jeudi 5 octobre : Monistrol
L : Je vous raconte. Ce matin, on est parti du gîte à six filles comme des guerrières et on n’a pas vu le temps passer. On a fait une descente de ouf avec les bâtons, on aurait dit qu’on faisait du ski.
La fin d’après-midi m’a fatiguée et démotivée. En fin de soirée, nous avons trempé nos pieds dans la rivière.
Roxane : Traversée d’une couche nuageuse. Descente d’escalier en racines de pin. Bain de pieds chez les poissons. Récits d’aventures de pèlerins au gîte. Blagues de Lillois et Marseillais en Auvergne.
Banal quotidien extraordinaire.
Vendredi 6 octobre :
L : Aujourd’hui, j’étais à l’affût. J’ai super bien marché et André, le vieux monsieur du gîte m’a dit avec l’accent de Marseille : ” L., la côte, tu vas la monter”. Cet après-midi, on avait du temps et moi et Roxane, nous sommes parties manger un bout. On a rejoint l’équipe dans un bar. J’hallucine ! On croise tout le temps des gens qu’on connaît. A plus pour le blog et pour de nouvelles aventures.
Roxane : Jamais une côte ne nous a paru si tranquille et si belle que celle de ce matin, dont on nous avait pourtant mises en garde.
Sous la fraîcheur des arbres, nous croisons des visages connus et échangeons quelques mots au gré des virages.
Arriver en début d’après-midi, c’est se laisser du temps pour flâner, s’asseoir sur un banc, boire un verre, se perdre dans un vieux centre historique, discuter “le bout de gras” avec une connaissance.
Il faut dire que, si on a conscience que ce ne sera pas comme ça tous les jours, on l’apprécie d'autant plus !
Samedi 7 octobre :
L : Aujourd’hui, nous avons marché avec un beau soleil. Il faisait trop chaud, mais bon, j’ai continué jusqu’au bout. J’ai fait la route avec mes amies de marche. C’était sympa. On a bien rigolé. En fin de journée, ça a été super compliqué pour moi. Je pense que je voudrais continuer jusqu’à novembre, car c’est dur pour moi, mais j’aime marcher. Marcher ça me permet de souffler un peu et de réfléchir. Le fait de me dire “je marche trois mois, ça me paraît long”, donc je voudrais bien arrêter en novembre, mais aller au moins jusqu’à Saint Jean Pied de Port.
Roxane : Les foulées sont plus longues et le pas plus assuré. Les kilomètres défilent, qu’importe, l’attention n’est plus portée sur le compteur, c’est-à-dire les panneaux compteurs qui se font plus rares d’ailleurs.
En moins d’une heure, on passe d’un paysage givré à une plaine ensoleillée. Plaine de plateau : c’est haut, c’est plat, c’est beau.
L’eau est abondante et claire. On la boit, on s’arrose, on y trempe les pieds jusqu’à ce qu’ils soient tout roses.
Jour-nuit, chaud-froid, soleil-ombre. Dans la radicalité des opposés, on se glisse pour trouver son juste milieu. Pour se trouver, un peu.
Ciel laqué, voie lactée, les chouettes hululent. Demain s’approche, puis disparaît dans le présent.
Dimanche 8 octobre :
L : Ce matin, nous avons traversé Le Sauvage. C’était magnifique. On a traversé des forêts très sombres. Roxane a cru voir la bête du Gévaudan, mais c'était une branche d’arbre. Nous sommes arrivées dans une forêt. pour manger. Nous allons repartir pour Saint Alban de Limagnole.
Arrivées à Saint Alban sur Limagnole, on a revu nos amies, on a bu un verre en terrasse tous ensemble. C’était trop cool. On a bien rigolé et ce soir, nous allons manger de bonnes pizzas “miam” !
Roxane ; Parties à l’aube en silence, nous écoutons les forêts de pins et leurs habitants jusqu’à la plaine du Sauvage, sorte de savane aérienne.
Puis, nous cheminons de rencontres en retrouvailles. 20 km passés comme ça. Une belle terrasse de village à Saint Alban, un dortoir avec les copains et des pizzas à partager ce soir. Une journée sous le signe de la convivialité.
Lundi 9 octobre :
L : Je me suis réveillée de bon matin. C’était très dur. J’étais pas très en forme. Je faisais la tête pendant toute la route. Après nous sommes parties à la boulangerie prendre un suisse et un petit pain au chocolat et nous avons repris la route. Ensuite, je ne voulais plus marcher et je me suis assise à côté d’un chat. Il était trop chou. Il aime beaucoup les calins.
Bref, je ne voulais pas reprendre la route. Du coup, j’ai énervé Roxane, mais moi j’en faisais qu’à ma tête car j’étais fatiguée, saoulée, énervée. En tous cas, j’ai repris la route tranquille, mais j’en suis sûre demain, je ne marche pas. Je m’en fous, je veux rentrer chez moi, ma place n'est pas ici. En tous cas, je veux arrêter la marche et personne ne m'obligera à continuer; La campagne j’aime pas, c’est trop calme, il n’y a que des champs, mais il y a aussi de très beaux paysages. Et je trouve ça dur. Bref, en tous cas, je ne changerai pas d’avis. Je veux rentrer et revoir mes parents. C’est déjà bien que j’aie marché pendant tous ces jours, alors que je ne voulais pas de base. Je me sens mieux chez moi. La marche c’est pas fait pour moi et je n’aime pas qu’on me fasse marcher si je n’en ai pas envie; Bah, faut me laisser tranquille. Je dis juste ce que je pense. Voilà demain, j’arrête la marche. Je ne vais pas continuer jusqu’à Saint Jean Pied de Port. Je veux arrêter demain
Roxane n’a pas écrit
Mardi 10 octobre :
L : Je me suis réveillée de bon matin, alors que c’est Roxane qui me réveille de base. Au final, je suis partie marcher, car je voulais suivre mes amies, mais maintenant, j’arrête ici, mais j’ai passé une très bonne journée.
Roxane : Finalement, petit à petit, nous partons ce matin, sac au dos pour notre première grosse étape de 27 km.
La force du groupe de marcheurs que nous avons rencontré dimanche, les aléas de la marche, les habitudes et façons de faire des uns et des autres, suscitent de la motivation, mais aussi des difficultés nouvelles.
Nous quittons nos trois compagnons pour un dîner au gîte, en tête à tête, épuisées par cette journée, mais retrouvons du calme et de la réciprocité dans la relation, des limites et du cadre aussi, pour pouvoir penser la suite de la marche.
Jeudi 12 octobre
L : Aujourd’hui, nous avons marché dans la forêt et nous avons entendu des cris de cerfs. C’était impressionnant.
Nous avons continué notre chemin tranquilles. Il faisait chaud, mais c’était super magnifique. Moi, mes amies et Roxane nous avons mangé une glace ! C’était trop bon, miam ! et en fin de journée, nous sommes partis manger une pizza bolognaise et une pizza ananas.
Le paysage était incroyable, un grand lac avec un pont. Il y avait des reflets dans l’eau.
Roxane : Bah voilà, les cerfs étaient encore tout près ce matin, ou plutôt nous étions chez eux.
Belle journée vallonnée, re-marche de début de soirée et là surprise, couleurs et symétrie, Espalion du haut et Espalion du bas, son reflet dans le Lot, nous apparaissent, traversés par un vol de héron. Nous soignons nos jambes fatiguées avec des pizzas. Quoi ? Si si, c’est un remède très connu !
Vendredi 13 octobre :
L : J’ai remarqué que ça ne fait que 10 jours qu’on connaît les copains, alors qu’on dirait que ça fait hyper longtemps.
Sinon aujourd’hui ma journée a été longue et c’était super compliqué. Les montées étaient physiques. Il fallait bien placer ses pieds. On était à côté du vide, mais on avait une très belle vue.
Roxane : Sur les conseils de notre hébergeuse, nous prenons aujourd’hui une variante au GR 65 qui était l’ancien chemin de Compostelle. Après une douzaine de kilomètres jusqu’à Estaing et son château, à nous les montées rocailleuses, les tout petits sentiers en pente dans la forêt de collines en fond de vallon, sur une autre douzaine de kilomètres. “C’est en haut de celle-là ? peut-être… “ Et non ! c’est reparti pour une autre descente, nos pas crissent sur les bogues des châtaigniers. On trouve aussi des figues, des pommes sucrées et des noix, le long du chemin. L’abondance de l’automne en Aveyron.
Le jour tombe, notre hôte vient pour nous chercher deux kilomètres avant le village pour une belle et grande maison couverte de lierre et un repas exceptionnel où L goûte à tout.
Mais L, “on dirait que ça te fait peur cette grande demeure aux escaliers qui grincent.
Samedi 14 octobre :
L n’a pas écrit
Roxane : Petite journée de marche, petite pluie fine, petit soleil timide. Grosse sieste.
Il faut dire que notre gîte au Soulié est très accueillant et invite au repos dans ses chambres cabanes, mais aussi à une longue et chouette soirée, au moment culturel dans la chapelle, à cette grande tablée. Un tour de table, un conte et quelques chansons plus tard… Les étoiles brillent déjà haut dans ce ciel sans lune.
Dimanche 15 octobre. :
L : Aujourd’hui, nous sommes arrivés à Conques qui est une très belle ville et très sympa aussi. Tout le monde a le sourire. C’est très joyeux.
Roxane n’a pas écrit
Lundi 16 octobre :
L : En fin d’après-midi, nous avons vu des vaches se faire des câlins. C’était trop mignon et n’oublions pas les lamas. Ces lamas étaient trop beaux et sympas. Nous avons eu de la chance qu’ils ne nous crachent pas dessus. Je n’en avais vu de ma vie. C'était la première fois. En tous cas, c’était une très belle journée et nous allons peut-être aller à la piscine pour nous détendre de cette journée.
Roxane : Ce matin, nous quittons le Moyen-Age avec deux motivations :
-rejoindre notre première ville
- le repos de demain.
Un dernier regard en arrière, une photo à mi-côte, on fait sonner la cloche de la chapelle d’en face et hop nous voilà presque aussitôt (20 km plus tard quand même) chez Jean.Marie, sa chambre dinosaures et sa yourte. Des aventures de chemins, il en à raconter, c’est plus de 20 000 km qu’il a parcourus à pied.
Mardi 17 octobre :
L : Cet après-midi, nous sommes parties voir DogMan et j’ai mangé au mac-do. C’était trop bon.
J’ai adoré cette journée, une journée de repos pour mieux marcher demain.
Roxane : Finalement, pour cette journée de pause tant attendue, on est prêtes le matin pour aller se balader, la poste,le marché, église, café, mac-do, ciné…
Même pas le temps pour une sieste, mais ce soir, nous retrouvons Nadège au gîte qui nous a rattrapées. Retrouvailles et séparations, tout au long du chemin, et accepter d’en laisser rentrer chez eux quelques-uns.
Mercredi 18 octobre :
L : Aujourd’hui, nous avons croisé des vaches comme d’habitude, sauf que là je m’approche d’une vache et elle me fait des bisous, alors que d’habitude elles ont peur. J’ai été surprise. Leur langue est de couleur bleu gris et la texture est baveuse et douce.
Roxane : Nos premières averses aussi, l’odeur de mousse, de feuilles et de vaches mouillées, bien sûr
Jeudi 19 octobre :
L : Ce matin, nous avons bu un chocolat avec les copains, puis nous nous sommes séparées mais pour mieux se retrouver, Fabien, notre ami à Cahors et n’oublions pas Nadège, notre amie aussi. Elle nous quitte car elle a voulu arrêter. J’étais très triste car j’étais attachée à elle.
Roxane : On part à l’aube, 4 km pour aller prendre le petit déjeuner avec d’autres marcheurs à Figeac. Avant de se séparer, certains prennent la voie de Célé, nous on passe par Limogne, sur le plateau.
Une autre étape du matin 4 km après, car nous sommes invitées pour le café dans une auberge, ils apprécient Seuil et voudraient nous rencontrer. Nos “fans” (enfin fans de Seuil) nous reçoivent royalement et on repart un peu plus tard avec des œufs durs de leurs poules.
Mais toute cette vie sociale finit par nous mettre dans le jus et nous galopons toute l’après-midi pour rejoindre Gréalou, faire notre chanson d’au revoir à Nadège sur quelques accords de guitare et nous diriger vers la ferme qui nous héberge 5 km plus loin.
Il est tard et finalement notre hôte vient à notre rencontre, par la piste, un peu inquiet pour nous sous la pluie et dans une demie heure la nuit. Bref, nous arrivons du coup à l’heure, pour un magnifique dîner des produits de cette ferme d’élevage du Quercy. D’élevage… et de plantation de safran.
Vendredi 20 octobre
L : Ce matin, nous sommes parties de Ussac et j’ai caressé des brebis. C’était trop drôle. J’ai beaucoup aimé cette journée jusqu’à ce que mon pied gonfle. J’ai passé mon pied sous l’eau froide, ça m’a fait du bien mais j’ai toujours aussi mal et quand je pose mon pied par terre, ça me lance.
Roxane : Après une visite de la ferme sous un rayon de soleil, nous avalons nos 24 km sous des averses et bourrasques, dans la bonne humeur. Période belge depuis deux jours, nous partageons le pique-nique avec notre 5ème rencontre belge dans une église, à l’abri. Repos, seules dans le gîte communal avec un peu d’inquiétude pour le pied de L qui est enflé ce soir.
Samedi 21 octobre :
L : Hier, je me suis blessée. Je me suis fait mal au pied. Ce matin, j’ai un peu marché, mais on a dû s’arrêter pour mieux me reposer pendant cette journée. J’espère que ça ira mieux demain pour finir sur une belle fin.
Roxane : Une chanson au bord du chemin.
Un pied qui refuse de marcher.
Une étape remise à demain et une piscine à 16°.
Des plantes étoiles sur un muret.
Un poêle à bois qui nous réchauffe
Quelques châtaignes bien chaudes
Un lieu parfait pour se mettre “off”
Dimanche 22 octobre :
L : Ça fait déjà trois jours que j’ai mal à mon pied. J’ai du mal à marcher. Ça me fait bizarre d’arrêter la marche pendant quelques jours, mais si j’ai encore mal, autant arrêter et que je rentre. Je suis venue ici pour faire ce chemin jusqu’au bout et ce serait dommage d’en arrêter là. Mais bon, c’est comme ça, mais vu ma douleur, autant finir là. C'est mon choix car je n’ai pas envie de rester ici à ne rien faire sans bouger juste parce que j’ai une douleur. Bref voilà !
Je préfère être chez moi pour mieux me reposer. Je pense que ça serait mieux comme ça ! Je veux en finir là voilà c’est mieux pour moi. De toutes les façons, je ne peux plus marcher, donc ça ne sert à rien et je pense qu’un médecin n’arrangera rien à ma douleur. Toutes les bonnes choses ont une fin. Trois semaines de marche mercredi, c’est super, mais vu comment j’ai mal ça ne sert plus à rien et ces derniers jours sont compliqués pour moi.
Roxane : Une belle matinée au marché de Limagne avec la famille qui nous accueille.
Un incident.
Une exclusion.
Nous devons reprendre la route et nous nous arrêtons au couvent deux villages plus loin.
Autre atmosphère. Étant donné que L a décidé, à nouveau, qu'elle ne voulait plus marcher. Ce soir, nous resterons là jusqu’à nouvel ordre.
Dommage.
Pour le repas partagé que nous avions commencé à préparer ce midi, le crumble, pour nos projections à venir et les retrouvailles prévues à Cahors.
Mais le pied et la tête s’accordent pour le moment dans ce refus.
Lundi 23 octobre :
L : J’ai été surprise d’avoir revu Jean-Loup, notre ami qui marche avec nous quelques jours. J’ai été contente car ça fait quelques jours que je n’ai vu personne, car je ne peux pas marcher en ce moment
Roxane : une autre journée au couvent. En deux jours, on connaît plein de monde. On a nos habitudes et on sent aussi toutes les deux l’envie de reprendre la route, pas de devenir Soeurs des Filles de Jésus.
Mais qui voyage avec nous, se pose avec nous, sait se faire discret, sauf quand ça gratte, est actif la nuit et est normalement interdit de séjour dans les gîtes ?
En retrouvant par hasard notre ami Jean-Loup et en nous grattant de concert au soleil, nous avons brisé le tabou et émis une hypothèse, suivie d’une machine à 60°.
Sauras-tu reconnaître cet ami malgré lui du pèlerin ?
Mardi 24 octobre :
L : Bonjour tout le monde. Moi et Roxane nous avons rencontré une famille qui habite en Suisse. Ils sont très sympas. Nous avons mangé avec eux hier soir. Ce matin, nous nous sommes levées hyper tôt car nous devons prendre un taxi, sauf qu’il nous a oubliées, du coup, on doit attendre 8h15. Elle nous ramène direct à Cahors.
Ce matin, je me sens très fatiguée et j’espère remarcher au plus vite car ça me manque et cet après-midi nous avons re-marché, mais tout doucement car je vais à mon rythme. On a marché 8 km avec mes amies, les semelles que nous avons achetées.
Roxane : Un tour matinal en ville, entre centre hospitalier (tant mieux rien de grave; l’aventure continue) et centres commerciaux.
Un curieux sentiment de familiarité (un mois qu’on n’a pas vu un Lidl) et en même temps d’éloignement;
L’après-midi, après le bus, on rentre à pied, 8 km, légères comme des plumes sans nos sacs à dos, contentes de retrouver les marques rouges et blanches sur les arbres et les sentiers forestiers.
Le verdict est tombé : on ne restera pas au couvent, on peut repartir. On dîne avec un garçon venu de Belgique à pied et un tatoueur. Chacun y va de sa technique pour réussir à boire 2 litres d’eau quand on n’a pas soif.
La Soeur Supérieure (la “grande Soeur ?”) offre un cadeau à L en l’appelant “mon coup de coeur”.
Mercredi 25 octobre
L : Salut, nous avons passé une super soirée à Cahors avec nos amis les canadiens. Ils nous ont invité à aller boire un coup car c’était leur dernier jour. Ils vont beaucoup nous manquer et nous avons fait la rencontre de Hassane et M, un autre binôme Seuil. On a mangé ensemble et surtout bien rigolé. Je m’entends bien avec M. On a appris à se connaître et le meilleur est pour la fin, Hassane m’a fait un massage des pieds. C’était trop bien.
Roxane : “Le couvent ou la pluie, on préfère être de sortie”.
Et nous re-voilà parties avec toutes sortes de slogans pour se motiver. Le pied de L marche, mais lui fait mal en fin de journée.
Pour la soirée, c’est pâtes partagées à l’auberge de jeunesse de Cahors avec un autre binôme de Seuil qui nous a dépassées. Rencontres et anecdotes de route, bien chouette.
Jeudi 26 octobre :
L : Aujourd’hui, moi et Roxane nous avons passé une mauvaise journée sous la pluie… chaussettes trempées… Enfin on est bien arrivées, direct une bonne douche pour la fin et un peu de repos ça fait du bien
Roxane : “Je pleus”, “tu pleus”, il pleut… Une bonne drache matinale. A10h, on est déjà à essorer, il continuera à pleuvoir toute la journée. Ça change les contours, ça creuse les chemins, on saute pour éviter les flaques, on ne pense plus, faut avancer.
Le soir, dans notre curieux, très curieux gîte-grotte, on sèche tout ce qu'on peut au sèche-cheveux.
Vendredi 27 octobre :
L : De bon matin, j’étais en train de marcher et d’un coup je tombe sur ma cheville et lorsque nous sommes arrivées, j’ai vu que la malléole avait gonflé. J’ai super mal. On s’est posées dans un bar et nous attendons que l’infirmerie ouvre pour voir ce que j’ai.
Je n’ai pas pu re-marcher jusqu’à Lauzerte. Du coup, on a trouvé un gîte à Montcuq. On a mangé des crêpes au fromage et je précise que c'est moi qui ai fait les crêpes et Roxane m’a aidée et n’oublions pas la vaisselle. C’était exceptionnel, mais malheureusement, j’ai cassé un verre.
Roxane : n’a pas écrit
Samedi 28 octobre :
L : Moi et Roxane, nous avons cuisiné des pâtes à la carbonara. C’était excellent.
Et soudain, après les étirements, une fourmi a couru dans la chambre. Ha ha ! J’ai joué avec.
Roxane : Ce matin, la cheville de L a dégonflé, nous partons au bar boire un café, nous regardons le départ de la course de chevaux qui part de Montcuq.
Il nous reste des crêpes et du temps pour faire de belles pauses.
Quand nous arrivons chez Nicole au gîte, elle nous fait….. des crêpes. L m'invite à boire un verre sur la place de Lauzerte, nous voyons une trentaine de chats, des punaises, plein et il y une vue incroyable. Bzzz…. (font les punaises en atterrissant sur nos jambes)..
Dimanche 29 octobre :
L : Aujourd’hui, nous avons marché 32 km. Je suis choquée, je les ai faits. Je suis fière de moi. En plus, j’étais devant tout le monde. J’ai mis toute mon énergie dans la marche ! J’ai super bien marché.
Roxane :Eh oui, La, ça y est on dirait qu’on a un corps pour marcher longtemps, un mental pour marcher longtemps, on marche vite avec d’autres marcheurs rapides aujourd’hui. On part au lever du soleil. On est aux taquets ! Bon, faut juste s’habituer à se lever à l’heure “qui pique”, qui ne pique pas tant quand on se couche à 9h.”Oui, t’as vu la tête que t’as fait quand on a mis le réveil ?” (rires)
Lundi 30 octobre :
L : Nous sommes arrivées à Auvillar à 16h30. C’était super. Nous avons retrouvé une marcheuse espagnole. On a mangé tous ensemble et en fin de soirée, nous avons vu un théâtre d’halloween.J’ai eu super peur au début, car ils étaient déguisés, mais c’était super cool et n’oublions pas les nouilles chinoises.
Roxane : Tantôt, il pleuviote, tantôt il drache. Aujourd’hui, c’est la drache. Rien d'ouvert à Moissac. Pas de claquettes au supermarché, on avait pourtant fait le détour. Un pain au chocolat sous un hall, un pique-nique sous un pont. Pas beaucoup de ponts le long de ce canal de 16 km, pour les pauses. Un vent à nous pousser dans l’écluse. “Je suis lilloise moi, j’ai pas froid”. Heureusement, on finit cette journée en retrouvant nos nouvelles “marcheuses”, quelques chansons ensemble au centre du village et une troupe de théâtre qui nous invite à leur répétition générale halloween, façon corde au cou et hache en travers de la tête
Mardi 31 octobre
L : Hier, nous avons retrouvé plein de copains et nous avons fait la route ensemble et bu un coup à Miradoux. Nous sommes parties faire nos courses. Nous avons acheté des glaces au bounty, puis on a partagé avec toutes nos amies. Il y avait de l’ambiance dans le village. J’ai aussi proposé d’aider des gens à décorer leur maison pour halloween
Roxane : Mais oui, trop d’ambiance, on se retrouve partout, même que tu dis “c’est bien de pas se voir un jour et après, surprise !”
Après ça, des moments de plénitude, petit soleil, petit vent et panorama à 360°. Le silence, les rires, le silence, les chansons et les histoires le soir à table.
Mercredi 1er novembre :
L : Aujourd’hui, grosse journée. Nous avons fait 30 km, mais nous sommes allées jusqu’au bout. Nous sommes bien arrivées à La Romieu et nous sommes fières de l’avoir fait. On est rodé maintenant. Super on est à l’affût. Ha ha ! Arrivées à La Romieu, nous avons dansé comme des folles car un truc de fou, on fête nos 500 km. Je suis trop contente d’avancer dans la marche, ça m’aide beaucoup et les montées je les kiffe maintenant. J’aime trop ça. Je suis “déter” (déterminée). On casse tout. Nous, ça ne nous fait plus peur et j’ai remarqué que j’ai plus de muscles. Je suis une Warrior ! En même temps, ça ne m’étonne pas, je suis lilloise ! .
Roxane : On a fait nos 30 km, comme ça, pouf 10 par 10 sans trop comprendre comment c’était passé. Les pieds dans la gadoue, les arbres aux feuilles rouges autour de nous. Pas glisser, stabiliser, éviter la flaque, flic, floc et le bruit des bâtons qui choquent.
C’est une longue marche, mais en fin de journée, on a plein de personnages, on est des folles, on rit encore, dans le flow et.;; Oh ! On a fait 500 km depuis le Puy. Qu’est-ce que tu veux, on les a faits un par un !
Jeudi 2 novembre :
L : Bonjour. Aujourd’hui, nous sommes parties de La Romieu avec un mauvais temps. Oh là là ! On marche dans la boue; ça colle trop aux chaussures, ça m’énerve, mais c’était drôle car ça glisse. On dirait qu’on fait de la patinoire et en plus gratuit, car n’oublions pas, nous, les Seuil,, on a tout gratos, sinon on a mangé des hamburgers. C’était une tune ha ha !
Roxane : Traverser des rivières, des marécages et sauver ses pompes. Arrivée au camping, fermé et s’apercevoir que nous nous sommes trompées de camping, que le nôtre, il est encore plus loin du centre ville, genre à 3 km !
A côté du lieu accueillant d’hier et des bonnes tchatches, ici c’est lugubre. C’est la hess.
Bon, maintenant qu’on s’est chopé de bonnes capes de pluie, coccinelle et rainette, on va pouvoir passer cette journée pluvieuse prévue demain et les autres, sains et saufs. Mais deux nuits dans cet endroit isolé, pour notre repos, ça ne nous fait pas rêver.
Vendredi 3 novembre
L : Ce matin, nous nous sommes levées de bonne heure pour quitter l’endroit dans lequel on était. On était isolé de tout, du coup on est resté sur Condom, mais on a changé de gîte. Là, on est au gîte du canal et on a revu Fabien. On est parti manger des tacos et j’ai fait goûter les tacos à Roxane car elle n’en avait jamais mangé. En tous cas, elle a bien aimé et pour finir la journée un petit ciné.
Roxane : C’est quoi une parfaite journée de pluie ! Ouai, difficile à dire, il y a toujours cette atmosphère un peu morose avec un ciel terne. Mais quand on commence la journée par une bonne nouvelle, qu’on quitte cette grande pièce froide pour un gîte cocooning au bord du canal, qu’on retrouve un copain pour aller manger, qu’on passe lire une BD à la médiathèque et qu’on passe un bon moment au ciné…. c’est plus facile de garder le moral.
Euh la forme…. je sais pas.. à voir la tête de L et de notre ami, apparemment, il vaut mieux pas finir son tacos en tout cas.
Samedi 4 novembre :
L : Salut truc de ouf ! Aujourd’hui on a traversé des forêts inondées d’eau, genre des ruisseaux. On a dû enlever nos chaussures. Je trouvais ça drôle, sauf que moi j’ai pas enlevé mes chaussures, donc c’était l’enfer. Moi qui dis : “dans mes chaussures, c’est une piscine gratuite, c’est VIP attention ! ha là là ou koi ! “ ça c’est mon délire avec Roxane. On dit souvent à la fin de nos phrases “ou koi”. On se marre bien.
Roxane : Imaginez une rivière…. Enfin, un chemin… en fait les deux en même temps.
La cape de pluie sur la tête, la bourrasque dans la face, les chaussures à la main, vous traversez jusqu’aux mollets cette fraîche eau marron chargée des débris emportés par les courants… Le contact et la boue qui passe entre les orteils. Le clapotement ininterrompu des gouttes de pluie…
Voilà notre journée aventure avec en prime quelques glissades dans la boue argileuse qui finit par peser son kilo sous chaque pompe et des kilomètres les pieds mouillés.
Ça décoiffe, ça frissonne et ça vous fait rire, cette bonne équipe de quatre que nous sommes avec Marisa, Espagnole et Fabien, notre vieux pote maintenant.
Dimanche 5 novembre :
L : Aujourd'hui, pluie et beau temps, mais à la fin un beau soleil est apparu mais arrivées à Eauze, c’était la grosse pluie, mais on a marché 10 km. Donc c’était tranquille. On a mangé au resto avec Julien. Super journée malgré la pluie, la boue, le vent qui souffle fort et puis un bon gros dodo pour encaisser la journée de demain, aux taquets comme toujours, J’espère que j’aurai digéré mon burger/frites car là c’est la d. Ha ha !
Roxane : Sûrement mieux que le tacos pour la digestion ! Sur ces entrefaites culinaires, on précise qu’on se fait souvent à manger sur un mode un peu plus léger. Mais le dimanche, si on arrive après midi au village, c’est râpé pour les courses.
Par contre, c'est parfois le jour d’un événement au village et là, après que notre amie Marisa ait joué sur la place du village et chanté, on s’est fait inviter au concert dans l’église d’Eauze. Bach, Vivaldi, violons, trompettes, un peu de jazz et de contrebasse. L imitant le chef d’orchestre. Bref, un bon moment.. .
Lundi 6 novembre :
L : Aujourd’hui, très belle journée, du soleil et un peu de pluie avec un bel arc-en-ciel. On a encore traversé une rivière. Je trouve ça drôle en mode guerrière. Et là, repas entre amies !
Roxane : Ciel bleu. Pluie fine. Jamais on n’avait vu autant d’arc-en-ciel.
Finalement, c’est au gré des mouvements, choisissant à chaque seconde où poser nos pieds, qu’on trouve un sentiment de paix.
Mardi 7 novembre :
L : Bonjour. Ce matin, petite grasse matinée. Nous sommes parties à 10h, mais bon, on avait une petite journée, 15 km et nous arrivons dans 2 km. Vu les machines qu’on est, ça ne m’étonne pas que nous sommes bientôt arrivées. ça rigole pas ici, c’est sérieux.
Roxane : La terre commence à absorber l’eau, les fossés se vident, Fabien ne peut plus promener son poisson rouge en laisse.
On recommence à fermer les yeux sous la caresse du soleil après le pique-nique.
L, dans une impulsion ce matin, a acheté une coloration au lieu des barres de chocolat prévues. Elle a décidé que ce soir, elle sera blonde. Si ça marche….ou si, blond sur rouge, rien ne bouge. Une marcheuse accepte de l’aider dans le processus de transformation
Mercredi 8 novembre :
L : Ce matin, de mauvaise humeur, mais tout a changé car j’avais besoin de marcher un peu pour me vider la tête.. On a marché 31 km. C'était super car au début, j’ai fait la route avec Fabien et on a eu beaucoup de délires. Ensuite pause goûter : gâteau chocolat/noix de coco avec un coca. Après nous sommes reparties. J’ai dû marcher en claquettes pendant 20 km car j’avais les pieds trempés, car j’ai marché dans une grosse flaque d’eau (omg)
Roxane : Matinée ronchonne, qui se transforme au fil de cette belle journée. On marche, on se pose, on rit, on se tait, dans ces longues lignes droites, les yeux rivés sur les sommets des Pyrénées qu’on voit de mieux en mieux, de plus en plus grands. Ça donne vraiment l’impression d’avancer. Au fait, hier, on a cueilli des grenades sur l’arbre !
Ce soir, on a fini la marche à la frontale, et là un karaoké au gîte avant de nous coucher.